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4 octobre 2025
GOLAR FLNG QUITTE SINGAPOUR POUR LE PROJET GTA
Le Golar FLNG, qui sera utilisé dans le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de Tortue, a quitté son chantier de construction en remorquage dimanche, selon les données AIS.
Le Golar FLNG, qui sera utilisé dans le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de Tortue, a quitté son chantier de construction en remorquage dimanche, selon les données AIS. Kosmos Energy a annoncé qu’il devrait arriver sur son site de projet au large des côtes de la Mauritanie et du Sénégal au début de l’année prochaine.
En février 2019, Golar LNG a signé un contrat de location et d’exploitation de 20 ans avec BP pour l’utilisation du Golar FLNG dans ce projet.
Le Golar FLNG, appelé Gimi, est spécialement conçu pour produire environ 2,5 millions de tonnes de GNL par an, en utilisant le procédé de liquéfaction Prico de Black & Veatch. Son départ du chantier de Seatrium à Singapour était prévu initialement en septembre mais a été retardé jusqu’en octobre en raison des retards rencontrés dans le projet Tortue.
Murray Auchincloss, PDG par intérim de BP, s’est montré confiant, nous dit-on, quant au lancement de la première phase du projet Greater Tortue Ahmeyim FLNG au cours du premier trimestre de 2024, malgré certains retards, notamment dans le périmètre sousmarin. BP a récemment choisi Allseas, une entreprise suisse, pour terminer l’installation des canalisations sous-marines, remplaçant ainsi l’entrepreneur initial McDermott.
D’après nos sources, il se pourrait que le début du projet Tortue soit retardé jusqu’au deuxième trimestre de 2024. Kosmos, partenaire du projet, a indiqué que la livraison du premier gaz pourrait avoir lieu pendant cette période. Le rapport trimestriel de Kosmos a mentionné que le Golar FLNG devrait quitter le chantier ce trimestre et arriver dans notre pays au début de l’année prochaine.
Les partenaires du projet travaillent avec Golar pour accélérer la mise en service du navire. La phase 1 du projet dépend maintenant de l’arrivée, de la connexion et de la mise en service du FPSO (unité flottante de production, de stockage et de déchargement).
En effet, le FPSO a quitté le chantier de Cosco Shipping Heavy Industry en Chine en janvier dernier et devrait arriver sur le site du projet au premier trimestre de 2024. Une fois en service, le FPSO traitera le gaz naturel, éliminera les impuretés, puis l’exportera vers le Golar FLNG situé à 10 km au large. Le FPSO, équipé de huit modules de traitement et de production, aura la capacité de traiter environ 500 millions de pieds cubes de gaz par jour. Le Golar FLNG liquéfiera la majeure partie du gaz en vue de l’exportation, tout en contribuant à la demande énergétique croissante en Mauritanie et au Sénégal.
SI ELLE ACCOUCHE….
La Grande Niaye, cette belle dame, victime d’un viol collectif, a pris une grossesse. L’échographie a révélé qu’elle a un problème de respiration parce que Dakar l’étouffe avec ses déchets qui font des décès sans qu’on ne le sache.
La Grande Niaye, cette belle dame, victime d’un viol collectif, a pris une grossesse. L’échographie a révélé qu’elle a un problème de respiration parce que Dakar l’étouffe avec ses déchets qui font des décès sans qu’on ne le sache. Elle est agressée par la pollution, les gourmands de la terre. Si elle accouche, ce sera une catastrophe écologique. Logique. Il faut donc sauver Technopole au nom des générations futures. Tiens, on oublie que notre temps est toujours au présent. Voilà pourquoi on est dépassé.
LE MINISTRE DE LA FEMME FATOU DIANE LANCE LES 96 HEURES DE L’ENTREPRENARIAT FEMININ
Huit cent (800) femmes entrepreneures, évoluant dans quatre créneaux , seront réunies pendant quatre jours à Dakar pour examiner et adopter de nouvelles modalités d’intervention susceptibles d’optimiser les avantages de l’approche par la chaîne de valeur.
Le ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants, Dr Fatou Diané, a lancé, hier, les travaux des 96 heures de l’entreprenariat féminin. Ces activités se tiennent du 21 au 24 novembre 2023 au Grand Théâtre National de Dakar sous le thème « la structuration des chaines de valeur et le renforcement des capacités productives ». Selon le ministre, ces assises sont une opportunité majeure pour lever les contraintes qui freinent l’essor des entreprises détenues par les femmes. Les panélistes, Idrissa Diabira, directeur général de l’ADPME, la directrice générale de l’ANA, les représentantes de la mairie de Dakar, du ministère de la Formation professionnelle et du ministère de l’Elevage ont outillé les femmes participantes sur les modes de financements, la formation et la disponibilité de l’outil pour faciliter l’entreprenariat des femmes.
Huit cent (800) femmes entrepreneures, évoluant dans quatre créneaux , seront réunies pendant quatre jours à Dakar pour examiner et adopter de nouvelles modalités d’intervention susceptibles d’optimiser les avantages de l’approche par la chaîne de valeur. A en croire le ministre de la Femme, ces 96 heures de l’entreprenariat féminin offrent l’opportunité de réinventer une modalité d’organisation pour les femmes entrepreneures en vue d’optimiser leurs investissements et d’accroitre significativement leur productivité et leur compétitivité. « Pour cette édition, nous avons choisi de structurer les quatre domaines d’activités que sont : l’aviculture, l’horticulture, la transformation des produits agricoles et la saponification qui marquent le démarrage d’un processus itératif, participatif autour de filières et domaines d’activité généralement investis par les femmes entrepreneures en milieu urbain et en milieu rural », a expliqué Dr Fatou Diané. Poursuivant, la ministre a souligné que cette rencontre s’inscrit dans la suite logique des premières Assises nationales pour l’entreprenariat féminin et l’autonomisation des femmes tenues le 7 mars dernier sous la présidence effective du Président Macky Sall. A l’occasion de ces Assises, il a été organisé sous l’égide des gouverneurs de région des consultations régionales en vue d’identifier et d’analyser les forces et faiblesses, les opportunités et menaces qui caractérisent l’entreprenariat féminin dans notre pays.
24706 organisations de femmes ont été recensées dans les 14 région
Les acteurs locaux avaient estimé qu’il fallait organiser les femmes entrepreneures en privilégiant l’approche par la chaine de valeur. « Le thème nous interpelle sur l’urgence d’accélérer nos actions, pour un positionnement intégral des femmes dans le système de production de biens et de services de notre pays. Sous ce rapport, les réformes induites par le Plan Sénégal Emergent, notre unique référentiel des politiques publiques, sont très prometteuses. Nous disposons, aujourd’hui, d’un cadre favorable au suivi des engagements et à l’élargissement du Cercle de Championnes pour promouvoir un entreprenariat féminin viable et porteur de croissance » a soutenu le ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants qui a réaffirmé la détermination du Gouvernement à consolider les avancées significatives de notre pays dans les domaines de la protection et de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles, placées au cœur des trois axes du Plan Sénégal Emergent (PSE).
« Le gouvernement poursuit sans relâche sa détermination à assurer davantage la protection et l’autonomisation des femmes et des filles à travers notamment la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour l’autonomisation économique des femmes et des filles assortie d’un plan d’actions prioritaires (2022-2026) », a réitéré le ministre Fatou Diané qui a engagé le déploiement de fermes pilotes intégrées dans les 46 départements du pays, la formulation et la mise en œuvre d’un programme dénommé la Grande initiative rurale agricole pour les femmes (GIRAFE) 2024- 2028, la création de l’académie de l’entreprenariat féminin.
Lors des Conseils présidentiels tenus respectivement à Kédougou, Kaolack, Kaffrine et Fatick les 14, 15, 16 et 17 novembre 2023, il y a eu l’intensification de la mise à disposition des équipements de production et de vie au profit des femmes et des filles.
AIR SÉNÉGAL ÉTEND SES AILES
La compagnie nationale Air Sénégal a annoncé hier l’augmentation de son offre de 20 à 29 destinations à partir du 1er janvier prochain. Une densification de prés de 50% qu’elle entend réaliser dans le cadre de son plan de relance
La compagnie nationale Air Sénégal a annoncé hier l’augmentation de son offre de 20 à 29 destinations à partir du 1er janvier prochain. Une densification de prés de 50% qu’elle entend réaliser dans le cadre de son plan de relance en collaboration avec des «acteurs majeurs et partenaires de premier plan» dans le domaine aéronautique. «En premier lieu, Air Sénégal a signé, en septembre 2023, un accord de coopération stratégique avec Royal Air Maroc. Outre des synergies opérationnelles, l’accord prévoit l’ajout de quatre fréquences hebdomadaires supplémentaires sur Casablanca en partage de code», a rappelé, dans son communiqué, la direction commerciale de la compagnie.
«Air Sénégal a entériné un accord avec Air Côte d’Ivoire qui consacre l’intégration des réseaux respectifs des deux compagnies. Les destinations de Lyon, Marseille, Barcelone et Milan seront désormais accessibles quotidiennement, à compter de fin janvier 2024, en vol indirect via Paris à la faveur d’accords avec Air France en cours de finalisation», a prévu la compagnie nationale aérienne.
UN GRAND ÉDOUARD MENDY NOUS A MAINTENUS EN VIE
Aliou Cissé ne crache sur le match nul blanc obtenu hier, dans le chaudron du stade Kegue de Lomé face au Togo. Au contraire! Le sélectionneur trouve le partage des points entre Lions et Éperviers équitable.
Aliou Cissé ne crache sur le match nul blanc obtenu hier, dans le chaudron du stade Kegue de Lomé face au Togo. Au contraire! Le sélectionneur trouve le partage des points entre Lions et Éperviers équitable. Surtout qu’il avoue que le Sénégal a été maintenu en vie grâce à un «grand Édouard Mendy », auteur des plusieurs arrêts décisifs.
Comment évaluer le match ?
C’est un point à l’extérieur, c’est ce qu’il faut retenir. On est dans un championnat et c’était important de gagner chez nous. On aurait aimé gagner mais aujourd’hui on était face à une très belle équipe du Togo très motivée qui avait peut-être deux jours et trois jours de repos plus que nous. Je pense que notre équipe a manqué un peu plus de fraîcheur avec la chaleur. C’est un match plutôt équilibré et je pense que le match nul reflète sa physionomie. Ils ont eu des occasions pour gagner le match, nous aussi on a eu des occasions très nettes pour gagner. Le point pris à l’extérieur est satisfaisant et nous allons continuer de travailler».
Qu’est ce qui a manqué à votre équipe ce soir ?
Des buts ! Tout simplement…
Le Sénégal a joué un peu le pied levé ?
Non, non ! Je suis satisfait de l’engagement de mes joueurs, ils sont des professionnels qui quittent leurs clubs pour venir défendre les couleurs de l’équipe nationale. Il faut les respecter, je crois qu’ils ont tout donné dans des périodes où ils enchaînent beaucoup de matchs en club. Arriver ici avec cette chaleur, avec un stade bien rempli avec 90% de gens qui étaient contre nous, sortir d’ici et rentrer avec un point, écoutez on ne peut pas dire qu’ils se sont économisés. C’est une place (le Togo) difficile je l’avais dit en conférence de presse. Je ne pense pas que beaucoup d’équipes gagneront ici, la preuve elle est restée deux ans sans prendre de défaite à la maison. Je pense que mes joueurs ont donné le maximum de ce qu’ils pouvaient ».
Est-ce que vous attendiez ce genre de match des Éperviers ?
«Les Eperviers ne m’intéressent pas, ils ont un entraîneur qui va venir tout à l’heure… (Rires). Posez-moi plutôt des questions sur mon équipe.
Aviez vous peur du dispositif tactique du Togo ?
Peur de quoi ? De quoi voulez-vous qu’on ait peur ? On a voyagé partout en Afrique et la peur ne fait pas partie de notre vocabulaire. Il y avait une équipe en face qui avait des arguments à faire valoir. En venant on savait que ça allait être un match difficile et ça l’a été.
Nampalys Mendy vous a un peu manqué ?
«Dans l’entrejeu, on a été un petit peu basculé en première période mais on a su rectifier en deuxième mi-temps. Il y avait trop d’espace entre notre milieu et la défense, entre le milieu et l’attaque. Les joueurs togolais se sont infiltrés dans notre milieu, notamment le numéro 17, on l’a laissé un peu diriger le jeu. Mais en deuxième période, on a ete beaucoup plus compact, beaucoup plus serré pour récupérer les ballons et pouvoir se projeter devant et on pouvait même scorer ».
Maintenant cap sur la Can ?
«Oui, effectivement c’était le dernier match officiel avant la Can, il était important pour nous de partir avec un bon résultat avec un capital confiance. On aimerait rentrer d’ici avec une victoire. Maintenant, avec les deux matchs on a 4 points et 1er de notre poule. On aura le temps de parler de ces éliminatoires de la coupe du monde après la Can. Aujourd’hui, on est focus sur la coupe d’Afrique. On est 1er pour le moment sur un championnat qui sera très difficile, le Togo sera à Dakar, on sait qu’on doit gagner chez nous et faire match nul au moins à défaut de pouvoir gagner à l’extérieur. On est sur le bon tempo même si pour le match de ce mardi on pouvait le gagner comme on pouvait le perdre ».
Satisfait de votre charnière centrale ?
On parle équipe ! Je ne parle pas d’individualités. Je parle de système c’est un ensemble. Notre première ligne défensive en réalité ce sont nos attaquants. Si les défenseurs sont moins bien, il faut se poser des questions sur le départ du ballon. Et comme je l’ai dit, on a rectifié en deuxième période, en étoffant notre milieu. On a pu récupérer des ballons qui nous ont permis de nous projeter. Le système défensif c’est tout un ensemble mais non un seul joueur ».
La tactique 4-3-3 vous avez changé pour préserver un résultat ?
«Déjà contre le Sud Soudan on n’a pas joué un 4-3-3. Déjà ça c’est une erreur… On a joué le même système que contre le Sud Soudan ».
Le Sénégal trop suffisant ou sous-estimé l’adversaire ?
«On ne sous-estime personne. On sait que tous les matchs seront difficiles. On est champion d’Afrique à chaque fois qu’on se déplace sur le continent, ce sera une bataille. On est préparés à ça. On ira au Soudan, à la RDC ce sera la même chose. Je crois qu’on est assez outillé pour ça. On a montré notre mental face à une équipe togolaise assez entreprenante, assez costaud mais on a répondu comme il fallait. On n’a pas pris de buts et ça c’est très intéressant. Pour gagner des matchs il faut défendre et je crois qu’on a bien défendu avec un grand Edouard Mendy qui nous a maintenus en vie ».
Pourquoi Sadio Mané excentré ?
«C’est l’analyse que vous faites. Est-ce que Sadio Mané a joué excentré ? Je ne sais pas où vous allez chercher ça mais on a joué avec deux attaquants. Il a joué à l’intérieur de la surface dans le couloir ».
MONDIAL U17 : LES LIONCEAUX VONT-ILS MARCHER SUR LES TRACES DE LEURS AÎNÉS DE 2002
L’équipe nationale du Sénégal des moins de 17 ans défiera celle de la France ce mercredi à 12h en huitième de finale du Mondial de cette catégorie.
L’équipe nationale du Sénégal des moins de 17 ans défiera celle de la France ce mercredi à 12h en huitième de finale du Mondial de cette catégorie. Les poulains de Serigne Saliou Dia défendront crânement leurs chances pour s’imposer et s’ouvrir le chemin des quarts, même si l’incertitude demeure toujours autour des présences d’Amara Diouf et Serigne Diouf.
Battus par le Japon de leur dernier match de poule, les Lionceaux ont payé au prix fort ce revers avec une rencontre à éliminatoire directe face au vice-champion d’Europe en titre, la France. Des Bleuets qui font office de favori dans une rencontre où le Sénégal tentera de montrer que le revers face au pays du soleil levant n’était qu’un simple accroc. La qualification en quarts de finale étant en jeu avec comme objectif de faire mieux que la génération des Pape Matar Sarr et Mikayil Ngor Faye huitième de finaliste en 2019, la bande à Serigne Fallou Diouf devra sortir le jeu face à un adversaire qui a réussi
un sans-faute en phases de groupe. Une équipe française invaincue, qui a inscrit 7 buts en phase de groupe et n’en a encaissé aucun. Une opposition de styles entre deux formations explosives qui peuvent faire basculer le match à tout moment. Le pays de la Téranga devra tenir compte de ses forces pour faire tomber la France afin de passer ce cap.
Amara Diouf et Serigne Diouf incertains
Une rencontre à laquelle la présence d’Amara Diouf est toujours en
suspens. Le flou demeure toujours autour du cas du capitaine du Sénégal dont la présence ou non pour ce match capital n’est pas connue. La Fédération sénégalaise de football (Fsf) s’emmure toujours dans le silence et n’a toujours pas communiqué que l’état de santé du numéro 10 des Lionceaux sorti sur blessure à la 38ème minute lors de la défaite contre le Japon (0-2). Amara ne devrait vraisemblablement pas être titularisé par son entraineur qui pourrait le lancer en cours de partie puisque n’étant pas à 100% de ses moyens. Blessé également contre le Japon, Serigne Diouf, le gardien des Lionceaux, s’est entraîné en marge du groupe et conserve aussi un espoir d’être de la partie face aux Bleuets.
Cette rencontre aura par ailleurs une certaine portée historique entre l’ancien colonisateur et le colonisé. Un duel aux allures de revanche ou confirmation du match d’ouverture de la Coupe du monde seniors 2002 où le Sénégal d’El Hadji Diouf avait piégé la France (1- 0), championne du monde en titre, grâce à un but de Pape Bouba Diop. Les Lionceaux tenteront de marcher sur les pas de leurs papas pour espérer continuer l’aventure dans ce Mondial.
U17Programme
Mercredi 22 novembre 2023
Jakarta International Stadium
12h00 France – Sénégal
CEUX QUI VEULENT L’ANARCHIE ET LE CHAOS ME TROUVERONT SUR LEUR CHEMIN
Le président sortant ne regrette rien des années passées à la tête du pays. Ni sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat, ni la confiance accordée à Amadou Ba, son dauphin, ni même la solitude du pouvoir
Le président sortant ne regrette rien des années passées à la tête du pays. Ni sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat, ni la confiance accordée à Amadou Ba, son dauphin, ni même la solitude du pouvoir ou la virulence des coups portés par ses adversaires, à commencer par le premier d’entre eux, Ousmane Sonko. Interview exclusive.
Macky Sall n’aime pas les interviews. L’auteur de ces lignes, qui le connaît pourtant depuis le mitan des années 2000, époque où l’intéressé était Premier ministre d’Abdoulaye Wade, s’est longtemps heurté à cette réticence. En l’espace de douze ans, nous n’avons pu lui poser des questions en « on » que deux fois, et au prix d’un véritable harcèlement. On parle ici d’un entretien long, en profondeur, et non de réponses glanées à la hussarde, micro à la main à la descente d’un avion ou lors d’une conférence de presse. L’exercice est donc rare et ardu, mais il en vaut la peine.
Débarrassé d’un fardeau
Pour ce qui sera certainement sa dernière grande interview en tant que président, lui qui quittera le palais de la République en avril prochain, le chef de l’État sénégalais a reçu Jeune Afrique comme à l’accoutumée : avec peu d’enthousiasme, mais toujours souriant et affable. Particulièrement détendu depuis qu’il a annoncé, le 3 juillet, qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, comme s’il s’était débarrassé d’un lourd fardeau, il a donc accepté de répondre à nos questions.
Sa décision de ne pas être candidat, son choix d’Amadou Ba pour conduire la majorité à la présidentielle du 25 février 2024, la compétition électorale qui s’annonce, son bilan, ses motifs de fierté mais aussi ses frustrations et les critiques qui lui sont adressées, les cas Ousmane Sonko, Karim Wade ou Khalifa Sall, l’exercice du pouvoir, son avenir, les coups d’État qui se multiplient sur le continent, le sentiment antifrançais qui se propage… Il n’a rien éludé, et l’entretien, qui devait durer moins de une heure, agenda chargé oblige, s’est prolongé de une heure. Soucieux de mettre les choses au clair, Macky Sall s’est finalement pris au jeu. Sans langue de bois.
Jeune Afrique : Vous avez annoncé, en juillet, que vous ne brigueriez pas un troisième mandat, sachant que cette hypothèse a longtemps suscité des polémiques. Qu’est-ce qui vous a conduit à prendre cette décision ?
Macky Sall : Ce choix n’était pas simple. J’avais le droit de me représenter – malgré ce que disent mes adversaires, cela ne fait aucun doute. Et mon bilan est plus que positif, même s’il reste des choses à faire ou à améliorer. Mais j’avais indiqué, en 2018, que si j’étais réélu un an plus tard, ce serait mon dernier mandat.
Certains ont fait de cette question leur cheval de bataille, le seul argument pour m’attaquer, prétextant que je me dédierais. Cela a suscité des crispations inutiles, et même de vives tensions. Je ne voulais pas qu’ils m’imposent leur agenda politique ni rentrer dans cette polémique qui ne les honore pas. J’avais un travail à accomplir et de lourdes responsabilités à assumer. J’ai souhaité respecter mon engagement, apaiser les tensions et placer au-dessus de tout la stabilité du Sénégal. Et je l’ai annoncé au moment qui me paraissait opportun.
S’est ensuite posée la question de qui représenterait votre camp à la présidentielle de février prochain. Quels sont les critères qui ont abouti à la désignation de votre Premier ministre, Amadou Ba ?
Les candidatures étaient ouvertes. Il y en a eu au moins une dizaine, principalement dans mon parti, mais aussi parmi nos alliés de la coalition Benno Bokk Yakaar [BBY]. On m’a d’abord demandé de désigner moi-même le dauphin. J’ai réuni la conférence des leaders, je leur ai proposé de se concerter et de parvenir à un consensus. Ils se sont vus, mais il n’y a pas eu d’accord.
Je leur ai alors suggéré une sorte de primaire, consistant à faire voter uniquement les grands électeurs que sont les ministres, les députés, les membres du Haut Conseil des collectivités territoriales [HCCT], ceux du Conseil économique, social et environnemental [CESE], les maires et les présidents de département : un corps électoral pour le moins représentatif. Celui qui serait désigné à l’issue de ce processus serait notre candidat.
Ils m’ont répondu que cela risquait de diviser davantage le parti, ont répété que le mieux était que je choisisse le candidat… Je ne voulais pas porter cette responsabilité seul. Alors, avec l’aide de Moustapha Niasse [chef de l’Alliance des forces de progrès, l’AFP], à qui j’avais demandé de parfois me suppléer pour leur parler, je leur ai expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une histoire de personne ou d’ego, que le véritable enjeu était de continuer la politique mise en œuvre depuis 2012, de perpétuer le Plan Sénégal émergent [PSE] et d’assurer la stabilité du pays. Si j’ai pu moi-même renoncer, si j’ai su m’effacer dans l’intérêt général, ils devaient être capables d’en faire autant pour travailler en équipe autour d’un candidat, quel qu’il soit.
Visiblement, vous n’avez pas vraiment été entendu… Comment avez-vous tranché ?
Certes, aucun consensus ne s’était dégagé, mais certains critères ont particulièrement été mis en avant, notamment la capacité à rassembler. Parmi le quatuor de tête – ceux qui sortaient du lot, si je puis dire –, tous étaient à peu près égaux en matière de compétences ou d’expérience de l’État.
Ce qui a fait la différence, c’est la capacité d’Amadou Ba à pouvoir fédérer, hors du parti et hors de la coalition
Vous parlez d’Amadou Ba, de Mahammed Boun Abdallah Dionne, d’Aly Ngouille Ndiaye et d’Abdoulaye Daouda Diallo ?
Oui. Donc, ce qui a fait la différence, c’est la capacité à pouvoir fédérer, hors du parti et hors de la coalition. D’après toutes les données qui étaient en ma possession, Amadou Ba avait ce profil, un peu devant les autres – et cela ne signifie pas qu’ils n’étaient pas bons, tant s’en faut. Son nom a été proposé à la conférence des leaders de BBY. Ceux-ci sont près de trois cents, et ils l’ont adoubé.
Certains n’ont pourtant pas accepté ce choix et ont décidé de se présenter quand même. C’est le cas de votre ancien chef du gouvernement, Mahammed Boun Abdallah Dionne…
C’est leur droit. Je ne veux pas polémiquer avec ces candidats, même s’ils avaient pris des engagements. Je trouve simplement que, lorsque vous êtes dans une majorité depuis aussi longtemps – une majorité qui vous a confié d’importantes responsabilités et vous a aidé à devenir ce que vous êtes –, vous devez respecter les règles fixées.
Chacun peut légitimement revendiquer sa liberté et son ambition de servir son pays au poste le plus élevé, celui de président de la République. Mais faut-il le faire au risque de fragiliser son propre camp ?
Craignez-vous un éparpillement des voix ?
On verra bien. Il y a déjà une première étape à franchir, celle des parrainages. Au moment où je vous parle, on dénombre déjà plus de deux cents candidats à cette élection présidentielle… Même assoupli à la suite du Dialogue national, ce processus constitue un filtre qui ramènera les choses à leur juste proportion. Il sera alors temps d’analyser les forces en présence, celles qui seront vraiment sur la ligne de départ.
La mission d’Amadou Ba n’a rien d’une sinécure. Pensez-vous réellement qu’il parvienne à se faire connaître des Sénégalais, à leur expliquer son programme et à les convaincre de voter pour lui en si peu de temps ?
Amadou Ba est un acteur politique connu, qui a occupé des fonctions importantes, dont celles de Premier ministre du Sénégal.
Pour le reste, il est le candidat de la majorité ; ce n’est pas sa personne seule qui déterminera le résultat du scrutin. Il fera campagne adossé à la coalition BBY, avec l’appui de plus de 450 maires, des députés, des ministres, etc. Tous doivent s’engager à ses côtés et demeurer soudés s’ils veulent l’emporter et perpétuer notre legs.
Que doit-on, selon vous, préserver en priorité ?
La stabilité du pays. Avant tout et par tous les moyens, malgré les assauts menés par certains aventuriers de la politique et malgré les volontés de déstabilisation. C’est le plus important, inutile de parler de développement sans cela.
Depuis l’indépendance, nous avons rencontré des difficultés et connu des crises majeures. En 1962-1963, puis en 1968 sous [la présidence de] Senghor, en 1988 sous [celle de] Diouf, en 2011 avec Wade, moi-même en 2021 et en 2023… Mais le Sénégal les a toujours dépassées. Il faut absolument préserver cette stabilité en s’appuyant sur l’État de droit, coûte que coûte.
L’autre élément sur lequel j’insiste, c’est la poursuite du PSE. Il a abouti à des résultats probants, que ce soit en matière de transformation structurelle de l’économie, de développement du capital humain, d’inclusion, de protection sociale ou de bonne gouvernance.
La jeunesse doit être la priorité, parce que la question migratoire est devenue une question majeure. Elle n’est pas seulement nationale ou africaine, c’est un problème mondial, un défi impérieux qu’il nous faut relever, sans doute avec davantage de moyens. Amadou Ba maîtrise bien tous ces sujets.
Si le Sénégal était une dictature, pensez-vous qu’[Ousmane Sonko] aurait pu passer une seule journée à m’insulter en boucle ?
Avant cela, il lui faudra remporter l’élection.
Comment analysez-vous la compétition électorale à venir ?
Elle s’annonce particulièrement ouverte…
C’est sans doute l’élection la plus ouverte que nous aurons jamais eue puisque le président en exercice ne se représente pas. Cela dit, en toute objectivité, je pense que le candidat de la majorité part quand même favori.
Ne craignez-vous pas un second tour aux allures de « tous contre Amadou Ba » ?
Premier tour ou second tour, c’est le choix du peuple. S’ils portent une appréciation favorable sur mon action, les électeurs choisiront la continuité, pour la stabilité, la croissance et l’émergence, et ce dès le premier tour.
Sinon, ce sera l’aventure, avec des combinaisons politiciennes qui feront que la gouvernance sera très difficile. Mais les Sénégalais savent faire des choix très cohérents, j’ai confiance en eux et en leur intuition.
Vous n’aimez pas en parler, mais, au-delà du personnage, il y a un phénomène Ousmane Sonko : une figure politique qui a émergé rapidement, qui a réalisé des scores importants, notamment lors de la présidentielle de 2019, qui cristallise les espoirs d’une partie de la jeunesse et qui est allée très loin contre vous. Il vous a critiqué, menacé, et il est inculpé pour avoir appelé à l’insurrection contre votre régime.
Comment avez-vous vécu tout cela, et que pensez-vous de ceux qui se mobilisent en son nom ?
Je suis un acteur politique qui s’est forgé dans l’adversité, mais la politique ne doit pas être une affaire de haine. Les protagonistes ne sont pas des ennemis, mais des adversaires. Je considère que tous ceux qui ne sont pas avec moi sont des adversaires politiques, rien de plus. Même quand ils dérapent, m’insultent – dans la limite du raisonnable en tout cas. La seule chose sur laquelle je reste intraitable, c’est quand on veut faire basculer le pays dans le chaos, qu’on incite à la violence.
En politique, il y a effectivement des phénomènes qui apparaissent. Certains disparaissent comme ils étaient venus, d’autres sont plus durables, c’est ainsi.
Aujourd’hui, au Sénégal, l’âge médian est de 19 ans. Il est logique que ceux qui parlent aux jeunes et qui agissent comme eux mobilisent davantage, surtout dans la rue. C’est ainsi que se manifeste la jeunesse, et sa vitalité. Mais la rue, ce n’est pas les urnes. Quand vous analysez le fichier électoral sénégalais, d’ailleurs, les plus de 40 ans sont majoritaires.
Je crois, pour ma part, au travail et au respect de la parole donnée. C’est peut-être old fashion, mais cela m’a réussi jusque-là et je ne vois pas pourquoi je devrais changer ma nature.
Parmi les critiques qui sont formulées à votre endroit, les atteintes à la démocratie et aux libertés. Notamment les condamnations judiciaires de vos opposants, Ousmane Sonko, mais aussi Khalifa Sall et Karim Wade…
Les opposants, ou les hommes politiques de façon générale, ne seraient pas justiciables ?
Vous-mêmes avez évoqué les menaces de mort, les appels à me destituer ou à l’insurrection lancés par l’un de mes adversaires [Ousmane Sonko]. Si le Sénégal était une dictature, comme certains veulent le faire croire, pensez-vous sincèrement qu’il aurait pu passer une seule journée à m’insulter en boucle ?
Ceux qui veulent l’anarchie et le chaos pour assouvir leurs ambitions me trouveront sur leur chemin. De soi-disant militants de son parti ont tué des femmes innocentes en lançant des cocktails Molotov contre un bus de transport public dont ils avaient bloqué la porte. Et on va manifester pour la libération de personnes qui ont commis ces atrocités ? Vraiment, je n’ai aucun regret : tout ce qui a été fait l’a été selon les normes démocratiques les plus élevées. Force doit rester à la loi.
Ce n’était pas le cas de Karim Wade ni de Khalifa Sall…
Non, il s’agissait dans leur cas de délits économiques. Comme dans toutes les démocraties du monde, il ne saurait y avoir d’impunité au prétexte que vous faites de la politique.
Le deuxième reproche que l’on vous fait concerne l’endettement du Sénégal. Personne ne conteste vraiment le volet concret de votre bilan, la construction d’infrastructures notamment. Mais la question qui revient souvent est : « à quel prix ? »
L’endettement du Sénégal est connu, ce n’est pas un sujet tabou. Nos pays sont sous la surveillance des institutions financières internationales. Le Sénégal ne figure pas parmi les pays à risque, il n’a jamais été pris en défaut. Et notre endettement n’a pas servi à financer le train de vie de l’État ou à payer les fonctionnaires, mais à construire des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles, à mettre en place des moyens de transport indispensables, à protéger les populations les plus démunies, à développer notre agriculture, à absorber des crises gravissimes comme celle liée à la pandémie de Covid-19 ou aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Le vrai sujet, ce sont les conditions dans lesquelles les pays africains sont contraints de s’endetter, avec des taux élevés. Surtout, contrairement aux autres, nous sommes dans l’impossibilité d’obtenir des crédits supérieurs à dix ou douze ans, y compris lorsque nous souhaitons construire une centrale hydro-électrique pour lutter contre le réchauffement climatique… C’est cela, le vrai combat des Africains.
Quel rôle jouerez-vous après l’élection de votre successeur ?
Je serai un ancien président de la République. Et un jeune retraité [rires] !
Il faut savoir tourner la page : je ferai comme Abdou Diouf, je me retirerai complètement. Je verrai ensuite comment me reconvertir parce que j’ai encore un peu d’énergie, par la grâce de Dieu.
Je vais d’abord m’occuper de parfaire mon anglais. Ensuite, il y a des sujets très importants dans lesquels j’aimerais m’investir, comme le leadership, la voix et le poids de l’Afrique dans le concert des Nations – nous venons d’obtenir un siège au G20 pour l’Union africaine, il faut qu’il soit bien occupé.
Autres sujets dans lesquels je souhaite m’impliquer : tous les débats sur la gouvernance mondiale, qu’il s’agisse de la gouvernance financière, avec la nécessaire réforme des institutions de Bretton Woods, ou le climat. La part de l’Afrique dans la pollution mondiale est de moins de 4%, et on lui dit : « Tu n’as pas le droit d’utiliser des énergies fossiles, et en tout cas, on ne les finance pas. » C’est profondément injuste. Sur tous ces thèmes, je pense humblement pouvoir apporter une contribution, à la fois pour l’Afrique, pour le monde, et naturellement pour le Sénégal.
La politique rime trop souvent avec trahisons, querelles, petits meurtres entre amis. C’est lié à la nature du pouvoir
La première fois que vous vous êtes assis dans le fauteuil présidentiel, en avril 2012, que vous êtes-vous dit ?
Que je disposais d’un mandat de sept ans et qu’il fallait impérativement qu’à son terme on puisse mesurer l’évolution du pays, qu’il y ait des résultats tangibles. Qu’il fallait abandonner les politiques de lutte contre la pauvreté peu ambitieuses pour mener des politiques d’émergence beaucoup plus audacieuses, avec le PSE.
Nous sommes sur la bonne voie, malgré la crise liée à la pandémie de Covid-19 et les effets de la guerre en Ukraine. Après une dernière décennie consacrée à combler les lacunes en matière d’infrastructures, d’électricité ou d’eau, nous devons inciter le secteur privé à investir davantage dans notre pays afin que, demain, l’État se concentre plutôt sur les sujets sociaux, l’agriculture et la souveraineté alimentaire.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ou surpris dans l’exercice du pouvoir ?
D’abord, la solitude à chaque fois que les situations sont difficiles. Quand tout va bien ou que la victoire est là, tout le monde participe, tout le monde est content, tout le monde réclame. Dans le cas inverse, vous êtes seul. Il faut s’y préparer, ne pas se décourager.
Ensuite, c’est que la politique rime trop souvent avec trahisons, querelles, petits meurtres entre amis, comme on dit. C’est lié à la nature du pouvoir.
Malheureusement, il faut aussi composer avec.
Quelle est votre plus grande fierté et, a contrario, votre plus grande frustration ?
Ma plus grande fierté, ce sont les politiques de soutien au monde rural et les filets sociaux mis en place pour les populations les plus démunies. Sur un tout autre plan, j’ajouterai le train express régional (TER), parce que c’est un projet transformateur, qui nous permet de changer d’échelle et qui est digne d’un véritable pays émergent. Un game changer, comme disent les Anglo-Saxons.
Ma plus grande frustration ? Le mémorial de Gorée, un projet déjà évoqué du temps du président Abdou Diouf, que j’ai fait reprendre. Nous devions lancer les travaux au début de 2023, mais la conjoncture nous a imposé d’autres choix budgétaires. Je ne désespère pas, au moins, de poser la première pierre avant de quitter mes fonctions, pour que ce grand projet culturel puisse voir le jour.
Vous avez parlé de game changer. L’exploitation du gaz à venir en est un. Qu’est-ce que cela apportera concrètement au Sénégal ?
J’évoquerais plutôt les hydrocarbures, parce qu’il n’y a pas que le gaz, il y a aussi le pétrole. Cela va créer une nouvelle perspective pour le pays, permettre que l’on pose un nouveau regard sur nous, et nous offrir d’évidentes facilités.
Il ne faut pas rêver non plus : entre les ressources qui sont tirées de l’exploitation et la part qui revient à l’État, il y a quand même une grande différence. En revanche, au-delà, tous les secteurs connexes (parapétrolier, logistique…) vont évoluer et se développer. Nous avons voté une loi qui mettra en avant les entreprises nationales dans toutes les activités qui graviteront autour du pétrole et du gaz. Cela aura un impact sur le tourisme, le transport aérien, la restauration, l’hôtellerie, bref, sur toute l’économie nationale. Sans parler du fait qu’on achètera moins de pétrole à l’étranger, et que le coût de l’énergie baissera, ce qui permettra d’accélérer notre industrialisation.
Depuis trois ans, les coups d’État se multiplient : Mali, Burkina Faso, Guinée et Niger, ainsi que, plus récemment, au Gabon.
Comment analysez-vous ce phénomène ?
De multiples facteurs peuvent expliquer cette résurgence des coups d’État en Afrique de l’Ouest. Mais, dans tous les pays que vous citez, il y a eu régulièrement des interruptions de l’ordre constitutionnel depuis les indépendances. À chaque fois, on dit : « Il faut aller immédiatement aux élections », mais ce n’est visiblement pas la solution.
Si on est militaire et qu’on veut exercer le pouvoir, on démissionne, on change de costume, et on tente de convaincre les électeurs
On l’a vu au Mali, avec Ibrahim Boubacar Keïta, ou au Burkina, avec Roch Marc Christian Kaboré, tous deux élus après des processus de transition post-putsch. Aucun n’a pu terminer son mandat. Au Niger, le président Mohamed Bazoum aussi a été élu après Mahamadou Issoufou, qui a quand même pu, lui, aller au terme de ses deux mandats. Je me souviens d’ailleurs d’une discussion avec ce dernier, qui craignait en permanence un coup de force.
Il faut repenser les armées. La crise du terrorisme, qui frappe durement les pays du Sahel, est pour beaucoup dans cette instabilité. Quand des militaires meurent au front, on a tôt fait d’accuser le pouvoir en place d’être faible ou de ne pas donner assez de moyens aux soldats. Les gens pensent parfois que la voie militaire est la mieux indiquée parce que, quand règne une impression de chaos, la force la mieux organisée, c’est encore l’armée.
Ces coups d’État donnent parfois l’impression de recueillir l’assentiment de la population…
Ce n’est pas parce que des foules vous acclament dans les rues de la capitale que vous êtes réellement populaire. Les présidents déchus aussi avaient des partisans qui les applaudissaient dans leurs meetings. Ce n’est pas un critère objectif.
Comment faire pour éviter que cela ne se répète ?
D’abord, il ne faut pas que les acteurs politiques eux-mêmes poussent les militaires à prendre le pouvoir en imaginant tirer les marrons du feu – cela arrive, hélas. Ensuite, dans les armées, il devrait y avoir une doctrine intangible : quand on s’engage, on doit accepter de servir sa patrie et refuser d’exercer le pouvoir politique. Si on veut l’exercer, on démissionne, on change de costume, et on tente de convaincre les électeurs. Le pouvoir ne peut pas être conquis par les armes.
L’UA et la Cedeao ont été très critiquées, ces derniers mois. Des « machins » qui ne servent pas à grand-chose pour les uns, des institutions à la solde des Occidentaux pour les autres…
Comprenez-vous ces reproches ?
C’est trop facile ! Ce qui nous caractérise souvent, c’est que nous nous complaisons dans l’autoflagellation. L’UA ou la Cedeao ne sont que la résultante des États qui composent l’Afrique, et elles ne disposent que de peu de moyens.
Prenez le cas du Niger : un président élu est retenu en otage par sa propre garde, sans aucune raison valable. Doit-on rester les bras croisés ? Si la Cedeao agit, elle est à la solde de puissances extérieures ; si elle se retient, elle ne sert à rien.
Aujourd’hui, les grandes puissances sont très présentes sur le continent, les mesures qui doivent être prises au Conseil de sécurité de l’ONU sont souvent bloquées par les États qui exercent leur droit de veto. Résultat, nos organisations n’ont plus la capacité dont elles disposaient auparavant pour résoudre les crises en Afrique.
Deuxième contrainte : la faiblesse des moyens. La lutte contre le terrorisme en est l’exemple le plus criant : depuis plus de dix ans, nous nous battons, aux Nations unies, pour qu’au Sahel, par exemple, il y ait une coalition internationale, que le Conseil de sécurité décide de la financer sous le chapitre VII [de la Charte de l’ONU, qui porte sur les actions à mener en cas de menace contre la paix et d’acte d’agression]. On ne peut laisser les Maliens ou les Burkinabè seuls face à ce fléau, ce n’est pas raisonnable.
Parallèlement, se développe un sentiment antifrançais, souvent utilisé, d’ailleurs, par les juntes.
Qu’en pensez-vous ?
Les réseaux sociaux et les politiques de propagande menées par certains régimes ont effectivement un impact. Ce mouvement s’est amplifié, c’est incontestable, quasi exclusivement dans les pays francophones.
La France a commis des erreurs dans le passé, il y a des maladresses ou des incompréhensions de part et d’autre, mais elle ne peut être tenue pour responsable de tous les maux de l’Afrique… Le président Emmanuel Macron a hérité d’une situation qui se dégrade depuis les indépendances, et qui arrive à un point de rupture.
ELIMINATOIRES MONDIAL 2026, LE SENEGAL LEADER DU POULE B MALGRE LE NUL FACE AU TOGO
C’est une équipe du Sénégal méconnaissable, avec une défense complètement aux abois dans les dernières minutes de la rencontre de la 2e journée de la poule B des éliminatoires du Mondial-2023 qui a affronté le Togo ce mardi à Lomé.
C’est une équipe du Sénégal méconnaissable, avec une défense complètement aux abois dans les dernières minutes de la rencontre de la 2e journée de la poule B des éliminatoires du Mondial-2023 qui a affronté le Togo ce mardi à Lomé. Il a d’ailleurs fallu l’intervention d’Edouard Mendy à plusieurs reprises et un manque d’efficacité des Eperviers pour que le Sénégal décroche le match nul (0-0) .
Vainqueur de sa première sortie contre le Soudan du Sud, le Sénégal était à la recherche d’une deuxième victoire pour consolider son statut de favori de la poule.
Mais Aliou Cissé, qui a préféré démarrer cette rencontre sans un attaquant de pointe, n’a pas pu mettre en place une équipe joueuse pour surprendre l’équipe togolaise.
Malgré ce match nul, le Sénégal revient en tête du groupe B devant le Soudan (4 pts +1) avec 4 pts +4.
Par Moussa DIAW
LA PEUR DE PERDRE LE POUVOIR
Aujourd’hui, le Sénégal, qui a été une vitrine de la démocratie en Afrique, se trouve dans une situation délicate, exigeant un sursaut national pour sortir de cette impasse politico-judiciaire.
Dans la perspective de l’élection présidentielle du 25 février 2024, le paysage politique sénégalais est marqué par l’effervescence à la hauteur des enjeux de cette compétition électorale et des rapports de force qui émergent configurant le schéma de cet espace de confrontation politique. On s’attendait à des débats d’idées autour de programmes, proposés par les candidats à cette fonction suprême. Malheureusement, le spectacle récent au sein de la scène politique ne rassure pas sur la suite du processus électoral pour un climat apaisé, gage de l’organisation d’une élection libre, inclusive et transparente. La désintégration et les nouvelles nominations de l’institution chargée de de l’organisation et la supervision des élections alimentent les contradictions sur les intentions d’instrumentalisation de ces organes et de contrôler leur fonctionnement, au service d’un candidat désigné. A cela s’ajoutent un imbroglio juridique autour de la dissolution du principal parti d’opposition (PASTEF), et surtout de la radiation de son leader du fichier électoral et de son incarcération. De plus, la répression s’abat sur toutes les voix discordantes, proches de cette force politique, y compris dans le paysage médiatique. Ces faits sont loin de réduire la tension, ils sont au contraire symptomatiques de dérives autoritaires aggravant les atteintes aux principes et règles de l’Etat de droit et de la démocratie.
A quelques mois de cette échéance, le pays est confronté à de nombreuses incertitudes liées à la cherté de la vie, à l’émigration clandestine qui a brisé le rêve et la vie de beaucoup de jeunes sans espoir, à des options économiques peu pertinentes, et à un climat politique délétère. Face à cette situation, plutôt que de prendre des initiatives et d’instaurer un dialogue constructif de la part d’un président sortant, la majorité a fait preuve de manque d’imagination politique innovante, en misant sur le bilan alors que les Sénégalais ont besoin de changement d’hommes et de politique. Les dysfonctionnements en matière de gouvernance et l’indifférence affichée par les autorités sur le sort des migrants ont creusé le fossé entre les gouvernants et les citoyens dans leur majorité. La stratégie de dénigrement des opposants n’a pas produit les effets escomptés, et la fin de règne non préparée installe un climat de psychose qui se traduit par un isolement du président sortant et la référence à un discours belliqueux et vindicatif, évoquant en substance la non maîtrise des nerfs et l’impasse politique.
COMMENT SORTIR DE CETTE SITUATION DE CRISE ?
Au-delà des criques ouvertes formulées par le président à l’encontre de certains membres de son gouvernement peu enclins à soutenir et clarifier ses diverses réalisations, une introspection s’impose pour que la paix revienne dans les esprits et les cœurs, car c’est l’avenir du Sénégal qui est en jeu et dépasse les ambitions personnelles des uns et des autres. Dans cette voie, le chef de l’Etat pourrait privilégier la recherche de solution pacifique en proposant de rencontrer tous les leaders de l’opposition et surtout libérer les détenus politiques, afin de faciliter les échanges entre les différents acteurs dans un souci d’apaisement et de réconciliation nationale. Cela suppose que le président passe de la logique de guerre à une logique de paix, ce changement de registre en période de tension constitue une vertu pour un homme d’Etat capable de transcender les divergences pour se hisser audessus des contingences politiques ou partisanes au profit de l’intérêt supérieur de la nation
Il est vrai que le président traverse une situation difficile de fin de pouvoir, avec des implications relatives à sa gestion du pouvoir, et de la distanciation de ses partisans qui semblent être animés par le phénomène de la « transhumance », ressenti comme tel dans les pratiques politiques. Alors, la société civile, qui est un levier important de la démocratie et de l’Etat de droit, remplirait un rôle de facilitateur entre les différentes parties dans ce contexte particulier où son action est salvatrice dans une dynamique de paix sans sous – estimer les contraintes de l’environnement socio-politique. D’autres bonnes volontés pourraient s’y adjoindre à partir du moment où le calendrier électoral est serré, nul doute que le président sortant ne récusera aucune action allant dans le sens de la paix, au regard de la lecture de ses propos tenus dans l’hebdomadaire jeune Afrique. Des consultations préalables s’avèrent nécessaires, compte tenu de la complexité de la situation et des enjeux, mais tout reste possible pour soutenir un président qui en éprouve le besoin d’autant qu’il ne se gêne pas d’évoquer sa situation de gestion solitaire du pouvoir devant une crise politique inédite pour laquelle il aurait besoin de la mobilisation de toutes les ressources afin de quitter le pouvoir sans encombre. Aujourd’hui, le Sénégal, qui a été une vitrine de la démocratie en Afrique, se trouve dans une situation délicate, exigeant un sursaut national pour sortir de cette impasse politico-judiciaire.
LE NOUVEAU PATRON DE LA DOUANE, MBAYE NDIAYE, INSTALLÉ DANS CES FONCTIONS
Le nouveau directeur général des douanes, Mbaye Ndiaye, a pris son service lors d’une cérémonie, mardi, à Dakar, a appris l’APS de l’administration douanière. M. Mbaye, inspecteur principal des douanes de classe exceptionnelle, a été nommé à ce poste, le
Dakar, 21 nov (APS) – Le nouveau directeur général des douanes, Mbaye Ndiaye, a pris son service lors d’une cérémonie, mardi, à Dakar, a appris l’APS de l’administration douanière.
M. Mbaye, inspecteur principal des douanes de classe exceptionnelle, a été nommé à ce poste, le 9 novembre, en remplacement d’Abdourahmane Dièye.
‘’La cérémonie protocolaire s’est déroulée […] sous le signe de la solennité et de la sobriété. Elle a vu la participation de l’ensemble des membres de la coordination de la direction générale [des douanes]’’, affirme la même source.
‘’Les recettes [douanières] ont atteint en 2022 la barre symbolique de 1.398,5 milliards de francs CFA en termes de liquidations’’, a dit le coordonnateur de la direction générale des douanes, Malick Mbaye, lors de la prise de fonctions de M. Ndiaye.
Le directeur général sortant et ses collaborateurs ont obtenu ce résultat grâce aux ‘’innovations majeures saluées par les partenaires techniques et financiers’’ des douanes, à la création de nouvelles unités et à d’autres décisions, selon M. Mbaye.
‘’Vous héritez, assurément, au regard des résultats que je viens de décliner, d’une douane qui s’est résolument engagée dans la voie de la performance’’, a-t-il dit en s’adressant au nouveau directeur général.
‘’Il n’y a aucun doute que vous serez à la hauteur des missions [qui vous sont] confiées par les hautes autorités de la République. Vos qualités morales et professionnelles, votre engament, votre sérieux, votre culture du travail fait à temps et bien fait […] vous y aideront grandement’’, a ajouté le coordonnateur de la direction générale des douanes.