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25 mai 2025
Par Moussa KAMARA
BRANCO LA TRAQUE
Ayant manqué une bonne tribune pour dérouler son talent, Maitre Branco ne s’en est pas laissé conter. Son expulsion lui est restée en travers de la gorge et il a voulu laver l’affront en revenant à Dakar prenant tous les risques pour cela
Il est vraiment inconcevable que maitre Branco vienne nous narguer ici même à Dakar alors même qu’il est l’objet d’un mandat d’arrêt international. Sachant bien ce qu’il encourt une fois pris, il s’est quand même présenté lors d’une conférence de presse tenue par le pool d’avocats de Ousmane Sonko. Voudrait-il montrer le peu d’estime qu’il a pour nos autorités en osant ainsi défier nos services de sécurité en se présentant à Dakar et délivrer son message ?
Pour cette fois-ci, nos services de sécurité ont manqué de vigilance ou de promptitude car l’avocat français a traversé au moins quatre régions avant de se présenter à la conférence de presse de l’opposant. Cet avocat et activiste, homme de gauche ayant eu une enfance dorée dans les beaux quartiers de Paris, est venu défier à Dakar les autorités de notre pays. Avec cette traque lancée contre lui gageons qu’il sera défendu par les avocats d’Amnesty si toutefois il est pris.
C’est comme si Juan Branco adorait susciter la controverse avec ses prises de position très extrémistes. On peut lui concéder qu’il ait choisi de défendre Sonko rien que pour enquiquiner l’Etat sénégalais. Il le fait déjà en France en volant dans les plumes de Macron. Ce qui ne surprend d’ailleurs personne chez cet homme né avec une cuillère d’or dans la bouche. On l’attendait pour défendre bec et ongles son client.
L’Etat sénégalais avait choisi de l’expulser du pays. Ayant manqué une bonne tribune pour dérouler son talent, Maitre Branco ne s’en est pas laissé conter. Son expulsion lui est restée en travers de la gorge et il a voulu laver l’affront en revenant à Dakar prenant tous les risques pour cela. Hier il a publié une vidéo sur les réseaux sociaux et tout laisse croire qu’il est encore à Dakar. Alors messieurs de la sécurité, la balle est dans votre camp. Ce n’est pas un petit bourgeois, enfant gâté de surcroit qui va ternir votre image
Par Pr Mamadou Mbodji
UN ESPOIR DE VIE ET UN MOYEN DE RENAITRE
Partir en bravant la mort pour rejoindre «Barça» ou «Barsakh», Pr Mamadou Mbodji, docteur en Psychologie Clinique, conforte le Cemmarine tout en passant sous scanner psychologique ces migrants clandestins
Dans son édition du jeudi 26 juillet 2023, « Le Témoin » a réalisé une interview exclusive du Contre-Amiral (Général) Abdou Sène. Le Chef d’Etat-major de la Marine nationale (Cemmarine) y alertait les candidats au « Barça ou Barsakh » qu’ils auront plus de chance de mourir en haute mer que d’arriver aux îles espagnoles. Dans cette deuxième partie de notre dossier, Pr Mamadou Mbodji, docteur en Psychologie Clinique, conforte le Cemmarine tout en passant sous scanner psychologique ces migrants clandestins. Nous publions — avec l’accord de l’auteur et celui de son éditeur — de larges extraits d’un document-contribution du psychologue Mamadou Mbodji intitulé « Imaginaires et Migrations - le cas du Sénégal » et réalisé sous la direction de Momar Coumba Diop aux Éditions Crepos.
Le Sénégal a connu de profondes mutations marquées notamment par d’amples phénomènes migratoires qui témoignent du dynamisme et de l’ouverture de ses populations. Les ressorts intimes, psychologiques et affectifs qui sous-tendent les dynamiques et mouvements des migrations sont multiples et complexes. Ils relèvent ainsi de plusieurs facteurs intriqués, historiques, culturels, économiques, politiques et fantasmatiques. La grande tradition de voyageurs des Sénégalais, la place de ce pays comme plaque tournante du commerce dans l’histoire de cette partie du continent entre le nord et le sud, les caractéristiques de ses populations comme peuples de voyageurs, de nomades, de commerçants, de migrants en témoignent.
A cela s’ajoutent les liens historiques chargés entre l’Europe — en particulier la France — et l’Afrique, précisément le Sénégal. Déjà, durant la période coloniale, chez les Soninkés du Sénégal ( * ), considérés plus tard comme les premiers migrants africains vers la France, « l’instauration du prélèvement des taxes et l’introduction plus tard de l’impôt et donc celle d’une dépense monétaire obligatoire par les autorités coloniales vont entraîner l’insertion définitive dans les rapports marchands par la mobilisation d’une force de travail qui ira se vendre en dehors du cadre régional.
« Cette émigration de la force de travail va se faire au profit de deux activités principales : la navigation et le navétanat. Ensuite débutera l’émigration, vers d’autres pays d’Afrique, des Soninkés. (…) Ainsi, l’émigration des Soninkés (aura) déjà une histoire avant de connaître un nouvel essor à la fin des années cinquante, inaugurant les départs massifs à destination de la France ». Le caractère clandestin et la dimension frauduleuse qui entourent la circulation des personnes entre les pays africains et la France, malgré les tentatives bilatérales de réglementation (de cette circulation) remonteraient déjà au début des années soixante (… )Et dès 1972, comme en témoigne A. Diarra « le besoin de partir est si intense et la difficulté de satisfaire aux indications légales si grande que l’unique solution pour les migrants reste le passage par le trafiquant. (…) L’utilisation des circuits clandestins devient presque inévitable »1 Aujourd’hui, plus de cinq décennies après, émigrer est encore et toujours, pour bien des Sénégalais, la principale préoccupation qui les anime et la seule forme de liberté qui leur reste. C’est également le seul rêve qu’il leur est encore donné d’avoir, l’unique choix qui leur est laissé.
L’élément déclencheur, les disparités sociales !
Le pays a connu, entre 1980 et 2000, une détérioration de sa situation économique et sociale, qui a engendré de profondes disparités sociales. Et il a fini par s’installer dans un processus de développement à deux vitesses.
Les rapports monétaires ont envahi les relations interpersonnelles et sous-tendent l’essentiel des rapports sociaux. Les inégalités se creusent et le fatalisme et l’indifférence submergent certaines franges de populations en en faisant des spectateurs désabusés ou des acteurs de l’érosion sociale, culturelle et économique du pays.
L’émiettement des groupes familiaux, la solitude et l’obligation, pour beaucoup d’individus, d’assurer seuls leur destin, ont rendu problématiques pour de nombreux citoyens, les moyens d’élaboration des liens et de sauvegarde des éléments culturels d’appartenance et de solidarité.
Dans un environnement social où les modèles de conduite ou d’inconduite comme la plupart des repères sont brouillés, la « structure interne » des individus devient, elle aussi, floue. Au moment où chacun est tenu de se donner une place et un statut, par sa compétence et ses mérites personnels, mais sans y être véritablement préparé. Chacun est condamné à se forger son propre destin, souvent en dépit et en dehors de sa famille, de son groupe, de sa naissance et du nom qu’il porte.
Le monde rural est caractérisé en partie par le basculement de ses populations jeunes vers les centres urbains et suburbains. La vie dans ces centres a eu comme effet, la dislocation des grandes sphères familiales et a contribué en même temps à distendre les liens ou à les ternir, à cause de l’habitat souvent inadapté et inapproprié à la recomposition et à la survie des groupes familiaux dits traditionnels, de la précarité de l’emploi ou du manque d’emploi.
Au sein des classes moyennes et en milieu rural, les individus les plus éprouvés par la crise économique et sociale, se sont de plus en plus retrouvés renvoyés à eux-mêmes, leurs problèmes et leurs aspirations ne pouvant plus être pris en charge convenablement par les familles ni par les systèmes socioculturels habituels.
Il s’agissait là du cumul des effets sociaux d’une crise économique aggravée parla dévaluation du franc CFA et par les conséquences des programmes d’ajustement structurel (Pas).
L’impact de la détérioration du tissu économique et social était difficilement perceptible dans les conduites humaines tant que les systèmes de gestion des dysfonctionnements, étaient encore épargnés par une telle détérioration. Dans les familles, la plupart des recours qui avaient permis d’éviter que la dégradation des conditions de vie ne tourne à la catastrophe grâce à un esprit de débrouillardise et d’entraide, ont fini par se gripper et s’effriter.
Et si une telle évolution place les individus dans une certaine solitude, elle n’en a pas moins constitué, pour certains d’entre eux, un facteur d’émancipation vis-à-vis du carcan social et culturel, voire de la tutelle familiale. En effet, de plus en plus d’individus se sont retrouvés renvoyés à eux-mêmes et ont fini par comprendre qu’ils étaient désormais tenus de se prendre seuls en charge.
En milieu Soninké, les bons fils sont en France…
L’extérieur social qui était jusque-là vécu comme le lieu de tous les dangers, s’est progressivement transformé en un environnement pourvoyeur de liberté et de leviers d’émancipation, un espace d’élaboration d’une « identité individuelle » au détriment des structures habituelles d’édification des représentations et de façonnement des référents.
La saturation des systèmes de défense élaborés par les citoyens pour faire face aux difficiles conditions de vie, au climat social hostile, à l’érosion de l’autorité de l’Etat et à l’impossibilité grandissante pour les institutions sociales et familiales à prendre en charge les besoins et aspirations des individus, a fini par engendrer des initiatives -d’abord solitaires et ensuite progressivement collectives- de franges de populations désormais obligées de prendre en main leur propre destin.
Là où, bien des individus, impuissants devant une telle situation, étaient des spectateurs passifs et médusés, nombre de jeunes ont cherché — et cherchent encore — leur salut dans l’expatriation ou l’émigration à tout prix. « Les bons fils sont ceux qui acceptent de partir en France » disait-on déjà en milieu soninké.
A leurs yeux, rester au Sénégal, c’est mourir de la pire des morts
Partir, aller vers l’ailleurs a toujours été dans les représentations sociales vécu comme une initiative salutaire pour celui qui part. Qu’il s’agisse de migrer du village vers le bourg d’à côté, vers la capitale ou vers l’extérieur, pays voisins ou plus loin, à travers les océans. Malgré « les mesures de blocage de l’immigration en France (premier pays européen de destination) qui sont entrées en vigueur à partir de 1975 »
Les mouvements migratoires, individuels ou collectifs, quels qu’en soient les destinations et mobiles, les modalités, conditions et risques encourus, ont toujours été présentés comme des actes de maturation et de maturité. La grande affluence des demandeurs de visas devant les représentations consulaires occidentales et l’ampleur du nouveau et dramatique phénomène des migrations clandestines à bord de pirogues à destination des côtes européennes, sont assez édifiantes sur le désarroi, la solitude et l’absence de perspectives des jeunes. Mais cela renseigne également sur leur farouche et aveugle détermination à prendre en mains leur propre destin.
Pour la plupart de ces jeunes — hommes et femmes — il faut partir ou mourir. À leurs yeux, rester dans leur pays, c’est mourir de la pire des morts. C’est pourquoi ils préfèrent mourir dans l’aventure, en essayant de s’en sortir, qu’en se consumant à petit feu dans leur terroir devenu si hostile. « Séjourner à l’étranger vaut mieux que mourir », ce proverbe soninké que cite Adrian Adams est aujourd’hui plus que jamais d’actualité pour tous ces candidats à l’émigration. Même si, « devenue en principe illégale (…), l’entrée massive de travailleurs africains en France (a) pris l’aspect d’un délit commis par des individus plutôt que d’un désordre social.
L’Europe, une forteresse à prendre !
Pour ces individus à l’assaut de l’Europe, comme pour ceux qui y sont déjà, « l’Europe est une forteresse à prendre ». Il ne leur est laissé aucun choix. En effet, partir c’est déjà quelque part comme mourir, mais c’est aussi une nouvelle naissance. Et pour tous ces jeunes aux yeux de qui « l’espace Schengen est une forteresse à prendre », partir offre aussi et surtout l’opportunité de « faire mourir » ce qu’ils sont devenus en raison de l’absence de perspectives et d’espoir de s’en sortir autrement que par l’exil, la migration, la fuite.
L’Occident est vécu comme la clé du destin, un préalable, un détour difficile à effectuer mais incontournable. « L’émigration augmente nécessairement, par suite de l’effet second de dépendance qu’elle crée elle-même. L’apparence d’équilibre recouvre un cercle vicieux ; lorsqu’il faut émigrer pour vivre, on en vient inexorablement à vivre pour émigrer ». Ces jeunes perçoivent l’Occident comme gage de leur « étoffage » psycho-socio-culturel ou comme une nouvelle condition pour étayer leur identité. Dans ces conditions, partir relève d’un réflexe de survie malgré les risques du voyage.
Ces populations sont puissamment armées d’un imaginaire à la fois fécond et rigide, d’une grande détermination, d’une ferme résolution et d’une croyance aveugle en leur destinée et en la volonté divine, qui les accompagne. Ces individus ont la ferme conviction qu’aucune frontière, aucune mesure restrictive ni aucun sermon ne sauraient venir à bout de leur détermination à partir.
Déjà il y a plus de trois décennies, « devant les difficultés de parvenir en Europe en partant de Dakar ou d’Abidjan, les migrants n’hésitaient pas à aller d’abord dans d’autres villes africaines comme las Palmas, Casablanca, Tunis (…), etc., d’où ils atteindront leur destination finale en France (…). Et ironie du sort, « dans ces pays de transit qu’ont été jusqu’alors l’Espagne et l’Italie, les Africains n’ont eu qu’à emprunter des circuits existant déjà et utilisés par les Portugais, les Espagnols, les Italiens et les yougoslaves pour entrer clandestinement en France ».
Aujourd’hui, en ce début du 21ème siècle, même si les risques encourus liés aux moyens dérisoires choisis pour s’exiler ne leur laissent qu’une infime chance d’arriver vivants à leur destination européenne, les migrants sénégalais et africains n’hésitent pas à tenter l’aventure, arpentant les mêmes circuits, armés de leurs illusions et de leur seule foi en l’appel du destin et en un avenir meilleur loin de chez eux.
Dans leur univers social et culturel, la valeur intrinsèque de l’individu est habituellement moins déterminée par son parcours personnel et sa personnalité propre, que par le « personnage social » qui lui est dévolu par son sexe, son rang dans la fratrie et par sa capacité à faire face et à assumer, avec plus ou moins de satisfaction, les attentes, devoirs et obligations liés à son statut social.
Pour ces jeunes des pays de forte migration, ce sont leurs chances de réunir les conditions de prise en charge et de gestion de tels obligations et impératifs socio-économiques, en restant sur place, qui sont aujourd’hui et pour longtemps profondément et gravement hypothéquées.
Et pourtant « les apports compensateurs d’argent ne rétablissent pas vraiment l’équilibre, mais entraînent au pays (d’origine) même une dépendance accrue à l’égard de l’extérieur, dépendance qui relaie et renforce le besoin vital ».
Un appel du destin !
Si partir c’est un peu comme mourir, le départ vers l’exil comme la mort, sont encore aujourd’hui vécus par ces candidats au voyage comme un signe, un appel du destin. Mourir dans l’épreuve de l’émigration, fut-elle clandestine, est de loin, préférable aux yeux de ces jeunes, à la mort plus redoutable encore par l’asphyxie à petit feu engendrée par le désœuvrement, le manque ou l’absence de perspective et le marasme quotidien dans leur pays. Le simple fait de partir est déjà, pour eux, en soi un remède à l’ennui, la honte, la désolation et au désarroi. Peu importe ce qu’ils vont trouver en Europe. Le simple fait de partir est un baume, un pari sur l’avenir, un gage de réussite, une protection contre le renoncement, un rempart contre la dépression, et une garantie contre le sentiment de « n’être rien » qui les a envahis depuis fort longtemps.
Le fait de partir constitue un moyen de fuir le monde adulte qui leur est donné en spectacle et dans lequel ils sont tenus d’être des acteurs mais où il ne leur est laissé que le choix d’être des spectateurs impuissants et aphones devant leur propre mort programmée. On comprend dès lors pourquoi au moment de leur embarquement, ces migrants clandestins se dépouillent de leur identité et de tout ce qui est susceptible de permettre de les identifier : « Il ne faut garder aucun papier avec soi, pas de pièces d’identité, de téléphone portable, de numéro de téléphone avec soi ni d’argent local ni aucune trace susceptible de renseigner autrui sur notre pays d’origine ou sur notre nationalité. »
Badara, un patient en psychologie
Selon l’un d’entre eux, Badara M. refoulé des Îles Canaries « partir c’est la seule chose à faire qui nous reste (…) car ici, au Sénégal, quoi que l’on puisse avoir comme activité, quoi que l’on puisse gagner comme argent, on ne pourra rien réaliser (…). Pour avoir sa Teranga, il faut partir, s’éloigner, échapper aux pesanteurs sociales (…) car les valeurs sociales empêchent l’individu de réussir (…), elles sont une véritable camisole de force, un véritable obstacle à la réussite (…). Il faut s’éloigner de la famille pour échapper aux pressions et respirer tout en aidant nos « wadiur ».
Partir est aussi, pour ces jeunes, le préalable intangible, le moyen le plus sûr de pouvoir, plus tard, demain peut-être, plonger de plain-pied dans le versant valorisant et gratifiant de l’univers adulte. A condition toutefois d’échapper à la mort quasi assurée à laquelle les destinent souvent les moyens aléatoires, dérisoires et saugrenus qu’ils empruntent pour effectuer leur voyage.
Toujours selon Badara M. « Au moment où l’on a décidé de partir par la mer, l’on est dans une situation telle que l’on ne voit plus le danger ni les risques encourus, quels qu’ils soient. Ça devient une affaire d’hommes (… ) des hommes mus par le même projet qui est de débarquer en Europe. Et lorsque l’on a embarqué dans une de ces pirogues, le plus dur, c’est le premier jour, le reste, c’est une affaire de solidarité et de fraternité (…) ! Et puis la mort, maintenant ou plus tard, il n’y a qu’une mort » !
Cet « ailleurs », fruit de fantasmes et de projection, a fini, par la force des choses, par formater l’imaginaire de la plupart des jeunes. Celui qui part — et à plus forte raison celui qui est déjà là-bas — est porteur de rêve, d’espérance, donc d’un avenir meilleur, quelles qu’aient pu être les conditions de son départ, de son aventure. Cet « ailleurs », gage de ce qui désormais va fonder soi.
Les migrations et les conditions du voyage ont ainsi des relents qui rappellent les voyages initiatiques de naguère, très longs et périlleux, dont on ne revenait vivant que par miracle. Il faudra désormais les considérer comme un rite de passage. C’est ainsi que dans certaines contrées du Sénégal, le jeune homme qui n’a pas sacrifié à ce rite de l’émigration, a peu de chance de trouver une femme avec qui se marier quand bien même il aurait une activité professionnelle et les moyens de fonder un foyer.
Ces migrations internationales ont permis, dans certains milieux, l’émergence d’une nouvelle catégorie d’individus qui ont progressivement constitué une « caste haut de gamme » de la société sénégalaise. Une caste de nantis aux yeux des populations. Etre de « l’ailleurs » est une denrée très prisée au sein des populations ; car cet ailleurs est un lieu de projection de toutes les attentes et de déploiement de tous les imaginaires, surtout lorsque la réalité quotidienne n’offre rien qui puisse faire espérer des lendemains meilleurs. « La contradiction que recouvre l’apparence d’équilibre est, bien entendu, que le recours systématique à l’émigration draine les forces productives des pays et sape ainsi à terme la production vivrière ».
La fortune ou le travail, peu importe !
Naguère, on partait chercher fortune ou tout simplement du travail. Mais aujourd’hui, pour la plupart de ces jeunes, peu importe ce qu’ils vont trouver en Europe, l’essentiel étant de partir de chez eux. Et ce puissant besoin de fuir la réalité quotidienne a fini par élever, repousser leur seuil de tolérance du danger et d’évaluation des risques fussent-ils mortels. Peu importent les conséquences de leur départ et le déséquilibre que cela pourrait entraîner.
Au-delà de l’ignorance, de la naïveté, du manque de bon sens, du fonctionnement impulsif et de ce vernis d’immaturité que l’on dénote dans cet engouement voire cette ferveur pour l’ailleurs, précisément l’Europe, il y a chez ces candidats à l’émigration, quelque chose qui relève de ce monde merveilleux de l’enfance. Monde où la puissance de l’imaginaire suffit à forger et à magnifier l’ailleurs, en le parant de toutes les lumières, richesses et potentialités diverses, tout en y laissant entrevoir à ces individus un nouveau statut doté de tous les attributs de réussite et de grandeur (…)
La plupart de ces candidats à l’émigration semblent se demander ce que valent une appartenance et une fidélité à un terroir et des repères socioculturels, qui ne les aident plus à s’épanouir ni à survivre ? Que valent une intégration et une insertion socio-familiale sur lesquelles les individus ne peuvent plus s’appuyer pour se réaliser, autrement dit, que valent des « racines » dont les pousses ne sortent pas du sol ? Une insertion sociale qui ne permet plus à l’individu de se réaliser ni de s’épanouir (…).
Pour la plupart de ces candidats, l’Europe, en quelque sorte, leur doit réparation. Car à leurs yeux, c’est en grande partie à cause d’elle, par son rôle joué en Afrique dans le passé que les jeunes d’aujourd’hui ne parviennent plus à survivre chez eux. C’est pour cela qu’ils vont chercher — juste retour des choses — dans cette Europe les moyens de pouvoir de nouveau, demain, vivre et faire vivre décemment les leurs restés en Afrique. Et leur consécration, à leur corps défendant, vient du fait qu’ils sont aujourd’hui au cœur de l’actualité voire du débat politique dans bien des pays européens. Mais ils sont également au centre des préoccupations communes des pays européens et de bien des pays africains (…)
Auparavant, les candidats à la migration partaient seuls, car l’épreuve du voyage et de l’entrée en Europe, bien que fastidieuse, était encore tolérable, surmontables. Ils pouvaient y faire face, seuls. Aujourd’hui, alors que l’Europe se barricade tout en durcissant les conditions d’obtention des moyens légaux d’y entrer, les candidats à l’émigration la perçoivent comme une forteresse a priori imprenable par les voies habituelles et qu’il faut prendre d’assaut à plusieurs dans une communauté de destin. Cela les aide, pensent-ils, à mieux supporter les aléas du voyage.
Un sentiment d’échec chez les refoulés, expulsés ou rapatriés
A leurs yeux, plus ils seront nombreux dans cet assaut, plus ils auront de chance d’y arriver. Ils sont ainsi unis et solidaires dans la conspiration et dans la culture du secret qui enveloppe le voyage clandestin. Une épreuve collective aux allures de rituels et aux finalités quasi initiatiques. En effet, la conduite des migrants clandestins, avec des relents de conspiration, rappelle étrangement celle des jeunes hommes, candidats au rite initiatique qui, dans la discrétion et dans le secret absolu, préparent dans leur retraite, l’épreuve rituelle qui constitue un tournant capital de leur vie.
Dans le cas des refoulés des côtes espagnoles, comme chez tous ceux qui sont rapatriés, expulsés, il y a un puissant sentiment d’échec car à leurs yeux, la procédure rituelle –qu’est le voyage- n’a pas connu le parachèvement normal requis pour être complète et atteindre sa fonction symbolique. Ces candidats en début ou en cours d’initiation par le voyage, ayant été interceptés et renvoyés comme des malpropres, ont le sentiment amer d’avoir été jugés inaptes au voyage/rituel vers le statut d’initié, celui de la maturité, de la responsabilité.
C’est pour cela que leur retour forcé sur le sol africain — retour et départ initial sur les conditions desquels ils ne peuvent généralement pas s’exprimer ni mettre des mots —, est vécu comme une extrême humiliation car signe patent d’inaptitude à la candidature au voyage initiatique et émancipateur, en plus du lynchage publique et médiatique qu’ils subissent, sans parler des démêlés avec la police et des probables poursuites judiciaires qui en résultent.
A la violence du départ et des circonstances cauchemardesques du voyage s’ajoute la violence du retour, le sentiment d’échec qui lui est lié, et l’impossibilité de narrer les péripéties de l’aventure quasi suicidaire que viennent de vivre ces indésirables en terre européenne. A cela viennent se greffer les problèmes psychologiques et matériels engendrés par les difficiles retrouvailles avec leurs familles respectives, les pesanteurs du milieu, et la vie quotidienne ordinaire et insupportable pour ces desperados africains du XXIe siècle, en quête d’une alternative plus réjouissante et salvatrice.
Des voyous de la mer ?
Si la presse et les autorités publiques ont tendance à les présenter comme des voyous et des hors-la-loi, des individus inconscients, fraudeurs et suicidaires, ces candidats au voyage eux cherchent tellement à se soustraire à la forte pression sociale qu’ils subissent en permanence dans leur quotidien, que leur besoin de partir l’emporte sur toute autre considération ou mesure de prudence. Leur credo, c’est partir, s’éloigner, fuir le pays pendant quelque temps, souffler, respirer ! Ce qui fait qu’à leurs yeux, il ne peut y avoir d’obstacle infranchissable ou tout au moins incontournable. D’où leur slogan « Barça » ou « Barsax » Autrement dit, « Barcelone » ou « l’au-delà » ! Débarquer en Europe ou périr !
N.B : Un document exclusivement réservé au « Témoin » dont les titres et intertitres sont de la rédaction
(A suivre)
Par Pr Mamadou Mbodji, Psychologue clinicien
PAR Mohamed Bazoum
J'AI ÉTÉ PRIS EN OTAGE
Le Niger est le dernier bastion du respect des droits de l'homme au milieu de mouvements autoritaires. Si cette tentative de coup d'État est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices bien au-delà de nos frontières
J'écris ceci en tant qu'otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie, et je ne suis que l'un des centaines de citoyens qui ont été emprisonnés arbitrairement et illégalement. Ce coup d'État, lancé contre mon gouvernement par une faction militaire le 26 juillet, n'a aucune justification. Si elle réussit, elle aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier.
Notre gouvernement est arrivé au pouvoir grâce à des élections démocratiques en 2021. Toute tentative visant à renverser un gouvernement légitime doit être combattue, et nous apprécions les condamnations fermes et sans équivoque de cet effort cynique visant à saper les progrès remarquables réalisés par le Niger dans le cadre de la démocratie. Les États-Unis, les Unions africaine et européenne et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont affirmé haut et fort : ce coup d'État doit cesser et la junte doit libérer tous ceux qu'ils ont illégalement arrêtés.
Les comploteurs du coup d'État prétendent à tort qu'ils ont agi pour protéger la sécurité du Niger. Ils prétendent que notre guerre contre les terroristes djihadistes échoue et que ma gouvernance économique et sociale, y compris les partenariats avec les États-Unis et l'Europe, a nui à notre pays.
En fait, la situation sécuritaire du Niger s'est considérablement améliorée, facilitée par les partenariats auxquels la junte s'oppose. L'aide étrangère constitue 40 pour cent de notre budget national, mais elle ne sera pas délivré si le coup d'État réussit.
Au sud, où nous faisons face au groupe terroriste Boko Haram, il n'y a presque pas eu d'attaques depuis deux ans, et les réfugiés retournent dans leurs villages. Pour témoigner de cette réalité, nos partenaires, dont l'Agence américaine pour le développement international, passent de l'aide humanitaire à des initiatives de développement telles que la construction d'énergies durables, l'amélioration de la productivité agricole et l'éducation de la prochaine génération de dirigeants nigériens.
Le nord et l'ouest du pays n'ont pas non plus subi d'attaques majeures depuis que j'ai pris mes fonctions en 2021. Grâce au soutien de nos alliés et à la formation de nos partenaires, y compris la Garde nationale de l'Indiana, le Niger est aujourd'hui le plus sûr qu'il ait été au cours des 15 dernières années.
Notamment, la situation sécuritaire du Niger est nettement meilleure que celle de nos voisins, le Mali et le Burkina Faso, dont les gouvernements, tous deux installés par des prises de pouvoir militaires, soutenir le coup d'État illégal. Plutôt que de répondre aux préoccupations de sécurité en renforçant leurs propres capacités, ils emploient des mercenaires russes criminels tels que le Groupe Wagner au détriment des droits et de la dignité de leur peuple.
Mon gouvernement a également réussi en matière de gouvernance économique et sociale. Après une lente reprise du covid-19 en 2021, notre taux de croissance par habitant plus que triplé à 7,4 pour cent l'an dernier.
2022 a été la première année du Niger sans un seul jour d'école perdu par des grèves d'enseignants ou d'étudiants. Les travailleurs ne se sont pas mis en grève dans un secteur important, et mon administration a signé des accords historiques avec les syndicats pour créer un environnement de travail plus sûr et plus stable à travers le pays.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cet élan. Reconnaissant la menace que la chute potentielle du Niger fait peser sur la région, nos voisins de la CEDEAO ont annoncé des sanctions sans précédent, y compris une interdiction des exportations et des importations de pétrole, et une suspension des transactions financières transfrontalières.
Ces mesures montrent déjà à quoi ressemblerait un avenir sous une junte autocratique sans vision ni alliés fiables. Le prix du riz a augmenté de 40 pour cent entre dimanche et mardi, et certains quartiers ont commencé à signaler des pénuries de biens et d'électricité.
Dans la région agitée du Sahel en Afrique, le Niger est le dernier bastion du respect des droits de l'homme au milieu des mouvements autoritaires qui ont pris le pas sur certains de nos voisins. Si cette tentative de coup d'État est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices bien au-delà de nos frontières.
Avec une invitation ouverte des comploteurs de coup d’État et de leurs alliés régionaux, toute la région centrale du Sahel pourrait tomber sous l’influence russe via le groupe Wagner, dont le terrorisme brutal a été mis en évidence en Ukraine.
Boko Haram et d'autres mouvements terroristes profiteront certainement de l'instabilité du Niger, en utilisant notre pays comme un terrain d'étape pour attaquer les pays voisins et saper la paix, la sécurité et la liberté dans le monde. Ils intensifieront leurs efforts pour cibler nos jeunes avec un endoctrinement anti-occidental haineux, les montant contre les partenaires mêmes qui nous aident à bâtir un avenir plus porteur d'espoir.
À l'heure où nous en avons besoin, j'appelle le gouvernement américain et toute la communauté internationale à nous aider à rétablir notre ordre constitutionnel. Lutter pour nos valeurs communes, y compris le pluralisme démocratique et le respect de l'État de droit, est le seul moyen de progresser durablement dans la lutte contre la pauvreté et le terrorisme. Le peuple nigérien n'oubliera jamais votre soutien en ce moment charnière de notre histoire.
Mohamed Bazoum EST président de la République du Niger.
MACKY JETTE L’EPONGE ET REND SA CARTE BLANCHE
Le président de la République — et chef suprême de l’Alliance Pour la République (APR) en même temps que de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) — a donc renoncé à choisir le candidat de la majorité à la prochaine présidentielle
L’homme à la carte blanche jette l’éponge ! Le président de la République — et chef suprême de l’Alliance Pour la République (APR) en même temps que de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) — a donc renoncé à choisir le candidat de la majorité à la prochaine présidentielle.
Autrement dit, son successeur potentiel si les Sénégalais votaient majoritairement en faveur de ce dauphin finalement pas choisi. Il les avait pourtant habitués à choisir à leur place leurs candidats aux différentes élections qu’il s’agisse des locales (jusqu’au maire de la plus petite commune du fin fond du Sénégal) aux législatives en passant par celles au Haut conseil des collectivités territoriales — mais là c’est en réalité lui qui désignait même s’il y avait un semblant d’élection pour choisir les autres membres non nommés. Il y avait un scrutin en vue et donc d’inévitables tiraillements au sein du parti présidentiel et de la grande coalition Benno ? On donnait carte blanche au super stratège politique Macky Sall pour qu’il fasse les arbitrages et confectionne lui-même les listes ! La mère des batailles, c’est-à-dire la prochaine élection présidentielle à laquelle il n’est pas candidat n’a pas échappé à cette règle de l’effacement et de la soumission au Chef qui saurait faire le meilleur choix pour la majorité. Va-s-y donc pour la carte blanche au Chef présenté comme aussi infaillible que le Pape ! Puis les ouailles et les candidats, nombreux à se bousculer au portillon, ont attendu, attendu que la fumée blanche sorte du conclave du Chef à la carte immaculée. Hélas, ils n’ont pas eu la joie de s’écrier « habeamus papam » (nous avons un Pape !), pardon « habeamus candidatam » ! Qu’on nous pardonne le néologisme. Hier, donc, le président de la République et chef du parti-Etat a été obligé d’avouer à l’état-major de sa majorité et aussi à l’armée mexicaine des candidats à la candidature qu’il renonçait à désigner qui que ce soit pour porter les couleurs de l’APR-Benno à la présidentielle. En lieu et place, il proposait des primaires et que le meilleur gagne. Des primaires dont le corps électoral serait constitué parles élus aussi bien nationaux que locaux, les membres du Gouvernement, les directeurs généraux de sociétés, les dirigeants du parti et de la majorité…bref la nomenklatura de la camarilla qui dirige le pays depuis 2012 !
Après avoir fait auditionner tous les candidats à la candidature par le dinosaure Moustapha Niasse, ès qualité de Haut représentant du président de la République, c’est-à-dire de lui, Macky Sall avait donc convoqué hier tout ce beau monde pour, disait-on, rendre son oracle. Ils étaient venus, ils étaient tous là d’Amadou Ba, le Premier ministre, et son éternel rival si ce n’est son ennemi juré Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui sont les deux plus sérieux prétendants, aux tocards Abdoulaye Diouf Sarr, Moustapha Diop sans oublier les jamais-gagnant (comme on dit chez les turfistes) Abdou Mame Diop et Mansour Faye en passant par Mame Boye Diao, le truculent Me El Hadj Diouf, la dame Mbacké et d’autres Pieds-Nickelés encore. Avaient été conviés aussi des dirigeants de partis de la majorité comme Aminata Mbengue Ndiaye (PS), Samba Sy (PIT), Moustapha Niasse (AFP, il portait donc une double casquette) etc. Le papy de l’AFP était affublé d’Aymérou Gningue, ancien président du groupe parlementaire APR à l’Assemblée nationale, et aussi d’Abdou Fall, membre de la majorité présidentielle et ancien leader de la CDS.
Le Président propose des primaires
Pour l’APR, le Président s’était fait entourer d’Augustin Tine,son directeur de cabinet politique, Mahmouth Saleh, son ancien directeur de cabinet, Mor Ngom… Convoqué lui aussi à cette réunion, Makhtar Cissé, autre ancien directeur de cabinet du Président, a argué de son statut d’Inspecteur général d’Etat qui ne lui permet pas de faire de la politique pour demander au président de la République l’autorisation de se retirer.
Après avoir jeté l’éponge, donc, on l’a dit, le Président a proposé des primaires. Après quoi, il a ouvert les débats qui ont souvent volé bas et au cours desquels on a frôlé la confrontation physique plus d’une fois. Toujours est-il qu’à la fin, l’idée de primaires a été rejetée, les participants proposant l’adoption d’une charte de non-agression en 10 points que les candidats s’engageraient à respecter. Une charte censée favoriser le choix d’un candidat par consensus. Un consensus impossible, bien sûr tant les candidats sont nombreux. Pauvre Amadou Ba réduit à se bousculer avec des poids plume pour espérer décrocher l’investiture du Chef ! Et au cours de la réunion d’hier, contre toute attente, Mansour Faye, le beau-frère du Président, s’est porté lui aussi candidat. Il a été prié gentiment par le mari de sa sœur, Macky Sall, de retirer sa candidature. Commentaire d’un participant à cette rencontre surréaliste : « le choix qui nous est donné n’est pas très grand en réalité : il se réduit entre les candidats Haal Pulaar et ceux de la belle-famille du Président ! Ayant très mal pris la décision de ce dernier de ne pas se représenter, Mansour Faye et sa sœur veulent donc peser de tout leur poids sur la succession… » La belle-famille qui n’est pas loin de vouloir reprendre la carte blanche donnée au Président pour lui décerner en lieu et place un carton rouge !
KEEMTAAN GI - CALAMITY JANE
Bon, ils ne blaguent pas. Les affreux terroristes sont bien à nos portes et déjà à l’œuvre. Il ne reste qu’à déclencher le plan Vigipirate et installer la peur chez ces vilains tueurs mais également au sein de la population. Faire en sorte que tout le monde craigne tout le monde et épie tout le monde. Une sorte de paranoïa collective. Que la présence de la police soit visible partout c’est-à-dire dans tous les coins et recoins du pays. Associer l’ensemble des acteurs (État, collectivités territoriales, opérateurs publics et privés, citoyens) à une démarche de vigilance, de prévention et de protection. De délation et de mouchardage surtout ! Bref mettre à contribution toute la population pour arrêter la chevauchée sanglante de ces fous qui ont déjà fait deux morts. Faut plus en douter, ce n’est pas sorti de l’esprit fertile d’un ministre. Ils ont mis du temps à identifier les victimes, mais elles existent. Depuis qu’ils nous parlent de forces spéciales et occultes, c’est maintenant seulement que ces drôles de terroristes pointent le bout du nez pour faire cramer des bus en attendant de sortir des Kalachnikov et poser des bombes. Ce pays n’est plus celui de la Téranga. On nous l’a complètement changé en douze ans de règne d’anciens membres du Pds parvenus au pouvoir. Des gens qui n’ontrien fait croupissent en prison laissant des mères, pères, épouses, époux, parents et enfants dans une indescriptible souffrance. Les embastillés sont tous poursuivis pour appels à l’insurrection, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique. Sans compter l’atteinte à la sûreté de l’Etat ! Ces malheureux peuvent bien croupir en prison pendant que celui qui les y a envoyés est en pantoufles, choyant sa famille. Calamity Jane, qui niait la mort de jeunes gens dansles mers, s’est souvenue que le Sénégal a une signature internationale et qu’il ne peut être membre de la Cedeao et se soustraire aux décisions de cette organisation. Teuss ! Ça ne vous rappelle pas un autre discours ? Bon, notre armée, sans l’aval du parlement, peut bien aller guerroyer au Niger et y remettre de l’ordre pendant que, chez nous, les libertés sont piétinées allègrement et que la démocratie se trouve dans un très mauvais état. Plutôt que d’éteindre le feu qui s’allume chez nous, on veut aller régler les problèmes du lointain Niger. Le Président Macky Sall au secours de la démocratie au Niger, on espère que c’est une blague ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
CHOIX D’UN CANDIDAT POUR 2024 BENNO ATTENDRA ENCORE, UNE NOUVELLE CHARTE ANNONCEE
Au sein de Benno Bokk Yakaar, on ne sait plus quel jeu joue le président Macky Sall pour la désignation du candidat de la coalition pour la présidentielle de 2024. Ce jeudi, la presse avait annoncé une rencontre décisive entre les leaders de la coalition notamment le président Macky Sall, le président Moustapha Niasse pour le compte de l’AFP, Aminata Mbengue Ndiaye pour le PS, Samba Sy pour le PIT et les candidats à la candidature. Une démarche inédite qui devait déboucher sur la désignation du candidat et surtout des discussions pour aboutir à un consensus autour du choix. Mais à l’arrivée, rien de tout cela. Un laconique communiqué de presse renseigne que « la coalition Benno Bokk Yakaar a fait part dans son communiqué du jour de la rencontre avec « les candidats à la candidature pour l’élection présidentielle de février 2024 qui se sont retrouvés ce jour, autour du Président de la coalition BBY pour discuter de la charte de Bennoo Bokk Yaakaar et de la majorité présidentielle». A l’en croire, « à l’issue de cette rencontre, le projet de charte a été amendé et enrichi». Du coup, « le processus de choix du candidat est en cours» et celui-ci va déboucher « très prochainement sur une candidature consensuelle»... En clair si Macky Sall a eu carte blanche des différentes forces de son parti l’APR et de la coalition, on a l’impression la carte s’est brouillée jusqu’à embrouiller le patron de la coalition. Du n’importe quoi.
INCENDIE CRIMINEL A YARAKH LES DEMI-SŒURS FATOUMATA B. DIALLO ET OUMOU C. DIALLO,LES VICTIMES
Lesidentités des deux victimes et des blessés de l’attentat présumé du bus Tata ligne 65 sont connues. Pour les deux personnes décédées, on parle de deux demi-sœurs âgées respectivement de 7 et 21 ans, toutes élèves. Oumou Coultoumy Diallo (07 ans), fille de Amadou et de Aissata Ba ; Fatoumata Binta Diallo (21 ans), fille de Amadou et de Sira Ba. Dakar Actu rapporte que la gendarmerie aurait une déclaration d’un certain Mamadou Yéro Diallo, parent des victimes demeurant à la Médina confirmant que les deux enfants décédés sont les fils d’un parent à lui établi en Espagne.
LA GENDARME…RIT
La scène s’est passée avant-hier dans une pharmacie située non loin de la cité Gorgui. Un homme entre dans l’officine et demande à se faire prendre la tension artérielle. On lui recommande de s’asseoir un peu comme prescrit vu qu’il avait fait un effort physique tout en lui désignant une banquette sur laquelle avait déjà pris place une femme gendarme en tenue léopard. Laquelle se bouge pour lui permettre de s’asseoir. C’est alors que notre homme crie tout haut : « Cheuteuteut Madame, je n’ose pas prendre place à vos côtés car je ne veux pas être accusé d’avoir volé le téléphone d’une gendarme ! » Ce qu’entendant, tous ceux qui étaient dans la pharmacie, clients et employés, éclatent de rire. Et vous savez quoi ? Même la femme gendarme a ri en s’écriant : « kii mo meuna togne » !
MARINE RECEPTION DU PREMIER NAVIRE DE GUERRE
Le président de la République Macky Sall, Chef suprême des armées, a réceptionné le premier navire de guerre de l’Armée. Il s’agit d’un patrouilleur lance-missiles nommé « Walo » doté d’une puissance de feu lui permettant d’attaquer, de se défendre ou de protéger. La cérémonie de réception a eu lieu, hier, à la base navale « Amiral Faye Gassama ». Ayant à ses côtés le Premier ministre, Amadou Ba, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, et le chef d’état-major de la marine nationale, le contre-amiral Abdou Sène, le chef de l’Etat a déclaré que le patrouilleur « Le Walo » équipé de missiles antisurface et antiaérien ainsi que d’une artillerie embarquée constitue une nouvelle étape dans la montée en puissance significative de la marine nationale. « Le Walo » peut à la fois effectuer des missions d’actions conventionnelles de préservation de l’intégrité du domaine maritime et des opérations de soutien à une action interarmées » a expliqué le président Sall, lors de la cérémonie de réception suivie d’une visite guidée à bord du navire. Après avoir revisité l’histoire du « Walo », le président de la République Macky Sall s’est réjoui du fait que le navire soit capable d’effectuer des missions de sécurisation des plateformes pétrolières et gazières offshore, de lutte contre la pollution marine, la piraterie et autrestrafics illicites ainsi que des actions de recherches et de sauvetage en mer ». Une mission multidimensionnelle de défense confirmée et détaillé par le patron de la Marine Nationale l’Amiral (Général) Abdou Sène lors de la visite guidée.
PIONNIERS DE LA PRESSE GABRIEL JACQUES GOMIS, 35 ANS DEJA !
L’emprisonnement des journalistes et le harcèlement des télévisions et journaux à s’aligner sous la bannière « Bby » poussent « Le Témoin » quotidien à se rappeler l’œuvre et la vie de notre regretté confrère Gabriel Jacques Gomis dit Gaby. Un talentueux confrère et aîné décédé à l’âge de 53 ans des suites d’une longue maladie, le 25 décembre 1988 à Brikama (Gambie). Il y a de cela 35 ans ! Huit (08) ans avant sa mort, Gaby était victime du régime socialiste du président Léopold Sédar Senghor. Le crime de lèse-majesté commis par le journaliste Gabriel Jacques Gomis, c’est d’avoir tout simplement lu dans sa revue de presse hebdomadaire à Radio-Sénégal (Rts) un article du « Monde » faisant état de l’intention du président Senghor de quitter le pouvoir en décembre 1980. En fait, Gaby avait reprisles confidences que le président Senghor avait faites au journal « Le Monde ». Irrité par cette révélation, le président Senghor avait fait virer le confrère de la Rts et suspendre la « Revue de presse ». Ainsi débuta la longue traversée du désert de Gaby jusqu’à son rappel à Dieu. Diplômé de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (France), Gabriel Jacques Gomis fait partie des pionniers de la presse sénégalaise au lendemain des indépendances. De 1967 à 1970, il a dirigé le service de presse du ministère de l’information du Sénégal. Ensuite, il est nommé directeur du Journal Parlé de la Radio-Sénégal. De 1971 à 1973, le président Senghor lui confia le Service des Informations générales du quotidien « Le Soleil ». Après son départ de Hann, Gabriel Jacques Gomis est Conseiller Technique du ministre de l’Information. Un poste qu’il quitta pour aller diriger l’Agence de Distribution de Presse (Adp) en qualité de Directeur général/adjoint (1977-1988). Gaby était un passionné des sports automobiles et autres « 6 H de Dakar ». D’où son statut de vice-président de la Fédération Sénégalaise de Sport Automobile. Que la terre lui soit légère et que Dieu l’accueille en son Paradis.
LE PORT DE DAKAR EN DEUIL DECES D’EL HADJI IBRA THIAM
Le Port autonome de Dakar a été plongé dans une profonde tristesse hier avec le décès d’El Hadji Ibra Thiam. Un cadre qui faisait l’unanimité sur ses compétences au sein de l’entreprise surtout dans le domaine de la communication. Il gérait la communication interne du Port de Dakar au niveau de la Cellule Communication stratégique. El Hadji Ibra Thiam a eu un malaise juste devant l’ascenseur qui devait le mener à son bureau. Evacué au service médical du Port, il est pris en charge rapidement, puis évacué vers une clinique pour une meilleure prise en charge. Hélas, il a rendu l’âme en cours de chemin. Une nouvelle qui a secoué hier toute la famille portuaire qui s’est ruée à la morgue de l’Hôpital Principal lors de la levée du corps du défunt. El Hadji Ibra Thiam était connu des milieux des médias puisqu’il a passé presque la moitié de sa carrière dans les relations médias du Port de Dakar. Sa maitrise de l’outil portuaire faisait l’unanimité. L’enterrement d’El Hadji Ibra Thiam est prévu ce vendredi à Touba. La Rédaction du Témoin dont il était un véritable fan — surtout des éditos du directeur de Publication Mamadou Oumar Ndiaye — présente ses condoléances à sa famille
Bien qu’il ait effectué la majeure partiOfficiellement recruté mardi soir par Al-Nassr, Sadio Mané effectuait ses grands débuts avec la formation saoudienne hier, jeudi contre les Egyptiens du Zamalek (1-1) à l’occasion de la 3e et dernière journée de la phase de groupes de la Coupe Arabe des clubs champions.e de la préparation avec le Bayern Munich, l’ailier n’a pas été titularisé par son entraîneur Luis Castro. En revanche, la star sénégalaise a été lancée dès le retour des vestiaires, et s’est immédiatement distinguée par une grosse accélération déclenchée au milieu de terrain qui a permis d’obtenir un coup-franc. Sur celui-ci, frappé par Telles, le 2e du dernier Ballon d’Or a bénéficié d’une occasion en or, mais il a expédié sa reprise hors du cadre alors qu’il se trouvait seul au point de penalty !
AL-NASSR A EU CHAUD
Comble de malchance, le Zamalek a ouvert le score dans la foulée sur un penalty de Zizo accordé après recours à la VAR (0-1, 53e), éliminant alors virtuellement Al-Nassr. Par la suite, l’ancien Red, qui a évolué principalement sur l’aile gauche même s’il a permuté par moment côté droit, a démontré beaucoup de bonne volonté. Le Lion a ainsi réussi à faire des différences en partant depuis le milieu de terrain, mais il a eu plus de mal à prendre à revers la défense adverse dans les 30 derniers mètres.
Aux côtés des Cristiano Ronaldo, Seko Fofana et Brozovic, Mané s’est aussi signalé sur quelques orientations de jeu bien senties. C’est d’ailleurs de son côté gauche qu’est venu le centre pour l’égalisation de la tête de Ronaldo (1- 1, 87e), mais pas de son pied, puisque c’est l’Ivoirien Ghislain Konan qui était à la passe. Grâce à ce match nul, Al-Nassr se qualifie de justesse pour les quarts de finale où il affrontera les Marocains du Raja Casablanca dimanche. De son côté, le Zamalek est éliminé avec les honneurs, le club cairote aura fait plus que douter l’armada saoudienne.
par Ciré Clédor Ly
DICTATURE SANS SANG ET LARMES
La loi sénégalaise assimilée à un manteau d’arlequin avec des tailleurs professionnels narquois est devenue une mutante qui menace la sécurité juridique et la sûreté des personnes. Sonko est devenu officiellement un détenu politique de l’Etat du Sénégal
Le lundi 31 juillet 2023, la démocratie sénégalaise a encore reçu dans ses entrailles, un coup de poignard très profond qui participe de la violence d’Etat et du reniement d’une option sacrée.
Ousmane Sonko a été inculpé par le doyen des juges d’instruction sur la demande du Procureur de la République de Dakar, d’une kyrielle d’infractions qui font sourire ceux qui en ont encore l’envie et révolter l’esprit de ceux qui ne peuvent digérer que leur intelligence soit titillée et insultée.
A en couper le souffle, Ousmane Sonko - qui a été enlevé devant sa famille sous le prétexte d’avoir volé un portable avec violence par commission d’un délit dit flagrant au préjudice d’une femme gendarme de son Etat - a été conduit manu militari dans l’enceinte électrifiée du Tribunal de Dakar où les policiers ont bouclé précipitamment l’enquête, pour transmettre le dossier au Procureur de la République aux aguets, sous les préventions non plus de vol avec violence, mais - retenez vos souffles - de vol commis en réunion avec violence (1), association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (2), diffusion de fausses nouvelles (3), mise en danger de la vie d’autrui (4), financement du terrorisme (5), provocation directe à un attroupement armé (6), provocation directe à un attroupement non armé par discours proférés publiquement-soit par écrits où imprimés-affiches où distribués (7), complicité d’homicide volontaire par instigation et provocation (8), actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves (9), blanchiment de capitaux et financement du terrorisme (9), attentat dont le but aura été soit de détruire ou changer le régime constitutionnel - soit de troubler par des moyens illégaux le fonctionnement régulier des autorités établies par la constitution-soit d’obtenir par des moyens illégaux le changement des dites autorités - soit d’exciter les citoyens où habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat - soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national (punis de la réclusion criminelle à perpétuité, article 72 du du code pénal) (10) et commission d’actes terroristes (article 279-1 du code pénal punis de la réclusion criminelle à perpétuité) (11), homicide ou blessures involontaires sous le visa de l’article 307 du code pénal (12).
L’opinion publique nationale et internationale ainsi que les institutions et organisations internationales sont informées pour qu’elles soient à même de comprendre que le système à atteint ses limites.
La loi sénégalaise assimilée à un manteau d’arlequin avec des tailleurs professionnels narquois est devenue une mutante qui menace la sécurité juridique et la sûreté des personnes.
Ainsi, de mon avis souverain, l'opposant politique le plus persécuté et brimé dans l’histoire politique du Sénégal - Ousmane Sonko - est devenu officiellement un détenu politique de l’Etat du Sénégal et c’est le choix d’un réquisitoire, l’index des infractions choisies et la dissolution de son parti politique qui lui offrent ce statut.
Notre police - qui est la meilleure en Afrique et la plus douée en qualifications juridiques des faits - était de mon avis, si pressée, qu’elle a commis plusieurs erreurs de procédure et mis à rude épreuve les droits de la défense et le droit à un procès équitable.
Le réquisitoire implacable du Procureur n’avait aucune raison de retarder la transmission du dossier à un juge qui décerna un mandat de dépôt.
Le corps d’Ousmane Sonko a été emprisonné, mais son esprit et son âme féconds et virils, demeurent libres et continuent de cristalliser des aspirations.
Dans les démocraties, le pouvoir peut et doit arrêter le pouvoir déviant ; et c’est parce que chaque pouvoir assume pleinement ses responsabilités et son indépendance qu’il se crée un équilibre permettant de bâtir un État de Droit qui garantit et protège la sûreté des personnes ainsi que les droits humains dans tous ses éclats, la soumission de l’autorité et de l’État au Droit.
La fracture est très profonde et l’escalade politique avec la dissolution d’un parti au Sénégal, l’emprisonnement des élites de ce parti et la traque des hommes ainsi que de toute voix dissidente, 66 ans après les indépendances, ferme une page d’Histoire et en ouvre une nouvelle.
La déception est certes très amère, mais l’Histoire qui marquera les esprits sera pour le pays - celle qui sera contée à partir du 31 juillet - premier jour de l’an et le début d’un crépuscule non pas d’un bagnard, mais de ceux qui font claquer les chaînes et pensent posséder le pouvoir divin.
Une dictature non sanglante et sans larmes est inconnue des livres d’Histoire et de géographie. Mais des livres d’Histoire et de géographie rappellent à l’humanité la décadence des dictatures.
Il me semble que la sagesse ait déserté la République, où elle est devenue aphone et orpheline.
L’abrogation du décret dont l’exécution a précédé la naissance est une mesure de salubrité publique inconditionnelle pour que le citoyen puisse revendiquer son appartenance à une société démocratique et à un État de droit.
Le kairos est toujours à portée de mains et il n’est pas encore trop tard de le convoquer car c’est en lui que se trouve la solution, la sagesse.
Maître Ciré Clédor Ly est avocat, membre du Collectif de la défense d’Ousmane Sonko.
L'APR CONDAMNE DES ACTES TERRORISTES
Le parti politique soutenant le président Macky Sall, a également exprimé ses condoléances aux familles des victimes et son soutien total au gouvernement dans sa mission de sécurisation du pays
Dans un communiqué de presse publié jeudi 4 août 2023, l'Alliance pour la République (APR) a vivement condamné la montée des actes terroristes odieux et criminels qui ont touché d'honnêtes citoyens ainsi que des biens publics et privés. Le parti politique soutenant le président Macky Sall, a également exprimé ses condoléances aux familles des victimes et son soutien total au gouvernement dans sa mission de sécurisation du pays.
Le communiqué a été émis à la suite de l'arrestation du leader du parti d'opposition Pastef, détenu pour des appels répétés à l'insurrection. L'APR souligne que rien ne saurait justifier une escalade de violence de la sorte, mettant en danger la vie des citoyens et perturbant la paix sociale.
Le tragique attentat aux cocktails Molotov perpétré le 1er août 2023 contre un bus de transport public à Yarakh a été mentionné spécifiquement dans le communiqué. L'APR s'est inclinée devant la mémoire des deux personnes décédées lors de l'attaque et a exprimé ses sincères condoléances aux familles endeuillées. Le parti souhaite un prompt rétablissement aux blessés des différents actes terroristes survenus dans plusieurs régions du pays, dont la capitale Dakar, Thiès et Kaolack.
Face à ces nouveaux actes de violence qui cherchent à semer le chaos et la peur par la subversion et la terreur, l'APR appelle à la fermeté de la justice et à la vigilance citoyenne. Le parti encourage tous les citoyens à garder la sérénité et à signaler toute activité suspecte aux autorités compétentes.
L'APR se félicite par ailleurs de l'élan citoyen noté auprès des populations qui refusent de laisser prospérer la violence dans leurs quartiers. Elle salue les instructions fermes du chef de l'État visant à traquer et arrêter tous les auteurs et complices de ces actes criminels. L'APR a exprimé sa solidarité totale envers le gouvernement dans sa mission de protéger les biens et les personnes.
Le communiqué a également mentionné la posture responsable de l'État qui a décidé de dissoudre le parti d'opposition Pastef en raison de manquements graves et répétés à ses obligations en tant que parti politique. L'APR exprime son appréciation envers cette décision.
Enfin, le communiqué a conclu sur une note positive en soulignant les grandes avancées réalisées dans la mise en œuvre des conclusions du Dialogue national initié par le président Macky Sall pour consolider la paix au Sénégal en préparation de l'élection présidentielle prévue pour le 25 février.
CES ATTEINTES GRAVES AUX DROITS HUMAINS !
Pays d’origine, de destination et de transit pour les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile, la Tunisie a dépassé, au premier semestre 2023, la Libye comme point de départ des bateaux accostant en Italie
Réalisé par Ibrahima DIALLO |
Publication 04/08/2023
Pays d’origine, de destination et de transit pour les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile, la Tunisie a dépassé, au premier semestre 2023, la Libye comme point de départ des bateaux accostant en Italie. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), sur les 69.599 personnes arrivées en Italie entre le 1er janvier et le 9 juillet 2023 par la mer Méditerranée, 37.720 étaient parties de Tunisie, 28.558 de Libye, et les autres de Turquie et d’Algérie. Selon une estimation officielle datant de 2021, alors qu’il est dénombré près de 1,2 million d’immigrés tunisiens à travers le monde, essentiellement en Europe, 21.000 étrangers originaires de pays africains non maghrébins se trouvent en Tunisie, peuplé de 12 millions d’habitants. Depuis janvier, le pays a accueilli 9000 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés. Seulement, entre chasse à l’homme et plusieurs formes d’abus et de violences dont ils sont victimes, de la part la Police et d’autres Forces de défense et de sécurité et des civils, la Tunisie n’est plus un «lieu sûr pour les migrants et réfugiés africains noirs». Constat et témoignages dans ce second et dernier jet d’une série d’articles que Sud Quotidien consacre, depuis son édition d’hier mercredi, à la situation des africains subsahariens noirs dans ce pays de l’Afrique du Nord.
Malgré ses lois datant de 1968 et de 2004 criminalisent l’entrée, le séjour et la sortie d’irréguliers étrangers, ainsi que l’organisation ou l’aide à l’entrée ou à la sortie irrégulières, sanctionnées par des peines d’emprisonnement et des amendes, la Tunisie n’a pas de base légale explicite pour la détention administrative des immigrants. Toutefois, de nombreuses organisations ont documenté des cas de détention arbitraire de migrants africains. En effet, pour plusieurs nationalités africaines, la Tunisie autorise les séjours de 90 jours sans visa avec tampon d’entrée. Mais l’obtention d’une Carte de séjour peut se révéler difficile dans cet État partie à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ; à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui interdit les expulsions collectives ; ainsi qu’aux Conventions des Nations Unies et de l’Afrique relatives au statut des réfugiés, à la Convention contre la torture et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui interdisent les retours forcés ou les expulsions vers des pays où les personnes risquent d’être torturées, de voir leur vie ou leur liberté menacées, ou de subir d’autres préjudices graves. A travers les résultats de ses recherches, intitulé «Tunisie : Pas de lieu sûr pour les migrants et réfugiés africains noirs», Human Rights Watch (HRW) revient sur les abus contre les migrants subsahariens noirs et les réfugiés et autres demandeurs d’asile dans ce pays du Maghreb, avec des témoignages de victimes et de la société civile à l’appui. Au total, 22 personnes interrogées ont été victimes de violations de leurs droits humains commises par les autorités tunisiennes. Outre les abus des forces de sécurité, au moins 12 hommes interrogés ont déclaré avoir été victimes d’abus de la part de civils tunisiens.
PLUS DE 3500 MIGRANTS ARRETES POUR «SEJOUR IRREGULIER» ET PLUS DE 23.000 AUTRES TENTANT DE QUITTER LA TUNISIE DE MANIERE IRREGULIERE
Selon la source, «bien que les violations documentées aient eu lieu entre 2019 et 2023, elles se sont majoritairement produites après que le président Kaïs Saïed, en février 2023, a ordonné aux Forces de sécurité de réprimer la migration irrégulière, associant les migrants africains sans papiers à la criminalité et à un «complot» visant à modifier la structure démographique de la Tunisie». Selon le FTDES (un forum non gouvernemental), entre janvier et mai 2023, les autorités tunisiennes ont arrêté plus de 3500 migrants pour «séjour irrégulier» et intercepté plus de 23000 personnes tentant de quitter la Tunisie de manière irrégulière. Et de souligner que la plupart des arrestations de migrants enregistrées ont eu lieu aux abords de la frontière algérienne, mais qu’après le discours du président, des centaines d’entre elles ont également eu lieu à Tunis, à Sfax et dans d’autres villes. S’agissant des expulsions collectives aux frontières avec la Libye et l’Algérie, «Entre le 2 et le 5 juillet 2023, la Police, la Garde nationale et l’Armée tunisiennes ont mené des raids à Sfax et dans ses environs, arrêtant arbitrairement des centaines d’étrangers africains noirs de nombreuses nationalités, en situation régulière ou irrégulière. La Garde nationale et l’Armée ont expulsé ou transféré de force, sans aucun respect des procédures légales, jusqu’à 1200 personnes, réparties en plusieurs groupes, vers les frontières libyenne et algérienne».
PLUS DE 600 PERSONNES FINALEMENT TRANSFEREES DE LA FRONTIERE LIBYENNE VERS DES ABRIS DE L’OIM ET D’AUTRES INSTALLATIONS
Cependant, «Le 10 juillet, les autorités tunisiennes ont finalement transféré plus de 600 personnes de la frontière libyenne vers des abris de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d’autres installations à Ben Guerdane, Medenine et Tataouine, selon des représentants des Nations Unies et un Ivoirien qui se trouvait parmi les personnes emmenées à Medenine, qui a fourni sa localisation. Cependant, le 11 juillet, Human Rights Watch s’est entretenu avec deux migrants affirmant qu’ils faisaient partie d’un groupe de plus de cent personnes expulsées toujours bloquées à la frontière libyenne. Ils ont fourni des vidéos et leur localisation. (…) Des migrant·e·s aux deux frontières ont déclaré à Human Rights Watch et à d’autres que plusieurs avaient péri ou avaient été tués à la suite d’une expulsion, bien que Human Rights Watch n’ait pas pu confirmer leurs récits de manière indépendante», rapporte HRW dans le document.
RECOMMANDATIONS
Dans ses recommandations, HRW insiste sur le fait que «Le Parlement européen, dans ses négociations avec le Conseil de l’UE sur le Pacte européen sur la migration et l’asile, devrait chercher à limiter l’utilisation discrétionnaire du concept de «pays tiers sûr» par les différents États membres de l’UE. Les institutions européennes et les États membres devraient convenir de critères clairs pour désigner un pays comme «pays tiers sûr» aux fins du retour ou du transfert de ressortissants de pays tiers, afin de garantir que les États membres de l’UE n’érodent pas les critères de protection dans leur application du concept, et déterminer publiquement si la Tunisie répond à ces critères, en tenant compte des agressions et des abus dont les Africains noirs sont continuellement la cible dans ce pays. L’UE et les États membres concernés devraient suspendre le financement et les autres formes de soutien aux forces de sécurité tunisiennes destinées au contrôle des frontières et de l’immigration, et conditionner toute aide future à des critères vérifiables en matière de droits humains. Le gouvernement tunisien devrait enquêter sur tous les abus signalés à l’encontre des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés commis par les autorités ou les civils ; veiller à ce que les responsables rendent des comptes, notamment par le biais d’actions en justice appropriées ; et mettre en œuvre des réformes et des systèmes de surveillance au sein de la police, de la garde nationale (y compris les garde-côtes) et de l’armée afin de garantir le respect des droits humains, de mettre fin à la discrimination raciale ou à la violence, et de s’abstenir d’attiser la haine raciale ou la discrimination à l’encontre des Africains noirs». En attendant, nous vous proposons des extraits de quelques témoignages sur les abus !
RECITS ACCABLANTS D’UNE CHASSE AUX NOIRS AU RELENT DE RACISME ASSUME
SIDY MBAYE (rapatrié de Tunisie, en mars)
Sénégalais de 25 ans rapatrié en mars, Sidy Mbaye était entré en Tunisie de manière irrégulière en 2021 et travaillait comme vendeur ambulant. Il a décrit les abus commis par la police à Tunis : «[Le 25 février], je suis allé en ville pour vendre des téléphones, des T-shirts et des tissus au marché [...]. Trois policiers se sont approchés de moi et m’ont demandé ma nationalité. Ils ont dit : «Tu as entendu ce que le président a dit ? Tu dois partir [...] ». Ils ne m’ont demandé aucun document. Ils ont pris toute ma marchandise [...]. J’ai [résisté] [...] ils m’ont durement battu, me donnant des coups de poing et me frappant avec des matraques. Du sang coulait de mon nez [...]. Ils m’ont emmené au poste de police, m’ont mis dans une cellule et ont continué à me frapper et à m’insulter [...]. Ils ont dit quelque chose sur le fait que j’étais noir [...]. Ils ne m’ont toujours pas demandé de documents. J’y ai passé une journée. Je refusais de partir parce que je voulais récupérer mes affaires, mais j’ai fini par partir. Ils m’ont menacé et m’ont dit : «Si tu reviens et que tu vends encore ces choses, on va te tuer. Quittez le pays immédiatement». [...] Là où je vivais avec cinq autres Sénégalais, le propriétaire était un policier [...] En revenant, nous avons trouvé nos affaires dehors.»
PAPI SAKHO, (migrant irrégulier à Tunis)
Papi Sakho, un Sénégalais de 29 ans qui est venu à Tunis de manière irrégulière pour travailler, a été victime de violences et d’une éviction forcée par la police avant d’être rapatrié, en mars : «Fin février [...], cinq officiers de police sont venus [...]. Nous étions quatre en train de travailler au garage-lavage, moi, deux Gambiens et un Ivoirien. [...] Ils ne nous ont pas demandé nos papiers [...]. Ils nous criaient dessus, nous insultaient [...] Ils m’ont battu durement avec des matraques [...]. L’Ivoirien était blessé et saignait [...] ils ont fermé notre garage [...]. Et c’est nous qui lavions habituellement leurs voitures de police ! La police nous a alors conduits à notre logement et a averti le propriétaire que nous n’avions plus le droit d’y rester. [...]. Ils ont pris nos bagages et les ont mis dehors [...]. Mon passeport est resté à l’intérieur. La police a pris mes deux téléphones [...]. Les autres m’ont dit que la police avait pris une partie de leur argent.»
MOUSSA BALDE, (arrivé en Tunisie avec un visa de travail)
Moussa Baldé, mécanicien sénégalais de 30 ans, a déclaré être arrivé en Tunisie en 2021 avec un visa de travail. Il s’est rendu à Tunis en février 2023 pour acheter des pièces détachées. «Un policier a arrêté mon taxi, m’a fait descendre et m’a poussé. Il m’a dit : “Tu es noir, tu n’as pas le droit d’être ici [...]”. Il ne m’a pas demandé mes papiers, il m’a juste indexé à cause de la couleur de ma peau. [Au poste de police,] deux policiers m’ont donné des coups de poing et m’ont frappé. Ils ne m’ont donné à manger qu’une seule fois pendant les deux jours [de détention], et j’ai dormi par terre». La police ne lui a posé aucune question sur son statut juridique. «Ils m’ont dit : “Nous allons te libérer, mais tu dois quitter le pays” ».
ABDOULAYE BA, (vivait à Tunis)
Abdoulaye Ba, 27 ans, également originaire du Sénégal, vivait à Tunis depuis 2022. En février 2023, la Police est venue sur le chantier où il travaillait et a arrêté au moins dix travailleurs, certains avec papiers et certains sans papiers, originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale : «Il y avait des Tunisiens et des Marocains, mais ils n’ont arrêté que des personnes à la peau noire. Ils nous ont demandé de quel pays nous venions mais n’ont pas demandé nos papiers [...]. Nous avons résisté à l’arrestation et une partie de la ville est sortie [...] et nous jetait des pierres [...]. La police nous a frappés avec des matraques [...] Ils nous ont emmenés dans un poste de police à Tunis et nous ont détenus pendant cinq heures, sans demander à voir nos papiers [...]. Ils nous ont ensuite relâchés et nous ont demandé de quitter la Tunisie. [...] La police a également volé mon iPhone 12, et d’autres ont dit que la police avait pris leur argent.»
CES ATTEINTES GRAVES AUX DROITS HUMAINS !
LES ABUS COMMIS PAR LA POLICE NE DATENT PAS SEULEMENT DE 2023
Les abus commis par la police ne datent pas seulement de 2023. Un Malien de 31 ans a déclaré qu’en décembre 2021, un groupe de 6 à 8 policiers l’avait trouvé endormi dans une gare et l’avait agressé avant de l’arrêter pour entrée irrégulière, dans une ville proche de la frontière algérienne : «Ils m’ont frappé à plusieurs reprises avec leurs matraques, jusqu’à ce que je tombe, puis ils m’ont donné des coups de pied».
SALIF KEITA, (RAPATRIÉ EN MARS)
Salif Keita, un Malien de 28 ans, rapatrié en mars, a déclaré avoir tenté une traversée en bateau depuis Sfax en 2019. «Les garde-côtes nationaux ont pris notre moteur et nous ont laissés bloqués en mer», a-t-il relaté. «Nous avons dû casser des morceaux de bois du bateau [...] pour revenir en pagayant».
MOUSSA KAMARA, VIVANT À SFAX
Moussa Kamara, un Malien de 28 ans vivant à Sfax, était entré en Tunisie en mai 2022. En décembre 2022, il a embarqué près de Sfax avec environ 25 Africaines de l’Ouest. « Au bout de 30 minutes à peine, les garde-côtes sont arrivés [en positionnant leur bateau à côté du nôtre] et ont dit “Stop !”. Nous ne nous sommes pas arrêtés, alors l’un des gardes a commencé à nous frapper avec un bâton [...]. Ils ont frappé trois hommes, dont moi… Un de mes amis a été blessé ». Les autorités les ont emmenés à Sfax puis les ont relâchés. Après cette expérience, Kamara estresté en Tunisie, mais le discours du président Saied et ses conséquences l’ont fait changer d’avis : « J’ai décidé d’essay encore [un voyage en mer]. Le président nous a dit de quitter le pays. Si je ne pars pas, je ne trouverai pas une maison ou un travail ».
ROMDHANE BEN AMOR, PORTE-PAROLE DU FTDES, UN FORUM TUNISIEN
«Le président a créé un climat d’horreur pour les migrants en Tunisie, si bien que beaucoup se précipitent pour partir», a expliqué Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien, FTDES. «Ces derniers mois, les garde-côtes ont commencé à utiliser des gaz lacrymogènes pour obliger [les bateaux] à s’arrêter [...]». Et de relever qu’ils chargent «les migrants qui essaient de les filmer [...] ; ils confisquent les téléphones après chaque opération».
DÉCLARATION D’UNE BÉNÉVOLE D’ALARM PHONE, À TUNIS
Une bénévole d’Alarm Phone à Tunis a déclaré que son équipe avait recueilli des témoignages similaires : «Depuis 2022, il y a des comportements récurrents des garde-côtes tunisiens en attaquant des bateaux[...] ; ils utilisent des bâtons pour frapper les gens, dans certains cas, des gaz lacrymogènes, [...] ils tirent en l’air ou en direction du moteur [...] et parfois [...] ils laissent les gens bloqués [en mer dans des bateaux hors d’usage]». De nombreuses pratiques de ce type ont été citées dans une déclaration de décembre de plus de 50 groupes en Tunisie, et à nouveau en avril.
AJS DEROULE LE PROJET «POLITISONS LES FEMMES ET LES JEUNES»
L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), en partenariat avec l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Sénégal, dans le cadre du projet «Politisons les femmes et les jeunes» qu’elle déroule depuis 2022, a organisé un panel hier, jeudi 3 août 2023
L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), en partenariat avec l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Sénégal, dans le cadre du projet «Politisons les femmes et les jeunes» qu’elle déroule depuis 2022, a organisé un panel hier, jeudi 3 août 2023. L’objet c’est la représentation des femmes et des jeunes au sein des instances politiques.
L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), en partenariat avec l’Ambassade du Royaume des Pays Bas au Sénégal, dans le cadre du projet «Politisons les femmes et les jeunes» qu’elle déroule depuis 2022, a organisé un panel hier, jeudi, dont l’objectif général est de discuter et partager sur les questions cruciales qui constituent un frein à la participation et à la représentativité des femmes et des jeunes au sein des instances politiques de prise de décisions et faire un fort plaidoyer à l’endroit de toutes les parties prenantes afin de trouver une réponse aux défis pour une participation politique saine et équitable.
Mme Aminata Fall Niang, présidente de l’AJS est revenu sur l’importance de cette journée. «L’atelier d’aujourd’hui a pour thème : «La participation des femmes et des jeunes en politique». C’est d’une importance capitale au moment où, justement, il est demandé à toute la population, constitué des hommes et femmes, de s’impliquer dans les activités de développement et dans les instances de décision, afin d’orienter les politiques et les politiques publiques précisément vers des projets qui puissent profiter aux jeunes et aux femmes et surtout sensibiliser, conscientiser sur les droits et les engagements des uns et des autres».
Selon la présidente de l’AJS, «le thème concerne la politisation des femmes et des jeunes. Et, forcément, nous nous adressons à la jeunesse de ce pays qui est l’avenir. C’est à la jeunesse de s’impliquer aujourd’hui pour pouvoir déterminer l’avenir de demain. Et donc, bien évidemment, les jeunes tous seules, malgré leurs bonnes volontés, ne pourront rien changer si l’Etat ne les aides pas, ne les appuis pas. Nous savons déjà que des choses sont faites, ily a de grandes avancées, mais nous devons un peu plus progresser davantage».
Après l’importance de cette journée, Mme Aminata Fall Niang s’est prononcée sur les difficultés auxquelles elles font face. «Souvent, les difficultés auxquelles nous faisons face, c’est d’abord la formation, la sensibilisation et surtout la conscience des droits des uns et des autres. C’est pourquoi AJS mise beaucoup sur les juristes, para-juristes, les ’’Bajenu Gox’’ pour que, de plus en plus, nous puissions avoir ce plaidoyer, cette sensibilisation de la jeunesse afin qu’elle soit consciente que ce n’est pas la violence qui règle les choses, c’est le travail, la formation, l’implication et la volonté».
A travers ce panel, l’AJS compte faire d’une part un examen rétrospectif de la loi sur la parité afin de dégager de nouvelles stratégies et de la rendre effective. Ce sera également l’occasion de faire une lecture approfondie de l’engouement des jeunes et de la percée des candidatures féminines lors des dernières élections territoriales, par rapport aux précédentes, afin de poser des jalons forts leur permettant d’être plus représentatifs au sein des postes politiques de prise de décisions.