SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 mai 2025
VIDEO
DANS LA TÊTE D'UNE AGRO-ÉCOLOGUE
Dans cette entrevue accordée à AfricaGlobe Tv, le Dr Laure Tall, une des rares agro-écologues parle de la place et des contraintes des femmes scientifiques, les enjeux des intelligences artificielles ou encore du rapport des femmes avec les médias
Le Dr Laure Tall fait partie des rares agr-écologues du pays. D’ailleurs, le Sénégal n’a pas encore une formation à proprement parler en agroécologie comme science. Ce qui explique que cette chercheuse eût fait sa spécialisation au Canada.
Directrice de recherche à Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) elle faisait partie de 5 femmes scientifiques sénégalaises, que nous avions qualifiées de puissantes, que l'association Femmes pour l'Afrique a réunies, le 11 juillet dernier, à l'Institut Cervantes de Dakar pour discuter de leur apport à l'attente des objectifs de développement durable (ODD) lors d'une table-ronde.
C'est en marge de cette rencontre que le Dr Laure Tall nous a accordé cette entrevue dans laquelle nous avons abordé à bâtons rompus diverses questions.
Vraisemblablement passionnée par son métier d’agroécologue, la chercheuse est aussi très au fait des questions de genre, d’intelligences artificielles, des enjeux des changements climatiques, la sécurité alimentaire, l’amélioration de l’agriculture, etc.
Selon elle, seulement 25% des chercheurs au Sénégal sont des femmes. Dans un domaine aujourd’hui aussi stratégique que les intelligence artificielle, on note une absence des femmes dans la recherche quand bien même elles seraient informaticienne ou mathématicienne.
En outre, elle relève qu’aussi bien dans d’autres secteurs que dans la recherche scientifique, les femmes sont obligées de fournir anormalement beaucoup plus d'efforts que les hommes pour pouvoir prendre toute leur place à côté de leurs collègues masculin à qui le système patriarcat semble avoir tacitement tout réservé.
La bonne nouvelle toutefois c’est que plus aucun secteur professionnel n’est plus inatteignable aux femmes. Le problème c’est plutôt leur représentativité en termes numéraire.
Parlant des intelligences artificielles, l’agro-écologue dit constater une timide prise de conscience des gouvernants africains sur ces technologies aussi bien émergentes que récentes, surtout en Afrique de l’Ouest où le Bénin et le Sénégal ont clairement engagé des stratégies nationales dans le domaines..
L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
L'agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée (ex : diversification des cultures et allongement des rotations, implantation d'infrastructures agroécologiques...) et le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé
AU NIGER, IL S'AGIT D'UNE PRISE D'OTAGE ET D'UN KIDNAPPING
À trois jours de la fin de l’ultimatum de la Cédéao aux putschistes, où en sont les discussions ? De quelle façon l'organisation pourrait-elle intervenir militairement ? Entretien avec Olushegun Adjadi Bakari, ministre béninois des Affaires étrangères
Au Niger, l’ultimatum de la Cédéao prend fin dans trois jours. Dimanche 30 juillet, l’organisation sous-régionale a demandé la libération immédiate du président nigérien Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai d’une semaine, sans quoi elle se dit prête à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force. À trois jours de la fin de l’ultimatum, où en sont les discussions ? De quelle façon la Cédéao pourrait-elle intervenir militairement ? Olushegun Adjadi Bakari, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, répond aux questions de Pierre Firtion.
RFI : Olushegun Adjadi Bakari, une délégation de la Cédéao, menée par l’ancien président nigérian, Abdulsalami Abubakar, devait se rendre ce 2 août 2023 à Niamey. C’était la médiation de la dernière chance ?
Olushegun Adjadi Bakari : Je pense que cela correspond toujours à la vision portée par les chefs d’État de la Cédéao qui consiste à laisser la porte ouverte et à privilégier le dialogue. Donc médiation de la dernière chance… jusqu’à la dernière minute, il y a un ultimatum qui a été donné, et tant qu’on n’est pas au terme de cet ultimatum, toutes les voies permettant d’avoir une sortie, des solutions qui soient acceptables, seront utilisées.
On sait que l’ancien président, Mahamadou Issoufou, mène aussi des négociations en coulisses. Qu’est-ce qui est proposé aux putschistes aujourd’hui ?
Il y a un message qui a été très clair porté par les chefs d’État, qui est celui de dire : nous ne sommes pas dans un cas de coup d’État, et je pense que là-dessus, il faut que nous soyons tous d’accord. Il s’agit ici d’une prise d’otages, d’un kidnapping. Et lorsqu’on est face à une prise d’otages ou à un kidnapping, on n’est pas dans une négociation de propositions. L’objectif premier est de pouvoir faire libérer l’otage, et que l’otage revienne à une vie normale. Donc, dans le cas présent, l’objectif c’est de faire en sorte que le président Bazoum, président démocratiquement élu par le peuple nigérien, reprenne ses fonctions de président du Niger.
Vous avez encore l’espoir d’une sortie de crise apaisée et sans violence ?
Nous l’espérons, mais dans tous les cas, les valeurs démocratiques, les valeurs de préservation, de stabilité politique et de transition démocratique, devront prévaloir au sein de l’espace Cédéao. C’est le message que les chefs d’État ont porté et je pense que c’est très important de rester là-dessus.
Si les militaires refusent de rendre le pouvoir d’ici le 6 août, que peut-il se passer ?
Les chefs d’État, dans le communiqué de la conférence des chefs d’État, ont été très clairs : passé l’ultimatum, toutes les autres pistes seront envisagées, y compris le recours à la force.
PARIS DEMANDE À NIAMEY DE S'ASURER QUE LA SÉCURITÉ DE SON AMBASSADE SOIT PLAINEMENT GARANTIE
"Alors que plusieurs appels à manifester sont diffusés pour le 3 août, la France rappelle que la sécurité des emprises et des personnels diplomatiques sont des obligations au titre du droit international, et notamment des Conventions de Vienne"
La France a demandé "aux forces de l'ordre nigériennes de prendre les dispositions nécessaires pour s'assurer que la sécurité des emprises diplomatiques étrangères à Niamey, particulièrement celles de la France, sera pleinement garantie" lors de manifestations prévues ce jeudi.
"Alors que plusieurs appels à manifester sont diffusés pour le 3 août, la France rappelle que la sécurité des emprises et des personnels diplomatiques sont des obligations au titre du droit international, et notamment des Conventions de Vienne", souligne le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
C'est précisément une manifestation violente contre l'ambassade de France dimanche dernier à Niamey, qui a conduit, mardi, le gouvernement français à lancer une opération d'évacuation de ses ressortissants. Au cours de cette manifestation, qui a eu lieu quelques jours après le coup de force de militaires putschistes contre le président nigérien Mohamed Bazoum, des vitres avaient été cassées, et des manifestants pro-putschistes, scandant des slogans anti-français, avaient tenté de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade française. Le Quai d'Orsay avait aussi argué que l'espace aérien était fermé et que les Français ne pouvaient plus quitter le pays par leurs propres moyens.
Depuis, les frontières ont été partiellement rouvertes. Le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir à Niamey à la tête de militaires putschistes, a estimé mercredi soir que les Français "n'ont aucune raison objective de quitter le Niger". Les ressortissants français "n'ont jamais été l'objet de la moindre menace" et ils n'ont "aucune raison objective de quitter le Niger", a déclaré le général Tiani dans un discours télévision à la veille de la fête de l'indépendance du pays, ex-colonie française.
Au total, cinq avions militaires ont été affrétés par l'Armée française pour les évacuations. Le ministère des Affaires étrangères n'a pas encore communiqué le nombre total de personnes rapatriées. Mercredi soir, il avait indiqué que le quatrième vol portait à 992 le nombre de personnes évacuées, dont 560 Français, "aux côtés de nombreux ressortissants étrangers".
L'évacuation se fait sur la base du volontariat. Et quelque 600 Français ont manifesté leur souhait de partir. 1.200 Français sont enregistrés sur les listes consulaires mais une partie d'entre eux sont en vacances, hors de France. De leur côté, les Etats-Unis ont ordonné mercredi l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade à Niamey.
par Thierno Alassane Sall
AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD
Que les deux morts et les autres victimes de l'attentat du bus de la ligne 65 n'aient pas provoqué la vague de stupéfaction et de réprobation qu'un tel acte eût suscité en d'autres temps, en dit long sur l'évolution de nos mœurs
Que les deux morts et les autres victimes de l'attentat du bus de la ligne 65 n'aient pas provoqué la vague de stupéfaction et de réprobation qu'un tel acte eût suscité en d'autres temps, en dit long sur l'évolution de nos mœurs. Au contraire, ce qui important aux yeux de certains, c'est de désigner des boucs émissaires, dans une course à la manipulation qui oppose deux camps dans un combat désormais fatal.
Ce contexte seul peut donner du crédit à la thèse du chauffeur qui serait un éventuel suspect. Quoi de plus facile à établir que ledit chauffeur exerce régulièrement ou non sur la ligne 65 qui dispose de deux terminus avec des personnels (chauffeurs et receveurs) régulièrement enregistrés ?
Si de telles rumeurs ont pu avoir cours, au point de supplanter toute autre hypothèse, c'est bien parce que des services officiels ont été pris en flagrant délit de manipulations grossières, tendant à faire croire à l'opinion, la présence de vrais faux nervis, révélée par la presse nationale et internationale, lors des manifestations des 1er au 3 juin derniers.
De plus, l'incapacité des services à arrêter à date les auteurs des incendies de bus, les domiciles privés, les médias privés... depuis deux ans, crée un vide propice à toutes les manipulations.
Plus que jamais, ce pays a besoin d'une presse libre, d'organisations de la société civile indépendantes, d'intellectuels qui exercent leur esprit critique et libre. Car c'est déjà le crépuscule... et devant nous, une longue nuit noire et sanglante si les forces du progrès se laissent dompter par la peur.
LES «INDOMPTABLES» DANS LA SAUCE DES LIONNES
Quart de finale Afrobasket féminin- Sénégal–Cameroun (80-77) - Le Sénégal a répondu présent en se hissant en demi-finale de l’Afrobasket féminin en remportant le duel qui l’a opposé hier, mercredi 2 août, au Cameroun en quart de finale de l’Afrobasket
Le Sénégal a répondu présent en se hissant en demi-finale de l’Afrobasket féminin en remportant le duel qui l’a opposé hier, mercredi 2 août, au Cameroun en quart de finale de l’Afrobasket féminin. Les Lionnes ont littéralement arraché la victoire (80-77) après une rencontre âprement disputée et indécise d’un bout à l’autre. Une victoire au mental qui offre aux Lionnes un remake contre le Mali tombeur de la Guinée. Des Aigles avaient fait forte impression en sortant largement de la première confrontation contre les Lionnes en phase de poule.
Après un début chaotique suivi d’un sursaut contre l’Egypte, l’équipe du Sénégal a montré du caractère pour venir à bout d’une accrocheuse sélection du Cameroun lors du premier quart de finale disputé hier, mercredi 2 août. Ce, grâce à une détermination qui n’a fait défaut. Dans le sillage de l’excellente meneuse Jessica Thomas, dépositaire du jeu des Indomptables, les Lionnes ont eu une entame assez poussive.
Dominateur dans le jeu intérieur, le Cameroun prend vite les commandes (13- 6. 7e). Ce qui oblige le banc des Lionnes à demander le temps mort pour se réajuster. Assez laxistes en défense et moins en réussite sur les tirs, les Lionnes cèdent le premier quart temps avec un retard de 8 points. Elles entament le deuxième quart temps avec le même tempo. Plus agressives dans la raquette, les Camerounaises maintiennent la cadence et l’écart (24-15. 4e). Mais, le Sénégal va muscler sa défense et couper les lignes de passe. Cierra Dillard, sonne la révolte et permet au Sénégal de rester sur les basques de son adversaire (28-20. 5e) et d’aller à la pause avec seulement trois points de retard (32-29). Meilleure marqueuse des Lionnes (29 points) la meneuse américaine porte encore son équipe en début de seconde période. Grâce à un tir primé, les Lionnes recollent au score et passent devant, avant de prendre pour la première fois l’avantage (32-35 ; 1er).
En insistant sur une défense en zone assez agressive, le Sénégal retrouve de l’allant dans son jeu. Les Lionnes ne lâchent rien et parviennent au bout d’un long chassé-croisé au score (40-39 ; 41-39 ; 4e), à fermer la raquette et ensuite de prendre une consistante avance qu’elles porteront à plus de 11 points (41-52 ; 8e). Toutefois, l’écart sera moins confortable dans les deux dernières minutes puisqu’il va se fondre à la fin du 3ème quart temps conclu avec une maigre pécule de 5 points (52-57). Les coéquipières de Jessica Thomas et de Ewondo ne démordent pas. Elles attaquent le dernier quart temps avec hargne et avec une succession de paniers. Elles finissent à rétablir la parité (57- 57, 3e minute). Mieux, Ewondo redonnera une courte avance et largue les Sénégalais à quatre points (65-61 ; 5e).
Epaulée par l’expérimentée Oumou Khayri Sarr «Toch» et surtout une Fatou Diagne, retrouvée dans la peinture, Cierra Dillard sort le grand jeu avec son adresse. En verve sur les tirs, elle maintient le Sénégal au flot (67-67. 7e points) et lui redonne un court avantage (69- 70). Le suspense reste entier car les Camerounaises s’appuient sur l’expérimenté pivot Hermine Ngueko et Jessica Thomas pour semer le doute dans les ultimes échanges (71-70. 10e). Les Lionnes font preuve d’une grande solidité mentale, malgré les sévères remontrances de l’exigeant coach Moustapha Gaye.
LA PATTE SALVATRICE DE COUNA NDAO
Au terme de ce interminable mano-à-mano (71-70), la triple «Reine» de la saison du championnat sénégalais, Couna Ndao, sort du «bois» et plante deux paniers à trois points consécutifs. Une manne inestimable pour les Lionnes puisqu’elles repassent en tête à 28 secondes du coup de gong (71-76). Cette fois, les Indomptables ne reviendront pas. Cirera Dillard va porter l’estocade en ajoutant deux derniers points du match supplémentaire et laisse à son capitaine Aya Traoré le soin de conclure le score à (74- 80). Même si la tonique Jessica Thomas a réussi au buzzer, à ramener le Cameroun à trois points au coup de gong final (80-77).
TERREAU FERTILE ET CAUTION DE LA CHASSE AUX MIGRANTS EN TUNISIE
Etre migrant noir africain d’origine subsaharienne serait-il désormais «un crime» en Tunisie ?
Etre migrant noir africain d’origine subsaharienne serait-il désormais «un crime» en Tunisie ? Du moins, la situation de ces groupes vulnérables dans ce pays d’Afrique du Nord, où ils sont victimes de racisme, de haine, de xénophobie, de toutes formes de violences et d’expulsion massive vers les frontières, dans le désert, renseigne à suffisance sur cette «réalité».
Entre violences, chasse à l’homme noir, expulsions massives de leurs logements et lieux de travail, les mésaventures des migrants irréguliers, réfugiés et autres africains noirs vivant régulièrement en Tunisie se sont multipliées après un discours, tenu le mardi 21 février 2023, lors d’un Conseil national de sécurité consacrée à la lutte contre la migration subsaharienne, du président tunisien. Kaïs Saïed avait chargé l'immigration irrégulière qu’il a présentée comme une menace démographique pour son pays. Dans ses propos qui ont choqué plus d’un, aussi bien dans son propre pays qu’à l’étranger, Kaïs Saïed, avait prôné des «mesures urgentes» contre l’immigration irrégulière de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, dont la présence en Tunisie, estimait-t-il, était source de «violence, de crimes et d’actes inacceptables». Dans ce dérapage, il a dénoncé ce qu’il qualifiait d’arrivée de «hordes de migrants clandestins», insistant sur «la nécessité de mettre rapidement fin» à cette immigration. Car, avait-il soutenu, cette immigration clandestine relevait d’une «entreprise criminelle ourdie, à l’orée de ce siècle, pour changer la composition démographique de la Tunisie», afin de la transformer en un pays «africain seulement» et altérer son caractère «arabo-musulman». M. Saïed avait affirmé que la Tunisie «n'accepte pas sur son territoire quiconque ne respectant pas ses lois, ni d'être un pays de transit (vers l'Europe) ou une terre de réinstallation pour les ressortissants de certains pays africains». Non sans accuser des «réseaux criminels» d'être à l'origine de cette immigration illégale qui vise, selon lui, à troubler «la paix sociale en Tunisie».
Entre violences, chasse à l’homme noir, expulsions massives de leurs logements et lieux de travail, les mésaventures des migrants irréguliers, réfugiés et autres africains noirs vivant régulièrement en Tunisie se sont multipliées après un discours, tenu le mardi 21 février 2023, lors d’un Conseil national de sécurité consacrée à la lutte contre la migration subsaharienne, du président tunisien. Kaïs Saïed avait chargé l'immigration irrégulière qu’il a présentée comme une menace démographique pour son pays. Dans ses propos qui ont choqué plus d’un, aussi bien dans son propre pays qu’à l’étranger, Kaïs Saïed, avait prôné des «mesures urgentes» contre l’immigration irrégulière de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, dont la présence en Tunisie, estimait-t-il, était source de «violence, de crimes et d’actes inacceptables».
Dans ce dérapage, il a dénoncé ce qu’il qualifiait d’arrivée de «hordes de migrants clandestins», insistant sur «la nécessité de mettre rapidement fin» à cette immigration. Car, avait-il soutenu, cette immigration clandestine relevait d’une «entreprise criminelle ourdie, à l’orée de ce siècle, pour changer la composition démographique de la Tunisie», afin de la transformer en un pays «africain seulement» et altérer son caractère «arabo-musulman». M. Saïed avait affirmé que la Tunisie «n'accepte pas sur son territoire quiconque ne respectant pas ses lois, ni d'être un pays de transit (vers l'Europe) ou une terre de réinstallation pour les ressortissants de certains pays africains». Non sans accuser des «réseaux criminels» d'être à l'origine de cette immigration illégale qui vise, selon lui, à troubler «la paix sociale en Tunisie».
THEORIE HITLERIENNE DE CHANGEMENTS DEMOGRAPHIQUES
Ce discours très dur du président Kaïs Saïed, qui concentre tous les pouvoirs depuis qu’il a suspendu, en juillet 2021, le Parlement et limogé le gouvernement, intervenait alors que le pays traversait une grave crise économique, marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, sur fond de tensions politiques. Le journal Le Monde rapportait, en son temps, selon des chiffres officiels cités par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, que la Tunisie, un pays de quelque 12 millions d’habitants, compte plus de 21.000 ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière. Ils sont davantage, selon les ONG locales – entre 30.000 et 50.000. Une population qui fournit «une main d’œuvre peu chère et consommatrice dont tout le monde profite, et même souvent abuse. Leur présence et leur travail irrégulier sur le territoire étaient jusqu’à maintenant connus et tolérés par l’Etat tunisien, bien que cela ait toujours été illégal». L’Union Africaine (UA) avait déploré ces propos jugés choquants. Dans un communiqué, en date du vendredi 24 février, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, «condamne fermement les déclarations choquantes faites par les autorités tunisiennes contre des compatriotes africains, qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de l’organisation et de ses principes fondateurs». Aussi l’UA avait appelé, dans le document, ses Etats membres à «s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes».
Mieux, l’instance continentale «rappelle à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international […], à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux». Toutefois, Moussa Faki Mahamat avait réitéré «l’engagement de la Commission à soutenir les autorités tunisiennes en vue de la résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration sûre, digne et régulière».
L’ONU APPELLE A CESSER LES EXPULSIONS
Du côté des Nations Unies (ONU), conformément aux recommandations contenues dans la déclaration du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale du 31 mars 2023, des experts ont exprimé, le mardi 18 juillet 2023, suite aux violences notées à Sfax, du 3 au 5 juillet, leur inquiétude quant au «traitement prétendument discriminatoire» des migrants subsahariens par la Tunisie. Aussi, ont-ils exhorté les autorités à prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux expulsions collectives et protéger les droits humains de tous les migrants. «Les expulsions collectives sont interdites par le droit international», ont déclaré les experts de l’ONU. «Expulser des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile sans procéder à une évaluation individuelle et objective des risques de violations des droits humains auxquels ils sont exposés en cas de retour équivaut à un refoulement, interdit par le droit international des droits de l’homme», ont-ils affirmé. Déjà, les experts ont contacté le gouvernement tunisien en mars, exprimant leur inquiétude face aux informations faisant état de traitements racistes à l’encontre des migrants subsahariens et d’expulsions collectives ciblant ces migrants, ainsi que de violences et de discours de haine raciste, y compris de la part des principaux dirigeants du pays et des responsables de l’application des lois. «Nous appelons les autorités à cesser immédiatement toute nouvelle expulsion et à poursuivre et élargir l’accès humanitaire à une zone dangereuse à la frontière tuniso-libyenne où de nombreuses personnes, y compris des femmes enceintes et des enfants, ont déjà été expulsées», ont-ils déclaré.
«METTRE FIN AUX DISCOURS DE HAINE RACISTE»
«Nous sommes également très préoccupés par les informations faisant état de discours de haine raciste dans le pays, et de violences à l’encontre de migrants à Sfax, y compris de la part d’agents des forces de l’ordre», ont dit les experts de l’ONU, appelant le gouvernement tunisien à prendre des mesures immédiates pour y mettre fin, protéger les migrants subsahariens de la violence, enquêter sur les actes de violence signalés et garantir l’accès à la justice et aux voies de recours pour les victimes, comme l’avait également recommandé le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale dans sa déclaration du 31 mars 2023. «Les discours de haine raciale qui constituent une incitation à la discrimination ont des conséquences réelles, y compris la violence», ont rappelé les experts. Plusieurs ONG locales et internationales, des médias et des personnalités influentes avaient alors dénoncé «les discours de haine et d’intimidation contre les migrants (d’Afrique subsaharienne) diffusés sur les réseaux sociaux qui contribuent à la mobilisation contre les groupes les plus vulnérables et alimentent des comportements violents à leur encontre».
UN RACISME DECOMPLEXE ET MEME «REVENDIQUE»
Face à l’indignation suscitée par les propos du président tunisien et la campagne d’arrestations de migrants sur les réseaux sociaux et dans la presse et alors que les journaux tunisiens affichaient la prudence, certains sites en ligne locaux, comme Business News, n’avaient pas caché leur colère. «Le racisme n’est pas une opinion, c’est un crime ! […] Une campagne vise les Subsahariens. Un racisme affiché et décomplexé déferle sur nos écrans. Cette vague, des associations et des partis fascisants y ont contribué grandement, profitant du racisme anti-noir profondément enraciné dans la société tunisienne afin de diffuser le plus largement possible une absurde théorie du complot et une version locale du Grand remplacement. […] Et au nom de la Tunisie et de tous les Tunisiens, le président Kaïs Saïed s’est permis de reprendre tous les codes et les éléments de langage de la théorie du complot […]. En 2018, la Tunisie a pourtant été le premier pays de la région à promulguer une loi qui pénalise la discrimination raciale. Mais, dans les faits, l’impunité la plus totale prévaut», rappelait Business News. Pour sa part, l’ancien député des Tunisiens vivant en Italie et spécialiste des phénomènes migratoires, Majdi Karbai, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le 28 février dernier, dénonçait à la fois les propos brutaux de Kaïs Saïed, les contre-vérités sur les migrants en Tunisie et le cynisme des Européens. «Ces déclarations sont irresponsables. Si on avait été dans un pays comme le Liban, il y aurait eu immédiatement un conflit. Remettons un peu les curseurs en place : il y a près de 1,2 million d’immigrés tunisiens à travers le monde, essentiellement en Europe. Une partie d’entre eux est en situation irrégulière sans que le gouvernement tunisien s’en émeuve. Quant aux Subsahariens en situation irrégulière en Tunisie, ils seraient autour de 21.000.
Alors, pourquoi tant de crispation et de hâte à s’en débarrasser brutalement ? Il est aussi étonnant que l’on ressorte des idées d’un autre temps aux relents hitlériens, ces histoires de changements démographiques… Sérieusement ? Cette affaire est risible tant elle relève d’une profonde ignorance sur l’Afrique. Sommes-nous tous des Blancs ? N’avons-nous pas une communauté, ainsi que des conseillers et des ministres noirs ?», s’était-t-il interrogé, non sans appeler à un vrai dialogue Sud-Nord sur la question migratoire.
QUITUS POUR UN DISCOURS DE PLUS EN PLUS OUVERTEMENT XENOPHOBE
Cette sortie a ouvert la voie à un discours de plus en plus ouvertement xénophobe qui s’est répandu en Tunisie. Ainsi, fin mai, un migrant béninois de 30 ans avait été mortellement poignardé lors d’une attaque menée par un groupe de jeunes Tunisiens dans un quartier populaire à Sfax. Dans un communiqué publié au lendemain des événements de Sfax, la branche locale de la puissante centrale syndicale UGTT, a accusé le pouvoir d’avoir aggravé le phénomène d’immigration irrégulière, «en jouant le rôle de gendarme de la Méditerranée, interceptant les bateaux des migrants africains subsahariens clandestins et les acheminant à Sfax». Ainsi appelle-t-elle M. Saïed et son gouvernement à «trouver une solution radicale (à la présence) de milliers de migrants subsahariens clandestins», avant d’affirmer «refuser que la région de Sfax ne se transforme en lieu de rassemblement ou de réinstallation pour ces migrants dans une volonté de faire plaisir à l’Italie et l’Europe».
De son côté, réagissant à la vague de condamnation, le samedi 25 février dernier, des propos de M. Saïed, le ministère tunisien des Affaires étrangères avait dénoncé des «accusations sans fondement». Dans un communiqué, le chef de la diplomatie tunisienne, Nabil Ammar, avait affirmé avoir rencontré, la veille, des ambassadeurs de pays africains qui ont justement exprimé «leur souci de respecter les lois tunisiennes relatives à l’immigration», et leur avoir assuré «l’engagement des autorités à protéger les résidents étrangers de toutes les nationalités». Mais à l’arrivée, rien n’y fera.
TUNISIE, L’ENFER TERRESTRE DES MIGRANTS NOIRS AFRICAINS
Après la Libye où ils étaient capturés par des bandes organisées et vendus comme esclaves, c’est au tour de la Tunisie de devenir le nouvel enfer terrestre pour les migrants africains subsahariens, résidents, ou en transit pour atteindre l’Europe
Réalisé par Ibrahima DIALLO |
Publication 03/08/2023
Après la Libye où ils étaient capturés par des bandes organisées et vendus comme esclaves, c’est au tour de la Tunisie de devenir le nouvel enfer terrestre pour les migrants africains subsahariens, résidents, ou en transit pour atteindre l’Europe, via l’Italie.
A la faveur de discours haineux, racistes et xénophobes, qui se nourrissent de la sortie du président tunisien du 21 février 2023, avec la complicité de l’Union européenne qui vient de signer un accord de «partenariat stratégique» avec ce pays de l’Afrique du Nord (après la Libye), pour lutter contre l’émigration dite irrégulière vers l’Europe, tous les abus semblent permis contre les noirs subsahariens, expulsés massivement et de force des villes tunisiennes vers des zones hostiles, aux frontières avec la Libye et l’Algérie, dans le désert. Au risque de leurs vies. Dans une série d’articles, dont voici le premier jet, Sud Quotidien revient sur le vécu «cruel» et «inhumain» des africains subsahariens dans ce pays du Maghreb dont le rôle a été pourtant déterminant dans la création d’instruments panafricains comme l'Organisation de l'union africaine (OUA) en 1963, devenue l’Union africaine (UA).
Des dizaines de personnes à la peau noire abandonnées à elles-mêmes dans le désert. Des jeunes, des femmes et des enfants, assis ou couchés à même le sable, montrant des signes d’épuisement et de lassitude, parce que sans eau ni nourriture. Des voix à peine audibles s’élevant pour demander aide et secours. Des militaires libyens se faufilant entre eux pour leur faire partager quelques gouttes, pardon, bouteilles d’eau et en profiter pour leur poser des questions. Des témoignages et des images diffusées en ligne, dans les réseaux sociaux, ces derniers jours, en provenance de la Tunisie et de ses frontières avec la Libye et l’Algérie et ceux recueillis par des ONG de défense des droits humains sur la situation des migrants noirs d’Afrique subsaharienne (en Tunisie) font froid dans le dos.
Un des pays de départ, d’accueil et surtout de transit de nombreux candidats à l’émigration irrégulière vers l’Europe, via la mer méditerranéenne, la Tunisie est devenue, depuis plusieurs mois, l’enfer pour les migrants africains noirs subsahariens. Le «racisme» jusque-là latent, «les discours de haine et d'intimidation», surfant sur des textes et lois dans ce sens, ont fini par «légitimer» la «chasse» aux migrants (d'Afrique subsaharienne) aussi bien par les Forces de l’ordre que par les populations. En effet, «bien que les normes internationales en matière de droits humains découragent la criminalisation de la migration irrégulière, les lois tunisiennes datant de 1968 et de 2004 criminalisent l’entrée, le séjour et la sortie irréguliers d’étrangers, ainsi que l’organisation ou l’aide à l’entrée ou à la sortie irrégulières, sanctionnées par des peines d’emprisonnement et des amendes. La Tunisie n’a pas de base légale explicite pour la détention administrative des immigrants, mais de nombreuses organisations ont documenté des cas de détention arbitraire de migrants africains. Pour plusieurs nationalités africaines, la Tunisie autorise les séjours de 90 jours sans visa avec tampon d’entrée, mais l’obtention d’une carte de séjour peut se révéler difficile», relève Human Rights Watch. Suscitant pour une mobilisation contre ces groupes vulnérables, avec des comportements violents à leur encontre, dans plusieurs grandes villes du pays, notamment celles côtières, servant de points de départ pour atteindre les côtes italiennes. C’est le cas à Sfax où des dizaines de migrants africains ont été chassés de la ville. Dans plusieurs quartiers de cette grande ville du Centre-Est de la Tunisie, des centaines d'habitants se sont rassemblés dans la nuit de mardi 4 à mercredi 5 juillet, dans les rues, réclamant le départ immédiat de tous les «migrants clandestins». Certains ont bloqué les rues et incendié des pneus pour exprimer leur colère. Dans les quartiers populaires de la ville où habitent les migrants, des violences verbales et physiques éclatent entre les deux parties.
NUIT INHUMAINE
Tout est parti de la mort d'un tunisien âgé d’un peu plus de 41 ans, dans des heurts survenus tard la veille, lundi 3 juillet, avec des migrants originaires d'Afrique subsaharienne. L'homme, né en 1981, a été mortellement poignardé lors d'affrontements entre des habitants d'un quartier de Sfax et des migrants originaires d'Afrique subsaharienne, avait indiqué à l'AFP le porte-parole du Parquet de Sfax, Faouzi Masmoudi. «Trois migrants soupçonnés d'implication dans ce meurtre et qui seraient de nationalité camerounaise, selon les informations préliminaires, ont été arrêtés», avaitt-il ajouté. Une mort qui avait suscité une vague de réactions, souvent aux «relents racistes», appelant à l'expulsion des migrants africains de Sfax, point de départ d'un grand nombre de traversées illégales vers l'Italie, par la mer, et dont les habitants protestent régulièrement contre la présence de migrants en situation irrégulière et réclament leur départ. Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir des agents de Police chassant des dizaines de migrants de leurs domiciles, sous les acclamations d'habitants de la ville, avant de les faire monter dans des voitures de la Police. D'autres montraient des migrants à même le sol, les mains sur la tête, entourés par des habitants munis de bâtons qui attendaient l'arrivée de la Police. Sur la page Facebook du groupe local Sayeb Trottoir dédié à la question de l'immigration clandestine, Lazhar Neji, travaillant dans les urgences d'un hôpital de Sfax, a déploré «une nuit inhumaine (...) sanglante qui fait trembler». Selon lui, l'hôpital a accueilli entre 30 et 40 migrants, dont des femmes et des enfants. «Certains ont été jetés de terrasses, d'autres agressés par des sabres», a-t-il affirmé dans l’AFP Plusieurs migrants ont été amenés par la Police sur le site de la Foire de Sfax, dans l'attente d'être transférés ailleurs. D'autres migrants ont été conduits vers une zone proche de la frontière libyenne, sans pouvoir préciser le nombre total de ces migrants expulsés de Sfax. Au même moment, des dizaines d'autres migrants se sont rués vers la gare ferroviaire de Sfax pour prendre des trains vers d'autres villes tunisiennes, a constaté un photographe de l'AFP.
QUAND L’UE FERME LES YEUX
Alors que le sort de ces migrants, refoulés par la Police tunisienne vers les frontières avec la Libye et l’Algérie, en plein désert et à la merci de la canicule et un climat hostile, de la faim et de la soif, irrite toute personne éprise de dignité humaine, l’Union Européenne (UE) et la Tunisie concluent un accord à 105 millions d’euros, le 16 juillet 2023, pour contrer l’immigration vers le vieux continent. Même si, en plus de la question migratoire, le «partenariat stratégique» entre Bruxelles et Tunis comprend «cinq piliers», dont la stabilité macro-économique, avec une aide budgétaire directe de 150 millions d’euros en 2023, alors que la Tunisie, étranglée par une dette de 80% de son PIB, est à court de liquidités à l’origine de régulières pénuries des produits de première nécessité, source de tension sociale. Les chefs de gouvernement italien, Giorgia Meloni, et néerlandais, Mark Rutte, accompagnaient Mme Von Der Leyen, la dirigeante européenne, après une première visite il y a un mois du trio, pendant laquelle ils avaient proposé ce partenariat. La Tunisie étant un principal point de départ, avec la Libye, pour des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée centrale vers l’Europe, le protocole d’accord marque «une nouvelle étape importante pour traiter la crise migratoire de façon intégrée», s’est félicitée Meloni, qui a invité le président tunisien Kaïs Saïed à participer, le 23 juillet, à Rome, à un sommet sur les migrations. La Première ministre d’Italie dira que cet accord «peut être considéré comme un modèle pour l’établissement de nouvelles relations avec l’Afrique du Nord». De son côté Rutte a estimé que l’accord permettra de «mieux contrôler l’immigration irrégulière». Evoquant ce dossier devant ses homologues, le président Saïed a appelé à «un accord collectif sur l’immigration inhumaine et sur les opérations de déplacements [forcés] par des réseaux criminels». «Les Tunisiens ont donné à ces immigrés tout ce qui pouvait être offert avec une générosité illimitée», a ajouté M. Saïed, pourtant vivement critiqué pour la manière dont des centaines de migrants ont été arrêtés en Tunisie, puis «déportés», selon les ONG, vers des zones inhospitalières sur les frontières avec Algérie et Libye.
LES MIGRANTS, DES BOUCS EMISSAIRES POUR LE PRESIDENT SAÏED
La Tunisie n’est pas le premier pays à parvenir à un tel «partenariat» dit «stratégique» avec l’Europe qui, dans sa stratégie de barricade, multiplie des initiatives du genre. Ainsi, après la Turquie, pays européen non membre de l’UE dont il est frontalier, qui est en «coopération» avec l’espace Schengen dans ce sens, en février 2017, le gouvernement italien, soutenu par l'Union européenne (UE), a signé un accord avec le gouvernement libyen. Ce protocole d'accord sur la migration a été renouvelé, en 2020, pour trois années supplémentaires. Dès lors, Kaïs Saïed a trouvé en ce combat contre les migrants africains subsahariens une soupape pour contenir les vagues de contestations internes contre son régime, la crise économique et sociale et la vie chère. Source de tensions entre les habitants et les migrants qui ont empiré après un discours, en février 2023, du président Kaïs Saïed, pourfendant l'immigration clandestine, considérée comme une menace démographique pour la Tunisie, plusieurs pays ont entrepris depuis lors le rapatriement de leurs ressortissants, notamment la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Gambie, le Mali...
DES ACTEURS ETALENT LEURS CRAINTES À PROPOS DU PROJET DE LOI SUR L'ACCÈS À L'INFORMATION
Le Sénégal pourrait bientôt intégrer le cercle fermé des 22 pays africains qui disposent de la loi d’accès à l’information dont la Gambie, le Togo, le Niger, le Ghana le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire
La dernière version de l’avant-projet de la nouvelle loi sur l’accès à l’information au Sénégal a fait l’objet d’un partage hier, mercredi 2 août lors d’un atelier organisé par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) en collaboration avec le Forum civil et Article 19. Introduit dans les circuits administratifs en vue de son adoption, ce texte se singularise plus par des restrictions qu’il impose à travers des notions non définies, imprécises, donc fourre-tout, que par des innovations attendues en vue de faciliter l’accès à certaines informations.
L e Sénégal pourrait bientôt intégrer le cercle fermé des 22 pays africains qui disposent de la loi d’accès à l’information dont la Gambie, le Togo, le Niger, le Ghana le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire..
En effet, après plusieurs années de statu quo, les autorités semblent cette fois-ci déterminer à combler le retard accuser par le Sénégal sur ce domaine. En juin dernier, l’avant-projet de ce texte porté depuis 2008 par des organisations de la société civile comme le Forum civil et Article 19 (2010) a été introduit dans le circuit administratif en vue de son adoption après un partage avec certains acteurs de la société civile dont les responsables de ces deux organisations. C’est ce texte qui a fait hier, mercredi 2 août l’objet d’une rencontre de partage organisée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) en collaboration avec le Forum civil et Article 19. Et, il faut dire que cet avant-projet de texte apparait comme un cadeau empoisonné offert par l’actuel gouvernement aux acteurs de la société civile et les professionnels des médias. Et pour cause, comme c’est le cas avec la loi sur le Code de la presse, ce texte se singularise plus par des restrictions qu’il impose à travers des notions non définies, imprécises, donc fourre-tout, que par des innovations attendues en vue de faciliter l’accès à certaines informations publiques. Et ce, en raison des nombreuses exceptions qui excluent du champ de cet avant-projet de loi, certaines informations. Parmi celles-ci, il y a entre autres, les «informations qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité publique ou à la défense nationale», les «informations dont la divulgation est susceptible de porter atteinte aux intérêts nationaux», les «informations couvertes par des droits de propriété intellectuelle, les informations relatives à une procédure pendante devant une juridiction ou détenues par une autorité ou agent relevant d’une juridiction» et les « informations relatives à une mission d’inspection, d’enquête ou de contrôle » mais aussi les « informations susceptibles de mettre en danger la vie, la santé ou la sécurité des personnes ou de leurs biens».
Et aux « informations comportant des données à caractère personnel, au sens de la législation en vigueur en la matière ; -aux documents préparatoires à une décision administrative, tels que les notes personnelles inscrites sur un document, les esquisses, les ébauches, les brouillons, les notes préparatoires ou autres documents de même nature» pour ne citer que ceux-là.
UN AVANT-PROJET DE LOI SUR L’ACCÈS À L’INFORMATION, PAS CONFORME AUX STANDARDS INTERNATIONAUX QUI NE PRÉSENTE PAS UNE GRANDE ÉVOLUTION PAR RAPPORT AU CODE DE LA PRESSE SELON ARTICLE 19 ET LA CJRS
Interpellés sur le contenu de ce texte lors de cette rencontre, Abdoulaye Ndiaye, chargé de programme Article 19, point focal des organisations de la société civile dans le Comité national partenariat pour un gouvernement ouvert et Migui Maram Ndiaye, président de la Cjrs tout en exprimant leur déception de la version actuelle, ont plaidé l’ouverture de nouvelles concertations. «Cet avant-projet de la loi sur l’accès à l’information introduit dans le circuit administratif n’est pas conforme aux standards internationaux. Une chose est de voter une loi, une autre chose est de faire en sorte que cette loi soit conforme aux standards internationaux», martèle Abdoulaye Ndiaye.
Poursuivant son propos, le chargé de programme Article 19 invite ainsi les autorités à ouvrir de nouvelles concertations autour de ce texte pour «l’adapter aux standards internationaux et aux exigences du principe de la divulgation maximale» par la définition selon lui, de certaines «exceptions». «La plupart des exceptions prévues dans cet avant-projet de texte ne sont pas de définies par conséquence ne sont pas claires. Le maintien de certaines notions fourretout comme : « intérêts nationaux » dans ce texte pourrait constituer une source de blocage à l’application de cette loi. Les personnes assujetties pourraient profiter de ces notions pour limiter ou filtrer considérablement les informations à donner alors que l’objet d’une loi sur l’accès à l’information est de permettre à tout citoyen d’avoir accès à l’information».
Abondant dans le même sens, le président de la Cjrs, Migui Maram Ndiaye estime que cet avant-projet du fait de ces nombreuses exceptions ne va nullement garantir la liberté d’expression, la liberté de travail des professionnels des médias. En effet, selon lui, les «confrères qui font un travail d’investigation n’auront pas la possibilité, la voie libre de faire leur travail du fait que ce texte ne garantit pas un accès libre à des documents publics». «Nous avons beaucoup de craintes parce que, ce texte ne présente pas une grande évolution entre ce qui existait avec le Code de la presse. Cette loi était est censée offrir aux professionnels de l’information que nous sommes des meilleures conditions pour faire convenablement notre travail mais, hélas !», a-t-il regretté en faisant remarquer que les «autorités assujetties pourront même profiter des exceptions pour refuser de mettre à la disposition du journaliste des documents ou informations au nom de l’intérêts du pays».
Sous ce rapport, invite-t-il le gouvernement à «partager avec tous les acteurs concernés, la dernière mouture mais aussi de tenir une rencontre d’échange et de partage pour permettre à chacun d’exposer son point de vue et au besoin, d’apporter sa contribution avant que ce cette loi ne puisse être adoptée en Conseil des ministres et envoyée à l’Assemblée nationale pour le vote final».
Par Vieux SAVANÉ
DU TERRORISME
A l’évidence ce « pays va mal » comme dirait le chanteur. La violence, la désobéissance civile, la défiance des institutions se transforment ainsi en de puissants leviers de fascination qui magnétisent la jeunesse. Et cela ne date pas d’hier
Ces derniers jours, suite à l’emprisonnement de Ousmane Sonko et la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes, des manifestations sporadiques secouent par endroits la ville de Dakar. Mardi dernier, au niveau de Yarakh, un bus Tata pour le transport en commun, a été immobilisé par des personnes encagoulées qui y ont jeté des cocktails Molotov. Deux personnes mortes calcinées. Le bus consumé. Quelques blessés graves. Ces hommes, ces femmes et ces enfants qui étaient tranquillement installés dans leur bus de transport en commun avait quitté leurs familles dans la journée, sans savoir pour certains d’entre eux, qu’ils ne les reverront plus. Et voilà qu’on entend poindre une polémique sur le déroulé des faits. D’aucuns remettant en cause le point de vue du chauffeur du bus calciné en affirmant qu’il n’y aurait pas 7 personnes mais deux. On parle complot. Triste mode. Polémique absolument inopportune et dérisoire sauf pour les besoins d’une enquête qui aura la charge de tout vérifier minutieusement dans le but d’identifier les responsables et de les remettre entre les mains de la justice. En dehors de tout cela, la seule information avérée est qu’un bus a été incendié avec des cocktails Molotov, qu’il y a deux morts et des blessés. Que toutes ces personnes avaient tranquillement quitté leurs domiciles et ont été victimes d’une action qui ne les concernaient pas. Ni pistées, ni traquées, elles n’étaient pas des cibles. Elles sont des victimes d’une action aveugle qui assoit sa stratégie sur le fait de tuer, de semer le désordre et le chaos. Et cela s’appelle terrorisme. C’est la traduction tragique de la violence aveugle qui a cours en ce moment au Sénégal bousculant de plus en plus la culture protestataire des années antérieures, basée fondamentalement sur le débat d’idées et sur l’engagement politique. On en est arrivé à une situation où l’on a l’impression de voir des gens dopées par on ne sait quel breuvage, défiant l’Etat en veux-tu en voilà, jusqu’à laisser penser par moment que ce dernier rempart était pétrifié par l’audace du camp d’en face, ne sachant que faire, la peur au ventre. A l’évidence ce « pays va mal » comme dirait le chanteur. Aux feux rouges, les deux roues passent au nez et à la barbe des policiers; on s’insulte, on s’invective, on est adepte de la vendetta. La violence, la désobéissance civile, la défiance des institutions se transforment ainsi en de puissants leviers de fascination qui magnétisent un pan important de la jeunesse. Et cela ne date pas d’hier.
ALEX ET INO
Qui ne se souvient de Alassane Sy, alias « Alex », et de Abatalib Samb, alias « Ino » (diminutif d’Innocent) ? Spécialistes dans le braquage de stations-services, le vol de voitures, les cambriolages et hold-up, « Alex » et « Ino » étaient « les stars » du grand banditisme de la fin des années 1990. Même pas Robins des bois, genre Yaadikone, qui en pinçaient un peu pour les petites gens, tout à leurs brigandages, ils étaient cependant adulés, « héroïsés » et tenaient en haleine l’opinion qui ne cachait pas la sympathie qu’elle nourrissait à leur endroit. Fascinés par leur bagout, leur défiance de l’ordre et surtout leur insolence déstabilisatrice, beaucoup de jeunes s’identifiaient ainsi à ce duo infernal qui semblait prendre du plaisir à défier l’Etat et à le tourner en bourrique. A travers « Ino » notamment qui, même menotté et encadré par des gendarmes, suite à une arrestation, faisait un « V »de la victoire illuminé par un sourire narquois. Plus près de nous « Boy Djine » qui était devenu une vedette de par ses vols et ces multiples évasions de prison.
Ce qu’il s’est passé mardi, avec ces cocktails Molotov jetés dans un bus de transport en commun est bien la preuve de l’approfondissement du processus d’ensauvagement de la société sénégalaise. Il nous dit que l’heure est grave et qu’il urge de prendre des mesures hardies pour garantir le vivre-ensemble. D’autant que le malaise jeune est là pressant et continue de s’exprimer encore à travers ces échappées à hauts risques par voie de pirogue, en quête d’eldorado. Qu’importe les embarcations qui échouent, les gens qui meurent en mer ou s’enlisent dans le sable brûlant du désert, car il en est toujours pour croire en leurs bonnes étoiles. Un avenir qui les attend, là-bas, dans un ailleurs prometteur, loin de chez de chez eux qui leur bouche tout horizon.
A l’évidence, ce qu’il se passe aujourd‘hui impose de revenir aux fondamentaux. Un Etat fort et impartial, respectueux des institutions, garant de la protection des personnes et des biens.
KEEMTAAN GI - FAUCONS ET APOCALYPSE !
On a rêvé de paix. On l’a désirée ardemment comme des assoiffés perdus dans un désert rêveraient d’une bouteille d’eau fraiche. Depuis mars 2021, on cohabite avec l’enfer. Des vies perdues. Des jeunes à la fleur de l’âge, qui espéraient une vie meilleure, fauchés par des balles. Cette quête de paix, on n’a cessé de la proclamer dans ces colonnes en espérant que le pouvoir en place finirait par entendre raison et privilégier la négociation avec son principal adversaire plutôt que la confrontation. Le Chef, lui-même, pour nous montrer sa recherche perpétuelle de paix professait qu’il lui arrivait de mettre le coude sur certains dossiers pour ne pas compromettre la paix sociale. On l’avait cru sur parole. Mars 2021, c’était déjà 14 morts. Il avait parlé à sa jeunesse et la paix était revenue. Plutôt que de mettre le coude sur un dossier qui pouvait effectivement menacer la paix sociale — et qui l’a menacée gravement comme on l’a vu ! —, ils ont fait tourner à toute vapeur la machine à broyer. Celle-là même qui avait déjà réduit en charpie Karim Wade et Khalifa Sall que le Chef entreprend à présent de recoudre après les avoir taillés en pièces. En juin dernier, ce fut l’explosion. Seize morts officiellement recensés. Le point de non-retour... Les accusations de viol contre l’ennemi public numéro 1 ont fondu comme beurre au soleil. Mais cela ne suffisait pas pour les intrigants du Palais. Pour rentrer dans l’Histoire, le Chef décida de ne pas briguer un troisième mandat au grand dam de ses flagorneurs jamais repus qui le poussaient dans la fosse aux lions. Apparemment, cette paix que tout le monde envisageait n’était pas du goût de certains. Le départ du Chef ferait s’évanouir leurs funestes projets sur ce gaz et ce pétrole qui sentent si forts. Sans fausse pudeur, ils ont avoué qu’ils ne laisseront pas le pays à des aventuriers, quitte à marcher sur des cadavres. Ces gens demeurent apparemment les plus grands ennemis de la paix. Cette traque des militants et des élus d’un parti politique ne participe pas à installer la stabilité mais accroît plutôt la haine dans les cœurs. Et jamais sans doute dans l’histoire politique du Sénégal, un pouvoir n’avait brisé tant de vies et semé autant de rancœurs et de désolations dans des familles que celui en place. La dernière lettre de Hannibal Djim depuis les murs de la prison de Rebeuss nous fend le cœur et dévoile l’injustice que le pouvoir fait subir à des citoyens dont le seul crime est d’être opposés à lui. Et aujourd’hui, plus que jamais, les faucons qui poussaient le Chef dans la fosse aux lions n’ont pas abdiqué. En réalité, le plus grand faucon, c’est le Chef lui-même ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
MACKY GÂTE LES MAGISTRATS
Ce qu’ils savent donc être cachottiers, nos magistrats ! A moins qu’ils ne fassent leur le précepte de notre ancien ami l’ex-milliardaire Cheikh Ousmane Pouye Tadjidoune qui avait tenu dans nos colonnes cette phrase restée célèbre selon laquelle « Xalis bougoul coow » ! Autrement dit, l’argent n’aime pas le bruit. Toujours est-il que, en plus de leurs salaires qui faisaient partie des plus élevés de la Fonction publique depuis que l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade les avait plus que doublés, ils viennent de bénéficier d’un cadeau venant du successeur de Wade, à savoir le président Macky Sall. Lequel leur a octroyé des fonds communs qui s’élèvent désormais à 1.780.000 francs par trimestre et par tête de pipe. Soit un peu moins de 600.000 francs par mois ! Le premier paiement a été effectué il y a trois mois et le deuxième va tomber dans leurs comptes bancaires la semaine prochaine. Mais chût, n’allez pas le dire à leurs épouses/époux ou à leurs créanciers ! En tout cas, on s’étonne de cette pudeur de violette de nos magistrats à propos de ces fonds communs… On s’étonne que notre ami Ousmane Chimère Diouf, président de l’UMS (Union des Magistrats du Sénégal) nous ait caché cette bonne nouvelle. Way way Chimère, jox ñu sunu wall…
ATTENTAT AU COCKTAIL MOLOTOV MACKY SALL PARLE DENONCE «UN ACTE TERRORISTE, ODIEUX ET CRIMINEL»
En Conseil des ministres ce mercredi 02 août, le président de la République s’est fortement indigné de l’attentat au cocktail Molotov contre un bus Tata de la ligne 65 perpétré avant-hier mardi à Yarakh. L’incident a causé la mort de deux personnes. Ainsi hier après s’être incliné devant la mémoire des deux personnes décédées — dont on ignore toujours les identités ! —, le chef de l’Etat a présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Macky Sall a dénoncé et condamné fermement « cet acte terroriste odieux et criminel contre des populations innocentes pour lequel les auteurs et leurs complices seront recherchés, arrêtés et mis hors d’état de nuire ». Le président de la République a tenu à rassurer les populations que toutes les dispositions appropriées sont prises par l’Etat pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’étendue du territoire national.
3 BUS TATA BRÛLÉS À THIÈS DES JAKARTAMEN ENCAGOULES MIS EN CAUSE
Restons toujours dans ce chapitre des attentats consécutifs à la dissolution de Pastef et à l’emprisonnement d’Ousmane Sonko pour dire que trois bus Tata ont été incendiés au cocktail Molotov dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 août 2023 aux environs de 3 heures 30 du matin, au quartier Médina Fall de Thiès. Les faits se sont produits au parking sis à l’angle Mor Jankhère où deux bus ont été incendiés. Le troisième véhicule de transport en commun a été brûlé au parking situé à Gouye Tékhé, non loin du cimetière. Certains témoignages font état d’actes commis par des hommes encagoulés, à bord de motos Jakarta. Au parking de l’angle Mor Jankhère, le gardien Mbaye Badiane a indiqué que c’est aux environs de 3 heures 30 mn que les flammes ont commencé à envahir le bus et tout s’est passé ensuite de façon très rapide. Il dit avoir cru, dans un premier temps, que c’était le poste courant qui avait pris feu avant de se rendre compte qu’il s’agissait des bus. Les flammes se sont développées de façon exponentielle et c’est ainsi qu’il crié à tue-tête pour alerter le voisinage qui a vite accouru, pour sauver ce qui pouvait encore l’être. En visite sur les lieux du drame, le gouverneur de la région Alioune Badara Mbengue a dénoncé « des actes ignobles, odieux, surannés, d’un autre âge, d’une autre époque », avant de promettre que les auteurs seront traqués et mis à la disposition de la justice. Sil n’y a eu aucune perte en vie humaine dit-il mais les dégâts sont énormes, colossaux. On apprend enfin que la mairie de Karantamba, située dans le Sud du pays, aux alentours de la célèbre localité de Diaobé, a été incendiée dans la nuit de mardi a mercredi. Le bureau de l’édile, en particulier, et plusieurs archives ont été calcinés. La gendarmerie de Samine a ouvert une enquête.
ORIENTATION DES NOUVEAUX BACHELIERS
Revenant sur l’excellence du système éducatif et la maitrise stratégique de l’orientation des élèves et des nouveaux bacheliers, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations aux (103) lauréats de l’édition 2023 du Concours général, placée sous le thème : « Opportunités et défis de l’intelligence artificielle dans le système éducatif sénégalais ». Il a saisi l’occasion de ce Conseil pour rendre un vibrant hommage au parrain de l’édition de cette année : le Ministre Daniel Cabou, un Grand Serviteur de l’Etat, une référence, pour les jeunes générations, en matière d’engagement, de patriotisme, de loyauté et d’humilité. Le Chef de l’Etat a félicité le ministre de l’Education nationale, les personnels enseignants, les parents d’élèves et toute la communauté éducative pour les résultats satisfaisants obtenus en 2023 aux examens du baccalauréat, du BFEM et du CFEE.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
• M. Alassane DIALLO, Inspecteur principal de l’Éducation populaire, de la Jeunesse et des Sports, est nommé Directeur général de la Jeunesse au Ministère de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi.
• M. Doudou SANKHARE, Inspecteur de l’Éducation Populaire, de la Jeunesse et des Sports, est nommé Inspecteur des Affaires Administratives et Financières (IAAF) au Ministère de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi, remplacement de Monsieur Mouhamed DIENG admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• M. Théodore Adrien Sadio NDIAYE, Inspecteur de l’Éducation populaire, de la Jeunesse et des Sports, est nommé Directeur des Activités Socio-éducatives au Ministère de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi.
• M. Elimane BA, titulaire d’un Master en Management et Gestion des Entreprises, est nommé Directeur de l’Information Jeunesse au Ministère de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi.
• M. Samba FALL, Juriste financier, est nommé Directeur de la Promotion de l’Entreprenariat au Ministère de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi.
• M. Mamadou Abdoulaye TOURE, Juriste, est nommé Directeur de la Transformation du Secteur public au Ministère de la Fonction publique et de la Transformation du Secteur public, poste vacant.
• M. Mamadou DJITE, Expert en Décentralisation et Développement local, titulaire d’un Master 2 en Sciences politiques et Relations internationales, est nommé Directeur de l’Encadrement et de la Transformation des Entreprises informelles au Ministère de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel.
• M. Papa Ngor THIAO, Economiste Planificateur, est nommé Directeur de la Coopération décentralisée au Ministère des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires.
• M. Ousmane Niébé DIOP, Administrateur civil, est nommé Secrétaire général du Fonds de Développement des Transports terrestres (FDTT), en remplacement de Monsieur Modou Kane DIAO, admis à faire valoirses droits à une pension de retraite
LE SIGNALEMENT DU QUAI D’ORSAY CONTRE JUAN BRANCO CLASSE SANS SUITE
Le signalement du ministère français des Affaires étrangères concernant la révélation par l’avocat Juan Branco de l’identité de fonctionnaires de l’ambassade de France au Sénégal a été classé sans suite, a indiqué mercredi le parquet de Paris sollicité par l’AFP. Le Quai d’Orsay avait annoncé le 13 juillet avoir signalé à la justice la publication par Juan Branco des noms de plusieurs agents de l’Etat français en poste au Sénégal, ainsi que leur numéro de téléphone, adresses mail et numéro de matricule. Après analyse, le parquet a classé sans suite ce signalement, estimant que «l’infraction de divulgation d’informations personnelles permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens n’apparaissant pas suffisamment caractérisée», a-t-il indiqué. Juan Branco, l’un des avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, a déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour «crimes contre l’humanité», après les pires troubles qu’ait connu le Sénégal depuis des années. L’avocat avait jugé auprès de l’AFP «scandaleux qu’un conseiller technique français soit resté auprès du ministre sénégalais de l’Intérieur pendant toute cette période et ait participé à l’organisation de la répression» au Sénégal. Il avait également estimé que le signalement du Quai d’Orsay «(confirmait) que lesinformations que l’on a révélées (étaient) vraies». En France au moins les procureurs sont terriblement « garçons ». Vous en doutez ?
JUAN BRANCO AU SENEGAL, MAIS QUE FAISAIENT DONC LES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS ?
On l’a vu : l’avocat français d’Ousmane Sonko, Me Juan Branco, s’est donc invité à la conférence de presse des conseils de l’opposant et ennemi public numéro 1 du pouvoir en place. Comme un diable de sa boîte, il a déboulé dansla salle de conférences du complexe « Relais » où se tenait cette conférence de presse. Rien que de très normal, diriez-vous ? Sauf que le Juan Branco en question faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le procureur de la République du Sénégal ! Censé être recherché à travers le monde et devant être arrêté partout où il se présenterait pour être livré aux autorités judiciaires de notre pays, l’avocat français est venu de lui-même se jeter dans la gueule du loup et tirer la langue, si ce n’est faire la nique, à notre maître des poursuites qui avait demandé aux polices du monde entier de l’arrêter. Mais le plus triste ne se trouve pas à ce niveau. Le plus triste et cocasse, c’est de savoir qu’un tel homme qui fait l’objet d’un «wanted » a pu prendre un avion de la compagnie Royal Air Maroc, débarquer à l’aéroport de Banjul et traverser le territoire national jusqu’à Dakar sans se faire contrôler. Et sans que les services de renseignements nationaux, censés être si performants, aient pu être au courant de sa venue jusque dans notre capitale. Moralité : Sénégalais, dormez en paix et soyez tranquilles : votre sécurité et bien assurée !