ACTE CRIMINEL À YARAKH, LE TÉMOIGNAGE POIGNANT DU CHAUFFEUR ABDOULAYE DIOP
Les circonstances tragiques de l’attaque du bus Tata racontées par le conducteur qui a miraculeusement survécu - Alors que certains luttaient pour sortir par les fenêtres brisées, d'autres se sont bousculés pour atteindre les portes
Dans un acte criminel choquant, deux personnes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques après qu'un bus TATA de la ligne 65 a été attaqué par des individus encagoulés, qui ont utilisé un cocktail Molotov pour mettre le feu au véhicule. Le chauffeur du bus, Abdoulaye Diop, qui a miraculeusement survécu à l'attaque, a livré un récit poignant sur les événements dramatiques qui ont eu lieu ce jour-là.
Le drame s'est déroulé alors que le bus TATA effectuait son trajet entre Kounoune et Colobane. Selon le chauffeur, la situation est devenue chaotique lorsqu'un client a demandé à descendre près d'une passerelle. Abdoulaye Diop s'est arrêté pour permettre au passager de sortir du bus. C'est alors que deux individus encagoulés, munis de grosses pierres, se sont soudainement présentés devant le chauffeur.
La scène s'est rapidement transformée en un véritable cauchemar lorsque l'un des assaillants a jeté un cocktail Molotov à l'intérieur du bus. Le feu s'est propagé rapidement, plongeant les passagers dans une panique généralisée. Les cris et les hurlements remplissaient l'air alors que les clients cherchaient désespérément à sortir du véhicule en flammes.
Abdoulaye Diop a décrit l'horreur de voir les passagers s'empresser de sortir du bus par tous les moyens possibles. Alors que certains luttaient pour sortir par les fenêtres brisées, d'autres se sont bousculés pour atteindre les portes. La terreur était palpable, et la situation a été encore aggravée lorsque quatre autres individus ont rejoint les premiers assaillants, portant leur nombre total à sept.
Ces criminels impitoyables ont rapidement réussi à débloquer l'une des portes du bus, leur permettant de s'introduire à l'intérieur. Ils ont alors commencé à s'emparer des téléphones et des effets personnels des passagers, laissant derrière eux un sentiment de violation et d'injustice.
Le chauffeur Abdoulaye Diop a souligné que ces individus semblaient être des gens costauds, suggérant peut-être une certaine préparation et une organisation derrière l'attaque. Une fois leur méfait accompli, ils ont pris la fuite en direction de la passerelle avant de disparaître dans la nature, laissant derrière eux un bus calciné et deux victimes tragiques.
La population locale est sous le choc et les autorités ont rapidement lancé une enquête approfondie pour identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime odieux. La sécurité dans les transports en commun est un sujet préoccupant, et cet incident tragique soulève des questions sur les mesures de sécurité à mettre en place pour protéger les passagers et les chauffeurs.
En rendant compte de cet acte criminel, nous tenons à exprimer notre profonde tristesse face à la perte de vies humaines et à l'impact traumatique qu'un tel événement peut avoir sur la communauté. Nous espérons que justice sera rendue pour les victimes et que des mesures seront prises pour prévenir de tels incidents à l'avenir.
En ces temps difficiles, nos pensées vont aux familles endeuillées et à tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie. Puissions-nous, en tant que société, unir nos efforts pour lutter contre la violence et la criminalité, afin de créer un environnement plus sûr pour tous.
N'oublions pas que derrière chaque acte criminel, il y a des histoires humaines brisées, des vies dévastées et des communautés blessées. Soyons solidaires, responsables et déterminés à construire un avenir où de tels événements ne se reproduiront plus.
DONALD TRUMP INCULPÉ POUR LA TROISIÈME FOIS
Cette enquête vise à élucider les actions de Trump et de ses alliés qui auraient tenté de bloquer la certification des résultats électoraux, tout en collectant des fonds sur la base de fausses allégations de fraude électorale
Dans une évolution juridique remarquable, l'ancien président Donald Trump a été inculpé pour la troisième fois depuis mars, cette fois dans le cadre d'une enquête approfondie menée par le ministère de la Justice sur les événements du 6 janvier et les efforts visant à annuler les résultats des élections de 2020. Sous la supervision de l'avocat spécial Jack Smith, cette enquête vise à élucider les actions de Trump et de ses alliés qui auraient tenté de bloquer la certification des résultats électoraux, tout en collectant des fonds sur la base de fausses allégations de fraude électorale.
L'épineuse question des tentatives d'annulation des élections de 2020
Le 6 janvier 2020 restera à jamais gravé dans les mémoires comme l'un des jours les plus sombres de l'histoire des États-Unis. Ce jour-là, des partisans fervents de Donald Trump ont envahi le Capitole américain, perturbant le processus de certification des résultats électoraux et semant le chaos dans le temple de la démocratie américaine. Depuis lors, de nombreuses questions ont été soulevées sur la responsabilité de l'ancien président dans ces événements sans précédent.
L'enquête du ministère de la Justice, dirigée par l'avocat spécial Jack Smith, a jeté une lumière nouvelle sur les actions de Donald Trump et de ses alliés politiques avant et pendant cette période critique. Les enquêteurs cherchent à déterminer si l'ancien président a joué un rôle actif dans l'organisation ou l'encouragement de l'assaut sur le Capitole et s'il a sciemment incité ses partisans à prendre des mesures violentes pour annuler les résultats des élections de 2020.
Les allégations de fraude électorale et leurs conséquences
L'une des principales accusations portées contre Donald Trump et ses alliés est l'utilisation de fausses allégations de fraude électorale pour semer le doute sur la légitimité des résultats des élections de 2020. Ces allégations ont été réfutées à maintes reprises par les tribunaux, les experts électoraux et même par des membres du propre cabinet de l'ancien président.
Malgré le manque de preuves probantes de fraude électorale généralisée, Trump a persisté dans ses déclarations incendiaires, alimentant ainsi une polarisation sans précédent dans le pays et incitant à des actions violentes. Les enquêteurs du ministère de la Justice se penchent sur les implications juridiques de ces déclarations et cherchent à déterminer si Trump a abusé de son autorité en propageant des informations non fondées pour promouvoir ses intérêts politiques.
Collecte de fonds suspecte et ingérence politique
Une autre dimension clé de l'enquête concerne la collecte de fonds effectuée par la campagne de Trump et des groupes politiques associés. Les enquêteurs soupçonnent que certains de ces fonds auraient été utilisés pour financer les efforts visant à contester les résultats des élections de 2020, malgré l'absence de preuves tangibles de fraude électorale.
Si ces allégations s'avèrent exactes, elles soulèveraient des questions majeures sur l'utilisation inappropriée des ressources financières dans le but de subvertir le processus démocratique. L'avocat spécial Jack Smith et son équipe cherchent à suivre la trace de ces fonds pour comprendre comment ils ont été dépensés et quelles étaient les intentions derrière ces transactions financières.
L'inculpation de Donald Trump pour la troisième fois dans le cadre de cette enquête du ministère de la Justice est un moment déterminant pour la démocratie américaine. L'enquête menée par l'avocat spécial Jack Smith vise à apporter la vérité sur les actions de Trump et de ses alliés lors de la préparation du 6 janvier et leurs tentatives pour annuler les résultats des élections de 2020.
HENRI KONAN BÉDIÉ EST MORT
L'ancien président ivoirien est décédé à l'âge de 89 ans dans un hôpital privé à Abidjan. Il a été nommé ambassadeur à 26 ans, ministre de l'Economie à 32 ans, et a dirigé le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI)
L'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié est mort à l'âge de 89 ans dans un hôpital privé à Abidjan, a annoncé à l'AFP mardi soir un membre de la communication de son parti.
"Il est décédé à la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM)", a déclaré cette source. Président de 1993 à 1999, il a été nommé ambassadeur à 26 ans, ministre de l'Economie à 32 ans, et a dirigé le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), parti du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny. Il reste connu notamment pour son concept nationaliste voire xénophobe, "l'ivoirité".
par Mamadou Abdoulaye Sow
POUR UNE MODIFICATION DE LA LOI DE 2016 RELATIVE AUX SERVICES DE RENSEIGNEMENT
L’absence de dispositions juridiques encadrant les activités des services de renseignement constitue, « sur le plan de la protection des droits et libertés fondamentaux, une faille importante dans notre État de droit »
Dans un pays démocratique, « les fonctionnaires du secret ne sont pas des individus incontrôlables sans foi ni loi, faisant ce que bon leur semble au nom de la raison d’État »[1]. Ces propos d’Éric Denécé sont à méditer par tous les personnels des services de renseignement.
Jusqu’en 2016, les services de renseignement sénégalais étaient hors-la-loi. En effet, il n’existait aucune loi spécifique définissant le cadre juridique légal des activités de renseignement. C’est le 5 décembre 2016 que le législateur a adopté une loi relative aux services de renseignement, promulguée le 14 décembre 2016 sous le numéro 2016-33.
Selon l’exposé des motifs de cette loi, la non-réglementation de la mission régalienne des services de renseignement était de nature à créer une situation qui « peut entraîner des abus et devenir dès lors un danger aussi bien pour les personnels des services de renseignement que pour les citoyens dont les libertés individuelles consacrées par la Constitution doivent être respectées ». Le même exposé des motifs précise : « le renseignement doit jouer un rôle d’avant-garde dans le dispositif national de sécurité, surtout pour …la défense de la démocratie, de la liberté des peuples et des droits de l’homme ».
Enfin, le dispositif de la loi commence par rappeler, dans une disposition préliminaire, l’importance du « respect du droit international des droits de l’homme, des lois nationales et des libertés fondamentales reconnus aux citoyens pour la protection des intérêts supérieurs de la Nation » lorsque la communauté du renseignement mène ses activités de renseignement.
Eu égard aux récents incidents intervenus à la cité Keur Gorgui entre un opposant politique et un agent des services de renseignement de la gendarmerie, d’une part, et les forces de défense et de sécurité, d’autre part, on s’interroge sur les conditions de mise en œuvre de la loi n° 2016-33 du 14 décembre 2016 relativement à la protection du droit au respect de la vie privée ? On se pose les deux questions suivantes :
1° la loi relative aux services de renseignement constitue-t-elle un cadre légal protecteur du droit au respect de la vie privée ?
2° ladite loi assure-t-elle aux citoyens que « certaines techniques de renseignement mises en œuvre (ne sont pas) aux limites de la légalité voire en contradiction avec la loi pénale, sans (qu’ils) disposent de garanties réelles pour la préservation de leur vie privée … » [2] ?
C’est l’occasion ici de rappeler que la loi pénale punit les abus d’autorité contre les particuliers. En effet, l’article 164 du Code pénal dispose : « Tout fonctionnaire de l'ordre administratif ou judiciaire, tout officier de justice ou de police, tout commandant ou agent de la force publique qui, agissant en sa dite qualité, se sera introduit dans le domicile d'un citoyen contre le gré de celui-ci, hors les cas prévus par la loi, et sans les formalités qu'elle a prescrites, sera puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans, et d'une amende de 25.000 à 150.000 francs, sans préjudice de l'application du second alinéa de l'article 106 [3].
Tout individu qui se sera introduit à l'aide de menaces ou de violences dans le domicile d'un citoyen sera puni d'un emprisonnement de deux mois à un an et d'une amende de 25 000 à 1 00 000 francs »
L’actuelle loi relative aux services de renseignement ne nous parait pas « d’une clarté et d’une précision suffisantes pour fournir aux individus une protection adéquate contre les risques d’abus de l’exécutif dans le recours aux techniques de renseignement [4]».
A ce propos, nous avions publié le 23 février 2023 une contribution, sous le titre « La nécessité d’un contrôle externe des activités des services de renseignement qui ne sont plus hors-la-loi depuis 2016, dans laquelle nous exposions les lacunes du cadre général juridique du renseignement fixé par la loi du 14 décembre 2016 à savoir notamment :
l’incomplétude du cadre légal sur le plan de la protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens, par rapport à la violation de la vie privée ;
le silence de la loi sur le contentieux de la mise en œuvre des techniques de renseignement ;
l’absence d’un dispositif de contrôle externe de la légalité de l’ensemble des techniques de renseignement autorisées par le législateur.
L’absence de dispositions juridiques encadrant les activités des services de renseignement constitue, « sur le plan de la protection des droits et libertés fondamentaux, une faille importante dans notre État de droit »
Le corpus juridique actuel encadrant les activités des services de renseignement ne donne pas des garanties suffisantes en matière de protection des libertés individuelles. Le législateur aurait dû prévoir par une norme écrite les atteintes à la vie privée [5]. En effet, il incombe au législateur d'exercer pleinement la compétence que lui confie l’article 67 de la Constitution et, à cet effet, il doit notamment « prémunir les sujets de droit …contre le risque d'arbitraire »[6].
« La loi doit être d’une clarté et d’une précision suffisantes pour fournir aux individus une protection adéquate contre les risques d’abus de l’exécutif dans le recours aux techniques de renseignement [7]».
Le silence de la loi sur le contentieux de la mise en œuvre des techniques de renseignement
Une particularité de la loi de 2016, c’est son silence sur les recours que les citoyens sont en droit d’exercer lorsqu’ils font l’objet de mise en œuvre de techniques de renseignement. Or, l’absence de disposition sur le contentieux tranche avec le vœu exprimé par le législateur de mener les activités de renseignement « dans le respect du droit international des droits de l’homme, des lois nationales et des libertés fondamentales reconnues aux citoyens » [8].
L’absence d’un mécanisme de contrôle externe de légalité et de proportionnalité de certaines techniques de renseignement
Le contrôle de légalité des moyens employés et de leur proportionnalité est prévu à l’article 9 de la loi de 2016 qui dispose : « Pour l’exécution des missions qui leur sont assignées, les services de renseignement apprécient la consistance des moyens opérationnels à mettre en œuvre. Ils s’assurent cependant de la légalité des moyens employés et de leur proportionnalité à la gravité de chaque menace. ». La question se pose de savoir qui est l’autorité publique chargée du contrôle de légalité des moyens employés et de leur proportionnalité.
Une réflexion devrait être engagée sur la mise en place d’une Commission nationale de contrôle des renseignements sur le modèle de la Commission de Protection des Données à Caractère Personnel dite « Commission des Données personnelles » [9] et qui serait chargée du contrôle externe de légalité et de proportionnalité de certains procédés de renseignement.
« Faute de cadre juridique complet et homogène (les agents des services de renseignement sont…) susceptibles de voir leur responsabilité pénale engagée au titre d’infractions d’atteinte à la vie privée dès lors qu’ils (recourent), dans le cadre de leurs missions, à des méthodes attentatoires aux libertés individuelles et non encadrées par le législateur »[10].
Rappelons que l’article 27 de la loi relative aux services de renseignement dispose que « les infractions commises par les personnels des services de renseignement dans l’exercice de leurs fonctions relèvent de leur responsabilité pénale personnelle ».
« Le régime général de protection pénale prévue par l’article (106) du Code pénal [11], permettant de couvrir les agents publics commettant des actes illégaux commandés par l’autorité légitime, « n’offre qu’une protection très parcellaire qui ne résisterait guère à un contentieux » »[12].
En résumé, des modifications sont à apporter à la loi n° 2016-33 du 14 décembre 2016 relative aux services de renseignement pour assurer tant la protection des droits et libertés constitutionnels des citoyens que l’efficacité de l’activité de renseignement.
Mamadou Abdoulaye Sow est Inspecteur principal du Trésor à la retraire.
[1] Éric Denécé, « L’éthique dans les activités de renseignement », Revue d’administration publique, 2011/4, n° 140, pp. 702-722.
[2] Philippe Bas, président de la commission des lois cité dans le rapport d'activité 2019-2020 de la Délégation parlementaire au renseignement par M. Christian CAMBON, Sénateur, p.34. Nous mettons en gras.
[3] Le second alinéa de l’article 106 dispose : « Si néanmoins il justifie qu'il a agi par ordre de ses supérieurs pour des objets du ressort de ceux-ci, sur lesquels il leur était dû l'obéissance hiérarchique, il sera exempt de la peine, laquelle sera, dans ce cas, appliquée seulement aux supérieurs qui auront donné l'ordre ».
[4] « Avis du Défenseur des droits n° 15-04 », Paris, le 2 avril 2015.Nous soulignons.
[5] Au Bénin, l’article 4 de la loi de 2018 indique très clairement que « l'autorité publique ne peut y porter atteinte que dans les seuls cas de nécessité d'intérêt public prévus par la loi et dans les limites fixées par celle-ci. ».
[6] Décision n° 2006-540 du 27 juillet 2006 du Conseil constitutionnel français.
[7]Le Défenseur des droits de la République française, « Avis du Défenseur des droits n° 15-04 », Paris, le 2 avril 2015. Nous souligons.
[8] Au Bénin, « tout citoyen qui soupçonne qu'il serait l’objet de mise en œuvre de technique de renseignement peut saisir la Commission nationale de contrôle des renseignements qui devra procéder à des investigations. ». « La Cour d'appel est compétente pour connaître, en premier ressort, du contentieux concernant la mise en œuvre des techniques de renseignement » et « la Cour suprême est compétente en dernier ressort » (articles 31 et 32 de la loi de 2018 précitée).
[9] Créée par la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des données à caractère personnel.
[10] Rapport d'activité 2019-2020 de la Délégation parlementaire au renseignement précité, p.34.
[11] L’article 106 du Code pénal dispose : « Lorsqu'un fonctionnaire public, un agent, un préposé ou un membre du Gouvernement, aura ordonné ou fait quelque acte arbitraire, ou attentatoire soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d'un ou de plusieurs citoyens, soit à la Constitution, il sera condamné à la peine de la dégradation civique.
Si néanmoins il justifie qu'il a agi par ordre de ses supérieurs pour des objets du ressort de ceux-ci, sur lesquels il leur était dû l'obéissance hiérarchique, il sera exempt de la peine, laquelle sera, dans ce cas, appliquée seulement aux supérieurs qui auront donné l'ordre ».
[12] Expression de Jean-Jacques Urvoas , alors président de la Délégation parlementaire, cité dans le rapport d'activité 2019-2020 précité, p.34.
CES ERREURS QUI ONT PERDU SONKO
L’analyse de ses propos, ses méthodes et l’appréciation des objectifs visés, laissent croire que le déficit de maturité a impacté lourdement sur le sort du leader de Pastef
Si le temps semble assez court pour apprécier les fautes de parcours commises par le leader du Pastef, Ousmane Sonko, inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis hier seulement, l’analyse de ses propos, ses méthodes et l’appréciation des objectifs visés, laissent croire que le déficit de maturité a impacté lourdement sur son sort.
Quelle marge de manœuvre pour Pastef, alors même que cette formation vient d’être dissoute, son leader emprisonné et que des centaines de responsables, membres ou sympathisants de cette jeune formation politique sont sous les verrous ? La rue?
En vérité, rien n’est plus simple, à quelques six mois de la présidentielle de 2024. Car, avant même que le ministre de l’Intérieur ne prononce l’acte de dissolution, le parti dirigé par Ousmane Sonko était de fait décapité et privé de ses moyens d’actions. Le seul fait que l’annonce de son arrestation n’ait pas enflammé la rue, était déjà l’indice que les rapports de force avaient basculé en faveur du pouvoir. « Il était clair que les choses avaient déjà changé, lors des dernières manifestations. On a remarqué qu’il y avait moins de monde dans la rue. N’eût été le caractère spectaculaire des évènements à l’Université de Dakar, avec des images qui ont voyagé à travers le monde, on en aurait déduit que ce n'était pas si massif que cela », renseigne une source sécuritaire.
La baisse de régime est allée crescendo depuis plusieurs mois déjà, avec une décapitation du mouvement, suite à l’enquête menée par le commissaire Sangharé de la Sûreté urbaine de Dakar et qui a abouti aux résultats lus avant-hier par le Procureur de la République. Cette baisse de régime est surtout visible présentement. Car, depuis son incarcération, aucun mouvement d’envergure, de nature à troubler le sommeil des Forces de défense et de sécurité n’est à signaler. Quelques pneus ont été brûlés çà et là, des barrages érigés, mais pas de mouvements d’envergure, comme certains le craignaient.
Et pourtant tout semblait bien parti pour le jeune politique, sorti des flancs du syndicalisme et banni de la fonction publique, par le Président Macky Sall, le 27 août 2016. La tutelle reprochait à l’inspecteur des impôts un « manquement au devoir de réserve». Le décret de révocation disait ceci : ‘’Monsieur Ousmane Sonko. Inspecteur des Impôts et des Domaines principal de 2° classe 2° échelon, matricule de solde n°604.122/1, est révoqué sans suspension des droits à pension pour manquement à l'obligation de discrétion professionnelle prévue à l'article 14 de la loi n°61-33 du 15 juin 1961». Ousmane Sonko payait ainsi au plus fort ses révélations fracassantes, notamment sur l’ardoise fiscale des députés qui, selon lui, devaient 2,7 milliards de FCFA au fisc.
A cette époque, Sonko, le vent en poupe, pouvait railler le Président Sall qu’il assimilait alors à « un lion qui dort ». Très médiatique, le verbe tranchant, il enfile alors la toge politique. En 2017, il prend part aux élections législatives et réussit à entrer à l’Assemblée nationale.Il y mène la vie dure à la Coalition majoritaire, Benno Bokk Yakaar. Sur une tendance ascendante, il parvient, en 2019, à se hisser à la troisième place avec 15,76 % de voix, à l’élection présidentielle, derrière Macky Sall et Idrissa Seck. En janvier 2022, le président du Pastef est élu maire de Ziguinchor. En somme, un homme installé sur la voie royale pour accéder à la magistrature suprême d’autant que sa popularité ne retombait pas. Ousmane Sonko est alors si populaire que ses supporteurs le drapent dans des habits messianiques, « Ousmane le pur », Et puis, le gâchis…
Sept ans après son éviction de la Fonction publique, précisément le 27 août 2016, presque un an jour pour jour, (il a été arrêté le vendredi 28 juillet 2023), le voilà qui se fait inculper pour des chefs d’accusation qui peuvent lui valoir une lourde peine. Le
tableau est un peu plus sombre pour Ousmane Sonko qui se retrouve dans une impasse, marginalisé par certains de ses anciens camarades de lutte (Barthélemy Dias et Khalifa Sall) et sans réels moyens de pression politiques comme le contrôle de la rue, à même de le sortir de ce pétrin. C’est surtout par le verbe qu’il a donné à ses adversaires le bâton pour se faire battre. Après avoir suggéré un jour d’effusion avec ses (nombreux) supporters de « fusiller les anciens Présidents du Sénégal », il avait indiqué à plusieurs reprises à son auditoire que « le mortal combat », « une affaire de vie ou de mort », était inéluctable. Aux jeunes, il demande d’affronter les forces de l’ordre « sans peur de mourir car vos mères enfanteront à nouveau ». Lors de sa dernière sortie le Procureur Abdou Karim Diop a diffusé une vidéo où on l’entend suggérer à la foule de « prendre d’assaut le palais pour faire subir à Macky Sall le sort de Samuel Doe (ndlr – ancien président du Libéria sauvagement assassiné devant des caméras) ».
Alors que son origine casamançaise et la perspective de le voir un jour diriger le Sénégal suggéraient que ce serait là l’occasion de refermer la parenthèse du MFDC, il a au contraire posé des actes qui ont froissé son image auprès de l’armée : une visite dans un camp du mouvement irrédentiste en Guinée-Bissau, et révélée par son ancien allié, le Maire de Dakar, Barthélémy Dias ; son refus de s’associer à l’élan de soutien à l’armée nationale après le rapt, en janvier 2022, de neuf « Jambars » engagés en Gambie dans le cadre de l’Ecomig. Dans une longue litanie comminatoire qui enflammait ses partisans en même temps qu’elle sédimentait les accusations qui se retourneront contre lui, il ne sera pas tendre avec ce qu’il
a résumé par « le système », en réalité les institutions qu’il a publiquement appelé à terrasser. Pour beaucoup d’analystes politiques, le maire de Ziguinchor, dont le destin d’édile de la ville du Sud est plus qu’incertain, aurait pu jouer la carte du dialogue, comme l’avait fait Me Abdoulaye Wade avec Abdou Diouf, le temps que l’étau se desserre. Ce qui amène certains, à l’image de l’ancien ministre et ancien leader de l’Urd-Fal, Doudou Sarr de se poser la question suivante : « Ousmane
Sonko est-il réellement conseillé ? ». Son tempérament dirigiste est-il en train de le perdre ? En tout cas, un ancien officier supérieur de la Gendarmerie qui avait été démarché pour intégrer le Pastef, n’a pas voulu s’engager à cause de ce trait de caractère qui lui est prêté.
Autre grain de sable dans la machine qui a écorné son image, c’est bien l’affaire Adji Sarr. Celle-ci a fortement entamé sa crédibilité. Car, si peu de sénégalais croient à la thèse du viol, très peu aujourd’hui doutent du fait que des liens ont bien existé entre les deux. Ce que le chef de file des Patriotes n’a jamais voulu reconnaître. Aujourd’hui, si la dissolution de ce parti
émeut les démocrates, il se trouve des observateurs pour souligner que c’est justement pour « sauver la démocratie » que cette décision, pas inédite dans l’histoire politique du Sénégal, a été prise.
UN MORT À DIAOBÉ
Un paysan a été tué et une autre personne blessée lors d’affrontements entre des gendarmes et des manifestants à Diaobé, dans la région de Kolda
Un paysan a été tué et une autre personne blessée lors d’affrontements entre des gendarmes et des manifestants à Diaobé, dans la région de Kolda (sud), a appris l’APS de la veuve de la victime et des médias locaux.
L’homme aurait reçu un projectile au bas-ventre lorsqu’il a croisé sur son chemin des manifestants et des gendarmes en revenant de son champ, a dit sa veuve, Cira Camara.
« Mon mari a été atteint par un projectile au niveau du bas-ventre alors qu’il revenait du champ. Évacué au poste de santé de Diaobé, il a rendu l’âme », a-t-elle déclaré à la presse locale.
Des témoins ont signalé avoir vu une personne blessée à la cuisse et évacuée au poste de santé de ladite commune, lors d’une manifestation.
Des heurts ont éclaté à Diaobé à la suite du placement sous mandat de dépôt de l’opposant Ousmane Sonko et de la dissolution de Pastef-Les patriotes, son parti politique, lundi 31 juillet.
Des jeunes en colère ont saccagé des commerces dans ladite commune.
Une source sécuritaire a signalé plusieurs arrestations parmi les manifestants, sans en préciser le nombre.
VIDEO
DEUX MORTS DANS L'ATTAQUE D'UN MINIBUS PAR UN COCKTAIL MOLOTOV
Un cocktail Molotov lancé contre un minibus du réseau de transport AFTU a fait deux morts, mardi, dans la commune de Hann-Bel Air, à Dakar, selon Tamsir Niang, le chef de cabinet du maire de ladite localité
Un cocktail Molotov lancé contre un minibus du réseau de transport AFTU a fait deux morts, mardi, dans la commune de Hann-Bel Air, à Dakar, a appris l’APS de Tamsir Niang, le chef de cabinet du maire de ladite localité.
‘’Après avoir été mis au courant de l’événement par le maire, je me suis rendu sur le lieu. J’ai vu deux corps complètement calcinés dans le minibus’’, a dit M. Niang.
Il affirme ne pas connaître le bilan exact de l’attaque.
COMMENT SE CONNECTER MALGRÉ LA NOUVELLE COUPURE INTERNET
L’internet mobile, principal canal de communication du pays, est coupé depuis ce 31 juillet. Mais les Sénégalais peuvent encore se connecter et transférer de l’argent. Voici comment
Jeune Afrique |
Quentin Velluet |
Publication 01/08/2023
Une coupure de l’internet mobile au Sénégal a été décidée par le ministère de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique dans la matinée du lundi 31 juillet pour contenir la « diffusion de messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux dans un contexte de menace de trouble à l’ordre public », explique un communiqué publié par le ministère ce même jour.
À partir de ce lundi, les connexions internet via la 3G ou la 4G sont donc impossibles de huit heures du matin à deux heures du matin. Aucune date concernant la fin de cette suspension n’a été communiquée. Contacté par Jeune Afrique, le cabinet du ministre Moussa Bocar Thiam n’est pas revenu vers nous à l’heure où sont publiées ces lignes.
Les Sénégalais peuvent néanmoins poursuivre leurs communications via une connexion sur le réseau fixe (bornes wifi) depuis un ordinateur au travail, dans les cafés, ou à domicile. Ils peuvent également avoir recours à un service de réseau privé virtuel (VPN) qui permet d’obtenir une connexion issue de pays étrangers.
KYLIAN MBAPPÉ AU CŒUR D'UNE BATAILLE FINANCIÈRE ENTRE LE PSG ET LE REAL MADRID
Le PSG serait donc face à un dilemme financier et communicationnel. D'un côté, il se méfie d'un départ imminent de Mbappé vers le Real Madrid et redoute de payer une prime de fidélité conséquente pour un joueur qui pourrait bientôt quitter le club
Depuis quelques semaines, l'avenir de Kylian Mbappé (24 ans), l'une des étoiles les plus brillantes du football mondial, est au centre de toutes les spéculations. Alors que le prodige français entame la saison 2022-2023 avec des performances remarquables, marquant 29 buts en 34 matchs en Ligue 1, le Paris Saint-Germain se retrouve confronté à une situation délicate.
Conformément aux termes de son contrat, le Paris Saint-Germain est tenu de verser une prime de fidélité estimée à 40 millions d'euros à l'attaquant. Cependant, la moitié de cette somme devrait être réglée maintenant, ce qui soulève un dilemme majeur pour les dirigeants du club parisien. En effet, ces derniers soupçonnent un accord déjà conclu entre Kylian Mbappé et le Real Madrid, ce qui les pousse à hésiter quant au versement de cette prime.
Malgré les spéculations grandissantes sur son départ vers la Liga espagnole, Kylian Mbappé reste professionnel et affiche un sourire constant lors de ses apparitions au centre d'entraînement du PSG. Toutefois, derrière cette façade sereine se cacherait un tout autre état d'esprit. Selon les informations relayées par le journal L’Équipe, le jeune international français serait "beaucoup plus énervé en privé". Cette tension en coulisses résulterait de la bataille de communication entre le club parisien et leur joueur vedette.
Le PSG serait donc face à un dilemme financier et communicationnel. D'un côté, il se méfie d'un départ imminent de Mbappé vers le Real Madrid et redoute de payer une prime de fidélité conséquente pour un joueur qui pourrait bientôt quitter le club. D'un autre côté, le club parisien sait que le potentiel départ de Mbappé pourrait créer des remous parmi les supporters et avoir des conséquences sur son image et sa réputation.
Il est donc crucial pour les dirigeants du PSG de gérer cette situation avec doigté et tact. Refuser de verser la prime de fidélité pourrait être interprété comme un manque de confiance envers leur joueur clé, mais la payer pourrait s'avérer risqué si Mbappé s'en va finalement rejoindre le Real Madrid.
En attendant, les supporters parisiens s'interrogent et attendent avec anxiété la résolution de ce feuilleton qui anime les discussions sur les réseaux sociaux et dans les médias sportifs. Le temps presse pour le Paris Saint-Germain, car la fenêtre de transfert estivale se referme bientôt, laissant peu de marge de manœuvre pour trouver un remplaçant adéquat en cas de départ de Kylian Mbappé.
Dans tous les cas, cette situation met en lumière les complexités des contrats dans le monde du football moderne et souligne l'importance d'une communication claire et ouverte entre les clubs et leurs joueurs. Pour l'heure, seule l'issue du bras de fer entre le PSG et le Real Madrid pourra nous éclairer sur le destin de l'un des joueurs les plus talentueux de sa génération.