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10 août 2025
AU MAROC, LE BILAN DU SÉISME S'ALOURDIT
Le ministère marocain de l’Intérieur a recensé mardi 2901 morts et 5530 blessés depuis le séisme qui a secoué vendredi certaines provinces et préfectures du royaume, a appris l’APS.
Dakar, 12 sept (APS) – Le ministère marocain de l’Intérieur a recensé mardi 2901 morts et 5530 blessés depuis le séisme qui a secoué vendredi certaines provinces et préfectures du royaume, a appris l’APS.
Selon le bilan actualisé de ce tremblement de terre, ‘’le nombre de morts s’est élevé à 1.643 dans la province d’Al Haouz, tandis qu’aucun nouveau décès n’a été signalé dans les autres provinces et préfectures concernées’’, rapporte l’Agence marocaine de presse.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur indique que les 2.884 personnes décédées ont été enterrées.
Il assure que ‘’les autorités publiques poursuivent leurs efforts pour secourir, évacuer et prendre en charge les blessés et débloquer les routes endommagées suite au séisme, tout en mobilisant l’ensemble des moyens nécessaires afin de gérer les répercussions de cette douloureuse tragédie’’.
VERS L’INDEXATION DE LA PENSION MINIMALE AU SMIG
L’application immédiate de l’indexation de la pension minimale au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) sera proposée très rapidement au conseil d’administration de l’Institution de prévoyance retraites du Sénégal (IPRES)
Louga, 12 sept (APS) – L’application immédiate de l’indexation de la pension minimale au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) sera proposée très rapidement au conseil d’administration de l’Institution de prévoyance retraites du Sénégal (IPRES), a assuré son président, Mamadou Racine Sy, mardi, à Louga (nord).
‘’Nous allons proposer très rapidement au conseil d’administration de l’institution de prendre la décision idoine, pour qu’il soit appliquée immédiatement cette indexation de la pension minimale au SMIC qui a connu une nette progression’’, a-t-il déclaré à la fin d’une réunion d’information avec les retraités de la région de Louga.
Le Sénégal a revalorisé récemment le salaire minimum interprofessionnel garanti et le salaire minimum agricole garanti.
Mamadou Racine Sy a rappelé que les pensions des retraités sont maintenant payés au mois, et non plus chaque trimestre comme c’était le cas par le passé. ‘’C’est donc extrêmement important’’, a-t-il lancé, saluant ‘’l’aboutissement du système d’information qui (…) a beaucoup réduit l’évasion sociale’’.
‘’Le numéro d’immatriculation est commun à l’IPRES et à la Caisse de sécurité sociale, et le paiement se fait de manière concomitante entre la Caisse et l’IPRES’’, a rappelé M. Sy.
Il assure qu’‘’aucune évasion sociale n’est maintenant possible’’, soulignant que l’IPRES réalise une économie d’un milliard de francs CFA par mois grâce à la mise en place de son système d’information.
Mamadou Racine Sy s’est réjoui du fait que ‘’les retraités se disent satisfaits d’avoir pu échanger avec les autorités de l’institution, mais également du fait qu’ils ont salué toutes les mesures qui ont été prises depuis un certain temps par le chef de l’Etat, Macky Sall, qui a fortement appuyé l’IPRES dans la prise en charge de la pension minimale’’.
Il a rappelé que cette décision ‘’historique » du président de la République, Macky Sall, de prendre en charge la pension minimale avait été mise en œuvre par l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, qui ‘’n’avait ménagé aucun effort pour matérialiser cette volonté du chef de l’Etat’’.
MAME BOYE DIAO DÉCHARGÉ DE SES FONCTIONS
Le président de la République a mis fin aux fonctions d’El Hadji Mamadou Diao, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a appris l’APS, mardi, d’une source officielle.
Dakar, 12 sept (APS) – Le président de la République a mis fin aux fonctions d’El Hadji Mamadou Diao, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a appris l’APS, mardi, d’une source officielle.
‘’Par décret numéro 2023-1916 du 12 septembre 2023, le président de la République a mis fin aux fonctions de monsieur El Hadji Mamadou Diao, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations’’, annonce une note parvenue à l’APS.
Maire de Kolda (sud) et membre de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, El Hadji Mamadou Diao, dit Mame Boye Diao, a fait une déclaration de candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024, quelques heures avant son limogeage.
M. Diao est le candidat de la Coalition pour un Sénégal nouveau.
Il avait été nommé directeur général de la CDC en février dernier.
Auparavant, il était le directeur des domaines à la direction générale des impôts et des domaines.
La CDC est un établissement public à statut spécial créé en 2006 dans le cadre de la politique générale du développement économique de l’État. Elle est dotée d’une autonomie financière.
LE VERBE LIBRE OU LE SILENCE », DE FATOU DIOME, UN VIBRANT PLAIDOYER POUR LA LIBERTÉ DES ÉCRIVAINS
L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome, membre de l’Académie royale de Belgique, plaide pour la liberté d’écriture et des écrivains dans son dernier essai intitulé « Le verbe libre ou le silence », paru en août dernier.
Dakar, 11 sept (APS) – L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome, membre de l’Académie royale de Belgique, plaide pour la liberté d’écriture et des écrivains dans son dernier essai intitulé « Le verbe libre ou le silence », paru en août dernier.
Ce livre de 185 pages édité par la maison d’édition française Albin Michel est un cri du cœur, un ras-le-bol de l’auteur envers une certaine attitude qu’elle nomme « la cavalière », ces éditeurs « censeurs, donneurs de directives et de leçons », qui sont certes « bien sûr respectables », mais qui, selon elle, restent « des commerçants ».
La romancière pose ainsi un débat sur la liberté d’écrire ou le silence et revient en large sur le plaisir d’écrire en estimant que l’écriture égale « liberté, plaisir et jubilation ».
Fatou Diome démarre son livre par une ode à l’écriture, délecte ses lecteurs de son plaisir d’écrire la nuit, une complicité avec cette dernière qu’elle partage avec des sommités comme Balzac, Sembène Ousmane ou Shakespeare.
« L’acte d’écrire avait quelque chose d’une libération jubilatoire – On écrit pour aller d’urgence à l’essentiel – J’ai toujours pensé qu’écrire est l’une des façons les moins bêtes de perdre son temps. L’écriture n’est pas l’adversaire, mais le fidèle allié », martèle-t-elle dès le premier chapitre du texte, qui en compte sept.
Au fil des pages, la romancière défend la liberté des auteurs et de l’écriture, en même temps qu’elle met au banc des accusés les éditeurs ou éditrices qui naguère avaient « pour mission d’accompagner une œuvre ».
« Désormais certains (…) mettent la main à la pâte pour plier le roman au goût du jour, oubliant que le métier d’écrire est une aventure solitaire, un engagement de soi, vital et nécessaire », écrit Fatou Diome, ajoutant : « On écrit parce qu’on ne pourrait vivre sans. »
Pour celle dont l’écriture est de l’archéologie et pour qui il faut aller au fond des choses, « le verbe libre, plus de vérité et moins de jeu de dupes ! la fraternité ne rassemble pas ».
Fatou Diome part d’une expérience « traumatisante » vécue avec une éditrice, pour écrire ce livre. Elle raconte cet échange téléphonique dans une quinzaine de pages (pp. 49-62).
« J’ai choisi de m’occuper de toi. J’ai donc récupéré ton dernier manuscrit ; je l’ai même déjà lu (…) J’ai bien compris l’idée du livre, mais tu dois changer certaines choses, il faut que tu resserres… Tu dois enlever ceci… tu dois plutôt ajouter cela… Il doit être comme ceci… Et comme cela… Donc, tu dois … il faut que tu… Il faut que… » écrit Fatou Diome.
Elle rapporte ainsi la conversation téléphonique qu’elle a eue avec cette cavalière qui a interrompu la danse de sa plume et transformé son écriture en un champ de bataille, un lieu d’asphyxie.
Pour l’auteure du roman « Le Ventre de l’Atlantique », publié en 2003 aux éditions Anne Carrière (France), chacune des interventions de la cavalière sur son livre gâchait plusieurs nuits d’écriture. Pour la première fois, elle a pensé à arrêter d’écrire, « du moins de publier », précise-t-elle.
Révoltée contre ces bâtisseurs de cloisons
La romancière franco-sénégalaise n’en a pas seulement que contre ces éditeurs « cavalières censeurs ». Elle dénonce aussi cet acharnement de ces bâtisseurs de cloisons à tenir les écrivains dans une cage, s’opposant ainsi à ce qu’est fondamentalement la littérature, « un entrelacs de bras de mer qui naissent tous du même océan de l’existence humaine et convergent vers lui pareillement ».
Elle estime que la littérature n’est ni africaine, encore moins francophone ou féminine. « La littérature se soucie vraiment de l’ensemble du genre humain, toute barrière séparant l’humain de son frère n’est qu’une hérésie contre le projet littéraire lui-même », fait-elle valoir.
Selon Fatou Diome, ces bâtisseurs de cloisons ne font pas du tort qu’aux écrivains, ils rétrécissent également l’horizon des lecteurs en segmentant les œuvres proposées.
Elle s’élève contre ces « propos scandaleux » proférés à son encontre, notamment cette analyse de ce brillantissime homme de lettres, un polyglotte, sur son livre « Inassouvies, nos vies » (2008), qui lui demande de faire « des livres moins complexes, moins philosophiques et poétiques, de plus joyeux, enfin un livre africain ».
« Il faut que vous nous écriviez de petites histoires sympathiques qui donnent envie de voyager en Afrique, ça intéressera plus le public. Et puis, vous avez un vrai talent de conteuse, faites-nous des œuvres typiquement africaines… » rapporte Fatou Diome (page 83).
Elle estime que la littérature africaine ne sera adulte que lorsque les éditeurs, les critiques, les lecteurs et les professeurs ne chercheront plus la confirmation de clichés caducs dans les textes et se contenteront d’aller vers leurs livres simplement en quête d’une littérature de qualité.
« Pourquoi un artiste européen aurait-il le droit de s’intéresser au monde entier et ses collègues africains, eux, seraient priés de rester cloîtrés dans les limites géographiques et thématiques de leur continent ? » s’interroge l’écrivaine.
Dans l’essai « Le verbe libre ou le silence » où Fatou Diome assène ses vérités légitimes, le repérage des intertextes donne plus de sens et rallie à sa cause une longue liste d’écrivains remarquables et à qui elle rend hommage. Ainsi de Gabriel Garcia Màrquez, John Steinbeck, Daniel Keyes, le sage Cheikh Hamidou Kane, Sembène Ousmane qui « tronque son rendez-vous galant pour l’écriture », ou encore Léopol Sédar Senghor, Cheikh Anta Diop.
Comme dans son roman « Le Ventre de l’Atlantique », dans ce nouvel essai, les mots sont entre flux et reflux, au rythme des vagues et des rames dans l’Atlantique qu’est la littérature.
Fatou Diome se demande ainsi si la littérature ne court pas à sa perte, parce que beaucoup d’éditeurs n’écoutent plus que le marché.
L’INDÉCHIFFRABLE KARIM WADE
L'exilé de Doha maintient le suspense quant à sa participation à la présidentielle. Son entourage adopte un mutisme calculé, cultivant le mystère autour de ses intentions et créant ainsi une pression psychologique sourde sur le camp présidentiel
Le magazine Jeune Afrique offre, dans un article publié 9 septembre 2023, une analyse éclairante des intentions encore incertaines de Karim Wade, à l'approche de l'élection présidentielle de 2024. Basé sur les informations fournies par l'entourage de Wade et en décodant les stratégies possibles de l'ancien ministre, le journaliste met en évidence les calculs souterrains en cours au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS.
Karim Wade, désigné comme une "figure majeure de l'opposition sénégalaise", maintient le suspense quant à sa participation directe à l'élection présidentielle. Son entourage adopte un mutisme calculé, cultivant le mystère autour de ses intentions et créant ainsi une pression psychologique sourde sur le camp présidentiel. Malgré son exil et sa stratégie d'ombre, Wade conserve une influence réelle et son nom reste "plus attendu que jamais" par l'opinion, témoignant d’un certain capital politique de sa part.
L'article révèle également des éléments sur la situation actuelle du PDS. Le parti est qualifié de troisième force historique du pays et son mutisme, notamment de sa formation de communication, témoigne d'une stratégie de verrouillage médiatique orchestrée. Alors que la campagne des parrainages approche, le silence du PDS contraste avec l'attente suscitée par sa parole, révélant des luttes internes souterraines pour déterminer la ligne à tenir. Gardien de la grande figure tutélaire d'Abdoulaye Wade, le PDS demeure une entité centrale du jeu politique national.
Bien que l'article n'ait pas cité directement Abdoulaye Wade, il souligne des indices évocateurs sur l'influence persistante de l'ancien président au sein du PDS. La décision finale concernant la candidature de Karim Wade, considéré comme le dauphin naturel du pape du Sopi, sera prise en tenant compte des équilibres soigneusement établis par ce dernier. Malgré son absence médiatique, l'héritage politique du "père de la nation" libérale continue d'influencer les mouvances du PDS par personne interposée.
Jeune Afrique indique que le statut juridique de condamné gracié de Karim complexifie sa course à l'élection, ajoutant aux interrogations stratégiques de son parti. L'article est opportunément publié à l'aube de la procédure des parrainages citoyens, qui éclairera davantage la situation politique dans le pays.
MAME BOYE DIAO CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE
Le maire de Kolda, membre de l’APR, a annoncé mardi à Dakar sa candidature au scrutin de février 2024 sous la bannière de la coalition pour un Sénégal nouveau
Le maire de la ville de Kolda (sud du Sénégal), membre de l’Alliance pour la République (APR, mouvance présidentielle) El Hadji Mouhamadou Diao dit Mame Boye Diao, a annoncé mardi à Dakar sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 sous la bannière de la coalition pour un Sénégal nouveau.
»Laissons à chaque Sénégalais qui en a le droit doit de présenter sa candidature, laissons le peuple-roi décider de qui va présider aux destinés du Sénégal et au nom de tout cela, j’accepte votre invite pour porter le flambeau du Sénégal nouveau à l’élection présidentielle du 25 février 2024 », a dit M. Diao qui faisait sa déclaration de candidature en présence de ses collaborateurs et plusieurs de ses militants et sympathisants.
Le directeur de la caisse de dépôts et de consignations (CDC) s’est engagé à se battre pour apporter des réponses au désespoir des jeunes qui prennent les pirogues au péril de leur vie pour chercher une vie meilleure ailleurs.
Mame Boye Diao dit vouloir construire »un nouveau Sénégal » avec les agriculteurs, les pêcheurs , les éleveurs et l’ensemble des secteurs qui rythment la vie économique sénégalaise.
»Nous devons promouvoir le développement de l’agriculture et renforcer la recherche en mettant en privilégiant le peuple fragile », a-t-il-dit.
Mame Boye Diao affirme encore vouloir créer un Sénégal qui compte sur lui-même, sur les élites, sur sa jeunesse, qui agit par lui-même et qui récolte les bénéfices des ses politiques sans dépendre des puissances étrangères.
Il a souligné la nécessité d’humaniser l’économie sénégalaise, de réconcilier le peuple et d’œuvrer pour la paix et la sécurité du Sénégal.
Le maire de Kolda a souligné également la nécessité de moderniser la justice et l’administration qui, estime t-il, doivent être »des catalyseurs de développement ».
Il a invité les acteurs politiques à éviter la violence dans les discours et à mettre en avant des débats et les programmes afin d’impulser le développement socio-économique du Sénégal
Mame Boye Diao dit être »reconnaissant » envers Macky Sall à qui il a rendu hommage pour »sa confiance » et ses nombreuses réalisations en tant que chef de l’Etat du Sénégal depuis 2012.
LE FOUTA, UN TITRE FONCIER À CONQUÉRIR
La possible candidature de Abdoulaye Daouda Diallo chamboulerait tout et ferait du Fouta, un électorat éparpillé
Avec le renoncement de Macky Sall à une troisième candidature, son titre foncier, le Fouta, est remis en jeu. Un titre qui tombera facilement dans les mains de Amadou Ba qui a été désigné candidat à la succession de Macky Sall. Mais la possible candidature de Abdoulaye Daouda Diallo chamboulerait tout et ferait du Fouta, un électorat éparpillé. Si la candidature du coordonnateur de l’Apr Podor se confirme, il faudra attendre le 25 février 2024 et les élections qui suivront pour voir qui de Amadou Ba ou Abdoulaye Daouda Diallo aura la mainmise sur l’électorat du Fouta.
Les responsables et militants de l’Apr du département de Podor, favorables à Abdoulaye Daouda Diallo, n’ont pas caché leur frustration après la désignation de Amadou Ba comme candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar. Abdoulaye Daouda Diallo et Amadou Ba ont vu leur candidature soutenue par des responsables de l’Apr des trois départements du Fouta (Podor, Matam et Kanel). Des responsables qui se sont identifiés favorables à l’un ou à l’autre camp et d’autres dans l’anonymat, qui durant les douze ans de régime de Macky Sall ont contribué à faire du Fouta, un terrain conquis pour Benno bokk yaakaar et son président. Depuis samedi, la candidature de Amadou Ba étant officielle, celle de Abdoulaye Daouda Diallo (qui avait montré ses ambitions présidentielles depuis la renonciation de Macky Sall à une troisième candidature) n’est pas encore effective. Et les responsables et militants qui lui sont favorables, malgré leur frustration, disent «être à l’écoute de ADD». Si ce dernier se déclare candidat à l’élection présidentielle de 2024, il fera face à Amadou Ba pour la récupération du titre foncier de Macky Sall depuis 12 ans, le Fouta.
Lors des élections municipales et législatives de 2022, le département de Podor a révélé la suprématie du coordonnateur départemental de l’Apr Podor avec l’élection de 17 maires sur les 22 favorables à Abdoulaye Daouda Diallo, ajoutés aux députés élus sur la liste départementale. Et ce sont ces maires, députés et les autres responsables politiques qui ont fait la promotion du choix de Abdoulaye Daouda Diallo comme candidat de Benno. Les élections de 2022 ont montré que l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental a dans sa main l’électorat du département de Podor mais son frère de parti, Cheikh Oumar Anne, qui compte bien des militants et sympathisants, soutient la candidature de Amadou Ba. Cela va considérablement réduire l’hégémonie de Abdoulaye Daouda Diallo dans le département de Podor.
Dans le département de Matam où Farba Ngom règne en maître, l’argument du respect de la décision du président de la coalition présidentielle sera en faveur de Amadou Ba. Car dans ce département qui compte 10 communes, plusieurs maires ont commencé à se prononcer en faveur de la décision du Président Macky Sall de porter la candidature de son Premier ministre.
Dans le département de Kanel, sauf changement de dernière minute, Abdoulaye Daouda Diallo aurait un soutien de taille, celui de Harouna Dia, l’un des financiers de la campagne de Macky Sall en 2012. Comme à Podor, le département de Kanel sera divisé entre les deux candidats issus de la mouvance présidentielle.
AMADOU BA FACE AU CHANTIER DE SA VIE
Ses proches sont contents à l’annonce du choix de Macky Sall de lui confier les clés de l’avenir de la coalition BBY. Mais le Premier ministre sait qu’il devra mouiller le maillot s’il veut assurer la continuité du pouvoir
Ses proches sont contents à l’annonce du choix de Macky de lui confier les clés de l’avenir de la Coalition BBY. Mais Amadou Ba sait qu’il devra mouiller le maillot s’il veut assurer la continuité du pouvoir. En effet, il devra affronter Khalifa Sall et Karim Wade que son mentor a évités durant deux mandats. Il va certainement le faire avec des troupes en ordre dispersé. Tout cela, avec un bilan de Macky Sall à assumer totalement. Amadou Ba est devant le chantier de sa vie.
«Fonctionnaire milliar-daire», «le Bazoum du Sénégal» ou «l’incarnation de la France-Afrique» ! Ces slogans lancés par des internautes avec un trop-plein de débit, ne vont pas gêner outre mesure le candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Amadou Ba, pièce maîtresse et comptable du régime de Macky Sall, ne va certainement pas se garder de rappeler à ses concurrents la moyenne de croissance économique réalisée depuis 10 ans dont il est le grand artisan. Seulement, le bilan de Macky Sall n’est pas totalement rose. Comment assumer l’entièreté du legs tout en évitant le débit immatériel des 12 ans du régime ? Ce sera le plus grand défi de Amadou Ba.
En effet, le passage de Macky Sall à la tête de l’Etat a permis de redessiner le visage du Sénégal. Ses réalisations physiques innombrables contrastent avec les nombreux ratés dans la gouvernance. Auxquels s’ajoutent les démêlés judiciaires des adversaires politiques. Même si tout Sénégalais doit répondre de ses actes devant la Justice, le fait que des opposants présentés comme de probables candidats à la succession de Macky soient écartés de joutes électorales, a contribué à placer aux yeux de l’opinion, le régime dans le lot des gouvernements qui utilisent la Justice pour conserver le pouvoir. Et dans cette logique, Macky Sall, qui a pu éviter d’affronter Khalifa Sall ou Karim Wade, n’a pas fait un cadeau à son candidat en réhabilitant ces derniers. Quand il occupait les postes de ministre des Finances et des Affaires étrangères, Amadou Ba semblait éloigné des querelles politiciennes. Mais étant le Premier ministre du gouvernement de «combat» qui a emprisonné Ousmane Sonko, il est désormais lié à cette affaire.
Quelles sont les chances de Amadou Ba face à Khalifa Sall et Karim Wade dans un contexte de tension sur le plan économique et de forte contestation politique ? En tout état de cause, devant cette bataille qui s’annonce épique, l’ancien argentier du pays devra, à défaut d’élargir sa coalition, la conserver intacte pour préserver ses chances. Ce qui s’annnonce comme un autre souci. En effet, Aly Ngouille Ndiaye ne semble pas être dans les dispositions de se ranger derrière le choix de Macky. Sa démission du gouvernement de Amadou Ba en dit long sur ses intentions. Abdoulaye Daouda Diallo, moins incisif que l’ancien ministre de l’Agriculture, fait encore dans le clair-obscur. Il n’a toujours pas montré un signe d’approbation. Une rencontre serait prévue aujourd’hui avec Macky Sall pour le convaincre de rentrer dans les rangs.
Outre ces équations, Amadou Ba, qui est le seul membre de la coalition à avoir gagné à Dakar, devra réitérer cette performance au niveau national pour conserver le pouvoir. En effet, depuis 2019, Bby ne cesse de perdre du terrain. Aux dernières élections locales, le pouvoir avait expliqué la perte de certaines grandes villes comme la conséquence des divisions de ses membres. Après l’union sacrée décrétée derrière Mimi Touré pour les Législatives, l’opposition a failli réussir une cohabitation. Jamais dans l’histoire politique du Sénégal, l’opposition n’a obtenu un si grand nombre de sièges.
Cette dynamique qui s’est enclenchée depuis les Locales va-t-elle s’estomper avec Amadou Ba ? En tout cas, il a intérêt s’il veut assurer la continuité du pouvoir.
Toutefois, parmi ses chances de victoire, outre l’emprisonnement et la mise à l’écart de l’opposant le plus incisif, Ousmane Sonko, il y a surtout la césure advenue dans les rangs de ladite opposition, qui va devoir affronter Amadou Ba en rangs dispersés, avec des gens revendiquant la ligne de Ousmane Sonko, contre des militants de Taxawu, dirigés par Khalifa Sall, et ce qui reste des Libéraux qui croient encore en l’étoile de Karim Wade. Face à cela, si Amadou Ba ne gagne pas au premier tour d’une élection, il serait le dernier des tocards de ne pas se placer à un éventuel second tour !
MACKY SALL PROPOSE LE POSTE DE PREMIER MINISTRE À ABDOULAYE DAOUDA DIALLO
Abdoulaye Daouda Diallo semble maintenir sa position de se présenter à l'élection présidentielle de 2024 et pourrait bientôt démissionner de la présidence du CESE
Selon des sources de "L'As", le président sénégalais Macky Sall a tenté de réparer les dissensions au sein de son parti en offrant le poste de Premier ministre à Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Les deux hommes ont eu un déjeuner au Palais présidentiel le lundi 11 septembre 2023, où Macky Sall a tenté de convaincre Diallo de renoncer à sa candidature à la présientielle.
Malgré les arguments avancés par le président, Abdoulaye Daouda Diallo aurait décliné poliment l'offre, prétextant qu'il devait consulter ses proches. Depuis samedi, Diallo multiplie les rencontres avec des personnalités politiques, dont Aly Ngouille Ndiaye, Harouna Dia et Boun Abdallah Dionne, ce dernier exprimant également sa déception. Abdoulaye Daouda Diallo semble maintenir sa position de se présenter à l'élection présidentielle de 2024 et pourrait bientôt démissionner de la présidence du CESE.
Cette proposition de Macky Sall intervient après les tensions suscitées par la désignation d'Amadou Ba comme candidat du parti Benno Bokk Yaakaar, auquel le président cherche à apporter une solution pour limiter les divisions. En offrant le poste de Premier ministre à Diallo, Macky Sall espérait rétablir un consensus au sein de son parti et maintenir une certaine cohésion en vue de la prochaine élection présidentielle.
PROPOS CONTROVERSÉS D'UN RESPONSABLE POLITIQUE DE DROITE SUR LA COLONISATION FRANÇAISE
Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs du parti Les Républicains (LR), a suscité la polémique en déclarant que la colonisation française en Afrique avait connu à la fois des "heures noires" et des "heures qui ont été belles"
Dans un entretien radio ce mardi 12 septembre 2023, Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs du parti de droite Les Républicains (LR), a suscité la polémique en déclarant que la colonisation française en Afrique avait connu à la fois des "heures noires" et des "heures qui ont été belles".
Critiquant la "repentance perpétuelle" qui, selon lui, affaiblit la France, il a lié cette attitude à l'échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron, soulignant les récents putschs au Mali, au Burkina Faso et au Niger où une "forme de haine anti-française s'est exprimée".
Bruno Retailleau a affirmé que lors de ses visites en Afrique, il entendait plutôt le souhait d'une France forte et assumant son passé colonial sans repentance. Il a critiqué le président Macron pour sa tendance à exprimer des regrets et à attiser la haine de soi et le mépris des autres lors de ses déplacements dans ces pays.
Ces déclarations interviennent alors que la classe politique française débat vivement d'un projet de loi sur l'immigration, qui vise à durcir les règles d'expulsion tout en améliorant l'intégration.
Ce projet de loi prévoit également la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en pénurie, une mesure vivement contestée par la droite et l'extrême droite, qui dénoncent un effet d'appel d'air pour l'immigration irrégulière.
Le débat sur la colonisation et l'immigration agite donc la scène politique française, avec des prises de position divergentes et des tensions croissantes entre les différents partis.