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13 août 2025
LE VERBE LIBRE OU LE SILENCE », DE FATOU DIOME, UN VIBRANT PLAIDOYER POUR LA LIBERTÉ DES ÉCRIVAINS
L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome, membre de l’Académie royale de Belgique, plaide pour la liberté d’écriture et des écrivains dans son dernier essai intitulé « Le verbe libre ou le silence », paru en août dernier.
Dakar, 11 sept (APS) – L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome, membre de l’Académie royale de Belgique, plaide pour la liberté d’écriture et des écrivains dans son dernier essai intitulé « Le verbe libre ou le silence », paru en août dernier.
Ce livre de 185 pages édité par la maison d’édition française Albin Michel est un cri du cœur, un ras-le-bol de l’auteur envers une certaine attitude qu’elle nomme « la cavalière », ces éditeurs « censeurs, donneurs de directives et de leçons », qui sont certes « bien sûr respectables », mais qui, selon elle, restent « des commerçants ».
La romancière pose ainsi un débat sur la liberté d’écrire ou le silence et revient en large sur le plaisir d’écrire en estimant que l’écriture égale « liberté, plaisir et jubilation ».
Fatou Diome démarre son livre par une ode à l’écriture, délecte ses lecteurs de son plaisir d’écrire la nuit, une complicité avec cette dernière qu’elle partage avec des sommités comme Balzac, Sembène Ousmane ou Shakespeare.
« L’acte d’écrire avait quelque chose d’une libération jubilatoire – On écrit pour aller d’urgence à l’essentiel – J’ai toujours pensé qu’écrire est l’une des façons les moins bêtes de perdre son temps. L’écriture n’est pas l’adversaire, mais le fidèle allié », martèle-t-elle dès le premier chapitre du texte, qui en compte sept.
Au fil des pages, la romancière défend la liberté des auteurs et de l’écriture, en même temps qu’elle met au banc des accusés les éditeurs ou éditrices qui naguère avaient « pour mission d’accompagner une œuvre ».
« Désormais certains (…) mettent la main à la pâte pour plier le roman au goût du jour, oubliant que le métier d’écrire est une aventure solitaire, un engagement de soi, vital et nécessaire », écrit Fatou Diome, ajoutant : « On écrit parce qu’on ne pourrait vivre sans. »
Pour celle dont l’écriture est de l’archéologie et pour qui il faut aller au fond des choses, « le verbe libre, plus de vérité et moins de jeu de dupes ! la fraternité ne rassemble pas ».
Fatou Diome part d’une expérience « traumatisante » vécue avec une éditrice, pour écrire ce livre. Elle raconte cet échange téléphonique dans une quinzaine de pages (pp. 49-62).
« J’ai choisi de m’occuper de toi. J’ai donc récupéré ton dernier manuscrit ; je l’ai même déjà lu (…) J’ai bien compris l’idée du livre, mais tu dois changer certaines choses, il faut que tu resserres… Tu dois enlever ceci… tu dois plutôt ajouter cela… Il doit être comme ceci… Et comme cela… Donc, tu dois … il faut que tu… Il faut que… » écrit Fatou Diome.
Elle rapporte ainsi la conversation téléphonique qu’elle a eue avec cette cavalière qui a interrompu la danse de sa plume et transformé son écriture en un champ de bataille, un lieu d’asphyxie.
Pour l’auteure du roman « Le Ventre de l’Atlantique », publié en 2003 aux éditions Anne Carrière (France), chacune des interventions de la cavalière sur son livre gâchait plusieurs nuits d’écriture. Pour la première fois, elle a pensé à arrêter d’écrire, « du moins de publier », précise-t-elle.
Révoltée contre ces bâtisseurs de cloisons
La romancière franco-sénégalaise n’en a pas seulement que contre ces éditeurs « cavalières censeurs ». Elle dénonce aussi cet acharnement de ces bâtisseurs de cloisons à tenir les écrivains dans une cage, s’opposant ainsi à ce qu’est fondamentalement la littérature, « un entrelacs de bras de mer qui naissent tous du même océan de l’existence humaine et convergent vers lui pareillement ».
Elle estime que la littérature n’est ni africaine, encore moins francophone ou féminine. « La littérature se soucie vraiment de l’ensemble du genre humain, toute barrière séparant l’humain de son frère n’est qu’une hérésie contre le projet littéraire lui-même », fait-elle valoir.
Selon Fatou Diome, ces bâtisseurs de cloisons ne font pas du tort qu’aux écrivains, ils rétrécissent également l’horizon des lecteurs en segmentant les œuvres proposées.
Elle s’élève contre ces « propos scandaleux » proférés à son encontre, notamment cette analyse de ce brillantissime homme de lettres, un polyglotte, sur son livre « Inassouvies, nos vies » (2008), qui lui demande de faire « des livres moins complexes, moins philosophiques et poétiques, de plus joyeux, enfin un livre africain ».
« Il faut que vous nous écriviez de petites histoires sympathiques qui donnent envie de voyager en Afrique, ça intéressera plus le public. Et puis, vous avez un vrai talent de conteuse, faites-nous des œuvres typiquement africaines… » rapporte Fatou Diome (page 83).
Elle estime que la littérature africaine ne sera adulte que lorsque les éditeurs, les critiques, les lecteurs et les professeurs ne chercheront plus la confirmation de clichés caducs dans les textes et se contenteront d’aller vers leurs livres simplement en quête d’une littérature de qualité.
« Pourquoi un artiste européen aurait-il le droit de s’intéresser au monde entier et ses collègues africains, eux, seraient priés de rester cloîtrés dans les limites géographiques et thématiques de leur continent ? » s’interroge l’écrivaine.
Dans l’essai « Le verbe libre ou le silence » où Fatou Diome assène ses vérités légitimes, le repérage des intertextes donne plus de sens et rallie à sa cause une longue liste d’écrivains remarquables et à qui elle rend hommage. Ainsi de Gabriel Garcia Màrquez, John Steinbeck, Daniel Keyes, le sage Cheikh Hamidou Kane, Sembène Ousmane qui « tronque son rendez-vous galant pour l’écriture », ou encore Léopol Sédar Senghor, Cheikh Anta Diop.
Comme dans son roman « Le Ventre de l’Atlantique », dans ce nouvel essai, les mots sont entre flux et reflux, au rythme des vagues et des rames dans l’Atlantique qu’est la littérature.
Fatou Diome se demande ainsi si la littérature ne court pas à sa perte, parce que beaucoup d’éditeurs n’écoutent plus que le marché.
L’INDÉCHIFFRABLE KARIM WADE
L'exilé de Doha maintient le suspense quant à sa participation à la présidentielle. Son entourage adopte un mutisme calculé, cultivant le mystère autour de ses intentions et créant ainsi une pression psychologique sourde sur le camp présidentiel
Le magazine Jeune Afrique offre, dans un article publié 9 septembre 2023, une analyse éclairante des intentions encore incertaines de Karim Wade, à l'approche de l'élection présidentielle de 2024. Basé sur les informations fournies par l'entourage de Wade et en décodant les stratégies possibles de l'ancien ministre, le journaliste met en évidence les calculs souterrains en cours au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS.
Karim Wade, désigné comme une "figure majeure de l'opposition sénégalaise", maintient le suspense quant à sa participation directe à l'élection présidentielle. Son entourage adopte un mutisme calculé, cultivant le mystère autour de ses intentions et créant ainsi une pression psychologique sourde sur le camp présidentiel. Malgré son exil et sa stratégie d'ombre, Wade conserve une influence réelle et son nom reste "plus attendu que jamais" par l'opinion, témoignant d’un certain capital politique de sa part.
L'article révèle également des éléments sur la situation actuelle du PDS. Le parti est qualifié de troisième force historique du pays et son mutisme, notamment de sa formation de communication, témoigne d'une stratégie de verrouillage médiatique orchestrée. Alors que la campagne des parrainages approche, le silence du PDS contraste avec l'attente suscitée par sa parole, révélant des luttes internes souterraines pour déterminer la ligne à tenir. Gardien de la grande figure tutélaire d'Abdoulaye Wade, le PDS demeure une entité centrale du jeu politique national.
Bien que l'article n'ait pas cité directement Abdoulaye Wade, il souligne des indices évocateurs sur l'influence persistante de l'ancien président au sein du PDS. La décision finale concernant la candidature de Karim Wade, considéré comme le dauphin naturel du pape du Sopi, sera prise en tenant compte des équilibres soigneusement établis par ce dernier. Malgré son absence médiatique, l'héritage politique du "père de la nation" libérale continue d'influencer les mouvances du PDS par personne interposée.
Jeune Afrique indique que le statut juridique de condamné gracié de Karim complexifie sa course à l'élection, ajoutant aux interrogations stratégiques de son parti. L'article est opportunément publié à l'aube de la procédure des parrainages citoyens, qui éclairera davantage la situation politique dans le pays.
MAME BOYE DIAO CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE
Le maire de Kolda, membre de l’APR, a annoncé mardi à Dakar sa candidature au scrutin de février 2024 sous la bannière de la coalition pour un Sénégal nouveau
Le maire de la ville de Kolda (sud du Sénégal), membre de l’Alliance pour la République (APR, mouvance présidentielle) El Hadji Mouhamadou Diao dit Mame Boye Diao, a annoncé mardi à Dakar sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 sous la bannière de la coalition pour un Sénégal nouveau.
»Laissons à chaque Sénégalais qui en a le droit doit de présenter sa candidature, laissons le peuple-roi décider de qui va présider aux destinés du Sénégal et au nom de tout cela, j’accepte votre invite pour porter le flambeau du Sénégal nouveau à l’élection présidentielle du 25 février 2024 », a dit M. Diao qui faisait sa déclaration de candidature en présence de ses collaborateurs et plusieurs de ses militants et sympathisants.
Le directeur de la caisse de dépôts et de consignations (CDC) s’est engagé à se battre pour apporter des réponses au désespoir des jeunes qui prennent les pirogues au péril de leur vie pour chercher une vie meilleure ailleurs.
Mame Boye Diao dit vouloir construire »un nouveau Sénégal » avec les agriculteurs, les pêcheurs , les éleveurs et l’ensemble des secteurs qui rythment la vie économique sénégalaise.
»Nous devons promouvoir le développement de l’agriculture et renforcer la recherche en mettant en privilégiant le peuple fragile », a-t-il-dit.
Mame Boye Diao affirme encore vouloir créer un Sénégal qui compte sur lui-même, sur les élites, sur sa jeunesse, qui agit par lui-même et qui récolte les bénéfices des ses politiques sans dépendre des puissances étrangères.
Il a souligné la nécessité d’humaniser l’économie sénégalaise, de réconcilier le peuple et d’œuvrer pour la paix et la sécurité du Sénégal.
Le maire de Kolda a souligné également la nécessité de moderniser la justice et l’administration qui, estime t-il, doivent être »des catalyseurs de développement ».
Il a invité les acteurs politiques à éviter la violence dans les discours et à mettre en avant des débats et les programmes afin d’impulser le développement socio-économique du Sénégal
Mame Boye Diao dit être »reconnaissant » envers Macky Sall à qui il a rendu hommage pour »sa confiance » et ses nombreuses réalisations en tant que chef de l’Etat du Sénégal depuis 2012.
LE FOUTA, UN TITRE FONCIER À CONQUÉRIR
La possible candidature de Abdoulaye Daouda Diallo chamboulerait tout et ferait du Fouta, un électorat éparpillé
Avec le renoncement de Macky Sall à une troisième candidature, son titre foncier, le Fouta, est remis en jeu. Un titre qui tombera facilement dans les mains de Amadou Ba qui a été désigné candidat à la succession de Macky Sall. Mais la possible candidature de Abdoulaye Daouda Diallo chamboulerait tout et ferait du Fouta, un électorat éparpillé. Si la candidature du coordonnateur de l’Apr Podor se confirme, il faudra attendre le 25 février 2024 et les élections qui suivront pour voir qui de Amadou Ba ou Abdoulaye Daouda Diallo aura la mainmise sur l’électorat du Fouta.
Les responsables et militants de l’Apr du département de Podor, favorables à Abdoulaye Daouda Diallo, n’ont pas caché leur frustration après la désignation de Amadou Ba comme candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar. Abdoulaye Daouda Diallo et Amadou Ba ont vu leur candidature soutenue par des responsables de l’Apr des trois départements du Fouta (Podor, Matam et Kanel). Des responsables qui se sont identifiés favorables à l’un ou à l’autre camp et d’autres dans l’anonymat, qui durant les douze ans de régime de Macky Sall ont contribué à faire du Fouta, un terrain conquis pour Benno bokk yaakaar et son président. Depuis samedi, la candidature de Amadou Ba étant officielle, celle de Abdoulaye Daouda Diallo (qui avait montré ses ambitions présidentielles depuis la renonciation de Macky Sall à une troisième candidature) n’est pas encore effective. Et les responsables et militants qui lui sont favorables, malgré leur frustration, disent «être à l’écoute de ADD». Si ce dernier se déclare candidat à l’élection présidentielle de 2024, il fera face à Amadou Ba pour la récupération du titre foncier de Macky Sall depuis 12 ans, le Fouta.
Lors des élections municipales et législatives de 2022, le département de Podor a révélé la suprématie du coordonnateur départemental de l’Apr Podor avec l’élection de 17 maires sur les 22 favorables à Abdoulaye Daouda Diallo, ajoutés aux députés élus sur la liste départementale. Et ce sont ces maires, députés et les autres responsables politiques qui ont fait la promotion du choix de Abdoulaye Daouda Diallo comme candidat de Benno. Les élections de 2022 ont montré que l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental a dans sa main l’électorat du département de Podor mais son frère de parti, Cheikh Oumar Anne, qui compte bien des militants et sympathisants, soutient la candidature de Amadou Ba. Cela va considérablement réduire l’hégémonie de Abdoulaye Daouda Diallo dans le département de Podor.
Dans le département de Matam où Farba Ngom règne en maître, l’argument du respect de la décision du président de la coalition présidentielle sera en faveur de Amadou Ba. Car dans ce département qui compte 10 communes, plusieurs maires ont commencé à se prononcer en faveur de la décision du Président Macky Sall de porter la candidature de son Premier ministre.
Dans le département de Kanel, sauf changement de dernière minute, Abdoulaye Daouda Diallo aurait un soutien de taille, celui de Harouna Dia, l’un des financiers de la campagne de Macky Sall en 2012. Comme à Podor, le département de Kanel sera divisé entre les deux candidats issus de la mouvance présidentielle.
AMADOU BA FACE AU CHANTIER DE SA VIE
Ses proches sont contents à l’annonce du choix de Macky Sall de lui confier les clés de l’avenir de la coalition BBY. Mais le Premier ministre sait qu’il devra mouiller le maillot s’il veut assurer la continuité du pouvoir
Ses proches sont contents à l’annonce du choix de Macky de lui confier les clés de l’avenir de la Coalition BBY. Mais Amadou Ba sait qu’il devra mouiller le maillot s’il veut assurer la continuité du pouvoir. En effet, il devra affronter Khalifa Sall et Karim Wade que son mentor a évités durant deux mandats. Il va certainement le faire avec des troupes en ordre dispersé. Tout cela, avec un bilan de Macky Sall à assumer totalement. Amadou Ba est devant le chantier de sa vie.
«Fonctionnaire milliar-daire», «le Bazoum du Sénégal» ou «l’incarnation de la France-Afrique» ! Ces slogans lancés par des internautes avec un trop-plein de débit, ne vont pas gêner outre mesure le candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Amadou Ba, pièce maîtresse et comptable du régime de Macky Sall, ne va certainement pas se garder de rappeler à ses concurrents la moyenne de croissance économique réalisée depuis 10 ans dont il est le grand artisan. Seulement, le bilan de Macky Sall n’est pas totalement rose. Comment assumer l’entièreté du legs tout en évitant le débit immatériel des 12 ans du régime ? Ce sera le plus grand défi de Amadou Ba.
En effet, le passage de Macky Sall à la tête de l’Etat a permis de redessiner le visage du Sénégal. Ses réalisations physiques innombrables contrastent avec les nombreux ratés dans la gouvernance. Auxquels s’ajoutent les démêlés judiciaires des adversaires politiques. Même si tout Sénégalais doit répondre de ses actes devant la Justice, le fait que des opposants présentés comme de probables candidats à la succession de Macky soient écartés de joutes électorales, a contribué à placer aux yeux de l’opinion, le régime dans le lot des gouvernements qui utilisent la Justice pour conserver le pouvoir. Et dans cette logique, Macky Sall, qui a pu éviter d’affronter Khalifa Sall ou Karim Wade, n’a pas fait un cadeau à son candidat en réhabilitant ces derniers. Quand il occupait les postes de ministre des Finances et des Affaires étrangères, Amadou Ba semblait éloigné des querelles politiciennes. Mais étant le Premier ministre du gouvernement de «combat» qui a emprisonné Ousmane Sonko, il est désormais lié à cette affaire.
Quelles sont les chances de Amadou Ba face à Khalifa Sall et Karim Wade dans un contexte de tension sur le plan économique et de forte contestation politique ? En tout état de cause, devant cette bataille qui s’annonce épique, l’ancien argentier du pays devra, à défaut d’élargir sa coalition, la conserver intacte pour préserver ses chances. Ce qui s’annnonce comme un autre souci. En effet, Aly Ngouille Ndiaye ne semble pas être dans les dispositions de se ranger derrière le choix de Macky. Sa démission du gouvernement de Amadou Ba en dit long sur ses intentions. Abdoulaye Daouda Diallo, moins incisif que l’ancien ministre de l’Agriculture, fait encore dans le clair-obscur. Il n’a toujours pas montré un signe d’approbation. Une rencontre serait prévue aujourd’hui avec Macky Sall pour le convaincre de rentrer dans les rangs.
Outre ces équations, Amadou Ba, qui est le seul membre de la coalition à avoir gagné à Dakar, devra réitérer cette performance au niveau national pour conserver le pouvoir. En effet, depuis 2019, Bby ne cesse de perdre du terrain. Aux dernières élections locales, le pouvoir avait expliqué la perte de certaines grandes villes comme la conséquence des divisions de ses membres. Après l’union sacrée décrétée derrière Mimi Touré pour les Législatives, l’opposition a failli réussir une cohabitation. Jamais dans l’histoire politique du Sénégal, l’opposition n’a obtenu un si grand nombre de sièges.
Cette dynamique qui s’est enclenchée depuis les Locales va-t-elle s’estomper avec Amadou Ba ? En tout cas, il a intérêt s’il veut assurer la continuité du pouvoir.
Toutefois, parmi ses chances de victoire, outre l’emprisonnement et la mise à l’écart de l’opposant le plus incisif, Ousmane Sonko, il y a surtout la césure advenue dans les rangs de ladite opposition, qui va devoir affronter Amadou Ba en rangs dispersés, avec des gens revendiquant la ligne de Ousmane Sonko, contre des militants de Taxawu, dirigés par Khalifa Sall, et ce qui reste des Libéraux qui croient encore en l’étoile de Karim Wade. Face à cela, si Amadou Ba ne gagne pas au premier tour d’une élection, il serait le dernier des tocards de ne pas se placer à un éventuel second tour !
MACKY SALL PROPOSE LE POSTE DE PREMIER MINISTRE À ABDOULAYE DAOUDA DIALLO
Abdoulaye Daouda Diallo semble maintenir sa position de se présenter à l'élection présidentielle de 2024 et pourrait bientôt démissionner de la présidence du CESE
Selon des sources de "L'As", le président sénégalais Macky Sall a tenté de réparer les dissensions au sein de son parti en offrant le poste de Premier ministre à Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Les deux hommes ont eu un déjeuner au Palais présidentiel le lundi 11 septembre 2023, où Macky Sall a tenté de convaincre Diallo de renoncer à sa candidature à la présientielle.
Malgré les arguments avancés par le président, Abdoulaye Daouda Diallo aurait décliné poliment l'offre, prétextant qu'il devait consulter ses proches. Depuis samedi, Diallo multiplie les rencontres avec des personnalités politiques, dont Aly Ngouille Ndiaye, Harouna Dia et Boun Abdallah Dionne, ce dernier exprimant également sa déception. Abdoulaye Daouda Diallo semble maintenir sa position de se présenter à l'élection présidentielle de 2024 et pourrait bientôt démissionner de la présidence du CESE.
Cette proposition de Macky Sall intervient après les tensions suscitées par la désignation d'Amadou Ba comme candidat du parti Benno Bokk Yaakaar, auquel le président cherche à apporter une solution pour limiter les divisions. En offrant le poste de Premier ministre à Diallo, Macky Sall espérait rétablir un consensus au sein de son parti et maintenir une certaine cohésion en vue de la prochaine élection présidentielle.
PROPOS CONTROVERSÉS D'UN RESPONSABLE POLITIQUE DE DROITE SUR LA COLONISATION FRANÇAISE
Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs du parti Les Républicains (LR), a suscité la polémique en déclarant que la colonisation française en Afrique avait connu à la fois des "heures noires" et des "heures qui ont été belles"
Dans un entretien radio ce mardi 12 septembre 2023, Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs du parti de droite Les Républicains (LR), a suscité la polémique en déclarant que la colonisation française en Afrique avait connu à la fois des "heures noires" et des "heures qui ont été belles".
Critiquant la "repentance perpétuelle" qui, selon lui, affaiblit la France, il a lié cette attitude à l'échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron, soulignant les récents putschs au Mali, au Burkina Faso et au Niger où une "forme de haine anti-française s'est exprimée".
Bruno Retailleau a affirmé que lors de ses visites en Afrique, il entendait plutôt le souhait d'une France forte et assumant son passé colonial sans repentance. Il a critiqué le président Macron pour sa tendance à exprimer des regrets et à attiser la haine de soi et le mépris des autres lors de ses déplacements dans ces pays.
Ces déclarations interviennent alors que la classe politique française débat vivement d'un projet de loi sur l'immigration, qui vise à durcir les règles d'expulsion tout en améliorant l'intégration.
Ce projet de loi prévoit également la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en pénurie, une mesure vivement contestée par la droite et l'extrême droite, qui dénoncent un effet d'appel d'air pour l'immigration irrégulière.
Le débat sur la colonisation et l'immigration agite donc la scène politique française, avec des prises de position divergentes et des tensions croissantes entre les différents partis.
par Birane Diop
MON SÉJOUR INOUBLIABLE À MARRAKECH ET ESSAOUIRA
Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, j’ai appris à mes dépens que la vie ne tient qu’à un fil. Dans l’antre de la Médina, j’ai vu des enfants choqués, des femmes désemparées et des hommes complètement paniqués. La peur était totale
Située dans le centre du royaume chérifien aux nougats des djébels de l’Atlas, Marrakech est une ville très animée, bouillonnante et paradoxale, avec des gamins laissés à eux-mêmes, des artistes informels, des mendiants, des vendeurs à chaque coin de rue côtoyant de grosses caisses et des touristes venus de partout à travers le monde pour découvrir des lieux de brassage différents des leurs.
À bien des égards, Marrakech me fait penser à la capitale sénégalaise. Dakar, carrefour cosmopolite. Elles ont le même tempo dans une certaine mesure. Des villes foutraques mais attirantes, bouleversantes et élégantes, par-dessus tout qui marchent à leur rythme. En un mot, les deux villes incarnent les mêmes contrastes devant l’Eternel.
Dans un autre registre, Marrakech est faite aussi d’une architecture modeste et particulière, qui renvoie à un imaginaire tiré, à partir du substrat culturel marocain. Les Almoravides ont déposé leurs traces indélébiles dans ce bassin de vie de plus de 900 000 habitants.
De plus, « la ville rouge » est peuplée de gens simples et généreux, qui accueillent à bras ouverts ceux et celles qui viennent dans d’autres aires géographiques, voire d’autres contrées. Tous les semeurs d’espérance et d’hospitalité sont les bienvenus. Et l’altérité chère au grand poète contemporain de la langue arabe, in fine, de la Palestine, Mahmoud Darwich est une réalité, ici. J’en ai fait la belle expérience - moi le sénégalais internationaliste et produit de la civilisation universelle, vivant en France. Le magnifique peuple de Marrakech m’a rappelé cette vérité : À l’aune de la globalisation, sortir de sa zone de confort par le biais du voyage permet de regarder le monde sous un autre angle.
En outre, Marrakech est aussi une cité mystique, historique, de sens et d’utopies. Je le dis sans aucune réserve, elle a la culture chevillée au corps. La majestueuse et impressionnante mosquée Koutoubia construite au XIIe siècle, plus précisément en 1148, la célèbre place Jemaa el-Fna - lieu qui ne dort jamais, le Jardin secret, les souks de la Medina, la medersa Ben Youssef, symbolisent l’identité de Marrakech et de son ouverture sur l’international. Voilà, c’est tout cela Marrakech !
Jeudi 7 septembre 2023, 12h40. J’ai quitté « la ville rouge » à bord d’un bus de la compagnie Supratours. Destination Essaouira, située sur le littoral atlantique, précisément dans la région de Marrakech-Safi. Je dois passer deux jours paisibles dans cette ville romantique et sublime et ouverte aux étreintes du monde libre, avant de repartir à l’aéroport de Ménara pour prendre le vol FR3845. Mon premier jour à Essaouira a été agréable, à bien des égards. De 16h à 23h, j’étais dans les rues de la ville bleue blanche. J’ai visité le petit port de pêche. J’ai erré là-bas pendant quelques heures, en contemplant les bateaux et les oiseaux posés dessus. Après, ce pèlerinage, je suis allé dans un café, un lieu de vie très sympa pour me détendre, en même temps lire le livre « La violence des frontières : les réfugiés et le droit de circuler » de Reece Jones. Un livre majeur qui plaide à travers ses pages le droit universel de circuler. L’auteur montre brillamment l’échec des politiques migratoires établies par les pays du nord pour endiguer l’immigration clandestine. Ces gens à qui l’Occident et leurs pays de départ regardent à travers le prisme des statistiques, sont partis pour chercher une vie plus douce. J’ai fermé le livre à la page 106 pour saluer un jeune sénégalais, qui m’a lancé « ziarnala ku baax ». Je ne sais comment mais les Sénégalais se reconnaissent. Il suffit d’un simple regard pour identifier les nôtres. Après ces civilités d’usage, nous avons eu une longue discussion inoubliable en wolof sur l’exil et les blessures invisibles qu’il charrie.
Je suis retourné dans ma chambre d’hôtel pas tard, parce que tout simplement je devais appeler P. Il était minuit à Paris, et notre ami commun « Morphée » l’attendait dans son vaste royaume pour l’offrir une nuit réparatrice dans ses bras câlins.
Vendredi 8 septembre, deuxième jour de mon séjour, j’ai fermé la porte de la chambre à 14h pour aller visiter le centre culturel d’Essaouira, à quelques pas de mon hôtel. J’y ai passé juste une heure. Mais ces soixante minutes étaient paisibles et affriolantes.
À la suite de cette immersion, je me suis rendu au café Mogador pour admirer la beauté que m’offre la ville et par la même occasion relire l’essai de mon camarade d’esprit, Elgas « Les bons ressentiments ». Subséquemment ce dernier baroud au Mogador, j’ai décidé de me perdre complétement dans les entrailles d’Essaouira. Je suis venu ici pour découvrir et apprendre.
19h20, la nuit commence à tomber. La brise marine touche timidement les corps. Je pars aux souks de la Médina, lieux d’échange et de commerce, qui regroupent toutes sortes de produits artisanaux. Les souks apportent un supplément d’âme à Essaouira. J’ai flâné là-bas des heures avant que tout bascule. 23h12. Un séisme de magnitude 7 vient de frapper l’ouest du Maroc. La ville bleue blanche n’est pas épargnée par cette catastrophe. Elle est touchée dans sa chair. Oui, la terre a tremblé à Essaouira. J’ai vécu cette expérience épouvante et traumatisante à la fois, en direct. Bref, j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux. C’est fou mais c’est vrai !
Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, j’ai appris à mes dépens que la vie ne tient qu’à un fil. Et que l’Homme n’est absolument rien face à l’immensité de l’Univers et de ses secrets infinis. Oui, nous ne sommes que des poussières étoiles ; des êtres extrêmement fragiles et insignifiants.
Dans l’antre de la Médina, j’ai vu des enfants choqués, des femmes désemparées et des hommes complètement paniqués. La peur était totale. Elle se lisait sur les visages, tout âge confondu. Je crois que nos réactions anxiogènes révèlent une chose, eu égard à l’absurdité de la condition humaine : La mort surtout la mort brutale, voire impensée, est peut-être la plus grosse angoisse existentielle, qui frappe l’Homme et peuple parfois son hôtel d’insomnies.
J’ai une pensée émue aux victimes et à leurs proches. Que la force et la résilience rejoignent le vaillant et magnifique peuple marocain en ces moments difficiles. Cette tragédie laisse des cicatrices dans le corps social mais j’en suis certain, le Maroc s’en relèvera. En ce qui me concerne, je reviendrai dans ce pays accueillant et plein de charme. De plus, une histoire commune nous lie à jamais !
Par Mayoro MBAYE
LA BATAILLE DU DJOLOFF AURA BIEN LIEU
Cette terre du Djoloff reste importante dans la vie socio-économique du Sénégal. Elle est surtout remarquable par son histoire riche en événements majeurs. Aussi, dans sa vie politique récente que d’enseignements de par ses grandes figures contemporaines
Cette terre du Djoloff reste importante dans la vie socio-économique du Sénégal. Elle est surtout remarquable par son histoire riche en événements majeurs. Aussi, dans sa vie politique récente que d’enseignements de par ses grandes figures contemporaines.
Qui ne se souvient pas de Djibo Leyti Ka , de Daouda Sow , de Magatte Lo pour ne citer que ces trois des ogres de la politique qui ont vécu pour la politique et qui ont laissé des traces encore visibles. Eux n’avaient pas internet et les réseaux sociaux donc les confrontations de terrain étaient moins perceptibles
De nos jours se dessinent d’autres batailles avec des moyens de diffusion ultra rapides(radios communautaires, internet et ses canaux multiples). Cette fois ci le départ de Aly Ngouille Ndiaye du gouvernement, ouvre un vaste boulevard pour sa confrontation avec Samba Ndiobene Ka actuel Maire de Dahra
L’actuel Ministre du développement communautaire et de la solidarité nationale que certains traitent de maire par défaut puisque les terres de ses parents sont à quelques encablures. Il faut reconnaitre que la commune de Dahra économiquement est la plus importante du département
En effet, Dahra joue un rôle avant-gardiste pour les dix-huit autres. Si son édile peut rassembler ses pairs, a-t-il les ressources pour emporter l’adhésion d’une jeunesse très politisée et très au fait des actualités.
Une jeunesse qui réclame à corps et à cris une meilleure considération et plus de parts dans la répartition des retombées de la croissance
Le Djoloff est une terre d’émigration ne l’oublions pas donc de contacts permanents avec la diaspora. Tout le monde parle de Djoloff dans l’hexagone pour dire Sénégal
Dire que la bataille du Djoloff comme dans les livres d’histoire aura bel et bien lieu est un euphémisme. De grâce faites nous une bataille civilisée, avec desidées de développement du terroir et non d’insultes, d’invectives et de jets de pierre. Il est notoire qu’entre Aly Ngouille Ndiaye maire de Linguére et Samba Ndiobene Ka maire de Dahra ça n ‘ a jamais été le grand amour.
On a voulu jouer les convenances républicaines et la solidarité gouvernementale mais, ce qu’on a toujours caché dans les cœurs sera visible et on en voit le bout du nez
La réunion des maires de la localité après la désignation de Amadou Ba pour porter le drapeau de ce qui va rester du benno sonne comme un rappel des troupes. Qui pour jouer les bons offices ?
AMADOU BA, DE LA DISGRÂCE À LA CONSÉCRATION
Inimitiés personnelles avec certains caciques, suspicion de liens avec Sonko et déchéance politique... Le candidat de BBY à la présidentielle a dû surmonter un certain nombre de péripéties au sein même de sa famille politique
Amadou Ba, qui vient d’être consacré comme le prochain candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) a dû surmonter un certain nombre de péripéties au sein même de sa famille politique. Inimitiés personnelles avec certains caciques, suspicion de ses liens avec Sonko et déchéance politique. Amadou Ba, qui a connu une traversée du désert après son départ du gouvernement en 2020, devra faire usage de tous ses artifices de bon diplomate pour tenter de restaurer l’unité au sein du régime présidentiel.
Ce n’est pas trahir le secret des dieux que de dire que la nomination d’Amadou Ba comme candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour la présidentielle de 2024 est la récompense d’une vertu en politique : la patience. Le chef de l’État a justifié son choix, en soulignant ses "compétences professionnelles", "sa carrière diversifiée" ainsi que ses qualités de "rassembleur". Une nomination qui sonne comme une consécration pour l’ancien directeur des Impôts et des Domaines qui a subi les affres du ‘’Fast Track’’ (disparition du poste de PM) et l’ouverture vers une majorité élargie. Il s’est vu débarquer de son poste lors du remaniement gouvernemental du 1er novembre 2020.
Pour beaucoup d’observateurs, ce départ du gouvernement a été une disgrâce, dans la perspective d’une succession de Macky Sall qui venait freiner l'ascension de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances (2013-2019). Une ‘’traversée du désert’’ qui ne semble pas déplaire à ses ennemis au sein du camp présidentiel. En conflit ouvert ou larvé avec plusieurs pontes du régime dans l’entourage de Macky Sall, Amadou Ba mange son pain noir en silence.
Écarté de la course à la mairie de Dakar et de la tête de liste de Benno aux Législatives, Amadou Ba, parachuté comme coordinateur de l’APR comme lot de consolation, se fait discret en attendant patiemment son heure.
Ses apparitions discrètes aux côtés du président, lors de cérémonies religieuses et lors d’un déplacement à La Mecque, relancent les hypothèses concernant sa relation avec Macky Sall. Faites de suspicions et de méfiance, les relations entre Amadou Ba et son mentor n’ont pas toujours été au beau fixe.
À ce moment-là, certains partisans du président Macky Sall l’accusent d’entretenir une certaine proximité avec Ousmane Sonko, considéré comme un adversaire irréductible du régime. Il est aussi accusé de ne pas avoir mouillé le maillot dans la défense du président attaqué de toutes parts.
En témoigne sa prise de bec avec Mbaye Ndiaye, lors d’une rencontre politique aux Parcelles-Assainies en perspective des élections locales de janvier 2022, quand celui-ci mettait en garde l’ancien grand argentier de l’État contre toute ‘’trahison’’. Ce qui a fait sortir de ses gonds Amadou Ba. ‘’Monsieur le Ministre Mbaye Ndiaye, je sais que vous me voulez du bien. Vous œuvrez dans ce sens. Mais sachez que jusqu’à ce jour, jusqu’à ce jour, Dieu m’a gardé de certains actes’’, avait-il fulminé.
Il faut dire que Macky Sall n’a jamais su ‘’canaliser’’ son surpuissant ministre de l’Économie et des Finances, un des piliers du gouvernement qui s’est forgé dans les arcanes de la Génération du Concret de Karim Wade.
En effet, Amadou Ba n’a jamais réussi à intégrer le premier cercle des proches de Macky Sall. C’est avec un profond scepticisme qu’il fait sa rentrée politique en menant à la victoire la liste de Benno aux Législatives de 2017. Le responsable ‘’apériste’’ aux Parcelles-Assainies va rééditer l’exploit à la Présidentielle-2019. Il mène la campagne victorieuse de la majorité en soutien de la première dame Marième Faye Sall, une démarche qui ne manquera pas de rapprocher les deux personnages.
La rébellion de Mimi Touré éjectée de la course pour le poste du perchoir le repositionne au cœur de l’appareil étatique. La crainte d’une profonde sédition en interne aurait poussé le chef de l’État à jouer la carte de la sécurité, en ‘’clouant les mains d’Amadou Ba sur la table de la primature’’, afin d’éviter une possible fronde de la base ‘’apériste’’ excédée par le traitement infligé aux caciques républicains.
‘’Le palais a été durement secoué. Le roi s’est retrouvé nu. Macky Sall ne pouvait plus se permettre, face à cette rébellion, de laisser dehors un ponte du régime du poids d’Amadou Ba. Voilà pourquoi il a été nommé PM. Sa désignation était tellement inattendue qu’il ne l’a lui-même sue que le jour même, deux heures avant qu’elle ne soit rendue publique, selon Cheikh Yerim Seck dans son livre ‘’Macky Sall face à l’histoire : passage sous scanner d’un pouvoir africain’’.
Un Premier ministre sous surveillance
Dans cette relation de raison avec Macky Sall, sa nomination comme Premier ministre apparaît ainsi comme une prison dorée ou une primature sous surveillance. Assigné à un rôle de simple collaborateur, Amadou Ba se voit allouer un budget moindre que son prédécesseur et, ne disposant pas de locaux pour son cabinet, il est obligé de recevoir et de travailler au petit palais. Dans le même temps, les ministres sont sommés d’aller prendre les instructions directement au palais, soutient toujours Cheikh Yerim Seck dans son livre.
Malgré cette situation, Amadou Ba reste fidèle à sa ligne de conduite : la loyauté.
Ainsi arrive le moment de signer la charte qui va engager tous les candidats à la candidature de BBY. Lors de la conférence des responsables de la majorité, le Premier ministre ne déroge pas à sa règle et joue la carte de la loyauté et de l’humilité. Il fait savoir qu’il est candidat à rien et s’en remet à la décision du chef de l’État concernant le choix du candidat.
Risque d’implosion autour de sa candidature
Dans cette optique, le Premier ministre décide de se concentrer sur le travail. Le chef du gouvernement, qui s’est aussi vu attribuer les portefeuilles de l’Élevage et des Sports, cultive l’image d’un fonctionnaire dévoué aux dossiers de l’État. Il s’assure une présence sur le terrain et sous le feu des projecteurs, à l’occasion des évènements sportifs ou lors de la campagne pour l’approvisionnement en moutons pour la fête de l’Aïd.
En effet, malgré les multiples péripéties, l’ancien patron de la diplomatie a su faire le dos rond et attendre son heure. Les retards et les reports de la décision du chef de l’État ne le feront pas bouger d’un iota, n'hésitant pas à jouer la carte de la simplicité et de la modestie. Ainsi, il recadre son camarade ‘’Abdoulaye Diouf Sarr’’, quand ce dernier a évoqué que ‘’Dakar a deux candidats : Amadou Bâ et moi’’. ‘’Non, ne parle pas en mon nom, je suis candidat à rien’’, a-t-il répondu sèchement à l’ancien maire de Yoff, le 19 juillet dernier.
Pour l'heure, Macky Sall a exhorté ses ‘’collaborateurs, militants et sympathisants à soutenir le candidat choisi’’. Un appel qui ne semble pas être suivi par Aly Ngouille Ndiaye, qui dans la foulée de cette décision, a annoncé sa démission du gouvernement. Une démarche qui semble préparer une prochaine candidature pour la Présidentielle. Un scénario tant redouté par le chef de l’État qui, à travers ses décisions (réunions, charte, consultations tous azimuts) a toujours voulu éviter une multiplication des candidatures au sein de la majorité et éviter l’implosion de la majorité présidentielle. D’autres départs ou défections pourraient être enregistrés.
Mais avec un tel profil, le président semble avoir sauvé l’essentiel : la préservation d’une unité forte au sein de la majorité présidentielle.