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13 août 2025
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO EN PASSE DE DÉMISSIONNER DU CESE
L’ancien ministre de l’Intérieur a décidé de ne pas se ranger derrière le chef du gouvernement dans le cadre des joutes électorales du 25 février prochain
C’est la rupture totale entre le président Macky Sall et son «jeune frère» Abdoulaye Daouda Diallo. Selon nos informations, durant leur audience d’avant-hier, ce dernier lui a clairement indiqué qu’il ne se rangerait pas derrière le Premier ministre Amadou Ba et qu’il va présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle pour « sauver » l’Alliance pour la République (APR). Selon lui, les responsables politiques au sein du pouvoir qui soutiennent le chef du gouvernement le font uniquement pour garder leurs postes de ministre ou de directeur général. Ainsi, sauf revirement de situation, Abdoulaye Daouda Diallo va démissionner aujourd’hui de sa fonction de président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il va également tenir une conférence de presse le vendredi pour s’adresser aux Sénégalais.
La case de l’Alliance pour la République (APR) brûle. Après la défection du ministre de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye et celle du maire de Kolda Mame Boye Diao, suite à la décision du président Macky Sall de désigner le Premier ministre Amadou Ba comme le candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à la prochaine élection présidentielle, c’est au tour d’Abdoulaye Daouda Diallo de prendre son destin en main. Selon nos informations, l’ancien ministre de l’Intérieur, après avoir été reçu hier par le chef de l’Etat, a décidé de ne pas se conformer à la volonté du locataire du Palais et de ne pas se ranger derrière le chef du gouvernement lors des joutes électorales du 25 février prochain. Etant logique avec lui-même, Abdoulaye Daouda Diallo va rendre son poste de président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) au président de la République. Sauf revirement de situation, il va remettre sa démission aujourd’hui. Pour officialiser et rendre publique sa position par rapport au choix porté sur Amadou Ba et son avenir politique, le successeur d’Idrissa Seck au CESE va tenir une conférence de presse vendredi pour s’adresser à ses militants et à la population sénégalaise, en général.
Mais «L’AS» est en mesure de vous dire qu’Abdoulaye Daouda Diallo a expliqué à Macky Sall que sa démarche ne consiste pas à combattre la coalition au pouvoir ou mettre les bâtons dans les roues du candidat de BBY, mais il se présente à la Présidentielle pour sauver l’APR. Car, dit-il, cet avalanche de communiqués et de sorties médiatiques de la part de responsables de Benno pour prêter allégeance à Amadou Ba n’est que de la poudre aux yeux. Selon lui, presque tous les responsables politiques de la mouvance présidentielle qui font des déclarations de soutien à l’endroit de l’actuel Premier ministre cherchent tout simplement à garder leurs postes de ministre ou de directeur général. Et que par conséquent, l’actuel chef du gouvernement ne pourra pas compter sur eux pour battre campagne et gagner les joutes électorales à venir. Pour Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Ba se berce d’illusions
Il faut donc souligner que l’intervention de chefs religieux, pour éviter la rupture entre Macky Sall et son ancien ministre de l’Intérieur n’a pas produit l’effet escompté. D’ailleurs, ce dernier a rappelé au président de la République qu’il faisait partie des rares personnes, à l’instar de Moustapha Cissé Lo et de Mbaye Ndiaye, à avoir démissionné de leurs postes pour le suivre et le conduire au pouvoir en 2012, après ses problèmes avec le Pape du Sopi, Abdoulaye Wade. S’adressant à Abdoulaye Daouda Diallo, le Président lui a dit : « Si vous partez , vous perdrez » .Dans la logique de Macky Sall, s’il ne se rangeait pas derrière le Premier ministre et qu’il décidait de faire cavalier seul, Amadou Ba etlui vont tous les deux perdre la prochaine élection présidentielle. Une affirmation qui prend tout son sens puisque l’APR semble plus que jamais divisée et hier, Seydou Guèye et d’autres apéristes ont été aperçus chez Abdoulaye Daouda Diallo.
Infaux
Juste après le limogeage de Mame Boye Diao, une rumeur faisant état de la nomination d’un certain Hamet Sakho comme Dg de la Cdc. L’As a remué ciel et terre pour identifier ce fantôme. En réalité, il s’agit d’une fake news d’autant plus que la photo illustrant l’article montre un jeune originaire de Goudiry qui était le régional de l’Adpme à Kédougou et fils du maire de Koulor. D’ailleurs aux dernières nouvelles, il a été recruté au Prodac.
Mame Boye Diao interdit d’accès au stade
Ne quittons pas le maire de Kolda pour dire qu’il a commencé à vivre la dure réalité de l’opposition au Sénégal. Il dit avoir reçu le premier coup en tant qu’opposant hier, au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio. L’édile de la capitale du Fouladou a diffusé une video où il dit avoir été interdit d’entrée au stade par le service de sécurité. A l’en croire, les préposés à la sécurité lui ont signifié qu’ils avaient reçu l’ordre de ne pas le laisser accéder au stade pour suivre le match du Sénégal contre l’Algérie. Selon Mame Boye Diao, les agents de la sécurité lui ont dit avoir reçu des instructions du Premier ministre, ministre des Sports malgré les tickets qu’il détenait. Vrai ou faux ? En tout cas, la video est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Rose Wardini
Une polémique est née de la création de la coalition du maire de Kolda et candidat à la Présidentielle. Rose Wardini revendique la paternité de « Sénégal nouveau ». Le mouvement citoyen « Sénégal nouveau » dirigé par Dr Rose Wardini est surpris d’entendre hier, El Hadj Mamadou Diao qui annonçait sa candidature à la Présidentielle du 25 février 2024, déclarer partir sous la bannière d’une coalition dénommée « Coalition pour un Sénégal nouveau ». Elle rappelle que « Sénégal nouveau » est le nom de leur mouvement citoyen qui s’est déjà lancé dans la course à la Présidentielle de février 2024 ; en atteste le récépissé du ministère de l’Intérieur en date du 10 janvier 2023. Dès lors, Dr Wardini invite le maire de Kolda à revoir le nom de sa coalition pour éviter toute confusion de nature à porter préjudice à leur formation politique déjà sur le terrain depuis des mois.
«Sonko namenaala»
C'est finalement le tube de l'été ! Pendant que les autorités remuent ciel et terre pour que la fameuse chanson «Sonko namenaala» ne retentisse plus dans les stades pendant les navétanes, le stade Me Abdoulaye Wade a subi la loi des jeunes. En effet, « Sonko namenaala » a été chanté une fois de plus par les supporters durant le match Sénégal-Algérie. Les jeunes ont entamé l’opération « sonkorisation » à la gare du TER avant d’entonner les chansons du leader de Pastef au stade. Ils ont fait vibrer le stade avant la sortie des joueurs, accompagnés par les «assikos». Après la minute de silence demandée par le speaker pour soutenir le peuple marocain après le séisme, les jeunes ont scandé à nouveau «Libérez Sonko». Malgré les rappels à l'ordre du speaker, les jeunes ont continué de plus belle.
Un complexe de 5 milliards, à Thiénaba
L’Institut Ahmet Sakhir Lô va bientôt migrer vers Thiénaba où a été posée la première pierre du complexe islamique de plus de 5 milliards de Fcfa, qui va l’abriter. Selon Ousmane Camara, Conseiller du Directeur de l’Institut Islamique Ahmet Sakhir Lô, le projet est l’aboutissement d’une réflexion qui dure depuis 2012. En effet, le fondateur Mohamed Bara Niang a eu dès cette période l’intention d’offrir un cadre idéal aux apprenants de l’Institut Ahmet Sakhir Lô, qui compte un effectif important de 2 500 apprenants, dans un cadre qui n’offre pas toutes les commodités. C’est ainsi qu’il a initié un projet pour étendre la structure et assurer aux apprenants un cadre idéal. Et c’est dans la recherche de terrain qu’un bienfaiteur en a offert un à Thiénaba. «C’est un choix du Bon Dieu, qui a voulu que l’Institut s’installe à Thiénaba», a-t-il indiqué. Et pour lui, l’infrastructure dont la première pierre vient d’être posée permettra de booster les performances. A travers ses différentes composantes, le complexe s’inscrit dans la dynamique de modernisation des Daara, avec des bâtiments administratifs, un centre de santé avec toutes les commodités requises, notamment 24 lits, une mosquée moderne d’une capacité de 1 000 fidèles, des logements administratifs avec 48 appartements, des dortoirs modernes, des réfectoires (filles et garçons) un complexe sportif. L'innovation, dit-il, c’est la prise en compte de l’apprentissage professionnel, avec des box de formation en électricité, en informatique, en agriculture, etc.
Camis porte plainte contre Ahmed Cissé
Ahmed Cissé est dans le collimateur des associations et mouvements islamiques du Sénégal. Huit associations ont saisi le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar d'une plainte contre Ahmed Cissé pour propos malveillants et blasphématoires. La coordination des associations et mouvements islamiques du Sénégal (CAMIS) dénonce les propos injurieux et outrageants de M. Cissé́àl'endroit de la religion musulmane. Consciente du rôle joué par la justice dans la prévention et le maintien de l’ordre public, la coordination compte sur la diligence du procureur de la République pour l’instruction de sa plainte avant que l'irréparable ne se produise.
Mimi Touré
L’ancienne Première ministre Aminata Touré a entamé une tournée politique qui l'a amenée dans la région de Matam. Elle estime que la mine des phosphates de Ndendory dans le département deKanel est une nébuleuse qu’il faudra auditer en 2024, pour qu’enfin les populations tirent profit de leurs propres ressources, conformément au disposition du référendum de 2016 qui reconnaissait aux citoyens le droit à un environnement sain etle contrôle sur leurs patrimoines fonciers et sur leurs ressources naturelles
Gendarmerie de Keur Massar
Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a inauguré hier, en présence du Général Moussa Fall, Haut Commandant de la Gendarmerie nationale, les locaux de la Compagnie et de la Brigade de recherches de Keur Massar. S'adressant aux notabilités religieuses et aux populations de Keur Massar, le ministre des Forces Armées les a exhortés à travailler en parfaite collégialité avec les pandores. Il indique que les gendarmes s’emploieront désormais à répondre aux aspirations de la population en matière de sécurité. Par conséquent, il les invite à leur apporter le concours nécessaire pour la réussite de leurs missions. D'autant que, à ses yeux, la sécurité est l’affaire de tous. Pour lui, en contribuant à son ancrage, les populations épaulent les gendarmes dans leur lutte inlassable contre l’insécurité. Antoine Diome promet Le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a déclaré mardi à Kédougou que l’Etat va adopter une démarche inclusive et participative dans le cadre des recrutements de la main d’œuvre locale non qualifiée dans les sociétés minières pour une meilleure prise en compte des préoccupations des populations locales. A l’en croire, des instructions ont été données au gouverneur pour le recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée avec une démarche inclusive et participative. Antoine Félix Diome a réitéré ses condoléances les plus émues et les plus attristées à l’endroit de l’ensemble des populations de Kédougou et au maire de la commune de Khossanto qui a perdu son propre frère. Le ministre de l’Intérieur présidait un Comité régional de développement (CRD) spécial à Kédougou suite aux manifestations contre la modification de l’arrêté préfectoral sur le recrutement de la main d'œuvre locale non qualifiée dans les entreprises minières.
Par Moustapha DIAKHATE
GAFAM : L’UE SABRE L’OLIGOPOLE
Plus que la nouvelle économie, les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - sont devenus des mastodontes qui ont leur empreinte partout grâce à leurs plateformes numériques et digitales favorisées par leur monopole absolu
Plus que la nouvelle économie, les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - sont devenus des mastodontes qui ont leur empreinte partout grâce à leurs plateformes numériques et digitales favorisées par leur monopole absolu sur les principales autoroutes de l’information et de la communication.
En moins de 20 ans, un peu moins pour la plupart d’entre elles (Facebook a été créé en 2004 et Google en 1998), la capitalisation de chacune d’elles dépasse les 1 000 milliards de dollars. Pour donner un ordre de grandeur – la valeur en bourse de chacune d’elle dépasse le PIB des deux plus grandes économies de l’Afrique : le Nigeria et l’Afrique du Sud. A eux cinq, les GAFAM sont davantage valorisés que le montant du PIB du Japon, de l’Allemagne ou de la France ! tous des pays du G7 pourtant.
Leur mainmise sur le numérique et digital et les secteurs transversaux se mesurent aux monopoles tentaculaires de Google et Facebook : Google concentre à lui seul 95 % des requêtes sur internet dans le monde. YouTube, le diffuseur de vidéo sur internet (racheté par Google en 2006 pour seulement 1,65 milliard de dollars à l’époque) est vu bien plus que n’importe quelle chaîne de télévision : chaque jour, plus d’un milliard d’heures de vidéos sont ainsi visionnées. Facebook, quant à lui, totalise, en octobre 2020, plus de 2,7 milliards d’utilisateurs actifs mensuels. C’est 40% de la population mondiale.
Ensuite vient Apple qui est devenue la première entreprise de l’histoire à franchir le cap des 2.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, jamais depuis Standard Oil de Rockefeller le monde de la haute finance n’avait vu une telle saga boursière.
A elle seule, cette firme a fait plus de 20 000 millionnaires aux USA parmi ses actionnaires. Elle règne sur une base installée de 1 milliard et demi de terminaux dans le monde, ses ventes d’iphone c’est presque deux fois le PIB du Sénégal avec 40 milliards de dollars US
Toutes ces têtes de gondole du commerce international sont des entreprises de la Silicon Valley qui fonctionnent grâce aux systèmes d’exploitation Windows qui contrôlent 90 % des ordinateurs équipés de systèmes Microsoft à travers le monde . Avec Androïd, Microsoft et Google dominent 95% des logiciels de navigation concédant le reste aux chinois et japonais avec Baidu. Les GAFAM sont emblématiques de la domination américaine sur l’économie et la nouvelle civilisation sur le globe
Leur monopole sur le commerce électronique et la communication digitale est presque à 100% ce qui rapporte un niveau de revenus pour les cinq qui frôle les 1500 milliards de dollars US, un plafond que seulement les majors du pétrole et du gaz ont réussi à atteindre dansl’histoire récente du capitalisme occidental. Aujourd’hui c’est l’Europe à l’unisson qui régule sursesterritoires ou les GAFAM réalisent 35% de leur CA, l’oligopole absolu de ces des derniers afin de frayer une voie aux startups et entreprises du vieux continent tout en permettant aux consommateurs européens d’avoir les meilleures offres pour les biens et services d’une compagnie comme Amazon. C’est l’expression d’une volonté politique collective dont seuls les européens sont capables devant la tout puissance de la Silicon Valley et du American way of life. Une taxation juste sur ces entreprises sans domicile fiscale précise, une meilleure protection des données de consommateurs, protéger les créateurs de contenu et la liberté d’expression, une concurrence plus ouverte dans le e- commerce et le e – service sont les viatiques et l’Europe montre déjà le chemin à d’autres continents dont l’Afrique. Et si l’Union Africaine s’y mettait malgré le fait que l’Afrique pèse seulement 4% du PIB mondial.
Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructure co- fondateur RESTIC
Par Mohamed Bachir Diop
LEON MBA, PREMIER PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE GABONAISE
Renversé par un coup d'état, il a été rétabli dans ses fonctions… par l'armée française !
Léon Mba était né le 9 février 1902 à Libreville. Il a dirigé son pays de 1961 à 1967 comme un dictateur, nouant et dénouant les alliances politiques au gré de ses intérêts du moment. Il est décrit come un personnage complexe aux multiples facettes. Issu d’une famille Fang, christianisée et francophile, il est intégré dans l’administration coloniale en 1924 comme chef de canton. En 1931, condamné pour malversation, il est exilé loin du Gabon, en Oubangui-Chari, actuelle République Centrafricaine. De retour au Gabon en 1946, son engagement aux côtés du RDA de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny ne lui vaut guère le soutien de l’administration coloniale française qui lui préfère le député et résistant Jean-Hilaire Aubame. La donne change lorsque, dans les années 1950, le RDA est lavé de tout soupçon d’appartenance au communisme. Il gagne le soutien des puissants forestiers européens et devient en 1956 le premier maire élu de Libreville.
En 1957, le Gabon élit pour la première fois un gouvernement. Les Gabonais ont le choix entre Léon Mba, le tribun local, et le député Jean-Hilaire Aubame, proche du Sénégalais Léopold Sedar Senghor. Aubame l’emporte dans les urnes mais s’incline devant Mba qui, par le biais de débauchages à l’Assemblée, se porte à la tête du gouvernement.
D’ethnie fang, Léon Mba naît le 9 février 1902 à Libreville dans une famille francophile. Son père, Ysidore Minko-Mi-Edang, petit gérant de commerce, aurait été un temps le coiffeur de Pierre Savorgnan de Brazza. Sa mère, Louise Bendome, était couturière
À partir de 1920, il devient tour à tour employé de magasin, exploitant forestier, commerçant, puis entre dans l’administration coloniale française comme commis des douanes. S’il donne entière satisfaction à ses supérieurs, Léon Mba les inquiète cependant par « son militantisme en faveur de l’homme noir ».
Ses remarques dérangent, et il en subit les conséquences en décembre 1922. Ayant commis un délit mineur en fournissant à un collègue des documents falsifiés, il est puni d’une peine de prison au lieu d’une simple amende. Il lui est également reproché sa polygamie
Durant ces années, selon toute vraisemblance, Léon Mba, devient un adepte du Bwiti auquel les Fangs sont tout particulièrement réceptifs. En 1931, des sectateurs du Bwiti sont accusés du meurtre d’une femme dont les restes sont découverts près du marché de Libreville. Accusé de complicité, même si sa participation au crime n’est pas prouvée, Léon Mba est destitué et est condamné à trois ans de prison et dix ans d’interdiction de séjour, pour les détournements d’impôts et les abus commis dans le traitement de la main-d’œuvre locale.
En détention en Oubangui-Chari, tout d’abord à Bambari puis à Bria, il continue d’exercer une influence chez les Fangs de sa région d’origine grâce à une correspondance avec ses compatriotes à Libreville. Inquiété par cette situation, le gouverneur-général Antonetti ordonne en 1934, qu’à la fin de sa peine carcérale, il soit placé sous surveillance en Oubangui-Chari.
À cause de ses relations avec le RDA, affilié au PCF, Léon Mba fait figure de communiste et de propagandiste dans la colonie, d’autant qu’à son retour d’exil, il aurait participé aux travaux du groupe d’études communistes local. En 1949, l’administration coloniale apprécie peu sa participation au congrès du RDA à Abidjan
En 1951, en même temps que le RDA rompt avec les communistes, Léon Mba, tout en gardant chez son électorat une image de « révolté », se rapproche de l’administration française. Cette dernière lui préfère cependant son principal opposant, le député Jean-Hilaire Aubame qui n’est autre que le fils nourricier de son demi-frère et son ancien protégé.
Isolé à l’Assemblée territoriale, Mba s’allie avec les colons qui y sont représentés. En août 1953, le CMG fusionne avec le Parti démocratique gabonais (PDG) de Paul Gondjout pour donner naissance au Bloc démocratique gabonais (BDG) ; Gondjout en devient le secrétaire général, Mba l’adjoint. Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Léon Mba obtient 36 % des suffrages contre 47% pour Aubame. Même s’il n’est pas élu, Mba devient une personnalité incontournable du territoire et certaines personnalités de l’UDSG passent de son côté. Lors des élections municipales de 1956, où les listes présentées relèvent du collège unique (Africains et Européens confondus), Léon Mba reçoit le soutien financier des colons, et tout particulièrement celui du forestier Roland Bru. Il remporte la mairie de Libreville avec 65,5% des suffrages, devenant ainsi le 23 novembre, le premier maire élu de la capitale.
Après un « oui »massif au référendum sur la Communauté franco-africaine du 28 septembre 1958, le Gabon accède à l’autonomie. En décembre 1958, l’Assemblée vote sa transformation en Assemblée législative, puis promulgue le 19 février 1959 la constitution de la République du Gabon. Le 27 février, Léon Mba est nommé Premier ministre. En novembre 1959, Mba se prononce ouvertement pour la départementalisation du Gabon. Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique de l’Elysée », lui fait comprendre que cette solution est impensable. Mba campe sur cette position jusqu’en février 1960. Il envisage également d’adopter pour la République gabonaise le drapeau tricolore de la puissance coloniale qui se serait différencié du drapeau français par l’apposition du dessin de l’arbre national, l’okoumé. Là encore, Foccart refuse
La situation ne s’arrange guère après que l’indépendance a été proclamée le 17 août. Finalement, le 4 novembre 1960, une constitution de type parlementaire est adoptée. Mis en minorité, le Premier ministre demande l’aide financière de Paris afin d’acheter des députés pour 13 à 15 millions de francs CFA.
L’incident clos, Léon Mba décide alors de satisfaire l’opinion publique gabonaise, en renvoyant, le 10 novembre, les membres européens du gouvernement. Sont concernés les ministres de l’Intérieur, Édouard Duhaut, de la Production forestière, Pierre Mariani, ainsi que celui de la Santé, Maurice Jourdan
Le 4 décembre 1960, Léon Mba est élu au poste de secrétaire général du BDG à la place de Gondjou
Le 21 février 1961, l’adoption d’une nouvelle constitution instaure un régime qualifié d’« hyper présidentiel ».
Souhaitant éloigner de l’arène politique son ancien ministre redevenu son grand rival, il nomme Aubame, le 25 février, président de la Cour suprême. Par la suite, sous le prétexte d’une incompatibilité de cette fonction avec celle de parlementaire, Mba réclame sa démission de l’Assemblée. Aubame résout le problème en démissionnant de son poste de président de la Cour suprême, contrariant ainsi les plans de Mba.
Dans la nuit du 17 au 18 février 1964, aux environs de cinq heures du matin, 150 militaires gabonais dirigés par les lieutenants Jacques Mombo et Valère Essone, arrêtent le président Léon Mba, le président de l’Assemblée nationale Louis Bigman, et plusieurs ministres. Les militaires annoncent à la radio au peuple gabonais le coup d’État et demandent à l’assistance technique française de ne pas s’immiscer. Léon Mba est obligé de prononcer une allocution radiodiffusée où il reconnaît sa défaite :
« Le jour J est arrivé, les injustices ont dépassé la mesure, ce peuple est patient, mais sa patience a des limites… il est arrivé à bout. »
Durant ces évènements, aucun coup de feu n’est tiré. Le peuple ne réagit pas, signe selon les militaires de l’approbation du putsch. Un gouvernement provisoire est constitué, et sa présidence est offerte à son grand rival Jean Hilaire Aubame. Il n’est composé que de personnalités politiques civiles, provenant aussi bien de l’UDSG que du BDG comme Paul Gondjout. Quant aux putschistes, ilsse contentent d’assurer la sécurité civile. D’ailleurs, toute la petite armée gabonaise n’est pas intervenue dans le coup d’État ; encadrée en majorité par des officiers français, elle est restée dans ses casernes.
Des instructions sont données pour que Léon Mba soit transféré à Njolé, fief électoral de Aubame. Mais du fait de violentes pluies, le président déchu est amené à Lambaréné, à 250 kilomètres de Libreville. Le nouveau chef du gouvernement, Aubame, prend rapidement contact avec l’ambassadeur français, Paul Cousseran, afin de lui assurer que les biens des ressortissants étrangers seront protégés et éviter ainsi toute intervention militaire
Mais à Paris, le général de Gaulle et Jacques Foccart en ont décidé autrement. En effet, Mba était un des plus fidèles alliés de la France en Afrique ; en visite en France en 1961, il avait affirmé : « Tout Gabonais a deux patries : la France et le Gabon. »
Les autorités françaises décident donc, en conformité avec des accords franco-gabonais signés, de rétablir le gouvernement légal. Toutefois, l’intervention ne peut être déclenchée sans une requête officielle du chef d’État gabonais. Léon Mba étant constitutionnellement « empêché », les Français font appel au vice-président gabonais, Paul Marie Yembit, qui n’avait pas été arrêté. Mais celui-ci reste introuvable ; il est donc décidé de rédiger une lettre antidatée que Yembit signerait plus tard. Ainsi, dans la nuit du 18 au 19, les troupes françaises de Dakar et Brazzaville débarquent à Libreville et rétablissent Mba au pouvoir. Les combats ont fait un mort du côté français, et 15 à 25 du côté gabonais.
Réinstallé au pouvoir, Léon Mba refuse de considérer que le coup d’État était dirigé contre lui et son régime. Pour lui, il s’agissait d’un complot contre l’État. Rapidement pourtant, des manifestations anti-gouvernementales ont lieu avec des slogans comme « Léon Mba, président des Français! » ou réclamant la fin de la « dictature ». Elles se solidarisent avec Aubame lorsque le 23 mars, il est inculpé. Bien que certainement innocent des préparatifs du coup d’État, ce dernier est condamné à l’issue d’un procès, à 10 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour.
Malgré ces évènements, les élections législatives d’avril 1964, prévues avant le putsch, sont maintenues. L’opposition se voit privée de ses grandes figures, empêchées de participer au scrutin du fait de leur compromission dans le putsch. L’UDSG disparaît de la course électorale et l’opposition n’est composée que de partis sans envergure nationale, défendant la démocratie ou des intérêts régionaux. Cette dernière remporte toutefois, dans un scrutin de liste majoritaire à un tour, 46% des suffrages et 16 sièges sur 47,tandis que le BDG reçoit 54 % des suffrages et 31 sièges. Mais les signes de fraude sont nombreux et tout laisse à penser que l’opposition aurait dû remporter l’élection
Les pétroliers, installés dans le pays depuis 1957, avaient renforcé leurs intérêts en 1962 après la découverte et l’exploitation des premiers gisements off-shore. Le Gabon devient une pièce majeure dans l’approvisionnement pétrolier de la France. Leur influence est telle que le PDG de l’Union générale des pétroles (devenu en 1967 ELF Aquitaine), Pierre Guillaumat, prend part à la décision de l’intervention militaire.
Quant aux ambassadeurs français, Paul Cousseran, et américain, Charles Darlington, soupçonnés de sympathie envers Aubame, ils quittent le Gabon peu de temps après les évènements. Le nouvel ambassadeur de France est François Simon de Quirielle, un « diplomate traditionnel », bien décidé à ne pas interférer dans les affaires intérieures gabonaises. Au bout de quelques mois de malentendus, Léon Mba contacte Foccart pour lui dire qu’il ne supporte plus cet ambassadeur :
« Vous vous rendez compte, explose le président gabonais, je reçois de Quirielle pour faire un tour d’horizon avec lui. Je lui demande ce qu’il pense de tel ministre [gabonais], de telle question qui est à l’ordre du jour[de la politique intérieure du Gabon]. Devinez ce qu’il me réplique ! Monsieur le président, je suis désolé, les fonctions que j’occupe m’interdisent d’intervenir comme vous me le demandez dans les affaires de votre pays. »
À la suite de cet incident, Foccart fait nommer en mai 1965 à Libreville, « un colonialiste », Maurice Delauney, qui s’installe tel un véritable haut-commissaire.
Dès 1965, les Français cherchent un successeur à Léon Mba, vieillissant et malade. Ils le trouvent en la personne d’Albert-Bernard Bongo, jeune chef de cabinet du président. Ce dernier est personnellement « testé » parle général de Gaulle en 1965, lors d’une visite à l’Élysée. Confirmé comme successeur, Bongo est nommé le 24 septembre 1965 ministre délégué à la présidence, mais occupe dans les faits les fonctions d’un Premier ministre
En août 1966, Mba est hospitalisé à Paris et ne retourne plus au Gabon. Une réforme constitutionnelle en février 1967 légitime le dauphin. Mba meurt le 28 novembre 1967 à l’hôpital, des suites de son cancer. Albert Bernard Bongo lui succède constitutionnellement à la présidence.
LA PRÉSIDENTIELLE DES INDÉCIS
Considérés comme les deux hommes politiques les plus représentatifs du pays, Macky Sall, dont l’absence est déjà actée, et Ousmane Sonko, dont l’absence est probable, laissent planer un grand vide et des incertitudes autour du scrutin de février 2024
Considérés comme les deux hommes politiques les plus représentatifs du pays, Macky Sall, dont l’absence est déjà actée, et Ousmane Sonko, dont l’absence est probable, laissent planer un grand vide et des incertitudes autour de la prochaine Présidentielle. Une élection inédite où tout est possible.
Une présidentielle sans les deux personnalités les plus en vue et les plus influentes de l’échiquier politique. Ni Macky Sall, tête d’affiche de la majorité présidentielle, probablement sans Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition. C’est inédit depuis que le Sénégal a commencé à voter, qu’on aille dans une élection sans aucun des deux chefs de partis supposés être les plus représentatifs.
Interpellé sur cette probabilité, le directeur exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé, déclare : ‘’Si ce cas de figure se réalise, ce serait effectivement quelque chose d’inédit. À mon avis, ce n’est pas une si mauvaise chose. Si cela se réalise, ce sera la première fois que les Sénégalais aillent aux urnes, non pas pour ou contre un homme, mais pour choisir un programme de gouvernance. Je crois que c’est extrêmement important.’’
En l’absence des deux principaux favoris, il est difficile de faire des pronostics sur les prochaines échéances électorales. Même pour le second tour, rien n’est gagné d’avance ; tout se disputera jusqu’au bout. Et il faudra être ingénieux, perspicace et convaincant pour maximiser ses chances. Monsieur Cissé : ‘’Cette fois, les candidats seront tenus de proposer des programmes et de convaincre les citoyens. Avec ces élections, on n’est pas dans une perspective de sanction d’un président. Les citoyens vont élire celui qui va les diriger pour les cinq prochaines années. Ceux qui veulent avoir des chances ne peuvent pas être là à dire : Macky Sall a fait ceci, il a fait cela, puisque Macky Sall ne fait pas partie de la compétition... Les gens seront jugés sur la base de leur profil intrinsèque et des propositions qu’ils seront amenés à faire.’’
Avec cette élection présidentielle de 2024, ça pourrait aussi être la fin de la bipolarisation de la vie politique, si l’on en croit le membre de la société civile.
En effet, en 2024, ce ne sera pas une bataille entre candidats de l’opposition et candidats de la majorité. Déjà, dans cette opposition, il y aura pas mal de candidats issus des flancs de la majorité, comptables au même titre qu’Amadou Ba du bilan du régime sortant. ‘’Même le candidat investi par la majorité peut aller pêcher des soutiens dans cette opposition. Les perspectives sont vraiment très ouvertes. L’élection va mettre fin à la bipolarisation. On ne pourra pas dire Sonko vs Macky ; candidat de l’opposition vs candidat du pouvoir. Ce sera tout le monde contre tout le monde. La compétition se fera même entre candidats de l'opposition. Ce sera tout le charme de cette élection’’.
Vers une redistribution des cartes sur l’échiquier politique
Mais quel impact sur la participation des électeurs ? C’est là une des grandes équations qui se pose avec la prochaine échéance.
En effet, avec l’absence des deux plus grands leaders politiques en activité - Macky Sall et Ousmane Sonko - on est tenté de croire que ça peut être une source de démobilisation des citoyens. Moundiaye Cissé est quant à lui très optimiste, estimant qu’un tel cas de figure pourrait surtout motiver les électeurs à se mobiliser davantage. ‘’Cela peut être favorable au taux de participation, dans la mesure où l’on aura plus de candidats qu’en 2019 par exemple. Potentiellement, on aura autour de dix candidats avec le parrainage qui a été revu. Et chacun va battre campagne pour convaincre les Sénégalais. Ensuite, le fait que le président sortant n’y participe pas peut aussi motiver les gens puisqu’ils savent que, quelle que soit l’issue, il y aura une nouvelle alternance, un nouveau président et que chacun a ses chances dans ces élections’’.
Une situation propice pour l’éclosion de nouvelles offres politiques, de nouvelles têtes dans l’arène politique. Avec cette configuration, il y a plus de suffrages à conquérir, plus d’indécis à convaincre. Lesquels étaient habitués à faire leurs choix bien avant le scrutin. Le directeur de 3D s’en réjouit : ‘’Cela peut permettre l’éclosion de nouvelles compétences, de nouveaux talents. Pourvu que ces derniers apportent de nouvelles touches, avec des programmes et des propositions qui feront avancer notre pays.’’
Jusque-là, malgré le grand bruit soulevé par les déclarations tous azimuts de candidatures, les unes plus farfelues que les autres, l’on ne sait même pas encore qui sont les véritables prétendants, les prétendants sérieux.
D’ores et déjà, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Touré, tient à se positionner, en défiant le candidat de la majorité présidentielle Amadou Ba, un des grands favoris de la prochaine élection présidentielle, soutenu par le président sortant.
Il faut convaincre pour exister
Exhortant la presse à contribuer à faire de l’élection présidentielle de 2024 un choix de programme et d’éthique parmi tous les candidats déclarés, la candidate de Mimi2024 invite son adversaire de BBY à la confrontation. ‘’Maintenant que le président Macky Sall tient enfin son candidat, à quatre mois de la campagne électorale, il est urgent de confronter les idées, les programmes et les pratiques de ceux et celles qui prétendent diriger notre pays. C’est dans ce sens que je propose, sans délai, un débat avec le Premier ministre Amadou Ba, candidat de Benno Bokk Yaakaar, débat public à organiser par la presse sénégalaise avec invitation de la presse internationale’’.
Pour beaucoup, cet appel est prématuré, dans la mesure où, à ce jour, l’on ne sait pas encore qui seront les candidats avec le parrainage. Aussi, pourquoi se focaliser sur un duel avec Amadou Ba, si l’on sait que d’autres candidats sont sur les starting-blocks ? On pourrait en citer l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental Idrissa Seck, l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, mais aussi le candidat du Parti démocratique sénégalais Karim Wade, pour ne citer qu’eux.
LA REBELLION VA-T-ELLE SE GÉNÉRALISER DANS LE MACKY ?
Le navire APR, sous l’effet des vagues de démissions qui s’abattent sur lui, risque de couler. D’autres défections — à tout le moins des actes de rébellion internes — devraient se signaler dans les prochains jours
Comme une pirogue en pleine mer qui menace de chavirer et dont les occupants plongent un à un dans l’océan pour espérer se sauver, le navire APR, sous l’effet des vagues de démissions qui s’abattent sur lui, risque de couler par le fond. Après la démission de Aly Ngouille Ndiaye, par ailleurs ministre de l’Agriculture, la résistance sonnée par Abdoulaye Daouda Diallo, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), c’est au tour de Mame Boye Diao de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle. La sanction à cette rébellion n’a pas tardé puisque le maire de Kolda a été immédiatement démis de ses fonctions de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. Dans notre édition d’hier, nous parlions des risques d’éclatement du parti au pouvoir après le choix porté sur Amadou Ba pour être le candidat de la mouvance présidentielle à l’élection du 25 février prochain. Les faits commencent à nous donner raison.
Après la démission de Aly Ngouille Ndiaye du gouvernement sitôt le nom de l’actuel Premier ministre annoncé comme étant le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY), c’est au tour du maire de Kolda, Mame Boye Diao, de claquer la porte. Sauf que celui qui dirigeait jusqu’à hier la Caisse des Dépôts et Consignations a été démis de ses fonctions par le président de la République immédiatement après avoir déclaré sa candidature. A ces deux départs qui sonnent comme un défi à l’endroit du capitaine du navire qu’est le président Macky Sall, d’autres défections — à tout le moins des actes de rébellion internes — devraient s’ajouter dans les prochains jours. Parmi ces rébellions annoncées, la plus notable serait celle du président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo, même si l’intéressé ne s’est pas encore prononcé. Des départs de responsables de moindre envergure sont également à redouter dans le parti présidentiel.
La décision du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat, a réveillé le trop-plein d’ambitions qui sommeillait dans les rangs de son parti. Malgré les invites incessantes du président de la République et chef de la majorité aux responsables de son parti pour qu’ils se rangent derrière son choix, des ténors de l’APR n’entendent pas renoncer à leurs ambitions. Outre le droit qu’a chaque individu de se déclarer candidat à une élection, notamment la plus prestigieuse qu’est la présidentielle, aussi bien Aly Ngouille Ndiaye que Mame Boye Diao considèrent pouvoir rivaliser sur tous les plans avec le candidat choisi par leur patron. Le maire de Linguère peut faire valoir qu’il a été l’un des principaux artisans de la victoire de l’APR en 2012 et 2019. Son mouvement politique a intégré « Macky 2012 », la toute première coalition de soutien au candidat Macky Sall avant même qu’il accède à la magistrature suprême. Par la suite, il a dissous son mouvement dans l’APR pour devenir un membre à part entière du parti présidentiel. En récompense de son apport électoral, il a été promu successivement aux postes de ministre de l’Energie et de l’Industrie dans le premier gouvernement du président Macky Sall puis ministre de l’Intérieur en 2017 avant de se voir confier le portefeuille de l’Agriculture en 2022 après une petite traversée du désert entre 2020 et 2022. Homme politique chevronné et ingénieur en génie civil mais ayant effectué toute sa carrière dans la banque, Aly Ngouille Ndiaye dirige la mairie de Linguère depuis 2012.
Quant à Mame Boye Diao, il n’était pas très connu sur la scène politique jusqu’à sa nomination comme directeur des Domaines, un poste qui permet d’avoir la haute main sur le foncier. Et donc de pouvoir distribuer des terrains. Il s’est surtout fait un nom à travers ses apparitions médiatiques pour s’ériger en défenseur farouche du président Macky Sall et de son référentiel de politiques publiques, le Plan Sénégal émergent (PSE). A Kolda d’où il est originaire cet intellectuel de haut niveau détenteur d’une maîtrise en sciences politiques et par ailleurs diplômé de l’ENA, Mame Boye Diao a mouillé le maillot pour agrandir l’électorat de l’Alliance Pour la République (APR). Outre la conquête de haute lutte de la mairie de la capitale du Fouladou, cet engagement lui a valu des récompenses sous la forme de nomination à des postes de choix comme la direction des Domaines en 2019 puis la direction générale de la Caisse des Dépôts et Consignations en février 2023.
Si les rébellions d’Aly Ngouille Ndiaye et de Mame Boye Diao sont ouvertes, celle d’Abdoulaye Daouda Diallo, actuel président du CESE, reste relativement discrète pour le moment. Cet Inspecteur des Impôts et Domaines de classe exceptionnelle est réputé être un des plus proches du président de la République dont il est indubitablement l’homme de confiance. Militant de la toute première heure de l’APR, dont il est du reste un membre fondateur, ADD, qui a fait ses preuves à la tête de grands ministères comme les Finances et l’Intérieur, pour ne citer que ceux-là, pouvait à bon droit nourrir l’ambition de succéder à l’actuel président de la République. Il est indéboulonnable dans le département de Podor où il a réalisé, à toutes les élections depuis 2012, les meilleurs résultats sur le plan national pour le compte de la majorité présidentielle. En termes de suffrages récoltés, il tenait même la dragée haute au département de Dakar pourtant sans commune mesure avec celui de Podor du point de vue de la démographie.
Bref, Abdoulaye Daouda Diallo, a toute la légitimité pour défendre les couleurs de l’APR à la prochaine présidentielle. Son frère siamois Macky Sall en a décidé autrement en lui préférant son éternel rival si ce n’est son ennemi juré Amadou Ba qui a été son patron à la direction générale des Impôts et Domaines du temps de Wade. Au sein du régime actuel, cette dualité s’est poursuivie jusqu’au plus haut niveau de l’État. Lors de la nomination de Amadou Ba comme Premier ministre à son détriment, Abdoulaye Daouda Diallo avait catégoriquement refusé de faire partie d’une équipe dirigée par son rival. Pour le consoler et débloquer la situation, le président de la République l’avait promu ministre d’État directeur de son cabinet avant de le nommer à la présidence de l’institution qu’est le CESE. De là, il caressait le secret espoir d’être choisi pour porter les couleurs de la majorité à la prochaine présidentielle. Hélas, une fois de plus la déception était au rendez-vous avec le choix porté sur son «ennemi politique» Amadou Ba comme candidat de l’APR. Le président de la République l’a reçu à déjeuner au Palais pour tenter de le ramener à de meilleurs sentiments mais Abdoulaye Daouda Diallo, en fier Peulh qu’on n’humilie pas, reste pour le moment droit dans ses bottes et tenté de prendre son destin en mains.
Stratégie politique où défiance...
Au lendemain des élections municipales, le président Macky Sall avait révélé qu’il avait encouragé des candidatures parallèles au sein même de sa mouvance. Une stratégie destinée à capter les voix d’éventuels mécontents tenter de recourir à des votes sanctions. Ce plan bien muri avait porté ses fruits puisque, au final, partout où la liste de BBY avait présenté deux ou plusieurs candidats, elle avait raflé la mise. Cette même stratégie sera-t-elle reconduite pour la présidentielle de février prochain ? Difficile de répondre à cette question pour l’heure.
En tout cas, le fait de voir des candidatures essaimer au sein de la majorité ne manque pas de susciter des interrogations En cas de second tour, il serait en effet vital que tous ces candidats de la mouvance présidentielle — du moins ceux d’entre eux qui auront réussi à franchir l’étape du parrainage — reportent leurs voix sur celui d’entre eux qui serait qualifié. Possible de regrouper toutes les voix de la famille libérale pour multiplier les chances de remporter la victoire finale. C’est dans ce cadre que les candidatures de Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao et très probablement Abdoulaye Dawda Diallo peuvent être pertinentes. Ce, d’autant plus que chacun d’eux détient un électorat fidèle dans sa localité.
En revanche, si ces rébellions n’étaient pas suscitées par le président de la République, alors Amadou Ba, le candidat de la majorité, aurait des soucis à se faire. Mais on n’en est pas encore là !
BELMADI A ENCORE PIÉGÉ CISSÉ
Défait (1-0), le Sénégal s’est fait berner par une conquérante et disciplinée équipe algérienne. Une victoire que les Fennecs doivent en partie à la bonne mise en place tactique de son entraineur mais aussi au manque d’efficacité des Lions, selon Bès bi.
Défait (1-0), le Sénégal s’est fait berner par une conquérante et disciplinée équipe algérienne. Une victoire que les Fennecs doivent en partie à la bonne mise en place tactique de son entraineur mais aussi au manque d’efficacité des Lions, selon Bès bi.
Cette rencontre contre l’Algérie était le véritable test pour l’équipe nationale du Sénégal qui veut conserver son titre de champion d’Afrique en janvier prochain en Côte d’Ivoire. Face au champion d’Afrique 2019, le test n’a pas été concluant pour les « Lions » qui se sont fait piéger par les Fennecs. Aliou Cissé, qui se livrait à un duel à distance sur le côté du terrain avec Djamel Belmadi, a encore perdu face à ce dernier. Le technicien algérien se dresse comme la bête noire ultime pour le technicien aux dreadlocks qui enrégistre un troisième revers de rang face au même coach. Une nouvelle défaite certes moins amère que les deux premières mais qui traduit une certaine impuissance face à son ami avec qui il a grandi en France.
L’entraineur des Fennecs a réussi la passe de trois en l’emportant encore une fois sur la plus petite des marques (1-0) comme ce fut le cas lors de leurs deux dernières oppositions à la Can 2019. Hier, les Lions ne se sont pas fait manger au niveau physique et dans les duels mais ont pêché dans l’efficacité et la concrétisation des occasions. Le Sénégal a été globalement dominateur et s’est créé les meilleures situations mais a cédé devant une équipe algérienne clinique qui a su marquer sur l’une de ses rares opportunités.
Cette défaite sonne comme une piqûre de rappel pour l’équipe nationale du Sénégal qui sait qu’elle devra se faire violence pour espérer conserver son titre de champion d’Afrique. La bande à Idrissa Gana Guèye devra batailler pour rééditer le coup de février 2022. Elle ne devra pas s’installer dans un certain confort parce qu’elle sera l’équipe à battre dans quatre mois en Côte d’Ivoire. Aliou Cissé devra tirer les leçons de ce revers à domicile pour préparer au mieux les prochaines échéances.
L’ÉCURIE BENNO ET SON CHEVAL
Amadou Ba est finalement le cheval de l’écurie Benno pour la course du 25 février. Les autres sont disqualifiés par Macky. Il y en a qui préfèrent faire cavalier seul. Qui ont presque mis le pied à l’étrier en démissionnant du gouvernement.
Amadou Ba est finalement le cheval de l’écurie Benno pour la course du 25 février. Les autres sont disqualifiés par Macky. Il y en a qui préfèrent faire cavalier seul. Qui ont presque mis le pied à l’étrier en démissionnant du gouvernement. C’est que devant ce quinté favori (Boun, ADD, Diouf Sarr, Aly et Ba), les outsiders comme Mame Boye Diao ne pouvaient rêver d’un exploit. Le candidat de Benno a encore une course folle à gérer. Candidat n’est pas président. Amadou Ba va devoir faire du yaatal comme un grand « bayaal ».
KEEMTAAN GI – SONKORISATION
Bon allez, il faut bien qu’on « s’enjaille » joyeusement. Se départir pour une fois des mines d’enterrement. Y a certes de quoi nous ôter le sourire avec tous ces évènements fâcheux qui jalonnent la vie de notre nation mais enfin il ne faut pas toujours être grognon et vivre dans la mélancolie. Un peu d’ambiance, messieurs et dames !!! Surtout que la vie est rythmée de joie et de peines. Dans ce charmant pays que des jeunes gens fuient par centaines, il y a pourtant bien des raisons de rester et croire en des jours meilleurs en dépit de la morosité ambiante. Tout de même, reconnaissons que ce pays qui marche sur la tête depuis quelques années, on nous l’a bien changé. Il fut une belle époque où les vacances étaient agrémentées de délirantes chansons accompagnées de coquines chorégraphies. Vous vous souvenez de la chanson « Bine - Bine » de Coumba Gawlo Seck ou du fameux cri jouissif « Wuy Yaay Yooy » de Vivianne Chidid ? C’était au bon vieux temps des tubes de l’été où les nuits dakaroises et les soirées dites sénégalaises étaient interdites aux âmes sensibles. Des soirées où des coquines soulevaient le bas pour tout montrer. Vous voulez un dessin ? Bien entendu, les gardiens de nos bonnes mœurs du genre Jamra avaient d’autres sujets beaucoup plus sérieux et lucratifs que de s’occuper de nos canailleries en regardant par le trou des serrures. La preuve de cette morosité lascive, ces pudibonds de Jamra ne se scandalisent plus des écarts des meufs car n’ayant plus rien à se rincer les yeux. Ils doivent bien s’ennuyer, les pauvres voyeurs. A défaut donc de tube de l’été, le temps est à la « Sonkorisation ». Une bande de joyeux drilles entonnant un couplet dédié au leader de l’opposition sénégalaise dans tous les stades et sur tous les terrains de foot du pays. Un phénomène qui s’est amplifié jusqu’à indisposer l’autorité qui ne veut point entendre cet hymne du cœur. Après les interdictions de compétitions décrétées par les inamovibles dirigeants du national Pop et celui d’un préfet zélé qui s’est opposé à la tenue d’un tournoi parce que le parrain en était Oscar Sierra, hier, le stade du Père Wade a vibré au rythme de ce tube de l’été. De quoi donner des insomnies au pouvoir qui pourrait bientôt sortir un décret interdisant carrément cette chanson subversive. Avec instructions données au procureur de la République de faire respecter cette interdiction par les policiers et les gendarmes qui s’ennuient depuis que les manifestants de Pastef les ont feintés ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
VOL D’ORDINATEURS A L’ADIE LE GENDARME MOUSSA FAYE DEVANT LE TRIBUNAL MILITAIRE
Le gendarme Moussa Faye et ses complices seront jugés le vendredi 29 septembre 2023 prochain devant le Tribunal militaire statuant en chambre correctionnelle. Ils sont reprochés d’avoir volé 212 ordinateurs portables et fixes à l’Agence de l’informatique de l’État (Adie) sise au Technopôle de Pikine. Chef de la sécurité de l’Adie, le gendarme Moussa Faye avait nié les faits dans un premier temps avant d’être confondu par la vidéosurveillance le montrant physiquement en train d’embarquer les ordinateurs dérobés. Ce en compagnie d’un certain Ndongo Thiam ainsi que trois autres individus. Au début, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar avait fait annuler le procès-verbal (N°980) de la Division des Investigations criminelles (Dic) pour vice de forme ou nullité. Ce suite à une requête des avocats militaires qui avaient attaqué la procédure en annulation du fait que c’est la Brigade prévôtale de la gendarmerie qui devait arrêter et interroger Moussa Faye en sa qualité de militaire et non la Police. Par la suite, l’affaire a été confiée aux enquêteurs de la Brigade prévôtale qui avaient repris toute la procédure. D’où la mise en état puisque tout ce beau monde va comparaitre devant la prochaine audience du Tribunal militaire.
MAME BOYE DIAO LIMOGE DE LA CDC
Le président de la République n’a pas attendu pour limoger Mame Boye Diao de son juteux poste de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations qu’il occupait depuis février 2023. Macky Sall a sabré l’homme au moment où ce dernier évoquait sa candidature à la présidentielle. La décision du maire de Kolda se présenter à cette élection est certainement vue au Palais comme une rébellion ouverte contre la désignation du Premier ministre Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar. Pour contenir une éventuelle vague de rébellions, le président Macky Sall a donc choisi de sanctionner pour l’exemple. Cela suffira-t-il pour faire peur aux anti-Amadou Ba ?
MAME BOYE DIAO POURTANT MUNI DE SES BILLETS INTERDIT D’ACCES AU STADE ABDOULAYE WADE
La candidature de Mame Boye Diao à la prochaine présidentielle de février 2024 ne plait décidément pas au président de la République. En effet, en plus d’être limogé de son poste de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) dans la foulée de sa déclaration, il a été interdit d’accès au stade Abdoulaye Wade pour suivre le match Sénégal/Algérie. Il avait pourtant pris le soin d’acheter des billets pour lui et ses partisans. Dans une vidéo, El Hadj Mamadou Diao explique qu’il la été interdit d’accès aux tribunes suite à des ordres donnés par des responsables d’en haut. ‘’On m’a dit que même avec des billets, tu ne peux pas accéder aux tribunes. Je ne sais pas qui a donné ces ordres, mais il doit être puissant dans ce pays’’, a-t-il dit dans une vidéo entourée de quelques personnes.
DR ROSE WARDINI JALOUSE DE SON « SENEGAL NOUVEAU »
L’ancien DG de la CDC devrait monter au front très rapidement pour régler son contentieux avec Dr Rose Wardini. Cette dernière revendique le titre de « Sénégal nouveau » que Mame Boye Diao s’est approprié hier lors de sa déclaration de candidature à travers une coalition dénommée « Coalition pour un Sénégal nouveau. Ainsi, Mme Wardini rappelle que « Sénégal nouveau » est le nom de son mouvement citoyen qui s’est déjà lancé dans la course pour la présidentielle de février 2024, « en atteste le récépissé numéro 16203/MIN/DGAT/DLPL/DLA_P en date du 10 Janvier 2023, signé par le Ministère de l’intérieur ».
KHOSSANTO :LE MINISTRE DE L’INTERIEUR POUR UNE SOLUTION CONCERTEE
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, s’est rendu ce mardi à Kédougou en compagnie de son collègue des Mines, Oumar Sarr, et celui de la Bonne gouvernance, Mamadou Saliou Sow originaire de la zone. Sur le chemin menant au lieu de la rencontre, des jeunes arborant des brassards rouges ont tenté de bloquer le cortège afin de faire part de leurs revendications aux autorités. Mais les policiers ont réussi à les contenir selon Seneweb. Une fois à l’hôtel où devaient se tenir les discussions entre les membres du gouvernement, la presse a été priée de quitter la salle, après les propos introductifs du ministre de l’Intérieur, en vue d’une réunion à huis clos. Antoine Félix Diome a pu présider un CRD avec les autorités de la région, les jeunes et les sociétés minières pour discuter de l’emploi non qualifié qui a été à l’origine des incidents malheureux survenus lundi 11 septembre 2023 qui ont causé deux décès dont le frère du maire de la ville. Le ministre de l’Intérieur a appelé à une solution concertée. «Nous sommes là pour trouver des solutions de manière concertée avec toutes les parties prenantes. Nous sommes là pour écouter les idées et les propositions afin de trouver une solution» a déclaré Antoine Félix Abdoulaye Diome lors de son propos introductif. Il a également présenté des condoléances spéciales au maire de la ville pour la perte de son grand-frère dans les tragiques événements de lundi. Les élus locaux demandent tout simplement le départ du préfet de Saraya, Cyprien Antoine Mballo, auteur de l’arrêté surle recrutement local des travailleurs non qualifiés qui amis le feu aux poudres occasionnant la mort de deux manifestants, des blessures graves et l’arrestation de près de 35 personnes. En outre, une plainte est annoncée par les élus locaux contre le préfet Mballo.
PROJET ROUTE NATIONALE RUFISQUE LANCE LA REBELLION CONTRE PROMOVILLES
A Rufisque, Promovilles est appelée à donner des comptes aux riverains du projet de réhabilitation de la route nationale, boulevard Maurice Guèye sur le tronçon Mbaye Jacques Diop allant du rond-point Superette à l’ex-Usine Bata. Les quartiers riverains de la route nationale de Rufisque surtout du côté de Thiawlène, Mérina, Colobane Garga Mbossé et Colobane Malick Guissé ne peuvent plus supporter les lenteurs notées au niveau du projet de réhabilitation de la route nationale lancé par Promoville. Ces populations sont en colère contre Mme Astou Diokhané Sow, coordonnatrice de Promovilles en charge le projet du fait des retards, mais surtout de l’arrêt à plusieurs reprises des travaux menés par une entreprise chinoise du fait de l’indisponibilité du financement. Ce mercredi, les jeunes de ces quartiers ont promis de faire une grosse manifestation pour dénoncer les lenteurs des travaux d’un chantier qui a duré presque cinq ans. Les travaux connaissent un retard incompréhensible. Alors hier le mot d’ordre lancé par les jeunes de ces quartiers est de paralyser totalement cette partie la route nationale qui est très sollicitée par les automobilistes entrant et sortant de Dakar. Mais attention : qu’ils prennent garde aux balles réelles des policiers ou des gendarmes ! En effet, ces années-ci, des manifestants sont si facilement tués dans notre pays… Avec l’hivernage qui a fortement dégradé la chaussée, ou ce qui en reste depuis le début du chantier, un blocage des travaux parles populations rendrait alors la situation plus que compliquée. Et puisque les jeunes menacent de manifester avec ou sans autorisation…
DR OUMAR CISSE, LE MAIRE DE RUFISQUE AVAIT PROTESTE CONTRE PROMOVILLES
Est-ce parce que Rufisque a un maire de l’opposition notamment de Taxawu Dakar que Promoville de Astou Diokhané Sow tente de coincer la vieille cité ? A Rufisque, l’on n’est pas loin de penser à une telle hypothèse qui frise le cynisme pur. Mais les populations de Rufisque peuvent compter sur le soutien de leur député-maire Oumar Cissé. Ce dernier avait interpellé par courrier en date du 01er août 2023, la coordonnatrice de Promovilles sur les lenteurs des travaux de voiries et d’assainissement de sa cité. « Les travaux d’élargissement du Boulevard Maurice Guèye et de reconstruction du Canal de l’Ouest, engagés dans le cadre du Programme de modernisation des villes du Sénégal (PROMOVILLE) et qui devaient s’achever depuis plus d’un an, sont encore en cours, avec un état d’avancement n’atteignant même pas les 60% (cf. procès-verbal de réunion de chantier du 21 juin 2023) » avait écrit Dr Oumar Cissé à l’endroit de Mme Astou Diokhané Sow. Et le député maire de Rufisque d’ajouter à l’endroit de cette dernière que « malgré les assurances que vous avez bien voulu me donner régulièrement à la suite de plusieurs échanges, cette situation reste très préoccupante, d’autant plus qu’il est fort probable qu’à ce rythme, ces travaux ne soient pas entièrement exécutés avant le 31 décembre 2023. Cette date correspond à la clôture des financements accordés audit programme par la Banque islamique de développement (BID) ». Pour finir, Dr Oumar Cissé dira à la patronne de Promovilles qu’ « en plus de la lenteur des travaux déplorée par tous nos concitoyens, je voudrais à nouveau vous signaler que ce chantier est à l’origine de beaucoup de nuisances constatées dans notre ville (aggravation des inondations, dysfonctionnements sur la mobilité, insécurité liée surtout à la dépose des lampadaires et à l’absence d’un dispositif de protection et de balisage le long du canal ». En tout cas au vu de l’évolution du chantier sur le terrain, certainement qu’Astou Diokhané Sow a tout bonnement rangé ce courrier du député-maire de Rufisque dans les tiroirs parce que Dr Oumar Cissé est de l’opposition. Ce sont les populations de Rufisque qui sont tout simplement sacrifiées par Promovilles.
LE STADE ME WADE A VIBRE AUX CHŒURS EN VOGUE DE « SONKO NAMEUNALAAA »
Malgré un dispositif policier et « gendarmesque » particulièrement impressionnant, la politique s’est invitée ce mardi soir dans le match amical qui opposait l’Algérie au Sénégal au stade Abdoulaye Wade. En effet, des milliers de militants et sympathisants de l’opposant Ousmane Sonko ont entonné « Sonko Namenalaaa »l’air en vogue actuellement dans les stades sénégalais. Le ton avait été déjà donné un peu plus tôt dans l’après-midi avec des centaines de supporters qui s’étaient rassemblées à la gare du TER pour entonner en chœur le même chant considéré comme subversif parles autorités. Un phénomène qui empêche les autorités de dormir puisque devenu un effet de mode des jeunes partout où il y a des manifestations, notamment sportives. D’ici à ce que les autorités interdisent les manifestations, quel qu’elles soient, suer l’étendue du territoire nationale. Pour le motif de risques de troubles à l’ordre public, bien sûr !
MACKY SALL ET CETTE ÉQUATION À TROIS INCONNUS
Des grincements de dents sont notés depuis l’annonce du choix de Amadou Ba pour briguer la magistrature suprême pour le compte de la coalition Benno bokk yaakaar.
Des grincements de dents sont notés depuis l’annonce du choix de Amadou Ba pour briguer la magistrature suprême pour le compte de la coalition Benno bokk yaakaar. Abdoulaye Daouda Diallo a été reçu hier par le chef de l’Etat, mais les échos ne vont pas dans le sens d’un « oui ». Et, à en croire Bès Bi le Jour, Boun Abdallah est attendu aujourd’hui au Palais.
Les arguments donnés par Macky Sall pour justifier le choix porté sur Amadou Ba pour défendre les couleurs de la coalition Benno bokk yaakaar ne sont pas convaincants aux yeux de certains ténors de son parti. C’est ainsi qu’après la défection de Aly Ngouille Ndiaye, des sources bien informées confient que « le Président Macky Sall a reçu en audience hier, lundi, peu après 18h le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Le chef de l’Etat a souhaité « raisonner » Abdoulaye Daouda Diallo qui ne digère pas le choix porté sur le chef du gouvernement. D’ailleurs, ces mêmes sources ajoutent que « le Président Sall envisagerait de nommer Abdoulaye Daouda Diallo au poste de Premier ministre s’il acceptait de se ranger derrière Amadou Ba ». Mais des échos que Bés bi a pu glanés, le coordonnateur départemental de l’Apr à Podor ne serait pas emballé par la proposition du Président et entend « rester logique avec lui-même ».
Après Abdoulaye Daouda Diallo, Mahammed Boun Abdallah Dionne sera reçu aujourd’hui, sauf changement de dernière minute, par le chef de file de la coalition Benno bokk yaakaar. Il va essayer aussi de le convaincre de rejoindre les rangs afin que le « candidat de la continuité » puisse gagner le scrutin présidentiel du 25 février 2024. Certains ont parié que l’ancien Premier ministre (2014-2019), « au vu de sa proximité avec le chef » serait plus facile à ramener à de meilleurs sentiments. Seulement, ce n’est pas ce qui se dégage, en tout cas jusqu’à hier soir, puisque Boun Dionne aussi aurait l’intention d’être dans « une position de défiance ». « Le Pm (Boun) et Aly Ngouille Ndiaye ont le soutien de grands chefs religieux. D’ailleurs, l’un d’eux leur a demandé de travailler ensemble », rapporte une source proche des deux. Une telle éventualité pourrait compliquer la tâche à Macky et son candidat. Et, avec un ADD foncièrement contre Amadou Ba, et peut-être Mame Boye Diao, l’on pourrait assister à un front commun contre le candidat de Bby.