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9 juin 2025
LE DRAME SANS FIN DE JEUNES MAMANS
Un bébé ! C’est neuf mois de grossesse, mais c’est aussi toute une vie de complications, de protection, de prise en charge et d’encadrement pour pouvoir espérer un avenir radieux
Un bébé ! C’est neuf mois de grossesse, mais c’est aussi toute une vie de complications, de protection, de prise en charge et d’encadrement pour pouvoir espérer un avenir radieux. De la grossesse à l’accouchement en passant par l’éducation, il y a à boire, à voir, à entendre, à redresser, à corriger et à faire. Ce qui n’est pas un « jeu » gagné d’avance ! Mais une grande responsabilité sur les épaules de la mère. Une très grande responsabilité même. D’où la maturité, les capacités, l’accompagnement social, psychologique et médical pour mener à bien une grossesse durant ses différentes étapes. Malheureusement, ces conditions essentielles dans la survie de la mère et son enfant connaissent parfois des manquements. Surtout pour les cas de grossesses précoces, ou non désirées et issues parfois de viol ou d’inceste avec surtout les conséquences gynécologiques. La honte, le repli sur soi, le camouflage avec des habits amples, la culpabilité... D’où l’infanticide et l’avortement clandestin qui ont aujourd’hui conduit plusieurs filles en prison. Coup de projecteur sur les dangers des grossesses précoces et l’importance de l’éducation sexuelle au sein de la famille.
GROSSESSES PRECOCES DESIREES OU NON DESIREES : Des «Bébés mamans» temoignent sur leur expérience douloureuse !
Elles sont très jeunes, très jeunes ces filles qui, par la force des choses, sont devenues très tôt mères. Et qui vont aussi devoir éduquer seules un enfant d’un propre père, grand-père, copain, cousin voire un inconnu. Ce qui n’est pas une chose aisée. N’est-il pas un crime de confier une telle tâche à un «bébé»?
En tout cas, ce vieux «kalabanté» de plus de 70 ans n’oubliera jamais ce plaisir charnel devenu subitement une bombe à la fois sociale et judiciaire. Il croupit depuis quelques mois en prison pour avoir engrossé sa propre petite fille. La maman de cette dernière, étant sa fille, était contrainte de quitter le domicile conjugal pour venir s’occuper d’un papa «malade». Un père qui va plutôt dévier sa prise en charge familiale sur sa fille en classe de CM1 à l’élémentaire pour l’avoir trompé avec de petits cadeaux et des pièces de 100 ou 200 francs. A chaque fois qu’elle venait déposer son repas dans sa chambre, il lui donnait de petits cadeaux. La fille aurait fini par trouver du plaisir à ces petits gestes. Le grand père en a profité pour faire des attouchementssur elle avant de passer plus tard à l’acte sexuel suivi de grossesse. C’est un témoignage d’un habitant du quartier où s’est déroulée la scène à Louga. Saphie, elle vient d’avoir ses 18 ans le 30 avril dernier. Elle a grandisans père, ni mère au milieu de ses frères et sœurs. Leurs parents sont décédés suite à un accident de la circulation. Ce qui n’avait pas trop affecté ses études pendant quelques années avant de tomber entre les mains d’un prédateur sexuel sur la route de l’école. Son bourreau qui a presque l’âge de son père l’a laissée aujourd’hui avec un enfant ce qui a occasionné l’arrêt de ses études. Elle vend de la crème glacée. Sa sœur, Khady, pense que la disparition de leurs parents y a joué un rôle. «Si papa et maman étaient là à nos côtés, je parie qu’elle n’allait jamais être mise en grossesse. Ils ne badinaient pas avec notre éducation. C’était presque comme une rigueur militaire», a-t-elle dit
Des histoires, des drames, des trajectoires…
Sadiya, elle aussi, est une autre maman adolescente qui s’est retrouvée dans cette même situation juste après l’obtention de son Brevet de fin d’études moyennes (Bfem). Après l’accouchement, sa douleur est plus que vive et intense. Rejetée par sa famille, elle s’était retrouvée toute seule avec un nouveau-né dans les bras. «Heureusement, j’ai été accueillie par cette femme qui m’a accepté comme femme de ménage. Elle travaille. Mais comme son mari est à l’extérieur, Alhamdoul’Allah, la charge du travail n’est pas trop lourde. En plus, elle adore le bébé. C’est comme si c’est son propre fils. Elle n’a pas eu d’enfant. Cela a peut-être joué, mais elle fait toute sa joie. Partout où elle part, si elle n’est pas au boulot, elle prend l’enfant avec elle», a-t-elle témoigné à l’endroit de cette bonne volonté qui l’a hébergée chez elle.
Elle est plus chanceuse que Ndèye, 19 ans, dont la vie est une succession d’échecs. Elle n’a pas su résister aux mains tendues en subissant abus sur abus. Fragile et instable, elle peine à s’occuper de son bébé à plein temps. Elle vit chez sa grandmère, très âgée. «Quand tu n’as pas quelqu’un pour t’encadrer, c’est dur», a-telle dit parlant de sa peine face à un «père» démissionnaire. Safi ne peut plus continuer à compter sur lui malgré son parcours scolaire interrompu. Des regrets, elle en a accumulés en pagaille. Surtout l’épisode des crises chez sa fille qui tombe souvent malade. Elle a vu son adolescence contrariée. La prise en charge d’un bébé maladif, dit-elle, «c’est une grande souffrance»! Son calvaire ne s’est pas arrêté après l’accouchement. Il s’amplifie même. Mais elle essaie tout de même de supporter la charge. Pour la nourriture, la petite maman fait du porte à porte. «Je squatte aussi les marchés et portait les bagages pour certaines dames venues s’approvisionner. On me donne 100 ou 200 francs. Il arrive dès fois que je tombe sur une bonne dame qui m’offre 500 ou 1000 francs». C’est avec surtout ce «petit boulot» qu’elle arrive à prendre soin de son enfant à côté de sa grand-mère.
A quelques petites minutes de chez Ndèye, Sali est une jeune mère qui vit la même situation difficile, même si c’est pour une raison différente. Plus connu sous le nom de «Maman», il y a un peu plus de 5 ans, l’adolescente expérimentait une toute nouvelle vie. Une vie de maman quand elle portait une grossesse à l’âge de 17 ans. Elle a terminé celle-ci dans le domicile familial, mais presque isolée. «Pendant mes trois derniers mois de grossesse, mon père m’a tourné le dos, ma maman aussi m’abreuvait d’injures. Je ne faisais que pleurer. Mais Dieu merci, j’ai eu une fille», a-t-elle narré. Elle qui dit porter sa fille dans son cœur. «C’est ma raison de vivre, sinon....»? Sinon quoi? Une question à laquelle elle refuse de répondre. Tout ce qu’elle souhaite aujourd’hui, c’est que son père redevienne comme avant. Il dit qu’elle ne me compte plus comme membre de la famille. Il refuse en quelque sorte d’accepter cet accident, cette expérience pourtant très douloureuse». Elle souhaite donc le pardon de son père très en colère contre elle. Un papa qui l’a rejetée dès l’annonce de la nouvelle. Tout parent souhaite le bonheur de ses enfants, sa réussite, son bien-être et son épanouissement. Une fille qui grandit, qui fonde un foyer et fait des enfants dans un couple, c’est aussi un autre souhait de tout parent. Si ce n’est pas le cas, cela fait mal, et provoque parfois le rejet de l’autre. Il arrive que les parents rejettent leurs filles enceintes. Des filles qu’on renie pour des «erreurs» de jeunesse.
Dans le cas de Mariama Faty, il n’y a pas eu de rejet, mais cela a fait naitre un sentiment d’échec. «Elle ne va plus à l’école. C’est un échec. Mais on a supporté. Cela n’a jamais été une situation rêvée. Les vœux des parents, c’est d’avoir une enfant qui va à l’école, qui réussit et qui a un bon avenir. Je ne suis pas cadre ni fonctionnaire. On avait fondé beaucoup d’espoirs sur elle. Malheureusement, je me suis retrouvée dans une situation que je n’ai jamais voulue. Je me disais que si elle a au moins le bac, un jour ou un autre, elle allait avoir une situation voulue. Mais en classe de troisième, la grossesse est survenue. Le bourreau, au début, il se présentait comme un père modèle. Il avait même promis le mariage.
Mais quelque temps après, ils’est évaporé. En tout cas, on n’a plus de ses nouvelles». Il serait en prison, selon la maman ado qui, avec ses parents,se chargent, de l’éducation de l’enfant. Un enfant de 5 ans qui demande souvent après son père qui, à sa naissance, se pointait à chaque occasion. En tout cas, cette vie, ses parents ne l’ont jamais rêvée. Cette déception! Mais mettre sa fille dans la rue avec son enfant n’a jamais été une bonne option pour lui. Un petit fils qu’il aime tant et qu’il entend assurer une inscription à l’école dès l’année prochaine. Il souligne que, «le jour où la famille de l’enfant prendra la décision de continuer sa scolarité et sa prise en charge, tant mieux. Sinon, on va se débrouiller jusqu’à la mesure du possible». Après 30 ans passés, Mégou ressent encore un sentiment de culpabilité. Elle avait contracté une grossesse alors qu’elle était encore adolescente. A 48 ans, elle s’en souvient avec des regrets comme si c’était aujourd’hui.
Sentiment de culpabilité, regrets
Alors qu’elle est devenue maman poule en charge de l’alimentation, du logement et de la scolarité de ses 5 enfants. Elle revient sur ces moments difficiles. L’enfant hors mariage est aujourd’hui cadre dans une société de la place. Il s’est même mis la corde au cou, il y a deux mois. «J’étais en relation avec un jeune homme comme moi quand j’étais jeune fille. On s’est retrouvé dans cette situation. Mais le problème c’était comment l’annoncer aux parents? C’était très difficile. J’ai finalement décidé de me taire et de les laisser constater. Maman, comme d’habitude, a été la première à porter des soupçons. Elle a essayé un tête-à-tête avec moi. Je lui ai dit et elle a affiché son mécontentement. C’est après qu’elle a informé mon papa que les choses ont tourné mal. Il m’a rejeté et m’ordonnant de quitter sa maison. C’est là où je suis allée me refugier auprès de ma grande sœur avec l’aval de son mari qui vivait en France». Comme si elle était en train de revivre la même situation, il y a 30 ans, elle parle à voix saccadée. Pour une grossesse accidentelle, tous ses rêves ont été mis en veilleuse. Sans sous, elle se retrouve dépendante des autres. Un sentiment de culpabilité l’anime depuis maintenant 30 ans.
UN TIOKKI FIN REDOUTÉ
Autant Macky Sall dans « Le Monde » le 8 juillet qu’Ousmane Sonko dans France 24 du 6 juillet, les discours musclés de ces deux principaux protagonistes du champ politique laissent présager un nouveau Mortal Kombat. Un « Tiokki fin » redouté
Le message à la Nation du chef de l’Etat, Macky Sall, renonçant à une dangereuse troisième candidature à la présidentielle 2024 sonne comme un ouf de soulagement au Sénégal. La démocratie et la paix sociale, en équilibre précaire depuis maintenant plus de deux ans après que certains cercles tapis dans les lambris dorés du pouvoir ont eu la malencontreuse idée de tenter d’écarter de la course présidentielle le principal challenger du régime sont cependant toujours plus que jamais menacées. Autant le président Macky Sall dans les colonnes du quotidien « Le Monde » le 08 juillet qu’Ousmane Sonko à travers France 24 le jeudi 06 juillet, les discours musclés de ces deux principaux protagonistes du champ politique laissent présager un nouveau Mortal Kombat. Un « Tiokki fin » redouté…
En effet, les discours entendus, aussi bien dans le camp présidentiel que dans celui de l’opposition dite radicale, laissent encore présager de lendemains difficiles pour ne pas dire sombres pour notre jeune nation. Un « tiokki fin » redouté surtoutsi Sonko est jeté en prison en application de la peine de 2 ans de prison qui lui a été infligée dansl’affaire l’opposant à Adji Sarr. L’exécution en gestation de cette décision priverait alors le leader de Pastef d’une candidature à la présidentielle de 2024. Ce que Ousmane Sonko et ses partisans ne vont pas accepter.
Violences présidentielles
Aussi bien dans son discours de renonciation à une troisième candidature et son interview au quotidien « Le Monde » du samedi 08 juillet que dans ceux qui l’ont précédé, le chef de l’Etat, Macky Sall, n’a jamais dérogé à sa volonté d’user d’une main de fer pour instaurer la paix « politique » et mater cette jeunesse impertinente voire malsaine qui l’avait surpris dans la rue en mars 2021. Des émeutes qui lui sont toujours restées en travers de la gorge. Le samedi 01er juillet 2023, en recevant un collectif de maires et de présidents de conseils départementaux pétitionnaires (512 élus sur les 601 que compte le pays) pour un « sondage » sur la troisième candidature, le président de la République, Macky Sall, les a exhortés à défendre leurs localités contre les casseurs et pilleurs venus d’autres contrées “Ne laissez pas les gens semer le désordre chez vous” les a-t-il encouragés. Une déclaration dangereuse et inadmissible dans un Etat de droit où la sécurité des biens et des personnes est du ressort exclusif des forces de sécurité et de défense. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, dans ce qu’il croit mordicus être “une machination insurrectionnelle aux antipodes des valeurs démocratiques et qui visait à s’emparer du pouvoir par la violence et détruire notre modèle de société”, Macky Sall a assuré, d’ici la transmission du pouvoir au futur président de la République le 2 avril 2024, d’assumer “avec responsabilité et fermeté” toutes les charges qui incombent à sa fonction notamment “consacrer toutes ses forces à défendre, sans failles, les institutions constitutionnelles de la République, le respect des décisions de justice, l’intégrité du territoire, la protection des personnes et des biens”. Et en insistant sur le respect des décisions de justice, le chef de l’Etat, sans pour autant le citer nommément, faisait clairement allusion au chef de file de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, patron des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la formation (Pastef), objet d’une condamnation par contumace de 2 ans d’emprisonnement ferme pour “corruption de la jeunesse” dans la controversée affaire dite “Sweet Beauty” où il était poursuivi pour les délits criminels de “viols et menaces de mort”. Avant même l’énoncé de cette sentence prononcée le 1er juin 2023, Ousmane Sonko a été intercepté le dimanche 28 mai 2023 aux alentours de Koungheul par les forces de sécurité et de défense alors qu’il exécutait sa “caravane de la liberté” en route pour Dakar. Et depuis, il est assigné en “résidence surveillée” dans son domicile sis cité Keur Gorgui de Dakar. Dans une interview au quotidien « Le Monde » du 08 juillet, Macky Sall ne craint pas des troubles à l’ordre public occasionnés par une arrestation du leader de Pastef. « Non, je ne crains rien ! Je dirige un pays, je ne me focalise pas sur un débat de personne. Si quelqu’un doit être arrêté, il doit l’être » a martelé fermement le président Macky Sall.
Appel au soulèvement de Sonko
Du côté de l’opposition radicale aussi, le discours dit de résistance comporte des germes notoires de violence. Dans un message diffusé en direct sur ses propres plateformes depuis son domicile « militarisé » de la cité Keur Gorgui à Sacré Cœur III à Dakar , la veille du message du discours historique de Macky Sall, le patron de Pastef, après avoir dénoncé les conséquences sur lui et son devenir politique de ce qu’il appelle le “deal” du Dialogue national organisé par le pouvoir, a invité la population à se lever pour résister. Un appel à la résistance comme celui de mars 2021 et en juin 2023, pour mettre fin au pouvoir de Macky Sall. “Préparez-vous en conséquence. Chacun de nous doit dépasser la barrière psychologique de la peur. Si Macky veut la paix, il l’aura, sinon il ne nous laissera pas le choix” a déclaré Ousmane Sonko dans l’optique de son arrestation…programmée. Convaincu que “jamais dans l’histoire politique du Sénégal notre pays n’a connu autant de violences et d’injustice que sous le magistère de Macky Sall durant ces douze ans”, le leader de Pastef Ousmane Sonko qui dit rester de marbre devant “toutes les intimidations, persécutions et brutalités” dont a usées le régime en son encontre, affiche toute sa détermination à être de la course à l’élection présidentielle du 25 février 2024 malgré son attachement aux valeurs de tolérance, de générosité, de bonté, de partage. «Qu’il soit candidat ou pas, comprenez qu’il s’agit d’un deal, d’un complot fomenté lors des concertations : faire en sorte que je ne sois pas candidat. (…) Doit-on accepter ce complot contre le projet ? Au nom de quoi, doit-on accepter cela ?», s’est-il demandé convaincu que le seul objectif de Macky Sall est d’empêcher sa candidature en 2024. “Ce combat, ce n’est plus celui de Ousmane Sonko, mais un combat de principe qui interpelle des millions de personnes. Devons-nous accepter, à quelques encablures de la victoire finale, de céder, après tant d’années de sacrifices ? Non. Dans ce cas, nous aurons trahi la mémoire des martyrs», a poursuivi Ousmane Sonko en demandant l’organisation de manifestations sur l’ensemble du territoire national pour exiger la libération des détenus politiques. Juste après le discours à la Nation (03 juillet) du président Macky Sall déclarant qu’i n’allait pas se représenter en 2024, Ousmane Sonko a profité du plateau de France 24 le jeudi 06 juillet pour hausser le ton et surtout prédire le chaos dans notre pays si jamais sa candidature est bloquée. « Le président Macky Sall a dit à certains qu’il empêchera vaille que vaille ma candidature parce que c’est lui la République, c’est lui la justice, c’est lui le Conseil constitutionnel, c’est à lui de dire qui va être candidat et qui ne va pas l’être. Je puis vous assurer qu’il n’y aura pas d’élection dans ce pays ou alors ce sera dans un chaos indescriptible si par des combines judiciaires, le président Macky Sall voudrait empêcher ma candidature » a indiqué le président Sonko à France 24 Les mêmes germes de violence sont aussi notés dans les discours des partisans de Ousmane Sonko. Dernier en date, le président du groupe parlementaire de Yewwi Askan Wi (Yaw), Birame Soulève Diop qui, lors de la conférence de presse de ladite coalition tenue le mardi 04 juillet 2024, a eu des propos dégradants envers le Président Macky Sall contre qui il met en garde les potentiels candidats de Benno Book Yakaar (Bby) d’éviter de partager ses repas au risque de subir le même sort que l’ancien candidat de la majorité présidentielle ivoirienne, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly mort d’un malaise le 8 juillet 2020 et remettant en selle son mentor Alassane Ouattara pour une troisième candidature dont il avait préalablement renoncée. Une déclaration dangereuse, irresponsable et inadmissible dans une République même si l’auteur a présenté par la suite des excuses publiques sur son compte officiel.
Vers un report de la présidentielle de 2024
Autant le dire ici et maintenant, si les deux camps qui se regardent toujours en chiens de faïence campent sur leurs positions respectives, il est fort à craindre que nous allions irrémédiablement vers un nouveau cycle de violences pour ne pas dire le chaos. En fait, la renonciation à la troisième candidature de Macky Sall a tout simplement différé la finalité du "Mortal Kombat" qui semble de plus en plus inévitable et inéluctable. Ce au vu de la position ferme des uns et des autres sur les conditions de la tenue prochaine du scrutin du 25 février 2024. Le camp du pouvoir n’entend pas organiser une élection avec la participation de son principal challenger, Ousmane Sonko, dont certains sondages donneraient largement vainqueur. Et le camp de l’opposition radicale, incarnée justement par le même Ousmane Sonko, a fait de cette participation au scrutin présidentiel une question de vie ou de mort. Conséquences, le pays risque de sombrer de nouveau dans le chaos et une organisation de l’élection présidentielle dans ce contexte reste pour le moins hypothétique et incertaine. Le danger guette toujours notre pays et l'affichage, au Palais de justice, de la décision de condamnation de Ousmane Sonko dans l'affaire "Sweet Beauty", n'augure rien de bon pour la suite des évènements. Il urge que les différents protagonistes se fassent violence en acceptant de s’asseoir autour d’une table et de trouver les voies et moyens de restaurer définitivement la paix sociale. En effet, il est inconcevable que parce qu’ils ont pris part à un Dialogue dit national que des délinquants à col blanc, prévaricateurs avérés de nos maigres deniers publics, puissent être réhabilités alors qu’un autre citoyen, à part égale, dont le tort originel est... d’empêcher le chef de dormir soit sacrifié et rendu inéligible sous le prétexte fallacieux qu’il n’a pas répondu à l’invitation au dialogue. Pour ce qu’on en sait, un dialogue national prend en compte les préoccupations de tous les acteurs, présents ou pas, surtout que dans le cas d’espèce,sa vocation première est de fédérer toutes les forces vives autour de l’essentiel pour l’intérêt supérieur de la nation.
Le ministère des Affaires étrangères dément
Le ministère des Affaires étrangères a réagi à l’information selon laquelle 300 migrants sont portés disparus depuis plusieurs jours près des îles Canaries. Dans un communiqué, le département ministériel dirigé par Aïssata Tall Sall déclare avoir « appris avec étonnement la publication, sur les réseaux sociaux, d'informations faisant état de la disparition en mer d'au moins trois-cent(300) Sénégalais, candidats à l'émigration, dont les embarcations en provenance de Kafountine (Casamance) faisaient route vers les Îles Canaries ». Le ministère des Affaires étrangères explique qu’après des vérifications, il s’avère que ces informations sont dénuées de tout fondement. Dans le document, Aïssata Tall Sall précise qu’entre « le 28 juin et le 09 juillet 2023, deux-cent soixante (260) Sénégalais en détresse ont été secourus dans les eaux territoriales marocaines ». Pour terminer, le département ministériel dirigé par Aïssata Tall Sall indique que le consulat général du Sénégal dans la ville marocaine de Dakhla, en relation avec les autorités marocaines compétentes, a pris les dispositions nécessaires pour leur prise en charge et leur rapatriement dans les meilleurs délais
Birame Soulèye Diop en prison
Après deux retours de parquet, le député Birame Souleye Diop, président du groupe parlementaire de Yewwi Askan wi a fait face au doyen des juges d’instruction. Le magistrat instructeur a inculpé le maire de la commune de Thiès Nord d’offense au président de la République et actes de nature à compromettre la paix publique. M Diop est placé sous mandat de dépôt.
Des comptes fictifs pour Amadou Ba
Le Premier ministre qui ambitionne de devenir le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à la Présidentielle est déjà combattu par ses concurrents au sein de la mouvance présidentielle qui lorgnent le fauteuil du Président Macky Sall. Le service de communication d’Amadou Ba indique que dans le contexte préélectoral, des individus malveillants ont créé des comptes fictifs, se faisant passer pour le chef du gouvernement, dans le but de semer la suspicion et de suggérer sa participation à la course présidentielle. Il informe que seules les informations partagées sur les pages officielles et certifiées d’Amadou Ba doivent être prises en compte.
Le procès d’Aliou Sané renvoyé
La chambre criminelle n’a pas finalement statué hier sur l’affaire Aliou Sané. L’audience a été renvoyée pour mardi prochain. La Chambre d’accusation du tribunal de Dakar devait examiner la requête du procureur de la République qui conteste la liberté provisoire accordée au coordonnateur du mouvement Y en a marre par le juge du 2e cabinet. En attendant le procès, Aliou Sané déclare que la prison ne saurait les soustraire du combat de leur génération. Dès sa libération, M. Sané a poursuivi sans aucun répit le combat citoyen auprès de ses camarades Y en a marristes du F24 et du peuple sénégalais, surtout dans ce contexte où des «centaines de jeunes innocents » sont dans les geôles du pouvoir. A l’en croire, le combat pour une élection présidentielle libre, transparente et inclusive (…) est celui de tous. Il prévient que rien ni personne, pas même la prison ne saurait l'y soustraire car il s’agit des combats de sa génération. «Nous avons une parfaite connaissance de notre mission. Et nous avons choisi de l'assumer face à l'histoire !Quoi que cela nous coûte», indique le Coordonnateur de Y en a marre.
Un jeune égorgé à Thiès
Les habitants du quartier qui jouxte l'Université Iba Der Thiam de Thiès ont découvert le corps sans vie d’un jeune. L’information sur la découverte macabre s'est très vite répandue dans la cité du Rail. Il s'agit d'un jeune âgé de moins de 25 ans qui a été égorgé à hauteur des deux voies de l'Université Iba Der Thiam. D’après Dakaractu, ce sont des piétons qui ont aperçu la dépouille gisant dans le sang. Pour l'instant, la victime n'a pas encore été identifiée. Une source renseigne que la police scientifique a effectué le déplacement. Le corps sans vie a été déposé à l'hôpital Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès.
La Marine intercepte une pirogue avec 35 migrants
L’émigration clandestine est revenue sur la scène depuis quelques jours. Malgré la vigilance des forces de défense et de sécurité, certaines pirogues réussissent à prendre la mer pour rejoindre l’Espagne. La Marine Nationale renseigne que le patrouilleur de haute mer, Kédougou et la vedette Mlot Abdoulaye Thiam de la Base navale nord ont arraisonné une pirogue avec à son bord 35 candidats à l’émigration clandestine lundi dernier. Les migrants ont été acheminés à Saint-Louis et pris en charge par les services compétents.
Saisie de 210 kg de chanvre indien
Les éléments de la brigade de gendarmerie de Joal ont fait une belle prise. Les pandores ont mis la main sur 07 ballots de chanvre indien, d'un poids total de 210 kg à la suite de l'exploitation d'un renseignement faisant état d'un débarquement de drogue dontle destinataire serait au village de Foua Ngarigne situé à 10 km de la commune de Nguerigne. Les pandores ont réussi à interpeller 05 individus.
800 migrants dont Laïty Michel Abdel Diagne retenus en Libye
Alors que le Sénégal est encore sous le choc après la disparition de plus de 300 migrants à destination des îles Canaries, ses fils retenus à la frontière libyenne vivent un calvaire depuis près de 10 jours. Selon la tante maternelle du jeune Laïty Michel Abdel Diagne, qui s’est confiée à « L’As », son fils fait partie des 800 migrants qui sont retenus depuis le mardi 04 juillet à la frontière, sans eau ni nourriture. Le jeune garçon de 32 ans est entré en contact avec elle hier par le biais d’un compatriote qui a réussi à garder son téléphone avec lui, ceux des autres étant confisqués. A l’en croire, Laïty Michel Abdel Diagne qui vit en Tunisie avec elle a profité de son voyage au Sénégal pour se rendre à Sfax, lieu d'embarquement des pirogues à destination de l'Italie. Elle raconte que pendant plusieurs jours, ils n’ont pas eu des nouvelles du jeune. C’est par la suite qu’elle est entrée en contact avec ses amis restés en Tunisie qui l'ont informée du départ du jeune Laïty pour Sfax. D’après elle, ces migrants ont embarqué le mardi 04 juillet, mais ils ont été arrêtés par les garde-côtes qui les ont refoulés à la frontière libyenne où ils sont retenus depuis 10 jours dans des conditions extrêmement difficiles, sans nourriture ni rien. Ils sont entre les mains de la police des frontières. La dame révèle que le garçon en question, depuis sa venue le 31 août 2022 en Tunisie, avait un bon travail et n'avait aucun problème qui l’aurait poussé à prendre la mer. Toutefois, elle reconnaît qu’il n’en est pas à sa première tentative. Laïty Michel Abdel Diagne avait essayé une première fois, mais ça n'avait pas abouti. C'est par la suite qu'il a annoncé à ses amis qu'il allait attendre le voyage de sa tante pour le Sénégal pour planifier son départ. Elle appelle les autorités sénégalaises à venir en aide aux jeunes retenus en Libye.
La lecture de Greenpeace sur l’émigration clandestine
Restons sur cette polémique sur la disparition de migrants sénégalais près des îles Canaries pour dire que Greenpeace Afrique a également réagi. L’Ong exprime sa profonde tristesse et son indignation et estime qu’en raison de l’ampleur de l’extraction et de l’exploitation néocoloniales des ressources du continent, certains jeunes Africains, dépourvus de travail et de moyens de subsistance, prennent des risques extrêmes pour une meilleure vie. Selon elle, l’exploitation anarchique et irresponsable des ressources naturelles en Afrique, souvent menées par des entreprises étrangères, ont des conséquences dévastatrices sur les communautés locales, l’environnement et les écosystèmes marins en particulier. Pour Greenpeace Afrique, les chalutiers industriels étrangers et les industries de farine de poisson sont particulièrement problématiques, « car ils détruisent l’environnement, épuisent les stocks de poissons, privent les pêcheurs artisanaux de leurs moyens de subsistance et contribuent à la détresse économique qui pousse de nombreuses personnes à prendre des risques énormes dans des voyages périlleux à la recherche d’une vie meilleure »
Thierno Alassane Sall tire sur l’Etat
Apportant son point de vue sur la disparition de «migrants sénégalais» près des îles Canaries, le député Thierno Alassane Sall pense que la migration irrégulière est un symptôme d’un malaise plus profond. Selon lui, elle est le reflet d’un système économique qui ne parvient pas à créer des emplois décents pour tous, d’une éducation qui ne prépare pas suffisamment nos jeunes à la vie active, et d’un manque d’opportunités pour ceux qui sont prêts à travailler dur pour améliorer leur sort. Pour le président de la République des Valeurs, le drame de l’émigration est le résultat d’une politique qui a échoué à répondre aux aspirations de la jeunesse, les poussant à risquer leur vie pour un avenir incertain. Le député explique qu’il ne faut pas rester les bras croisés face à cette situation et pense qu’il est temps d’agir et de mettre en place des solutions durables pour lutter contre ce fléau. Thierno Alassane Sall pense que l’éducation et la formation professionnelle doivent être au cœur de nos préoccupations et qu’il est essentiel d’offrir aux jeunes une éducation de qualité et une formation professionnelle adaptée aux besoins du marché du travail afin d’acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi décent. Parallèlement, ajoute-t-il, investir dans le développement économique local est une nécessité, notamment dans les secteurs clés de l’agriculture, la pêche (dont beaucoup de candidats à la migration sont issus) et le tourisme.
Renforcer le dispositif de lutte contre la corruption
La directrice régionale d’Amnesty International en charge de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud, a invité le Sénégal à renforcer son dispositif législatif et institutionnel de lutte contre la corruption pour mieux protéger les lanceurs d’alerte. «Le Sénégal, comme les autres pays, doit renforcer son dispositif législatif et institutionnel pour faire en sorte que la lutte contre la corruption soit une réalité pour que les personnes qui documentent et dénoncent les faits de corruption, notamment journalistes, activistes et défenseurs entre autres soient mieux protégés », a-t-elle déclaré à l’Aps. Elle intervenait à l’occasion de la publication du dernier rapport d’Amnesty International intitulé «la lutte contre la corruption en péril ». Cette rencontre s’est tenue en marge de la journée africaine de lutte contre la corruption et du 20e anniversaire de la Convention de l’Union africaine sur la prévention etla lutte contre la corruption. Le rapport couvre des cas de répression à l’encontre de personnes qui luttent contre la corruption. Il porte sur 19 pays et documente une trentaine de cas depuis 2018, l’année où l’Union africaine a déclaré la lutte contre la corruption comme une cause majeure. Le rapport relate des cas de harcèlements, de persécutions judiciaires, de menaces et de certaines violences physiques ayant entraîné la mort. Elle a plaidé pour que le Sénégal adopte un certain nombre de lois qui permettraient de renforcer la protection des défenseurs, citant en exemple la loi sur la protection des défenseurs. Elle a également indiqué que si l’on continue à s’en prendre à ces défenseurs, c’est la lutte contre la corruption elle-même qui serait en péril.
LA BATAILLE DE SUCCESSION A BENNO BOKK YAAKAAR A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DEL’APS CE MERCREDI
Les parutions de ce mercredi 12 juin 2024 évoquent la bataille de succession ouverte au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour le choix de son candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Dakar, 12 juil (APS) – Les quotidiens continuent de relayer la bataille de succession ouverte au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour le choix de son candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
‘’Le président Macky Sall […] a du pain sur la planche. Des noms sont avancés, dont ceux d’Abdoulaye Daouda Diallo, de Mahammed Dionne, d’Aly Ngouille Ndiaye et d’Antoine Diome, qui manœuvrent pour le remplacer. D’autres prétendants sont en embuscade pour porter la candidature beige-marron’’, lit-on dans Tribune.
Plus de 10 responsables de l’Alliance pour la République, le parti politique du chef de l’État, sont candidats à la candidature de BBY, selon le même journal.
Bés Bi Le Jour parle d’un ‘’duel fratricide’’ entre Amadou Ba, le Premier ministre, et le président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo, en vue de la succession de Macky Sall.
‘’Amadou Ba et Abdoulaye Daouda Diallo, les deux principales personnalités pressenties, s’affrontent’’, note-t-il.
Selon Source A, la direction du Parti socialiste s’est livrée à une violation de ses ‘’textes’’ en matière d’investiture d’un candidat à l’élection présidentielle.
‘’Aminata Mbengue Ndiaye [et] certains responsables du parti, dont Abdoulaye Wilane, Ali Mané et Aïda Sow Diawara, ont décidé de donner carte blanche à Macky Sall pour le choix d’un candidat’’, affirme le journal.
Source A ajoute que le bureau politique du Parti socialiste, ‘’qui ne s’est pas réuni’’, est l’instance habilitée à choisir le candidat de ladite formation politique ou celui de Benno Bokk Yaakaar.
Sud Quotidien est d’avis que ‘’le choix du candidat de la majorité présidentielle […] ne sera pas si simple pour le président de la République, Macky Sall’’.
WalfQuotidien évoque ‘’la dépendance des alliés envers Macky Sall’’. ‘’Hors de la coalition Benno Bokk Yaakaar, point de salut […] semble être la conviction des alliés du président Macky Sall’’, écrit-il, estimant que ‘’le moment est propice pour eux de reprendre leur indépendance’’, après que le président de la République a décidé de ne pas être candidat en 2024.
‘’Ça ne va plus entre le Bayern et Sadio Mané’’
L’Observateur et Le Quotidien se préoccupent de l’investiture d’Ousmane Sonko.
‘’Alors qu’Ousmane Soko est frappé d’une inéligibilité pour l’élection présidentielle de février 2024, à la suite de sa condamnation à deux ans de prison ferme, dans le dossier l’opposant à Adji Sarr, Pastef-Les patriotes a décidé de l’investir officiellement, ce que des spécialistes […] qualifient de coup de communication’’, lit-on dans L’Observateur.
‘’Le Pastef reste déterminé à présenter Ousmane Sonko à la présidentielle alors que son leader est écarté par l’article L29 du Code électoral’’, signale Le Quotidien.
Selon les leaders de Pastef-Les patriotes, l’investiture du candidat Ousmane Sonko est prévue samedi 15 juillet. Mais ils ne disent pas où se tiendra le meeting d’investiture, selon Le Quotidien.
Il est question d’émigration clandestine aussi dans les quotidiens.
Libération considère Kafountine, une commune située dans le sud du Sénégal, comme un ‘’lieu de départs et de drames’’ pour les migrants.
C’est de cette localité que plusieurs embarcations transportant des migrants portés disparus seraient parties depuis plusieurs jours, selon plusieurs journaux.
‘’Greenpeace Afrique met en cause les politiques publiques’’, rapporte Kritik’.
Des chalutiers venus d’autres pays ‘’détruisent l’environnement, épuisent les stocks de poissons, privent les pêcheurs artisanaux de leurs moyens de subsistance et contribuent à la détresse économique’’, affirme Kritik’ en citant l’organisation non gouvernementale.
Ces chalutiers, de cette manière, poussent ‘’de nombreuses personnes à prendre des risques énormes, dans des voyages périlleux, à la recherche d’une vie meilleure’’, dénonce Greenpeace Afrique.
‘’La saison des drames’’, titre EnQuête, ajoutant : ‘’Les tragédies se multiplient en mer, et l’annonce de la disparition de 300 migrants provoque l’effroi.’’
Selon le même journal, la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, a démenti l’information faisant état de la disparition en mer de migrants partis du Sénégal.
‘’Ça ne va plus entre le Bayern et Sadio Mané’’, titre Le Soleil.
Le club allemand ‘’envisage de se séparer de pas moins de sept [joueurs] parmi lesquels Sadio Mané’’, annonce le journal.
L’ACADEMIE DE DAKAR PRESENTE 17326 CANDIDATS
Après le baccalauréat, place au Brevet de Fin d’Etudes Moyennes (BFEM) démarre ce 12 juillet sur toute l’étendue du territoire national. Pour cette année, l’Inspection d’Académie de Dakar a enregistré 17326 candidats dont 7192 garçons et 10134 filles
Après le baccalauréat, place au Brevet de Fin d’Etudes Moyennes (BFEM) qui démarre ce mercredi 12 juillet sur toute l’étendue du territoire national. Pour cette année, l’Inspection d’Académie de Dakar a enregistré 17326 candidats dont 7192 garçons et 10134 filles.
Comparé à l’année dernière, le nombre de candidats a connu une hausse passant de 16426 à 17326, soit un surplus de 900 candidats. L’Inspection d’Education et de la Formation (IEF) des Parcelles assainies présente le plus grand nombre de candidats : 5810 dont 2248 garçons et 3562 filles. Elle est suivie de l’IEF des Almadies avec 4159 candidats et de l’IEF de Dakar Plateau avec 3798 candidats. L’IEF de Grand-Dakar présente le plus petit nombre de candidats avec 3529 inscrits.
Selon toujours les statistiques de l’Inspection d’Académie de Dakar, les 17326 candidats sont ainsi répartis dans 45 centres d’examens et 79 jurys. 1171 enseignants sont mobilisés pour assurer la surveillance. Cette année, les épreuves du BFEM coïncident avec le démarrage des épreuves du second tour du baccalauréat prévu également ce mercredi 12 juillet sur l’étendue du territoire national.
SONKO INDEXE L’ECHEC DES POLITIQUES PUBLIQUES DU REGIME
Au moins 300 migrants à bord de trois embarcations parties du Sénégal ont disparu en mer au large des îles Canaries.
Au moins 300 migrants à bord de trois embarcations parties du Sénégal ont disparu en mer au large des îles Canaries. Réagissant à cette situation dramatique, Ousmane Sonko, le président de Pastef/ les Patriotes, indexe l’échec des politiques publiques du régime du président Macky Sall et ses erreurs de priorités.
«Environ 300 jeunes auraient disparu dans les méandres de l’Atlantique. Une fois de plus, en quête d’un ailleurs hypothétiquement meilleur», a réagi, sur les réseaux sociaux, le leader de Pastef. Ousmane Sonko, qui regrette la résurgence de cette situation macabre, déclare : «Douze longues années plus tard…, le même phénomène macabre et désolant, continue de décimer nos jeunes et d’endeuiller durement les familles». «Ces drames à répétition traduisent l’échec des politiques publiques du régime du Président Macky Sall, ses erreurs de priorités, faites de gros investissements infrastructurels sans impact majeur ni sur l’économie réelle (agriculture, pêche, élevage, commerce…), ni sur le tissu social et au prix d’un lourd endettement», argue le président du Pastef.
Qui plus est, il indique : «Chômage et paupérisation, notamment, sont des fléaux qui accompagnent le quotidien des Sénégalais. Ils reflètent également l’instabilité politique dans laquelle ce régime aura plongé ce pays, avec son lot de violences d’État, de tortures et d’emprisonnements politiques». Selon le maire de Ziguinchor, «Ces circonstances augurent enfin de lendemains incontrôlables, aussi bien en termes de stabilité intérieure que d’explosion du flux migratoire, si le président Macky Sall persiste dans sa volonté suicidaire de sélectionner ses candidats à sa succession à la tête du Sénégal puis d’imposer la personne de son choix au peuple par un scrutin biaisé»
Sous ce rapport, il encourage les jeunes à considérer leur pays meilleur qu’ailleurs. «Aux jeunes de mon pays, je réitère mon appel : vous ne pouvez avoir un meilleur avenir qu’ici, chez nous ! Ne fuyez pas votre destin, restez et menons ensemble le seul combat qui vaille : la construction souveraine de notre développement économique et social !»
ENTRE FLUX DE PASSIONS ET DE DESOLATION, «BARÇA OU BARSAAX» AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS
Les faits sont assez illustratifs ou expressifs. L’émigration irrégulière reprend du poil de la bête dans la petite côte. Des candidats au voyage périlleux vers les Iles Canaries (Espagne) ont été arrêtés il y a quelques jours.
Des dizaines voire centaines de morts, des disparitions en mer, des arrestations, des rapatriements ! Mais cela ne décourage pas les candidats au «Barça ou Barsaax». L’émigration irrégulière a repris du poil de la bête dans la Petite côte, avec ses flux de passions et de désolation.
Les faits sont assez illustratifs ou expressifs. L’émigration irrégulière reprend du poil de la bête dans la petite côte. Des candidats au voyage périlleux vers les Iles Canaries (Espagne) ont été arrêtés il y a quelques jours. Des dizaines de jeunes sont portées disparues après une odyssée infructueuse en mer, à bord d’embarcations de fortune. Le phénomène, présent dans la petite côte depuis des années, avait connu une accalmie pour plusieurs raisons. L’émigration irrégulière est de nouveau au centre des préoccupations. Dans la petite côte, les gens ont muté de l’omerta à un secret de polichinelle sur les faits. On en parle sans mettre de gants.
Pourtant, un programme gouvernemental de récupération des jeunes des communautés de pêcheurs, appuyé par des organisations non gouvernementales, déroulé dans la zone, s’est soldée par une pause plus ou moins rassurante de l’émigration clandestine. La montée de foyers de tension ayant embrassé le pays par moments et par endroits a contribué au réveil du monstre. Toute une mafia de bandes organisées a ranimé le flambeau ; des jeunes désœuvrés ou désemparés se sont proposés pour l’expédition périlleuse à l’issue incertaine, l’appel des sirènes de la mort, «Barça ou Barsaax».
Des investigations menées difficilement, dans le lot des candidats à l’émigration clandestine, ont permis de comprendre les motivations profondes de leur option. En effet certains, dans ce groupe, sont des pêcheurs dépités par la raréfaction de la ressource et les vicissitudes de la vie. A genoux devant les charges familiales, ils ont préféré répondre aux sollicitations de rabatteurs ou de convoyeurs pour conduire les embarcations vers les Canaries. D’autres ont payé leurs tickets au prix de centaines de milliers de francs CFA acquis après mille sacrifices. La question est d’autant profonde. Car, certains candidats vivaient dans la décence, avec des conditions d’existence acceptables car disposant de sources de revenus acceptables. Ce sont des ambulants, des boutiquiers tentés par l’appât du gain, voulant gagner plus. La perception du mal est universelle, mais appréciée diversement. Pour un pêcheur ayant requis l’anonymat, aller en Espagne n’est pas nouveau et n’est ni synonyme de l’agitation politique. Certaines personnes interrogées rejettent toute forme d’aventure à travers les flots et s’en remettent à la volonté Divine. Elles croient à un retour de la ressource, avec une mer poissonneuse.
D’autres, gagnés par le scepticisme et le désespoir, pointent du doigt, la gestion ou la gouvernance de la ressource pillée par les efforts de pêche, la surexploitation, les bateaux-usines étrangers fossoyeurs des espèces. Ils battent en brèche les manquements de la cogestion des ressources halieutiques permettant à certains de braver l’autorité et les organisations faitières les gérant. En somme, dans ce lot, force est de retenir que nombreux sont des jeunes n’étant pas assez pris en charge par les politiques publiques devant les faire renoncer au projet macabre. Pourtant, le renouvellement du parc piroguier, avec des embarcations en fibre de verre en cours, les subventions sur le moteur hors-bord et les alternatives liées à la valorisation des ressources aquacoles avaient nourri beaucoup d’espoirs auprès des communautés de pêcheurs.
Dans l’attente de la fin de la récréation pas du tout heureuse, les flots attirent des clients. Des commanditaires/convoyeurs se frottent les mains et font fortune dans une forme de collecte d’argent auprès d’individus mus par la désire de trouver un mieux vivre. Parmi ces derniers, certains sont tombés entre les mains de la justice au moment où d’autres se terrent dans des endroits secrets.
UN PHÉNOMÈNE SANS RÉPIT
L’émigration dite irrégulière est une pratique qui s’éternise, malgré les nombreux promesses et projets des autorités sénégalaises et européennes
Le drame de la disparition en mer plus de 300 migrants irréguliers partis de Kafountine, localité de la côte sud du Sénégal, rapporté par les autorités espagnoles, rappelle que les routes périlleuses de l’émigration sont toujours empruntées par les Sénégalais. Si certains arrivent à rejoindre les côtes espagnoles, d’autres n’arriveront jamais à destination. En attendant, les recherches se poursuivent pour retrouver les voyageurs de ces trois (3) embarcations en détresse en haute mer.
L’émigration dite irrégulière est une pratique qui s’éternise, malgré les nombreux promesses et projets des autorités sénégalaises et européennes. En plus des mesures coercitives notamment le renforcement de la surveillance et la sécurité aux frontières et le déploiement du Frontex pour dissuader les candidats, en dépit des accords entre le Sénégal et les pays de l’Union européenne pour la surveillance des eaux marines, beaucoup de jeunes profitent d’occasions comme les grands événements religieux pour prendre départ. Récemment, la situation nationale marquée par les tensions politiques a été une occasion pour certains de prendre des pirogues à destination des îles Canaries. Des Forces de défense et de sécurité procèdent à des interpellations récurrentes.
N’empêche, certains arrivent toujours à déjouer le dispositif sécuritaire. Les raisons évoquées par ces candidats à l’immigration sont multiples. Une pêche non lucrative à cause de la présence des bateaux étrangers, l’absence d’emplois, entre autres raisons mises en avant. Les zones côtières sont les principaux points de départ. Les aventuriers partent généralement de Mbour, Saint-Louis, Kaffoutine et même de villages de pêcheurs de Dakar. Il y a moins d’une semaine, les éléments de l’Aire marine protégée de Somone, ont interpellé, dans la nuit du 4 au 5 juillet 2023, des personnes qui s’apprêtaient à embarquer vers l’Espagne, avec l’aide de la Gendarmerie. Au total, informe le lieutenant Chérif Khatab Diop, 32 personnes dont trois femmes ont été appréhendées.
A l’en croire, ce groupe est composé de 23 Sénégalais, 7 Gambiens et 2 Guinéens et la moyenne d’âge de ces candidats à l’émigration irrégulière tourne autour de 16 et 17 ans. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie pour identifier les passeurs. Le 3 juillet dernier, le quotidien Enquête, rapportant un naufrage ayant lieu en Mauritanie, signale que les migrants étaient environ 255 candidats, des Sénégalais en majorité, à embarquer depuis Fatick dans deux pirogues, en direction des côtes européennes. Une pirogue ayant à son bord 105 personnes et une autre embarquant 150 candidats ont échoué à Nouadhibou, ville située à 465 km de Nouakchott, la capitale mauritanienne. En juin dernier, plus de 200 jeunes candidats au voyage périlleux ont été arrêtés par la Gendarmerie. Au courant du même mois, une pirogue de migrants avait chaviré et la Gendarmerie avait arrêté 7 trafiquants à Kafountine.
LES RECHERCHES SE POURSUIVENT POUR RETROUVER LES 300 MIGRANTS IRRÉGULIERS PARTIS DU SÉNÉGAL
Et cette fois-ci, il est question de trois (3) embarcations partis de la côte sud du Sénégal (Kafountine), les 23 et 27 juin, qui sont portés disparus dans l'océan Atlantique. Selon l’organisation non gouvernementale espagnole Caminando Fronteras, ils transportant 60, 65 et 200 migrants clandestins. Les garde-côtes espagnols poursuivent les recherches pour retrouver les 300 migrants irréguliers partis du Sénégal à bord de ces embarcations. Au même moment, l'agence de presse espagnole EFE, se basant sur des sources des garde-côtes, a indiqué qu’une autre embarcation est arrivée lundi à environ 132 kilomètres au Sud de l'île Grande Canarie, située au Sud-ouest du pays, convoyant 86 migrants irréguliers originaires de pays de l'Afrique subsaharienne. Les migrants secourus ont été ramenés sur les côtes et leur état de santé est stable. 951 migrants irréguliers tentant d'atteindre l'Espagne depuis la côte nord-africaine au cours du premier semestre 2023 sont morts noyés en mer ou de faim et de soif, selon dernier rapport de Caminando Fronteras. Selon Boubacar Seye président de l’Ong Horizon Sans frontière, cette situation s’explique par l’absence de perspective des jeunes et une mauvaise gestion des politiques publiques de la part des tenants du pouvoir.
L’INEFFICACITE DES MECANISMES DE LUTTE, CAUSE DE LA PERSISTANCE DU FLEAU
Amnesty International considère que l’inefficacité des mécanismes de lutte est à l’origine de la persistance de la corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre
Amnesty International considère que l’inefficacité des mécanismes de lutte est à l’origine de la persistance de la corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’organisation a, dans le même sillage, mis en exergue la situation des défenseurs anticorruption qui subissent de la répression, de l’intimidation et du harcèlement de la part des autorités. Samira Daoud et ses camarades ont fait ces remarques hier, mardi 11 juillet 2023, à l’occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption.
«Un certain nombre de mécanismes ont été mis en place au niveau national, précisément pour prévenir les cas de corruption et pour lutter efficacement contre la corruption. Malheureusement, en dépit de ces différents dispositifs et mécanismes en place comme des différentes législations qui ont été mises en place, non seulement la corruption prospère mais les personnes qui dénoncent parfois courageusement en tout cas les faits de corruption sont elles-mêmes menacées », a fait remarquer Samira Daoud, directrice Amnesty international de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Revenant sur la persistance du fléau, 20 ans après la signature de la convention de Maputo, la directrice d’Amnesty Afrique de l’Ouest et du Centre justifie ce fait par l’inefficacité des mécanismes mis en place pour lutter contre la corruption. Et de soutenir : « Il y a différentes raisons pour lesquelles à la fois la corruption persiste et on s’en prend aujourd’hui, aux défenseurs anti-corruption. D’abord, les mécanismes mis en place manquent d’efficacité. Certains ne sont pas indépendants totalement et donc du coup ne peuvent pas véritablement jouer leur rôle. Certains manquent de moyens et des pressions importantes sont exercées sur un certain nombre d’institutions qui rendent leur efficacité réduite ». Quant à la situation des défenseurs anti-corruption, qui est d’ailleurs largement développée dans son rapport de 2018 qui porte sur 19 pays, l’organisation s’est montrée très préoccupée par la répression, l’intimidation et le harcèlement que ces derniers subissent de la part des autorités. Et de souligner : « la répression que subissent les défenseurs des droits de l’humain qui combattent la corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre est très préoccupante. »
Selon le document de la trentaine de pages, « Ces personnes jouent un rôle crucial contre la corruption et ainsi dans la défense des droits fondamentaux. Pourtant, elles sont la cible d’attaques, d’intimidation, de harcèlement et de persécution lorsqu’elles font éclater la vérité. » Ainsi, devant cette situation, Amnesty international est revenu sur les recommandations faites à l’endroit des autorités.
En effet, selon la directrice AI de l’Afrique de l’Ouest et du Centre : « les gouvernements de la région doivent se montrer à la hauteur de leurs obligations internationales en matière de droits humains, qui sont notamment de respecter, de protéger, de promouvoir et de réaliser les droits de ceux qui prennent position contre la corruption et défendre les droits fondamentaux… »
REPRESSION DES DEFENSEURS ANTI-CORRUPTION - 31 cas recensés par Amnesty International
La répression à l’encontre des défenseurs anti-corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre est un problème préoccupant. Les gouvernements de la région utilisent divers outils et tactiques pour réprimer et faire taire ces défenseurs, ce qui limite leur capacité à dénoncer la corruption et à demander des comptes aux acteurs puissants. Amnesty International a documenté 31 cas de répression à l’encontre de défenseurs anti-corruption, notamment des journalistes, des lanceurs d’alerte, des blogueurs et des militants de la société civile. Ces cas comprennent « des accusations de diffamation et de diffusion de fausses nouvelles, des interdictions de manifestations pacifiques, des menaces, du harcèlement et même des homicides illégaux ». D’après l’organisation, « les autorités nationales recourent également à des lois restrictives et à des mesures de répression, telles que l’usage excessif de la force, pour limiter la capacité des défenseurs à dénoncer la corruption et les violations des droits humains. Les défenseurs sont souvent arrêtés, détenus arbitrairement, poursuivis en justice et soumis à des pressions économiques, telles que des licenciements ou des suspensions sans salaire », a-t-elle dénoncé.
MACKY AU DÉFI DE L’APR ET BENNO
Depuis que le président de la République a décidé de renoncer à briguer un troisième mandat, les appétits ont atteint leur paroxysme au sein du parti présidentiel, en l’occurrence l’Alliance pour la République
Le choix du candidat de la mouvance présidentielle, programmé pour cette semaine, selon des sources concordantes, ne sera pas si simple pour le Président de la République, Macky Sall. Nonobstant la carte blanche dont il dispose à travers son parti, il n’en demeure pas moins que des divisions, et non des moindres, se font déjà sentir entre les Aperistes dits authentiques et ceux qui ont pris le train en marche. Sans occulter, bien entendu, quelques personnalités issues des partis alliés qui lorgnent le fauteuil logé au palais présidentiel.
Depuis que le président de la République a décidé de renoncer à briguer un troisième mandat, les appétits ont atteint leur paroxysme au sein du parti présidentiel, en l’occurrence l’Alliance pour la République.
Les compagnons d’hier ou de galère, ceux qui se définissent comme les fidèles et loyaux compagnons du chef de l’Etat sont ainsi en train de faire bloc pour contrecarrer ceux-là qu’ils qualifient de militants de la 24ème heure. C’est tout le sens qu’il faut d’ailleurs donner à la déclaration du député Abdou Mbow, ancien vice-président de l’Assemblée nationale sous la présidence de Moustapha Niasse. Son portrait-robot du candidat idéal qui enchante les compagnons de la première heure du président de la République, lesquels ambitionnent de poursuivre l’œuvre de Macky Sall, semble trancher d’avec ceux-là mêmes qui sont venus gonfler les rangs avec leur savoir-faire et leur savoir-être.
Dans cette logique, on retrouve tous les concepteurs de Yoonu Yokkuté (la voie de l’émergence). Un programme qui avait permis au Président Macky Sall d’engranger plus de 25% de l’électorat et de mettre en ballotage le président Abdoulaye Wade qui finira par perdre au second tour de l’élection présidentielle, le 25 mars 2012. Ces Apéristes réclament une légitimité historique qui devrait faire d’eux les dignes héritiers à la succession de Macky Sall à la magistrature suprême. Ce qui semble, pour beaucoup d’acteurs politiques, une réalité de fait. Sauf que le Macky Sall, candidat à la conquête du pouvoir, est diamétralement opposé au Macky Sall qui est resté assis sur le fauteuil présidentiel pendant 12 ans. Entretemps, beaucoup d’eau a en effet coulé sous les ponts, faisant de la réalité d’hier une antithèse d’aujourd’hui.
DU YOONU YOKKUTE AU PSE : L’APR EN MUTATION
Comme tout candidat qui arrive au pouvoir, Macky Sall était obligé de composer avec les réalités du moment. D’ailleurs de « Macky2012 », sa coalition va se muer à Benno Bokk Yaakar, puis en majorité présidentielle. Une mutation qui ne s’est pas faite dans la douceur, puisque la plupart des militants de la première heure seront rétrogradés. C’est le cas de Mbaye Ndiaye, le plus éphémère ministre de l’Intérieur, mais aussi du ministre- conseiller et maire de Ndangalma Mor Ngom et autres. Pis, certains militants de la première heure seront contraints de quitter la barque pour vraisemblablement «incompatibilité d’humeur».
Dans ce lot, figurent Moustapha Cissé Lo, Feu Alioune Badara Cissé mais aussi Aminata Tall et tout dernièrement Aminata Touré, ancienne directrice de campagne, ancienne Garde des Sceaux, ancienne Première ministre, ancienne Envoyée Spéciale et ancienne Présidente du Conseil économique social et environnemental. A contrario, Macky Sall noue et solidifie une alliance contre-nature avec le Parti socialiste (ancien parti au pouvoir de 1960 à 2000), l’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse, le Parti de l’indépendance (Pit) d’Amath Dansokho, la Ligue démocratique (Ld) d’Abdoulaye Bathily et autre And-Jef Pads de Landing Savané, des partis de gauche traditionnellement faiseurs de rois.
En véritable disciple politique de Machiavel, Macky Sall dompte tous ces partis susmentionnés et les réduit à leur plus simple expression obligeant les Secrétaires Généraux à se contenter des strapontins. Au même moment, le Président en exercice élargit les bases de l’Apr. Les couleurs marron-beige flottent dans toutes les régions du Sénégal. Ce qui lui permet de contrôler toute velléité au sein de l’Apr qui passe de mouvement en 2008 à un des plus grands partis politiques du pays.
Exit alors le Yoonu Yokkuté, le Pse (Plan Sénégal émergent) devient le nouveau référentiel pour mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence. Ce plan validé par les partenaires publics et privés enjambe le règne du Président Macky Sall puisqu’il doit prendre fin en 2035.
DES TENANTS DU TRAIN EN MARCHE AUX ALLIES DE BENNO
Dans ce mouvement de massification du parti présidentiel, en plus des Aperistes authentiques, d’autres leaders prennent le train en marche, dans les illage de Macky Sall. Eux aussi soutiennent pouvoir réclamer la même légitimité que les militants historiques. D’ailleurs, la plupart d’entre eux occupent des départements de souveraineté jadis dévolus aux membres fondateurs du parti. Transhumants ou adhérents «tardifs», ils revendiquent le legs de Macky Sall et se battent pour sa succession à la tête de l’Etat. Seulement, à côté de ceux-là qui disposent d’une carte de l’Apr et siègent au Secrétariat exécutif national, il y a des alliés venant de la majorité présidentielle qui ne veulent plus jouer le rôle de figurant. Et pour cause, la course à la présidence aiguise leurs appétits. C’est dire que le président de la République qui a annoncé son départ de la magistrature suprême a du pain sur la planche. Lui, qui doit résoudre trois équations.
Primo, faire en sorte que son successeur vienne de son parti (Apr) où les velléités de succession se font de plus en plus jour, présageant une confrontation « fratricide » si le Président ne prend garde.
Deuxio, réussir à unifier les militants de la première heure et ceux qui ont pris le train en marche. Enfin, convaincre ses alliés de Benno que le meilleur candidat ne peut être qu’un membre de son parti, et cela en dépit de la carte blanche qu’ils lui ont donnée et qui pourrait être rédhibitoire en cas de choix tendancieux.