Le maître coranique présumé violeur d’une trentaine de ses élèves, Serigne Khadim Mbacké, a fait l’objet d’un 2ème retour de parquet. Et il faut dire que les choses se corsent pour ce maitre coranique accusé de viol par plus de 28 filles.
Son dossier est confié au Doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Diourbel. Le sieur Khadim Mbacké a été arrêté le 8 juin dernier après avoir pris la fuite plusieurs jours après l’ébruitement de cette affaire.
par Samba Dialimpa Badji
VIOLENCES DE DE JUIN : VÉRITÉ OFFICIELLE, DÉSINFORMATION ET MANIPULATION
S’il y a une chose à retenir sur la communication de la police et du gouvernement sénégalais, c’est la confirmation qu’une version officielle n’est pas forcément la vérité et que la « vérité officielle » peut tout aussi être manipulatrice
Lors d’une rencontre avec la presse, le 5 juin 2023, la police sénégalaise a projeté des images censées montrer des individus munis d’armes de gros calibre prenant pour cible des membres des forces de sécurité lors des violences qui ont secoué Dakar début juin 2023. Mais une analyse minutieuse desdites vidéos démontre que ces hommes opéraient plutôt aux côtés des forces de l’ordre.
Bien qu’ayant suscité l’émoi, cette scène ne semble pas avoir attiré l’attention du directeur de la Sécurité publique de la police sénégalaise, le commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, qui a rencontré la presse le lundi 5 juin 2023 à Dakar. Il s’est focalisé sur ceux qu’il a présentés comme des individus « armés et dangereux » en « possession de cocktails Molotov, d’armes blanches et d’armes à feu de gros calibre ».
Une version officielle vite contestée par des internautes
Un livre blanc est un document « visant à apporter des éléments d’information, censés être objectifs et factuels, en vue d’aider les lecteurs à prendre une décision ou à comprendre une problématique dans un domaine donné », est-il expliqué dans un dossier sur ce sujet dans l’édition Les livres blancs.
Face aux journalistes, les responsables de la police ont projeté plusieurs vidéos et photos censées prouver leurs affirmations sur la présence d’individus en possession d’armes à feu de gros calibre et d’armes blanches. Sur une des vidéos, on voit un homme, habillé d’un t-shirt rouge, tirer avec une arme présentée comme une arme de guerre par la police sénégalaise. Commentant la vidéo, le chef du bureau des relations publiques de la police sénégalaise, le commissaire Mouhamadou Guèye a déclaré : « La façon dont il (l’homme au t-shirt rouge, NDLR) tire montre que c’est un professionnel. Il maîtrise et il sait ce qu’il fait ». Selon le commissaire Guèye, l’individu en question « fait face aux forces de défense et de sécurité ».
Quelques jours après les casses au sein du campus suite à la condamnation le 1er juin dernier de l’opposant Ousmane Sonko dans l’affaire « Sweet beauté », les activités reprennent petit à petit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Quelques jours après les casses au sein du campus suite à la condamnation le 1er juin dernier de l’opposant Ousmane Sonko dans l’affaire « Sweet beauté », les activités reprennent petit à petit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
En effet, à travers un communiqué, ayant sanctionné la réunion du Conseil académique de ce lundi 12 juin 2023 en mode hybride et sous la présidence du Recteur, Professeur Ahmadou Aly Mbaye, les autorités ont exprimé leur souci de sauvegarder les acquis du processus de régularisation du calendrier universitaire. A ce titre, le Conseil a pris la décision de reprendre les activités pédagogiques (cours, TP, TD) sous format d’enseignement à distance selon le calendrier suivant : du 15 juin au 15 juillet 2023 : premier semestre ; (AU CESTI, LES ENSEIGNEMENTS REPRENDRONT LE 19 JUIN 2023 À 8 HEURES) du 24 juillet au 31 octobre 2023 : second semestre ; début novembre 2023 : début de l’année académique 2023-2024.
La note de préciser que les modalités pratiques de ce basculement intégral seront précisées par les établissements.
Les étudiants peuvent bénéficier d’une assistance technique pour l’activation des comptes institutionnels en envoyant un email à l’adresse (support@ucad.edu.sn).
Par ailleurs, le Conseil académique réaffirme sa solidarité à l’ensemble de la communauté universitaire (Étudiants, PER et PATS) très éprouvée par cette situation.
LE CEEBU JËN SEDUIT LE MICROCOSME DE LA GASTRONOMIE
Après son inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco, le Ceebu jën continu de faire parler de lui. En effet, le livre d'art culinaire de Fatima F. Niang et Alpha A. Sy Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais s'est bien distingué au Gourmand Award.
En décembre 2021, le « Ceebu jën » (Riz au poisson) a rejoint le kimchi coréen, la pizza napolitaine, le nsima de la Zambie et du Malawi, le couscous maghrébin et bien d’autres spécialités culinaires sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Ce mets emblématique, à base de riz et de poisson, érigé au rang de symbole, continue de faire parler de lui dans le monde. En effet, le livre de Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy intitulé « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » s’est bien distingué, en Suède, lors de l’édition 2023 des « Gourmand Awards » où il a raflé deux prix. « On était parti en Suède pour recevoir un prix, mais on est revenu avec deux prix et partout on a été premier », s’est félicité Fatima Fall à son retour de la cérémonie de remise des prix qui s’est passée, du 25 au 28 mai, à Umeå, ville située à 600 kilomètres au nord de Stockholm. Selon elle, l’ouvrage a été distingué parce qu’il traite d’un patrimoine mondial. Ensuite, l’évocation du « Ceebu jën » renvoie aux ingrédients qui entrent dans sa préparation avec une dimension socialisante. Autant d’aspects qui participent à la diplomatie culinaire. « Tous ces éléments ont fait qu’on a été sélectionnés très tôt et on a été jusqu’au bout. Actuellement, on pense même à la traduction du livre en anglais et en espagnol parce que c’est une demande forte, et en wolof également pour permettre une appropriation de l’ouvrage par les communautés qui parlent cette langue », a fait savoir Fatima Fall Niang.
L’inscription de ce plat sur la liste du patrimoine mondial fait, de l’avis de Mme Niang, que le « Ceebu jën » n’appartient désormais plus au Sénégal ; car étant devenu universel. « Cet ouvrage, nous l’avons écrit avec le cœur, l’esprit et ça nous a valu deux prix. Ça dépasse de loin nos objectifs », a-t-elle noté en remerciant son co-auteur, Alpha Sy, qui n’a pu effectuer le déplacement en Suède. Les autorités sénégalaises, notamment le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, la communauté saint-lousienne sont aussi confondus dans ces remerciements.
Elle a dédié ces distinctions à Abdoul Aziz Guissé. Ce dernier, a-t-elle indiqué, les avait associés, dès le départ, à l’inventaire du patrimoine culturel. Ensuite, il les a soutenus par rapport au dossier « Ceebu jën » où le Centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds, ex-Ifan) qu’elle dirige avait été sollicité pour coordonner toutes les activités par rapport à l’inscription et même au-delà. « Ceebu jën » a atteint une dimension planétaire.
DIPLOMATIE CULINAIRE
Une chose, selon elle, c’était d’inscrire le « Ceebu jën » et une autre, c’était d’écrire sur ce patrimoine culinaire pour que les gens sachent ce qu’il y a autour, mais aussi ce que les gens consommaient avant le « Ceebu jën ». Il s’agissait également de « pousser nos restaurateurs, nos chefs à utiliser des produits qu’on a utilisés avant le « Ceebu jën », qui existent encore et qui sont bons pour la santé ». Tout cela, a-t-elle précisé, a été fait avec la contribution des chercheurs, des médecins, des nutritionnistes pour que les gens évacuent la question de la santé autour du « Ceebu jën ».
Aujourd’hui, ce plat typiquement sénégalais -même si le Ghana et le Nigeria disputaient sa paternité avec le Sénégal- est apprécié au-delà des frontières nationales. Ce patrimoine, selon Fatima Fall Niang, est à promouvoir, à sauvegarder et à transmettre aux générations à venir.
Dans le livre « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » paru aux éditions Harmattan, Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy retracent le long itinéraire de ce plat élevé à la dignité de plat national et décortiquent le processus au cours duquel il a été inventé, puis enrichi pour parvenir à être considéré comme un des symboles les plus emblématiques du Sénégal.
Les auteurs montrent également que « l’esthétique dans la présentation et dans le service relève d’un véritable cérémonial qui aiguise l’appétit ». De même, le côté diplomatique de la gastronomie est mis en exergue, avec l’intérêt accordé par de nombreux pays de la sous-région à ce patrimoine culinaire.
Les « Gourmand Awards », fondés en 1995 par Édouard Cointreau, récompensent, chaque année, les meilleurs livres de cuisine et du vin. Ce rendez-vous culinaire est devenu une référence pour les amateurs de cuisine et les professionnels de l’industrie dans le monde entier. L’édition 2023 a vu la participation de 71 pays.
ENTRETIEN AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
AUCUN PALAIS NE VAUT UNE VIE HUMAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky et les siens vont s'accrocher au pouvoir avec l'énergie du désespoir. C’est sous son règne que l'instrumentalisation de la justice est la plus flagrante, systématique et massive - Des propos insensés de Sonko envers Adji Sarr
Lu Defu Waxu : Quelle est votre lecture globale des événements depuis le verdict du 1er juin ?
Boubacar Boris Diop : C’est jeudi dernier que la justice a condamné Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Je comprends et je partage la colère causée par un verdict aussi insensé. Comme beaucoup d'autres, j'ai été gêné que depuis plus de deux ans il ne soit question au Sénégal que d'une affaire de mœurs en lieu et place de sujets tels que l'éducation ou la santé des Sénégalais. Le plus choquant, c'est qu'on découvre au final qu'Ousmane Sonko n'a jamais violé personne et que cette affaire a été montée de toutes pièces. Ceux qui ont ourdi ce complot ont échoué sur toute la ligne, car même en son absence et celle de ses avocats, le tribunal n'a eu d'autre choix que de l'acquitter des chefs d'accusation de viol et de menaces de mort. Aujourd'hui, les pieds-nickelés ayant entraîné notre pays dans ce torrent de boue nous doivent au moins des excuses. Cette affaire nous a en effet coûté très cher, on continue à compter les morts, notre économie s'en sortira affaiblie et nous sommes devenus la risée du monde entier. Je pense aussi que ceux qui ont poussé au procès malgré les incohérences manifestes de l'accusation et la légèreté du dossier ont une lourde responsabilité dans cette situation.
- Et cette condamnation à deux ans de prison …
- Le verdict est une preuve irréfutable du complot ourdi contre Sonko. Le tribunal s'est vu forcé de l'acquitter tant les charges contre lui étaient ridicules mais n'a pas osé le laisser libre car derrière, il y avait une commande politique à honorer. Le juge Issa Ndiaye et le procureur qui lui en a soufflé l'idée, in extremis, resteront dans l'histoire comme ceux qui nous ont fait découvrir ce délit de "corruption de la jeunesse" bien difficile à cerner du reste. Il figure, certes, dans notre Code pénal mais Sonko est à ma connaissance le premier de nos compatriotes qu'il envoie en prison. Macky Sall et sa justice mais aussi tous ceux qui se sont refugiés derrière Adji Sarr pour attenter à l'honneur d'un opposant, doivent des comptes au pays.
- Et Adji Sarr elle-même… ?
- Si cela ne dépendait que de moi, on aiderait plutôt Adji Sarr à refaire sa vie au lieu de l'accabler. Je ne vois pas comment à son âge elle aurait pu résister à des manipulateurs fortunés et puissants. En plus, il y a une réelle inquiétude sur son avenir proche. Ce qui est terrible, c'est qu'elle va rester prisonnière de ces gens, ils ne peuvent peut-être même pas prendre le risque de l'envoyer à l'étranger, car elle pourrait leur échapper. Mais on ne l'imagine pas non plus vaquant à ses occupations à Dakar, Saint-Louis ou Diourbel. Selon moi, on doit avoir de la compassion pour Adji Sarr, je crois qu'il faut surtout l’aider.
- Et les attaques de Sonko contre elle ? « Une guenon ayant eu un AVC » ...
- De telles paroles sont tout simplement insensées. Je n'en ai pas cru mes oreilles quand je les ai entendues, rien ne peut les justifier, pas même le harcèlement dont est victime Sonko. On ne peut pas aspirer à diriger un pays et perdre son sang-froid au point de s'exprimer d'une façon aussi regrettable. Je sais qu’en ce moment Sonko a autre chose en tête que de présenter ses excuses à Adji Sarr mais pourtant il devrait le faire et par la même occasion s'excuser auprès de ses sympathisants que cette déclaration a sérieusement mis dans l'embarras.
- Beaucoup pensent que Sonko est victime d'un harcèlement sans précédent. Lui-même a dit que l'on n'a jamais vu pareille chose au Sénégal.
- Je suis entièrement d’accord avec cette façon de voir, la persécution de Sonko par Macky Sall n’a pas de précédent dans notre histoire. Il y a eu certes Mamadou Dia et Abdoulaye Wade ou d’autres encore… Mais c’est la première fois qu’un homme politique de cette envergure est aussi bassement attaqué dans son intimité. Peut-on imaginer un seul instant Senghor descendant à ce niveau ? Abdou Diouf a dû faire face à une formidable hostilité, des partisans de Wade ont même été jusqu'à vouloir déterrer le corps de son père à Saint-Louis mais Diouf n'a pas pour autant fouillé dans la vie privée de son rival. Et Wade lui-même, lorsqu’on lui a dit qu'un leader d'opposition avait été filmé dans une position délicate avec une femme, sur la Corniche, il a ordonné que l'on jette ces images à la poubelle, car lui ne mangeait pas de ce pain-là.
- Êtes-vous de ceux qui pensent que Sonko aurait dû se présenter au tribunal ?
- Il n'est pas facile de répondre à cette question. Parfois je me dis que s’il avait été présent avec ses avocats, personne n'aurait osé parler de « corruption de la jeunesse » mais d'un autre côté, il est difficile pour un homme d’honneur de se prêter à un jeu dont la seule finalité est de vous humilier publiquement par des mensonges obscènes. Il ne faut pas non plus oublier que chaque fois que Sonko a voulu se rendre au tribunal, les forces de l'ordre se sont dressées sur son chemin.
- Vous avez dit tout à l’heure que Macky Sall doit rendre des comptes sur l’affaire Adji Sarr. Quid de l'ensemble de sa gestion ? La justice devrait-elle s'y intéresser demain ?
- Il y a de fortes chances qu'il en soit ainsi, ce qui serait là aussi une première dans notre pays. On note ces temps-ci un tel déferlement de haine que le successeur de Macky Sall pourrait être tenté de le charger, de lui demander des explications sur quelques abus de pouvoir aux conséquences très graves. C’est d’ailleurs un élément de l'analyse à ne jamais perdre de vue, Macky Sall et les siens vont s'accrocher au pouvoir avec l'énergie du désespoir par crainte de lendemains incertains. Mais il se pourrait aussi que Sall soit protégé le moment venu par son statut d'ancien président, ses amis occidentaux pourraient lui trouver un poste honorifique à l'international. Ça s'est souvent vu. Mais quid de ses plus farouches défenseurs, magistrats, journalistes etc.? La plupart n'auront nulle part où aller.
- Vous redoutez une "chasse aux sorcières" ?
- Personne ne la souhaite, c'est justement le piège à éviter à tout prix. Ayant beaucoup travaillé sur un pays comme le Rwanda, je sais où peut mener le désir de se venger. C’est d'ailleurs la principale raison pour laquelle j’admire tant Paul Kagamé. Au lieu de relancer le cycle des représailles, il a réussi à réconcilier des citoyens rwandais divisés par le colonisateur sur des bases fallacieuses. Et ce qui s'est passé au Rwanda pendant trente-cinq ans, de novembre 1959 à juillet 1994, est infiniment plus grave que les soubresauts que nous observons actuellement chez nous. On n'a même pas le droit de les comparer mais avec sa longue tradition de tolérance notre pays doit pouvoir s'inspirer de cette logique de dépassement de passions passagères.
- Pensez-vous que Macky a des chances de remporter la présidentielle si jamais il y participait ?
- Libre à chacun de faire son pronostic, mais moi, je suis persuadé que le président sortant n'aurait aucune chance s'il arrivait malgré tout à être candidat. J'en suis si profondément persuadé que je me dis parfois que cette élection n'aura peut-être pas lieu, que le régime fera tout pour la rendre impossible. Cela ne me surprendrait pas que l'on entende bientôt des mots comme "état d'urgence" ou "état de siège" parmi de possibles prétextes à un éventuel report.
- Pourrait-on réellement en arriver là ?
- Je ne suis pas un devin, je ne peux que spéculer comme tout le monde mais je redoute un tel scenario.
- Comment expliquez-vous la popularité d'Ousmane Sonko ?
- Tout le monde s’accorde à dire que le leader de Pastef est un homme de parole, une personne droite et courageuse. Je le pense moi aussi mais il me semble important d'ajouter qu'il n'est pas le seul acteur politique à avoir de telles qualités, on peut en dire autant d’autres leaders, à commencer par Thierno Alassane Sall qui a démissionné d'un important poste ministériel pour marquer son désaccord avec des contrats signés avec "Total" et contraires aux intérêts du Sénégal. En fait, ce qui a propulsé Sonko à de tels sommets de popularité, c'est en plus de sa ténacité, la persécution dont nous avons parlé au début de cette conversation. Vous savez, chez nous, même dans la vie courante, lorsque vous vous acharnez contre plus faible que vous, les gens ne sont pas impressionnés par votre puissance, ils déplorent plutôt votre lâcheté. L'État s'est mobilisé contre le citoyen Ousmane Sonko, bien décidé à l'écraser. Dans ce combat inégal, les Sénégalais ont spontanément pris parti pour la victime. Il se trouve par ailleurs que les accusations contre Sonko étaient sans fondement et cela l'a rendu encore plus sympathique à ses compatriotes. Je veux aussi signaler qu'à la différence de Karim Wade et Khalifa Sall, le fait qu'il ait choisi de résister a très largement joué en sa faveur, surtout auprès de la jeunesse.
- Vous avez dit récemment dans une émission télévisée qu'Ousmane Sonko est à ce jour l'homme politique le plus populaire de l'histoire du Sénégal...
- À mes yeux cela est indéniable. C’est vrai, d'autres avant Sonko ont drainé des foules immenses, Wade par exemple. Mais c'est la première fois que j'observe des rassemblements d’une telle ampleur. Le plus étonnant, c’est que Sonko, qui est assez jeune, n’est entré en politique qu'en 2014.
- Une ascension aussi fulgurante n'est-elle pas la preuve de ses capacités à la fois personnelles et politiques ?
- C’est cela la question de fond, Pape Ali. Si vous dites d'un leader qu'il est le plus populaire de l'histoire de ce pays, certains peuvent y voir un point de vue partisan, vous soupçonner de porter aux nues votre champion. Ce n’est pas le cas. À mon humble avis, il ne suffit pas d'être populaire, d'avoir du charisme pour être apte à diriger un pays. Ousmane Sonko est plus populaire que ne l'ont jamais été Mamadou Dia, Abdoulaye Ly ou Cheikh Anta Diop mais il n'a encore rien fait qui justifierait qu'on le compare à ces immenses figures de notre vie politique. Ousmane Sonko mérite le ferme soutien de tous les démocrates mais il faut savoir raison garder.
- Pouvez-vous développer ce point ?
- Je veux dire que ce soutien doit prendre en compte la dimension humaine. Elle est fondamentale en ce sens qu'on n'a pas le droit de jouer avec l'honorabilité d'une personne. Je soutiens d'abord le père de famille victime d'attaques infâmes et infondées. Et ce citoyen sénégalais a d'autant plus le droit de se présenter à la prochaine présidentielle qu'il a de sérieuses chances d'en sortir vainqueur. Par souci d'équité, pour faire respecter les règles du jeu démocratique, chacun doit se tenir à ses côtés sur cette question éminemment politique. On peut dire que ces deux combats sont d'ores et déjà gagnés, il est prouvé que Sonko n'est pas un violeur et cette histoire de "corruption de la jeunesse" fait rigoler tout le monde. Et aujourd'hui, personne n'imagine une présidentielle 2024 sans lui, même si l'on doit continuer à faire pression sur le régime. Lorsque sa candidature sera acquise, tous ceux qui auront aidé Sonko à laver son honneur et à redevenir éligible, seront quittes avec lui.
- Et à partir de ce moment-là… ?
- À partir de ce moment, il deviendra un candidat comme les autres, un candidat que les Sénégalais vont écouter pendant la campagne électorale pour savoir comment il compte diriger le pays et s'il est apte à le faire. Rien n'est plus sérieux que de confier la destinée de toute une nation à une personne, ce choix ne doit pas être dicté par un simple élan de sympathie pour quelqu'un qui a été martyrisé par le pouvoir autocratique et borné de Macky Sall. D'autres hommes politiques seront en lice, il faudra les écouter eux aussi. Qu'il s'agisse de Khalifa Sall, Abdourahmane Diouf, Idrissa Seck, Thierno Alassane Sall ou Karim Wade, qu'il s'agisse de l'éventuel candidat de l'APR et des autres, il faudra appliquer à tous les mêmes critères de jugement. Ensuite chacun ira voter le 25 février 2024 pour le candidat de son choix. Il est essentiel que nous sortions de la bipolarisation actuelle, ce n'est pas sain de ne parler que de Macky Sall et Ousmane Sonko, il faut donner à tous les postulants sérieux une chance de nous convaincre.
- Selon vous, pourquoi les Sénégalais en veulent-ils tant à Macky Sall ?
- Macky Sall a été porté au pouvoir par un formidable espoir de changement, nous comptions sur le plus jeune de nos présidents pour renforcer la démocratie sénégalaise. Il n'a pas été à la hauteur de ces attentes. Si je le compare à ses prédécesseurs, j'en arrive au constat d'un net recul de la liberté d'expression. Senghor et Diouf n'étaient pas, selon moi, les grands démocrates tant vantés, ils ne supportaient pas vraiment le pluralisme et ils étaient de grands truqueurs d'élections ; quant à Wade, il n’en a souvent fait qu'à sa tête mais aucun de ces trois n’a jamais jeté en prison des centaines de personnes ayant exprimé des opinions dissidentes. Les prisonniers de conscience sont si nombreux sous Macky Sall qu'on en oublie certains tels que Cheikh Oumar Diagne et "Nit Dof" rejoints plus tard par les journalistes Pape Ndiaye, Maty Sarr Niang et Serigne Saliou Guèye ou des partisans de Sonko ou encore des défenseurs des droits-de-l’homme tel que Aliou Sané de « Y’en a marre ». Je parie aussi que les noms de François Mancabou, Didier Badji et Fulbert Sambou reviendront tôt ou tard sur le devant de la scène. Par ailleurs, si Macky Sall n'est pas le premier président à fouler aux pieds le principe de la séparation des pouvoirs, c'est sous son règne que l'instrumentalisation de la justice est la plus flagrante, systématique et massive. Cela, il sera difficile de le lui pardonner. En outre les émeutes de mars 2021 et juin 2023, si coûteuses en vies humaines et en dégâts matériels, montrent qu'il a déstabilisé le pays en voulant choisir ses adversaires à une élection présidentielle où sa propre candidature serait illégale. Diouf et Wade ont eu l'élégance de laisser les opposants les plus dangereux se présenter contre eux. Sans cela, Sall ne serait d'ailleurs pas président à l'heure actuelle.
- On s’achemine vers 2024…
- Oui, et ici tout le problème vient du refus d'Ousmane Sonko d’être l’agneau du sacrifice. Peu habitué à ce qu’on lui tienne ainsi tête, Macky Sall a été pris de court. Vous savez, quand vous n’êtes pas d’une certaine force de caractère, le pouvoir peut vous monter facilement à la tête, altérer votre capacité de discernement. Dans l'élection à venir, le rôle de la jeunesse sera déterminant. Après avoir fait tomber Diouf et Wade, elle contraint aujourd'hui Sall à une fin de règne peu glorieuse. Et pourtant, comme je l'ai dit il y a un instant, nous avons tous cru en 2012 qu’il serait le mieux placé pour comprendre la marche du monde et s’entendre avec les jeunes.
- Que pensez-vous du “Dialogue national” ?
- Des propos virulents y ont été entendus, le genre de paroles susceptibles de mettre un pays à feu et à sang. Dialoguer est essentiel mais cela ne peut avoir de sens que dans un contexte apaisé, pas quand pour un oui ou un non, l’autorité jette les militants d'un parti d'opposition en prison. Il a par ailleurs suffi que l'on condamne Sonko pour que ce dialogue soit relégué au second plan. On sait aussi que Karim Wade et Khalifa Sall, qui y ont été invités, restent inéligibles. Dans un sens, aucun des deux n'est dupe, le dialogue est une opportunité pour recouvrer leurs droits civiques et il est bien normal qu'ils la saisissent.
- Que pouvez-vous nous dire par rapport au 3ème mandat ? On vous entend souvent affirmer que Macky Sall ne doit pas être candidat à l'élection de 2024. Pour quelles raisons ?
- Vous savez, lorsque Abdoulaye Wade a fait son « wax, waxeet », (quand il a renié sa parole ) on lui a dit : « Désolés, grand-père Wade, ça ne marche pas comme ça, retirez ce projet de loi ounousallons vous y obliger !" Avec le recul, on se rend compte qu'il y avait une certaine forme de grandeur chez Wade. Face à la pression populaire, il a reculé dès le lendemain.
Macky Sall lui, à y regarder de près a, sur la question d’une éventuelle 3éme candidature, d'abord fait ce que j’appelle du “wax, waxaat”. Plus personne ne sait combien de fois il a proclamé son intention de quitter le pouvoir dans la dignité : « Moi Macky Sall ? En 2024, je sortirai du Palais par la grande porte et un autre occupera mon fauteuil !» On a eu parfois l'impression qu'il était si obsédé par le sujet qu'il se surprenait à répondre à la question sur sa troisième candidature avant même qu'elle ne lui soit posée. Nous l'avons tous entendu jurer au moins une dizaine de fois s'engager à respecter la Constitution. Il nous sera donc difficile d'admettre qu'il passe allègrement du "wax waxaat" au "wax waxeet" ! C’est une simple question d'éthique. Dans chaque famille sénégalaise, on engage l'enfant au respect de soi qui commence par le respect de sa propre parole, c'est aussi ce qu'on lui enseigne dans les cours d'éducation civique. Comment les adultes, à commencer par le chef de l'Etat, pourraient-ils se dispenser de cette obligation morale élémentaire ?
Il y a aussi la durée du mandat. Au pouvoir depuis 2012, Macky Sall n'hésite pas à nous dire aujourd'hui : "Je viens de finir mon premier mandat, maintenant parlons du deuxième..." Sauf que le premier mandat en question aura duré 12 ans ! C'est hautement comique, en fin de compte !
- Pourtant beaucoup de spécialistes du droit soutiennent que Macky Sall peut briguer un 3ème mandat…
- J’ai lu quelque part dire qu’un constitutionnaliste français lui a donné cette assurance. Je crois aussi me souvenir que le célèbre professeur Zouwankeu a suggéré une telle possibilité même si lui a été aussitôt démenti par certains de ses collègues. Macky Sall pourrait s’appuyer, le moment venu, sur ces experts pour prétendre se conformer à la Constitution. Je doute sincèrement que cela puisse prospérer. On a parfois le sentiment que les mêmes juristes peuvent donner du même texte deux interprétations diamétralement opposées et en argumentant chaque fois avec une implacable rigueur scientifique... Personne n'a de temps à perdre avec cela, la loi est faite par des humains pour des humains. Ce qui se joue dans cette affaire n'a rien à voir avec la valeur sémantique de telle ou telle virgule. Il est question ici du destin de tout un peuple et ce ne sont pas de pédantes arguties qui vont trancher un débat dont Macky Sall lui-même a souligné la nature politique. Abdoulaye Wade a dit un jour : "Je ne veux pas marcher sur des cadavres pour entrer au palais". À son successeur de nous prouver que pour lui aussi aucun palais ne vaut plus qu'une vie humaine. Il lui suffira pour ce faire de déclarer le plus rapidement possible qu'il renonce à son projet de troisième candidature
- Qui verriez-vous à la place de Macky Sall dans huit mois ?
- Il est, me semble-t-il, trop tôt pour en parler. Le peuple sénégalais évaluera les offres politiques et prendra sa décision en connaissance de cause. Je crois aussi qu'il nous faut avoir dès à présent une conversation soutenue sur notre système de gouvernement. L'hyperprésidentialisme de plus en plus décrié, cela veut dire qu'au moment même où nous croyons élire un président de la République, nous sommes en réalité en train d'envoyer au palais un véritable monarque dont les pouvoirs, quasi illimités, vont, le plus légalement du monde, échapper à tout contrôle. Faute d'appliquer point par point ses conclusions, on peut souhaiter que l'esprit des Assises nationales souffle sur notre pays. Je rêve d'une campagne électorale où cette question sera au centre du débat politique.
(Propos recueillis par Pape Ali Diallo)
LES LIONS PRESQUE AU COMPLET
Deux des trois derniers encore attendus, Idrissa Gana Gueye et Alfred Gomis ont fini par rejoindre la tanière de l’équipe du Sénégal, hier soir, à Diamniadio, informe la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Deux des trois derniers encore attendus, Idrissa Gana Gueye et Alfred Gomis ont fini par rejoindre la tanière de l’équipe du Sénégal, hier soir, à Diamniadio, informe la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Annncés en retard, Gana et Alfred son finalement à Dakar, la nuit dernière afin de rejoindre leurs coéquipiers en regroupement depuis jeudi dernier. Eléments clés de l’effectif d’Aliou Cissé, le milieu de terrain d’Everton (Premier League) et le portier de Côme 1907 (Serie A Italie) viennent ainsi compléter quasiment la liste des 26 joueurs convoqués par Aliou Cissé pour le match contre le Bénin prévu le 17 juin à Cotonou, pour le compte de la cinquième journée des éliminatoires de la CAN « Côte d’Ivoire 2023 ».
Iliman Ndiaye est le seul joueur à ne pas encore rejoindre le rassemblement.
Trois jours plus tard, les champions d’Afrique iront défier la prestigieuse équipe du Brésil, à l’Estádio José Alvalade (Lisbonne, Portugal). Il s’agira d’un test intéressant pour les coéquipiers de Sadio Mané, qui avaient déjà affronté la Seleção en octobre 2019. Le résultat s’était soldé par un score nul (1-1). Roberto Firmino avait ouvert le score pour les Brésiliens avant que Famara Diédhiou ne lui réponde sur pénalty (45e).
VERS UNE JOURNEE SANS PRESSE
Les récents événements qui ont secoué la presse sénégalaise ne laisse pas insensible la Coordination des Associations de Presse (CAP). Elle envisage d’organiser successivement une Journée sans presse, un Éditorial commun à publier dans tous les médias…
Les récents événements qui ont secoué la presse sénégalaise ne laisse pas insensible la Coordination des Associations de Presse (CAP). Elle “envisage d’organiser bientôt et successivement une Journée sans presse, un Éditorial commun publié le même jour dans tous les médias et un Conseil des médias”. Elle l’a fait savoir dans un communiqué de presse.
« Face à la volonté du pouvoir en place d’intimider et de réduire au silence des voix ou plumes trop critiques à ses yeux, la CAP a décidé de dérouler un plan d’actions pour dire stop à cette batterie de mesures qui sapent la liberté de presse et même d’expression”,a-t-il ajouté. La coupure du signal de Walf tv et l’emprisonnement de Pape Ndiaye ont motivé cette note.
La CAP s’est aussi penchée sur le cas Pape NDiaye et avait privilégié jusque-là les démarches souterraines pour le faire libérer. Il boucle cent (100) jours en prison, battant le record du nombre de jours passés en détention par un professionnel des médias, ce qui, en soi, est excessif. C’est pourquoi nous exigeons sa libération dans les plus brefs délais et nous ne ménagerons aucun effort pour obtenir gain de cause », a martelé l’organisation de presse.
QUATRE CENT DIX PERSONNES INTERPELLEES A DAKAR POUR DES FAITS A CARACTERE CRIMINEL
Le parquet de Dakar a annoncé mardi l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des ‘’faits à caractère criminel’’, début juin.
Dakar, 13 juin (APS) – Le parquet de Dakar a annoncé mardi l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des ‘’faits à caractère criminel’’, début juin.
‘’L’intervention des forces de défense et de sécurité a […] permis l’interpellation de 410 personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel’’, déclare le procureur de la République Abdou Karim Diop, dans un communiqué.
Il affirme que de ‘’violentes manifestations ont été constatées’’ à Dakar à la suite du procès entre l’opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr.
‘’Ces échauffourées sont à l’origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers’’, écrit M. Diop.
Il ajoute que ‘’le ministère public a opté pour un règlement graduel, en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré’.
C’est dans cette mesure que ‘’les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire’’. Ceux d’entre eux âgés de moins de 13 ans n’ont pas fait l’objet de poursuites, mais si leur maintien en détention s’impose, ils seront poursuivis devant le tribunal pour enfants, précise le procureur de la République.
‘’Les manifestants dont l’implication est moindre ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées’’, ajoute-t-il.
‘’Pour les autres, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l’étendue des dégâts matériels causés’’, d’‘’opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites’’, poursuit le procureur de la République.
Une information judiciaire ouverte contre X
Abdou Karim Diop déclare qu’‘’une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique’’.
‘’Ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements. Par conséquent, une information judiciaire a été ouverte contre X’’, lit-on dans le communiqué.
Des services de l’Administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d’autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.
Les violences ont eu lieu à Dakar et dans d’autres villes du pays.
La peine requise contre M. Sonko, qui était jugé pour viol et menaces de mort, est susceptible d’empêcher le maire de Ziguinchor (sud) de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.
410 PERSONNES INTERPELLÉES POUR DS FAITS À CARACTÈRE CRIMINEL
Le parquet de Dakar a annoncé mardi l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des ‘’faits à caractère criminel’’, début juin
‘’L’intervention des forces de défense et de sécurité a […] permis l’interpellation de 410 personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel’’, déclare le procureur de la République Abdou Karim Diop, dans un communiqué.
Il affirme que de ‘’violentes manifestations ont été constatées’’ à Dakar à la suite du procès entre l’opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr.
‘’Ces échauffourées sont à l’origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers’’, écrit M. Diop.
Il ajoute que ‘’le ministère public a opté pour un règlement graduel, en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré’.
C’est dans cette mesure que ‘’les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire’’. Ceux d’entre eux âgés de moins de 13 ans n’ont pas fait l’objet de poursuites, mais si leur maintien en détention s’impose, ils seront poursuivis devant le tribunal pour enfants, précise le procureur de la République.
‘’Les manifestants dont l’implication est moindre ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées’’, ajoute-t-il.
‘’Pour les autres, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l’étendue des dégâts matériels causés’’, d’‘’opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites’’, poursuit le procureur de la République.
Une information judiciaire ouverte contre X
Abdou Karim Diop déclare qu’‘’une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique’’.
‘’Ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements. Par conséquent, une information judiciaire a été ouverte contre X’’, lit-on dans le communiqué.
Des services de l’Administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d’autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.
Les violences ont eu lieu à Dakar et dans d’autres villes du pays.
La peine requise contre M. Sonko, qui était jugé pour viol et menaces de mort, est susceptible d’empêcher le maire de Ziguinchor (sud) de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.