Le Sénégal est au confluent de diverses crises sur toile de fond d’une crise politique interne telle que le pays n’en a jamais connue par le passé. Ces crises sont géopolitique, sociale, économique et financière car consécutives au conflit entre la Russie et l’Ukraine, à l’inflation européenne et aux tendances centrifuges de pays manifestant une volonté de s’extraire d’un ordre mondial dominé par les USA et l’Europe principalement.
Cette bataille pour un ordre nouveau pousse les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), avec à leur tête la Russie, à vouloir prendre durablement pied en Afrique via l’aide militaire aux pays attaqués par le terrorisme que la France, partenaire traditionnel, n’a pu éradiquer.
Le coup d’Etat survenu au Niger, aire d’influence aux allures de chasse gardée de la France, a été perçu par celle-ci comme portant atteinte à ses intérêts. La CEDEAO, soutenue par la France, a pris position pour l’envoi d’une force militaire destinée à la restauration de l’ordre constitutionnel.
Il est utile de rappeler que l’idée de la création de la CEDEAO est née d’une initiative des présidents de l’époque du Nigéria, Yakubu Gowon, et du Togo Gnassingbé Eyadéma (Ironie de l’histoire, des militaires !), qui proposent dès 1972 la création d’une zone d’intégration économique régionale.
En effet, le traité de Lagos conclu en 1975 et considéré comme l’acte de naissance de la CEDEAO cantonnait l’organisation à un rôle purement économique, l’objectif étant de promouvoir la coopération économique entre les Etats membres.
Dans l’actuelle crise du Niger, des pays frontaliers se sont rangés du côté du nouveau régime arguant qu’une attaque contre Niamey pourrait provoquer un effet domino à la libyenne. Ces pays, c’est le Mali, le Burkina Faso, l’Algérie et la Guinée qui, elle, n’est pas frontalière).
La Russie et les USA, membres du Conseil de sécurité de l’ONU, ont indiqué leur préférence pour une solution diplomatique.
En réaction, la jeunesse africaine, qui dans sa grande majorité soutient les militaires putschistes, opère une dichotomie entre les pays favorables à l’option militaire, en particulier le Sénégal et la Côte d’Ivoire (qui seraient inféodés à la France), les pays ayant décidé de rompre avec le néo colonialisme, dont le Niger, le Mali, le Burkina Faso (présentés comme porteurs d’espoirs d’une rupture avec le néo-colonialisme), et les autres pays opposés à l’intervention militaire.
Il est évident que l’analyse est un peu sommaire si l’on se reporte aux discours des nouveaux dirigeants nigériens sur les raisons d’ordre sécuritaire du coup d’Etat qui diffèrent de la rhétorique des dirigeants du Burkina et du Mali remettant nettement en question les rapports de type néo-colonial avec la France.
C’est dire qu’en dernière instance, c’est la jeunesse africaine qui imprime l’orientation souverainiste des régimes issus de coups de force, faute d’espérer des changements de la part de régimes civils s’éternisant anormalement au pouvoir grâce à des tripatouillages des textes fondamentaux savoureusement appelés « coups d’Etats constitutionnels ».
La France a raté le tournant du co-développement avec ses anciennes colonies !
La France politique ou « Françafrique » n’est plus en odeur de sainteté auprès de la jeunesse africaine. Pis, elle est de plus en plus décriée par les citoyens français eux-mêmes. Ce qui est appelé « sentiment anti-français » est impropre à caractériser le phénomène. Cette appellation serait davantage un raccourci utilisé pour éluder les vraies raisons d’une remise en question d’une relation vieille de plusieurs siècles, dont le moment du bilan d’étape est arrivé.
En réalité, la France a raté le tournant du co-développement avec ses anciennes colonies.
L’intégration dans une même zone monétaire ne s’est pas traduite par une délocalisation industrielle qu’elle a préféré effectuer dans les pays asiatiques considérés comme plus compétitifs particulièrement en termes de taux de change monétaires et de coûts salariaux entre autres.
Les dirigeants occidentaux s’en sont tenus aux théories du commerce international de Ricardo, Samuelson Hecksher et Ohlin prescrivant à nos pays une spécialisation économique sectorielle là où la dotation en facteurs de production était la plus favorable par rapport à la concurrence.
Dans les faits, cela a conduit vendre sans transformation industrielle les ressources naturelles brutes du continent et à laisser la valeur ajoutée se fabriquer ailleurs.
En soustrayant la politique de développement en vigueur jusqu’au milieu des années 80 du pilotage du ministère de la Coopération pour en déléguer la responsabilité aux multinationales et aux institutions financières internationales, l’Etat français a cessé de s’intéresser au développement économique de l’Afrique francophone.
L’intégration économique de la France à l’Europe a accentué la rupture d’avec des pays africains en proie à des déficits budgétaires chroniques, orientés vers la Banque Mondiale et le FMI pour équilibrer les trésoreries quitte à sacrifier des secteurs jugés improductifs comme l’éducation et la santé.
L’irruption du terrorisme consécutif au désastre libyen est venue parachever la destruction de ce qui restait de la relation. Il est d’ailleurs symptomatique que les pays qui restent toujours fidèles à la relation soient ceux qui n’ont pas ou peu été exposés au « djihadisme », comme le Sénégal et, dans une moindre mesure, la Côte d’Ivoire mais aussi le Bénin et le Togo.
Pour poursuivre la relation avec ses anciennes colonies, la France gagnerait à proposer d’autres types de partenariats favorisant le développement industriel compétitif, le transfert de technologies, la formation du capital humain, la lutte sécuritaire entre autres.
C’est dans ce contexte international et sous-régional chargé d’incertitudes que s’installe la crise politique au Sénégal. Nul besoin d’en développer tous les aspects. Seuls deux faits majeurs en constituent les lignes de force. Il s’agit de la non candidature du président Macky Sall pour un nouveau mandat et l’incarcération d’Ousmane Sonko suivie de la dissolution de son parti le PASTEF.
Ousmane SONKO a entamé une grève de la faim et d’autres militants de son parti emprisonnés l’accompagnent dans cette forme de lutte. Des informations contradictoires sur son état actuel de santé sont distillées dans la presse et les réseaux sociaux. Une fatale détérioration n’étant pas exclue dans ce type d’épreuve, l’alerte sonnée par les « droits de l’hommistes » doit être prise au sérieux.
Le régime actuel aurait tout à perdre en laissant Sonko poursuivre cette forme de lutte assimilable à un bras de fer au goût de roulette russe pour une victoire finale personnelle contre la force d’Etat.
Pour qui concerne les élections de février 2024, les choses semblent relever du domaine de l’aléatoire. Le président Macky Sall étant détenteur d’une carte blanche pour choisir le meilleur profil devant défendre les couleurs de la majorité présidentielle, le « Habemus candidatus » tarde à retentir.
Il s’en suit dans son camp des déclarations ça et là, plus velléitaires qu’assumées, démontrant l’impréparation de la succession.
Quel que soit le profil proposé, le candidat de Benno Bokk Yaakaar aura des difficultés à se couler dans l’habit de postulant à la magistrature suprême. Il n’aura pas l’avantage qu’a eu le Président actuel de parcourir le Sénégal pour se faire connaître, et peut-être même aura perdu les élections législatives dans son fief. Le Président Sall, non candidat, sera certainement obligé de battre campagne pour son profit.
De surcroît, même non candidat, Ousmane Sonko aura de l’influence sur ces consultations électorales difficilement mesurable pour l’instant.
Un remake du bras de fer Margaret Thatcher/Bobby Sands
Il est clair que Sonko est déjà entré dans l’histoire comme l’opposant le plus radical que le Sénégal a jamais connu. Ses militants le parent d’une infaillibilité dans sa vision et ses jugements, d’un courage hors normes, d’une intégrité morale absolue, et d’une endurance sans égale. De plus, il passe pour détenir LA solution pour défaire le « système » actuel au profit de la jeunesse.
Le duel actuel Macky Sall/Sonko en grève de la faim depuis 15 jours rappelle curieusement celui entre la dame de fer Margaret Thatcher contre Bobby Sands dans les années 80.
Thatcher a occupé le poste de Premier ministre du Royaume-Uni pendant trois mandats entre 1979 et 1990, soient 11 ans de crises économique, politique, sociale et culturelle qu’a traversées le Royaume-Uni. Les réformes impopulaires qu’elle a appliquées sans transiger et les guerres avec l’IRA mais aussi avec l’Argentine, lui avaient valu le surnom de « Dame de fer ». Son célèbre bras de fer mortel avec Bobby Sands avait fini de mettre en relief cette intransigeance
Bobby Sands, militant républicain et membre de l’Armée républicaine irlandaise provisoire (IRA), emprisonné pour sa participation à des activités qualifiées de « terroristes » en faveur de l’indépendance de l’Irlande du Nord, avait entamé une grève de la faim pour protester contre le statut de « prisonnier criminel » qui lui était attribué et exigeait d’être reconnu, avec ses partisans, comme prisonnier politique.
Face au refus de Margaret Thatcher, les grévistes de la faim ont été confrontés à de graves problèmes de santé et plusieurs d’entre eux sont morts en raison de complications sanitaires.
Malgré les efforts diplomatiques pour résoudre la situation, Bobby Sands est décédé le 5 mai 1981 après 66 jours de grève de la faim. Sa mort, suivie de celle d’une dizaine de ses compagnons fût perçue à travers le monde comme un symbole d’inhumanité de la part de Mme Thatcher.
« M. Sands était un criminel condamné. Il a fait le choix de s’ôter la vie. C’est un choix que l’organisation à laquelle il appartenait n’a pas laissé à beaucoup de ses victimes », affirmera Margaret THATCHER en guise d’épitaphe (source : Les Echos du 09 avril 2013).
Gageons que le surnom de « Dame de fer » est davantage resté collé à Mme Thatcher du fait de son intransigeance l’ayant conduite à « laisser mourir en prison après 66 jours de grève de la faim Bobby Sands qui venait d’être élu député à la Chambre des Communes du Royaume Uni ».
Concernant SONKO, nous avons une crainte. C’est le penchant secret de Sonko à mettre au défi l’autre en combat singulier n’excluant pas d’aller plus loin dans la détermination au péril de sa propre vie et non de celle des autres, et de le vaincre par la domination de sa propre peur. Les péripéties des diverses arrestations de Sonko ont montré qu’il avait la capacité de dominer sa peur devant une menace subite d’atteinte à son intégrité physique. Lorsque les policiers de la BOP explosaient la vitre de sa voiture dans le tunnel de Soumbédioune, aucune réaction faciale n’avait été notée sur lui, pas même un battement de cils. Comment combattre un tel individu par la menace sans envisager l’extrême ? Quel est le prix que l’on est prêt à payer pour cela ? Nous terminerons par ce que l’on a fait dire dans la presse au général Moussa Fall : « Selon le chef de la gendarmerie sénégalaise, l’offre traditionnelle de sécurité des forces de défense se trouve compromise avec des populations plus exigeantes vis-à-vis de leurs dirigeants. Les demandes de sécurité des populations imposent désormais un changement des paradigmes » aurait expliqué le Haut commandant de la gendarmerie nationale. Il est malheureusement le fondement des conflits auxquels les gendarmeries et forces de sécurité à statut militaire sont appelées à apporter des réponses justes, légales mais surtout proportionnées » (Pressafrik)
Pour finir, en notre qualité de citoyen libre de ses opinions, nous pensons qu’il faut en revenir au calme qui passe par l’élargissement de Sonko et sa participation à la prochaine élection présidentielle comme tous les autres candidats potentiels ou déclarés et notamment ceux d’entre eux qui viennent d’être réhabilités c’est-à-dire Karim Wade et Khalifa Sall.
INSTALLATION DU NOUVEAU COMMISSAIRE CENTRAL DE KOLDA
Le directeur général de la sécurité publique, Ibrahima Diop, a procédé à l’installation du nouveau commissaire central, chef du service régional de la sécurité publique de Kolda (sud), Lat Dior Sall, a constaté l’APS, jeudi.
Kolda, 17 août (APS) – Le directeur général de la sécurité publique, Ibrahima Diop, a procédé à l’installation du nouveau commissaire central, chef du service régional de la sécurité publique de Kolda (sud), Lat Dior Sall, a constaté l’APS, jeudi.
M. Sall a fait part de son engagement à exercer ses fonctions en collaborant avec les forces de défense et de sécurité de ladite région, avec les populations locales aussi.
‘’Je suis venu ici pour obtenir des résultats positifs’’, a-t-il dit, souhaitant bénéficier de l’aide des autorités administratives et judiciaires de Kolda.
Le commissaire Lat Dior Sall remplace Malick Dieng, qui a passé dix mois à la tête du service régional de la sécurité publique de Kolda.
LE JUDO SÉNÉGALAIS EN DEUIL
Le judoka sénégalais maître Saïdou Nourou Touré, premier vice-président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées, est décédé jeudi après-midi, à Montréal, à l’âge de 87 ans
Dakar, 18 août (APS) – Le judoka sénégalais maître Saïdou Nourou Touré, premier vice-président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées, est décédé jeudi après-midi, à Montréal, à l’âge de 87 ans, a appris l’APS de source familiale.
Considéré comme le père fondateur du judo au Sénégal, maître Touré était aussi le judoka le plus gradé du pays, avec un huitième dan obtenu le 20 septembre 2013.
Président de la Commission des grades à la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées, il a obtenu son premier dan le 25 juillet 1965, avant de décrocher son deuxième dan deux ans plus tard, le 17 juillet 1967.
Il poursuit son ascension en devenant troisième dan le 9 octobre 1968, puis quatrième dan, le 15 novembre 1973.
Mais, il lui aura fallu huit ans pour atteindre le grade de cinquième dan.
Maître Saïdou Nourou Touré obtient sa ceinture noire sixième dan le 22 décembre 1986 et sa ceinture noire septième dan le 23 août 1994.
CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE KARATE, DE HAN ET GAYE DÉCROCHENT LE BRONZE EN KUMITE
Les combattants sénégalais Fama Samassa De Han et Mouhamadou Moustapha Gaye ont remporté, jeudi, les médailles de bronze de kumité (combat conventionnel du karaté) dans leur catégorie, lors de la première journée du championnat d’Afrique de karaté
Dakar, 18 août (APS) – Les combattants sénégalais Fama Samassa De Han et Mouhamadou Moustapha Gaye ont remporté, jeudi, les médailles de bronze de kumité (combat conventionnel du karaté) dans leur catégorie, lors de la première journée du championnat d’Afrique de karaté cadets, juniors et seniors.
Mouhamadou Moustapha Gaye (-63 kg) a obtenu la médaille de bronze en battant son adversaire égyptien en finale de bronze. Il avait perdu la demi-finale contre un adversaire libyen.
Quant à Fama Samassa De Han, elle a battu la Marocaine Lahwou Safia, chez les moins de 54 kg, avant de s’incliner devant un Égyptien par senshu ( après une égalité de points, le premier joueur qui marque le premier remporte la partie).
Qualifiée pour jouer la finale de bronze, elle a finalement gagné la partie faute d’adversaire.
Fallou Ndiaye (cadet) et Ismaila Barry ( junior) se sont classés cinquièmes dans leur catégorie respective, après avoir tous les deux perdu en finale de bronze kata.
La deuxième journée du championnat d’Afrique de karaté se poursuit vendredi, avec l’entrée en lice des seniors en kata individuel (homme et dame), en kata par équipe (homme et femme), en kumite individuel homme, et les compétitions de parakaraté en kata.
L’UNION AFRICAINE AU BORD DE L’IMPLOSION
Entre le bloc des pays «militaires» et celui des pouvoirs « civils », rien ne va plus
Officiellement fondée en 2002 sur les cendres de l’Organisation de l’unité africaine (Oua/1963-1999), l’Union africaine (Ua) regroupant 55 pays membres est au bord de l’implosion. La situation au Niger est en passe de fragiliser l’organisation continentale qui est désormais divisée en deux blocs : la République des militaires et le Pouvoir des civils.
Regroupant 55 pays membres, l’Union africaine (Ua) s’inscrit dans la vision d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique. Elle ambitionne, d’une manière générale, de réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples d’Afrique. Et surtout une Afrique unie et solidaire ayant entre autres comme objectifs de défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses États membres comme le Niger par exemple.
Se voulant constante dans sa démarche, même si elle se veut fidèle à la Déclaration d’Alger qui demande de suspendre tout pouvoir issu d’un coup d’Etat, l’Ua vient de rejeter toute intervention militaire contre le Niger et, ainsi, de se désolidariser de l’organisation régionale qu’est la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Une décision prise le lundi 14 août dernier à AddisAbeba au cours d’une réunion tendue, houleuse et interminable tenue par les diplomates et membres du Conseil de paix et de sécurité (Cps), l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.
Comme durant la période guerre froide qui vit les blocs de l’Est, conduit par la défunte Urss (Union des républiques socialistes soviétique), et de l’Ouest ayant pour leader les Etats-Unis d’Amérique, deux blocs se dessinent actuellement sur le continent africain : D’abord, la République des juntes ou des militaires composée du Niger, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée et du Tchad (dans ce dernier pays on parle d’un coup d’Etat constitutionnel avec l’arrivée au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno qui a succédé à son père tué au combat, un « bon » coup d’Etat béni par la France !). Sans compter le Soudan où une junte putschiste est au pouvoir mais est en train de s’entre-déchirer les armes à la main depuis des mois. Et le bloc des civils regroupant la majorité écrasante des pays de l’Ua même si, dans certains d’entre eux, des chefs d’Etat s’enlisent à la magistrature suprême grâce à des tripatouillages constitutionnels. En plus du Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine, d’autres pays membres dirigés par des civils, membres de l’Ua et frontaliers du Niger à savoir l’Algérie et le Bénin se sont prononcés contre l’usage d’une force armée.
Si de manière générale la plupart des Etats africains se sont accordés à condamner le coup d’Etat et à exiger un retour à l’ordre constitutionnel au Niger, les avis divergent par contre sur le soutien à apporter à l’intervention militaire envisagée par la Cedeao et fortement encouragée par la France dont 1500 hommes stationnent dans le pays après que la force Barkhane a été déclarée non grata au Mali. La France qui exploite l’uranium du Niger pour faire tourner ses centrales nucléaires et qui lorgne aussi les autres fabuleuses richesses minières du pays. A cet effet, de nombreux pays de l’Ua comme l’Algérie, une des plus grandes puissances du continent se sont catégoriquement opposés à une action militaire qui aurait des répercussions négatives dans toute l’Afrique, et particulièrement la sous-région ouest-africaine. Surtout, encore une fois, Alger ne veut pas de guerre à ses frontières surtout menée par procuration par la France !
D’autres pays d’Afrique centrale s’inquiètent également des conséquences d’une telle option pour la sécurité et la stabilité du continent. Et surtout pour l’image du Conseil de paix et sécurité (Cps) de l’UA dont le rôle est de contribuer à « régler les conflits » sur le continent. Vous conviendrez avec nous que cette frilosité du Cps est de mauvais augure pour les chefs d’états-majors des armées de la Cedeao réunis depuis hier et jusqu’à aujourd’hui au Ghana pour discuter d’une éventuelle intervention armée au Niger. Le Sénégal lui-même a fait savoir son intention d’envoyer des troupes dans ce pays. Des troupes qu’il aurait même commencé à regrouper en vue de les projeter au Niger. Gageons qu’il s’agit juste d’une guerre « psychologique » de la Cedeao pour faire pression sur la junte du général Tchiani ! En tout cas, certains pays menacent de quitter la Cedeao en cas d’intervention armée au Niger. Encore faudrait-il que la Cedeao ait les moyens d’aller faire une guerre dans ce pays au vu de l’état d’impréparation de certaines forces armées des pays les composant !
VERS UNE HAUSSE DU NOMBRE D'INSCRITS SUR LE REGISTRE NATIONAL UNIQUE
Le Sénégal veut amener le nombre de ménages vulnérables inscrits sur le Registre national unique (RNU) à un million de ménages, dans le cadre de l’extension et de la revalidation de cet outil institutionnel de ciblage des populations
Cap Skirring, 18 août (APS) – Le Sénégal veut amener le nombre de ménages vulnérables inscrits sur le Registre national unique (RNU) à un million de ménages, dans le cadre de l’extension et de la revalidation de cet outil institutionnel de ciblage des populations en situation de vulnérabilité, a annoncé jeudi, à Cap Skirring (Ziguinchor, sud), son directeur, Dr Ousseynou Diop.
‘’Actuellement, 541. 192 ménages vulnérables sont sur le Registre national unique (RNU), soit 29% des ménages du Sénégal. Nous voulons amener ce nombre d’inscrits sur le Registre national unique à un million de ménages’’, a dit le directeur du RNU, Dr Ousseynou Diop.
Il intervenait à l’ouverture d’une session de formation portant sur la ‘’couverture médiatique des problématiques de la protection sociale au Sénégal, état des lieux du RNU, ses enjeux et ses perspectives ».
Une trentaine de journalistes de la région naturelle de la Casamance (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou) ont pris part à cette rencontre initiée par le Réseau des journalistes pour la protection sociale (RJPS), en collaboration avec la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (DGPSN) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Dr Diop a insisté sur la mise à jour et l’extension du RNU à un million de ménages par l’intégration des groupes spécifiques (populations pastorales, handicapés entre autres).
Il a aussi souligné les vœux des autorités étatiques d’optimiser l’utilisation du RNU dans le cadre de la protection adaptive pour la réponse aux chocs.
‘’Cette session de renforcement de capacités des journalistes dans ce domaine si vital au plan économique et social vise à contribuer à une meilleure connaissance et un traitement plus efficient et plus pertinent par les journalistes des questions de protection sociale’’, a expliqué le président du Réseau des journalistes pour la protection sociale, Masser Dia.
Elle vise également ‘’à partager et à renforcer les capacités des journalistes pour une meilleure couverture médiatique des problématiques de la protection sociale au Sénégal’’, a ajouté, M. Dia en présence du directeur de la gestion des projets et programmes des filets sociaux et coordonnateur du programme national des bourses de sécurité familiale, Papa Malick Gningue.
ME NGAGNE DEMBA TOURE DE PASTEF S’EXILE AU MALI
Traqué par toutes les forces de défense et de sécurité de notre pays, Me Ngagne Demba Touré, le jeune responsable politique membre de Pastef-les-Patriotes, annonce dans un texte avoir quitté le Sénégal pour s’exiler au Mali.
A peine installé dans ses fonctions de greffier au tribunal d’instance de Matam, Me Ngagne Demba Touré, le jeune responsable politique membre de Pastef-les-Patriotes, annonce dans un texte avoir quitté le Sénégal pour s’exiler au Mali.
Chers compatriotes,
Face à un Etat qui a délibérément institutionnalisé la terreur, j’ai pris la décision infaillible de résister par tous les moyens.
Face à une justice qui s’est transformée en bras armé du pouvoir tyrannique de Macky SALL, j’ai décidé de quitter le Sénégal.
Devant l’immensité des responsabilités qui m’attendent dans cette lutte qui s’annonce dans la durée, j’ai pris l’option de ne pas me livrer à l’ennemi.
Pour la pérennité des idéaux patriotiques qui nous unissent, je suis contraint à l’exil.
Exil ? Oui. Exil ; loin de ma famille et de mes proches. Comme De Gaulle en juin 1940, chef de la France libre qui fit son appel à la résistance depuis Londre,
A l’image de l’ayatollah Khomeini qui s’était exilé vers Nadjaf en Irak pendant 14 ans (1964- 1978), avant de rejoindre Paris en 1978 pour achever la révolution de 1979,
A l’instar de nombreux résistants de l’histoire.
Et si j’ai opté pour l’exil avec son lot d’incertitudes et de conséquences, c’est parce que je considère qu’aucun sacrifice ne sera de trop pour la survie de notre projet politique.
De là où je suis présentement, avec plus de force, d’intensité et de liberté, je poursuivrai la lutte jusqu’à la fin de ce SYSTÈME MAFIEUX qui suce la sang du PEUPLE SÉNÉGALAIS.
La RÉSISTANCE CONSTITUTIONNELLE CONTINUE !
Par Maître Ngagne Demba TOURE,
Réfugié politique sénégalais,
Coordonnateur national de la Jeunesse Patriotique Sénégalaise- JPS
L’ETAT DE SANTE D’OUSMANE SONKO ET LE DRAME DES MIGRANTS DE FASS BOYE A LA UNE DE LA REVUE DE L’ACTUALITE DE CE VENDREDI
Les journaux parus ce vendredi 18 août s’intéressent à l’état de santé de l’opposant Ousmane Sonko, aux recommandations du khalife général des mourides tout en épiloguant encore sur le drame des migrants originaires de Fass Boye
Dakar, 18 août (APS) – Les journaux parvenus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent à l’état de santé de l’opposant Ousmane Sonko, aux recommandations du khalife général des mourides tout en épiloguant encore sur le drame des migrants originaires de Fass Boye, une localité de la région de Thiès (ouest).
Le maire de Ziguinchor (sud) a été admis jeudi matin au service de réanimation de l’hôpital Principal de Dakar, au 19e jour d’une grève de la faim qu’il a entamée à la suite de son emprisonnement consécutif à une inculpation pour huit chefs d’accusation.
‘’Ousmane Sonko en mode réanimation après son recours à une ultime de résistance ‘’la grève de la faim’’, indique en première page Sud Quotidien.
‘’Après 19 jours de grève de la faim, le maire de Ziguinchor a été admis jeudi au service réanimation de l’hôpital principal de Dakar suite à un malaise dans la nuit de mercredi à jeudi’’, écrit le journal en assurant qu’outre le maire de Ziguinchor, une dizaine de ses partisans qui observent également une grève de la faim ( …) sont admis en soins intensifs à Dakar’’, ajoute la publication.
‘’Victime d’un malaise, Ousmane Sonko en réanimation depuis hier (jeudi), signale Vox Pop en signalant que l’opposant en était à son 19ème jour d’une grève de la faim entamée le 28 juillet dernier.
‘’Après Cheikh Bara Ndiaye, Hannibal Djim et Pape Abdoulaye Touré, des personnalités et militants du parti Pastef, la coalition Yewwi s’inquiète de la situation.
De son côté, le journal Les Echos lance l’alerte sur la santé de Sonko’’, tandis que Libération assure que l’Etat de santé de l’opposant inquiète les membres de son parti, récemment dissout.
L’autre sujet de préoccupation des quotidiens portent sur les derniers développements liés au drame de la migration ayant touché la localité de Fass Boye d’où était partie une embarcation transportant une centaine de candidats à l’émigration vers l’Espagne.
Le gouvernement sénégalais a annoncé qu’une pirogue transportant 37 Sénégalais et un ressortissant bissau-guinéen a été secourue au large du Cap Vert.
Ces passagers font partie des 101 migrants qui avaient embarqué dans cette pirogue. Les témoignages des migrants recueillis ont fait état d’une soixantaine de décès, plongeant toute une localité dans la douleur et la tristesse.
A ce sujet, Le Quotidien n’hésite pas à parler de +Sal+ temps en expliquant que sept parmi les rescapés de ce drame étaient en soins intensifs et deux dans un état préoccupant.
‘’Praia (Cap-Vert), à l’écoute de Dakar pour le rapatriement des survivants et des morts. Entre temps à Fass Boye, une localité située dans la région de Thiès d’où est partie la pirogue c’est ‘’le calme après la tempête’’, souligne le journal.
Il rappelle que des jeunes en colère ont brulé mercredi des pneus, saccagé des édifices publics pour protester contre ce qu’ils considèrent comme un laxisme dans les opérations de recherche de la pirogue qui dérivait en mer, laisse entendre la publication.
Pour sa part, Bès Bi Le Jour propose à ses lecteurs une plongée à Fass Boye, un village traditionnel situé dans le département de Tivaouane, au lendemain de ces manifestations des jeunes et titre‘’Fass au drame’’.
‘’Fass Boye, noir d’édifices brulés, noir de colère. Des manifestants arrêtés, dispositif de sécurité maintenu. Les notables réclament le rapatriement des corps et des rescapés’’, résume le journal.
Pendant ce temps, d’autres quotidiens ont mis en avant les recommandations du Khalife général des mourides, Sérigne Bassirou Mountakha Mbacké en prélude de la tenue de l’édition 2023 du grand Magal de Touba.
‘’Lecture du saint-coran, respect des interdits de la ville de Touba, exemplarité, bon accueil des étrangers. Le khalife général des mourides a fait hier ses recommandations à la communauté mouride, dans une déclaration’’, rapporte le journal Enquête.
Message du Khalife général des mourides’’Serigne Mountakha sermonne les jeunes’’, estime WalfQuotidien en indiquant au passage que le guide religieux en appelle à la prière et invite les jeunes à œuvrer pour la paix et à cultiver la discipline.
LES LIONS DEPLUMENT LES AIGLES ET S’EMPARENT DE LA PREMIERE PLACE
Le Sénégal a montré de la détermination et du caractère pour remporter ce jeudi 17 août, à Lagos, le derby qui l’a opposé au Mali pour le compte de sa seconde et dernière sortie dans le groupe A du tournoi de qualification Pré olympique zone Afrique.
L’équipe du Sénégal a viré à la tête du groupe A en remportant le derby qui l’a opposé au Mali, lors de la dernière journée du groupe A du tournoi de qualification pré-olympique zone Afrique de Lagos. Les Lions ont mis en avant une belle combativité pour coiffer au poteau une accrocheuse équipe des Aigles (74-71). Le Sénégal disputera samedi la demi-finale qui l’opposera au vainqueur du duel de la deuxième place dans le groupe B entre la Tunisie et la Guinée.
Le Sénégal a montré de la détermination et du caractère pour remporter ce jeudi 17 août, à Lagos, le derby qui l’a opposé au Mali pour le compte de sa seconde et dernière sortie dans le groupe A du tournoi de qualification Pré olympique zone Afrique. Les Lions se sont imposés au forceps au bout d’un match âprement disputé. Les Lions ont dû sortir les griffes pour prendre la mesure d’une physique équipe malienne. Avec une bonne assise défensive, la bande à Youssou Ndoye réussit une bonne entame ( 8-4. 4e). Avec une succession de pertes de balles et de paniers faciles ratés, les Lions se relâchent et permettent à Fousseyni Dramé et cie d’être à au contact au terme du premier quart temps (19-16).
Dans le deuxième quart temps, les Aigles mettent la pression et parviennent à faire la jonction (22-22. 3e) avant de passer devant ( 22-24; 3e) . Les Lions ne sont pas au mieux devant la défense très agressive de l’adversaire malien. Avec un nombre de 11 ballons perdus, l’équipe sénégalaise va déjouer et permettre aux Aigles de remonter la pente et d’imposer un chassé-croisé au tableau des marques ( 26-27. 5e ) et ( 26- 29. 5e). Bousculé, le Sénégal s’adosse sur un bon jeu extérieur pour refaire son retard ( 31-31. 7e) avant de rejoindre les vestiaires avec une avance de 5 points (38-33). Au retour dans le parquet, le mano à mano reprendra de plus belle ( 42-38; 4e) et ( ( 42-43; 5e).
Maladroit sur la ligne des lancer-francs, le Sénégal marque le pas. Il sera vite sanctionné au terme du troisième quart temps où il accuse un retard de 5 points (49-54). Dans le dernier et décisif quart temps, le Sénégal reste sur de bonnes bases.
En alternant la stratégie homme à homme avec une défense en zone, le Sénégal verrouille sa raquette et oblige les Aigles à tenter des tirs en périphérie. Une bonne défense qu’il adosse à une bonne présence dans le jeu intérieur. Le Sénégal reste aux talons de l’adversaire ( 55-58; 4e) avant de reprendre rapidement l'avantage grâce à la puissance de son pivot Gora Camara sous le cerceau (60- 58e; 6e). Le Sénégal reste dans le bon tempo.
Le retour de Jean Jacques Boissy et de Lamine Samb apporte un plus et donne plus d’allant à l’attaque des Lions. Le Sénégal ne tardera pas de faire le break en larguant l’adversaire à 8 points ( 72-64) à 54 secondes du coup de gong final. Cette fois-ci, les Aigles ne reviendront pas. Brancou Badjo se chargera d’apporter la dernière estocade en concluant ses deux derniers lancer-francs et pour clôturer la marque (74-71). Le Sénégal s’empare de la première place et attend de connaitre ce vendredi son adversaire de la demi-finale entre la Guinée et la Tunisie qui s’affrontent pour la deuxième place de la poule B du tournoi de qualification pré-olympique.
Par Amadou LAMINE SALL
PARDONNEZ MONSIEUR LE PRÉSIDENT, PARDONNEZ ET PARTEZ PLUS GRAND ENCORE
Le seul territoire qui nous reste pour vivre ensemble et où Dieu vient prier, est celui du cœur. Du bon et soyeux cœur ! Tout le reste est dérisoire, vanité, roc et granite
Le seul territoire qui nous reste pour vivre ensemble et où Dieu vient prier, est celui du cœur. Du bon et soyeux cœur ! Tout le reste est dérisoire, vanité, roc et granite ! Monsieur le Président, sortez votre cœur du bouclier, montrez-le ! Moi, je l’ai rencontré. Il m’a ému. Nous savons que le pouvoir s’accommode peu du cœur, voire des sentiments. Même chez les poètes. Je pense à cet immense poète qui, homme, d’État inoubliable, fonda notre République. Il fut intraitable. Un État est une montagne. Elle exige magnificence, autorité, bravoure, vigilance et justice !
« C’est bien la lame qui fend les têtes plutôt que le fourreau ». Puisse mon Président, le Mecquois, devenir le fourreau et non la lame. C’est ma prière pour un Sénégal de paix et d’amour, malgré les épreuves, les ruses, les bravades, les empressements, les convoitises, les incompétences, les jalousies, les vilénies, les pactes avec le Diable. Monsieur le Président, soyez meilleur que nous tous ! Pardonnez ! Parce que vous êtes croyant, Médine et la tombe du prophète où vous vous êtes assis en prière tant de fois, vous le demandent. Vous avez déjà gagné. Maintenant, pardonnez ! Il y a un temps pour le pardon ! Révélez l’éclat de votre âme !
Je vous lis dans Jeune Afrique, le numéro du mois d’août 2023, où vous faites la une, sous la plume de Marwane Ben Yahmed qui vous demande pourquoi finalement ce choix de dire enfin que vous partez. Vous n’aviez pas pensé que « Quand un Président ne dit rien, on n’entend plus que lui ? » A Ben Yahmed, vous répondez ceci : « … je ne voulais pas être l’otage de petits politiciens qui ont fait « de mon 3ème mandat » leur fonds de commerce […] C’était ce qu’il y’avait de mieux à faire, pour le pays, pour sa stabilité et pour moi-même ». Bravo et quelle grandeur malgré ce que chacun est libre de penser ! Mais il reste encore à faire pour mieux finir cette fin de mandat. L’Histoire n’a pas encore fermé son livre sur Macky Sall. Une belle, très belle page reste à écrire et par vous seul, Monsieur le Président !
Au nom des vénérables, si regrettés, si chers et si bien-aimés Coumba Thimbo et Amadou Abdoul Sall pour lesquels des moineaux bleus chantent au Paradis, et au nom de ce que vous avez de plus beau, de plus précieux et de plus cher au monde que tout : vos enfants et leur maman, la Sénégalaise aux yeux de henné - Senghor parlait de sa Normande aux yeux perspardonnez ! Pardonnez à tous ! Libérez ceux que l’on nomme à tort ou à raison des prisonniers politiques ! Videz leur prison ! Laissez-le retrouver leur famille. Entrez dans l’histoire du cœur, les deux pieds joints ! Refondez une nouvelle humanité. Vous le pouvez !
Vous avez beaucoup travaillé. Beaucoup. Il ne vous reste pas à réaliser le plus difficile, mais le plus facile : pardonnez, s’élever au-dessus, bien au-dessus de tous les autres ! Vous le pouvez ! Faites-le sans plus tarder Lamtoro ! Cela ne vous coûtera que la surprise et l’étonnement de vos adversaires ! Quant à votre peuple, ce peuple qui, douze années durant a veillé sur vous, il n’oubliera pas votre geste de sublimation ! Libérez-les tous, qui qu’ils soient et d’où qu’ils viennent et laissez-les comme un collier rompu, ramasser les perles dans les yeux du peuple Sénégalais qui seul tient le fil qui redonne son nom au collier !
La République a démontré avec vous jusqu’où elle était sublimée, vêtue, protégée, grandie. D’autres diront qu’elle fut plutôt une femme séquestrée, abusée, asservie. C’est ce que l’on appelle la liberté d’être différent et de penser différemment ! La République, quant à elle, sait qui est son meilleur époux ! Chacune, chacun de nous, seul, chez soi la nuit, recroquevillé dans ses os, corps périssable dans un coin de lit, prête l’oreille à sa propre conscience et entend son cœur battre, coupable ou non coupable. On n’échappe pas la nuit, au lit, à sa propre vérité. Certains se lèvent le matin, légers et sans masque, d’autres remettent le masque et sortent affronter de nouveau le jour et son fardeau de mensonges et de ruses ! Que chacun s’assume !
Un nouveau soleil doit se lever sur le Sénégal ! Une lumière, Monsieurle Président, que l’on attend que vous allumiez avant de nous quitter, car il y a dans ce pays tant de lampes allumées et qui n’éclairent plus rien. Cette lumière attendue est votre pardon, un pardon qui réconcilie tout un peuple, un pardon qui unit tous les cœurs d’un peuple qui mérite le vivre-ensemble, minaret et cloche entonnant le même chant de paix et d’amour ! Le pardon est une prière d’avance exaucée par Allah et récompensant le croyant ! Le pardon est une élévation divine. Ne pardonne pas qui veut ! Un cœur de moineau peut se cacher derrière un cœur de roc qu’une tige de mil et d’eau trahit toujours et il est des cœurs de roc qu’un moineau vient combler de brindilles pour faire son nid ! Et tout devient soyeux ! L’amour seul a puissance de métamorphose !
Monsieur le Président, pardonnez, ouvrez les portes et les fenêtres, aérez ce pays, gonflez les poitrines de votre peuple, faites-le de nouveau rêver, danser, travailler! Pardonnez mon humble mais ardente prière, mais je la veux comme « la blessure la plus proche du soleil ».
Par Amadou LAMINE SALL
Poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française.
Lauréat 2023 du Grand Prix de Poésie Africaine