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19 juin 2025
LES LIONS PRESQUE AU COMPLET
Deux des trois derniers encore attendus, Idrissa Gana Gueye et Alfred Gomis ont fini par rejoindre la tanière de l’équipe du Sénégal, hier soir, à Diamniadio, informe la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Deux des trois derniers encore attendus, Idrissa Gana Gueye et Alfred Gomis ont fini par rejoindre la tanière de l’équipe du Sénégal, hier soir, à Diamniadio, informe la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Annncés en retard, Gana et Alfred son finalement à Dakar, la nuit dernière afin de rejoindre leurs coéquipiers en regroupement depuis jeudi dernier. Eléments clés de l’effectif d’Aliou Cissé, le milieu de terrain d’Everton (Premier League) et le portier de Côme 1907 (Serie A Italie) viennent ainsi compléter quasiment la liste des 26 joueurs convoqués par Aliou Cissé pour le match contre le Bénin prévu le 17 juin à Cotonou, pour le compte de la cinquième journée des éliminatoires de la CAN « Côte d’Ivoire 2023 ».
Iliman Ndiaye est le seul joueur à ne pas encore rejoindre le rassemblement.
Trois jours plus tard, les champions d’Afrique iront défier la prestigieuse équipe du Brésil, à l’Estádio José Alvalade (Lisbonne, Portugal). Il s’agira d’un test intéressant pour les coéquipiers de Sadio Mané, qui avaient déjà affronté la Seleção en octobre 2019. Le résultat s’était soldé par un score nul (1-1). Roberto Firmino avait ouvert le score pour les Brésiliens avant que Famara Diédhiou ne lui réponde sur pénalty (45e).
VERS UNE JOURNEE SANS PRESSE
Les récents événements qui ont secoué la presse sénégalaise ne laisse pas insensible la Coordination des Associations de Presse (CAP). Elle envisage d’organiser successivement une Journée sans presse, un Éditorial commun à publier dans tous les médias…
Les récents événements qui ont secoué la presse sénégalaise ne laisse pas insensible la Coordination des Associations de Presse (CAP). Elle “envisage d’organiser bientôt et successivement une Journée sans presse, un Éditorial commun publié le même jour dans tous les médias et un Conseil des médias”. Elle l’a fait savoir dans un communiqué de presse.
« Face à la volonté du pouvoir en place d’intimider et de réduire au silence des voix ou plumes trop critiques à ses yeux, la CAP a décidé de dérouler un plan d’actions pour dire stop à cette batterie de mesures qui sapent la liberté de presse et même d’expression”,a-t-il ajouté. La coupure du signal de Walf tv et l’emprisonnement de Pape Ndiaye ont motivé cette note.
La CAP s’est aussi penchée sur le cas Pape NDiaye et avait privilégié jusque-là les démarches souterraines pour le faire libérer. Il boucle cent (100) jours en prison, battant le record du nombre de jours passés en détention par un professionnel des médias, ce qui, en soi, est excessif. C’est pourquoi nous exigeons sa libération dans les plus brefs délais et nous ne ménagerons aucun effort pour obtenir gain de cause », a martelé l’organisation de presse.
QUATRE CENT DIX PERSONNES INTERPELLEES A DAKAR POUR DES FAITS A CARACTERE CRIMINEL
Le parquet de Dakar a annoncé mardi l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des ‘’faits à caractère criminel’’, début juin.
Dakar, 13 juin (APS) – Le parquet de Dakar a annoncé mardi l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des ‘’faits à caractère criminel’’, début juin.
‘’L’intervention des forces de défense et de sécurité a […] permis l’interpellation de 410 personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel’’, déclare le procureur de la République Abdou Karim Diop, dans un communiqué.
Il affirme que de ‘’violentes manifestations ont été constatées’’ à Dakar à la suite du procès entre l’opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr.
‘’Ces échauffourées sont à l’origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers’’, écrit M. Diop.
Il ajoute que ‘’le ministère public a opté pour un règlement graduel, en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré’.
C’est dans cette mesure que ‘’les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire’’. Ceux d’entre eux âgés de moins de 13 ans n’ont pas fait l’objet de poursuites, mais si leur maintien en détention s’impose, ils seront poursuivis devant le tribunal pour enfants, précise le procureur de la République.
‘’Les manifestants dont l’implication est moindre ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées’’, ajoute-t-il.
‘’Pour les autres, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l’étendue des dégâts matériels causés’’, d’‘’opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites’’, poursuit le procureur de la République.
Une information judiciaire ouverte contre X
Abdou Karim Diop déclare qu’‘’une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique’’.
‘’Ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements. Par conséquent, une information judiciaire a été ouverte contre X’’, lit-on dans le communiqué.
Des services de l’Administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d’autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.
Les violences ont eu lieu à Dakar et dans d’autres villes du pays.
La peine requise contre M. Sonko, qui était jugé pour viol et menaces de mort, est susceptible d’empêcher le maire de Ziguinchor (sud) de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.
410 PERSONNES INTERPELLÉES POUR DS FAITS À CARACTÈRE CRIMINEL
Le parquet de Dakar a annoncé mardi l’interpellation de 410 personnes soupçonnées d’avoir pris part à des ‘’faits à caractère criminel’’, début juin
‘’L’intervention des forces de défense et de sécurité a […] permis l’interpellation de 410 personnes qui ont participé aux manifestations et sont également impliquées dans ces faits à caractère criminel’’, déclare le procureur de la République Abdou Karim Diop, dans un communiqué.
Il affirme que de ‘’violentes manifestations ont été constatées’’ à Dakar à la suite du procès entre l’opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr.
‘’Ces échauffourées sont à l’origine de pertes en vies humaines, de dégâts matériels portant notamment sur des édifices publics, des biens mobiliers et immobiliers’’, écrit M. Diop.
Il ajoute que ‘’le ministère public a opté pour un règlement graduel, en considération de la nature des faits reprochés à chaque individu déféré’.
C’est dans cette mesure que ‘’les mineurs sont généralement mis en liberté provisoire’’. Ceux d’entre eux âgés de moins de 13 ans n’ont pas fait l’objet de poursuites, mais si leur maintien en détention s’impose, ils seront poursuivis devant le tribunal pour enfants, précise le procureur de la République.
‘’Les manifestants dont l’implication est moindre ont été poursuivis devant la juridiction des flagrants délits pour des faits de manifestations non autorisées’’, ajoute-t-il.
‘’Pour les autres, le ministère public a estimé utile, eu égard à la gravité des faits qui leur sont reprochés et à l’étendue des dégâts matériels causés’’, d’‘’opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites’’, poursuit le procureur de la République.
Une information judiciaire ouverte contre X
Abdou Karim Diop déclare qu’‘’une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique’’.
‘’Ces procédures visent également à situer la responsabilité de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements. Par conséquent, une information judiciaire a été ouverte contre X’’, lit-on dans le communiqué.
Des services de l’Administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d’autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.
Les violences ont eu lieu à Dakar et dans d’autres villes du pays.
La peine requise contre M. Sonko, qui était jugé pour viol et menaces de mort, est susceptible d’empêcher le maire de Ziguinchor (sud) de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.
FILIERE ACAJOU, DES MECONTENTEMENT DANS LES RANGS
Des dockers du port de Ziguinchor (sud) déplorent le recours aux camions pour le transport des noix de cajou au détriment de la voie maritime.
Ziguinchor, 13 juin (APS) – Des dockers du port de Ziguinchor (sud) déplorent le recours aux camions pour le transport des noix de cajou au détriment de la voie maritime.
“Nous fustigeons le transport des noix de cajou par camion au détriment de la voie maritime. Cela a complètement paralysé les activités au niveau du port de Ziguinchor”, a déclaré le président du bureau de la main-d’œuvre portuaire (BMOP), Mokhtar Dabo, lors d’un sit-in organisé lundi soir.
Il a indiqué que les dockers ne travaillent plus “depuis deux ans” au niveau du port, du fait que des armateurs “ne veulent pas passer par la voie fluviale” pour le transport des noix de cajou.
Pourtant, “l’État a mis tous les moyens et avait pris toutes les dispositions” pour que les expéditions se fassent via le port de Ziguinchor, a-t-il rappelé. “Nous ne comprenons pas pourquoi les armateurs ne veulent pas passer par le port de Ziguinchor”, a-t-il lancé.
“Depuis deux ans, la voie terrestre est empruntée pour l’évacuation des noix d’anacardiers. Cette pratique impacte négativement sur l’économie locale”, a-t-il déploré.
Le bureau de la main-d’œuvre portuaire compte au total 250 membres, précise son président.
SONKO EST EN BONNE SANTÉ, MAIS AFFECTÉ
Pierre Goudiaby Atepa qui souhaite jouer un rôle de médiateur entre le président Macky Sall et son opposant livre les premières informations depuis plus de deux semaines sur ce dernier, son état physique et moral
Le 28 mai, la gendarmerie sénégalaise a conduit Ousmane Sonko de force à son domicile dakarois où il est retenu depuis. Les forces de sécurité sénégalaises l’empêchent de sortir de son domicile où même ses avocats n’ont pas été autorisés à entrer. Mais l’homme d’affaires sénégalais Pierre Goudiaby Atepa, architecte de renom et président du Club des investisseurs du Sénégal, a pu bénéficier d’une autorisation exceptionnelle, de la part des autorités, pour rencontrer Ousmane Sonko.
En exclusivité pour RFI, celui qui souhaite jouer un rôle de médiateur entre le président Macky Sall et Ousmane Sonko livre les premières informations depuis plus de deux semaines sur Ousmane Sonko, son état physique et moral.
L’entretien a duré entre une et deux heures, au domicile d’Ousmane Sonko, dans le quartier Cité Keur Gorgui, encerclé par les forces de l’ordre. Pierre Goudiaby Atepa, influent architecte sénégalais, a pu s’y rendre « très récemment ».
« Je vous le confirme, j'ai pu le voir chez lui, j'ai pu avoir une autorisation exceptionnelle pour aller le voir et nous nous sommes entretenus. Il se porte bien physiquement. Moralement, il est affecté par tout ce qui se passe dans le pays, par le fait qu'il ait beaucoup de ces partisans qui ont été arrêtés, beaucoup de jeunes qui ont été arrêtés. C'est une grosse préoccupation. Mais il est en bonne santé. »
CONCLAVE AUTOUR DE L’APPROVISIONNEMENT DU PAYS EN MOUTONS
Des chercheurs, des officiels, éleveurs, des opérateurs commerciaux, des membres d’associations de consommateurs et des vétérinaires ont été conviés à une réunion sur la problématique de l’autosuffisance du marché sénégalais en moutons pour la Tabaski
Hann (Dakar), 13 juin (APS) – Des chercheurs, des officiels, éleveurs, des opérateurs commerciaux, des membres d’associations de consommateurs et des vétérinaires ont été conviés à une réunion sur la problématique de l’autosuffisance du marché sénégalais en moutons, une rencontre ouverte mardi à Hann (Dakar), en perspective de la prochaine fête de Tabaski.
Cette réunion se tient à l’initiative du Bureau d’analyses macroéconomiques (BAME) de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).
“Les petits ruminants, notamment le mouton, sont fortement utilisés lors de cérémonies et fêtes au Sénégal. À chaque Tabaski, nous avons une forte demande de ce type d’animal et l’État fait appel aux pays voisins pour approvisionner son marché. C’est une question d’enjeu national”, a indiqué Astou Diao Camara, la directrice du BBAME.
“Autosuffisance en moutons de Tabaski au Sénégal : état des lieux, contraintes et solutions des acteurs” est le thème autour duquel les participants à la rencontre ont été conviés à réfléchir.
Le BAME cherche ainsi à apporter des réponses à la problématique de l’autosuffisance en moutons, à travers des échanges entre autorités publiques, éleveurs, opérateurs commerciaux, meuniers, associations de consommateurs et vétérinaires.
Astou Diao Camara a rappelé que le Sénégal fait souvent appel aux grands pays d’élevage qui l’entourent pour l’approvisionnement de son marché en bétail, surtout en moutons pendant les périodes de Tabaski.
“Nous trouvons très pertinents ces échanges portant sur la recherche de solutions pour arriver à l’autosuffisance du marché en moutons face aux contraintes (alimentation du bétail, les maladies animales, l’accès au pâturage) qui limitent la productivité des bêtes”, a expliqué Aliou Samba Bâ, un représentant des associations d’éleveurs.
Il a souligné que l'”opération Tabaski” représente “une grande occasion” pour “mettre” les animaux sur le marché, “gagner des ressources et participer à la lutte contre la pauvreté”.
“Nous devons, ensemble, travailler entre chercheurs et éleveurs pour assurer une production maximale de bêtes”, a quant à lui indiqué Ismaila Sow, le représentant du président de la Maison des éleveurs de Thiès.
Il a plaidé pour la formation et le renforcement de capacité des éleveurs en vue d’aller vers leur professionnalisation. Il a aussi appelé à leur permettre de gérer convenablement leur activité. Il estime qu'”une collaboration entre acteurs” s’impose en vue de favoriser des partenariats et “faciliter” l’obtention de financements pour “assurer la rentabilité du secteur”.
Selon un document du BAME, le Sénégal compte environ sept millions d’ovins constitués de plusieurs races. “Ces moutons sont utilisés pour les besoins d’activités familiales, de diverses cérémonies, une partie est décimée par des maladies. Ce ne sont pas tous ces moutons qui sont aptes au sacrifice le jour de la Tabaski. C’est pourquoi la demande est forte en période de Tabaski”, indique-t-il.
Pour la célébration de la plus grande fête musulmane, le Sénégal importe 73 pour cent de ses besoins du Mali et 27 pour cent de la Mauritanie.
MONDIAL DES CLUBS, AL AHLY D’EGYPTE REPRESENTERA L'AFRIQUE
Le club égyptien d’Al Ahly, vainqueur de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF), dimanche, va représenter pour la neuvième fois de son histoire l’Afrique à la Coupe du monde des clubs .
Dakar, 13 juin (APS) – Le club égyptien d’Al Ahly, vainqueur de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF), dimanche, va représenter pour la neuvième fois de son histoire l’Afrique à la Coupe du monde des clubs, une compétition réservée aux champions des six confédérations continentales.
La dernière finale jouée le 11 février dernier au Maroc a été remportée par le Real Madrid, l’équipe la plus titrée avec cinq trophées. Al Ahly avait terminé quatrième pour la deuxième fois.
Le club basé au Caire a créé l’exploit, en terminant troisième lors de l’édition de 2006 au Japon. Il a fini à la même place, en 2020 au Qatar et en 2021 aux Émirats arabes unis.
Al Ahly est l’une des équipes les plus titrées d’Egypte et du continent africain avec quarante-deux titres de champion d’Egypte, trente-huit coupes d’Egypte, treize Supercoupes d’Egypte, quatre Coupes d’Afrique des vainqueurs de coupe, une Coupe de la confédération CAF, huit Supercoupe de la CAF, onze ligues des champions et une coupe afro-asiatique.
L’équipe égyptienne évoluera dans ce tournoi, aux côtés d’Al Ittihad (Arabie Saoudite, pays hôte), de l’Auckland City (vainqueur de la Ligue des champions de la Confédération du football d’Océanie, du Club Léon (La Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes, CONCACAF), le club anglais de Manchester City (Europe), Urawa Red Diamonds du Japon (vainqueur de la Ligue des champions d’Asie).
La liste des clubs participant sera complétée par le vainqueur de la Copa Libertadores (Conmebol).
La compétition aura lieu du 11 au 22 décembre 2023 en Arabie Saoudite.
Le président de la FIFA Gianni Infantino a annoncé, le 16 décembre dernier, que la Coupe du monde des clubs passera à 32 équipes à partir de 2025.
L'ONU HAUSSE LE TON CONTRE LE GOUVERNEMENT
"L'utilisation d'armes à feu par les forces de sécurité lors de manifestations constitue un sombre précédent pour le Sénégal", souligne le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme dans un communiqué
L'ONU s'est dite mardi "profondément préoccupée" par l'évolution de la situation des droits de l'Homme au Sénégal et voit "un sombre précédent" dans l'usage d'armes à feu par les forces de l'ordre contre des manifestants.
"L'utilisation d'armes à feu par les forces de sécurité lors de manifestations constitue un sombre précédent pour le Sénégal", souligne le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme dans un communiqué. "Nous notons que les autorités ont ouvert des enquêtes et nous leur demandons de veiller à ce que celles-ci soient rapides, indépendantes et approfondies, et qu'elles amènent toute personne trouvée responsable d'un usage de la force injustifié ou disproportionné, à rendre compte de leurs actes, quels que soient leur statut et leur affiliation politique", souligne le Haut-Commissariat.
Le Sénégal a été en proie du 1er au 3 juin à ses pires troubles depuis des années après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs. L'annonce de la condamnation a déclenché des violences qui ont fait officiellement 16 morts, mais Amnesty International estime à 23 le nombre de morts. Pour sa part, le Haut-Commissariat évoque "au moins" 16 personnes tuées, 350 blessées et plus de 500 arrêtées lors de trois jours de manifestations, entre le 1er et le 3 juin.
"Nous sommes également préoccupés par la poursuite des restrictions à la liberté d'expression et de réunion pacifique à la suite des manifestations", a encore insisté le Haut-Commissariat. Il évoque en particulier le cas de Walfadjiri TV, une chaîne privée qui couvrait les manifestations en direct et qui a été suspendue le 1er juin "sans justification légale claire et n'a toujours pas été rétablie à ce jour".
L'ONU rappelle également que les restrictions à l'accès à internet, qui avaient été justifiées par le gouvernement pour mettre fin à "la diffusion des messages haineux et subversifs", "doivent être fondées sur une loi sans ambiguïté et accessible au public".
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, entretient le flou sur sa volonté de briguer un troisième mandat en 2024. En l'état actuel, M. Sonko, personnalité populaire dans la jeunesse et les milieux défavorisés, ne peut plus se présenter à la présidentielle. Il crie au complot destiné à l'éliminer politiquement.
«L’ETAT DU SENEGAL DOIT FAIRE PREUVE DE RETENUE ET ARRETER L’USAGE DE LA FORCE LORS DES MANIFESTATIONS»
Reed Brody, le juriste américain très connu et que l’on présente comme le bourreau des anciens présidents tchadien et gambien, Hissène Habré et Yaya Jammeh, s’intéresse depuis quelques temps à la situation politique et sociale de notre pays
Rendu célèbre par sa traque impitoyable contre l’ancien président tchadien Hissène Habré, le juriste Reed Brody, figure de proue de l’ONG Human Rights Watch, s’intéresse ces jours-ci à la situation que connaît le Sénégal depuis plusieurs mois marquée par des manifestations violentes se traduisant par mort d’hommes. Il appelle l’Etat du Sénégal à faire preuve de retenue et à mettre fin à l’usage de la force lors des manifestations.
Reed Brody, le juriste américain très connu comme étant un fervent défenseur des victimes et que l’on présente comme le bourreau des anciens présidents tchadien et gambien, Hissène Habré et Yaya Jammeh, s’intéresse depuis quelques temps à la situation politique et sociale de notre pays. Il a ainsi appelé l’Etat du Sénégal à faire preuve de retenue au moment où une vague de protestations se répand comme une traînée de poudre à travers tout le pays depuis quelques semaines.
Selon le membre de Human Rights Watch, le Sénégal, longtemps considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique, a basculé dans l’horreur suite à la condamnation du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme. ‘’À l’approche de l’élection présidentielle de 2024, les autorités sénégalaises fragilisent la protection des droits humains dans le pays. Au lieu de réprimer les libertés, les autorités devraient mettre un terme à l’usage excessif de la force lors des manifestations, permettre aux médias de couvrir les manifestations, cesser de détenir arbitrairement des journalistes et des membres de l’opposition, et respecter les droits à la liberté d’expression et assemblée pacifique’’, a déclaré le célèbre défenseur des droits de l’Homme.
Il rappelle que plus de 16 morts ont été dénombrés pendant les jours précédents et beaucoup d’observateurs craignent que le bilan dépasse de loin ce chiffre. Reed Brody, membre de la Commission Internationale de Juristes, en profite pour rappeler aux autorités que l’usage de la force lors du maintien de l’ordre doit être strictement nécessaire et proportionnel, et l’utilisation des armes à feu est interdite sauf en cas de danger imminent de mort ou blessure grave.
Selon lui, l’utilisation illégale de la force létale ne doit pas rester sans suite. ‘’Il faudrait que les personnes soupçonnées d’avoir recouru illégalement à la force lors de la répression de manifestations ces derniers mois – ceux qui ont utilisé cette force et ceux qui ont donné des ordres – soient traduites en justice. Le Sénégal est connu et admiré à travers le monde pour sa démocratie et son attachement aux principes de droit. Cette tendance à la répression doit cesser maintenant pour désamorcer les tensions, et préparer les élections libres’’, a averti l’ancien avocat de l’ONG Human Rigths Watch (HRW) et tombeur d’Hissène Habré.