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18 juin 2025
CHEIKH OUMAR ANNE FACE AU SAEMSS ET CUSEMS
Hier mardi 13 juin 2023, le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Aanne a rencontré une délégation syndicale du SAEMSS et du CUSEMS dirigée par leurs secrétaires généraux respectifs El Hadji Malick Youm et Ndongo Sarr
Hier mardi 13 juin 2023, le Ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar ANNE a rencontré une délégation syndicale du SAEMSS et du CUSEMS dirigée par leurs secrétaires généraux respectifs El Hadji Malick YOUM et Ndongo SARR. S’exprimant à cette rencontre, le ministre de l’Education nationale a réaffirmé sa disponibilité à rencontrer régulièrement les organisations syndicales et à œuvrer pour le maintien de la paix sociale dans le secteur de l’éducation et de la formation.
En effet, la rencontre s’inscrit dans ce sillage et a porté sur les interpellations contenues dans la dernière déclaration des syndicats sus cités. Il s’agit de la convocation du comité de suivi des accords. Sur ce point, le Ministre a pris l’engagement de travailler avec son collègue en charge de la Fonction publique pour la convocation du comité de suivi des accords le jeudi 22 juin 2023. Sur la situation des enseignants décisionnaires, le décret est remis dans le circuit et le point sera abordé par le comité de suivi pour un règlement définitif de la question. Du prêt au logement DMC et du paiement des rappels, ces points seront abordés dans le cadre des travaux du comité de suivi. Le ministre a par ailleurs réitéré l’engagement du Gouvernement à diligenter les dossiers en instance. Concernant l’octroi des parcelles, le Ministre en charge de l’Urbanisme et de l’habitat reçoit les syndicats le jeudi 15 juin 2023.
Sur la situation des maîtres d’éducation physique et sportive (MEPS), ils sont 1075 inscrits qui seront formés en trois cohortes en raison des capacités d’accueil du CNEPS de Thiès. Le MEN verse une contribution financière par cohorte. La DAGE a entamé la procédure de transfert des fonds. La formation à distance, avec des regroupements ponctuels débutera dès le mois de juillet 2023. Même les MEPS qui ne sont pas utilisés par le MEN sont intégrés partant d’une approche par corps. Pour la formation diplomante, cette question concerne les professeurs de philosophie, les chargés de cours, les bénéficiaires de mise en position de stage et autres professeurs contractuels en attente de formation. Le MEN a décidé du versement de la contrepartie financière nécessaire à l’organisation des sessions et de poursuivre la concertation avec le Ministère en charge de l’Enseignement supérieur pour une solution pérenne. La DAGE a déjà entamé la procédure de transfert des fonds. Une rencontre est prévue avec la FASTEF pour le démarrage des formations à partir du lundi 17 juillet 2023. En outre, les professeurs d’économie familiale et sociale titulaires de diplômes spéciaux seront aussi pris en charge dans le cadre de ces formations.
DES RETENUES POUR FAIT DE GRÈVE : seuls les enseignants figurant sur les listes envoyées par les chefs d’établissement aux Inspecteurs de l’Education et de la Formation (IEF) et aux Inspecteurs d’Académie (IA) sont concernés. Toutefois tout enseignant qui ferait l’objet de retenues anormales peut se signaler et les corrections nécessaires se feront après vérification. Dans une dynamique d’apaisement, le ministre de l’Education nationale a décidé de la suspension des retenues pour faits de grève. DES MESURES CONCERNANT LES ENSEIGNANTS DE DIOULOULOU : dans un souci d’apaisement, le ministre a décidé de faire preuve d’indulgence à leur égard. Le nécessaire sera fait par les services compétents en rapport avec les concernés. DE L’IMPACT DES PERTURBATIONS SUR LE QUANTUM HORAIRE : un plan de contingence est élaboré dans les circonscriptions dont le quantum est fortement impacté. DE LA CATÉGORISATION DES ETABLISSEMENTS : le MEN a pris l’engagement de faire le suivi auprès du ministre en charge des Finances pour la signature des actes y relatifs. DES RENCONTRES SECTORIELLES : après la période marquée par l’organisation des élections de représentativité, les rencontres mensuelles vont être relancées. Toutefois, le ministre a réitéré son engagement à œuvrer pour le respect de tous les accords signés entre le Gouvernement et les syndicats de l’enseignement et pour la décrispation de la situation. Les deux parties se sont engagées à combiner leurs efforts pour un bon déroulement de l’année scolaire en cours.
Par Mamadou Guissé
LE DIALOGUE, C’EST LE FUEL QUI FAIT TOURNER LE MOTEUR D’UNE DÉMOCRATIE
Le dialogue n’est pas une invention des temps modernes. Au Sénégal, le dialogue a toujours été un élément central de la coexistence pacifique entre les différentes composantes culturelles, ethniques, religieuses et politiques.
Le dialogue, c’est le fuel qui fait tourner le moteur d’une démocratie.
À travers l’histoire et dans la plupart des sociétés humaines, le dialogue ou le fait de rassembler des personnes pour les aider à surmonter leurs différences et à résoudre leurs problèmes a toujours été une mission prestigieuse, généralement confiée à des individus expérimentés, à des anciens ou à des personnes respectées pour la qualité de leur jugement et leur sagesse.
Le dialogue n’est pas une invention des temps modernes. Au Sénégal, le dialogue a toujours été un élément central de la coexistence pacifique entre les différentes composantes culturelles, ethniques, religieuses et politiques. Les différents royaumes qui se sont constitués et reconstitués à travers les siècles, ont toujours développées des stratégies de dialogue afin de pacificier les relations entre leurs peuples. Parmi ces stratégies, on peut citer le cousinage à plaisanterie, les mariages mixtes, etc.
Dans le Sénégal des temps modernes, les acquis historiques de laïcité ont plus ou moins créé un environnement propice pour les percepts de la démocratie telle qu’héritée de la colonisation. Ainsi, le dialogue est très présent dans le débat public social et politique de nos jours. Pour rappel, les années soixante et soixante-dix ont été marquées par des dialogues entre l’Union progressiste sénégalaise, le Mouvement démocratique populaire, le Parti africain de l’indépendance, le Parti Démocratique Sénégalais, le Parti Populaire Sénégalais etc. Ces pratiques ont été entretenues par la deuxième génération à partir des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix (Parti socialiste, Parti démocratique sénégalais, And-Jëf/PADS, REWMI, etc.).
Cependant, la réussite de tout dialogue dépend largement de la disposition des parties prenantes à aboutir à des résultats concrets. Les bonnes dispositions débutent avant tout par l’initiative de lancer un dialogue quand la situation le requiert. Il est important de noter que la situation politique actuelle du Sénégal est caractérisée par un niveau de polarisation jamais atteint de par le passé.
Le Président Macky Sall, depuis son accession à la magistrature suprême a, dans la poursuite d’une tradition bien sénégalaise, fait montre à chaque, d’un leadership consensuel et d’une volonté de dialogue sincère et inclusif. La Coalition Benno Bokk Yaakaar qui l’a porté au pouvoir en 2012 détient le record de longévité pour une coalition politique de toute l’histoire moderne du Sénégal.
Pour rappel, déjà en 2013, il mit en place la Commission nationale de Réforme des Institutions (CNRI) qu’il confia au Doyen Amadou Makhtar Mbow qui était auparavant Président des Assises nationales (Janvier 2008 – Avril 2009). Cette commission avait pour mission de « formuler toutes propositions visant à améliorer le fonctionnement des institutions, à consolider la démocratie, à approfondir l’Etat de droit et à moderniser le régime politique » Les propositions de la CNRI sont largement inspirées des recommandations des Assises nationales. Le choix de Amadou Makhtar Mbow dénote d’une volonté du Président Sall de faire un trait d’union entre les conclusions des Assises nationales qu’il avait signé avec réserves et son besoin de réconcilier ses convictions de gouvernance sobre et vertueuse. Ces consultations ayant couvert des thèmes divers tels que l’administration, le judiciaire, le parlement, la sécurité pour ne citer que ceux-là, ont abouti sur des propositions de réformes variées.
Dans la même veine, en 2016, il lança un dialogue national sur les réformes politiques malgré la victoire du OUI au référendum de révision de la constitution. « Malgré toutes nos divergences, le dialogue est indispensable surtout quand nous traversons des moments cruciaux de notre nation. Après le référendum, j’ai voulu que des échanges soient organisés entre acteurs notamment, les hommes religieux, les syndicats, les politiques, le patronat et des autres entités représentatives. Chacun a sa liberté de penser et d’appartenance, mais nous avons un même intérêt, celui de voir notre pays rayonner. » Ce sont là, les mots du Président Macky à l’ouverture de ces concertations.
Il ne s’arrête pas là. Moins de deux mois après sa réélection en 2019 avec plus de 58% des suffrages exprimés, sans en être obligé mais mû simplement par sa volonté de consensus, Monsieur Sall appelle le pays à un dialogue national dont l’une des composantes principales est le dialogue politique.
C’est lors d’une interview avec une radio de la place le 03 mai 2023, à la veille de la célébration de la fête nationale, que le Président Macky Sall lança un appel à un dialogue national. Une annonce de taille accueillie différemment par les uns et les autres mais qui a le mérite, dans une situation politique tendue, de casser le mur de glasses entre le pouvoir et l’opposition.
Le mercredi 31 mai 2023 a marqué le lancement officiel des concertations. La salle des banquets au niveau du Palais de la République n’a pu contenir les représentants de toutes les forces de la nation. Des allocutions de haute facture de la part des participants ont rencontré une oreille attentive et conciliante du Président de la République. Les différentes commissions se sont engagées à travailler de façon inclusive et efficace afin d’abord de produire des termes de références du dialogue ; l’objectif étant d’aboutir à des conclusions dans un délai permettant de respecter le calendrier électoral.
TAXAWU/ YEWWI : EVENTUELLES CONSEQUENCES D'UNE SEPARATION ANNONCEE...
La coalition de l’opposition n’entend plus laisser Khalifa Sall, l'édile de Dakarl, poursuivre des actes aux antipodes des règles qui régissent son fonctionnement. Une séparation qui, si elle est définitive, ne sera pas sans conséquences...
Même si le divorce n’est pas encore officiellement acté entre Yewwi et Taxawu Sénégal, on peut prédire une proche séparation entre ces deux entités politiques. La grande coalition de l’opposition n’entend plus, selon son dernier communiqué, laisser Khalifa Sall, leader de Taxawou Sénégal, poursuivre des actes aux antipodes des règles qui régissent son fonctionnement. Une séparation qui, si elle est définitive, ne sera pas sans conséquences...
Cette coalition, connue pour son opposition radicale au pouvoir en place et à son chef, le président Macky Sall, avait été mise en place pour aller ensemble aux élections municipales et législatives. Et les bons résultats obtenus à l’issue de ces deux consultations électorales lui ont permis de s’imposer sur la scène politique comme pratiquement la première force politique du pays. Toutefois, les partis membres de cette coalition avaient convenu de la liberté pour le leader de chacun d’eux de se présenter à l’élection présidentielle. Le seul engagement pris était qu’en cas de second tour, le candidat issu de cette coalition le mieux placé serait soutenu par tous les autres partis. Mais voilà que depuis la poignée de main de Barthélémy Diaz, la révélation faite par le même maire de Dakar d’une audience avec le président Macky Sall, ennemi juré de Yewwi Askan Wi, l’accolade de Khalifa Sall avec le même président Macky Sall, la décision de l’ancien et du nouveau maires de Dakar de participer au dialogue national en cours, tout cela a engendré des suspicions entre les membres de la coalition. En effet, il est reproché à Khalifa Sall de poser des actes aux antipodes des règles qui régissent la coalition notamment sa décision d’aller répondre au dialogue lancé par le chef de l’État lui-même. Si cette position de Taxawu Sénégal de répondre à la main tendue du chef de l’Etat a été clairement expliquée par son leader, cela n’a pas pour autant mis fin à la suspicion nourrie par les militants de Yewwi à l’endroit de l’ex maire de Dakar accusé de préparer un « deal » avec le Palais. Preuve de ce désamour, les huées dont il a été l’objet lors du meeting organisé par le F24 à la Place de la Nation.
Khalifa, un incompris ?
Bien qu’il ait décidé de prendre part au dialogue, Khalifa Sall n’a jamais cessé de marteler qu’il reste dans l’opposition. Il a toujours manifesté un soutien indéfectible à Ousmane Sonko en dénonçant les injustices que subit le leader de Pastef et chef de l’opposition. Il a aussi dénoncé avec constance le troisième mandat de Macky Sall et se bat sans relâche pour des élections inclusives auxquelles non seulement lui mais aussi Karim Wade et Ousmane Sonko, entre autres, pourraient participer. Last but not least, Khalifa Sall plaide pour la libération de tous les détenus politiques du pays. D’ailleurs, il n’a pas manqué de souligner avec beaucoup de courage tous ces points lors de la cérémonie de lancement du dialogue national devant le chef de l’État. Ce faisant, il portait les principales doléances de Yewwi. Donc qu’est-ce qui peut expliquer les divergences entre le socialiste et les autres membres de ladite coalition ? Selon un spécialiste des questions politiques consulté par nos soins, l’ancien maire de Dakar joue sa survie politique. «Il faut comprendre que Khalifa Sall est en train de jouer sa toute dernière carte pour avoir la chance de retrouver son éligibilité. Et cette chance qui est entre les mains du président de la République qui a appelé au dialogue, il ne doit pas la laisser passer. C’est pourquoi il fera tout pour la saisir. Le reste c’est après. Mais pour l’heure il faut qu’il se donne les moyens de réintégrer le jeu politique» a-t-il analysé. D’après notre interlocuteur, c’est sous ce prisme qu’il faut comprendre la décision de Khalifa Sall — de participer au dialogue — qu’il juge «logique, compréhensible et très réfléchie». S’agissant des attaques et menaces de Yewwi qui ne cautionne pas cette démarche, notre spécialiste les explique en ces termes : «les autres leaders de cette coalition sont dans leur rôle. On peut le leur concéder. Mais il faudrait qu’ils se montrent moins exigeants. Quiconque parmi eux serait dans la position de Khalifa allait adopter la même posture». Poursuivant, notre interlocuteur estime que «maintenant, il faut souhaiter que, sur tous les points pour lesquels l’opposition est en train de lutter, Khalifa puisse arracher des points de convergence à l’issue du dialogue. Ce serait une grande victoire pour la démocratie et un pas important vers l’apaisement du climat politique» soutient notre interlocuteur. Toutefois, il admet qu’un leader de la trempe d’Ousmane Sonko «peut avoir toutes les raisons de ne pas prendre part à la table de discussion vu tout ce qui lui arrive et qu’il impute au président de la République. Donc, vu sous cet angle, il peut considérer que le dialogue manque de sincérité et ne garantit pas une solution durable. Il en est de même pour tous ceux qui exigent des préalables ou qui soupçonnent des compromissions de nature à fausser l’esprit de ce dialogue» a-t-il ajouté. D’après toujours notre interlocuteur, la situation que traverse le Sénégal est assez compliquée aussi bien au plan social qu’au niveau politique. C’est la raison pour laquelle il invite l’État et les acteurs politiques à mettre en avant l’intérêt général et à travailler ensemble pour un Sénégal prospère en termes de développement et de stabilité.
Les conséquences d’un divorce imminent...
Considéré comme l’un des hommes plus expérimentés de la classe politique actuelle vu son background, Khalifa Sall est un leader sur qui il faut beaucoup compter pour la prochaine élection présidentielle. L’ancien maire de Dakar, après avoir été emprisonné par l’actuel régime, a réussi malgré tout à rebondir jusqu’à devenir une des figures emblématiques de l’opposition. Une renaissance devenue réalité depuis la victoire de Barthélémy Dias aux dernières élections locales qui l’ont vu conquérir la mairie de Dakar et à laquelle il a beaucoup contribué. Au sein de Yewwi également, sa présence dans la conférence des leaders a été d’un grand apport notamment grâce à sa base politique dans la capitale et la présence de Taxawu Sénégal dans tous les départements du pays. Toujours est-il que les divergences qui l’opposent en ce moment aux autres composantes de cette coalition dont il est un des fondateurs ne seront pas sans conséquences. C’est du moins l’avis de notre analyste politique d’après qui les choses se jouent à deux niveaux. «Khalifa Sall n’a pas intérêt à se séparer de Yewwi puisque, tant qu’il reste dans cette coalition, il peut être vu comme un vrai opposant au pouvoir en place et gagner davantage l’estime des populations. Et au cas où il redeviendrait éligible, il pourrait agrandir sa famille politique par l’adhésion de tout ceux qui sont contre le pouvoir et qui voient en lui la constance, l’expérience, la politesse qui sont des valeurs dans notre pays» explique notre consultant. Précisant sa pensée, il explique qu’en l’état actuel de la situation politique, tout leader qui est soupçonné d’être de connivence avec le régime peut le payer cher. Toutefois, «le contexte peut évoluer» estime-t-il. En guise de conseils, il invite le chef de Taxawu Sénégal à poursuivre le dialogue tout en évitant de se séparer de Yewwi. Parlant justement de cette coalition qui, par un communiqué, a presque acté son divorce avec Khalifa Sall, il a prédit que la première conséquence peut se traduire par l’éclatement du groupe parlementaire de la coalition. Ce qui va affaiblir sa force à l’Assemblée nationale surtout lors du vote de certaines lois de grande importance et donner moins d’entrain aux débats. Au-delà de la capacité de mobilisation, l’opposition a également besoin d’ « expérience, de charisme, de sagesse et de maîtrise du fonctionnement de l’État». Et toutes ces qualités «Khalifa Sall les incarne» soutient en conclusion notre spécialiste des questions politiques.
QUAND L’ÉDUCATION AIDE À SURMONTER LE HANDICAP ET LES PRÉJUGÉS
Problèmes de vision et environnement scolaire hostile sont quelques-unes des entraves à l’éducation des enfants albinos. Toutefois lorsque ces difficultés sont éliminées, l’enfant pourra réaliser son potentiel et aspirer à un avenir prometteur.
Problèmes de vision et environnement scolaire hostile sont quelques-unes des entraves à l’éducation des enfants albinos. Toutefois lorsque ces difficultés sont éliminées ou mieux gérées, l’enfant pourra réaliser son potentiel et aspirer à un avenir prometteur. En cette journée mondiale de l’albinisme célébrée ce 12 juin, Emedia a passé la journée avec Fatbintou, une élève modèle qui surmonte admirablement les difficultés liées à cette condition.
C’est jour de composition au collège Hyacinthe Thiandoum. Sous la vigilante surveillance de M. Sambou, l’ordre règne dans cette classe de 4ème de cet établissement privé catholique. Avec discipline, les élèves vont mettre leurs sacs près du tableau de sorte qu’il ne subsiste sur les tables-bancs que la feuille de devoir et le stylo. En tant que responsable de classe, c’est à Fatbinetou Diop que revient la tâche de recopier au tableau le contenu du test d’informatique. On découvre à travers sa démarche assurée, ses gestes posés et son visage serein, une assurance qui dépasse son jeune âge.
À 13 ans, cette jeune fille studieuse et sociable fait l’unanimité autour de sa personne. « Elle est toujours dans le club de l’excellence et dans le tableau d’honneur. Elle est responsable de classe depuis la 6ème et maintient l’ordre auprès de ses camarades quand le Professeur est absent », témoigne Mme Faye, Préfet des classes de 4ème et 3ème. Elle finit le test assez vite et révèle, sans se départir de son sourire discret, que “Ce n’était pas difficile”. En réalité, elle était dans son élément.
Très douée en Mathématiques et Informatique, elle projette de faire carrière dans la mécanique ou l’Informatique. Elle est optimiste pour l’avenir et ne se fixe aucune limite. “J’ai mes rêves et je vais continuer à travailler dur pour les atteindre”, confie-t-elle. En elle, on ne décèle aucune trace de vulnérabilité ou de traumatisme juste de l’espoir et de la détermination. Son albinisme ne semble aucunement l’affecter. “Il n’y a aucune différence entre les autres et moi à part la couleur de ma peau. Pour le reste on a les mêmes capacités”.
Le chemin qui mène de la classe à la bibliothèque est bondée de monde. On devine, à travers les salutations et gestes amicaux des autres élèves, qu’elle est populaire. On ne manifeste envers elle ni hostilité, ni prévenance excessive. Elle baigne dans une normalité qui la réconforte. “Dans cette école, on insiste sur l’éducation sociale. Les élèves sont sensibilisés et bien éduqués. Il n’y a pas de place pour la discrimination et l’exclusion sociale”, explique Mme Faye. On arrive à la bibliothèque et en habituée des lieux, elle s’installe confortablement avant de révéler qu’à cause de ses problèmes de vision, elle s’assoit toujours devant. Cependant, elle se garde de s’attarder sur ce point négatif et révèle putôt qu’elle se sent comme un poisson dans l’eau dans cette école.
Des débuts difficiles
Pourtant, sa vie n’a pas été exempte de coups durs. Quand elle était enfant à Thiès, une école a refusé de l’admettre. « Ils ont accepté mon frère mais ont clairement fait savoir à mes parents qu’ils n’avaient jamais eu d’élève albinos et qu’ils ne sauraient pas comment gérer ça. » Pendant des semaines, elle reste seule à la maison avant qu’on ne finisse, après de constants efforts de ses parents et l’aide de quelques bonnes volontés, à lui trouver une école qui l’accepte. Elle est cependant exposée aux regards inquisiteurs et au rejet de certains élèves qui ne veulent pas la fréquenter ou s’asseoir à ses côtés. « Au début ça me faisait mal mais j’ai fini par m’habituer », se souvient-elle.
Finalement, elle quitte la famille à Thiès et vient s’installer à Dakar chez la sœur de son père qui l’inscrit à Hyacinthe Thiandoum. Là aussi, les débuts sont difficiles. Étant timide, elle sort rarement de la classe pendant la récréation et doit faire face au comportement de certains élèves qui la jugent ou la rejettent. « Je me souviens qu’une élève déconseillait aux autres de me fréquenter parce que je dois surement être sale », se souvient-elle avec tristesse avant de préciser qu’il s’agissait d’un acte isolé davantage motivé par l’ignorance que par la méchanceté. Il faut dire qu’elle a fini par se faire beaucoup d’amis auprès des élèves tandis que tous les professeurs sont conquis par sa discipline, son mental et son intelligence. “Elle est une fierté pour l’école”, admet Mme Faye qui souligne que son environnement familial est à la source de cette réussite que l’école a aidé à cristalliser.
Un environnement familial sain
En effet, Fatbintou a grandi dans une famille soudée qui l’encourage. Son père, Mouhamadou Bamba Diop est le Président de l’Association Nationale des Albinos du Sénégal (ANAS). Il est très actif dans la lutte en faveur des personnes albinos et a même aidé à construire à Thiès un centre d’accueil pour enfants albinos. Les deux petits frères des Fatbintou sont aussi atteints d’albinisme tandis que sa mère, sa grande sœur et son grand frère ne le sont pas. Néanmoins, ces différences n’entravent en rien l’harmonie familiale qui a fait d’elle une personne positive. Elle est toujours très heureuse de retourner à Thiès durant les vacances. La tante avec laquelle elle vit à Dakar veille scrupuleusement à ce qu’elle ait une vie équilibrée partagée entre les études et des activités ludiques.
À travers la vie de cette jeune fille on voit qu’un environnement familial et scolaire sain et protecteur peut permettre à un enfant albinos de réaliser son potentiel et de se rendre utile à son pays. Malheureusement, Fatbineou est une exception. Beaucoup d’autres enfants sont privés de scolarité et ne reçoivent pas le soutien nécessaire pour voler de leurs propres ailes.
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QUAND LES DIGNITAIRES FONT MAIN BASSE SUR L’ARGENT DU RAPATRIEMENT DES DEPOUILLES DE NOS COMPATRIOTES DECEDES A L’ETRANGER
Après la sortie du ministre des affaires étrangères sur l’épuisement des crédits de rapatriement de sénégalais morts à l’étranger, Le Témoin » a enquêté…
Face aux députés en séance plénière à l’Assemblée nationale, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Me Aïssata Tall Sall, a révélé que l’Etat octroie chaque année aux rapatriements de dépouilles de nos compatriotes décédés à l’étranger un budget de 500 millions de francs. Des fonds consommés généralement dès le premier trimestre. C’est le cas cette année où, en mars déjà, l’enveloppe consacrée à ces rapatriements de corps a été entièrement consommée. Des parents de défunts et présidents d’associations de Sénégalais de la diaspora, sans nier ce que ditla ministre, estiment cependant que cet argent ne profite qu’aux défunts ayant la chance d’appartenir à des familles proches du pouvoir ou pouvant faire intervenir en leur faveur des autorités étatiques et autres dignitaires du régime. Une triste réalité que le ministre Aïssata Tall Sall a avouée. « Le Témoin » a enquêté…
Le rapatriement de dépouilles des Sénégalais décédés à l’étranger a toujours constitué un lourd fardeau pour la diaspora sénégalaise. Ou pour les familles de compatriotes ayant poussé leur dernier souffle hors des frontières de notre pays. Et surtout en France, Espagne, Italie, Allemagne, Usa etc. où les associations de Sénégalais et les « dahiras » ont mis en place des caisses de solidarité pour pouvoir rapatrier les corps de ressortissants de notre pays décédés. Ou soutenir ceux d’entre eux dans le besoin. Cet élan de solidarité communautaire vise en fait à suppléer les carences de l’Etat qui, il est vrai, n’a pas les moyens financiers de prendre en charge le rapatriement des dépouilles de tous les Sénégalais morts à l’étranger. En fait, en aurait-il les moyens que ce ne serait pas sa vocation. Généralement, ailleurs, les rapatriements de corps sont l’affaire des familles et des associations lorsque les défunts ne disposaient pas de polices d’assurance couvrant ce genre de frais.
Face aux députés en séance plénière à l’Assemblée nationale rappelle-le, Me Aïssata Tall Sall a indiqué que l’Etat alloue chaque année un budget de 500 millions CFA aux rapatriements de dépouilles de Sénégalais décédés à l’étranger. La ministre des Affaires étrangères s’est désolée du fait que ces fonds s’épuisent dès le premier trimestre de l’année à cause de la forte demande en subventions qui dépasse largement l’offre disponible. « D’ailleurs, le budget de cette année 2023 est déjà fini! Pourquoi est il fini ? Ce n’est parce que les besoin sont atteint 500 millions CFA. C’est parce que ceux-là même à savoir les députés, les ministres et autres autorités qui ont les moyens de ramener les dépouilles de leurs proches décédés à l’étranger viennent nous solliciter » a-t-elle regretté. Elle a profité de l’occasion pour interpeller la représentation parlementaire sur cette question lancinante : « C’est à vous, les députés, de nous aider dans ce domaine. Les 500 millions CFA c’est pour les démunis. Je demande souvent aux députés et aux ministres de rapatrier les dépouilles de leurs proches avec leurs propres indemnités et leurs propres salaires’’, a ajouté la ministre des Affaires étrangères histoire de conscientiser les ministres et autres députés. «Disons-nous la vérité, on ne peut pas continuer d’octroyer ces fonds à des gens qui ont des moyens de faire rapatrier leurs parents ou leurs amis décédés. Car ces fonds sont destinés aux pauvres défunts Sénégalais de l’’extérieur ayant des parents démunis qui n’ont aucun moyen de les faire ramener au pays. C’est un énième appel que je lance chaque année, les ministres et députés qui peuvent aider au rapatriement des dépouilles de leurs proches le fassent eux-mêmes » a insisté Me Aissata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur.
Un budget modeste mais qui aurait pu suffire si…
`Jusque-là, au « Témoin », on ne connaissait que les fonds d’évacuation sanitaire à l’étranger dont des marabouts, des parents de ministres, des responsables politiques et autres pontes de la République bénéficient de la part de l’Etat. Des évacuations au titre desquelles, chaque année, le Gouvernement dépensait — et dépense encore — des de milliards CFA pour du tourisme médical au profit de privilégiés de la République allant se faire soigner en France, surtout, mais aussi au Maroc et en Tunisie, autres destinations prisées, et plus rarement en Turquie et aux Usa. Quant aux Sénégalais « ordinaires » atteints de maladies graves et habitant Niamaré, Bambey Séréne, Téssékré ou Affiniam par ex exemple, eux, ils sont réduits à mourir à bord des charrettes-ambulances faute de pouvoir être évacués sur Dakar. Oui, Dakar, la capitale, à quelques dizaines voire centaines de kilomètres seulement!
Mais bon, ce qui nous intéresse ici, c’est le rapatriement des dépouilles de « modous-modous » décédés à l’étranger dont les parents et compatriotes éprouvent d’énormes difficultés financières pour ramener les corps au pays. Car dans la société sénégalaise, les réalités socio-culturelles ou religieuses sont telles qu’il est tout simplement inconcevable de ne pas enterrer un défunt dans sa terre natale. Malgré la douleur du décès et la précarité, la famille, prestige oblige, doit obligatoirement réunir les moyens financiers de rapatrier le corps du proche disparu. Il n’existe pas de statistiques sur le nombre exact de Sénégalais décédant chaque année à l’étranger mais ce qui est sûr c’est que l’enveloppe de 500millions de francs dédiée au rapatriement de leurs corps est insignifiante au regard de l’immensité des besoins. Le budget de 500millions CFA octroyé au ministère des Affaires étrangères dirigé Me Aissata Tall Sall est à fois peu et suffisant! « Suffisant » compte tenu des nombreux cas de décès enregistrés chaque année au niveau de la diaspora sénégalaise. « Peu » si les ministres, les députés, les maires et autres lobbyistes s’abstenaient de toute sollicitation relative au rapatriement de leurs proches ou militants, les maigres fonds d’allocation post-mortem dégagés par l’Etat pourraient soulager les familles indigentes éplorées. Cette politique inégalitaire sociale qui voit les puissants faire main basse sur les maigres fonds destinés à ces familles indigentes ainsi qu’à nos compatriotes en détresse a très tôt poussé les « modous-modous » d’Espagne, de France, d’Allemagne, d’Italie, des Etats-Unis d’Amérique (Usa) etc. à s’organiser en dahiras et associations afin non seulement de pouvoir aider les compatriotes dans le besoin mais aussi pour pouvoir rapatrier les dépouilles des Sénégalais décédés.
Les « modous-modous » à l’épreuve des cagnottes de rapatriement!
Selon Abdoul Aziz Diouf, président des associations de Sénégalais d’Espagne, il n’est plus question de compter sur l’Etat pour les rapatriements de dépouilles. «D’ailleurs, l’Etat ne nous a jamais assistés dans ces douloureuses circonstances. Pour avoir vécu une dizaine d’années en Espagne, je n’ai jamais vu ou entendu nos autorités consulaires prendre en charge les frais de rapatriement de la dépouille d’un quelconque compatriote lambda. Le consul ne se contente que de la délivrance d’une autorisation de transfert de corps attestant la nationalité sénégalaise du défunt» déplore-t-il. Selon notre interlocuteur, la plupart des rapatriements sont organisés, financés et effectués par les membres des dahiras ou associations de Sénégalais d’Espagne. «Grâce à une caisse de solidarité où chaque membre cotise 30 euros par an (20.000 cfa), nous parvenons à faire rapatrier les dépouilles de nos compatriotes. Mais puisque les ressources sont souvent insuffisantes pour couvrir ce genre de dépenses, nous sommes obligés la plupart du temps à lancer des cagnottes à organiser des « madials » (quêtes sur la voie publique) afin de rassembler les frais de rapatriement de dépouilles » explique Abdoul Aziz Diouf depuis l’Espagne. Mieux, nous indique-til, « au moment où je vous parle (Ndlr : avant-hier), l’association est confrontée à une dépouille qu’elle peine à rapatrier au Sénégal, faute de moyens!» Comme pour confirmer Me Aïssata Tall Sall qui déplorait l’épuisement précoce de son budget annuel de 500 millions cfa destiné aux rapatriements des corps de compatriotes morts à l’étranger.
Pourtant, Madame la ministre a dit vrai…
En Italie également, comme partout en Europe, les Sénégalais sont confrontés à la même détresse en matière de rapatriement de dépouilles. Partout, les dahiras mourides et tidianes ainsi que d’autres associations se substituent à l’Etat pour la prise en charge des frais de rapatriement de corps des adhérents ou non-adhérents, pourvu qu’ils soient sénégalais. Pour le cas du sieur S. Diop, lui, au moins, il a eu le privilège de recevoir la visite du consul honoraire suite au décès de son épouse en 2010. Venu prendre contact avec la famille du défunt de la part de l’ambassadeur du Sénégal en Italie, l’autorité consulaire lui avait assuré que, de Dakar, l’Ambassadeur avait reçu des instructions pour le rapatriement de la dépouille de son épouse. « Toutefois, le consul m’avait aussi prévenu qu’avec l’Etat, la procédure s’avère souvent très longue. Puis, il n’a plus fait signe de vie tout en me laissant dans le désarroi. Au bout de trois jours sans ses nouvelles, les membres de notre dynamique association se sont vite organisés pour rassembler une contribution financière consistante. Au-delà des frais de rapatriement très élevés, j’ai pu aussi acheter trois billets d’avion trop chers en haute saison pour mes enfants mineurs afin de pouvoir raccompagner, en famille, la dépouille » se souvient il avec tristesse. Que pense-t-il de la déclaration de Me Aissata Tall Sall ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur relative à ce fonds prévu pour les rapatriements de dépouilles ? « J’ai suivi l’intervention de Me Aissata Tall à l’Assemblée nationale. Elle a eu au moins l’honnêteté de reconnaitre l’épuisement du budget annuel en moins de trois mois seulement. Courageusement, elle a recadré ses collègues ministres ainsi que les députés en leur faisant comprendre que les fonds sont destinés au rapatriement des corps des nécessiteux décédés à l’étranger. Une vérité à saluer! En tout cas, la sortie de Me Aissata Tall Sall confirme le manque d’assistance sociale de la part de l’Etat à l’endroit des sénégalais lambda de la diaspora » confie S. Diop joint par « Le Témoin » depuis Italie Aux Usa, l’épuisement ou pas du budget de l’Etat consacré au rapatriement de dépouilles laisse de marbre la plupart de nos compatriotes. N’est- ce pas Ousmane Togola ? « Que Dieu nous engarde ! Car personne ne souhaite mourir à l’étranger tout en comptant sur l’Etat pour se faire rapatrier. Et comme personne ne peut constituer ses frais de rapatriement en cas de décès, les communautés sénégalaises ont créé dans chaque Etat américain des « dahiras » et des associations ayant entre autres pour but de couvrir les frais de rapatriement de dépouilles vers le Sénégal. Par exemple à New-York et en Caroline du Nord, les cotisations de solidarité tournent entre 75 et 100 dollars par an (35.000 cfa et 50.000 cfa). En cas de difficultés financières provoquées par un accroissement imprévu du nombre de corps à faire retourner au Sénégal, on organise des cagnottes exceptionnelles. Cela arrive souvent dans un pays-continent comme les Usa où les conditions de rapatriement sont parfois compliquées et très souvent coûteuses. Seule une caisse de solidarité communautaire peut aider les familles et amicales à rapatrier les dépouilles de proches ou de compatriotes. Car on ne faut évidemment pas compter sur l’Etat du Sénégal si on n’a pas de recommandation étatique ou d’assistance officielle » explique cet homme d’affaires sénégalais vivant à New-York depuis plusieurs années.
DES ACTEURS DE L’ELEVAGE A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS
Avec une estimation de sept millions de têtes dont plusieurs ne répondent pas aux exigences de l’Islam relatives au sacrifice d’Ibrahim, le Sénégal compte sur l’importation de moutons, en provenance du Mali et de la Mauritanie pour satisfaire le marché
Le Bureau d’analyses macro-économiques (BAME) de l’Institut sénégalaise de recherches agricoles (ISRA) a organisé avant-hier, mardi 13 juin 2023, au pôle de recherches de l’ISRA, un atelier sur le thème : «Autosuffisance en moutons de Tabaski au Sénégal : état des lieux, contraintes et solutions des acteurs». Ce conclave des acteurs de l’élevage, en prélude la «fête du mouton», a eu pour objectif de trouver des solutions au problème d’approvisionnement en moutons que rencontre le Sénégal durant la fête de la Tabaski.
Avec une estimation de sept (7) millions de têtes dont plusieurs ne répondent pas aux exigences de l’Islam relatives au sacrifice d’Ibrahim, le Sénégal compte sur l’importation de moutons, en provenance du Mali et de la Mauritanie pour satisfaire le marché, chaque Tabaski. Le Bureau d’analyses macro-économiques (BAME) de l’Institut sénégalaise de recherches agricoles (ISRA) a réuni avant-hier, mardi 13 juin 2023, des chercheurs, des officiels, des représentants d’association de consommateurs des éleveurs et des vétérinaires autour d’un atelier, pour trouver des solutions aux problèmes d’approvisionnement en moutons de Tabaski au Sénégal. «A chaque fête de Tabaski, nous avons une forte demande de petits ruminants, et l’Etat du Sénégal fait appel aux pays voisins pour approvisionner son marché. C’est une question d’enjeu national», a déclaré la directrice du BAME, Astou Diao Camara. Les différents participants du panel se sont tous et de manière unanime félicités de la richesse des échanges lors de cette rencontre. «Nous trouvons pertinents ces échanges sur la recherche de solutions pour arriver à l’autosuffisance du marché des moutons, face aux contraintes qui limitent la productivité des bêtes», s’est réjoui le paneliste, Aliou Samba Ba, représentant d’une association d’éleveurs. Ce dernier considère que l’«opération Tabaski» constitue une grande occasion pour lutter contre la pauvreté.
Embouchant la même trompette, Ismaïla Sow, soutient qu’il faut un travail de collaboration entre chercheurs et éleveurs, pour assurer une production maximale de moutons. M. Sow a également plaidé pour le renforcement de capacités pour une professionnalisation du secteur.
Le Sénégal compte environ sept (7) millions d’ovins et plusieurs de ces bêtes ne sont pas aptes pour le sacrifice de la fête. C’est ce qui explique la forte demande caractérisée par un taux d’importation de 73% du Mali voisin, et de 27% de la Mauritanie, selon le BAME.
L’ETAT LANCE UNE CONTRE-OFFENSIVE
Le gouvernement du Sénégal n’a pas apprécié le traitement par les médias étrangers des manifestations meurtrières qui ont suivi la condamnation du leader du parti du Pastef Ousmane Sonko pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire Sweat Beaute
L’Etat du Sénégal a lancé une contre-offensive en pleine polémique sur les supposés hommes armés aux côtés des forces de l’ordre lors des dernières émeutes ayant fait 17 morts. Après les reportages des médias étrangers comme France 24 et TV5 qui ont totalement déconstruit les images diffusées par la Police nationale lors de sa conférence, le gouvernement est monté au créneau pour parler de «controverse». Selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, il appartient à la justice de dire la vérité.
Le gouvernement du Sénégal n’a pas apprécié le traitement par les médias étrangers des manifestations meurtrières qui ont suivi la condamnation du leader du parti du Pastef Ousmane Sonko pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire Sweat Beauty. «Depuis quelques jours, il s’est installé une controverse sur la diffusion de certaines vidéos. Je voudrais ici annoncer qu’une enquête a été ouverte sur de tels faits. Chaque partie ou du moins chaque observateur peut amener sa part de vérité mais en définitive, il appartiendra à la justice de dire la vérité sur tout ce qui s’est passé. (…)Aujourd’hui, j’ai regardé sur l’international qu’il y avait une controverse sur les campagnes de désinformation qui pouvaient intéresser un ou plusieurs pays», a laissé entendre le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome avant-hier, mardi 13 juin lors d’une visite effectuée sur les chantiers du Bus Rapid Transit.
En effet, des médias étrangers comme TV5 et France 24 ont diffusé des reportages sur les supposés nervis armés lors des manifestations qui ont fait 17 morts et plusieurs blessés. Ils ont déconstruit les vidéos diffusées par la Police nationale et montré que les hommes armés en civil agissaient aux côtés des forces de l’ordre durant les évènements.
Lors de sa conférence de presse le 4 juin dernier, la Police a diffusé des images de personnes lourdement armées à bord de Pickup qui tiraient sur les manifestants. «Un bon nombre de manifestants détenaient des armes de guerre dont les forces de défense et de sécurité ne disposent pas», affirmait le directeur de la Sécurité publique, le commissaire Ibrahima Diop. Seulement que certaines de ces vidéos ont largement été partagées sur les réseaux sociaux avant même la conférence de presse. Plutôt avant la Police, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome a fait une sortie invoquant des «forces occultes qui avaient pour mission d’attaquer les installations névralgiques pour arrêter l’activité économique».
La directrice de l’Agence sénégalaise pour la promotion des exportations (Asepex), Zahra Iyane Thiam est également montée au créneau pour déplorer le traitement par les médias étrangers des récentes manifestations. «La posture des médias d’Etat français est-elle due au fait que la France et les sociétés françaises sont larguées dans l’exploitation de nos nouvelles ressources ? Cela justifie-t-elle cette campagne de déstabilisation et les attaques contre le Sénégal ? Que dire de la nouvelle attitude des néo partisans de France ?», a tweeté l’ancien ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire.
Et pourtant, on évoque que le limogeage ou la démission de l’ancien ministre de l’Energie et Développement des Energies renouvelables, Thierno Alassane Sall serait lié au fait qu’il aurait refusé de signer deux contrats liant le Sénégal au groupe Total. Quoi qu’il en soit, le gouvernement n’a pas encore trouvé de mot pour convaincre l’opinion. Invité du journal TV5 monde, le directeur de l’Agence sénégalaise de Promotion touristique (Aspt), Papa Mahawa Diouf par ailleurs porte-parole de Benno Bokk Yaakaar sur TV5 a eu toutes les peines du monde à convaincre le journaliste sur la présence des hommes armés aux côtés des forces de l’ordre sur les vidéos.
CLOTURE DE TOUTES LES GESTIONS BUDGETAIRES DEPUIS 2012
Au titre des textes législatifs et règlementaires, le Conseil des ministres a examiné et adopté hier, mercredi 14 juin 2023, le projet de loi de règlement pour l’année 2022, clôturant ainsi toutes les gestions budgétaires depuis 2012.
Au titre des textes législatifs et règlementaires, le Conseil des ministres a examiné et adopté hier, mercredi 14 juin 2023, le projet de loi de règlement pour l’année 2022, clôturant ainsi toutes les gestions budgétaires depuis 2012.
Revenant sur la recevabilité et la transparence budgétaire et financière, le Chef de l’Etat «s’est félicité de l’adoption, en Conseil des ministres ce jour, du projet de loi de règlement pour l’année 2022 qui permet de clôturer ainsi, toutes les gestions budgétaires depuis 2012», informe le communiqué du Conseil des ministres d’hier mercredi.
VERS UN PLAN D’URGENCE DE PRESERVATION ET DE MODERNISATION DES ARCHIVES DANS LE SECTEUR PUBLIC
Poursuivant sa communication sur la politique de conservation et de la modernisation des archives, le Chef de l’Etat a saisi l’occasion de la célébration de la semaine internationale des archives du 5 au 9 juin, «pour évoquer les récents évènements durant lesquels les archives de nombre de structures publiques et parapubliques essentielles ont été détériorées et perdues avec des conséquences administratives et financières». Non sans rappeler «l’importance des archives publiques, qui constituent un patrimoine national inestimable, au service de l’Administration et des citoyens. A ce titre, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’engager toutes les diligences nécessaires en vue de la mise en exécution, dès ce mois de juin 2023, d’un Plan d’urgence de préservation et de modernisation des archives dans le secteur public en particulier».
EVALUATION DE L’EXECUTION DES DECISIONS DES CONSEILS PRESIDENTIELS TERRITORIALISES
Revenant sur l’évaluation de l’exécution des décisions des Conseils présidentiels territorialisés tenus à Matam, Tambacounda, Thiès et Sédhiou, le Président de la République «a demandé au Premier Ministre de poursuivre le suivi régulier des décisions issues de ces rencontres et de finaliser les dossiers relatifs aux programmes d’investissements prioritaires concernant les autres régions».
LE TOILETTAGE DE LA LOI SUR LE PARRAINAGE ACTE
Les acteurs engagés dans le dialogue politique ont acté hier, mercredi 14 juin, la revue de la loi controversée sur le système de parrainage
Les acteurs engagés dans le dialogue politique ont acté hier, mercredi 14 juin, la revue de la Loi controversée sur le système de parrainage. Après plusieurs heures d’échange, ils ont finalement convenu de revoir, entre autres, la fourchette de 0,8% à un 1% de parrains actuellement exigé au Sénégal, le système de contrôle des signatures, la validation des parrainages et les motifs de rejet de même que le logiciel de contrôle mais aussi d’introduire le parrainage des élus. Une commission technique chargée de la présentation du nouveau schéma technique rendra ses conclusions demain, vendredi 16 juin.
Désavoué par la Cour de Justice de la Cedeao dans un arrêt rendu le 28 avril 2021, le système de parrainage citoyen général instauré par le régime en place en 2018 mais fortement décrié par l’opposition et la société civile lors du processus électoral pour la dernière élection présidentielle de février 2019, va connaitre des modifications en perspective de 2024. En effet, ce mode de sélection des candidats inscrit au menu des discussions des échanges de la commission du dialogue politique hier, mercredi 14 juin, les acteurs engagés dans ce dialogue, après plusieurs heures d’échanges, se sont finalement accordés à apporter des retouches à la Loi sur le parrainage citoyen généralisé. Parmi les points à revoir, retenus de manière consensuelle par les représentants des trois pôles, on peut citer entre autres, la fourchette de 0,8% à un 1% de parrains actuellement exigé au Sénégal, le système de contrôle des signatures et la validation des parrainages mais aussi les motifs de rejet de même que le logiciel de contrôle.
A ces points, il faut également ajouter le parrainage optionnel qui est la nouveauté des nouveautés. En effet, lors des discussions, les acteurs ont convenu de ne plus limiter le parrainage aux citoyens mais de l’élargir aux élus. Interpellé à la fin des travaux de la commission, Déthié Faye, coordonnateur du pôle des Non-alignés est revenu sur les raisons qui les ont conduits à opter pour une modification du système de parrainage plutôt que sa suppression. « Ce n’est pas le parrainage en tant que système qui est rejeté par la Cour de justice de la Cedeao mais plutôt la procédure utilisée par l’Etat du Sénégal. A titre d’exemple, là où nous prenons la fourchette de 0,8% à un 1% de parrains dans beaucoup de pays, ils sont à 0,25% voir 0,3% », a-t-il renseigné avant d’ajouter. « Ensuite la CEDEAO considère que le système de contrôle des parrains appliqué au Sénégal n’est pas fiable. Car, si on veut éliminer un candidat, il y a possibilité de le faire parce que personne ne maîtrise le logiciel de contrôle. C’est pour toutes ces raisons que la Cedeao considère que le parrainage pratiqué au Sénégal ne répond pas aux normes internationales. Et c’est pour cela qu’elle a préconisé à défaut de son amélioration sa suppression ». Pour sa part, Cheikh Sarr, coordonnateur adjoint du pôle de la majorité s’est félicité de l’esprit d’ouverture de ses camarades de l’opposition et des non-alignés qui, selon lui, « n’ont pas remis en cause le principe du parrainage ».
« Le premier élément a souligné après les discussions de ce jour (ndlr-hier,) c’est que personne n’a remis en cause le principe du parrainage. Ensuite, le deuxième élément, c’est qu’on a échangé sur comment rendre ce parrainage plus opérationnel et adapté à nos réalités. Et, je puis vous dire qu’un large consensus s’est dégagé sur le parrainage optionnel. Autrement dit, à côté du parrainage citoyen actuellement exigé, il y aura également un parrainage par des élus. Donc, tout candidat qui le souhaite pourra choisir de se faire parrainer non pas par des citoyens mais plutôt par des élus », a confié le coordonnateur adjoint du pôle de la majorité en précisant qu’une commission technique chargée de travailler sur cette question a été installée.
Cette commission technique chargée de travailler devra nous rendre ses conclusions au plus tard vendredi 16 juin avec des propositions concrètes. Est-ce qu’on va prendre seulement les présidents de Conseils départementaux, les maires et les députés ou c’est tous les élus y compris les conseillers municipaux et départementaux qui doivent être pris en compte dans la nouvelle loi ». Le vendredi, les discussions vont se poursuivre sur le montant de la caution. Après ce point, les acteurs vont aborder la question du bulletin unique. Il faut rappeler que ce bulletin unique faisait partie des 8 points de désaccord, lors du dernier dialogue politique qui s’est tenu de mai 2019 à juillet 2021 au sein de la commission politique du dialogue national dirigé par feu le général Mamadou Niang. Validé par l’opposition, les Non-alignés et la société civile, ce point a été bloqué par le refus des représentants de la majorité présidentielle.