La Ville de Saint-Louis a abrité hier, vendredi 18 août, la première réunion du Comité de Certification des prix subventionnés sur le riz paddy. Ledit Comité a eu à étudier 34 dossiers fournis par des riziers et des producteurs pour une quantité totale de plus de 89 000 tonnes qui ont été certifiées et validées. Ce qui représente un montant de 2 875 000 000 FCFA, selon Papa Malick Ndao, Secrétaire Général du Ministère de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire qui a présidé la rencontre.
A peine mis en place le 14 août 2023 par le Ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire, M. Aly Ngouille Ndiaye, le Comité de Certification de la Subvention sur le riz paddy a tenu hier, vendredi, sa première réunion dans les locaux du Centre AfricaRice de Saint-Louis. L’objectif était d’étudier les différents dossiers ayant été fournis par les riziers et les producteurs de la zone Nord pour bénéficier de cette subvention. « Le Président de la République avait accordé une subvention de 32 Francs CFA sur le kilogramme du riz paddy et cela devait commencer pendant la campagne de contre saison-chaude de 2022. Cette subvention devrait être intégrée dans l’enveloppe de 100 milliards FCFA que le gouvernement a accordée sur les produits de première nécessité mais que cette directive présidentielle a été prise en mars 2022, nous tardons à faire bénéficier cette subvention aux riziers et producteurs », a fait savoir Papa Malick Ndao, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire. Il a rappelé que cette subvention est logée au niveau du Ministère du Commerce. Aujourd’hui, le travail de certification étant bouclé, les membres du Comité ont pu, lors de cette première réunion, étudier et valider 34 dossiers fournis par les riziers et producteurs. « Ces 34 dossiers fournis par des riziers et des producteurs représentent une quantité totale de plus de 89 000 tonnes qui ont été certifiées et validées. Ce qui représente un montant de 2 875 000 000 FCFA », at-il indiqué. Une mesure qui a enchanté les représentants des riziers et des producteurs présents à cette réunion.
Pour le Président du Comité Interprofessionnel Riz (CIRIZ), Ousseynou Ndiaye, cette mesure permettra aux riziers et aux producteurs de riz de pousser un ouf de soulagement car, dit-il, « le retard accusé dans le paiement de cette subvention a posé un énorme préjudice aux acteurs de la filière riz qui ont du mal à payer leurs dettes mais aussi à démarrer la saison hivernale ». Il a invité ainsi le Ministère du Commerce à payer au plus vite cette subvention aux ayants droit.
Abordant dans le même sens, le Président de l’Association Nationale des riziers du Sénégal, Ibrahima Sall, a saisi l’occasion pour remercier les autorités pour la diligence de cette directive présidentielle. Une réunion qui a vu la présence des autorités de SAED, des Directions régionales du Développement rural (DRDR), entre autres.
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LES EPOUSES DE SONKO RACONTENT LEUR SUPPLICE
Fouilles, barricade, état de santé, elles implorent Macky et la première Dame
Le cas Ousmane Sonko, la purge de ses partisans et la crise de candidature au sein de la majorité comme l'intervention militaire projetée de la Cedeao au Niger, font planer un nuage d’incertitudes sur le scrutin
Le Sénégal va organiser le 25 février 2024 sa 13e élection présidentielle. Un scrutin qui, pour une première fois dans l’histoire politique du Sénégal, ne verra pas le président sortant candidat à sa succession. Cependant, la montée de la tension alimentée par l’emprisonnement d’Ousmane Sonko suivie de la dissolution de son parti, Pastef, la purge de ses partisans et la crise de candidature au sein de la majorité comme l'intervention militaire projetée de la Cedeao au Niger, font planer un nuage d’incertitudes sur ce rendez-vous.
Le Sénégal est-il en train de marcher tout droit vers le premier report de son élection présidentielle, 63 ans après son indépendance ? En effet, à six mois environ du dimanche 25 février, date retenue pour la tenue de cette 13e élection présidentielle à laquelle, pour une première fois de l’histoire politique du Sénégal, le président sortant ne sera pas candidat à sa succession, la situation politique ne cesse de se dégrader. La radiation des listes électorales annoncée du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, et l’intensification par le régime en place de la campagne d’emprisonnement de ses partisans comme la dissolution de son parti, Pastef/Les patriotes ne cessent de faire monter la tension faisant craindre le pire. Cette inquiétude est d’autant plus grande que l’état de santé du leader de l’ex-Pastef qui a entamé depuis le 30 juillet dernier une grève de la faim pour dénoncer son incarcération est jugé « préoccupant » par ses avocats et ses partisans qui ont annoncé le jeudi 17 aout dernier son admission au service de réanimation du pavillon spécial de l’hôpital principal de Dakar à la suite d’un malaise.
Nonobstant le maire de Ziguinchor, une dizaine des 1063 détenus arrêtés dans le cadre de cette traque initiée par le régime en place se trouve également en soins intensifs au service de réanimation de l’hôpital principal de Dakar et du pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec mais aussi dans les urgences de la prison de Rebeuss.
Outre le risque que fait peser l’état de santé jugé préoccupant de ses détenus grévistes de la faim sur le climat social, en relation avec l’organisation de la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024, il y a aussi la situation d’impasse dans lequel se trouve actuellement le processus électoral. En effet, aussi bien du côté de l’opposition que celui du pouvoir en place, c’est l’incertitude totale autour des candidatures à cette élection. Aujourd’hui, mises à part les déclarations de candidations et autres cérémonies d’investitures organisées ça et là, personne ne peut dire avec certitude lequel des prétendants sera sur la ligne de départ, le 25 février prochain.
Pas même les responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) et la plateforme Taxawu Dakar qui ont parvenu à obtenir, grâce à leur participation au dernier dialogue politique, la levée de l’inéligibilité qui pesait sur la tête de leurs candidats respectifs, Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall du fait de non-paiement des amendes à coup de milliards de Francs Cfa que le tribunal avait retenues contre eux. Pour les autres candidats déclarés de l’opposition, ils devront passer d’abord l’épreuve du parrainage qui a fait beaucoup de ravage lors de la dernière présidentielle de 2019. A cela, il faut s’ajouter également la crise de candidature qui secoue actuellement la majorité en place.
En effet, alors qu’il a reçu depuis le 4 juillet dernier carte blanche de ses camarades de parti au sein de l’Alliance pour la République (Apr) mais aussi de ses alliés de Benno Bokk Yakaar (Bby) pour choisir son successeur à la suite de sa décision de s’en tenir aux deux mandats fixés par la Constitution contre la volonté de certains de ses partisans, Macky Sall semble être dos au mur. La preuve, plus d’un mois après l’annonce de sa non-candidature, le Président Sall peine toujours à designer son successeur alors que tous candidats déclarés sont issus de son propre parti, l’Apr. Il s’agit entre autres, de son actuel Premier ministre, Amadou Ba, son ancien Directeur de cabinet, Abdoulaye Daouda Diallo, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ex Premier ministre, l’actuel ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye et Abdoulaye Diouf Sarr, candidat malheureux à la ville de Dakar lors des dernières locales de janvier 2022. A ceux-là, il faut également citer les candidatures du maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop et son collègue de Kolda, Mame Boye Diao. Même si juridiquement, cette crise de la candidature au sein de la coalition au pouvoir n’a rien à voir avec le fonctionnement de l’Etat, sa persistance n’augure pas non plus quelque chose de bon. Surtout quand, on sait que l’ambition des responsables du régime en place est de se maintenir au pouvoir jusqu’à l’horizon 2035. Et pour ne rien arranger, voilà que le régime en place semble se préparer à ouvrir un autre front avec cette intervention militaire projetée dans le cadre de la Cedeao au Niger pour déloger les militaires qui ont renversé le gouvernement démocratiquement élu du président Mohamed Bazoum.
Aujourd’hui, même si le fait d'envoyer des forces militaires pour soutenir d'autres forces de la coalition sous-régionale pour pouvoir rétablir l'ordre constitutionnel au Niger n'enlève en rien la continuité de l'État, le risque est de voir tous ces événements s’ajouter à la tension politique actuelle pour offrir un prétexte au chef de l’Etat pour reporter de quelques mois la date de ce scrutin.
L’UMS FACE AUX DEFIS DE L’HEURE
L’Union des magistrats sénégalais (Ums), tient son assemblée générale ordinaire, ce samedi 19 août 2022
L’Assemblée générale de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) se tient dans un contexte particulier, marqué par une tension politique avec la détention du leader du Pastef, Ousmane Sonko, qui est admis en réanimation, selon ses proches. Alors que plusieurs arrestations sont aussi notées dans ce parti, des organisations de la société civile ont récemment dénoncé une régression des droits humains, à cause de ces interpellations.
L ’Union des magistrats sénégalais (Ums), tient son assemblée générale ordinaire, ce samedi 19 août 2022. Les magistrats se réunissent dans un contexte marqué par une situation politique tendue, avec l’emprisonnement du leader du parti dissout, par Décret présidentiel, Pastef, Ousmane Sonko et de plusieurs de ses militants pour diverses infractions. Même s’il est en prison, le leader du Pastef est aussi condamné dans deux autres affaires dont l’une l’oppose à la masseuse Adji Sarr et l’autre portant sur une affaire de diffamation l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Les magistrats se réunissent au moment où la société civile, en conférence de presse la semaine dernière, avait dénoncé plusieurs manquements dans l’exercice des droits humains et des libertés au Sénégal. Les enjeux sont aussi les dossiers qui ont été annoncés comme les Fonds «Force Covid-19».
Depuis l’annonce de l’ouverture des enquêtes, les citoyens sont dans l’attente. Les assemblées générales de l’Ums sont également des occasions pour les acteurs de la justice de revenir sur leurs conditions de travail, avec l’insuffisance de ressources humaines. Les cabinets d’instruction, par exemple, sont bondés ; d’où la lenteur dans le traitement des dossiers, avec comme conséquence le surpeuplement des prisons.
Les magistrats plaident aussi pour la modernisation de leurs lieux de travail. Le Sénégal a commencé le Programme de modernisation des infrastructures judiciaires. Il est, toutefois, à signaler que la vétusté des tribunaux constitue un problème dans plusieurs juridictions. Dans le passé, au moment où Souleymane Téliko dirigeait l’Ums, il a été beaucoup question de l’indépendance de la justice. Le retrait de l’Exécutif du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) a été beaucoup demandé.
Mieux, des magistrats voulaient aussi que le Parquet n’ait pas à dépendre du ministère de la Justice. En cette période où les critiques sur la justice sont de plus en plus notées, reste à savoir si la question va intéresser les magistrats.
En outre, les défenseurs des droits de l’homme plaident, très souvent, pour la création d’un juge des libertés, afin de lutter contre les nombreux mandats de dépôt délivrés par les Procureurs. La question serat-elle abordée par les magistrats pour trouver des peines alternatives à la détention ? Une chose est sûre, l’actuel président de l’Ums, Ousmane Chimère Diouf, élu en août 2021, pour un mandat de deux remettra, remet son poste en jeu.