Le Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF) fait scission de la grève du Syndicat des agents des impôts et domaines (Said).
Le Staf se démarque du Said qui a décrété un mot d’ordre de grève totale de deux jours au sein de la Direction des impôts et domaines. Le syndicat des travailleurs de l’administration fiscale informe, dans un communiqué de presse, de la continuité du service et l’expression des prérogatives régaliennes de l’administration.
Le Staf rappelle aussi le caractère apolitique et républicain de leur association.
En effet, le Said exige, sur un des points de la plateforme revendicative, la libération immédiate de Bassirou Diomaye et de Waly Diouf Bodian. Ils sont tout deux inspecteurs des impôts et domaines.
Bassirou Diomaye Faye est le secrétaire général du parti Pastef / les patriotes. Il est en détention pour outrage à magistrats, diffusion de fausses nouvelles et diffamation envers un corps constitué. Waly Diouf Bodian est membre du protocole de Ousmane Sonko.
MATCH BENIN-SENEGAL : LES LIONS A COTONOU
Après une répétition générale de sept jours, l’équipe nationale de football du Sénégal rallie Cotonou ce jeudi 15 juin. Les «Lions» affrontent samedi, le Bénin, comptant pour la 5e et avant-dernière journée des éliminatoires de la Can «Côte d’Ivoire 2023.
Après une répétition générale de sept jours, l’équipe nationale de football du Sénégal rallie Cotonou ce jeudi 15 juin. Les « Lions » affrontent, samedi, le Bénin, comptant pour la 5e et avant-dernière journée des éliminatoires de la Can « Côte d’Ivoire 2023 ».
Le stage des « Lions » du Sénégal, à Dakar, a pris fin hier, mercredi. Les joueurs n’ont pas eu de répit. Aussitôt leurs championnats respectifs terminés, ils ont rejoint la Tanière pour se mettre à l’ouvrage en perspective des deux rencontres contre le Bénin (éliminatoires Can 2023) et le Brésil (amical). Aliou Cissé a battu le rappel des troupes et pendant sept jours (du 7 au 14 juin), ils ont répété leurs gammes, peaufiné leurs automatismes et engrangé du rythme au gré des séances. Tout semble au beau fixe du côté des « Lions », si l’on en croit le capitaine Kalidou Koulibaly. Après un dernier galop à huis clos, hier, les « Lions » rejoignent Cotonou ce jeudi 15 juin. Ils effectueront, demain, vendredi 16 juin, veille du match contre le Bénin, prévu le samedi, 17 juin, à 19 heures, une séance d’entraînement au stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou. Un match sans enjeu pour les protégés d’Aliou Cissé, déjà qualifiés et assurés de terminer à la première place du groupe L.
Son équipe déjà assurée de participer à une 17e phase finale de Can, Aliou Cissé tentera de poursuivre son parcours sans faute en éliminatoires et de décrocher une 21e victoire dans cette phase depuis qu’il a pris les rênes de la sélection en mars 2015. Le technicien avait, au début du regroupement, rappelé l’importance de cette confrontation contre le Bénin qui, avait-il noté, va permettre à son équipe de progresser.
Mais samedi, face au Bénin, Aliou Cissé devra faire sans Fodé Ballo-Touré (15 sélections). L’arrière gauche dont le dernier match avec les « Lions » date du 4 décembre 2022 contre l’Angleterre (victime d’une rupture de l’articulation acromio-claviculaire en janvier) avait déjà raté la double confrontation contre le Mozambique. Le milieu de terrain, Pape Matar Sarr (14 sélections), également ne sera pas de la partie.
Lors de la première confrontation entre les deux équipes, le 4 juin 2022, au stade Abdoulaye Wade, le Sénégal s’était imposé (3 – 1) grâce à un triplé de Sadio Mané. Après quatre journées, les « Guépards », à la faveur de leur victoire sur tapis vert contre le Rwanda (3 – 0), comptent quatre points au compteur et sont toujours en course pour la qualification. Et devant leur public, ils feront tout pour réaliser un résultat positif face aux champions d’Afrique.
Pour défier les « Lions », Gernot Rohr a fait appel à des cadres comme Steve Mounié, Stéphane Sessegnon, Saturnin Allagbé, Khaled Adenon. Devant son public, assure le technicien franco-allemand, son équipe n’aura pas le moindre complexe. Un faux pas ne condamnerait certainement pas son équipe, mais elle fera tout pour ne pas perdre face au Sénégal afin de garder intactes toutes ses chances lors de la rencontre décisive de l’ultime journée contre le Mozambique.
LE PARQUET SUR LA PISTE DE SONKO
Pertes en vies humaines, dégâts sur le chantier du BRT, annonce de mise en chômage technique d’employés par Auchan… A doses homéopathiques, le pouvoir prépare l’opinion à une nouvelle information judiciaire contre l’opposant
Les éléments de langage d’un nouveau dossier judiciaire se mettent en place comme les pièces d’un puzzle. Après le secteur privé, le gouvernement communique de manière graduelle sur le lourd bilan des émeutes qui ont suivi la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison dans l’affaire « Sweet beauté ». Pertes en vies humaines, dégâts sur le chantier du BRT, annonce de mise en chômage technique d’employés par Auchan… A doses homéopathiques, le pouvoir prépare l’opinion à une nouvelle information judiciaire contre l’opposant.
Dans le registre des « exceptions » légales, comme l’explique une source judiciaire, « il faut aussi voir une démarche d’opportunité pour l’administration de la justice ». Comment en effet expliquer, autrement que par la collection en cours de nouvelles charges, la situation paradoxale que vit actuellement Ousmane Sonko, condamné par contumace, « détenu libre chez lui » sous haute surveillance policière mais sans que le parquet, en charge de l’exécution des peines, n’ait cru utile de le faire conduire en prison ? Déjà que l’annonce de sa condamnation avait déclenché de violentes émeutes ayant fait au moins 23 morts à Dakar et Ziguinchor, il y a des risques politique et sécuritaire que le pouvoir savait hautement inflammables en cas d’emprisonnement du chef de l’opposition.
N’empêche, de sources concordantes, EnQuête a appris qu’instruits par leur hiérarchie, la police et la gendarmerie ont fini de « réunir les éléments de preuve pouvant assoir de nouvelles charges ». Premier élément : à la veille du verdict de l’affaire « Sweet beauté », Ousmane Sonko avait fait une déclaration publique appelant à « la désobéissance civile contre la justice », après avoir qualifié ses procès de « farces judiciaires ».
Le leader de Pastef et maire de Ziguinchor avait jusqu’à hier, soit quinze jours après le verdict de la chambre criminelle le condamnant à deux ans de prison ferme et à une amende de 600 000 FCFA pour corruption de jeunesse, pour se constituer prisonnier, ce que le code pénal a traduit par l’expression « acquiescer à la condamnation » (article 356 du Code de procédure pénale). Il n’en a rien fait et d’ailleurs, l’un de ses avocats avait très vite écarté cette éventualité, le jour même du premier dénouement judiciaire de l’affaire « Sweet beauté ». « Il est hors de question que Ousmane Sonko se constitue prisonnier », avait alors indiqué Me Bamba Cissé.
« Ousmane Sonko, le seul homme dans l’histoire à avoir été jugé par contumace, alors que tout le monde sait où il se trouve », a raillé hier nuit le journaliste Cheikh Yérim Seck sur le plateau de « Faram Facce », l’émission politique animée par Pape Ngagne Ndiaye sur le Télévision Futurs médias.
L’image de l’institution judiciaire
Prisonnier, l’opposant l’est dans les faits, depuis qu’il est contraint de rester à son domicile de la Cité Keur Gorgui, avec des membres de sa famille ; depuis la fin de son équipée routière partie de son fief de Ziguinchor et qui a pris fin vers Koungheul, le dimanche 28 mai, après son interpellation par la gendarmerie et son confinement à domicile.
Son accusatrice Adji Raby Sarr a décidé de faire appel du verdict de la chambre criminelle, ce qui ne saurait porter que sur son volet civil (le montant des dommages et intérêts). On comprend mieux maintenant pourquoi le parquet n’avait pas lui aussi interjeté appel : c’est qu’entre l’énoncé du verdict et le délai qui lui était imparti pour le faire, des événements plus graves sont venus se greffer à l’affaire avec une crise qui a culminé par des pillages hors normes, et des centaines d’interpellés qui s’entassent actuellement dans divers centres de détention.
Mardi dernier, le procureur de Dakar, Abdou Karim Diop avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre X. Il vise déjà des centaines d’interpellés, « pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages aux personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ». Il vise surtout…X.
Le bilan de ces émeutes est très lourd au plan financier, après les morts déplorés dont plusieurs par balles. Plusieurs organisations accusent les forces de l’ordre d’avoir fait usage de leurs armes létales, alors que des vidéos circulent en même temps sur les réseaux sociaux et montrant des hommes en civil portant des fusils d’assaut et des armes de poing.
Le chantier du Bus Rapid Transit, un projet novateur de transport urbain et qui doit créer 1000 emplois permanents après les 3000 lors des travaux de construction, a subi de lords dégâts lors des manifestations : dix-neuf stations sur vingt-trois ont été vandalisées, des systèmes de billettique détruits, ainsi que toute la signalisation le long du corridor. Au niveau des stations, il n’y a plus de vitrage. L’Ageroute et le Cetud sont en train de faire l’évaluation avec les huissiers commis à cet effet, pour donner exactement le coût des dommages subis.
Pour leur part, les organisations membres du Conseil national du patronat (CNP) sénégalais ont établi mardi dernier un bilan provisoire des dégâts et dommages à coût de dizaines de milliards de francs CFA. 14 établissements financiers (banques et points argent) ont été impactés, 31 agences touchées avec un préjudice estimé à 3 milliards FCFA. Auchan déplore le sac de sept magasins et pourrait envoyer 300 travailleurs en chômage technique. A qui la faute ?
Mais reste le coût politique d’un emprisonnement du maire de Ziguinchor. Dans tous les cas, le statu quo ne saurait perdurer, au risque d’écorner encore l’image de l’institution judiciaire, alors que le gouvernement peine à sortir du tir de barrage qu’il subit de la part de la presse étrangère et des organisations de droits de l’Homme, suite à la diffusion d’images montrant des individus en civil armés opérant aux côtés de forces de l’ordre, lors de la répression des manifestations. La tension n’est pas près de retomber…