Les Guépards vont affronter les Lions du Sénégal lors d’un match crucial, pour eux, comptant pour la cinquième journée des éliminatoires de la CAN 2023, ce samedi 17 juin. Pour le capitaine béninois, l’exploit est envisageable face aux champions d’Afrique.
Sèchement battus 3-1 lors de la première journée, les Béninois ont une revanche à prendre face aux Sénégalais. Une victoire permettrait aux Guépards de prendre une sérieuse option pour la qualification à la CAN 2023. Mais face aux champions d’Afrique en titre, la tâche ne sera pas facile et Stéphane Sessegnon le sait. Le Bénin n’a jamais battu le Sénégal dans l’historique des confrontations entre les deux équipes. Comme lors de la victoire historique face à l’Algérie en 2019, le capitaine des Guépards sait également que ses coéquipiers et lui peuvent réitérer cet exploit face au Sénégal.
«L’exploit est possible. Nous avons eu la chance de battre un champion d’Afrique (Algérie) ici. Ce sera difficile mais rien n’est impossible. Nous jouons à domicile et nous aurons en face de nous une équipe sénégalaise déjà qualifiée. C’est nous qui devons continuer à cumuler les points pour espérer une qualification», déclare Stéphane Sessegnon. Le Bénin doit remporter des points pour s’assurer une qualification lors de la dernière journée contre le Mozambique. L’enjeu est encore plus motivant pour Stéphane Sessegnon, qui croit fermement en cette opportunité. «Nous sommes très motivés et ferons tout ce qu’il faut pour obtenir le maximum de points. Je suis convaincu que nous pouvons nous qualifier et nous devons tout mettre en œuvre pour y parvenir. Toute l’équipe est en bonne forme et nous sommes au complet», a confié le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale béninoise, avec 24 buts à son actif.
Rappelons que le Sénégal est déjà qualifié, alors que le Bénin est condamné à une victoire avant un déplacement périlleux à Maputo pour y affronter le Mozambique également en course pour la 2ème place du groupe. Le Bénin et le Mozambique comptent le même nombre de points (4 pour chaque équipe).
«JE SUIS PRETE»
Yacine DIOP dément être restée deux ans sans jouer au basket. L’ambition en bandoulière, elle vise le sacre continental à Kigali. Elle s’est confiée à la presse hier, jeudi 15 juin.
Yacine Diop sort de sa réserve. La coqueluche du basketball sénégalais dément l’information selon laquelle, elle est restée deux ans sans jouer au basket. Elle n’est connue qu’une année sabbatique et volontaire parce que devant lui permettre de se reposer et reprendre ses activités. L’ambition en bandoulière, elle vise le sacre continental à Kigali. Elle s’est confiée à la presse hier, jeudi 15 juin.
Que pouvez-vous nous dire du stage depuis que vous avez démarré ?
Tout se passe bien. On travaille bien, il y a de la physique de l’intensité, on joue au basket, je sais que d’ici à la semaine prochaine nous allons beaucoup plus jouer entre nous car, on travaille plus l’aspect physique et les tirs aussi.
Personnellement comment vous vous sentez ?
Je me sens bien. Depuis je ne suis jamais restée sans rien faire. Je m’entraînais, j’ai bien intégré le groupe et je n’ai aucun problème.
Qu’est-ce qu’on peut attendre de Yacine Diop ?
On sait tous ce que je peux apporter à l’équipe sur le plan défensif comme offensif. On voulait mieux faire lors du dernier Afrobasket, mais on espère que pour cette édition qu’on puisse apporter plus afin d’aider l’équipe à atteindre son objectif.
Comment aborder les matchs contre L’Ouganda et le Mali ?
Je pense que ce soit l’Ouganda ou le Mali, on va aborder ces deux adversaires de la même manière. On part dans cette coupe d’Afrique pour gagner. On va préparer tous les matchs comme il se doit, faire tout notre possible pour les gagner.
Qu’est-ce qui vous a poussé à rejouer après avoir pris la décision d’arrêter le basket?
J’entends les gens disent à travers les journaux que je suis resté deux ans sans jouer au basketball. Non, je ne suis pas resté deux ans sans jouer. Je suis resté cette année sans jouer. J’ai fait un arrêt parce que j’avais des choses à régler et je ne voulais pas attendre d’arrêter le basket pour le faire. Il me fallait cette pause d’une année pour revenir. Comment as-tu vécu cette année sans basket ? J’ai aimé le fait de rester un an sans jouer. Ça m’a permis de reposer mon corps et en ce moment je me sens très fraîche.
Donc, à un moment tu ne tenais plus, tu te sentais épuisée ?
C’était après l’Afrobasket. Quand je suis retournée en club, on ne m’a pas donné de repos. Je suis rentrée dimanche et lundi soir ils ont commencé à m’entraîner matin et soir et là je ne pouvais pas tenir. J’ai connu des situations avec des blessures deux opérations au genou, avec cette expérience, j’ai vite compris que si je continue à ce rythme je vais me blesser à nouveau. J’ai préféré arrêter, retourner au Sénégal, me reposer pendant un mois avant d’aller en Espagne pour jouer.
Comment avez-vous vécu la polémique autour de votre convocation en équipe nationale parce que vous êtes joueuse libre ?
Je ne vais pas faire un commentaire là-dessus. C’est l’entraîneur qui fait sa liste qui convoque les joueuses. Je fais focus sur ça ! A moi de prouver pourquoi il me fait confiance. A moi de montrer que j’ai toujours le talent, le niveau de joueur de l’Afrobasket. Mais les commentaires que font les gens, ça ne me regarde pas. Franchement !
Le discours du coach pour dire que la balle est dans votre camp, n’est ce pas une pression ou une source de motivation ?
C’est une source de motivation, je n’ai aucune pression. Je ne suis pas restée dans mon coin à ne rien faire. Certes, je ne jouais pas de matchs, mais je m’entraînais sérieusement et de manière régulière. Je n’ai pas peur, ni de pression. Je crois en moi. L’entraîneur a confiance en moi, je ferai tout pour ne pas le décevoir. Physiquement, je suis dans le bain, je suis bien, je suis prête.
L’objectif de rester sur le podium, pensez-vous que c’est réalisable ?
Rien n’est impossible ! Le podium, c’est de la première à la 3ème place. Maintenant, on parle de podium mais l’objectif est de gagner le trophée. On ne va pas tout mettre dans la préparation et au final se contenter d’une participation. On vise haut !
Quel sera ton sentiment au cas où tu ne serais pas retenue dans les 12 ?
Bien sûr ça va me faire mal. Je ne suis pas venue, me donner à fond lors des séances d’entraînement pour juste me suffire d’une présence. J’ai vraiment envie de faire partie des 12 joueuses qui seront retenues à la fin.
Qu’est qu’il faut pour que l’équipe nationale retrouve sa place habituelle ?
Il faut y croire d’accord et comme on le dit souvent, il y a la culture de la gagne. Il faut déjà qu’on commence à installer cette culture. Ce qui nous permettait de gagner durant les années passées. Si on installe dans notre mentalité qu’on doit retrouver notre place, se mettre ensemble autour de l’essentiel, chacun donne son meilleur.
Vous pensez intégrer le championnat local ?
Revenir au Sénégal, évoluer dans le championnat local, ne fait pas partie de mes projets pour le moment. Dieu seul sait ce que demain sera. Mais, pour le moment je reste concentrée sur l’Afrobasket.
On parle de vous au basketball et mais aussi dans le Rap ?
(Rires). Le Rap ? J’entends des gens dire que j’ai laissé le basket pour faire carrière avec le Rap. Rien n’est fondé dans ce qu’ils disent. J’avais juste envie de faire un son avec le Rap c’était juste pour m’amuser. J’avais envie de faire ça mais ma priorité c’est le sport.
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MAGGI PASTEF INDEXE L’INERTIE DE LA COMMUNAUTE
Le Mouvement des Maggi Pastef a réagi suite aux émeutes de début juin, liés au verdict de la Chambre criminelle condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse.
Le Mouvement des Maggi Pastef a réagi suite aux émeutes de début juin, liés au verdict de la Chambre criminelle condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse.
Face à la presse hier, jeudi 15 juin, les sages du Pastef ont pointé du doigt la passivité de la communauté nationale et internationale, alors qu’elle connaissait l’occurrence des risques catastrophiques. « La situation vécue par notre pays entre le 1er et 3 juin 2023, signe de la manifestation de la tragédie que notre peuple subit depuis 2012, année de l’accession à la présidence de ce pays de Macky Sall… est d’autant plus inquiétante qu’elle se produit à une époque où les conspirations sont éventrées à l’aube de leur construction et mises sur la table des promoteurs avertis des droits humains ».
Et de poursuivre : « Depuis 2021, le complot contre le président Ousmane Sonko est éventré. La question qu’on peut se poser est la suivante : pourquoi ces organisations sont restées inertes face à ce complot malgré son éventrement précoce », s’interrogent les sages du parti Pastef qui indexent la communauté nationale et internationale. « La communauté internationale avait tous les éléments depuis février 2021 pour apprécier la dimension conspirationniste de cette affaire Adji Sarr ».
Poursuivant, Alla Dieng et Cie feont savoir que « La communauté nationale et internationale savait également l’occurrence des risques catastrophiques qu’elle couvait sur l’équilibre social du Sénégal et par débordement sur l’Afrique et le monde
«LE NUMERIQUE EST UN OUTIL QU’IL NE FAUT PAS METTRE A LA PORTEE DE N’IMPORTE QUEL ENFANT»
Amadou Ndiaye, directeur de la protection judiciaire et sociale est formel sur l’usage du numérique par les enfants
Dans le cadre de la Journée de l’enfant africain (Jea), la Direction de la protection judiciaire et sociale (Dpjs) a tenu hier, jeudi 15 juin 2023 à Dakar, un symposium national, regroupant des experts afin d’apporter des réponses à des situations préjudiciables au développement des enfants dans l’environnement du numérique. «Les droits de l’enfant dans l’environnement numérique», c’est le thème qui a été choisi par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, pour l’édition 2023. Selon le directeur de la protection judiciaire et sociale, le numérique ne doit pas être mis à l’accès de n’importe quel enfant.
A l’instar des autres pays d’Afrique, chaque année, le Sénégal célèbre la journée de l’enfant africain. En prélude de celle-ci, un symposium national regroupant des experts a été tenu hier, jeudi 15 juin 2023 à Dakar, afin d’apporter des réponses à des situations préjudiciables au développement des enfants dans l’environnement du numérique. Amadou Ndiaye, Directeur de la protection judiciaire et sociale est revenu sur la pertinence du thème : «La raison d’être de la thématique du droit de l’enfant dans l’environnement numérique, c’est que c’est une thématique qui a été communiquée par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfants (…) C’est une thématique extrême pertinente et qui met en exergue les avantages et les inconvénients de l’internet et de l’environnement numérique pour les enfants», a-t-il déclaré.
Evoquant l’encadrement de l’usage de l’internet par les enfants, le magistrat se félicite des réalisations de l’Etat du Sénégal dans ce sens. : «Le Sénégal est l’un des pays signataires de la Convention de Budapest sur la protection de la cybercriminalité. Mais aussi, il est l’un des rares pays à signer la Convention de Malabo, qui est une convention panafricaine en matière de protection de la cybercriminalité», a-t-il souligné, avant de continuer : «le Sénégal dispose d’une stratégie nationale de protection des enfants en ligne. Notre pays est également l’un des rares pays africain à avoir mis en place un portail de signalement numérique et des abus d’enfants».
Le DPJS a également fait savoir que Sénégal dispose d’autres institutions de lutte contre la cybercriminalité et pédopornographie au niveau de la police et de la gendarmerie. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall venu présider la cérémonie, s’est lui aussi, réjoui de la pertinence du thème de l’année. Pour ce dernier, l’internet est un outil important qui s’impose à tous aujourd’hui. Mais cet outil regorge aussi pas mal d’inconvénients. «C’est un espace ouvert où l’on retrouve beaucoup de dangers auxquels ses utilisateurs peuvent être exposés notamment les plus vulnérables comme les enfants. Les apprenants en particulier, l’addiction aux réseaux sociaux peut prendre des formes graves. Dans bien des cas, elle peut être source de problèmes de santé, de difficultés scolaires, de troubles psychologiques, ou de comportement», a-t-il martelé.
La Journée de l’enfant africain qui se célèbre chaque «16 juin» a été décrétée en 1991 par l’Organisation de l’unité africaine devenue l’Union africaine, en hommage aux écoliers noirs qui manifestaient à Soweto, en Afrique du Sud, et qui ont été massacrés par la police du régime de l’Apartheid le 16 juin 1976, pour avoir réclamé une éducation de qualité, la même que les blancs.
LE SENEGAL ENCORE AU BALBUTIEMENT
Au Sénégal, l’évaluation des politiques publiques n’est que volonté politique. D’où l’invite des acteurs aux décideurs de faire de l’évaluation des politiques publiques une culture pour le développement des communautés
Au Sénégal, l’évaluation des politiques publiques n’est que volonté politique. D’où l’invite des acteurs aux décideurs de faire de l’évaluation des politiques publiques une culture pour le développement des communautés.
De nos jours, l’évaluation des politiques publiques cristallise toutes les réflexions sur la réforme de l’Etat et la modernisation de l’action publique. Au Sénégal, si le suivi des politiques publiques est une réalité, il n’en demeure pas moins que l’évaluation de celles-ci est encore au balbutiement. Fort de ce constat, l’Association sénégalaise d’évaluation (SenEval), célébrant hier, jeudi, à Dakar son dixième anniversaire a organisé une réflexion sur « Culture et pratique de l’évaluation au Sénégal : regards croisés sous les angles rétrospectifs ».
Le statisticien économiste et directeur général du Bureau prospective économique à la Primature a laissé entendre que la culture de l’évaluation est certes une volonté politique mais reste toujours en balbutiement. « Nous sommes loin de ce qu’on peut appeler la culture de l’évaluation ». En réalité, « nos gouvernements font le suivi de nos politiques publiques mais pas l’évaluation en tant que telle ».
Dans ses clarifications, il affirme que le Sénégal sait bien faire le « suivi de ces politiques publiques » parce que disposant « de procédures bien élaborées ». Pour s’en convaincre, il soutient que « chaque semaine, les ministères sectoriels tiennent leur réunion de suivi pour les revues annuelles conjointes ».
A l’en croire, en matière de suivi, « le Sénégal est très avancé mais en évaluation, nous sommes au balbutiement», a-t-il soutenu. Parlant de la politique nationale d’évaluation, il reconnait que des actions ont été prises dans ce sens mais rien de concret à ce jour. Toutefois, il admet qu’une formation a démarré au niveau de l’Ecole nationale de la statistique pour les évaluateurs pour ensuite aller vers les évaluations quantitatives.
L’ASSEMBLEE NATIONALE ET LA COUR DES COMPTES PAS ENCORE AU RENDEZ-VOUS
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale dispose d’une commission spéciale d’évaluation des politiques publiques, tout comme la Cour des comptes mais il reste à savoir si réellement ce travail est fait. Autrement dit, il y a un hiatus entre la volonté politique déclarée et la réalité quotidienne. C’est dire que tout est à faire en matière d’évaluation des politiques publiques au Sénégal.
Pour ce qui est du développement de la pratique évaluative, Edoé Djimitri Agbodjan, coordonnateur de Clear Fa a laissé entendre que l’évaluation des politiques publiques est un outil d’aide à la bonne mise en œuvre des politiques publiques. « Aucune politique publique n’est viable sans l’évaluation. Car, « l’évaluation d’une politique publique a pour objet d’apprécier l’efficacité de cette politique en comparant ses résultats aux objectifs assignés et aux moyens mis en œuvre », soutient-il. Il dit être convaincu que l’Intelligence artificielle (Ia) va sans doute révolutionner l’évaluation des politiques publiques devenu incontournable ».
Abdoul Aziz Kane, président de SenEval, de magnifier le travail abattu de 2003 à 2012 en tant que réseau et de 2012 à 2023 en tant qu’Association dénommée Association Sénégalaise d’évaluation (SenEval) sur les questions d’évaluation. Selon Mr Kane : « Il ne s’agit pas seulement de formuler des politiques publiques mais surtout de faire en sorte que ces politiques, à travers des programmes et projets, puissent apporter des changements qualitatifs dans la vie des populations ». A l’en croire, « seules les évaluations peuvent apprécier la qualité ou la pertinence des politiques élaborées et mises en œuvre pour le développement des communautés ». Donc, pour lui : « La culture de l’évaluation ne doit pas être un mot, une volonté politique mais une action quotidienne ».
« OUSMANE SONKO N’EST PAS CONCERNE PAR CE DELAI...
Ndiack Fall se prononce sur l’arrestation imminente du leader de Pastef après l’expiration du délai des 15 jours suivant sa condamnation
L’expiration du délai des 15 jours qui ont suivi le verdict rendu le 1er juin dernier par la Chambre criminelle de Dakar relative à l’affaire de « viols répétés et menaces de mort » qui a opposé Adji Sarr au leader de Pastef, Ousmane Sonko, a relancé hier, jeudi 15 juin, le débat sur la thèse de son arrestation imminente. Interpellé sur cette question, Ndiack Fall, Enseignant chercheur en droit pénal à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) a d’emblée invité à dissocier le cas du leader de Pastef (jugé par contumace) et celui de la propriétaire de l’Institut Sweet beauté, Ndèye Khady Ndiaye (présente lors du procès). Par ailleurs, l’universitaire a précisé que ce délai de 15 jours ne concerne pas Ousmane Sonko mais plutôt Ndèye Khady Ndiaye à partir du jour où elle va recevoir la notification de sa condamnation.
Quinze jours après le verdict rendu le 1er juin dernier par la Chambre criminelle du tribunal de Grande instance hors classe de Dakar relative à l’affaire de « viols répétés et menaces de mort » opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko, la question de l’arrestation de ce dernier condamné à deux ans de prison ferme par contumace est de nouveau agitée. En effet, l’expiration du délai des 15 jours à minuit hier, et le renforcement du dispositif sécuritaire aux alentours du domicile du leader de Pastef à la cité Keur Gorgui en début de la même journée d’hier, a poussé certains à faire un rapprochement entre ces deux événements pour ensuite annoncer l’arrestation imminente du maire de Ziguinchor.
Toutefois, interpellé sur cette question, le professeur Ndiack Fall a d’emblée invité à dissocier le cas du leader de Pastef (jugé par contumace) et celui de la propriétaire de l’Institut Sweet beauté, Ndèye Khady Ndiaye (présente lors du procès). Joint au téléphone hier, jeudi 15 juin, l’Enseignant chercheur en droit pénal à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (Ucad) qui a formé beaucoup de juristes, a révélé que contrairement à ce qui a été dit au sujet de l’expiration de ce délai de 15 jours, le décompte du délai de 15 jours ne commence qu’avec la notification aux différentes parties à ce procès de la décision du juge qui n’était pas encore disponible jusqu’à hier, au moment où nous écrivons ce papier. « C’est à partir de la notification officielle des différentes parties de la décision que le délai des 15 jours commence à courir pour éventuellement interjeter appel. Évidemment, quand on dit 15 jours, il faut retrancher des 15 jours les féries et jours non ouvrables. Autrement dit, il faut prévoir 15 jours francs, c’est-à-dire les jours ouvrables », a-t-il précisé.
« MONSIEUR OUSMANE SONKO N’EST PAS CONCERNE PAR CE DELAI DE 15 JOURS »
Ainsi, poursuivant son éclairage toujours sur cette question concernant les perspectives qui s’offrent aux différents acteurs à ce procès, après l’expiration du délai des 15 jours qui ont suivi le verdict rendu le 1er juin dernier par la Chambre criminelle, le professeur Ndiack Fall a précisé par ailleurs que seuls Ndèye Khady Ndiaye, Adji Sarr et le Parquet, sont concernés par ce délai qui commence à courir dès la notification de la condamnation. Autrement dit, Ousmane Sonko non moins maire de Ziguinchor et principal accusé dans cette affaire qui lui a valu sa condamnation à deux ans de prisons ferme par contumace pour «corruption de la jeunesse», n’est donc pas concerné en raison de son jugement par contumace. « Monsieur Ousmane Sonko n’est pas concerné par ce délai puisqu’il a été condamné par contumace. Donc, il ne peut pas faire appel. Le délai de 15 jours, c’est pour ceux qui peuvent faire appel. Lui, il ne peut pas faire appel puisqu’il a été condamné par contumace », at-il fait remarquer avant de préciser. « En revanche, Ndèye Khady Ndiaye peut interjeter appel quand elle aura reçu la notification de la décision de condamnation. Une fois qu’elle aura reçu cette décision, elle aura 15 jours francs pour interjeter appel. Il en est de même de la supposée victime, Adji Sarr, mais aussi du Parquet. Et je vous renvoie aux articles 307 à 318 du code de procédure pénale (pour la contumace). Si vous vérifiez, vous verrez tous les développements que je viens de vous indiquer ».
«SONKO PEUT, D’ICI L’EXPIRATION DU DELAI DES 05 ANS, DEMANDER A ETRE REJUGE »
Revenant ainsi au cas spécifique du leader de Pastef, l’Enseignant chercheur en droit pénal à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a commencé par camper les choses au sujet des compétences de la Chambre criminelle. Sous ce rapport, prenant le contrepied de ceux qui limitent les compétences de cette juridiction aux seuls crimes, il précise que « Monsieur Sonko a été condamné non pas pour crime mais pour délit de corruption de la jeunesse » par la Chambre criminelle anciennement Cour d’assises, c’est parce que « cette juridiction (Chambre criminelle) a plénitude de juridiction ».
Autrement dit, elle est compétente à « juger les crimes et les délits connexes, liés au crime ». Cependant, poursuivant son éclairage, le Pr Ndiack Fall insiste sur le caractère « précaire » et « révocable » de cette condamnation par contumace du leader de Pastef qui, selon lui, « n’est pas définitive ». « La décision prononcée par contumace n’est considérée comme définitive qu’après l’expiration du délai de prescription de la peine qui est de 5 ans pour les délits (article 722 Code de procédure pénale) et 20 ans pour les crimes (article 721 Code de procédure pénal). Mais, comme Monsieur Sonko n’a pas été condamné pour crime mais pour délit, le délai de prescription de la peine en matière délictuelle est de 5 ans », a-t-il fait remarquer. Ainsi, selon lui, « tant que ce délai de 5 ans n’a pas expiré, la condamnation prononcée par la Chambre criminelle est précaire ».
En d’autres termes, « on peut y revenir à n’importe quel moment soit par arrestation de Monsieur Ousmane Sonko ou bien s’il se constitue prisonnier. Dans ce cas, le fait qu’il soit arrêté ou se constitue prisonnier va anéantir sa condamnation et il doit être rejugé par la même Chambre criminelle qui avait prononcé la première peine ». Toujours dans ce registre de précision sur les perspectives autour de cette condamnation par contumace du leader de Pastef, Ndiack Fall citant les dispositions de l’Article 724 du Code de procédure pénale indique que si les choses restent en l’état au bout de 05 ans, la peine sera prescrite et on n’en parlerait plus. Autrement dit, si à l’expiration du délai de 05 ans, cette condamnation n’a pas été anéantie par l’arrestation de Sonko ou sa constitution prisonnière pour être rejugé, il ne pourra plus être admis a se présenter pour purger la contumace.