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18 juin 2025
par Farid Bathily
LE SPORT COMME LEVIER DE SOFT POWER : LE NOUVEL AGENDA DE L'ARABIE SAOUDITE
La nation du golfe Arabique investit massivement pour attirer des icônes du football sur son territoire. Son intention sous-jacente est d'utiliser le sport comme moyen d'exercer une influence internationale
Le dimanche 4 juin 2023 a été marqué par l'annonce officielle du départ de l'attaquant vedette Karim Benzema du Real Madrid. Après 14 ans de loyauté au prestigieux club espagnol, le joueur français d'origine algérienne s'est engagé deux jours plus tard avec l'équipe saoudienne d'Al-Ittihad pour au moins deux saisons.
Ce transfert est l'un des plus notables de l'histoire du marché. Malgré ses 35 ans, Benzema, récipiendaire du Ballon d'or il y a six mois à peine, reste un attaquant de premier plan capable de se distinguer dans plusieurs grands championnats européens.
Le Real Madrid avait en effet l'intention de renouveler son contrat. Cependant, les arguments persuasifs de ses nouveaux employeurs ont pris le dessus. Al-Ittihad a offert à l'ex-international français un salaire annuel d'environ 200 millions d'euros, un niveau de rémunération qu'aucun club européen ne pouvait égaler.
Un essaim de stars
Les clubs saoudiens, quant à eux, n'ont aucun problème à débourser des sommes aussi astronomiques. Soutenus financièrement par l'État, ils participent à une course effrénée pour recruter les plus grandes stars du football mondial.
Ils ciblent principalement des joueurs dans la trentaine ayant une solide expérience au plus haut niveau et un palmarès qui enflamme les foules dans les stades. C'est dans ce contexte qu'Al-Nassr a signé le quintuple Ballon d'or Cristiano Ronaldo en janvier dernier pour un salaire annuel de 200 millions d'euros.
Des noms tels que N'Golo Kanté, champion du monde français, Riyad Mahrez, ancien Ballon d'or africain, et Luka Modric, vice-champion du monde croate en 2018, sont évoqués pour un transfert vers l'Arabie Saoudite. Lionel Messi, sextuple Ballon d'or, aurait pu suivre la même voie que Benzema s'il n'avait pas refusé une offre salariale de 400 millions d'euros par an d'Al Hilal pour finalement opter pour l'Inter Miami aux États-Unis.
Un outil de soft power
Officiellement, le régime saoudien, soutenu par une immense réserve pétrolière, vise à "créer des opportunités d'investissement, améliorer la santé publique et développer des infrastructures sportives" à travers cette stratégie agressive dans le football mondial.
Cependant, l'ambition du prince héritier Mohammed ben Salman dépasse largement cet objectif énoncé dans le plan "Vision 2030" du pays. Il s'agit pour la monarchie du Golfe, souvent critiquée pour son conservatisme et son bilan en matière de droits de l'homme, de s'ouvrir davantage à l'échelle internationale.
C'est la raison pour laquelle ses investissements englobent également la boxe, les courses automobiles et le golf. Cette stratégie rappelle celle mise en place par la Chine dans le football en 2016, mais qui a finalement échoué, en partie à cause de la crise du Covid.
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LE GOUVERNEMENT FACE À LA PRESSE
Le Premier ministre Amadou Ba et ses homologues Antoine Diome, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Fofana évoquent l'actualité sociopolitique nationale
Amadou Ba s'exprime sur les récentes émeutes au Sénégal : Promesse de justice et appel au dialogue national. Le premier ministre Amadou Ba a tenu une conférence de presse à Dakar ce jeudi 15 juin 2023 pour évoquer les récentes émeutes au Sénégal. L'événement avait pour but d'informer l'opinion publique nationale et internationale sur ces événements tragiques et leur contexte. A ses côtés, ses homologues Antoine Diome, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Fofana.
Amadou Ba a commencé par exprimer sa gratitude à tous ceux qui ont assisté à la conférence, soulignant l'importance de leur intérêt pour les affaires gouvernementales. Il a ensuite fait une déclaration sur les émeutes, qu'il a qualifiées de "moments tragiques", suite au verdict du procès pour viol et menace de mort contre Ousmane Sonko. Ces émeutes ont vu une destruction massive de biens publics et privés et ont entraîné des pertes de vies humaines.
Ba a présenté les condoléances du gouvernement aux familles qui ont perdu des êtres chers et a exprimé sa solidarité avec les blessés. Il a ajouté que des enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités. Le Premier ministre a également souligné que ces émeutes ont un coût considérable et mettent en danger l'activité économique du pays, y compris les emplois et les entreprises locales.
Il a condamné fermement toutes les formes de violence, de vandalisme et de destruction, en précisant que ces actes ne font qu'aggraver les tensions et creuser des divisions au sein de la société sénégalaise. Il a dénoncé une entreprise d'isolement qui aurait commencé avec une cyberattaque et s'est manifestée par des tentatives de destruction et de sabotage d'infrastructures vitales pour le pays.
Le Premier ministre a également évoqué l'existence d’indices « graves et concordants" suggérant une stratégie de manipulation visant à commettre des infractions contre l'autorité de l'État et l'intégrité du territoire national. Il a mis en garde contre une érosion des principes de démocratie et de liberté sous l'effet de cette stratégie de manipulation.
Ba a affirmé que le gouvernement est déterminé à faire toute la lumière sur ces événements et à traduire en justice tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles. Dans cette optique, des arrestations ont déjà été effectuées, tandis que des personnes fortement suspectées sont maintenues en détention pour les besoins de l'enquête.
Il a insisté sur le fait que le Sénégal est un pays fondé sur les principes de démocratie, de l'État de droit et du respect des droits de l'homme. Il a invité la société civile, les associations de droits de l'homme et la presse à travailler en collaboration avec les services compétents du gouvernement pour un traitement juste et équilibré de l'information basée sur des faits avérés.
Enfin, Ba a rappelé l'importance du dialogue national proposé par le président Macky Sall, un espace de discussion entre les acteurs de la société civile, les partis politiques et les autres acteurs clés pour échanger des idées et proposer des solutions constructives face aux défis auxquels le pays est confronté. Il a réaffirmé l'engagement du gouvernement à rechercher la paix et la concorde nationale.
Le ministre de la Justice sénégalais, Ismaël Madior Fall, s'exprime sur le cas d'Ousmane Sonko et Adji Sarr
Le ministre de la Justice, Ismaël Madior Fall, a tenu à clarifier certains points concernant l'affaire judiciaire impliquant Ousmane Sonko et la jeune femme Adji Sarr. Il a tout d'abord rappelé que malgré les menaces et les intimidations, la justice a suivi son cours et l'État est resté debout. Il a salué le courage des juges qui ont pris une décision en conformité avec le droit.
Concernant la décision rendue le 1er juin, il a précisé que le jugement complet n'est pas encore disponible. Les juges ont prononcé le verdict et se donnent le temps de rédiger l'intégralité de la décision. Il a toutefois souligné que le jugement prononcé n'acquitte pas Ousmane Sonko de viol, mais disqualifie l'accusation de viol en corruption de la jeunesse, une infraction prévue par le code pénal du Sénégal.
Il a également précisé que ces chefs d'accusation, y compris la corruption de la jeunesse, étaient bien spécifiés dans l'ordonnance qui a saisi la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.
Enfin, en ce qui concerne l'exécution de la décision de justice, le ministre Fall a expliqué que la décision doit d'abord être notifiée à Sonko. Une fois que la décision lui est notifiée, il a deux options : se constituer prisonnier ou être arrêté par le parquet qui a la charge d'exécuter la décision de justice. Il a ensuite 10 jours pour accepter ou contester la décision. S'il conteste, il peut être rejugé par la même juridiction.
Ismaël Madior Fall a donc insisté sur le fait que les procédures judiciaires étaient en cours et qu'il ne fallait pas se précipiter pour exécuter la décision, rappelant l'indépendance de la justice.
Le ministre de l'Intérieur Antoine Diome revient sur les violences des trois premiers jours du mois de juin
Le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a apporté des précisions sur la situation concernant les manifestations publiques et les actes de violence qui en ont découlé. Il a rappelé que les fondements de ces troubles proviennent d'un différend privé entre deux citoyens sénégalais, qui a été politisé, menant à des protestations de masse.
M. Diome a insisté sur le fait que le Sénégal est un état de droit, où le gouvernement et les citoyens sont soumis aux lois. Il a déploré les actions de ceux qui choisissent d'ignorer ces lois en organisant des manifestations violentes et destructrices.
Il a condamné les attaques injustifiées contre des infrastructures essentielles et a exprimé ses préoccupations quant au fait que les divergences d'opinions politiques soient devenues prétexte à l'intimidation et à la violence, y compris à l'endroit de la presse.
Concernant les événements récents de juin 2023, M. Diome a critiqué l'organisation d'une "Caravane de la liberté" sans déclaration préalable, en violation de la loi. Il a déploré le décès survenu lors de cette manifestation et a souligné que le gouvernement ne peut pas permettre des rassemblements illégaux qui mettent en danger la vie des citoyens et leurs biens.
Le ministre a énuméré les quatre principes de maintien de l'ordre : légalité, nécessité, proportionnalité et réversibilité. Il a déclaré que le gouvernement doit agir conformément à ces principes, et que des restrictions peuvent être imposées pour maintenir l'ordre, mais ces restrictions sont réversibles et peuvent être levées si la situation s'améliore.
Il a conclu en disant que le gouvernement est prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens et maintenir l'ordre public, y compris en limitant l'accès à certaines zones si nécessaire.
Le ministre de l'Intérieur a été questionné sur les manipulations sur les réseaux sociaux concernant la police. Il a reconnu que les réseaux sociaux peuvent être un outil puissant pour la diffusion de l'information, mais a également souligné que, mal utilisés, ils peuvent devenir un fléau de notre époque.
Il a fait référence à une vidéo controversée qui a été largement diffusée et a provoqué un débat public. Selon lui, en cas de controverse de ce genre, le rôle de l'État n'est pas d'être passif, mais d'ouvrir une enquête. Il a confirmé qu'une telle enquête a été lancée lors de sa récente visite avec le Premier ministre.
Le ministre a reconnu que l'enquête est essentielle pour déterminer la vérité, car sans elle, chaque partie présente sa propre version des faits. Bien qu'il ait connaissance du contenu de la vidéo en question et soit convaincu que la police a agi correctement, il reconnaît que son opinion peut être perçue comme partiale.
En conclusion, il a réaffirmé la nécessité d'une enquête impartiale pour déterminer la vérité et faire la lumière sur la situation, indépendamment des déclarations individuelles de chaque partie impliquée.
PAR Abdoul Aziz Diop
LA TRADUCTION DÉTRICOTE LES VÉRITÉS TOUTES FAITES
Si tout se passe comme prévu, l’homme fort de Kigali totalisera en 2034, 31 ans de pouvoir sans partage à la tête du Rwanda. Cela n’émeut évidemment l’intransigeant mandant sénégalais Boris Diop qui s’entend dire sans sourciller : « J’admire tant Kagame »
Le 13 juin dernier, le portail d'informations sur le Sénégal SenePlus.com publie la version en langue française de l’interview, en langue nationale wolof, que Boubacar Boris Diop a accordée au journal en ligne Lu Defu Waxu. Dans ce qu’il considère comme « la lecture globale des événements » survenus au Sénégal pendant les 72 premières heures du mois de juin 2023, l’écrivain insiste : « J’ai été gêné que depuis plus de deux ans, il ne soit question au Sénégal que d'une affaire de mœurs en lieu et place de sujets tels que l'éducation ou la santé des Sénégalais. »
Mais de tous les observateurs nationaux dont les écrits et les paroles figurent parmi les plus courus, l’invité de Pape Ali Diallo est celui qui a tenu en haleine les internautes sans discontinuer sur la période. Le nombre considérable de fois que Diop a prononcé et/ou écrit dans un texte le nom de la masseuse Adji Sarr pour disculper l’opposant Ousmane Sonko, accusé de « viol avec menaces de mort », montre qu’il ne se préoccupa du tout de l’éducation surveillée et de la santé psychologique de la jeune femme qui pouvait se passer de la charge implacable d’un juge d’instruction sans mandat.
En même temps, deux ans durant, Boubacar Boris Diop garda le silence sur tout ce qui se rapporte au péché originel du présumé agresseur qui ne se gêna pas de mentir devant les caméras du monde entier, soutenant ne s’être jamais rendu au salon de massage Sweet Beauté avant de se rétracter en invoquant un mal de dos insupportable qui le força de quitter son domicile en plein couvre-feu pour s’installer là où on l’attendait. Mentir pour se protéger contre une accusation a toujours existé comme mentir sans motif, connu ou non, n’a jamais existé.
Là s’arrête pour notre part tout ce que nous savons de la sale affaire qui nous ne empêcha pas de partager notre modeste contribution au débat politique et de rédiger notre dernier essai d’information et d’analyse sur la démocratie sénégalaise en proie aux pulsions putschistes de nouveaux débatteurs et au terrorisme extraordinaire qui éclate dès que Sonko et les siens ont fini de souffler sur les braises du terrorisme ordinaire des réseaux sociaux sur fond d’appel au soulèvement et au combat de rue.
Pas un mot, bien sûr, sur tout cela dans l’entretien mentionné plus haut mais dont la lecture et le commentaire choisi d’un internaute anonyme permettent de réintroduire la traduction dans le champ politique pour en discuter sérieusement dans un souci d'apaisement durable par le truchement d’un vrai débat d’idées. Programme contre programme à moins d’un an du scrutin du 25 février 2024.
De la traduction
« Merci, écrit Imhotep - un pseudo bien sûr dont il pouvait se passer -, les traducteurs qui ont fait un formidable travail. C'est à peine croyable ce que nos langues peuvent donner en sens, en style et en tonalité quand le talent des traducteurs rencontre l'intelligence de l'auteur. » La traduction de l’interview saluée par l’internaute est celle d’Ousseynou Beye et Ndèye Codou Fall, qui par leurs talents, ajoutés à celui de l’interprète, relance le débat sur les langues auquel Boubacar Boris Diop convia le philosophe Souleymane Bachir Diagne en septembre 2019. À la suite d’un premier échange épistolaire entre les deux intellectuels initié par Boris, Bachir répond à l’envoyeur qui consacra toute son énergie ou presque à démontrer dans une deuxième salve, à l’attention du penseur imperturbable, qu’il - Boris naturellement - écrit et parle l’anglais.
Trois langues déjà (le wolof, le français et l’anglais) dont le brillantissime auteur de Langue à langue (Albin Michel, Paris, 2022) soutient l’égale dignité grâce notamment à « l’hospitalité de la traduction ». De la traduction Souleymane Bachir Diagne dit qu’elle « contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie ». C’est ce qui, bien avant Bachir, a fait dire à l’écrivain kenyan de langue kikuyu et anglaise que « la traduction est la langue des langues ». Quid des traducteurs ? Diagne considère que « le travail du traducteur suppose que le locuteur et moi-même partageons la même logique et, ultimement, la même humanité ». Si, s’exprimant en anglais comme il sait bien le faire, le locuteur Boubacar Boris Diop partage la même humanité que l’intellectuel arabophone, le rayonnement de la langue arabe au Sénégal ne devrait pas être perçu par le wolofophile Boris comme une « arabisation du Sénégal », prélude à un salafisme soft, mais comme, à la suite de Diagne, une raison supplémentaire de « transformer notre dispersion en langues en notre rencontre en traductions ».
En faisant nôtre l’humanité plusieurs fois sourcée des textes traduits, nous refusons de répondre au texte bâclé - vite fait quoi pour faire sensation - du multirécidiviste Boris, du récidiviste Felwine et du novice Mbougar qui s’invite, lui, au peloton d’exécution de la nuance et de l’humilité scientifique que confère la nécessaire conquête de faits têtus sur les présupposés hautement réducteurs. Et pour dire quoi ? Dans le but ultime d’envelopper la traduction d’une couche qui pénètre dans celles qui existent déjà pour donner naissance à la traduction fusionnelle ou à la fusion tout court qui fait que le produit fini devient la résultante de plusieurs souffles translatés. Une translation d’autant plus prégnante que les bribes ouolof, diola et pular, à titre d’exemple, transmutent pour n’être qu’une seule dans le rendu du traducteur talentueux décidé d’informer fidèlement un public chinois ou saoudien. Cette fusion est par excellence la conquête la plus considérable d’un collectif multilingue. Nous la considérons alors comme le stade suprême de la traduction. Tant pis pour Boris si Bachir, en quête d’universel, touche le vaste monde africain content de l’entendre dire qu’« il est important que le travail de traduction philosophique en Afrique se poursuive aujourd’hui dans les langues du continent ».
C’est que depuis deux ans, l’auteur, avec deux autres amis, de « Négrophobie » (les arènes, 2005), parle une langue politique « en noir et blanc sans nuances de gris » qui voue au chômage les traducteurs quand elle ne les envoie pas purement et simplement à la retraite anticipée, ne concédant aucune seconde de respiration au président Sall là où l’admirable homologue rwandais est assuré de se taper dix autres années après vingt-et-un ans de règne sans merci.
Adoration de Kagamé, détestation de Macky
Le 29 octobre 2015, le Parlement rwandais adopte à l’unanimité la réforme constitutionnelle qui annule la limitation à deux des mandats présidentiels d’une durée de 7 ans, permettant ainsi au président sortant Paul Kagame de briguer un troisième mandat de 7 ans en 2017 après avoir été élu pour la même durée en 2003 et réélu en 2010. En 2024, après 21 ans passés à la tête de son pays, M. Kagame peut briguer deux autres mandats de 5 ans chacun en vertu de l’article 172 de la Constitution correspondant à celle de 2003 révisée. Si tout se passe comme prévu, l’homme fort de Kigali totalisera, en 2034, 31 ans de pouvoir sans partage à la tête du Rwanda. Rien de tout cela n’émeut évidemment l’intransigeant mandant sénégalais Boris Diop qui s’entend dire sans sourciller : « J’admire tant Paul Kagame ». Bien sûr, aucun spécialiste sénégalais du droit public ne se risquerait à trouver de « pédantes arguties » - l’expression est empruntée à l’infatigable ricaneur Boris - pour expliquer le tour de passe-passe rwandais. L’inconditionnel de M. Kagame n’en veut même pas dès lors que l’adoration du président rwandais signifie juste la détestation compulsive de son homologue sénégalais.
Dans Le Savant et le Politique (1919), l’Allemand Max Weber (1864-1920) nous gratifie de ce qui suit : « Dans les sciences, l'intuition du dilettante peut avoir une portée parfaitement identique à celle du spécialiste, et même parfois plus grande. Nous devons d'ailleurs beaucoup de nos meilleures hypothèses et connaissances à des dilettantes. Les intuitions scientifiques que nous pouvons avoir dépendent donc de facteurs et de “dons” qui nous sont cachés. »
Selon Jules Lemaître (1853-1914) de l’Académie française (1895), « Être dilettante, c'est savoir sortir de soi, non peut-être pour servir ses frères humains, mais pour agrandir et varier sa propre vie, pour avoir, au bout du compte, délicieusement pitié des autres, et non, en tout cas, pour leur nuire. »
Le spécialiste et le dilettante ne font plus qu’un lorsque la traduction permet à tous les deux de détricoter les vérités toutes faites.
Abdoul Aziz Diop est membre du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR) et Conseiller spécial à la présidence de la République.
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POURQUOI SONKO N'A PAS ENCORE ÉTÉ ARRÊTÉ
Prenant part à une conférence de presse du gouvernement présidée par le Premier ministre Amadou Ba, Ismaïla Madior Fall a indiqué jeudi que l’arrestation du maire de Ziguinchor doit suivre une procédure en trois temps
Condamné, le 1er juin dernier, à deux ans de prison ferme, par la Chambre criminelle de Dakar qui l’a jugé par contumace, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est toujours chez lui. Beaucoup se demandent pourquoi la décision n’est pas exécutée. Mais cette situation exceptionnelle s’explique, selon le ministre de la Justice, par le fait que le jugement « n’est pas encore disponible ».
Prenant part à une conférence de presse du gouvernement présidée par le Premier ministre Amadou Ba, Ismaïla Madior Fall a indiqué jeudi que l’arrestation du maire de Ziguinchor doit suivre une procédure en trois temps. « Il faut d’abord que la décision soit disponible et la rédaction est toujours en cours. Après cela, la décision lui sera notifiée », explique le ministre.
Après la notification, Ismaïla Madior Fall informe que le leader de Pastef « peut se constituer prisonnier ». Dans ce cas, la décision de contumace tombe. Ousmane Sonko aura alors « 10 jours pour acquiescer ou contester » la décision. S’il conteste, le maire de Ziguinchor « peut être rejugé par la même juridiction voire la même constitution », poursuit le ministre.
La deuxième situation est que le Parquet prenne l’engagement d’exécuter la décision judiciaire.
Le Garde des Sceaux a, par ailleurs, tenu à préciser que dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, “il n’y a pas eu d’acquittement de viol, mais une disqualification des faits en délit de corruption de la jeunesse.”
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LE PRÉJUDICE SUBIT PAR LA NATION EST INESTIMABLE
Le Premier ministre, Amadou Ba informe que des enquêtes sont ouvertes, pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités, suite aux manifestations violentes intervenues, après le verdict dans l’affaire Sonko-Adji Sarr
Le Premier ministre, Amadou Ba informe que des enquêtes sont ouvertes, pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités, suite aux manifestations violentes intervenues, après le verdict dans l’affaire qui opposait le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko et une masseuse nommée Adji Sarr.
Le Premier ministre, Amadou Ba, prenait part, ce 15 juin, à une conférence de presse conjointe, avec d’autres ministres du gouvernement. Il informe entre autres, de l’ouverture d’enquêtes, pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités, suite aux dernières manifestations enregistrées au Sénégal. «Les violences notées, les destructions de biens publics et privés ont des répercussions négatives et un coût considérable, qui mettent en péril les emplois, les entreprises locales, tout comme les partenaires de pays amis et l’activité économique en général », a-t-il dit.
Selon le chef du gouvernement, le préjudice économique, financier, émotionnel subi par la nation est inestimable. «Il existe plusieurs éléments factuels qui suggèrent des indices graves et concordants de l’existence d’une stratégie de manipulation, visant à commettre des infractions, contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national », a-t-il dit.
Poursuivant son propos, M. Ba relève qu’en effet, «de façon graduellement préméditée et pour brouiller les repères informationnels, sont supprimées ou discréditées dans certains médias et dans les réseaux sociaux, les informations pouvant créer un système de référence authentique, et permettre la comparaison et l’expression du sens critique».
Amadou Ba est d’avis que toutes les questions de sécurité publique ne peuvent être débattues, sur la place publique. Si chacun est libre de se faire son opinion, sur toute question, il n’en demeure pas moins que beaucoup de données échappent à celles et ceux qui s’épanchent sur les réseaux sociaux, en réfléchissant à la place des citoyens, pour les manipuler au lieu de les informer», affirme-t-il.
La conférence de presse a enregistré la présence du ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, le ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba et le ministre Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement.
BATH ELU PRESIDENT DE METROPOLIS
Le député-maire de la Ville de Dakar, Barthélémy Dias, est le nouveau président de Metropolis. Il a été élu lors du 14e congrès mondial de Métropolis qui a débuté depuis le 12 juin et ce jusqu’au 15, à Bruxelles.
Le député-maire de la Ville de Dakar, Barthélémy Dias, est le nouveau président de Metropolis. Il a été élu lors du 14e congrès mondial de Métropolis qui a débuté depuis le 12 juin et ce jusqu’au 15, à Bruxelles.
Barthélémy Dias devient ainsi le premier Africain à diriger la plus grande association des gouvernements des grandes villes et métropoles du monde.
AUCHAN ENVOIE AU CHOMAGE
La filiale sénégalaise d’Auchan a commencé à mettre une partie de son personnel au chômage technique sans salaire après la fermeture de plusieurs magasins, attaqués lors des troubles qui ont secoué le pays début juin, a-t-on appris mercredi
La filiale sénégalaise d’Auchan a commencé à mettre une partie de son personnel au chômage technique sans salaire après la fermeture de plusieurs magasins, attaqués lors des troubles qui ont secoué le pays début juin, a-t-on appris mercredi auprès du groupe de distribution français. Auchan Sénégal a indiqué dans un communiqué daté de mardi que 300 de ses 2300 collaborateurs risquaient d’être mis au chômage technique en raison des dégâts subis par certains de ses magasins et d’une «situation d’arrêt collectif et momentané de travail». Un porte-parole du groupe joint par téléphone mercredi a confirmé à l’AFP que la mesure avait commencé à s’appliquer. «Dans la mesure où on empêche les collaborateurs sénégalais de travailler en les privant de leur outil de travail, on n’a pas d’autre choix que de les mettre au chômage technique», a-t-il déclaré.
Le Sénégal a connu entre le 1er et le 3 juin ses pires troubles depuis des années à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Cette condamnation le rend en l’état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024. «Sept magasins ont été attaqués et pillés, laissant les équipes desdits magasins sans lieu ni outil de travail», rapporte Auchan Sénégal dans son communiqué. Il y rappelle que 19 magasins avaient été saccagés et pillés en mars 2021, lors d’un précédent épisode de troubles déjà déclenchés par la situation d’Ousmane Sonko.
La mesure reste en vigueur «jusqu’à nouvel ordre»
Contrairement à 2021, le groupe ne sera pas en mesure de continuer à verser leur salaire aux employés mis au chômage technique, a dit le porte-parole. La mesure reste en vigueur «jusqu’à nouvel ordre», dit Auchan Sénégal. La filiale souligne son rôle économique local, revendiquant d’employer 2300 collaborateurs sénégalais, de faire travailler 600 fournisseurs et plus d’un millier de prestataires sénégalais, et d’avoir versé 23 milliards de francs CFA (35 millions d’euros) d’impôts, droits et taxes à l’Etat sénégalais en 2022. Les heurts de début juin ont causé au moins 16 morts selon les autorités sénégalaises, 23 selon l’ONG Amnesty International et 26 selon l’opposition. Auchan Sénégal présente «ses vives et sincères condoléances» et dit espérer que les évènements «trouveront au plus vite une résolution définitive». De nombreux locaux sous enseigne française (Auchan, Total, Eiffage…) ont servi d’exutoires à la colère exprimée en 2021 et 2023.
MACKY ANNONCE A KIEV ETEN RUSSIE
Le président de la République, Macky Sall est attendu à Kiev (Ukraine) et à Saint-Pétersbourg (Russie) avec cinq autres de ses homologues africains. Le Président Sall a quitté Dakar ce jeudi et va faire une escale en Pologne.
Le président de la République, Macky Sall est attendu à Kiev (Ukraine) et à Saint-Pétersbourg (Russie) avec cinq autres de ses homologues africains. Le Président Sall a quitté Dakar ce jeudi et va faire une escale en Pologne.
Ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une mission de médiation visant à mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine, renseigne la Présidence sénégalaise. Les chefs d’Etat de l’Ouganda, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, du Congo-Brazzaville et de la Zambie sont également attendus.
PAR Chérif Diop
ET SI ON LEVAIT LE POUCE ?
Nous croyons manipuler nos téléphones alors que c’est eux qui nous manipulent. Cet envahissement numérique détricote les fondements des sociétés et des traditions
Disons-le d’emblée, vouloir réguler ou contrôler la résonance des réseaux sociaux, c’est vouloir arrêter la mer avec ses bras ou vider l’océan avec une petite cuillère. C’est un projet aussi saugrenu que ridicule. Toutefois, l’inaction face à ce tsunami digital, cette déferlante de haine et d’Infox, c’est manquer à un devoir régalien. Durant l’acmé des récentes manifestations radicales, l'État du Sénégal a pris la décision lapidaire de couper l’accès aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Whatsapp, Tik Tok, Youtube, etc). Une mesure inédite prise pour des raisons de sécurité, selon les autorités sénégalaises.
Cinq jours durant, la majeure partie des sénégalais n’ont pas eu accès à ces réseaux même si certains ont contourné la restriction avec les VPN. A travers cette mesure, le gouvernement sénégalais a voulu tuer dans l’œuf la capacité de nuisance incommensurable des réseaux en de pareilles circonstances. L’état du Sénégal est allé plus loin en coupant la connexion 4G avant de la rétablir. Les cris d’orfraies sous le prisme économique n’ont pas manqué. Ces décisions ont semble-t-il permis d’apaiser la situation. Cependant, elles ont sidéré une partie de l’opinion. Certains y ont vu un énième acte contre la liberté d’expression au Sénégal voire un geste antidémocratique.
La décision était-elle opportune ? Tout porte à le croire. Est-ce qu’elle était nécessaire ? Tout porte à le croire également devant l’enjeu de la préservation de la stabilité de notre pays. Cette stabilité que toute l’Afrique nous envie, chaque sénégalais a le devoir et l’obligation de participer à sa consolidation car elle vaut tous les sacrifices. Je dis bien tous les sacrifices. Aujourd’hui, les plus grands oracles de l’innovation le confessent. Internet est l’une des rares créations de l’homme qu’il ne comprend pas tout à fait. C’est la plus grande expérience d’anarchie de l’histoire. A la fois source de bienfaits considérables et de maux potentiellement terrifiants, dont nous commençons à peine à mesurer les effets.
Dans ce charivari digital que nous vivons, l'État ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque Sénégalais, mais il est du devoir des gouvernants de protéger les citoyens du danger d’où qu’il vienne : terre, air, mer, sous mer et aujourd’hui numérique. Cependant, force est de reconnaître que ces décisions ne peuvent pas être répétées à chaque début de manifestation. C’est la raison pour laquelle, nous devons poser le débat, engager la réflexion sur l’usage de l’internet, des réseaux sociaux en particulier. Se faisant, l’objectif est de susciter le débat public sur l’intoxication numérique sans jugement moral ni parti pris politique, mais en se posant modestement des questions qui s’imposent à mon humble avis : Comment cette frénésie digitale a-t-elle révolutionné nos existences ? Sommes-nous vraiment accros au numérique ? Quels sont les dangers de l’addiction digitale ? Quelles angoisses enfouies en nous viennent révéler l’hyper connexion ? Comment ne pas devenir esclave de ces pratiques plus ou moins addictives ? Quel est l’impact réel des réseaux sociaux sur la société ? C’est toutes ces problématiques qui nous intéressent ici.
Détricotage du tissu social, menace sur le vivre-ensemble
Le génie de ces sociétés réside dans l’art de nous accoutumer voire de rendre indispensable ce dont nous n’avons pas besoin. De mon point de vue, les réseaux sociaux incitent fortement au fast-thinking, le prêt à penser et à publier tout aussi néfaste à la prise de décision que le fast-food l’est pour la santé. À n’en point douter, Facebook, Twitter, Tik Tok et tutti quanti sont des canaux de relais révolutionnaires.
Dans le même temps, les réseaux sociaux disloquent les sociétés, déstabilisent les institutions, désacralisent les lieux de cultes, leurrent les jeunes. De surcroît, les réseaux sont également un redoutable tue-l’amour. Les réseaux ont la magie de nous enfermer dans un monde irréel. Le réseau social n'a pas d’émotion, ça n’a que des émoticônes. Par définition, un icône est un signe qui ressemble à ce qu’il définit, un signe qui est dans un rapport de ressemblance avec la réalité. Les émoticônes chercheraient donc à ressembler ou à suppléer les émotions. Sauf qu’un icône n’est pas une personne, un émoticône ne pourra donc jamais remplacer un individu, l’émotion est produite par l’homme et non pas par la machine. Ce qui est de l’humain restera de l’humain, ce qui est de la machine restera de la machine.
La viralité n’est pas la vérité
Au Sénégal, environ 4 millions de personnes sont connectés sur les réseaux sociaux. Un chiffre très important qui fait que la tendance est de croire que les mirages vus sur internet priment sur le réel. Le piège c’est de croire sans sourciller tout ce qui se dit sur les réseaux du fait de l’accessibilité trompeuse. En réalité, la désinformation ne fait qu'exploiter des préjugés.
Facebook et Twitter sont devenus des tours de contrôle de l’information ou tout le monde peut affirmer tout et n’importe quoi sans aucune preuve. Dans le réseau de Mark Zuckerberg les suppositions sont devenues des évidences.
Les réseaux sociaux ne concurrencent plus les médias traditionnels après les avoir décrédibilisés, ils les ringardises. Des informations totalement erronées sont acceptées sans ciller parce qu’elles confirment une opinion qu’on a déjà. En 2017, une équipe de chercheurs affiliée à l’American press institute a découvert dans une étude que sur les réseaux, l’identité de la personne qui partage un contenu et la nature du lien qui nous relie à elle importe plus que la fiabilité de sa source.
A partir de ce moment, chaque publication ou chaque live de n’importe qui peut être défini comme une source d’information. Devons-nous rester inerte devant l’abrutissement général sur Tik Tok ? Comment lutter contre le narcissisme ambiant sur Snapchat et ses filtres déroutants ?
Il est curieux de savoir que certains concepteurs et développeurs de ces réseaux sociaux les ont restreints à leurs propres enfants. En 2017, un ancien cadre de Facebook a tenu cette déclaration déconcertante : « je me sens tellement coupable d’avoir contribué au développement d’un outil qui déchire le tissu social ».
Chamath Palihapitiya n’est personne d’autre que l’ancien vice-président chargé de la croissance des audiences de Facebook devenu Meta. Son job était de faire en sorte qu’il y ait toujours plus d’inscrits sur la plateforme. Dans son mea-culpa, il annoncé avoir interdit à ses enfants de toucher à « cette merde » selon ses mots en nommant Facebook. Les aveux de cet homme que Facebook a rendu riche ont poussé la société de Mark Zuckerberg à se fendre d’un communiqué. L’entreprise américaine explique que « Quand Chamath était chez Facebook, nous avions pour objectif de bâtir de nouvelles expériences social media et de faire grandir Facebook à travers le monde. Facebook était alors une entreprise très différente, et en grandissant, nous avons réalisé à quel point nos responsabilités avaient grandi également. Nous avons beaucoup travaillé et étudié avec des experts et des universitaires pour comprendre les effets de notre service sur le bien-être, et nous nous en servons pour agir sur le développement de notre produit »
Il se trouve que les propos de Mr Palihapitiya font échos à ceux d’un autre cadre et pas des moindres de Facebook, Sean Parker ancien président de l’entreprise.
D’après ce magnat des nouvelles technologies au début des années 2000 que Facebook a rendu riche lui aussi ,« Facebook est créé pour profiter de la vulnérabilité de l’homme ».
Ces références sur Meta sont symptomatiques de la capacité de nuisance des réseaux « sociaux ». Globalement ces sociétés adoptent la même stratégie d’accaparement de l’indépendance intellectuelle pour des raisons mercantiles.
Le groupe Meta est pionnier dans ce domaine, mais la démarche est la même chez les autres. Capter l’attention et vous garder le plus longtemps possible. Tout est fait pour que vous ayez une petite dose de dopamine appelée l’hormone du bonheur. Cette molécule du plaisir qui nous procure un sentiment de satisfaction en récompense à certaines actions. Cette substance qui facilite la prise de décision est à la base des addictions, les plus grands spécialistes l’ont reconnu. Les réseaux sociaux fonctionnent sur la sécrétion de dopamine à chaque like ou commentaire. Un mécanisme qui détruit dans le long terme le fonctionnement de la société.
Aujourd’hui, aller sur un réseau social n’est plus intentionnel mais instinctif. Nous scrollons sans objectif précis, sans savoir ce que nous recherchons. Comme un besoin de satisfaire une curiosité innommable, imaginaire.
Dualité entre l’intention et l’instinctif
Censés nous ouvrir les yeux sur le monde, les réseaux sociaux nous enferment dans une bulle de filtre. Ils nous mettent des œillères, plus rien ne compte à part ce que nous observons constamment. Ne rien faire, c’est accepter de vivre dans un monde ou disparaît tout humanisme. Nos choix ne sont plus guidés par l’esprit mais par les algorithmes. D’acteurs de nos vies, nous devenons spectateurs, d’indépendants, nous devenons des dépendants intellectuels. Jadis libres de nos choix, nous plongeons dans un suivisme digital.
Sans le savoir nous sommes programmés au rythme de nos « j’aime et partage ». À force de visionner, d’aimer et de partager un sujet, l’algorithme nous en propose davantage. Cette dangereuse ritournelle nous enferme dans un univers construit à partir de nos préférences affichées. Une règle dite règle d’inférence se construit à partir de ce qui est observé de nos penchants. Une opération insidieuse de déduction qui ne reflète nullement la réalité sur nos réelles orientations. Car, Liker ou partager ne veut pas dire adhérer, on peut partager par répugnance ou par solidarité comme on peut liker par dégoût. L’objectif de ce processus est de profiler les êtres humains. Malheureusement, tous les géants du net procèdent de la même façon. En fonction de nos choix, ils créent des profils de base de données à la merci du marketing digital.
La question est de savoir, comment faisait-on avant ? Étions nous tous des ignorants avant l’avènement du tout numérique? Étions nous malheureux avant la création de Facebook en 2004 (seulement) ?. Les plus grands érudits de l’humanité ont vécu sans les réseaux sociaux. Idem que les meilleurs innovateurs de notre époque, à l’image du regretté fondateur de la marque Apple. Steve Jobs n’utilisait pas les réseaux sociaux. En plus d’être des freins à la créativité, les médias sociaux sont des usines de fabrication de malheur. Leur coté intrusif détruit l’inviolabilité du privé, le téléphone portable nous accompagne partout au quotidien. Les données renseignent que le taux de pénétration du mobile est estimé à 119,2%. Des chiffres qui ne cessent de croître. Quel que soit le lieu ou le moment, il est de plus en plus difficile de résister au son d'une notification. Et c’est à partir de ce moment, que les réseaux sociaux nous privent de notre indépendance intellectuelle. Nous perdons un temps fou sur nos téléphones sans se rendre compte de la charge mentale que l’on s’inflige.
Nous croyons manipuler nos téléphones alors que c’est eux qui nous manipulent.
Cet envahissement numérique détricote les fondements des sociétés et des traditions. Il n’y a plus de frontière entre la vie publique et la vie privée. Les chroniques de l’indécence sont légion sur la toile. La vulgarité, le « matuvisme » , le mensonge et la délation sont érigés en mode. Cette supercherie généralisée envoie de mauvais signaux à la jeune génération. À ce propos, il est intéressant d’observer que beaucoup d'individus célèbres via le canal des réseaux sociaux se sont vite retrouvés dans les abîmes du néant. Les exemples sont légions mais le cas Samba Ka mérite que l’on s’y attarde. Ce jeune berger issu du nord-ouest est le parfait exemple. Surnommé le Tik Tokeur aux 20 vidéos par jour, Samba Ka a attiré l’attention des internautes avec ses vidéos « hilarantes » au point d’être invité à Dakar. Il fut l’attraction une semaine durant, tristement exposé partout, d’une façon indécente, en public comme en privé. Tout le Sénégal ou presque s’est fendu la poire avec ses vidéos jusqu’à la lassitude. Et puis, plus rien. Malheureusement, sa dernière apparition dans le débat public était moins drôle hélas car n’ayant pas bien vécu ce retour à l’anonymat. Était-il préparé à cette subite exposition?
Tout le monde n’est pas à l’aise avec la célébrité et tout le monde n’est pas destiné à être sous le feu des projecteurs. Le regretté Thione Seck a chanté « Siw Dou Diami Borom ».
Si la télé rend fou, les réseaux sociaux écervèlent. La recherche du buzz permanent pousse le bouchon jusqu’à la désacralisation des lieux de cultes. Comble de l’absurdité, souvenez-vous de cette scène surréaliste à la capitale du mouridisme. Une comédienne a improvisé un snap sur le toit de la mosquée. Une vidéo enregistrée du haut du minaret de la mosquée de Touba. Elle se confond en excuse devant le tollé général, mais le mal est fait. Cette désacralisation du culte parasite les cérémonies religieuses du fait de l’empressement qu’ont les pèlerins à s’afficher sur les réseaux sociaux.
Honnêtement, il est difficile aujourd’hui au Sénégal de différencier cérémonie cultuelle et cérémonie culturelle.
À l’heure ou le succès se mesure à ce qui se cumule en ligne, lever le pouce c’est ralentir le rythme effréné de connexion à internet et sur les réseaux sociaux en particulier pour se reconnecter sur soi-même et sur ses proches.
par Djibril Sambou
LETTRE OUVERTE À L’INTERNATIONALE LIBÉRALE
Quel intérêt avez-vous à esquiver la dictature sanguinaire du régime? Ce n’est parce que M. Ousmane Sonko ne se réclame pas du libéralisme que les libéraux ne doivent pas le défendre
Vous avez publié le 4 juin 2023, une déclaration sur les troubles politiques au Sénégal. Dans celle-ci, vous avez, notamment, regretté la violence et les pillages. Vous avez aussi présenté vos condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées, souhaité un rétablissement pour les blessés, avant d’implorer toutes les parties concernées d'exprimer leurs opinions de manière pacifique et non violente. Même si je suis en phase avec ce que vous avez déclaré, il n’en demeure pas moins que votre déclaration est révoltante pour le libéral indépendant que je suis. Elle peut se comprendre venant d’un pays qui gère ses intérêts, mais pas de l’Internationale libérale. Étonnement, vous n’avez pas fermement condamné les violations répétées des principes qui régissent l’État de droit ainsi que les tueries, par armes à feu, perpétrées par la police, la gendarmerie et la milice armée du président du Sénégal. Quel intérêt avez-vous à esquiver la dictature sanguinaire du régime?
Chers membres du bureau, vous n’êtes pas sans savoir que depuis son accession au pouvoir, le président Sall, un des patrons de l’Internationale libérale, n’a cessé de violer, impunément, les fondamentaux même du libéralisme, en bafouant l’État de droit. En effet, aussi surprenant que cela puisse être, dès 2012, il avait publiquement déclaré sa volonté de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Dès ce moment, l’Internationale libérale se devait de le recadrer, mais elle a laissé faire sans réagir. Cette complicité tacite a encouragé le président Sall dans la voie effrénée de la dictature.
Les prémices de son autoritarisme ont débuté, d’abord, par la modification du Code électoral de son pays pour permettre l’exclusion des opposants condamnés par la justice, même pour une peine en cas de diffamation, avec sursis, d’une durée supérieure à 3 mois. En effet, les articles 29 et 30 dudit Code sont devenus le socle sur lequel le président Sall s’est appuyé pour intenter des procès aux opposants les mieux placés pour le battre. À l’aide d’une justice à lui soumise, il les fait condamner à une peine d’inéligibilité qui les exclue de facto du jeu électoral. C’est le cas de Karim Wade, fils de l’ancien président libéral Abdoulaye Wade et de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar. Fait inédit, au Sénégal, un opposant peut perdre ses droits civiques, sans une décision express d’un juge. Depuis mars 2021, le président Sall a dans sa ligne de mire, M. Ousmane Sonko, son principal opposant. Mais la tentative d’exclusion de ce dernier du jeu électoral s’est révélée une tâche ardue, avec une vaillante résistance de la jeunesse sénégalaise, plus que jamais décidé à protéger l’homme politique le plus populaire de l’histoire politique du Sénégal. C’est cette tentative de liquidation qui continue d’occasionner des morts, des blessés, des emprisonnements ciblés et le déni de justice dont le président Sall est le principal responsable.
Ensuite, il a instauré un système de parrainage de candidats aux élections qui lui permet de sélectionner ceux qui doivent compétir aux élections. Du fait de cette sélection absurde, le Sénégal est, à ce jour, le seul pays au monde ou aucun candidat de l’opposition n’est sûr de participer à l’élection présidentielle. Il a enfin instauré une impunité totale pour les membres de sa famille, ses partisans et ses courtisans. Ceux-ci peuvent violer la loi à leur guise, sans être inquiétés par la justice. Dès lors, la justice sénégalaise ne s’intéresse qu’aux opposants, aux journalistes sérieux et aux médias indépendants. Il n’est pas donc étonnant que le népotisme, la corruption et le détournement des deniers publics aient atteint des niveaux jamais égalés au Sénégal.
Pour boucler le tout, il a étouffé la liberté d’expression et bafoué l’État de droit, notamment en :
brimant les médias indépendants ou proches de l’opposition politique, particulièrement le groupe Walfadjri dont le signal d’émission a été coupé à plusieurs reprises (ce groupe de presse subit actuellement une répression financière qui menace sa survie);
restreignant la liberté de presse et d’opinions en mettant dans l’insécurité ou en emprisonnant les journalistes et les chroniqueurs indépendants ou proches de l’opposition (c’est le cas de Pape Alé Niang, Pape Ndiaye, Serigne Saliou Gueye, Thioro Mandela, Cheikh Bara Ndiaye et j’en passe);
emprisonnant des membres de la société civile ( l’un d’eux M. Dame Mbodj a échappé à une tentative d’assassinat lorsque 7 coups de feu ont été tirés sur sa voiture alors qu’il venait d’émettre son opinion sur une télévision réputée proche du régime);
interdisant illégalement l’accès de l’opposition politique aux médias d’État;
faisant du droit de manifester une exception, au lieu d’un droit tel qu’inscrit dans la Constitution par l’ancien Président Abdoulaye Wade (Libéral);
utilisant une justice aux ordres pour éliminer la liste des candidats nationaux de l’opposition politique aux dernières élections législatives, empêchant ainsi M. Ousmane Sonko, chef de l’opposition, de se faire élire au Parlement, sans doute pour lui ôter de l’immunité parlementaire et faciliter son arrestation éventuelle;
restreignant les réseaux sociaux et même coupant Internet, comme ce fut le cas lors des récents évènements.
Qui plus est, la police, la gendarmerie et des hommes en civil (milice armée du parti au pouvoir) torturent et tuent des manifestants avec impunité. Les réseaux sociaux regorgent d’images de la milice armée du régime, circulant à bord de véhicules 4X4 sans plaque d’immatriculation ou opérant à côté de la police et de la gendarmerie, tirant à balles réelles sur les manifestants ou les torturant. Plusieurs vidéos montrent la police et la gendarmerie tirant à bout portant sur les manifestants, en violation flagrante des normes sur le maintien de l’ordre public. D’autres vidéos montrent la police, la gendarmerie et la milice armée de l’Alliance pour la République du président Sall pourchassant les manifestants et tirant à balle réelle sur des maisons privées.
À plusieurs reprises au cours des manifestations de mars 2021 et de juin 2023, la milice armée du régime, armés de fusils d’assaut a été filmée pourchassant les manifestants et, dans plusieurs cas, leur tirer dessus. Dans certaines de ces vidéos, des agents de police et/ou de gendarmerie étaient présents à leurs côtés, mais ne sont jamais intervenus pour mettre fin à la violence; la milice du président Sall est venue leur donner un renfort dans le maintien de l’ordre public en violations de tous les principes qui régissent une république. En outre, jamais la justice sénégalaise n’a ouvert une enquête sur le massacre et les tortures de manifestants par la police, la gendarmerie et la milice armée, composée de nervis du pouvoir.
Par ailleurs, la Section Sénégal d’Amnistie Internationale a, à maintes reprises, dénoncé les dérives autoritaires du pouvoir en place à Dakar. Dans le même ordre d’idées, le département d’État des États-Unis dans son rapport 2022, avait fait un diagnostic sans complaisance de la situation des droits humains au Sénégal. Le rapport a noté que : «Parmi les problèmes importants en matière de droits de l’homme, on peut citer des rapports crédibles faisant état d’assassinats illégaux ou arbitraires ; torture ou peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés par le gouvernement ou en son nom ; conditions de détention difficiles et dangereuses pour la vie ; arrestations ou détentions arbitraires ; prisonniers ou détenus politiques ; problèmes graves liés à l’indépendance du pouvoir judiciaire ; corruption grave au sein du gouvernement...». Ces actes inhumaines et dégradantes sont à la fois condamnables, intolérables et inexcusables, surtout dans un pays jadis considéré comme le berceau du libéralisme en Afrique et une vitrine de la démocratie. En outre, la 20e édition du Classement mondial de la liberté de presse établie par Reporters sans frontières classe le Sénégal au73ème rang sur un total de 180 pays, soit un recul de 24 points par rapport à 2021. Dès lors, se pose la question de savoir comment un président se réclamant du libéralisme peut gouverner aux antipodes des valeurs libérales. Il faut savoir que M. Sall est entré en politique comme membre d’un parti communiste avant de rejoindre le Parti Démocratique Sénégalais. C’est donc tout naturellement qu’il est revenu à ses convictions communistes comme en atteste son proche entourage, majoritairement composé de socialistes et de communistes de tous bords. Ce n’est pas donc étonnant qu’il dirige le Sénégal avec des pratiques staliniennes aux antipodes des valeurs libérales dont nous nous réclamons.
Chers membres du bureau, je vous rappelle que la cause de toutes les violences politiques au Sénégal sont dues à deux principales raisons :
La détermination du président Sall, de son gouvernement et de la justice à éliminer M. Sonko de la course aux élections présidentielles du 25 février 2024, et ce en trois étapes : a) le rendre inéligible, b) le mettre en prison pour éviter qu’il ne batte campagne pour un autre candidat, et c) dissoudre son parti, dénommé Pastef.
La volonté affichée, mais non déclarée à ce jour, du président Sall de briguer une troisième candidature, en violation non seulement de la constitution qui stipule en son article 27 que « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs », mais aussi de ses déclarations publiques.
Pour se défendre sa dictature, le régime a recours à des mensonges d’État enrobés en éléments de langage distillés par des journalistes et chroniqueurs alliés. Mais la presse internationale a commencé à s’en démarquer. En guise d’illustration, la télévision française, France 24, a récemment démenti, démonstration vidéo à l’appui, le ministre de l’Intérieur et la police qui avaient affirmé que les éléments de la milice armée du régime étaient des forces occultes (Enquête sur les « nervis du pouvoir » - Vidéo Dailymotion).
Un autre élément de langage pour justifier la dictature est que le discours politique a changé depuis l’arrivée de Sonko sur la scène politique. C’est ainsi qu’être membre ou proche du chef de l’opposition est devenue un crime de lèse-majesté. Des hommes d’affaires qui lui sont proches sont soit en prison ou ont vu leur business détruit par la police ou gendarmerie, et ce, sans aucune décision de justice. L’appel à la résistance de M. Sonko, un droit reconnu par la Constitution, a été faussement interprété comme un appel à insurrection. Un délit que la justice aux ordres pourrait utiliser pour dissoudre Pastef. Telle la radio Mille Collines du Rwanda, une miséreuse page Facebook dénommée « Anita Diop » viole impunément la vie privée et publie des listes de personnes que la police s’empresse d’arrêter et que les juges placent systématiquement sous mandat de dépôt.
Chers membres du bureau, il est donc étonnant et absurde que l’Internationale libérale ait accepté à son sein des dictateurs sanguinaires, de la trempe du président Sall. Ce dernier est devenu une honte pour le monde libéral. C’est peut-être pour cette raison qu’il n’a pas été invité, comme d’habitude, au récent sommet du G7. Sa présence, aux côtés des membres de ce forum de démocrates et de libéraux, aurait été très gênante.
Même si un calme précaire règne actuellement, des images montrent que les Sénégalais continuent de manifester à l’étranger, notamment aux États-Unis, au Canada, en Suisse, en Italie, en France et en Angleterre pour dire non à l’instrumentalisation de la justice pour éliminer M. Sonko et à la dictature sanguinaire du faux libéral M. Macky Sall. En écrivant cette lettre, je suis conscient que je cours le risque, une fois au Sénégal, d’être arrêté, torturé ou tué pour avoir émis une opinion à lui défavorable au pouvoir. Les prisons du pays sont actuellement remplies de gens dont le seul tort était d’émettre leurs opinions sur les réseaux sociaux ou d’être un partisan du parti Pastef d’Ousmane Sonko. La situation du pays peut se dégrader à tout moment. Il suffit 1) que le pouvoir envoie M. Sonko en prison, 2) que le Conseil Constitutionnel invalide sa candidature ou 3) que le président Sall annonce sa candidature, pour que les manifestations violentes et le massacre reprennent.
Chers membres du bureau, l’Internationale libérale doit sauvegarder sa réputation en continuant de rester le forum avant-gardiste pour le respect scrupuleux de la démocratie et des droits humains. Les dictateurs, fussent-ils des chefs d’États, n’ont pas et ne doivent pas avoir de place dans cet excellent forum. La dictature du président du Sénégal a atteint un point tel que sa mise en accusation devant la Cour pénale international est en cours de constitution par des avocats. Le président Sall risque donc d’être le premier patron de l’International libérale à être accusé de crimes contre l’humanité. Advenant le cas, ce serait une honte pour tous les libéraux du monde et une décrédibilisation certaine de l’International libérale. De même, continuer d’accepter un dictateur sanguinaire comme un patron de l’Internationale libéral est un déshonneur pour notre philosophie politique; c’est même une honte. Les auteurs de la Magna Carta, ceux du Manifeste d’Oxford de 1947 et ses successeurs sont certainement en train de se remuer dans leur tombe. J’ose espérer que l’International libérale sera aux côtés du peuple sénégalais, meurtri et opprimé, pour dénoncer vigoureusement la dictature affichée du président Macky Sall et son régime de terreur. J’attends du Bureau de l’International libérale qu’il envoie une délégation au président Sall pour le ramener à la raison et lui demander, entre autres:
la levée du blocus, sans décision administrative ou de justice, du domicile et du quartier de l’opposant principal Ousmane Sonko;
la fin des arrestations massives à la suite des manifestations et à libérer les membres de la société civile et de l’opposition arbitrairement arrêtés;
la libération des journalistes indépendants et de tous les prisonniers politiques;
le renoncement à sa volonté de déposer une troisième candidature que lui interdit la Constitution;
l’organisation d’élections inclusives, y compris M. Ousmane Sonko;
la cessation de toutes les violations des droits de l’homme au Sénégal;
une enquête rapide, approfondie, impartiale, efficace et transparente sur tous les cas de violations des droits humains commises par les forces de l’ordre et des milices armées, y compris les meurtres et les blessures de manifestants; et
de se conformer au Manifeste de l’internationale libérale.
À défaut, le Bureau pourrait gentiment lui rappeler les fondamentaux du libéralisme et suspendre ou exclure son parti de l’International libérale. Ce n’est parce que M. Ousmane Sonko ne se réclame pas du libéralisme que les libéraux ne doivent pas le défendre. En s’abstenant de le défendre, nous aurions trahi notre philosophie politique. J’ose espérer que ce ne sera pas le cas.
Veuillez agréer, Mesdames, messieurs, l’expression de mes sentiments fraternels et libéraux.
Djibril Sambou est ancien vice-président de la Fédération internationale des jeunesses libérales (IFLRY 1995-1999)