Permettez-moi, au seuil de mon propos, de m’incliner devant la mémoire de toutes les personnes, manifestants, hommes de main et membres des FDS, qui sont décédées à l’occasion des troubles de la semaine dernière. Je m’indigne aussi devant les nombreux saccages et destructions de biens qui ont causé des pertes incommensurables. J’espère que les responsables et les commanditaires des actes de vandalisme, ceux qui ont recruté et armé les nervis assassins, seront, un jour, traduits devant la justice terrestre. Au ciel, ils ont été déjà jugés !
Venons-en maintenant à l’objet de mon propos.
Depuis que Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr ont exercé leur droit inaliénable de citoyen en donnant leur avis sur ce qui se passe au Sénégal, une horde de thuriféraires de Macky Sall, aveuglée par les privilèges, s’est donnée pour mission de répliquer par un propos amphigourique et des arguments trop peu impersonnels pour être objectifs. Leurs attaques adpersonam visent tout simplement à déplacer le débat sur les personnes qui portent un discours différent parce qu’ils sont allergiques à la contradiction. Ces répondeurs automatiques dénient à ces dignes fils du pays le droit de donner leur avis sur les dérives de nos dirigeants politiques actuels. Ne pouvant se reposer sur aucun argument objectif et factuel, ils débitent des inepties et des arguties sous la forme d’un discours calomnieux qui se caractérise par un déni maladif de la réalité totalitaire que Macky Sall est en train d’installer au Sénégal. Oubliant que « chaque parole a une conséquence, chaque silence aussi. », ces censeurs d’un autre genre entendent décrédibiliser l’œuvre de ces grandes figures de la pensée africaine.
Je leur pose les questions suivantes :
En quoi ces trois écrivains n’ont-ils pas le droit de donner leur avis ?
Pourquoi ne doivent-ils pas prendre parti ?
Je suis certain que ces gens-là n’auraient pas eu le même discours si le texte de nos écrivains allait dans le sens de leur désir. En refusant de taire cette vérité qui dérange, Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr n’ont fait que remplir leur mission d’alerte. En cela ils sont conscients d’une chose : l’écrivain est non seulement engagé, mais il est embarqué dans la même galère que ses concitoyens.
L’histoire a toujours condamné les intellectuels et écrivains qui, sclérosés par les privilégies ou la peur, ont oublié leur devoir envers le peuple qui les a enfantés. Quelle image auraient donné à la postérité Paul Eluard et Robert Desnos s’ils s’étaient limités à dresser la liste des différentes responsabilités dans l’éclatement de la deuxième Guerre Mondiale ? Même les élèves de première savent que Mongo Béti ne pouvait que dénoncer les dérives du système colonial devant l’iniquité qu’il constitue. Si Le Discourssur le colonialisme de Césaire est devenu un texte emblématique de la pensée décoloniale, c’est parce qu’il a fait un diagnostic sans complaisance de cette machine destructrice qu’a été la colonisation européenne en Afrique et dans les Antilles.
Ignorant tout cela, les contempteurs de nos trois écrivains n’hésitent pas à ressortir, avec une malhonnêteté intellectuelle sans pareille, l’histoire du prix du roman gay décerné à De purs hommes de Mbougar, en omettant de dire que l’auteur avait refusé ce prix et s’était prononcé contre le fait qu’il soit décerné à un livre publié depuis 5 ans. On peut ne pas être d’accord avec l’approche de ce jeune auteur par rapport à l’homosexualité, mais on doit toujours partir du factuel sans volonté de masquer la vérité. Le président que ces détracteurs alimentaires pensent servir en l’attaquant ne l’avait-il pas élevé, en même temps que Felwine Sarr, au rang de Chevalier de l’ordre national du Lion ? Pourquoi les actions pour lesquelles ils avaient reçu la reconnaissance de la nation par la voix du chef de l’État sont subitement devenues de piètre qualité ?
Un de ces ignares éreinteurs qualifie Duke University d’université de seconde zone dans le seul but de rabaisser Felwine Sarr. Il suffit d’un petit tour sur internet pour voir que cet établissement, l’un des plus prestigieux aux Etats-Unis, se positionne généralement entre la 20ème et la 25ème place dans les classements mondiaux les plus crédibles. Cette université, qui n’est pas appelée par hasard « la Harvard du Sud », est la, 4ème institution universitaire des États-Unis d’Amérique. Dénigrer cette université par le mensonge uniquement pour enlever à un fils du Sénégal le mérite qu’il a eu d’y être admis relève de la méchanceté gratuite et d’une mauvaise foi manifeste.
Les auteurs de ces torchons qui servent de réponses font également des raccourcis assez simplistes pour présenter Boubacar Boris Diop comme un hypocrite qui soutiendrait un régime dictatorial tout en parlant de dérive autoritaire dans son propre pays. Ils oublient que le Rwanda vit une réalité totalement différente de la situation au Sénégal. Ce pays frère ayant vécu la pire tragédie de l’humanité avec le génocide perpétré contre sa population tutsi, la prudence et l’urgence du moment sont à la stabilisation et à la pacification, piliers sans lesquels tout processus de démocratisation et de développement ne pourra prospérer. Comparaison n’est pas raison, les collines vertes du Rwanda sont encore tellement rouges du sang du million de personnes assassinées ! Si le président du Rwanda a sorti son pays de l’abîme, Macky Sall y précipite le sien.
Ainsi, il y a problème quand on fait table rase de tout le travail de mémoire que Boubacar Boris Diop fait au Rwanda et partout dans le monde pour avertir sur les dangers d’une politique ethniciste et d’un régime basé sur des compromissions avec l’ancien colonisateur. Il est l’un des rares écrivains à tirer sur la sonnette d’alarme depuis plus de 20 ans pour dire qu’aucun pays, même le nôtre, ne doit dormir sur ses lauriers en pensant qu’il ne pourrait jamais sombrer dans la même folie que le Rwanda en 1994. Ce qui s’est passé dans les rues jadis paisibles de Dakar semble lui avoir donné raison.
Chers donneurs de leçon, vous avez le droit de donner votre opinion, mais répondez aux gens en apportant des éléments objectifs. Vous devez, chers microcéphales, dire à votre chef que les Sénégalais qui, comme moi, sont nés dans un pays de démocratie n’accepteront pas qu’on les terrorise et qu’on les empêche de donner leur opinion. Ceux qui, comme Boris, Felwine et Mbougar, moi-même et tant d’autres, ne sont d’aucun parti politique, ne se tairont pas parce qu’on ne veut pas entendre leur vérité.
Serigne Seye est enseignant-chercheur (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Chercheur associé du CNRS et de l’ENS de Paris (ITEM).
TRUMP SUR LA BRAISE
L'analyste politique René Lake évoque sur VOA, le cas de l'ancien président américain inculpé pour avoir emporté chez lui des documents classés top secret
L'analyste politique René Lake évoque sur VOA, le cas de l'ancien président américain inculpé pour avoir emporté chez lui des documents classés top secret. L'invité de l'émission Le Monde Aujourd'hui parle des conséquences à la fois juridiques et politiques de cette affaire à quelques mois de la présidentielle de 2024.
LE DEMARRAGE DU DIALOGUE POLITIQUE ET L’INTERDICTION DES RASSEMBLEMENTS AU MENU POINT DE L’ACTUALITE DE L’APS CE SAMEDI
Les livraison du week-end du 10 et 11 juin s'intéressent au démarrage effectif du dialogue national et à l’interdiction jusqu’au 16 juin de toutes manifestations à Dakar.
Dakar, 10 juin (APS) – La situation politique du pays continue de préoccuper les journaux qui s’intéressent principalement dans leur livraison du week-end au démarrage effectif du dialogue national et à l’interdiction jusqu’au 16 juin de toutes manifestations à Dakar.
Les discussions autour des termes de référence du dialogue politique boycotté par une partie de la classe politique ont été officiellement entamées vendredi à Dakar à la salle de conférence de la Direction générale des élections, en présence de représentants de l’opposition, de la société et de la mouvance présidentielle.
Parmi les points devant faire l’objet de discussions dans ces pourparlers, figurent la réforme du parrainage aux élections nationales, les candidatures à l’élection présidentielle, le cumul de la fonction de chef de l’Etat avec celle de chef de parti, la rationalisation des partis politiques et leur financement, etc
Vox Populi dénombre 16 points qui feront l’objet de pourparlers dans le cadre de la commission politique du dialogue national. Le journal cite entre autres ‘’le 3e mandat, les candidatures (à l’élection présidentielle), la réforme du Code électoral, le parrainage’’.
Sud Quotidien évoque de son côté ‘’les défis qui plombent les travaux de la commission politique’’.
‘’Au centre de toutes les attentions au regard de sa lourde mission consistant à proposer des pistes de solutions à la crise politique actuelle, la commission politique devra surmonter plusieurs défis liés au temps relativement court, au boycott de plusieurs partis membres de la plateforme F24 et de la coalition Yewwi Akan wi, mais aussi au choix des membres de son comité d’experts indépendants’’, analyse la publication.
La mesure préfectorale interdisant les manifestations politique dans le département de Dakar pour la période du 9 au 16 juin est également commentée par les quotidiens à l’image du Soleil qui parle de ‘’Marches et manifestations interdites’’.
‘’Le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, a rejeté toutes les demandes de manifestations reçues dans le département pour la période allant du 9 au 16 juin 2023’’, rapporte le journal.
Il signale que l’autorité préfectorale a justifié cette mesure par le souci de préserver l’ordre public et la paix sociale.
La publication rappelle plusieurs déclarations de manifestations avaient été déposées sur la table du préfet, citant entre autres les déclarations du mouvement Y’en a marre, du groupe Walfadjri, de la structure dénommée FRAPP, de la plateforme F24 et du mouvement And Defar Sunu Reew Falaat Macky Sall.
S’intéressant à ce sujet et à d’autres liés au contexte politique, Le Quotidien entrevoit une ‘’décrispation’’, en signalant que la plateforme F24 opposée à une éventuelle candidature de Macky Sall à la prochaine présidentielle, s’est pliée à la décision du préfet.
‘’Le F24, qui avait voulu piétiner l’interdiction de rassemblement de l’autorité, est revenu à de meilleurs sentiments en suspendant son rassemblement. Par la même occasion, Dakar va renouer avec le calme’’, souligne le journal du groupe Avenir communication.
MOHAMADOU NDOYE, DIT «NDOYE DOUTS» RAPPELE A DIEU
Le monde de la culture en deuil. L'artiste plasticien, Mohamadou Ndoye, dit "Ndoye Douts " né le 1er mai 1973 à Sangalkam est mort avant-hier, mercredi 7 juin 2023, à l'hôpital " Dalal Jam" de Guédiawaye
Le monde de la culture en deuil. L'artiste plasticien, Mohamadou Ndoye, dit "Ndoye Douts " né le 1er mai 1973 à Sangalkam est mort avant-hier, mercredi 7 juin 2023, à l'hôpital " Dalal Jam" de Guédiawaye. Il venait juste de boucler ses 50 ans. Un demi-siècle de vie que l'on pressentait pourtant pleine de promesses. Sauf que la faucheuse s'est invitée dans la brutalité dont elle a le secret, pour en briser l'élan. Douts faisait partie de la 3e génération de l'Ecole de Dakar.
Son travail était centré sur l'univers chaotique de la ville. Plusieurs toiles de Mouhamadou Ndoye portent des noms de quartiers de Dakar : Plateau, Djily Mbaye, Mermoz, Yoff, Diamalaye, Fann, Thiaroye, Ngor, etc. Il y décrit son univers. La Médina était une de ses sources d'inspiration. En clin d'œil à ce quartier plein de vie et d'ingéniosité, il avait imprimé sur ses tableaux sa densité, sa turbulence, son énergie. Le chaos de Dakar était là, bien visible à travers ses bâtiments et ses cars rapides qui flottaient dans la ville.
Son ancien directeur de mémoire, Viye Diba, reconnaissait en ce " maître de la couleur", le chef de file de la " nouvelle génération ". A ses 40 ans, il lui disait à l'occasion de sa fête d'anniversaire, qu'il fallait confirmer d'ici ses 50 ans, avant que les pesanteurs de la société sénégalaise ne s'invitent à lui. Ce qui ne semblait pas lui faire peur, car « Ndoye Douts » était un exemple d'artiste au service de sa communauté. Il n'oubliait pas de lui rendre hommage. Il s'était investi dans la construction d'un lycée et d'une résidence hôtelière dans son village de Diender. « Ndoye Douts » avait acquis une renommée internationale. Il y a à peine deux mois, il revenait du Japon, où ses œuvres sont exposées en ce moment. A sa fille. A ses parents. A la communauté artistique. Le groupe Sud communication présente ses condoléances. Paix à son âme. Qu'il repose en paix.
« LE RESULTAT QU'ON VA OBTENIR DE CE DIALOGUE DEPENDRA DU FORMAT, DU MODE DE DECISION ET DU SYSTEME D’ARBITRAGE»
Djibril Gningue, directeur de la pacte et membre du Gradec, se prononce sur le
«Il faut différencier deux niveaux de dialogue. Il y a d'abord le dialogue direct auquel a appelé la plateforme que nous avons mise en place. Autrement dit, un dialogue direct entre les principaux protagonistes de la crise politique actuelle, je veux dire entre le Président de la République, Macky Sall et le président du parti Pastef, Ousmane Sonko. Nous pensons que la tension actuelle, la montée des périls, se joue entre les deux. Donc, leur dialogue sera complémentaire du dialogue politique. S’ils arrivent à se rencontrer, à discuter et à s’entendre sur le contenu du dialogue politique, ils vont faciliter pour beaucoup le reste des choses. Si donc on veut sortir de cette situation, on ne peut pas faire l’économie d’un dialogue direct entre le président de la République et Ousmane Sonko. Maintenant pour ce qui est du dialogue politique lui-même que le professeur va diriger, il faut distinguer deux approches. Il y a une approche que je dirais minimaliste qui vise à consolider, à améliorer l'état des choses. Et, il y a un dialogue qualitatif qui permet de sortir de la situation actuelle de façon définitive. Nous sommes pour ce dialogue qualitatif qui exige une adéquation entre le format, le mode de décision et le système d'arbitrage d’une part et d'autre part le déroulement du dialogue lui-même.
Le résultat qu'on va obtenir de ce dialogue dépendra de trois choses à savoir : du format, c’est-à-dire des pouvoirs dont celui où ceux qui vont diriger ce dialogue seront dotés.
Deuxièmement, le mode de décision, je rappelle que le mode de décision du dernier dialogue politique était basé sur un consensus large, quasiment paritaire. Autrement dit, pour qu’un point soit adopté, il faut l’accord de toutes les 3 composantes : majorité, opposition et les non-alignés mais aussi la société civile. Cela n’a pas félicité les choses puisque c'est extrêmement difficile de parvenir à des résultats avec un tel mode de décision. Or, le dialogue politique tel qu'il s'est déroulé la dernière fois, qui a duré 2 ans, c'était à peu près ça. C'est ce qui fait que sur les 3 points essentiels qu'il fallait discuter, seul un point a été abordé et même pas entièrement. Autrement dit, le dialogue politique devait aborder « le processus électoral », ensuite, « démocratie, liberté et droits humains » et enfin, « les réformes institutionnelles ». Mais, le dialogue politique ne s'est penché durant les 2 ans que sur le premier point, c'est à dire le processus électoral, revisiter tous les accords qu'il y a eu sur ce point et les désaccords.
Troisièmement, enfin, il y a le système d'arbitrage. Car l’actuel système d'arbitrage en vigueur fait que quand il y a des divergences sur un point donné, c’est le président de la République qui est le chef de l'exécutif, mais aussi chef de parti qui est appelé à faire l'arbitrage. Et ça, ce n’est pas la meilleure approche à notre avis. La preuve, lors du dernier dialogue politique, la Commission cellulaire a sollicité officiellement de façon solennelle, par lettre, son arbitrage sur 5 points qui n’avaient pas fait l’objet de consensus mais jusqu’à l’heure où je vous parle, il n'a jamais répondu à cette lettre. Pis encore, en 2018, lorsqu'il a été sollicité pour faire un arbitrage sur les propositions de 4 voire 5 départements de l'extérieur à l'étranger retenus dans le cadre de la commission, il est allé à 8 départements. Ceci pour dire que ce mode d’arbitrage n'a aucune objectivité. Mais ce serait différent si la Commission cellulaire ou le comité d'experts indépendants qui dirige le dialogue est doté de pouvoir de médiation, de supervision et d'un pouvoir d'arbitrage. Ce serait tout à fait différent. Et cela serait de nature à donner la confiance à l'ensemble des composantes de la classe politique. Et un tel dialogue pourrait réunir l'essentiel de la politique parce que les gens vont dire Tiens, on peut arriver à des résultats ».
« NOS ATTENTES PAR RAPPORT AU PROCESSUS ELECTORAL ET AUX DROITS HUMAINS, DEMOCRATIE ET LIBERTES »
Nos attentes par rapport au processus électoral sont entre autres, l’organisation d’une présidentielle apaisée inclusive, démocratique et transparente, la réforme qualitative du système de parrainage, le renforcement de la place de la justice dans le processus électoral, la mise en application des recommandations issues des audits du fichier et du processus électoral et la réforme en profondeur ou l’abrogation des articles L.29 et L.30 du Code électoral. Nous souhaitons également la règlementation définitive de l’organisation et du fonctionnement du fichier électoral par un décret présidentiel, l’adoption du bulletin unique, le contrôle et le plafonnement des dépenses de campagne et l’organisation par le CNRA de débats programmatiques entre les candidats au premier et au deuxième tour.
Concernant le point relatif aux droits humains, démocratie et libertés, nos attentes sont entre autres : le respect et la consolidation de l’Etat de droit, une justice indépendante plus équitable et respectueuse des droits humains et la protection des libertés démocratiques, les réformes institutionnelles de la gouvernance politique, la révision de toutes les dispositions liberticides et anti démocratiques. Au plan des réformes institutionnelles et des organes de gestion du processus électoral, nos attentes sont entre autres : le financement public des partis politiques, l’évaluation du fonctionnement de la CENA et sa réorganisation, la révision de la loi 81-17 du 6 mai 1981 régissant les partis politiques, la rationalisation du système partisan et la rationalisation du calendrier républicain. A ces attentes, il faut également ajouter l’autonomie et les pouvoirs des organismes de contrôle et de vérification, la réforme du Conseil constitutionnel, la mise en place d’une loi sur la transparence et le conflit d’intérêt ».
CES DÉFIS QUI RISQUENT DE PLOMBER LA COMMISSION POLITIQUE DU DIALOGUE NATIONAL
La commission politique devra surmonter plusieurs défis liés au temps relativement court, au boycott de plusieurs partis membres du F24 et de Yewwi Askan wi mais aussi au choix des membres de son comité d’experts indépendants
Les huit commissions du dialogue national ont procédé hier, vendredi 9 juin, au lancement officiel des travaux marquant le début de leurs activités. Au centre de toutes les attentions au regard de sa lourde mission consistant à proposer des pistes de solutions à la crise politique actuelle, la commission politique devra surmonter plusieurs défis liés au temps relativement court, au boycott de plusieurs partis membres de la plateforme F24 et de la coalition Yewwi Askan wi mais aussi au choix des membres de son comité d’experts indépendants.
Le compte à rebours du dialogue national a été lancé hier, vendredi 9 juin, avec le démarrage officiel des travaux de toutes les commissions. La commission politique qui centralise toutes les attentions n’a pas été en reste. Convoqués à la Direction générale des Élections, les représentants des différentes entités politiques ont pu assister à cette première journée consacrée au partage des documents compilant les propositions des termes de référence, déposées par chaque entité. Après cette rencontre, tous les acteurs se sont donné rendez-vous lundi 12 juin prochain pour le début des discussions qui devraient être précédés par l’amendement du document de compilation des propositions de termes de référence distribués hier, vendredi.
Toutefois, il faut signaler que plusieurs défis attendent cette commission politique qui n’a que deux semaines de travaux pour livrer des propositions fortes tendant à faire renaitre le consensus autour des règles du processus électoral que le régime en place a enterrées avec ses nombreuses modifications tendancieuses du Code électoral consensuel de 1991. Le premier défi, au-delà du boycott de ses travaux décidés par la majorité des partis de l’opposition regroupés au sein de la coalition Yewwi Askan wi qui incarne aujourd’hui la principale force de l’opposition (en termes de poids électoral), est sans doute celui de la mise en place du comité d'experts indépendants qui sera chargé de conduire ces travaux.
En effet, le professeur Babacar Kanté pressenti pour diriger cette commission politique est présentement hors du territoire. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle la rencontre de lancement d’hier a été présidée par Tanor Thiendella Sidy Fall, Directeur général des Élections.
Outre cette absence du professeur Kanté qui avait pris les choses en main après le rappel à Dieu de l’ancien ministre de l’Intérieur, le doyen Mazid Ndiaye et le Pr Aliou Sall qui faisaient également partie de cette équipe choc de feu le général Mamadou Niang sont indisponibles. Le premier nommé est actuellement alité (puisse Dieu lui redonner la santé) et le second qui était également juge au niveau de la Cour de justice de la Cedeao est actuellement en mission aux Nations unies.
Toujours sur cette liste des défis qui attendent cette commission politique, il y a également ces différents points déjà abordés lors des précédentes concertations mais bloqués par le refus de la majorité en place. Il s’agit entre autres de la question du parrainage, du financement des partis politique, de la nomination d’une personnalité neutre à la tête du ministère des élections, du bulletin unique, de la suppression de la notion de candidat électeur que le régime en place a fait insérer dans le Code électoral et qui est à l’origine de l’invalidation des candidatures de Karim Wade, Khalifa Ababacar Sall en 2019 pour ne citer que ceux-là
AISSATA TALL SALL ANNONCE LA REPRISE DES ACTIVITES DANS LES CONSULATS DU SÉNÉGAL À L'ÉTRANGER
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur annonce la réouverture des consulats sénégalais fermés depuis les manifestations de début juin. La reprise des activités est effective à compter depuis hier, vendredi 9 juin 2023
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur annonce la réouverture des consulats sénégalais fermés depuis les manifestations de début juin. La reprise des activités est effective à compter depuis hier, vendredi 9 juin 2023.
Dans un communiqué "Le ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l'Extérieur annonce la reprise des activités de nos consulats pour compter du vendredi 9 juin 2023." Toutefois, "cette reprise se fera en tenant compte de l'état de dégradation du matériel et des locaux pour ce qui concerne les consulats ayant subi des actes de vandalisme", précise le document du ministre Aissata Tall Sall.
Par ailleurs, indique-t-on "Le ministre invite nos compatriotes de l'étranger à contribuer à la sauvegarde de nos structures et à la préservation de l'intégrité physique des membres du personnel qui sont au service de la communauté."
Pour mémoire, suite à la série d'agressions dont les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal à l'étranger, notamment à Paris, Bordeaux, Milan et New York ont fait l'objet, à la suite de la condamnation de Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, le ministère des Affaires étrangères avait pris une mesure conservatoire de fermeture de ces structures jusqu'à nouvel ordre.
«L’ATTEINTE DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE EST L’UNE DES MISSIONS DE L’OMVS», SELON LE HAUT-COMMISSAIRE
Plusieurs sociétés, entreprises et organisations paysannes qui s’activent dans le secteur agricole prennent part à la deuxième édition de la Foire Internationale Agricole du Nord (FIAN).
La deuxième édition de la Foire Internationale Agricole du Nord (FIAN) a officiellement démarré hier, vendredi 9 juin, au niveau du Barrage de Diama, site ayant abrité la première édition. C’est à l’initiative de l’Agence Sahel Découvertes, que dirige le promoteur touristique privé Jean Jacques Bancal, en partenariat avec l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), la Société de Gestion et d’Exploitation du Barrage de Diama (SOGED) et la commune de Diama
Plusieurs sociétés, entreprises et organisations paysannes qui s’activent dans le secteur agricole prennent part à la deuxième édition de la Foire Internationale Agricole du Nord (FIAN). La FIAN qui a officiellement démarré hier, vendredi 9 juin, au niveau du Barrage de Diama, va durer trois jours, à travers des expositions de stands. Lors de sa visite à cette Foire, au terme de la cérémonie d’ouverture officielle, le Haut-Commissaire de l’OMVS, Mohammed Ould Abdel Vetah, a tenu à rappeler que l’une des missions de cette Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), c’est de contribuer à l’atteinte des objectifs de la souveraineté alimentaire dans les quatre pays membres de ladite Organisation de bassin sous régionale. L’ancien ministre de la Mauritanie et informaticien de formation y a rendu un hommage mérité à Jean Jacques Bancal, initiateur de cette Foire Internationale Agricole du Nord (FIAN), qui en est à sa deuxième édition.
«Cette Foire de l’Agriculture permet à l’OMVS d’offrir à ses pays membres une opportunité pour valoriser le potentiel hydro-agricole du Bassin du Fleuve Sénégal. Il s’agit surtout, d’une démarche novatrice qui va, non seulement, contribuer au développement socio-économique de ce secteur prometteur, mais également de permettre aux différents acteurs du secteur agricole à savoir les sociétés agricoles, les producteurs locaux, les agro-industriels, les vendeurs de matériels agricoles et autres acteurs d’exposer et d’échanger pendant trois jours sur des problématiques diverses liées à la disponibilité de la ressource en eau du Fleuve Sénégal, en vue d’assurer la souveraineté alimentaire de nos Etats», a-t-il fait savoir. C’est ainsi qu’il a rappelé les deux projets conçus par l’Organisation (OMVS) notamment le Projet de Gestion Intégrée des Ressources en Eau et de Développement des usagers multiples du Bassin du Fleuve Sénégal- (PGIRE) et le Projet d’Appui au Développement des Filières Semencières dans le Bassin du Fleuve Sénégal (PAFISEM). Il s’y ajoute aussi le Projet de Navigabilité du Fleuve Sénégal qui est confié à la SOGENAV.
Pour leur part, les membres de l’Union des producteurs de Boundoum, dans le Diama, ont saisi l’occasion pour demander la réhabilitation du Casier de 3340 ha, condition sine qua non pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en riz. Le Directeur Général de l’Office des Lacs et Cours d’Eaux (OLAC), Alioune Badara Diop a, quant à lui, présidé un panel axé sur le thème de la «Sécurisation des eaux du Lac de Guiers : Bilan et Perspectives». D’autres panels sont également au menu de ces trois jours de Foire Internationale Agricole du Nord.