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19 juin 2025
LE CUDIS DEMANDE LA LEVÉE DU BLOCUS AUTOUR D’OUSMANE SONKO
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal a exprimé hier son inquiétude face à la montée de la tension politique actuelle dans le pays. Il demande à tous les acteurs de poursuivre les efforts de décrispation amorcée et l’apaisement du climat politique
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) a exprimé hier son inquiétude face à la montée de la tension politique actuelle dans le pays. Ayant multiplié dernièrement les rencontres avec les religieux, il demande à « tous les acteurs de poursuivre les efforts dans le sens de la décrispation amorcée et l’apaisement du climat politique ».
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) s’indigne des dernières manifestations meurtrières. Il regrette « l’ampleur » et la « gravité » des violences qui, malheureusement, ont fait plus d’une quinzaine de morts, « majoritairement des jeunes à la fleur de l’âge qui représentaient l’espoir de leur famille ». Dans son communiqué, le Cudis se réjouit, tout de même, de « l’accalmie » observée ces derniers jours et recommande à « tous les acteurs de poursuivre les efforts dans le sens de la décrispation amorcée et l’apaisement du climat politique ».
Engagé à poursuivre son objectif de « sauvegarder par tous les moyens la paix et l’exceptionnalité du vivre-ensemble », Dr Cheikh Guèye et Cie soulignent avoir « multiplié ces dernières semaines les rencontres et discussions avec nos vénérables khalifes généraux et les acteurs politiques de tous bords ».
Le Cudis invite, par conséquent, le gouvernement à « lever le blocus autour du domicile de l’opposant Ousmane Sonko », mais également à « entreprendre toutes actions allant dans le sens de favoriser des discussions sincères, inclusives et constructives ». Des actions qui, selon les membres de cette organisation, « contribueront sans nul doute à faciliter les démarches entreprises pour renouer les fils du dialogue entre tous les acteurs, sous la houlette des chefs religieux et de toutes les bonnes volontés impliquées dans la médiation ».
Le Cudis présente ses condoléances à toutes les familles éplorées ainsi qu’à toute la nation qui perd « des symboles de ses forces vives à qui elle devait pourtant protection et accomplissement ». Le cadre souhaite également « aux blessés une rémission totale et aux impactés psychologiques, sociaux, économiques et politiques une grande capacité de résilience ».
Par ASSANE GUEYE
RETOUR AU MOYEN-ÂGE
Avec les violences de haute intensité de ce début de mois, le pays a chuté dans la bestialité jusqu’à ressembler à cet animal muni d’un corps de sanglier sur une tête de porc. La situation est en effet méphistophélique.
« Honteux de ce qu’il voit la journée, le soleil se couche en rougissant ». On a beaucoup rabâché ce proverbe venu d’Arménie. Il est lumineux et sombre en même temps. C’est pour son côté obscur d’ailleurs qu’on le convoque. Le dicton sied comme un gant à ce Sénégal déchiré et méconnaissable qui s’automutile. Avec les violences de haute intensité de ce début de mois, le pays a chuté dans la bestialité jusqu’à ressembler à cet animal muni d’un corps de sanglier sur une tête de porc. La situation est en effet méphistophélique. Ce qui arrive ne tombe pourtant pas du ciel. Tout s’explique. On croit en comprendre les racines profondes. Le climat d’anarchie dans lequel on nage mène directement dans les eaux troubles, dégradantes et nauséabondes de la déshumanisation.
Le Président Senghor a pu dire autrefois que la haine n’était pas conforme au génie sénégalais. Sa perspicacité n’était pas contestée. Mais sur ce point précis, il l’a été moins du seul fait que la pureté n’existe chez aucun peuple. Il est vrai qu’on a été un îlot de raffinement, d’élégance racée et d’urbanité exquise. C’est aujourd’hui un vieux passé et un ancien monde qui ne reviendront pas. On est en pleine relégation en division inférieure sur fond d’image écornée et de standing dévasté. Le Sénégal est la risée d’un monde en rupture d’équilibre. La remarque du Général de Gaulle remplie de causticité n’en était pas moins une prémonition de la débandade générale qui allait subvenir. « Vous les Sénégalais, disait-il, vous êtes incommodes ». Apostrophe blessante dont le but n’était pas de blesser. Avoir pleine conscience de ses rides et défauts permet de s’améliorer et d’être la meilleure version de soi-même.
L’ignominie et la pyromanie
Il y a bel et bien du démon et de la bassesse vulgaire qu’il faut exorciser. Les catastrophes globales ont engendré des catastrophes individuelles et vice-versa. Il s’avère que dans nos murs, une grave crise d’autorité s’est propagée dans villes et bourgades. L’ignominie et la pyromanie ont également élu domicile. De science certaine, on sait que là où ce triumvirat démoniaque passe, plus aucune herbe ne pousse. Bonjour tristesse. On est allés beaucoup trop loin jusqu’à faire trembler la bonne terre du Sénégal. Le sol ne fait plus que se dérober sous nos pieds. Les oracles ont vu venir l’orage sur le miracle sénégalais. Il s’abîme au travers des cortèges malodorants et autres personnages tragiques constitués de politiciens sans envergure ni entregent. Il n’y a jamais eu de messie et il n’y en aura pas. Le cas échéant, ils n’accomplissent aucun miracle. Ce qui arrive, c’est qu’on prend des vessies pour des lanternes.
« Là où l’on brûle des livres, on finit par brûler des hommes »
L’université de Dakar va dégringoler encore plus dans les classements. On savait que son univers est un trop-plein assez glauque. Des étudiants, des vrais, y étudient sérieusement. Des mercenaires et des bandes de voyous éméchés y font aussi leur propre loi. Ils ont fini par cramer le bijou de famille. Le temple du savoir mêlé d’ignorance est désormais sans mémoire. L’un des pires autodafés que le Sénégal a connus vient de s’y produire. Quand les émeutes littéraires et la passion des idées ne sont plus les facteurs d’émulation et que le bon goût est altéré, c’est ce qui arrive fatalement. La destruction des trésors et données universitaires est un crime contre l’humanité. Un poète allemand de Düsseldorf a été fort lucide en soulignant que « là où l’on brûle des livres, on finit par brûler des hommes ».
Homme, rien d’humain ne m’est étranger. L’inversion des priorités a fait des dégâts irréparables. Les ponts et viaducs plantés ici ou là sont invisibilisés. C’est le bout du tunnel que la jeunesse veut voir. Les coupes d’Afrique gagnées sur les terrains de football procurent une fierté évanescente mais ne se mangent pas. Elles finissent dans les décors des salons. Tout dialogue doit donc privilégier la jeunesse avant la gérontocratie.
Plus globalement, le pays est appelé à faire son introspection sur un noble divan. Quand on a épuisé ses deux mandats, il faut opérer un repli de sagesse. Lorsque l’on a fait le choix de l’opposition républicaine, il faut porter en bandoulière la belle formule de Ibrahima Seydou Ndao, premier maire de Kaolack après indépendance opposé à l’époque à Valdiodio Ndiaye. « Il ne répugne d’accéder au pouvoir en me servant d’un escalier de cadavres et tremper ma plume dans un encrier de sang humain pour signer ma victoire ». C’est beau, c’est fort et grand. Grandeur hier. Décadence aujourd’hui. Le soleil couchant et safran finit chaque jour son odyssée choqué et meurtri de la laideur qu’il observe.
ABDOUL MBAYE PRÔNE LE RETOUR AUX SEMENCES CERTIFIÉES
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, actuel Président de l’Alliance pour la citoyenneté et du travail (ACT) prône un retour aux semences certifiées pour assurer une agriculture performante dans le secteur arachidier.
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, actuel Président de l’Alliance pour la citoyenneté et du travail (ACT) prône un retour aux semences certifiées pour assurer une agriculture performante dans le secteur arachidier. L’ancien Premier ministre, également Président de l’ACT, est l’invité du Groupe E-media dans son rendez-vous du vendredi dédié aux candidats déclarés à l’élection présidentielle de février 2024.
Selon M. Mbaye, l’intermédiation et la pléthore d’activistes ruinent les chances de réussite des campagnes agricoles malgré les milliards injectés. Hier, le Gouvernement du Sénégal annonçait la mise à disposition de 100 milliards de francs CFA destinés à soutenir le monde rural. Sans douter de la portée des mesures d’accompagnement, Abdoul Mbaye estime plus utile de savoir la destination finale des sommes allouées au secteur agricole. « Le Sénégal est très peu regardant sur ces aspects, se contentant le plus souvent des effets d’annonces », a-t-il affirmé en réponse à une question relative au démarrage de la campagne, édition 2023.
Toutefois, il a regretté le recul des semences certifiées et les faibles quantités disponibles alors qu’il fut un temps où le Sénégal était envié en Afrique pour les résultats de la recherche centrée sur le semences certifiées. Le retour à cette pratique conditionne, selon lui, le succès de l’agriculture sénégalaise plombées par les semences écrémées, sélectionnées avec son lot de gaspillage et détournements d’objectifs, de connivence avec certains opérateurs privés semenciers.
L'ÉTAT SUSPEND WALF POUR 30 JOURS
Le ministre de la Communication a notifié au groupe de presse la suspension de ses programmes du 1er juin 2023 au 1er juillet 2023 pour « diffusion en boucle des images de violences exposant des adolescents »
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et des Postes, Me Moussa Bocar Thiam, a notifié au groupe de presse Walfadjri la suspension de la diffusion de ses programmes pour trente (30) jours, durant la période allant du jeudi 1er juin 2023 à 15h 30 au samedi 1er juillet 2023 à 15h00. Ce, en application de l’article 94 de la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017.
Le ministre d’ajouter qu’en cas de récidive, après la reprise de la diffusion des programmes du groupe WALFADJRI, onformément à la réglementation, l’autorisation pourrait faire l’objet d’un retrait définitif.
Revenant sur les motivations de cette décision, l’autorité de rappeler le groupe en question « n’a cessé de diffuser en boucle des images de violences exposant des adolescents ».
Elle dit constater que ces images sont accompagnées de propos subversifs, haineux, dangereux incitant à la violence et portant manifestement atteinte à la sécurité de l’État, à l’intégrité territoriale, à la stabilité et à la paix sociale, en violation flagrante de toutes ses obligations, notamment celle de veiller à sauvegarder la paix, l’ordre public et les impératifs de la sécurité et de la défense nationales: ne pas diffuser de programmes faisant explicitement ou implicitement l’apologie de la violence; assurer la protection des enfants mineurs vis-à-vis des productions pouvant compromettre leur épanouissement moral et intellectuel ne pas inciter les enfants et les adolescents explicitement ou implicitement, à des comportements délictueux et nuisibles.
MACKY JOUE LA POLITIQUE DE LA TERRE BRÛLÉE
Pour René Lake, « comme il est impossible de truquer les élections, ils le font en amont. Pour Macky, la question essentielle est d’éliminer Sonko, car il est porteur d’un mouvement radical, notamment sur la servilité vis-à-vis de la France »
L'Humanité |
Benjamin König |
Publication 09/06/2023
Au moins quinze morts, des centaines de blessés, des militants torturés et incarcérés : le pays s’est embrasé après le verdict condamnant l’opposant Ousmane Sonko. Malgré un relatif retour au calme, le feu couve toujours. Et l’élection présidentielle se profile.
Un « climat de terreur », selon les mots du directeur d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama. Et la mécanique de cette violence ne semble pas devoir s’enrayer : « C’est parti pour durer, cela a commencé dès le verdict (le 1er juin – NDLR), on peut penser que cela va s’atténuer, mais les forces de police et de défense ne sont pas en mesure de contenir la colère. Tout le monde est furieux », décrit par téléphone l’écrivain et intellectuel Boubacar Diop.
Macky Sall, un président désormais honni par son peuple, qui ne tient plus que par la force
Furieux notamment contre Macky Sall, un président désormais honni par son peuple, qui ne tient plus que par la force, et laisse toujours planer le doute sur sa candidature à un troisième mandat au mépris de la Constitution et de sa parole. La campagne pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 – si elle a bien lieu – est d’ores et déjà celle de tous les dangers.
À l’heure à nous écrivons ces lignes, le bilan officiel est donc de 15 morts : 10 à Dakar et 5 à Ziguinchor, la capitale de la Casamance, dans le sud du pays, dont Ousmane Sonko est le maire. Des centaines de blessés, au point que les Sénégalais se sont rendus en masse dans les centres de transfusion sanguine pour donner leur sang.
Les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux sont impressionnantes : des foules immenses scandant des slogans de soutien à Ousmane Sonko, mais surtout hostiles à Macky Sall. Au téléphone, le journaliste et administrateur du site Seneplus, René Lake, évoque à propos de la condamnation du leader du Pastef un « élément déclencheur, mais dans un climat général délétère créé par la volonté prêtée à Macky Sall de se présenter pour un troisième mandat ».
Il ne fallait pas être grand clerc pour redouter cette montée des violences, due notamment, selon René Lake, à « l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ». Dans tout le pays, opposants politiques et journalistes sont jetés en prison, comme Aliou Sané, le coordonnateur du mouvement Y en a marre, qui s’était battu aux côtés de Macky Sall en 2012 contre une troisième candidature d’Abdoulaye Wade, et demande aujourd’hui « sa démission ».
Le gouvernement évoque des « forces occultes » et une prétendue « influence étrangère »
Une vidéo de Pape Abdoulaye Touré, militant du Pastef et porte-parole de la plateforme F24, qui regroupe partis d’opposition et société civile, le montre arrêté et torturé, le visage tuméfié : ces images ont choqué tout le pays.
Dans ce contexte de déchaînement de violences, Seydi Gassama et Amnesty Sénégal appellent « les autorités sénégalaises à diligenter des enquêtes crédibles et indépendantes sur les morts enregistrées dans le contexte des manifestations, à Dakar et à Ziguinchor », et à la libération des prisonniers politiques.
De son côté, le gouvernement reste droit dans ses bottes, et évoque par la voix du ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, des « forces occultes », une prétendue « influence étrangère » et « le pays qui est attaqué ». Il revendique plus de 500 arrestations.
Quant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, qui avait attaqué Ousmane Sonko pour diffamation, il évoque « des actes de vandalisme qui n’ont rien à voir avec des manifestations politiques », et même des « étrangers qui sont venus d’ailleurs déstabiliser notre pays ».
« Le principal acquis du Sénégal était la liberté d’expression, mais c’est en train d’être perdu »
Au téléphone, Boubacar Diop décrit un « Internet partiellement coupé, on ne peut recevoir que les messages par WhatsApp », mais aussi « l’armée qui patrouille sur les grandes artères et devant les bâtiments stratégiques ».
Pour l’écrivain, qui a vu de nombreux régimes se succéder, « le principal acquis du Sénégal était la liberté d’expression, mais c’est en train d’être perdu. Des journalistes, des militants sont en prison, et c’est nouveau ». Plus grave encore, il décrit dans la population « le sentiment que tout est fichu, que personne ne sait de quoi demain sera fait ».
Si la situation semble sur place plus calme, les inquiétudes demeurent à propos de la campagne électorale qui s’ouvre. Pour René Lake, « comme il est impossible de truquer les élections, ils le font en amont. Pour Macky Sall, la question essentielle est d’éliminer Ousmane Sonko, car il est porteur d’un mouvement radical, notamment sur la servilité vis-à-vis de la France et du système colonial ».
Sa condamnation pour « corruption de la jeunesse » indique un jugement prioritairement destiné à l’écarter de la course à la présidentielle, ce qui semble acté. Son ton virulent et son discours antisystème attrape-tout lui ont permis de devenir populaire, notamment dans la jeunesse. Et pour Boubacar Diop : « Sonko a cristallisé les mécontentements, d’autant plus facilement que l’affaire (du viol – NDLR) était montée de toutes pièces. Ce que les Sénégalais ne supportent pas, c’est qu’on porte du tort, qu’on s’attaque à l’honorabilité intime de l’individu : cela a créé de la compassion pour Ousmane Sonko. »
« On est déjà en train de sortir de l’État de droit »
Désormais, c’est l’attitude d’un Macky Sall plus fragilisé que jamais qui est scrutée, au Sénégal mais aussi à l’étranger. « S’il se représente, un basculement du pays à court ou moyen terme est possible », estime René Lake.
Mais, selon Boubacar Diop, « on est déjà en train de sortir de l’État de droit. Je suis très pessimiste, je me demande si les élections vont avoir lieu et je crains un scénario avec un état d’urgence et un scrutin repoussé. Je ne crois pas que Macky Sall osera se présenter, cela mettrait vraiment le pays à feu et à sang. Mais le pouvoir rend fou ».
Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, en appelle au président : « Vous n’avez pas le droit d’éliminer vos adversaires politiques. Ne bousillons pas ce pays. » Alors que de nombreuses voix s’élèvent, notamment chez les responsables religieux, pour mettre un terme aux violences, le Sénégal est sur une ligne de crête. Que fera Macky Sall, premier responsable de la situation, dans les prochaines semaines ?
MACRON INVITE MACKY À LA SORTIE
Selon Jeune Afrique, le 4 juin dernier, le président français a laissé entendre à son homologue sénégalais que la France pourrait l’appuyer s’il décidait de se tourner vers d’autres horizons à l’issue de son mandat actuel
Walf Quotidien |
Baba Mballo |
Publication 09/06/2023
C’est Macky Sall qui était sapeur pompier dans d’autres pays, il y a quelques mois, que Paris a voulu secourir au moment où la tension était à son comble la semaine dernière. Selon Jeune Afrique, le 4 juin dernier, le président français Emmanuel Macron a laissé entendre à son homologue Macky Sall que la France pourrait l’appuyer s’il décidait de se tourner vers d’autres horizons à l’issue de son mandat actuel. Une manière diplomatique, tranche le mensuel panafricain, d’encourager le chef de l’Etat sénégalais à ne pas briguer de troisième mandat en février 2024. «Il y a besoin de gens pour incarner la place grandissante de l’Afrique dans le monde, que ce soit au sein de l’Onu, du G20 ou encore pour porter la réforme de l’ordre financier international au-delà du sommet prévu en juin à Paris», précise la source française de JA. Qui ajoute que Macky Sall sait que le président Macron est disponible pour parler de ces horizons, s’il le souhaite.
Depuis plusieurs jours, les autorités françaises répètent en substance – via différents canaux – le même message : elles refusent d’interférer dans les affaires internes sénégalaises, tout en suivant la situation de près et en réaffirmant leur attachement aux valeurs ainsi qu’aux élections démocratiques. A Paris, il est aussi rappelé que le dialogue est ouvert avec tous les acteurs politiques sénégalais, Macky Sall et Ousmane Sonko en tête. «Chacun fait ses choix. Quel que soit celui de Macky Sall pour la prochaine présidentielle, nous ne voulons pas qu’il nous soit attribué. Nous ne voulons pas être tenus responsables de décisions qui ne sont pas les nôtres», confie une source diplomatique française haut placée.
LE F24 MAINTIENT SA MARCHE DU 10
La plateforme accuse le président Macky Sall d'être responsable des violences et de bloquer les manifestations pacifiques. Elle exige la libération des jeunes embastillés et la prise en charge médicale gratuite des nombreux blessés
La Plateforme des Forces vives de la Nation F24 a publié un communiqué de presse dans lequel elle a remercié une forte délégation du secteur privé qui a initié une médiation entre le président de la République et la Plateforme F24 dans le but d'apaiser la situation actuelle au Sénégal.
Le F24 dit avoir accepté de renoncer au lancement d'un dialogue prévu le 31 mai 2023. La plateforme affirme avoir été expulsé d'une propriété privée sans notification administrative. Le communiqué dénonce les actes de répression violente et les arrestations massives de manifestants pacifiques et exige la libération des jeunes embastillés et la prise en charge médicale gratuite des nombreux blessés.
Le F24 accuse le président Macky Sall d'être responsable des violences et de bloquer les manifestations pacifiques.
F24 appelle à une marche pacifique le 10 juin 2023 pour le triomphe de la vérité et de la paix.
LES ASSURANCES DE AÏSSATA TALL SALL AU CORPS DIPLOMATIQUE ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les livraisons de ce vendredi 9 juin évoquent les assurances d'Aïssata Tall Sall, la ministre des Affaires étrangères au corps diplomatique après les violentes manifestations qui ont secoué le Sénégal et l’interdiction de la manifestation du Mouvement F24
Dakar, 9 juin (APS) – Les assurances de Aïssata Tall Sall, la ministre des Affaires étrangères, au corps diplomatique, après les violentes manifestations qui ont secoué le Sénégal, l’interdiction de la manifestation du Mouvement des forces vives du Sénégal (F24), la préparation de la campagne agricole 2023-2024 sont, entre autres, les sujets traités par les quotidiens parvenus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Aïssata Tall Sall, à l’assaut du corps diplomatique’’, écrit Sud Quotidien, qui souligne qu’au lendemain des événements violents du 1er et du 2 juin, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a réuni les membres du corps diplomatique basés à Dakar.
”L’Etat livre sa part de vérité” des manifestations ‘’à la communauté internationale’’, explique L’As. ‘’Le gouvernement du Sénégal, à travers cette rencontre, a livré au corps diplomatique et aux organisations internationales sa part de vérité des événements douloureux consécutifs à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison’’, ajoute le journal, avec comme titre : ‘’Aissata Tall Sall rassure le corps diplomatique”.
”L’Etat rassure l’étranger”, titre le Soleil, annonçant que le gouvernement va publier un livret blanc sur les évènements où il va donner ”sa part de vérité des événements violents” vécus récemment.
‘’Le corps diplomatique préoccupé, Aïssata Tall Sall rassure’’, affiche à son tour Bës Bi. ‘’La ministre des Affaires étrangères a écouté, hier, le corps diplomatique, qui se dit préoccupé par +la sécurité et la stabilité du Sénégal+, après les violences du 1er au 3 juin derniers. Me Aïssata Tall Sall a tenu à rassurer que l’ordre a été rétabli. Elle a annoncé que le gouvernement a édité un livre sur les événements’’, rapporte le journal.
L’interdiction de la manifestation du F24 prévue ce vendredi occupe également une place de choix dans les quotidiens. ”Le préfet bloque l’opposition”, titre Sud Quotidien.
‘’Le préfet dit niet pour deux motifs’’, indique La Tribune, soulignant que l’autorité préfectorale invoque ‘’la déclaration tardive et non-le respect des délais’’. Des motifs qui, selon le journal, ont poussé le préfet de Dakar à interdire la manifestation du F24, opposé à une troisième candidature de Macky Sall.
Son rassemblement interdit, ‘’le F-24 prend acte et annule sa manifestation prévue vendredi mais donne rendez-vous aux Sénégalais à la marche pacifique de samedi”, selon Libération.
En donnant rendez-vous samedi aux Sénégalais sur la VDN (Voie de dégagement nord), malgré l’interdiction de ses manifestations de vendredi et de samedi ,‘’Le F-24 piétine l’arrêté du préfet’’, estime Le Quotidien.
C’est dans ce climat tendu que L’Observateur révèle que le chef de l’Etat, Macky Sall, a accordé une audience au patronat sénégalais.
‘’Sur les questions de la candidature en 2024, des manifestations de l’opposition, du dialogue national…, Macky Sall reste ferme sur ses positions. Hier encore, face au secteur privé national et au patronat, le Président Sall a été clair et intransigeant (…)’’, écrit L’Observateur.
”Macky sans concession’’, titre le journal, soulignant la détermination du chef de l’Etat à ”traquer les +casseurs+” et l’importance qu’il accorde à la tenue du dialogue national, ‘’seul cadre de discussion’’, selon lui.
D’autres quotidiens s’intéressent au financement de la campagne agricole 2023-2024.”Les banques vont débloquer 100 milliards de francs CFA’’, annonce Le Témoin. ”100 milliards pour la campagne agricole, les banques s’engagent à préfinancer”, selon L’As.
Par Ibou Dramé SYLLA
LE SENEGAL FACE AUX DERIVES : LA POSTURE DES INTELLECTUELS
Notre rapport aux drames est souvent vécu sous le mode du ‘’ça n’arrive qu’aux autres’’. Et le jour où le bourreau frappe à notre porte, on veut ameuter
« Un grand peuple est un peuple indocile, de même qu’une belle jeunesse est une jeunesse indocile », Djibril Samb, L’heur de philosopher la nuit et le jour, tome 5
L’indifférence est l’attitude qui renseigne au mieux le degré d’atteinte pathologique d’une société. Et notre pays semble être dans ce gouffre. Il y a quelque chose de désespérant au Sénégal. Nous vivons avec une tranquille conscience face aux désastres qui gagnent du terrain. Notre rapport aux drames est souvent vécu sous le mode du ‘’ça n’arrive qu’aux autres’’. Et le jour où le bourreau frappe à notre porte, on veut ameuter. Nous sommes tous engagés dans une époque qui s’offre sous le prisme d’un appel à la raison. Les événements qui se produisent quotidiennement interpellent la lucidité de la conscience. Celle-ci ne va se déployer sans une responsabilité assumée. L’homme est un sujet qui pour donner sens doit penser son monde et aussi penser son rapport avec celui-ci. Le projet fondamental c’est de ne pas abdiquer –ou pire constater la défaite de la pensée (Finkielkraut). Toute liberté est acquise dans la lutte. Un peuple qui génère un apprenti dictateur doit avoir le courage de faire son autocritique. La manipulation de la justice à des fins politiques est un réel danger pour la paix civile. La légalité n’est pas le dernier rempart des hommes. Il faut de la légitimité pour un espace pacifié.
La courageuse posture de l’intellectuel est un solide rempart face aux ennemis de la pensée libre. Quand la logique politique endigue le déploiement de la pensée critique d’un intellectuel devant porter un regard lucide et objectif sur les impensés de notre société et de la gouvernance actuelle, il y a de quoi avoir peur. La confiscation de l’ordre de la liberté est la forme la plus abjecte de la tyrannie. Un peuple privé de liberté est un peuple mutilé. Pour un peuple, renoncer à revendiquer sa liberté si essentielle à l’humaine condition est la pire des abdications. Le manque de liberté est une amputation psychologique qui ravale l’homme dans la sphère de l’animalité. Pire, le rebotise.
23 ans après la première alternance, le Sénégal patauge toujours
Vingt-trois ans après la première alternance politique réalisée par la force des urnes et la ferme sécurisation du vote, le Sénégal patauge toujours. Au rythme où vont les choses, le seuil du tolérable sera bientôt atteint. Et hop ! bonjour le désastre. Au Sénégal ; le mal est tellement profond qu’en parler relève, depuis quelques temps, de la rhétorique. La faillite d’une bonne partie de la classe politico-intellectuelle est un fait. Sur ce plan, le verdict de l’Histoire est sans appel. Œuvrer pour les causes justes donne accès à la grande porte de l’Histoire. Quelques voix -peu audibles- tentent de sauver notre pays du péril. La jeunesse patauge dans un ilot de désespoir. La faute à nous tous. Personne n’est dans l’innocence. Que l’on ait été aux affaires ou non, la responsabilité est engagée. C’est malsain de la part du Président de la République d’entretenir un funeste et stérile débat sur un probable 3ème mandat ou moment où le gros du peuple a soif et faim et que la jeunesse est désœuvrée. La quête de sens de cette dernière conduit plus vers un péril qu’un salut. Bien des fois, nous avons frôlé le pire dans ce pays à cause d’un jeu trop enfantin de la part d’une classe politique décadente. Le combat pour la sauvegarde de la paix civile est une œuvre qui engage tous les citoyens. Le malheur est de constater qu’il y a des pyromanes qui attisent le feu en soutenant la possibilité d’un troisième mandat pour un Président qui n’en a pas le droit.
Macky Sall est un farouche ennemi de la pensée libre. Il croit pouvoir avoir sous sa botte toutes ces intelligences qui peuplent ce beau pays. S’il ne passe pas par une sournoise corruption, il excelle dans l’intimidation. Seulement, les dignes et courageuses intelligences tiennent le gouvernail pour que le pays ne sombre point. Nous ne cessons de le rappeler : le Sénégal survivra à Macky Sall ! Il nous faut nous tenir éveillés « sous la lumière de l’exigence absolue » (Karl Jaspers). L’intellectuel qui n’a pas encore vendu son âme est appelé à toujours avoir une posture critique et courageuse face aux marchands de l’obscurantisme et de la bêtise. Halte à la peur ! Frédéric Worms note avec justesse : « Faire le tri entre les principes acceptables et ceux qui ne le sont pas, comprendre quel est le cadre qui permettra à la pluralité des positions de coexister, c’est une manière de sortir des luttes frontales ». Au rythme où vont les choses, le dégagisme populaire risque d’avoir raison de nos institutions, et partant de nos projets de société.
Les dictatures sont souvent enfantées par la démocratie
L’on oublie souvent qu’Adolf Hitler a été élu démocratiquement. Les dictatures sont souvent enfantées par la démocratie. Le pire est que c’est l’apprenti-dictateur qui cause plus de tort qu’un dictateur confirmé et qui s’assume. Nous osons espérer que Macky Sall œuvrera pour laisser ce pays dans la paix et la stabilité. La seule chose à attendre de lui raisonnablement c’est qu’il quitte le pouvoir en 2024 sans effusion de sang en organisant une élection libre et transparente à laquelle il n’a aucun droit de prendre part. Quand on devient Président d’une République, on doit des gratitudes à celle-ci. Et cela, jusqu’à la fin des temps
Il nous faut libérer ce pays du cynisme et de la fatalité. Tous les intellectuels de ce pays qui croient encore au règne de la Justice et de la Liberté doivent s’éveiller en ayant à l’esprit cette parole de Niemöller : « […] Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester ». C’est ainsi que commence la tyrannie. Le procès intenté à l’endroit de M. Ousmane Sonko relève plus d’une commande politique que du droit. La justice sénégalaise vient, par la sentence retenue contre lui, montrer que nous avons des raisons de désespérer de certains magistrats. Le jeudi 1er juin 2023 est tristement gravé dans les consciences pour avoir montré que la cynique et inique condamnation du philosophe athénien, Socrate, pourrait inspirer des hommes de droit plus de deux mille cinq cent ans après. Le silence des Justes est toujours une porte ouverte pour l’entrée de la sauvagerie dans la civilisation. Jeanne Hersch a plus que vu juste pour soutenir que « Le courage ne consiste pas à prédire une issue fatale, mais, avec le savoir et le non savoir qui est le nôtre, à faire tout ce qui est possible et à préserver l’espérance jusqu’au dernier souffle ». Une vie sans anicroche est un mirage. Pour exister, il faut faire face aux épreuves. L’homme n’a que deux attitudes face à la vie : la subir ou en être un acteur. Nous avons décidé de ne point être du côté de ceux qui se taisent face à l’amertume du peuple. C’est un privilège que de savoir qu’assumant son rôle, l’intellectuel se rend compte qu’il a un beau cadeau en portant ce fardeau. Dans Inquiétudes d’un biologiste, Jean Rostand a plus que raison de stipuler : « Aimer quelque chose plus que la vie, c’est faire que la vie soit plus que la vie ». L’intellectuel doit avoir constamment à l’esprit que la vie n’est belle que là où elle a sa part de grandeur.
Plus que les mots d’ordre des partis politiques ou les slogans des syndicats, les hommes sont fédérés, aujourd’hui, par la force des émotions. Des scènes que les médias classiques s’interdisent de relayer deviennent virales sur les réseaux sociaux. Et nous assistons à un ralliement effectif et affectif. Finalement, plus qu’à l’esprit c’est au cœur de l’humain que notre humanité se révèle. Si dansle champ politico-syndical nous assistions à l’endoctrinement, force est de reconnaitre qu’à l’ère des réseaux sociaux, nous sommes face à la montée des émotions collectives plus ou moins corruptrices des états d’âme. Dans ‘’La démocratie des lettrés’’, Aminata Diaw montre que la multiplication des lieux de discours dans l’espace public participe, de manière décisive, à la fragilisation de la pensée. Nous voyons parlà que notre philosophe est moins pessimiste qu’Alain Finkielkraut qui parle de la défaite de la pensée. En effet, fragiliser ce n’est pas consacrer la défaite. La phase de crise peut être bénéfique pour la prise de parole des hommes qui ont la charge de guider en disant la vérité. Rien que la vérité. Aujourd’hui, avec cette tribune intitulée ‘’Cette vérité que l’on ne saurait cacher’’, Felwine Sarr, Mouhamed Mbougar Sarr et Boubacar Boris Diop sauvent l’honneur comme en 2001 lorsque le philosophe Ousseynou Kane décidait d’alerter sur les dérives institutionnelles du Président Wade avec son texte : ‘ »La République couchée »
A vouloir déstabiliser la quiétude millénaire des principes qui font le fondement de la cité, l’homme, se croyant éliminer les contradictions internes de son être, ne devient, du coup, que son propre sacrifice en vue de rendre possible sa propre réconciliation avec lui-même. Sous ce rapport, un intellectuel qui trahit son authentique posture aide, du coup, les autres à saisir les désastreuses conséquences qui résultent du reniement de soi. Le monde dans lequel nous voulons vivre est à construire par les idées et les sentiments nobles. C’est dans son monde intérieur que l’homme doit chercher à édifier des valeurs et principes. Les caractères et les convictions suivent naturellement une telle édification pour mieux la consolider. Ainsi, repousser les frontières de l’obscurantisme revient à faire de l’homme un acteur du destin collectif de l’humanité. Le rapport à soi étant toujours médiatisé par autrui, il devient plus qu’urgent de toujours développer au sein de la communauté le sens de l’en-commun. Cette idée directrice est à même de fédérer les énergies positives devant œuvrer pour l’avènement d’un vivre ensemble épanoui. Frédéric Worms d’indiquer que « Pour bien gouverner, nous n’avons pas besoin d’une idée du bonheur, ni même du bien, mais, par contre, il nous faut une idée du droit et de la justice ». La question de la citoyenneté active qui doit être au cœur de l’action de l’intellectuel est une des préoccupations les plus urgentes de notre époque. Cela est arrimé à la notion de sujet humain comme porteur de sens. L’homme qui fait l’épreuve des choix et engagements opère un tri dans les possibles qui s’offrent à lui parfois même au risque de sa vie. Ainsi, pouvons-nous dire qu’un idéal peut être visé par l’humain et qui y consacre tout son être. En effet, dans un monde de brouillage des repères et d’une certaine perte de sens, il urge de produire des discours qui ré-enchantent.
Un intellectuel ne choisit pas son combat
Un intellectuel ne choisit pas son combat, tout au contraire, il est appelé par sa conscience qui refuse de vivre dans l’indifférence face à l’arbitraire. Et notre pays vit dans une injustice sociale. L’intellectuel doit être un homme intègre qui s’engage à porter un regard objectif sur les problèmes de sa société, et partant de la marche du monde. Il s’efforce à sortir des particularismes réducteurs pour penser en diagnostiquant les maux qui gangrènent la cité des hommes. L’intellectuel ne surfe pas sur l’actualité ; il saisit, pour le traduire, le message qui sourd dans le tumulte des événements qui enfantent souvent des tragédies. Le souci du bienêtre collectif est une œuvre immense à l’édification de laquelle seules les âmes nobles et fortes répondent présentes. Le monde du vouloir n’appartient pas au hasard encore moins aux caprices de l’histoire, il est le fruit d’un travail de l’esprit. Les artistes ne sont pas en reste. L’intellectuel et l’artiste sont des producteurs de sens pour éclairer la marche du peuple vers plus de liberté et de dignité. Ainsi, leurs postures courageuses et pleinement assumées de part et d’autre ne peuvent qu’être contestataires. De là, nous pensons que le bonheur s’y greffe harmonieusement. Le philosophe Djibril Samb ne peut qu’acquiescer face à cette analyse : l’indocilité est un rempart contre la servitude, le reniement et la soumission. Celui qui accepte l’injustice encourage l’arbitraire. Et cela n’est pas le rôle d’un intellectuel digne de ce nom.
Par Fatou Blondin DIOP
POUR UNE CONSTRUCTION COLLECTIVE DU SENEGAL DANS L’EQUITE ET LA DEMOCRATIE
L’Alliance de femmes pour un Sénégal équitable et démocratique (AFSED) par la voix de sa présidente, Fatou Blondin Diop, exprime sa vive préoccupation face à la situation actuelle qui affecte notre cher pays
L’Alliance de femmes pour un Sénégal équitable et démocratique (AFSED) par la voix de sa présidente, Fatou Blondin Diop, exprime sa vive préoccupation face à la situation actuelle qui affecte notre cher pays. En tant que voix engagée au service d’un Sénégal meilleur, l’AFSED tient à communiquer sur les événements récents qui ont secoué notre nation, en particulier les centaines d’emprisonnements, de blessés et de décès tragiques qui ont frappé les manifestants. Nous devons analyser en profondeur les raisons qui ont conduit à de tels actes pour comprendre les maux de la société sénégalaise. Dans cette optique, nous souhaitons mettre en avant le rôle central des femmes qui se lèvent, prennent la parole et se manifestent en tant que mamans déterminées. Ces femmes courageuses, conscientes de leur responsabilité envers leur famille et leur nation, s’engagent fermement pour un Sénégal équitable et démocratique. Leur présence massive dans cette construction est une nécessité incontestable.
Nous ne pouvons ignorer le lourd tribut que notre société a payé. Les victimes, les décès tragiques, les blessés et les personnes emprisonnées ont laissé derrière eux des mères meurtries. Nous exprimons notre solidarité inébranlable envers ces mères courageuses qui ont vu leurs proches arrachés à la vie ou ont été confrontées à l’injustice qui touche leurs enfants. Nous les soutenons dans leur quête de vérité, de justice et de réparation.
La participation active des femmes dans la construction du Sénégal est non seulement pertinente, mais aussi essentielle. Les femmes ne peuvent pas manquer ce rendez-vous historique qui façonnera notre avenir commun. Leur expertise, leurs perspectives et leur détermination sont indispensables pour bâtir un Sénégal équitable, démocratique et prospère pour tous ses citoyens.
La mobilisation des mamans…
Nous appelons toutes les mamans, toutes les femmes sénégalaises, à se mobiliser et à manifester pour rétablir l’état de droit dans notre pays. Les actes de vandalisme perpétrés contre des écoles, des symboles de l’État, et des universités sont inacceptables. Nous devons analyser en profondeur les raisons qui ont conduit à de tels actes pour comprendre les maux de la société sénégalaise.
Encourageons des discussions constructives et inclusives afin de trouver des solutions durables et de prévenir de tels événements à l’avenir.
En cette période difficile, nous sommes touchées par le soutien précieux que nous avons reçu de femmes du Mali et d’autres pays d’Afrique. Les voix qui s’élèvent pour soutenir les femmes sénégalaises résonnent à travers tout le continent. Cette solidarité nous réconforte et renforce notre détermination dans la lutte pour la construction de notre pays. Nous saluons également l’appel à la manifestation de F24 le 9 juin 2023 à la place de la Nation et 10 juin sur la VDN et nous y serons présentes. Nous croyons en l’impact positif d’une mobilisation pacifique et citoyenne. C’est par notre solidarité, notre unité et notre engagement que nous construirons un avenir meilleur pour le Sénégal.
Ainsi, l’AFSED affirme avec conviction que lesfemmessénégalaises ne peuvent pas être en reste dans cette construction nationale. Nous sommes prêtes à apporter notre contribution, à façonner un Sénégal équitable, démocratique