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19 juin 2025
PAR Jean-Baptiste Placca
DE L'IMAGE DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE
Ce qui arrive actuellement aux Sénégalais rappelle les désillusions de peuples qui se nourrissent de slogans tirés de la bravoure de lointains prédécesseurs, sans être toujours eux-mêmes à la hauteur des sacrifices de leurs glorieux devanciers
Alors que la tension semble retomber, à Dakar et ailleurs dans le pays, l’opinion africaine s’interroge, plus que jamais, sur ce que les manifestations meurtrières de ce mois de juin disent de la démocratie, au Sénégal. Ce pays est-il encore une des démocraties les plus crédibles du continent ?
Ce qui arrive actuellement aux Sénégalais rappelle les désillusions de peuples qui se nourrissent de slogans tirés de la bravoure de lointains prédécesseurs, sans être toujours eux-mêmes à la hauteur des sacrifices de leurs glorieux devanciers : « berceau de la démocratie », « pays des droits de l’homme », etc.
Du milieu des années 60 à la fin de la décennie 80, le Sénégal a prospéré sur une réputation de paradis démocratique, en raison, essentiellement, de la prédominance du parti unique dans la plupart des Etats africains. Mais, du point de vue des facteurs qui concourent à la consistance d’une démocratie, le Cap-Vert voisin supplante, littéralement, le modèle tant vanté du Sénégal, dont l’image de champion de la démocratie en Afrique francophone revêt un désespérant côté cyclique.
Les grands moments de cette démocratie se résument, en réalité, à deux dates, que nombre de peuples d’Afrique francophone envieraient, certes, aux Sénégalais, mais, ils demeurent insuffisants. Le premier a été la reconnaissance, le 20 mars 2000, de sa défaite par le président Abdou Diouf, marquant la première alternance, avec l’arrivée au pouvoir de l’opposant historique, Abdoulaye Wade, qui aura, deux décennies durant, vécu plus de persécutions, de condamnations et d’emprisonnements que n'en connaîtra sans doute jamais Ousmane Sonko.
Les deux mandats d’Abdoulaye Wade seront marqués par un relatif ronronnement de cette démocratie, et quelques épisodes peu glorieux, faits de persécutions et d’emprisonnements d’opposants, mais aussi d’alliés ou de partisans peu dociles, ou suspectés d’ambitions présidentielles. Ainsi d’Idrissa Seck, que l’on a entendu, au micro de Christophe Boisbouvier, ce jeudi. Même Macky Sall sera brutalement destitué du perchoir, pour crime de lèse-héritier. Douze années durant, cette démocratie ira, se banalisant, jusqu’à ce que Abdoulaye Wade, subitement, lui redonne du lustre, en reconnaissant sa défaite, face à Macky Sall, le 25 mars 2012.
LA DIASPORA BÉNINOISE EN SOUTIEN AU PEUPLE SÉNÉGALAIS
Les organisations signataires exigent également l'identification et la punition de toutes les forces policières, militaires et autres nervis responsables d'arrestations extrajudiciaires et de la mort de citoyens
La diaspora béninoise s'engage en faveur de la démocratie au Sénégal, où la jeunesse a pris d'assaut les rues pour exiger la fin des dérives autoritaires et l'instrumentalisation de la justice par le président Macky Sall. Dans une déclaration commune datée du 7 juin 2023, le Comité Culturel pour la Démocratie au Bénin (CCDB), la coordination de la Résistance béninoise dans la diaspora – Canal historique (CG/RBD-CH) et le Rassemblement de la diaspora béninoise pour la Souveraineté (RDBS) - expriment leur solidarité avec le peuple sénégalais et leur soutien à ses luttes pour la démocratie et la souveraineté.
La déclaration condamne les dérives autoritaires du président Macky Sall, qui a utilisé la justice pour condamner le principal opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison. Les organisations signataires dénoncent également la répression violente contre les manifestants, qui ont été la cible de la police et de l'armée sénégalaises. Cette répression a déjà fait plusieurs dizaines de morts, principalement des jeunes, des centaines de blessés et la coupure des canaux de communication, y compris Internet et les réseaux sociaux.
La déclaration appelle à l'arrêt immédiat de la répression contre les manifestants et à l'écoute de la voix du peuple sénégalais souverain, ainsi qu'à la fin de toutes les poursuites contre Ousmane Sonko. Les organisations signataires exigent également l'identification et la punition de toutes les forces policières, militaires et autres nervis responsables d'arrestations extrajudiciaires et de la mort de citoyens sénégalais.
Enfin, les organisations signataires exhortent toutes les organisations démocratiques africaines et panafricaines à apporter leur soutien au peuple sénégalais dans sa lutte pour un pouvoir patriotique et panafricaniste au Sénégal. Elles appellent également ces organisations à protester contre l'usage disproportionné de la violence contre des citoyens manifestants pacifiques ayant occasionné des morts innocentes.
Cette déclaration témoigne de la solidarité et du soutien de la diaspora béninoise envers le peuple sénégalais et ses luttes pour la démocratie et la souveraineté. Elle souligne également l'importance de la mobilisation des organisations démocratiques africaines et panafricaines pour soutenir les mouvements sociaux en faveur de la démocratie et de la souveraineté en Afrique.
AFFAIRE OUSMANE SONKO-ADJI SARR, LA BOÎTE DE PANDORE
Dans la mythologie grecque, Pandore est la première femme créée à la demande de Zeus pour punir les hommes après que Prométhée eut volé le feu des dieux de l’Olympe pour le donner aux hommes.
Une réflexion sur la situation politique au Sénégal
Dans la mythologie grecque, Pandore est la première femme créée à la demande de Zeus pour punir les hommes après que Prométhée eut volé le feu des dieux de l’Olympe pour le donner aux hommes. Zeus décide de passer par Epiméthée, frère de Prométhée, et dont le nom signifie celui « qui réfléchit après coup », afin d’atteindre les humains. Parmi les dons faits par les dieux et déesses de l’Olympe à cette belle créature qu’est Pandore, figure la curio- sité (donnée par Hermès, le messager des dieux). Zeus confie à la femme, au moment où il l’envoie comme épouse- cadeau à Epiméthée, une boîte (une jarre en réalité). Pandore avait pour consigne de ne point ouvrir cette boîte. Or, une fois chez Epiméthée, dans la nuit, Pandore ne résista pas au désir de voir ce que contient la boîte. Elle va tout discrètement l’ouvrir et alors s’échappent de là tous les mal- heurs du monde. Surprise, elle tente de refermer la boîte, mais trop tard, il ne reste que l’espoir (elpis). C’est donc ainsi que la mythologie grecque explique l’origine des maux dont souff- rent les humains. J’ai pensé à ce mythe dans le contexte de la condamnation d’Ousmane Sonko par la justice sénégalaise dans le procès qui l’oppose à Adji Sarr, et tous les incidents qui s’en sont suivis. Il me semble bien que dans cette affaire, après plusieurs tentatives, il a été décidé d’ouvrir la boîte de Pandore.
Qui a ouvert la boîte de Pandore
Personnellement je pense que c’est Macky Sall et son régime. Cette affaire occupe l’actualité depuis trois ans. Et depuis trois ans, ils en ont fait la principale affaire politico-judiciaire. Pendant ce temps d’autres affaires de malversations par exemple, indexées pas des institutions de l’Etat, peinent à trouver la clarification qui sied. Il y a, par ailleurs, la mystérieuse disparition de deux éléments des forces de défense et de sécurité, Didier Badji et Fulbert Sambou de Niomoune. Certains reprochent à l’oppo- sant Ousmane Sonko de s’être laissé prendre au piège en fréquentant ce Salon de massage, soit ! Il aurait sans doute pu éviter que ce soit dans ce contexte. Mais, en quoi la fréquentation d’un salon de mas- sage est-elle un empêchement pour une prétention présidentielle ? l’impression que cela laisse, c’est celle d’une mauvaise copie-collée de l’affaire Dominique Strauss Kahn, qui a éloigné, il y a quelques années, de la présidentielle française un acteur politique important. En plus, ce modus operandi, consistant à mettre aux trousses d’un opposant la justice, était bien connu.
Pourtant des signes étaient là pour inviter à la prudence dans cette affaire. En mars 2021, dans un contexte électrique créé par un an d’enferment et de brutalisation des populations dans le cadre des mesures anti-covid, l’on agite ce dossier. Il n’y avait pas meilleure occasion d’enflammer des Sénégalais qui en avait marre d’être enfermés chez eux et qui avaient soupçonné que les mesures barrières n’étaient pas que sanitaires mais également stratégiques pour maitriser les foules. La soudaineté et la vio- lence des manifestations avaient pris des proportions inquiétantes pour la stabilité du pays et des institutions. Ces manifestations étaient déjà le signe qu’il fallait éviter d’ouvrir cette boîte de Pandore de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. Pourtant, au lieu d’apprécier à sa juste valeur cette menace sociale de troubles graves, le régime bande les muscles avec des formules du genre « force restera à la loi » ou encore « ça ne se reproduira pas ».
Et en plus, dans les parades du pouvoir, notamment à l’occasion de la fête nationale le 4 avril 2023, de lourds moyens de répression sont présentés avec fierté ! Une telle mise en scène augurait-elle un affrontement inévitable ou une simple volonté de dissuasion ? Je penche plus pour la première lecture, puisque chaque fois que cette affaire était agitée, tout ce dispositif de véhicules anti-émeute était bien visible aux points stratégiques de nos villes.
La mobilisation de mars 2021, la percée extraordinaire de l’opposition aux différentes élections, étaient autant d’indicateurs qui ont été volontaire- ment mal lus (dans une logique d’obstination) ou minimisés (ce qui serait grave pour notre République). En effet l’entêtement des gens du pouvoir à penser qu’il ne s’agit là que d’une affaire entre un opposant et une masseuse, montrait un refus méprisant de prendre en compte les cris de souffrance de tant de personnes, je ne dirai pas de jeunes puisqu’il n’y a pas que des jeunes dans cette lutte (c’est aussi de la stratégie de communication politique que de présenter cette lutte comme étant celle des jeunes. L’on a fait le choix d’un thème mobilisateur). On a vite oublié l’épisode covid et la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui ont fortement fra- gilisé nos économies, avec la hausse du prix de nombre de produits (le carburant par exemple a pratiquement doublé), et une plus grande précarisation de nos foyers.
Il a souvent été question durant cette période, où M. Ousmane Sonko se disait victime d’un complot, du silence des autorités religieuses. Mais en même temps, il était malaisé d’intervenir dans une affaire en justice où le vrai et le faux semblaient inextricablement liés. Se mettre du côté de Sonko avant le verdict de la justice serait minimiser la plainte de cette jeune dame qui se dit être victime de viol. Et l’on sait combien cette question des violences sexuelles et sexistes est sensible. Il n’est donc pas trop tard pour le religieux que je suis de dire mon mot.
Aujourd’hui que le verdict est tombé, l’on peut s’exprimer avec plus d’aise pour déplorer : Le fait d’avoir utilisé, vraisemblablement à des fins poli- tiques, une question aussi sensible que celle du viol. Cette stratégie inique va fragiliser davantage la voix de ces pauvres femmes victimes de viol dans notre pays.
Le fait d’avoir caché ce mensonge pendant tout ce temps, tout en sachant la vacuité du dossier.
Le fait d’avoir laissé mourir autant de monde pour finir par une condamnation pour « corruption de la jeunesse », la montagne a vraiment accouché d’une souris.
Après trois années violentes, l’impression d’un coup poli- tique mal monté reste au tra- vers de la gorge d’un bon nombre. Nous avons l’impression d’avoir été abusé ! Le plus choquant, c’est que même lorsqu’on s’est rendu que l’affaire était mal ficelée, l’on s’est entêté à aller jusqu’au bout, c’est-à- dire jusqu’à ouvrir la « boîte de Pandore »
Que contenait la boîte de Pandore ?
Dans le mythe grec, elle contenait tous les maux que Zeus avait destiné aux hom- mes. La « boîte » ouverte par la tournure de l’affaire Sonko-Adji Sarr renfermait elle aussi une série de maux. J’en énumère quelques-uns tellement la liste est longue. Le saccage des écoles. Nous avons vu avec effroi les images de certaines facultés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec tout le lot d’objets détruits. Et le plus déplorable, ce sont les archives détruites à jamais. Une partie de la mémoire de cette grande université africaine est allée en fumé. Et que dire de nos écoles ici à Ziguinchor ? L’UFR Santé, les lycées et CEM, écoles primaires et même maternelles. Dans presque tous les cas, ce sont les directions qui ont été visées avec une violence insupportable sur les documents administratifs ou matériel didactique. Par endroit des tables-bancs ont été rassemblés et brulés. Quelle violence symbolique ! Et comme au mois de mars 2021, des commerces et stations saccagés, pillés et brulés.
Le plus troublant à Ziguinchor, c’est le saccage de l’Ipres (Institution de prévoyance retraite du Sénégal, et qui gère le régime national obligatoire d’assurance vieillesse) ; là où nos aînés, après des années de lourd labeur, vont prendre des miettes pour se soigner, finir leurs vieux jours et partager avec leurs enfants et petits- enfants. J’arrête là cette liste qui est bien plus longue. On a l’impression en regardant tout ça, qu’il est question d’une violence aveugle ! Mais que non à mon avis ! Cette violence n’est pas aveugle, elle a une logique !
En décembre dernier, j’ai été très surpris, lors d’un débat avec mes étudiants à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, de remarquer qu’ils considéraient que notre système scolaire nous était imposé par la France et que tout ce qui est étudié était du système français. J’étais davantage choqué par le consensus des étudiants sur cette idée. Je leur avais dit mon effarement de voir toute une classe d’étudiants s’accorder aussi unanimement sur un point de vue et que c’était dangereux dans un espace qui est censé être le lieu du débat contradictoire.
Mais en réalité, ce point de vue de mes étudiants est très répandu chez nos jeunes aujourd’hui. Il faut dire que le discours d’une partie d’intellectuels et d’hommes politiques aujourd’hui va dans ce sens. Notre jeunesse est très politisée grâce au réseaux sociaux et passe des heures à écouter des hommes politiques plutôt qu’à apprendre leurs leçons. Il s’agit d’un discours qui discrédite l’école sans proposer d’alternative. Le plus fâcheux, c’est que ceux qui tiennent ce discours ont été formés dans ce système et leurs enfants continuent de l’être ici ou à l’extérieur, notamment en France. Notre système scolaire est-il vraiment une copie du système français ? personnellement je ne le pense pas. Je pense plutôt qu’il est fortement marqué par les Pères fondateurs de notre Nation, qui avait l’ambition de faire de l’homo senegalensis un homme ouvert sur le monde avec une culture générale conséquente. Mais là est un autre débat qu’il faudra peut- être affronter aussi pour rassurer notre jeunesse.
Pour les aînés, il est intéressant de regarder de près le discours qui est porté sur eux depuis quelques années. En réalité, pour légitimer une alternance générationnelle dans les instances politiques ou étatiques, on a tendu à une généralisation et à faire des « vieux » des éléments dangereux pour notre société et qui seraient à l’origine de tous nos malheurs. Paradoxal pour des sociétés africaines où la place de l’aîné est toujours rassurante. En Jóola on dit « anahaan ajakut agay li butoŋ » c’est-à-dire : il n’est pas bon de manquer d’ancien dans une famille.
Des discours politiques ont donné l’impression aux jeunes que leur avenir ne doit se construire que par eux et pour eux. Or, on bâtit toujours sur quelque chose. Ce pays tel qu’il est aujourd’hui est un héritage. Et l’on n’hérite pas de soi, on hérite de ses aînés. La liberté de parole que nous avons au Sénégal est un héritage que beaucoup n’ont pas et qui reste évidemment à améliorer.
Ce qui pourrait être reproché aujourd’hui à des hommes poli- tiques comme Ousmane Sonko ou Guy Marius Sagna et autres, c’est d’avoir mis dans des mains et des cerveaux inexperts des idées qui relèvent de la stratégie de communication politique dans le contexte d’une compétition pour le pourvoir. Il est donc tout à fait logique que dans ce contexte, l’on s’en prenne à des symboles comme l’école qualifiée de néocoloniale, et de tout ce qui peut être lié aux personnes âgées, c’est le cas de l’Ipres. On a donné aux jeunes l’impression qu’ils sont les maîtres du pays, ils l’ont fait à leur manière, sans recule parce qu’il n’y en a pas. Que de per- sonnes âgées humiliées par des gamins dans les barrages de la circulation ces temps-ci ! Un vrai carnaval dramatique ! Mais alors, il appartenait au pouvoir de ne pas ouvrir cette boîte de Pandore, et ces idées distillées habilement dans la tête de nos jeunes n’auraient jamais été actées. Toutefois, dans la boîte de pandore il est resté l’espoir ! osons espérer que nous avons encore la chance de faire ce qu’il faut pour calmer l’incendie et que chacun prenne sa part de responsabilité.
Que Dieu bénisse notre pays ! Brin le 07 juin 2023
AFROBASKET FEMININ, LE SENEGAL DANS LE GROUPE C
L’équipe féminine du Sénégal de basket ball évoluera dans le groupe C du Championnat d’Afrique féminin de basket-ball (AfroBasket) 2023 au Rwanda, en compagnie du Mali et de l’Ouganda, selon le résultat du tirage au sort effectué vendredi à Maputo
Dakar,10 juin (APS) – L’équipe féminine du Sénégal de basket ball évoluera dans le groupe C du Championnat d’Afrique féminin de basket-ball (AfroBasket) 2023 au Rwanda, en compagnie du Mali et de l’Ouganda , selon le résultat du tirage au sort effectué vendredi à Maputo (Mozambique) par la FIBA-Afrique.
L’AfroBasket féminin se déroulera, cette année à Kigali, au Rwanda, du 28 juillet au 6 août 2023. Douze équipes prendront part à la compétition. Elles sont réparties en quatre groupes de trois.
Le Nigeria tenant du titre est dans le groupe D avec l’Égypte et la République démocratique du Congo.
Le pays hôte, le Rwanda est logé dans le groupe A avec l’Angola et le futur vainqueur dans les éliminatoires de la zone 2/3.
Le Cameroun et le Mozambique sont dans le groupe B qui sera complété par le pays invité qui bénéficiera de la Wild Card (invitation).
L’ entraîneur de l’équipe du Sénégal féminine de basket, Moustapha Gaye a annoncé une liste de 19 joueuses présélectionnées dans le cadre de la préparation à la 28e édition de l’Afrobasket.
Les joueuses débuteront leur préparation par un stage à partir de lundi à 10h au stadium Marius Ndiaye.
Par ailleurs la FIBA-Afrique a procédé au tirage au sort de la deuxième édition de l’AfroCan, une compétition masculine réunissant des sélections nationales africaines de joueurs locaux. Le tournoi est prévu du 8 au 16 juillet en Angola.
Douze équipes participent aussi au tournoi qui se déroule tous les quatre ans.
Le groupe A va regrouper le Kenya, le Gabon et le futur vainqueur dans les éliminatoires de la zone 2/3. Le pays hôte, Angola logera dans le groupe B avec le Mali et l’équipe invitée.
Le Maroc est dans le groupe C en compagnie des futurs vainqueurs des éliminatoires de la zone 5 et zone 1.
Le Mozambique,la République démocratique du Congo, tenante d titre, et le Cameroun partagent le groupe D.
ELIMINATOIRES MONDIAUX FEMININS U20 ET U17, LE SENEGAL HERITE LE BENIN ET LA LYBIE
Les équipes du Sénégal féminines de football des moins de 20 ans et moins de 17 ans vont affronter, respectivement, celles du Bénin et de la Libye, lors du deuxième tour des éliminatoires des coupes du monde féminines prévues en 2024.
Dakar, 10 juin (APS) – Les équipes du Sénégal féminines de football des moins de 20 ans et moins de 17 ans vont affronter, respectivement, celles du Bénin et de la Libye, lors du deuxième tour des éliminatoires des coupes du monde féminines prévues en 2024.
Les matchs se joueront en phase aller et retour.
L’équipe du Sénégal de football des moins de 20 ans recevra celle du Bénin entre le 6 et le 8 octobre 2023. Le match retour est prévu entre le 13 et le 15 du même mois.
Au total trente-cinq équipes vont participer à ces éliminatoires.
L’équipe du Sénégal de football des moins de 17 ans se déplacera en Libye entre le 2 et 4 février 2024. Les joueuses sénégalaises recevront les Libyennes entre le 9 et 11 février de la même année.
Vingt-cinq nations vont prendre part aux éliminatoires.
PHILIPPE DIALLO PREND OFFICIELLEMENT LA TETE DE LA FFF
Le français d’origine sénégalaise, Philippe Diallo, qui assurait depuis février la présidence intérimaire de la Fédération française de football (FFF) a été officiellement élu, samedi, à la tête de l’instance dirigeante du football français.
Dakar, 10 juin (APS) – Le français d’origine sénégalaise, Philippe Diallo, qui assurait depuis février la présidence intérimaire de la Fédération française de football (FFF) a été officiellement élu, samedi, à la tête de l’instance dirigeante du football français lors d’une assemblée générale tenue à Paris, ont rapporté plusieurs médias de l’Hexagone.
Philippe Diallo élu avec 91, 26 % des votes, avait été propulsé en février à la tête de la présidence de la Fédération française de football pour assurer l’intérim de Noël Le Graet qui avait démissionné.
Son mandat va s’achever en 2024, période à laquelle devait prendre fin le mandat de son prédécesseur.
PAR Tierno Monénembo
LE SÉNÉGAL BRÛLE-T-IL ?
Plus d’une quarantaine de morts depuis cette sordide affaire de pommade et de fanfreluches (on a connu le débat politique et intellectuel sénégalais à des niveaux beaucoup plus aériens) ! La faute à l’ambition égoïste et démesurée de quelques-uns
Le Point Afrique |
Tierno Monénembo |
Publication 10/06/2023
Ainsi donc, le procès tant redouté a eu lieu. Ainsi donc, le verdict de tous les dangers est tombé. Deux ans de prison ferme non plus pour viol ou pour menace de mort comme formulé par l’acte d’accusation mais pour « corruption de la jeunesse ». Corruption de la jeunesse : Du déjà entendu du côté d’Athènes au temps où l’on forçait les philosophes à absorber une certaine liqueur ! Sonko condamné à la même peine que Socrate ! Une gratification, en quelque sorte même si à défaut de cigüe, il devra boire et jusqu’à la lie, l’eau empoisonnée du troisième mandat.
Mais cela veut dire quoi exactement corruption de la jeunesse ? Un journaliste du Soleil de Dakar a pris soin de traduire aux néophytes ce jargon des édiles et des greffiers : « Au Sénégal, cette infraction est rangée dans la section « attentats aux mœurs » prévue dans l’article 318 et suivant du code pénal. Sera puni aux peines prévues au présent article, quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou l’autre sexe au-dessous de l’âge de 21 ans ou même occasionnellement des mineurs de 16 ans ». On a toujours du mal à distinguer corruption de la jeunesse et abus sexuel sur mineur bien que l’explication soit claire, nette et précise. Que voulez-vous, nous sommes en Afrique ! Les éminents dirigeants qui sont les nôtres ne manqueront jamais de trouvailles juridiques pour noyer leurs opposants, tous porteurs de rage, bien entendu.
Dieu seul sait ce qui s’est réellement passé dans ce maudit salon de massage Sweat Beauty entre Ousmane Sonko et Adji Sarr. Mais les accusations contre les opposants africains sont si courantes et si répétitivement fallacieuses (cela va de la nationalité douteuse au trafic d’enfant !), qu’on a un mal fou à y croire. « Corruption de la jeunesse » ou pas, le très populaire président du PASTEF aurait-il subi tous ces tracas s’il ne s’était pas porté candidat à la présidentielle de 2024 ? Il faut être diablement hypocrite pour l’affirmer.
Plus d’une quarantaine de morts depuis cette sordide affaire de pommade et de fanfreluches (on a connu le débat politique et intellectuel sénégalais à des niveaux beaucoup plus aériens)! La faute à qui ? A l’ambition égoïste et démesurée de quelques-uns ! La crise qui secoue le Sénégal est sans précédent et il convient d’en établir les responsabilités. Ne nous voilons pas la face, la cause de nos maux est unique du nord au sud du continent : la boulimie du pouvoir sans fin, du pouvoir sans partage. Le Sénégal n’en serait pas là si le président Macky Sall n’avait pas entretenu cette ambiguïté malsaine sur la maudite question du troisième mandat. Il n’y aurait eu ni mort ni blessé, ni cette atmosphère irrespirable de menace de guerre civile si dès le début il avait exprimé son intention de partir à la fin de son mandat comme le stipule clairement la Constitution. Les règles, c’est pour tout le monde ; sinon il n’y a pas de règle.
Société civile, intellectuels, prêtres et marabouts du Sénégal, pour parler comme Senghor, « l’heure est grave » ! Sortez du bois, sauvez le Sénégal pendant qu’il est temps ! Gardez l’exception sénégalaise, ce modèle de démocratie, de tolérance ethnique et religieuse, de paix et de stabilité, d’autant qu’à la grâce politique est venue s’ajouter ces vingt dernières années, une croissance économique exceptionnelle !
Le Mali et le Burkina ont sombré. La Guinée est à l’agonie depuis des lustres. La Sierra-Leone et le Libéria sont encore en salle de réanimation. La Côte d’Ivoire n’en a pas fini avec ses vieux démons… Sénégalais, ne faites pas comme nous ! Que va-t-il nous rester si vous brûlez votre bijou de pays ?
DONNEZ-NOUS LA PAROLE AUSSI, NOUS SOMMES ÉGALEMENT LA JEUNESSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Posons les fondations d’une transmission intergénérationnelle, écoutez les aspirations de la jeunesse, échangez sur les priorités de développement mais surtout arrêtez de la caricaturer
"70% de la population sénégalaise ont moins de 35 ans", la fameuse phrase que l’on entend partout et tout le temps. Il est connu de tous, que le Sénégal a une population jeune. Cette jeunesse représente le présent et le futur du Sénégal. Elle a ses aspirations, sa vision, ses craintes et ses tares mais elle est surtout consciente de sa force et veut pleinement jouer son rôle pour aider le Sénégal à continuer sa marche vers le progrès social.
Dans une ambiance politique et sociale très tendue depuis au moins deux ans, la jeunesse pleure ses morts, ceux qu’elle appelle dorénavant "martyrs".
Au moins 30 sont morts durant les manifestations de mars 2021 et celles de juin 2023, motivés par leur désir de justice, d’équité sociale et un meilleur présent et futur pour leur pays, ils rencontreront la grande faucheuse alors qu’ils étaient sortis pour exprimer leur citoyenneté à travers leurs droit constitutionnel : le droit à la manifestation.
Aucune enquête n’a livré de coupable pour le moment laissant les familles des victimes dans un grand désarroi en plus d’avoir un sentiment d’injustice. Quelle tristesse pour un parent d’enterrer son fils de moins de 18 ans, tué par balle alors qu’il était juste sorti exercer son droit constitutionnel.
Si elle ne perd pas la vie durant des manifestations, elle la perd en haute mer. À la recherche d’un bien-être, elle a pris la pirogue, Barça ou Barsakh comme slogan d'espoir afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur famille, elle ne rentrera pas. Le Sénégal pleure ses 480 jeunes qui sont morts en prenant la pirogue, nous prions le créateur, le miséricordieux de leur offrir son pardon et un repos éternel.
Une jeunesse caricaturée, marginalisée et livrée à elle-même
"Allez vous inscrire massivement et voter" ou "Sortez manifester, mortal Kombat" ou "Nous faisons appel à la jeunesse pour qu'elle prenne ses responsabilités pour protéger leur quartier ou dénoncer les forces occultes"; Voici les missions pour un jeune au Sénégal.
En dehors de ces trois missions, le jeune au Sénégal est livré à lui-même, son éducation n’est pas une priorité, sa santé est fragilisée notamment à travers les infrastructures et le coût pour ses soins, son insertion professionnelle et son employabilité sont incertains voire précaires et son ascension et bien-être sociales restent un mirage tant toutes ces questions restent sans réponse. Certains pourront dire qu’il y a le programme Xeeyu Ndaw yi, d’autres parleront de l’existence d’instruments publics comme la DER, ANPEJ, FONGIP, 3FPT, CNJS etc… alors que nous savons tous que ces instruments, s’ils ne sont pas politisés sont élitistes, limite claniques.
Ah cette pauvre jeunesse, elle est caricaturée et marginalisée, elle est traitée d’indiscipliné, de vandale, de bandit, etc. Cependant, la jeunesse est un reflet des aînés. Elle voit ses aînés, ses représentants et ses élus être les premiers ambassadeurs de la violence verbale et physique.
Quelle leçon doit tirer un jeune quand des députés du peuple se donnent à des actes de violences verbales et physiques devant tous les Sénégalais. Quelle leçon doit tirer un jeune quand il est témoin des violentes invectives entre acteurs de la classe politique. Quelle leçon doit tirer un jeune quand des "insulteurs certifiés du web et cyberespace" sont reçus par le président de la République. Il est facile de ne pas assumer ses responsabilités et tirer sur les jeunes au lieu de les accompagner dans leur parcours d'apprentissage. Oui, la jeunesse est un chemin d’apprentissage qui mène vers la maturité et la sagesse : "On ne récite pas ce que l’on n’a pas appris" (Proverbe Wolof)
Une jeunesse emprisonnée, censurée et muselée…
Après les récents événements tragiques de la semaine dernière, des experts, politiques et représentants de la société civile ont occupé les plateaux de télévisions/radios pour parler de la jeunesse et de ce qu’elle est devenue. Une jeunesse terriblement critiquée et marginalisée à qui on a ôté le droit de parler pour elle-même car absente des médias traditionnels. Aucun jeune manifestant n’a été invité dans les médias traditionnels pour parler pour lui-même, d’autres personnes parlent pour lui. Très peu d’organisations dirigées par des jeunes et dont la mission sert les jeunes n’ont eu un temps de parole conséquent pour parler de la situation actuelle des jeunes et Dieu sait que organisations de jeunes qui passent beaucoup de temps avec les jeunes, il y en a pléthore.
Les médias préfèrent donner la parole aux politiques ou à des personnes dont la maîtrise des aspirations de la jeunesse se limitent à la perception personnelle qu’elles ont de la question sans pour autant maîtriser le contexte ou avoir des données factuelles.
La jeunesse est emprisonnée, elle est emprisonnée pour avoir posté des émojis sur Facebook, elle est emprisonnée pour avoir fait un commentaire sur un post Facebook qui parlait du conflit en Palestine, elle est emprisonnée pour diffusion de fausses nouvelles etc. La question que nous devons nous poser en tant que nation et peuple est : "Est-ce normal d’emprisonner un jeune pour un post sur les réseaux sociaux aussi diffamatoire qu’il soit?" - un jeune ne doit pas être familier avec l’incarcération à moins que le délit soit un crime extrêmement grave. Il existe d’autres moyens dissuasifs et d’autres sanctions comme une amende ou des travaux d’intérêt général.
Maintenant, la jeunesse est même censurée, réseaux sociaux et internet mobile restreints sous couvert de sécurité intérieure, pénalisant les jeunes entrepreneurs mais aussi privant la jeunesse du seul espace d’expression de leur voix et opinion que leur offre le cyberespace.
Légitimité ? De quelle légitimité parle-t-on ?
En tant que jeunes acteurs de développement qui travaillent sur les questions de développement local et progrès social, la première question à laquelle nous sommes confrontés quand nous demandons d’être audibles sur le sujet de la jeunesse au niveau des médias traditionnels et des espaces d’expression en dehors du cyberespace est celle de notre légitimité. "Vous êtes qui ?" - "Qu’est-ce que vous avez fait" - "Envoyez-nous ce que vous avez fait" - ces types de questions montrent que au Sénégal, certains ne s'intéressent à la jeunesse que quand elle sort manifester sinon comment peut-on expliquer que des médias, des experts ou le gouvernement ne sachent pas qu’il y a des organisations dont la mission sert les jeunes et qui sont 365 jours sur 365 en train d’implémenter des projets pour les jeunes dans leur autonomisation et développement. Pour parler de la jeunesse en mal, il y aura pléthore de candidats mais pour aller sourcer et parler des activités faites par la jeunesse et pour la jeunesse, il n'y a personne. Notre légitimité est questionnée, oubliant par la même occasion que nous sommes des jeunes et aussi nous sommes des Sénégalais et cela nous confère une légitimité pour parler de nos aspirations en tant que jeune citoyen sénégalais, svp, arrêter de parler pour nous et nous laisser parler nous-mêmes.
Yaakaar (espoir)... pour ce que ça vaudra…
Aujourd'hui, le monde est en pleine mutation, une mutation accélérée par la crise du Covid-19, le conflit Russie/Ukraine, l’inflation, la montée du populisme et la crise démocratique mondiale.
Il est également important de noter la baisse de l’influence sur un plan empirique de la civilisation occidentale, la montée en puissance du bloc BRICS et l’affirmation du réseau "Global South" font qu’il y ait une redistribution des cartes sur le plan géostratégique.
L’Afrique aussi fait sa mutation, la jeunesse africaine symbolise cette nouvelle dynamique. Cette jeunesse africaine, interconnectée au monde à travers le cyberespace, est complètement décomplexée et affirme ses aspirations. C’est le cas au Sénégal où notre jeunesse est et sera l’élément essentiel de notre développement à condition de créer les éléments et les instruments pour l’accompagner dans notre quête du progrès social (Éducation, formation, inclusion, insertion professionnelle, employabilité, décentralisation des opportunités, équité territoriale, interconnexion des peuples et des territoires, santé et bien-être).
À toute la classe politique, commençant par le président de la République qui est le père de la nation, en passant par l’opposition et pour finir par la société civile, il est de votre responsabilité et devoir d’accompagner la jeunesse, d’arrêter de la percevoir juste comme étant des électeurs.
La jeunesse ne doit plus mourir en exerçant son droit constitutionnel, de toutes les possibilités qui s’offrent à elle, la mort dans une manifestation ne devrait pas en faire partie.
Oui, elle n’est pas parfaite mais qui de nous l’est ?
Posons les fondations d’un dialogue et d’une transmission intergénérationnelle, écoutez les aspirations de la jeunesse, échangez sur les priorités de développement mais surtout arrêtez de la caricaturer et de parler pour elle sans elle.
"L’imaginaire des possibles et le narratif des possibilités pour une autonomie et autodétermination, en route vers l'émancipation sociale et l’affirmation de notre identité à travers l'esthétique et la transmission, oui nous sommes la jeunesse et nous avons droit au chapitre".
Les mots énoncés dans l’article représentent le point de vue de l’auteur mais en aucun cas une vérité générale.
Un grand merci à mon ami Paap Sene pour la publication…
Seydina Mouhamadou Ndiaye est co-fondateur du Consortium Jeunesse Sénégal & Collectif Des Volontaires du Sénégal.
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MACKY N'EST JAMAIS SINCÈRE
Pierre Sané, ancien Directeur d'Amnesty International, parle de la situation sociopolitique nationale marquée par des violences meurtrières consécutives au verdict judiciaire dans l'affaire Sonko-Adji Sarr
Pierre Sané, ancien Directeur d'Amnesty International, parle de la situation sociopolitique nationale marquée par des violences meurtrières consécutives au verdict judiciaire dans l'affaire Sonko-Adji Sarr.
par Serigne Seye
L’HONNEUR DES POÈTES : CETTE VÉRITÉ QU’ON NE SAURAIT LES EMPECHER DE DIRE
En refusant de taire cette vérité qui dérange, Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr n’ont fait que remplir leur mission d’alerte
Permettez-moi, au seuil de mon propos, de m’incliner devant la mémoire de toutes les personnes, manifestants, hommes de main et membres des FDS, qui sont décédées à l’occasion des troubles de la semaine dernière. Je m’indigne aussi devant les nombreux saccages et destructions de biens qui ont causé des pertes incommensurables. J’espère que les responsables et les commanditaires des actes de vandalisme, ceux qui ont recruté et armé les nervis assassins, seront, un jour, traduits devant la justice terrestre. Au ciel, ils ont été déjà jugés !
Venons-en maintenant à l’objet de mon propos.
Depuis que Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr ont exercé leur droit inaliénable de citoyen en donnant leur avis sur ce qui se passe au Sénégal, une horde de thuriféraires de Macky Sall, aveuglée par les privilèges, s’est donnée pour mission de répliquer par un propos amphigourique et des arguments trop peu impersonnels pour être objectifs. Leurs attaques adpersonam visent tout simplement à déplacer le débat sur les personnes qui portent un discours différent parce qu’ils sont allergiques à la contradiction. Ces répondeurs automatiques dénient à ces dignes fils du pays le droit de donner leur avis sur les dérives de nos dirigeants politiques actuels. Ne pouvant se reposer sur aucun argument objectif et factuel, ils débitent des inepties et des arguties sous la forme d’un discours calomnieux qui se caractérise par un déni maladif de la réalité totalitaire que Macky Sall est en train d’installer au Sénégal. Oubliant que « chaque parole a une conséquence, chaque silence aussi. », ces censeurs d’un autre genre entendent décrédibiliser l’œuvre de ces grandes figures de la pensée africaine.
Je leur pose les questions suivantes :
En quoi ces trois écrivains n’ont-ils pas le droit de donner leur avis ?
Pourquoi ne doivent-ils pas prendre parti ?
Je suis certain que ces gens-là n’auraient pas eu le même discours si le texte de nos écrivains allait dans le sens de leur désir. En refusant de taire cette vérité qui dérange, Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr n’ont fait que remplir leur mission d’alerte. En cela ils sont conscients d’une chose : l’écrivain est non seulement engagé, mais il est embarqué dans la même galère que ses concitoyens.
L’histoire a toujours condamné les intellectuels et écrivains qui, sclérosés par les privilégies ou la peur, ont oublié leur devoir envers le peuple qui les a enfantés. Quelle image auraient donné à la postérité Paul Eluard et Robert Desnos s’ils s’étaient limités à dresser la liste des différentes responsabilités dans l’éclatement de la deuxième Guerre Mondiale ? Même les élèves de première savent que Mongo Béti ne pouvait que dénoncer les dérives du système colonial devant l’iniquité qu’il constitue. Si Le Discourssur le colonialisme de Césaire est devenu un texte emblématique de la pensée décoloniale, c’est parce qu’il a fait un diagnostic sans complaisance de cette machine destructrice qu’a été la colonisation européenne en Afrique et dans les Antilles.
Ignorant tout cela, les contempteurs de nos trois écrivains n’hésitent pas à ressortir, avec une malhonnêteté intellectuelle sans pareille, l’histoire du prix du roman gay décerné à De purs hommes de Mbougar, en omettant de dire que l’auteur avait refusé ce prix et s’était prononcé contre le fait qu’il soit décerné à un livre publié depuis 5 ans. On peut ne pas être d’accord avec l’approche de ce jeune auteur par rapport à l’homosexualité, mais on doit toujours partir du factuel sans volonté de masquer la vérité. Le président que ces détracteurs alimentaires pensent servir en l’attaquant ne l’avait-il pas élevé, en même temps que Felwine Sarr, au rang de Chevalier de l’ordre national du Lion ? Pourquoi les actions pour lesquelles ils avaient reçu la reconnaissance de la nation par la voix du chef de l’État sont subitement devenues de piètre qualité ?
Un de ces ignares éreinteurs qualifie Duke University d’université de seconde zone dans le seul but de rabaisser Felwine Sarr. Il suffit d’un petit tour sur internet pour voir que cet établissement, l’un des plus prestigieux aux Etats-Unis, se positionne généralement entre la 20ème et la 25ème place dans les classements mondiaux les plus crédibles. Cette université, qui n’est pas appelée par hasard « la Harvard du Sud », est la, 4ème institution universitaire des États-Unis d’Amérique. Dénigrer cette université par le mensonge uniquement pour enlever à un fils du Sénégal le mérite qu’il a eu d’y être admis relève de la méchanceté gratuite et d’une mauvaise foi manifeste.
Les auteurs de ces torchons qui servent de réponses font également des raccourcis assez simplistes pour présenter Boubacar Boris Diop comme un hypocrite qui soutiendrait un régime dictatorial tout en parlant de dérive autoritaire dans son propre pays. Ils oublient que le Rwanda vit une réalité totalement différente de la situation au Sénégal. Ce pays frère ayant vécu la pire tragédie de l’humanité avec le génocide perpétré contre sa population tutsi, la prudence et l’urgence du moment sont à la stabilisation et à la pacification, piliers sans lesquels tout processus de démocratisation et de développement ne pourra prospérer. Comparaison n’est pas raison, les collines vertes du Rwanda sont encore tellement rouges du sang du million de personnes assassinées ! Si le président du Rwanda a sorti son pays de l’abîme, Macky Sall y précipite le sien.
Ainsi, il y a problème quand on fait table rase de tout le travail de mémoire que Boubacar Boris Diop fait au Rwanda et partout dans le monde pour avertir sur les dangers d’une politique ethniciste et d’un régime basé sur des compromissions avec l’ancien colonisateur. Il est l’un des rares écrivains à tirer sur la sonnette d’alarme depuis plus de 20 ans pour dire qu’aucun pays, même le nôtre, ne doit dormir sur ses lauriers en pensant qu’il ne pourrait jamais sombrer dans la même folie que le Rwanda en 1994. Ce qui s’est passé dans les rues jadis paisibles de Dakar semble lui avoir donné raison.
Chers donneurs de leçon, vous avez le droit de donner votre opinion, mais répondez aux gens en apportant des éléments objectifs. Vous devez, chers microcéphales, dire à votre chef que les Sénégalais qui, comme moi, sont nés dans un pays de démocratie n’accepteront pas qu’on les terrorise et qu’on les empêche de donner leur opinion. Ceux qui, comme Boris, Felwine et Mbougar, moi-même et tant d’autres, ne sont d’aucun parti politique, ne se tairont pas parce qu’on ne veut pas entendre leur vérité.
Serigne Seye est enseignant-chercheur (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Chercheur associé du CNRS et de l’ENS de Paris (ITEM).