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20 juin 2025
L’OPPOSITION DÉNONCE « LES DÉRIVES » DE MACKY À L’INTERNATIONAL
L’opposition sénégalaise a annoncé une série de manifestations les 9 et 10 juin prochain à Dakar pour contraindre Macky Sall à respecter leurs droits et de renoncer à une éventuelle candidature en 2024. Elle compte porter le combat à l’étranger.
L’opposition sénégalaise a annoncé une série de manifestations les 9 et 10 juin prochain à Dakar pour contraindre le président Macky Sall à respecter leurs droits et de renoncer à une éventuelle candidature en 2024. En plus de cela, elle compte porter le combat à l’étranger.
Ainsi, l’opposition a envoyé Déthié Fall, président du PRP et candidat à l’élection présidentielle, en mission pour rencontrer les organisations internationales. « Dans le cadre de l’internationalisation de la mobilisation contre les dérives du Président Macky Sall, je pars en mission Fast track de 72 h pour le compte de l’opposition en France, en Suisse et en Italie à la rencontre d’organisations internationales très préoccupées par la situation nationale », a-t-il posté sur sa page Facebook.
C’est pour, dit-il, dénoncer la séquestration et la privation des droits du Président Ousmane Sonko ; les violences inouïes du régime de Macky Sall contre les populations sénégalaises lors des manifestations avec son lot de conséquences. L’élimination politique systématique de tous les candidats à l’élection ; l’emprisonnement des militants, responsables de l’opposition et des journalistes ; etc.
par Demba Moussa Dembélé
LE TEMPS DE LA TYRANNIE
Jamais les prisons sénégalaises n’ont été aussi pleines de prisonniers politiques. Résister pour le respect des libertés individuelles et collectives. Résister pour la restauration de l’Etat de droit
Le régime à l’agonie et ses mercenaires ont déclenché une campagne de terreur visant tous ceux qui s’opposent à la troisième candidature illégale et illégitime de Macky Sall et les membres du parti Pastef-les Patriotes dirigé par Ousmane Sonko. Cette campagne de terreur a entraîné un recul démocratique sans précédent et de graves violations des droits humains au Sénégal.
L’effondrement de l’Etat de droit
En février 2021, plus d’une centaine d’universitaires sénégalais avaient publié un document sur la crise de l’Etat de droit dans notre pays. C’est un fait que sous le régime actuel, la séparation des pouvoirs, qui est le fondement de l’Etat de droit, n’existe plus. L’exécutif, en l’occurrence le président de la République, a domestiqué les autres pouvoirs législatif et judiciaire. L’Assemblée nationale n’est qu’une simple chambre d’enregistrement des projets soumis par le Président et son gouvernement. Quand il ne peut plus la contrôler, comme c’est le cas présentement avec la poussée de l’opposition après les législatives de juillet 2022, il essaie de la paralyser Un fait dénoncé par les députés de l’opposition.
L’un des piliers de l’Etat de droit est la Justice. Les universitaires cités plus haut, soulignent que « l’Etat de droit exige la soumission totale de l’Etat au droit ». Ce qui veut dire que la Justice ne doit pas accepter d’être au service de l’Exécutif. Elle doit être indépendante et traiter tous les citoyens sur le même pied d’égalité. Ce faisant, elle consolide l’idéal démocratique et renforce la confiance des citoyens. Mais quand la Justice donne l’impression d’être au service de l’Exécutif, elle tend à perdre sa crédibilité et suscite la défiance des citoyens.
Sous le régime de Macky Sall, il y a eu des cas où la Justice a été instrumentalisée pour écarter des adversaires politiques. Khalifa Sall et Karim Wade en ont été les premières victimes. Ousmane Sonko risque de les rejoindre. Ses avocats et une grande partie de l’opinion disent que le verdict rendu le premier juin confirme la thèse du complot visant à l’écarter de la course à la présidentielle. Par ailleurs, le traitement inégal entre les citoyens proches de l’opposition et ceux du pouvoir renforce les soupçons de partialité de la Justice au sein de l’opinion. Les arrestations tous azimuts de militants ou sympathisants du parti de Ousmane Sonko semblent le confirmer.
Le Sénégal ; une prison à ciel ouvert.
Jamais les prisons sénégalaises n’ont été aussi pleines de prisonniers politiques. Pour un oui ou un non, les gens sont cueillis par la Police ou la Gendarmerie, parfois avec des méthodes indignes d’un pays qui se dit démocratique, et envoyés en prison pour plusieurs mois. Les journalistes ne sont pas épargnés. Papa Alé Niang était la première victime de cette répressive aveugle, Serigne Saliou Guèye, Pape Ndiaye et bien d’autres viennent allonger la liste. Les femmes journalistes ou non ne sont pas épargnées non plus. Même des femmes enceintes ont été envoyées en prison.
Les arrestations de journalistes traduisent un net recul de la liberté d’expression et celle de la presse. Cela a été confirmé par le mauvais classement du Sénégal récent de Reporters sans frontières (RSF).
Aujourd’hui, tous ceux qui s’opposent à la troisième candidature de Macky Sall ou soutiennent l’opposition sont en danger. C’est pourquoi le Sénégal est devenu une vaste prison à ciel ouvert. Il est l’un des pays africains ayant le plus grand nombre de prisonniers politiques. Une véritable honte pour notre pays !
Confronter la tyrannie
Les acquis démocratiques conquis de haute lutte et au prix d’innombrables sacrifices ont été perdus sous le régime actuel. L’obsession avec la troisième candidature illégale et immorale a entrainé la violation flagrante des principes les plus élémentaires de l’Etat de droit. La politique de terreur est en train de restreindre l’espace démocratique comme une peau de chagrin.
Mais aucun peuple ne peut accepter de courber l’échine face à la dictature. Face à la tyrannie, le peuple n’a d’autre choix que de résister. Résister pour défendre les acquis démocratiques en danger. Résister pour le respect des libertés individuelles et collectives. Résister pour la restauration de l’Etat de droit Face à l’injustice, c’est le droit inaliénable de tout peuple de défendre ses droits.
L'ANIMATRICE NDÈYE NDACK TOURÉ EN GARDE À VUE
Mme Touré serait arrêtée sur instruction du procureur de la République suite à des propos qu’elle aurait tenus dans les réseaux sociaux
Convoquée ce mardi à la Brigade de Recherches de Dakar sise à sur l’avenue Faidherbe, Ndèye Ndack Touré est finalement placée en position de garde à vue. Après audition, l’animatrice reste donc entre les mains des gendarmes enquêteurs.
Quid des faits qui lui seraient reprochés ? Rien n’a encore fuité, mais d’après des informations, Mme Touré est arrêtée sur instruction du procureur de la République suite à des propos qu’elle aurait tenus dans les réseaux sociaux.
Affaire à suivre…
par Ass Malick Mbaye
DE L’OBLIGATION ET DE LA NÉCESSITÉ DE RÉSISTER JUSQU’AU BOUT
Macky Sall a l’ambition de fouler au pieds tout ce sacrifice et ces années de lutte et nous ramener à l’époque d’avant les indépendances
Le Sénégal est à la croisée des chemins. Le peuple est appelé à choisir entre la résistance à la tyrannie du régime de Macky Sall par devoir de préserver les acquis démocratiques et de maintenir la paix et la stabilité sociale dans notre pays ou l’abdication par peur qui découle d’une forte campagne d’intimidation par le même régime.
Dans la grande échelle des valeurs, le courage est supérieur à la peur et la lâcheté ! La Liberté est supérieure à la servitude. La dignité est supérieure à l’avilissement et à l’abaissement. Macky Sall et son régime ont fait le choix historique, délibéré de transformer le Sénégal d’un régime démocratique garantissant liberté d’expression et de mouvement, paix et stabilité à un régime autoritaire, dictatorial qui agit brutalement contre son peuple pour éliminer toute velléités d’opposition à leurs ambitions.
Macky Sall a été élu avec 65% des suffrages (1) en 2012 sur la base d’un programme dont quelques-uns des points saillants ont été les suivants :
La réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans y compris celui pour lequel il a été élu. En avril 2012, à peine élu, lors de sa première adresse à la nation, il déclarait : “Déjà, comme vous le savez, j’ai décidé de ramener à 5 ans le mandat de 7 ans pour lequel je suis élu sous l’emprise de l’actuelle Constitution”
La limitation du mandat présidentiel á deux termes consécutifs. Il réitéra sa volonté de la réduction immédiate de son mandat. Le citant, il disait à l’époque : “Il faut qu’on comprenne, en Afrique aussi,qu’on est capable de donner la leçon, et que le pouvoir ce n’est pasune fin en soi”. Dans la même lancée il disait: “je tiens également àce que les dispositions constitutionnelles limitant l’élection duprésident de la République à un mandat de 5 ans, renouvelable uneseule fois, soient verrouillées, sans possibilité de modifications.” (2) (3)
La réduction des prix des denrées de premières nécessité
La mise en place d’un programme massif de 500.000 emplois à terme de son premier mandat de 7ans (extrait de son programme de campagne Yoonu Yokkuté - Le Chemin du veritable Développement)
Le respect et la séparation des pouvoirs et le renforcement des institutions
Un gouvernement sobre et vertueux: réduire le train de vie de l’Etat, maintenir le nombre de ministres à 25 maximum, assainir le budget de l’Etat, éviter la gabégie, etc. (3)
Que sont devenues ses promesses 11 années plus tard et à la veille de ce qui doit être son dernier mandat?
Sa promesse de réduire le mandat de 7 ans pour lequel il a été élu á 5 ans n’a jamais été tenue
Sa promesse de limitation du mandat présidentiel à deux termes
consécutifs est complètement oubliée. Il est entrain de manigancer pour faire un troisième mandat
Sa promesse de gouvernement sobre et vertueux avec un nombre limité de ministres et d’agents du gouvernement s’est révélé être un mensonge. La nomination sans limite de ministres conseillers et de ministres d’Etat sans portefeuille s’est établie comme pratique normale et banale. C’est d’autant plus grave que ces ministres conseillers sans portefeuille ont quasiment les mêmes avantages et privilèges que les ministres “normaux” en plein exercice! Ceci pèse énormément sur le budget déjà colossal de l’Etat et contredit ses ambitions d’assainissement budgétaire
Sa promesse de réduire le prix des denrées de premières nécessitée ne s’est pas réalisée. Jamais n’ont été les prix aussi élevés. Le pouvoir d’achat des sénégalais est largement affaibli, installant une précarité insoutenable chez la majorité des citoyens ! Ceci entraine de facto l’insécurité et la promiscuité en tout genre
La création de 500.000 emplois n’a pas eu lieu comme promis. En lieu et place la jeunesse est en train de vivre son pire cauchemar. Au moment où j’écris cet article (05.06.2023) on en est à 16 morts et 500 arrestations selon les sources officielles (6). La plupart de ces victimes sont dits être des jeunes (voire des mineurs selon certaines sources). Leur seul crime est de vouloir exprimer leur déception et manifester leur désir de changement et leur aspiration à un Sénégal plus juste !
A défaut de tenir ses promesses électorales, Macky Sall a enclenché une campagne d’intimidation et de séquestration jamais connue dans notre pays.
Ses opposants politiques et les membres de la société civile qui osent élever la voix contre ses dérives sont immédiatement arrêtés ou assignés à résidence avec la complicité de la justice qui s’est totalement mise au service du régime en place. Les preuves sont multiples et visibles à tous les niveaux.
A cela s’ajoutent les détournements de deniers publiques, malversations et corruption en tout genre par les membre de son gouvernement et de son clan.
J’en cite seulement quelques exemples ci-dessous :
Mamour Diallo, nommé par décret en 2015 directeur national des impôts et domaines a été accusé en 2018 par l’ex-inspecteur de la même organisation Ousmane Sonko pour des faits supposés de "transactions immobilières et de détournement de deniers publics" (TF 1451/R) portant sur un montant de 94 783 159 000 F Cfa.
Une commission d’enquête parlementaire dont les membres sont tous des militants de l’APR avait alors “blanchi” Diallo. Pourtant l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption cite l’affaire dans son rapport 2018-2022 (4)
Greenpeace Afrique cite le rapport de l’OFNAC, par rapport à la délivrance par le ministère des pêches et de l’économie maritime d’une lettre de garantie dite « promesse de licence de pêche » à des navires en phase de naturalisation. Pourtant, cette pratique n’est prévue, ni par la loi 2015-18 du 30 juin 2015 portant Code de la pêche maritime Sénégalaise, ni par une disposition réglementaire habilitant l’autorité concernée à procéder de la sorte (4)
Le maire de Sindia Thierno Diagne a été épinglé pour un détournement
de fonds publics d’un montant de cinquante-quatre millions de francs CFA, dans l’affaire de lotissement Sindia-Ndombo pour la Coopérative d’habitats SONATEL. Ceci est également cité dans le même rapport de
l’OFNAC
Les détournements des fonds COVID estimés à plusieurs milliards est le dernier d’une série de détournements de deniers publiques et autres faits de corruption perpétrés par le régime de Macky Sall. Aucune action n’a été prise jusqu’à ce jour, malgré les promesses du procureur de la République Amady Diouf (7)
Il s’y ajoute la présence vérifiée et confirmée de milices armés à qui on semble avoir donné l’ordre de tirer sur les populations civiles qui sont en train de manifester leurs désaccords conformément à la loi ! Il y a en ce moment quelques vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux qui confirment ces allégations. Il semblerait que le régime se serait préparé à toute éventualité qui pourrait aller jusqu’à une situation de guerre civile. Nous prions Allah de nous en préserver !
Le Sénégal malgré sa pauvreté, s’est toujours illustré par la maturité politique de ses citoyens qui ont toujours veillé minutieusement à préserver sa stabilité sociale. Macky Sall apparement a l’ambition de fouler au pieds tout ce sacrifice et ces années de lutte et nous ramener à l’époque d’avant les indépendances.
Nous nous devons de lui résister jusqu’au bout car s’il réussit, il plongera le Sénégal dans une période sombre de terreur. Nous nous devons de lui résister jusqu’au bout car il y va de notre liberté, notre bien-être et de l’avenir de nos enfants et petits-enfants.
LES CONSULATS DU SÉNÉGAL À L'ÉTRANGER TEMPORAIREMENT FERMÉS
Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur a annoncé la fermeture provisoire des Consulats généraux du Sénégal à l'étranger en réponse à une série d'agressions perpétrées contre les missions diplomatiques et consulaires du pays
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur annonce ce mardi 6 juin 2023 par communiqué, la fermeture provisoire des Consulats généraux du Sénégal à l'étranger en réponse à une série d'agressions perpétrées contre les missions diplomatiques et consulaires du pays. Selon le ministère, Les villes touchées incluent Paris, Bordeaux, Milan et New York. Les attaques ont causé des dommages importants, en particulier au Consulat général du Sénégal à Milan, où les machines de production de passeports et de cartes nationales d'identité ont été détruites, ajoute le texte.
Le ministère dit avoir pris cette mesure conservatoire en raison des préoccupations relatives à la sécurité des employés et des usagers des consulats. Il indique que la reprise des services sera annoncée dès que les conditions matérielles et sécuritaires le permettront. En attendant, le ministère exprime ses regrets pour les désagréments que cette fermeture provisoire pourrait causer aux usagers.
Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur souligne l'importance de protéger les missions diplomatiques et consulaires à l'étranger et de garantir la sécurité des personnes qui y travaillent. Il appelle également à une coopération internationale plus étroite pour lutter contre ce type d'actes criminels.
DES NERVIS SONT-ILS DE SORTIE ?
Des dizaines de véhicules, notamment des pick-up blancs non immatriculés, stationnent depuis dimanche devant le siège de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, dans le quartier de Mermoz
Des dizaines de véhicules, notamment des pick-up blancs non immatriculés, stationnent depuis dimanche devant le siège de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, dans le quartier de Mermoz. Des jeunes sortent du bâtiment avant de s’engouffrer dans les voitures. « Ils arrivent, ils vont passer devant les policiers pour aller arrêter les gens et ils sont armés », décrit Maître Moussa Diop, désormais membre de la plateforme des Forces Vives F24, qui a dénoncé ce lundi 5 juin le recrutement de nervis par le pouvoir.
« Il y a des personnes qui dépendent du parti au pouvoir. Je tiens à le préciser parce que j'ai des images, j'ai aussi le point de départ. Elles sont utilisées par le pouvoir pour faire un travail qui n'est pas le leur. On ne peut pas prendre des personnes privées pour assurer l'ordre public. »
Moussa Diop a quitté la coalition présidentielle en 2020, et dit « ne pas avoir connu de nervis » avant les émeutes meurtrières de mars 2021. Pourtant, « cette pratique est loin d’être nouvelle dans l’histoire politique du Sénégal », affirme un responsable de la société civile, « et par différents partis ». À chaque pic de tensions, ces pick-up redoutés font leur apparition.
Alors que le ministre Mame Mbaye Niang a appelé à « faire face, quartier par quartier », qui sont donc ces jeunes regroupés ces derniers jours au siège de l’APR ? « Toutes les personnes au siège de l'Alliance pour la République, ce sont des militants. L'Alliance pour la République n'a recruté aucun jeune pour faire face à qui que ce soit. Notre parti a toujours disposé d'un parc automobile », justifie le député Abdou Mbow, porte-parole adjoint du parti. Quant aux individus que l'on voit sur des pick-up aux côtés des forces de défense et de sécurité et qui ne sont pas en tenue, le cadre de l'APR répond : « Dans tous les pays du monde, on voit des policiers en civil. Ce sont des questions qu'on doit poser aux forces de défense et de sécurité. »
La Coordination de France du PIT-Sénégal se joint à la révolte citoyenne exigeant la démission de Macky Sall et la réalisation des aspirations populaires
La Coordination de France du PIT-Sénégal nous a fait parvenir ce mardi 6 juin 2023, une déclaration mettant en lumière les préoccupations de la jeunesse sénégalaise face à la spoliation de leur travail et des ressources de leur pays, ainsi que leur volonté de mettre un terme à la domination étrangère.
Selon PIT-Sénégal Sénégal France, la jeunesse africaine, et plus spécifiquement la jeunesse sénégalaise, occupe une place prépondérante dans la société et s’est emparée des moyens de communication pour accéder à un niveau d’information et de conscience plus élevé. Elle aspire, à l’instar d’autres populations dans le monde, à lutter contre l’exploitation de leurs ressources et à améliorer leur situation.
La déclaration indique que l’appel du Pastef et de son leader, Ousmane Sonko, pour un nouveau Sénégal débarrassé de la domination étrangère a connu une adhésion massive et rapide, dépassant même les mouvements et personnalités politiques du passé, tels que le PAI et Cheikh Anta Diop. La mobilisation autour de ce mouvement reflète la détermination de la jeunesse sénégalaise à réaliser un changement radical, ajoute-t-elle.
Le texte souligne également l’aggravation de la spoliation des ressources ces dernières années, privant les populations de leurs moyens de subsistance, y compris de leurs terres cultivées. Les régimes qui se sont succédé au Sénégal ont cédé les richesses du pays à des intérêts étrangers, notamment des multinationales françaises, qui ont pillé les ressources naturelles du pays dans divers secteurs tels que les télécommunications, le port de Dakar, les minerais, les infrastructures routières, le bâtiment et les banques.
Le texte met par ailleurs en évidence la nouvelle situation dans laquelle l’Union européenne s’est placée en boycottant le gaz russe dans le cadre de la guerre de l’OTAN contre la Russie, se tournant ainsi vers des pays comme le Sénégal dans une relation inégale et néo-coloniale.
Le président Macky Sall est critiqué pour sa soumission à la France et aux spoliateurs, et pour s’être entouré de personnes impliquées dans des scandales criminels. Son régime est accusé de faire preuve de violence et de barbarie pour préserver son pouvoir, craignant notamment les répercussions d’un examen approfondi de ses actes. La France est également pointée du doigt pour son rôle dans le maintien de cette situation.
La Coordination de France du PIT-Sénégal évoque l’appel à la démission de Macky Sall par diverses organisations, dont la Coordination de France du PIT-Sénégal, qui soutiennent les aspirations de changement exprimées par la population. La demande de démission s’appuie sur le rejet massif de la gouvernance de Macky Sall par une grande majorité de la population sénégalaise.
DIALOGUE ENTRE PENDA MBOW ET ABDOUL AZIZ DIOP
UNE CHANCE (NON CACHÉE) À LA VÉRITÉ SCIENTIFIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - De quoi les événements en cours sont-ils le nom ? Révolte ou révolution ? Le modèle islamo-wolof à bout de souffle ? Quid de l'individuation ?
Penda Mbow et Abdel Aziz Diop |
Publication 06/06/2023
Le 4 juin 2023, tard le soir, j’envoie au Professeur Penda Mbow un court message dont voici la teneur : « Auriez-vous dit que ce qui se passe sous nos yeux est une révolution ? Peu importe ! J’attends celle que vous dirigez vous-même pour me déterminer. »
L’historienne, très peu volubile dans les réseaux sociaux, me répond immédiatement : « Oui, c'est ce que j'ai dit. Des révolutions, je les mène depuis toujours sous différentes formes : le set setal, la lutte contre les castes (lisez mon article sur le net) - ma lutte a fait avancer des choses dans ce domaine -, le Mouvement citoyen, les forums de quartiers, les Assises nationales, l'interprétation féministe de l'islam…
Chez moi, la révolution est pacifique. Tandis que ce qu'on vit est violent et peut mener à une situation inédite si on ne trouve pas de solution. Je ne parle pas en l'air. On en reparlera dans quelques semaines.
Je te donne le lien et tu pourras m'écouter en toute quiétude. »
A cela je réagis immédiatement : « “Je ne parle pas en l’air”. C’est bien ce que je me disais. Je vais suivre le lien pour vous écouter attentivement. Merci de votre réactivité. »
A travers l’élément dont elle m’indiqua le lien, Penda Mbow ne me donna aucune chance de différer le dialogue. Me revoici : « J’ai écouté et bien écouté jusqu’à la fin sur “l’enfant unique” en Chine. Vous avez été on ne peut plus claire. Deux éléments essentiels :
Vous parlez d’une révolution sans équivoque. Le mot est revenu plusieurs fois. Le doute n’est plus permis ;
L’état des lieux exemplaire de la société sénégalaise est un élément clé pour l’investissement massif dont tous les secteurs sociaux ont besoin tous en même temps…
Questions :
Qui sont les révolutionnaires de la révolution dont vous faites état avec force ? Les révolutionnaires indiquent une direction à prendre en cas de succès ;
Pensez-vous que les attaques contre nos universités soient des actes révolutionnaires qui ont, eux, pour vocation de promouvoir l’émancipation à travers l’accès aux connaissances dont les universités sont les véritables creusets ?
Ne serions-nous pas plus fondés de parler de révolte dont la perspective de l’élection présidentielle est le déclencheur ?
L’invocation d’une révolte est d’autant plus convaincante que vous préconisez des mesures intelligentes susceptibles de convaincre les jeunes - parmi eux de nombreux enfants - à retourner à la maison avec l’espoir d’un mieux-être à court et moyen terme. En même temps, les infiltrations par des éléments étrangers à la solde de l’opposition dite radicale sont traitées avec toute la rigueur que cela demande. Dieu vous garde en très bonne santé. Nuit paisible. »
Ma brillantissime interlocutrice ne pouvait se résoudre à me souhaiter une nuit paisible sans répondre à chaud à mes questions :
« Abdoul Aziz,
Cela fait très longtemps que ma réflexion transcende le jeu politique. Il faut bien suivre mes différentes sorties. Il y a beaucoup de choses sur YouTube.
La société bâtie sur le modèle islamo-wolof avec des élites assimilées formées à l'école française est à son terme. Elle ne peut plus fonctionner. Les cadres créés pour contenir cette société, explosent et ne sont plus opératoires.
Ce que nous vivons dépasse la révolte. L'ampleur de la violence, le caractère synchronisé, les atteintes contre les symboles de l'État, les lieux de savoirs, de mémoire sont les résultats d'un long processus. On rejette l'ordre établi !
Les cadets de famille confrérique contestent de plus en plus la hiérarchie. Touba en est un exemple et est très politisé. On pourra revenir sur les causes.
Après, il y a les contingences, les sujets que vous évoquez comme la manipulation, et les infiltrations. Là, je n'ai aucune compétence pour déterminer cela.
Par contre les tendances lourdes d'une société écartelée, je peux me prononcer.
Nous devons impérativement réorienter nos priorités, revoir les rapports de l'État avec les différents segments de la société, aller résolument vers un système d'individuation...
J'ai beaucoup de choses à dire mais on pourra continuer le débat.
A demain Inch Allah. »
Que dire d’autre sinon « Bonne nuit ». Mais non sans tenter quelque chose pour voir ce que cela donne : « *Individuation*. Un vrai sujet !
À demain.
In Shaa Allah. »
La nuit fut longue. Le lendemain matin, je provoque à nouveau la discussion en le poursuivant :
« Professeur,
Personne au Sénégal et à l’étranger ne met en doute la profondeur de votre pensée du fait de votre largeur de vue et de votre hauteur d’esprit. Le fait est que votre production est sous-exploitée dans un pays où en chacun de nous on ne voit qu’un client dont l’étoffe et la générosité ne sont presque jamais prises en compte, le médiocre se prévalant d’une malléabilité qui ouvre les portes qui se referment sitôt derrière lui.
Impossible de ne pas retourner à la source politique - une parmi plusieurs autres - du mal sous nos yeux qui fait que nous échangeons pour savoir ce qui nous arrive vraiment. Le « modèle islamo-ouolof » a-t-il jamais existé ? Que reste-t-il du « ouolofo-centrisme » depuis que la forme républicaine de l’État a fait succéder au pouvoir un Senghor, un Diouf, un Wade puis un Sall de « culture sérère » comme aime le rappeler celui à qui on prête une mansuétude orientée pendant les castings gouvernementaux ? Quid du ouolof tout court ? Il semble avoir vécu aussi dès lors que parler ouolof, juste pour être compris, cesse d’être une perte d’identité tant que l’État ne touche pas à la diversité dont le métissage est l’ultime facteur de régulation. Le ouolof (discret) unifie là où le tout ouolof (officiel) fragmente.
Que reste-t-il au « modèle islamo-ouolof » si ce n’est l’islam dont le texte fédérateur - le Coran - est d’une extrême sévérité pour tout profane qui pense pouvoir en user pour dominer la femme dans tous les rapports sociaux où les hommes et les femmes sont ensemble pour 36 raisons.
Cet état de fait montre les limites de « l’interprétation féministe de l’islam » dont vous avez parlé au tout début de notre échange. Le Coran reconnaît au « courage moral » d’un époux un statut égal à celui de son « courage physique » en cas d’impérieuse nécessité. Le détour est capital :
« Si vous avez de l'aversion envers [vos femmes] (…), il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. » (4:19).
Ce que les activistes et les médias disent être des « violences faites aux femmes » est révélateur d’un manque de « courage moral » d’un époux qui attend que sa conjointe fasse le premier geste pour le retour à la normale dans une vie de couple momentanément tendue. Au conjoint le premier geste, moralement courageux, qui élève plutôt que d’affaisser. L’obsolescence du désir de dominer promeut l’égalité homme-femme dans une relation où le « grand bien » est du côté du sexe dit faible. Plus qu’un honneur fait aux femmes : un rappel à l’ordre fait aux hommes.
Professeur Penda,
Je n’ai pas de problème avec « l’ampleur de la violence, le caractère synchronisé, les atteintes contre les symboles de l'État » pour dire après vous que « ce que nous vivons dépasse la révolte » orientée contre « l’ordre établi ». Quant aux attaques ciblées des « lieux de savoir, de mémoire », elles sont, ailleurs en Afrique de l’Ouest - au Mali spécifiquement - de type jihadiste. Les motivations réelles des auteurs d’attaques de « lieux de savoir » brouillent les pistes qui mènent aux révolutionnaires - pas aux signataires, tous membres de Pastef, d’un tract électoraliste - d’une révolution digne de ce nom. Partant de là, « les contingences, la manipulation et les infiltrations » méritent une attention particulière.
« Nous devons impérativement, écrivez-vous, réorienter nos priorités, revoir les rapports de l'État avec les différents segments de la société, aller résolument vers un système d'individuation...» Vous avez raison Professeur. J’ai néanmoins une idée sur l’individuation - fait d’exister en tant qu’individu différent au sein d’un groupe - que j’exprimerais mieux après la vôtre.
Penda : « Merci Aziz pour ce texte fort intéressant. Je suis en voyage et suis très bouleversée en ce moment par tous ces jeunes qui périssent. Je reprendrai le débat. »
Abdoul Aziz : « Excellent voyage… Excellent séjour à l’étranger. Excellent retour chez vous au Sénégal, le pays que vous chérissez tant et pour lequel vous vous battez comme personne d’autre ou presque. »
À suivre.
MOUTONS DE PANURGE ET TABASKI
Un Etat dans un mauvais Etat. Ce n’est plus une colère contre un régime ni un soutien à Sonko. C’est bien du grand banditisme. On pille des magasins de petite et grande surface. Comme des « baaraa gnind », on porte fièrement des sacs de riz volés
Un Etat dans un mauvais Etat. Ce n’est plus une colère contre un régime ni un soutien à Sonko. C’est bien du grand banditisme. On pille des magasins de petite et grande surface. Comme des « baaraa gnind », on porte fièrement des sacs de riz volés. Et certains en rient. On ose même penser affronter les machettes du foirail pour avoir son mouton. Ce ne sont que des moutons de panurge ! La meute qui profite des émeutes. Ainsi va le Sénégal qui commence à recevoir des messages de la communauté internationale jusque-là « réservés » à certains pays. La risée…
ON NOUS A SIGNALÉ DES CAS DE VIOL
La plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité, Ëtu Jam, est très préoccupée par la situation actuelle du pays. Sa présidente, Penda Seck Diouf, invitée du Midi keng, sur iRadio, alerte sur des cas de viols.
La plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité, Ëtu Jam, est très préoccupée par la situation actuelle du pays. Sa présidente, Penda Seck Diouf, invitée du Midi keng, sur iRadio, alerte sur des cas de viols.
Elle dit : « Le Sénégal traverse des moments extrêmement difficiles avec tous ces événements qui se passent actuellement, et qui installent le pays dans une situation de crise politique, sociale et économique, avec la persistance de violences physiques ahurissantes, les perturbations scolaires et universitaires, la restriction de la mobilité, l’accès à l’information mais également l’activité économique qui est mise en berne depuis un bon bout de temps, et la destruction de biens publics et les décès. Tout cela est extrêmement grave. »
« Dans ces situations », souligne-t-elle, on note « des violences sexuelles sur des femmes et des filles. » Déjà, annonce la présidente de Ëtu Jam : « On nous a signalé des actes de viol sur cinq (5) femmes à Diamniadio, et d’autres localités dans la zone Sud du pays. »
La plate-forme s’inquiète aussi de « la présence » de mineurs dans la foule de manifestants et demande à leur parents « d’être vigilants dans la surveillance » des enfants et des adolescents.
Penda Seck Diouf et Cie entendent s’impliquer, en jouant la médiation pour un retour à la paix. Dans ce sillage, sa présidente, s’adressant aux acteurs politiques, les invite « à dialoguer ».