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20 juin 2025
AUCHAN SUSPEND SES ACTIVITÉS À MBOUR
Cette décision de suspension sera encore plus difficile à vivre pour la grande partie de la population qui avait pris l’habitude de faire ses emplettes dans ce supermarché. La décision tombe encore plus mal avec l’approche de la Tabaski
Après les saccages, le calvaire pour les populations. La chaîne Auchan a décidé de suspendre les activités de son supermarché à Mbour, après la violence dont il avait fait l’objet le jeudi 1er juin. Décision qui, à l’approche de la Tabaski, plonge bien des ménages dans le désarroi.
Après les violentes manifestations du jeudi dernier ayant occasionné plusieurs dégâts à Auchan Mbour, les populations commencent à ressentir les contrecoups. Cette chaîne qui, à Mbour, avait recruté 200 jeunes, construit un complexe culturel de 700 places, un jardin public et assuré l’éclairage du Stade Caroline Faye, a décidé de suspendre temporairement ses activités suite à l’attaque de son magasin dans la ville. «Nous suspendons nos activités en attendant d’évaluer les dégâts. Ce sont de dignes fils du Sénégal, des soutiens de famille qui travaillent à Auchan. Les travailleurs d’Auchan ne sont pas des étrangers. Ce sont des Sénégalais. Je ne comprends pas pourquoi ce ciblage», a déploré Moustapha Diop, directeur du magasin Auchan de Mbour.
M. Diop s’est déclaré surpris et ne comprend pas «pourquoi, ces profiteurs qui pillent, cassent et paralysent notre travail, ciblent notre enseigne. Les stigmates et séquelles sont encore là. Nous avons enregistré une grosse perte. Mais on va rester debout et on ne va pas lâcher. Pour le moment, on n’a pas encore fait l’estimation des dégâts, mais c’est énorme», se désole ce responsable.
Cette décision de suspension sera encore plus difficile à vivre pour la grande partie de la population qui avait pris l’habitude de faire ses emplettes dans ce supermarché. La décision tombe encore plus mal avec l’approche de la Tabaski, car beaucoup de clients avaient pris l’habitude de prendre d’assaut le supermarché pour s’approvisionner en denrées de première nécessité.
C’est à la suite du verdict de la Chambre criminelle condamnant le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse que des manifestations ont eu lieu à travers la commune de Mbour. Des manifestants en furie ont tenté de brûler le magasin Auchan, qui est l’un des plus grands au Sénégal. Ces jeunes manifestants, comme ils l’avaient fait en 2021, ont voulu récidiver le jeudi dernier, face à des Forces de défense et de sécurité qui n’ont pas pu contenir cette grande masse de manifestants très déterminés à incendier le magasin Auchan situé en face de la Compagnie de gendarmerie de Mbour. Après une lutte avec les Forces de défense et de sécurité, les manifestants ont réussi à brûler les marchandises stockées derrière le bâtiment ainsi que le groupe électrogène. Mais ils n’ont finalement pas pu accéder à l’intérieur du magasin car les responsables d’Auchan avaient pris des mesures conservatoires et mis en place des portes électriques.
Les Forces de défense et de sécurité n’ont pas non plus perdu de temps pour traquer les jeunes qui avaient été repérés à Auchan. Dès le lendemain des manifestations, la police a pu en identifier beaucoup pour leur mettre la main dessus. D’ailleurs, le Commissariat central était assailli le samedi par de nombreuses familles venues soit demander pardon, soit pour s’enquérir de la situation de leur enfant arrêté. Ces jeunes ont été déférés hier au Parquet en attendant leur face-à-face avec le juge.
Par Malick GAYE
LA PAIX, LE DIALOGUE, LA RECONCILIATION ET LA STABILITE SOCIALE RESTENT UN IMPERATIF POUR LE SENEGAL
La paix est le chemin de l’espérance face aux obstacles et aux épreuves, elle est aussi un bien précieux, un objet pour l’espérance auquel aspire toute l’humanité.
La paix est le chemin de l’espérance face aux obstacles et aux épreuves, elle est aussi un bien précieux, un objet pour l’espérance auquel aspire toute l’humanité. Espérer la paix est un comportement humain qui renferme une tension existentielle ; c’est pourquoi même un présent parfois pénible « peut être vécu et accepté s’il conduit vers un terme et si nous pouvons être sûrs de ce terme, si ce terme est si grand qu’il peut justifier les efforts du chemin ». De cette façon, l’espérance pour la paix est la vertu qui nous met en chemin, qui nous donne des ailes pour aller de l’avant, même quand les obstacles semblent insurmontables.
Notre communauté humaine porte dans sa mémoire et dans sa chair les signes des conflits qui se sont succédé avec une capacité destructrice croissante, et qui ne cessent de frapper spécialement les plus pauvres et les plus faibles. Aussi, des nations entières peinent à se libérer des chaînes de l’exploitation et de la corruption, lesquelles alimentent haines et violences. Aujourd’hui encore, autant d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées, sont niées face à la dignité, à l’intégrité physique, à la liberté, y compris religieuse, à la solidarité communautaire et à l’espérance en l’avenir. De nombreuses victimes innocentes portent sur elles le supplice de l’humiliation et de l’exclusion, du deuil et de l’injustice, voire même les traumatismes de l’acharnement systématique contre leur peuple et leurs proches.
Les terribles épreuves des conflits civils et internationaux, aggravées souvent par des violences sans aucune pitié, marquent pour longtemps le corps et l’âme de l’humanité. Tout conflit ou difficultés sociales, en réalité, est un fratricide qui détruit le projet même de la fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine.
Les problèmes d’ordres politiques économiques ou sociales, nous le savons bien, commencent souvent par l’intolérance à l’égard de la différence de l’autre, qui renforce le désir de possession et la volonté de domination. Elle naît, dans le cœur de l’homme, de l’égoïsme et de l’orgueil, de la haine qui pousse à détruire, à enfermer l’autre dans une vision négative, à l’exclure et à le faire disparaître. Les conflits internes sur le plan politique, économique ou social se nourrissent de la perversion des relations, d’ambitions hégémoniques, d’abus de pouvoir, de la peur de l’autre et de la différence perçue comme un obstacle ou comme une privation de liberté indispensable pour certaines couches.
Il est paradoxal, que « notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance qui finit par envenimer les relations entre les peuples et les populations et empêcher tout dialogue possible. La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de construction sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total ; elles ne sont possibles qu’à partir d’une éthique globale de solidarité et de coopération au service d’un avenir façonné par l’interdépendance et la coresponsabilité au sein de toute la famille humaine d’aujourd’hui et de demain ».
Toute situation de menace alimente le manque de confiance et le repli sur soi. Le manque de confiance et la peur renforcent la fragilité des rapports et le risque de violence, dans un cercle vicieux qui ne conduira jamais à une relation de paix. En ce sens, la dissuasion reste une sécurité illusoire.
Dans un contexte de manifestation débordante pour notre pays le Sénégal, de troubles dans plusieurs sens sur le plan sécuritaire, avec des gaspillages et des pillages de biens appartenant à autrui, d’affrontement entre les forces de défenses et de sécurités et les manifestants, nous montre que notre responsabilité citoyenne nous interpelle à suggérer un trait d’union qui va incarner les possibilités de dialogues et de réconciliations entre le pouvoir et l’opposition mais aussi entre le pouvoir et une frange de la population surtout sa jeunesse pour un avenir meilleur car le Sénégal est et doit toujours rester un modèle de démocratie pour l’Afrique de l’ouest et pour le monde entier.
Il est tant que des personnes dignes de ce nom très crédibles et porteur de voix se lèvent portant et constituant un seul groupe, fort et unis, très objectif composées de toutes les couches sociales, civils, citoyennes, religieuses, culturelles, et professionnelles pour mener cette médiation entre les concernés et trouver une solution avec les acteurs en conflit pour sauver notre pays car il est temps de passer à la vitesse supérieure pour l’émergence de notre pays.
La responsabilité de tous étant interpellée, il est tant de s’unir pour la même cause car ayant un dénominateur commun qui est la victoire de notre chère pays le Sénégal.
La paix et la dignité naissent à l’instant où l’ambition et l’arrogance sont fossoyeurs, il y a des menaces de paix faisons le nécessaire pour l’éradiquer.
«TOUT SCENARIO QUI EXCLURAIT SONKO DE LA PRESIDENTIELLE SERAIT PORTEUR DE VIOLENCE»
Comment sortir de la crise qui ensanglante ce pays depuis que l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ? Paul-Simon Handy de l’Institut d’Etudes de Sécurité d’Addis-Abeba explique
Au Sénégal, seize personnes sont mortes depuis jeudi dernier... Comment sortir de la crise qui ensanglante ce pays depuis que l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ? Le chercheur Paul-Simon Handy dirige le bureau de l’ISS, l’Institut d’études de sécurité, à Addis-Abeba, en Éthiopie. Pour lui, il n’y aura pas d’apaisement tant qu’Ousmane Sonko restera exclu de la présidentielle de février prochain. Paul-Simon Handy est l’invité de Christophe Boisbouvier.
RFI : Paul-Simon Handy, beaucoup croient Ousmane Sonko quand il dit que le procès dans lequel il vient d’être condamné est un complot du pouvoir pour l’éliminer. Alors, pourquoi beaucoup de Sénégalais ignorent le témoignage de son accusatrice devant le tribunal ?
Paul-Simon Handy : D’abord, sur ce que Ousmane Sonko dit - quand il pense que le procès est politique et est une tentative de l’éliminer -, il y a beaucoup d’éléments qui concourent à crédibiliser cette thèse, notamment qu’il y a un vrai contexte historique au Sénégal, où les tenants du pouvoir ont tendance à salir la réputation des opposants à des fins politiques. Depuis les années 1960, il y a eu les cas de Mamadou Dia, il y a eu même l’ancien président Abdoulaye Wade, du temps où il était dans l’opposition, qui avait été condamné sous le président Abdou Diouf. Il y a eu Idrissa Seck sous la présidence Wade, et puis plus récemment, il y a eu Karim Wade et Khalifa Sall. L’innovation - il faut le dire -, avec le président Macky Sall, c’est que, jamais auparavant, les condamnations d’opposants n’avaient conduit à leur élimination de la compétition électorale, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas été empêchés de participer à une élection présidentielle. Ceci est une première. Et pour parler du témoignage de l’accusatrice, qui semble être ignoré, là aussi, je pense que finalement l’acquittement d’Ousmane Sonko pour les chefs d’accusation de viol et de menaces de mort confirme a posteriori cette posture d’Ousmane Sonko, qui dit que c’est plus un procès politique. Mais paradoxalement, et c’est en cela qu’il y a un vrai recul, le viol n’étant pas une exception au Sénégal - une exception sociale -, cet abus de l’accusation de viol vient fragiliser le combat mené depuis de nombreuses années par des associations pour criminaliser le viol au Sénégal. Donc, cette affaire ne rend pas service à ce combat mené autant part des associations de femmes que des associations de défense des droits de l’homme contre le viol, qui est un véritable phénomène social au Sénégal.
D’un côté, le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, pense que ce sont des moments difficiles que le Sénégal va dépasser, mais de l’autre, beaucoup de Sénégalais pensent que le malheur s’abattra sur leur pays, le jour où Ousmane Sonko sera arrêté. Qui a raison ?
Alors, je pense que chaque camp est convaincu d’avoir raison et que cela illustre la profondeur de la crise et du caractère plutôt radical, je dirais même extrémiste, des différentes positions. On a deux scénarios probables. Le premier est qu’on peut s’asseoir autour d’une table et discuter, mais certainement pas dans les conditions qui sont celles du dialogue qui a été lancé récemment par le gouvernement. Le second, c’est l’hypothèse de l’arrestation d’Ousmane Sonko, qui constituerait un échec de cette discussion. Le positionnement des uns et des autres peut être très dangereux parce que le basculement dans la violence peut avoir des conséquences imprévisibles et conduire à des troubles encore plus profonds.
Beaucoup de Sénégalais pensent que tout cela ne serait pas arrivé si le président Macky Sall était sorti de l’ambiguïté sur la question du troisième mandat. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Disons que l’ambiguïté sur la question du troisième mandat, combinée à la perception d’une instrumentalisation de la justice contre Ousmane Sonko, le dernier opposant véritable, a rendu la situation explosive. L’ambiguïté du président Macky Sall, dans tous les cas, ne contribue pas à apaiser la situation. La disqualification potentielle d’Ousmane Sonko aurait produit des effets similaires, même en l’absence de candidature. Je vois trois scénarios possibles: une élimination d’Ousmane Sonko et une présentation du président Macky Sall pour une troisième candidature, tout en réhabilitant, pour apaiser un peu les tensions, Karim Wade et Khalifa Sall. Ça c’est le premier. Le deuxième : une élimination d’Ousmane Sonko, une réhabilitation de Karim Wade et de Khalifa Sall, mais Macky Sall ne se présenterait pas. Le troisième : toujours l’élimination d’Ousmane Sonko, la non-réhabilitation de Karim Wade et Khalifa Sall, et puis la candidature du président Macky Sall. Je vois, dans ces trois scénarios qui éliminent le candidat Sonko, les germes d’une explosion sociale claire. Donc, tout scénario qui exclurait Ousmane Sonko conduirait à une explosion sociale aux conséquences inattendues.
Ce 3 juin, le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a demandé au président d’évacuer, de renoncer à un troisième mandat, et il a demandé en même temps aux leaders de l’opposition de faire preuve de retenue. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Oui, je pense que le maire de Dakar, qui est lui-même issu de l’opposition, a bien raison d’appeler à l’apaisement. D’autant plus qu’à ce stade, à vrai dire, aucun acteur politique clé n’est sûr de participer à l’élection. Car, même si certains candidats peuvent se présenter, il y a le nouveau verrou, qui a été introduit par le président Macky Sall, des parrainages pour la présidentielle. Ces parrainages pourraient bloquer plusieurs candidats. Donc, tous ces aspects contribuent à l’incertitude et à une tension préélectorale. Ce qui se joue en réalité, c’est la question du caractère inclusif ou pas de l’élection présidentielle de février 2024, qui est générateur de tensions, et même de violences comme les dernières manifestations le démontrent.
C’est-à-dire que, pour vous, le plus important pour l’apaisement, ce n’est pas que Macky Sall, renonce. C’est qu’Ousmane Sonko puisse se présenter ?
En effet, tout scénario qui exclurait le candidat Sonko serait porteur de violence. Ça semble clair. Maintenant, il faut dire aussi qu’il y a une très forte mobilisation contre la candidature du président Macky Sall, surtout qu’il y a un troisième aspect dont on ne parle pas beaucoup : le Sénégal va entrer dès 2024 dans le cercle très fermé des pays producteurs de pétrole et de gaz, avec des rentrées potentielles énormes. C’est aussi l’un des enjeux dont on ne parle pas beaucoup, mais qui structure aussi un peu cette compétition qui se joue à plusieurs dimensions.
Quand la France appelle à la résolution de cette crise dans le respect de la longue tradition démocratique du Sénégal, est-ce un message codé à Macky Sall pour qu’il renonce à un troisième mandat ?
Je pense que, pour le coup, le message n’est pas aussi codé que ça, parce qu’il a été repris par plusieurs acteurs, comme l’Union africaine, qui demande à tous les acteurs de se retenir. On a vu des ambassades de pays comme la Grande-Bretagne, les États-Unis, en appeler - aussi souvent publiquement, mais toujours discrètement - au Président Sall à renoncer au troisième mandat. Il y aurait pour le président Sall des gains personnels, car ceci contribuerait à certainement polir la réputation d’un personnage politique qui reste très populaire en dehors du Sénégal, il faut le dire. Vu d’Addis-Abeba, le président Macky Sall est quelqu’un de respecté et de respectable, surtout après sa présidence de l’Union africaine. Mais aussi, cela permettrait de préserver la réputation de stabilité politique, dont le Sénégal a toujours joui.
C’est-à-dire qu’à vos yeux, les principaux partenaires occidentaux du Sénégal aimeraient bien que Macky Sall renonce à un troisième mandat, c’est ça ?
Les partenaires principaux aimeraient bien que le Sénégal conserve sa stabilité, surtout que le Sénégal va devenir pour eux, par ces temps d’incertitude géopolitique, un pourvoyeur d’hydrocarbures stratégiques. Donc, les partenaires occidentaux comprennent que la sortie de l’ambiguïté par Macky Sall permettrait certainement de contribuer à stabiliser politiquement le Sénégal.
Une sortie de l’ambiguïté en renonçant à un troisième mandat, c’est ça ?
Tout à fait.
SOS/PAIX PRONE UN DIALOGUE DIRECT ENTRE MACKY SALL ET OUSMANE SONKO
La sortie de crise passe par un dialogue direct entre Macky Sall et Ousmane Sonko. C’est la conviction de la Synergie des organisations de la société civile pour la paix (SOS/Paix) qui tenait un point de presse hier sur les récents événements
La sortie de crise passe par un dialogue direct entre Macky Sall et Ousmane Sonko. C’est la conviction de la Synergie des organisations de la société civile pour la paix (SOS/Paix) qui tenait un point de presse hier sur les récents événements qui ont secoué le pays.
SOS/Paix qui regroupe les organisations de la société civile (COSCE, PF/ANE, MESURe, Réseau Siggil Jiggen, PACTE, AFAO, ONG 3D, ONDH, RADDHO, LSDH, COSYDEP, URAC, GRADEC, Forum du Justiciable, OSIDEA, Handicap Form Educ, CERAC, COSEF, Jammi Rewmi, CONASUB) s’ambitionne de travailler pour rapprocher les deux principaux protagonistes du conflit qui vient de faire environ 16 morts tombés lors des événements du jeudi et vendredi dernier. Cette volonté de mettre autour d’une table le président Macky Sall et le président de Pastef Ousmane Sonko se fera selon la SOS/Paix dans les plus brefs délais.
Au cours de leur point de presse, SOS/Paix de noter que « depuis mars 2021, notre cher pays, le Sénégal, est dans une instabilité politique, sociale et économique permanente. Suite à la condamnation de Monsieur Ousmane Sonko, des manifestations violentes ont éclaté un peu partout au Sénégal. A ce jour, les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants ont occasionné une quinzaine de morts et d’importants dégâts matériels. Ils menacent gravement les fondements de la démocratie et de la république et remettent en cause la paix et la stabilité de notre pays ». Alors partant d’un tel constat de dérives de notre pays, SOS/Paix a tenu à dénoncer la violence sous toutes ses formes ainsi que les exactions de toutes sortes. Elle a aussi déploré les pertes en vies humaines.
Lesdites organisations de la société civile ont tenu à s’incliner devant la mémoire des victimes, et de présenter leurs condoléances aux familles des défunts ainsi qu’aux Forces de Défense et de Sécurité et prions pour un prompt rétablissement des blessés. Il a été aussi regretté amèrement les dégradations de biens privés et publics, de même que le saccage des édifices publics. Les différents protagonistes de cette situation, notamment le Gouvernement et l’opposition ont été mis devant leurs responsabilités. SOS/Paix d’appeler les différents acteurs au calme et à la sérénité pour un retour rapide de la paix et de la stabilité dans le pays. SOS/Paix a invité le chef de l’Etat comme dans son initiative du Dialogue à faire une Déclaration pour rassurer les populations.
En outre, le Gouvernement est prié de tout mettre en œuvre pour restaurer l’ordre et la sécurité des personnes et des biens dans le strict respect des droits de l’homme. Les acteurs de l’opposition et le pouvoir ont été aussi appelé à privilégier un dialogue franc et sincère pour trouver des consensus forts permettant de surmonter les épreuves que traverse notre pays. Dans le même sillage, les acteurs politiques de tous bords sont invités à plus de retenue en prenant des mesures de décrispation et en appelant les manifestants à s’abstenir de tout acte de violence et les Forces de Défense et de Sécurité à ne pas faire usage d’armes létales pour le rétablissement de l’ordre.
AMADOU BA ÉTRANGEMENT AUX ABONNÉS ABSENTS
Malgré des émeutes sanglantes ayant fait plus de 15 morts le Premier ministre Amadou Ba, pourtant censé être un fusible du président de la République est aux abonnés absents
Le Sénégal traverse depuis quelques jours une secousse ”sismique” engendrée par le verdict pour le moins controversé rendu le 01 er juin 2023 par la chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, relativement à l’affaire dite “Sweet Beauty”, ayant opposé la sulfureuse masseuse Adji Raby Sarr au chef de file de l’opposition et principal challenger du président de la République en place, Ousmane Sonko. Pendant les 48 heures qui ont suivi l’énoncé de la sentence condamnant le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les Patriotes) à 2 ans de prison ferme et 600 000 F CFA d’amende pour...”corruption de la jeunesse”, le pays a été à feu et à sang. Plus de 15 personnes ont déjà perdu la vie au cours des échauffourées sanglantes qui ont éclaté pour protester contre ce verdict. De Ziguinchor à Dakar, en particulier dans les départements de Pikine, Guédiawaye et Keur Massar, en passant par Bignona, les populations, le cœur meurtri, pleurent leurs fils morts. Naturellement, l’économie quasi paralysée durant ces deux journées d’émeutes et nos compatriotes de la diaspora dépités ont investi certains consulats du pays à l’étranger pour déverser leur colère. Pendant ce temps, le Premier ministre Amadou Ba, pourtant censé être un fusible du président de la République est aux abonnés absents, laissant le soin de monter au créneau à d’autres seconds couteaux comme Félix Antoine Diome, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, ou Ismaïla Madior Fall, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, ou encore Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, d’aller au charbon. Sans compter le ministre transhumant de l’Urbanisme et de l’Habitat, Abdoulaye Seydou Sow, qui se signale par son activisme débordant dans les médias. Des voix qui ne portent plus tant une importante frange de la société s’est détournée d’elles.
Supprimé pour la troisième fois dans l’histoire politique de notre pays par un projet de loi adopté par une large majorité le 04 mai 2019, le poste de Premier ministre a été restauré le 10 décembre 2020 en plénière de l’Assemblée nationale après un passage en commissions des lois le vendredi 03 décembre de la même année. Durant huit mois, le pays fut géré en mode fast-track censé accélérer le traitement des dossiers mais qui, dans la réalité, s’est plutôt traduit par un ralentissement total de ce même traitement, les dossiers s’accumulant à la présidence de la République devenue du coup un véritable goulot d’étranglement. Finalement, constatant l’échec de cette suppression du poste de Premier ministre, et prenant prétexte de la présidence de l’Union africaine qu’il allait prendre, le chef de l’Etat, Macky Sall, a décidé de rétablir la fonction et de nommer l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba, pour l’occuper. C’était le 17 septembre 2021. Le chef de l’Etat avait prétexté le poids des charges de cette nouvelle mission à la tête du continent avec notamment la résolution des multiples conflits déchirant le continent pour restaurer la fonction. Mais certaines mauvaises langues n’avaient pu s’empêcher de rappeler l’isolement dont le chef de l’Exécutif avait fait l’objet lors des émeutes sanglantes de mars 2021 après la première arrestation par la Section de recherches de la gendarmerie nationale du patron de Pastef, Ousmane Sonko, justement dans le cadre de cette même affaire « Sweet Beauty ». Le pays avait enregistré 14 morts avant que Macky Sall, sous la pression populaire, ne monte au créneau en faisant une déclaration à la nation dans laquelle il appelait au calme et à la retenue tout en soutenant avoir “compris” sa jeunesse. Avant lui, le même Antoine Félix Abdoulaye Diome avait encore épuisé toutes ses cartouches. L’absence d’un Premier ministre à l’époque avait notoirement manqué au premier magistrat du pays.
Aujourd’hui que le chef de l’Etat a fortement armé ses troupes et s’est entouré d’un Premier ministre, voilà que notre pays replonge dans un autre cycle de violences encore plus meurtrier que celui de mars 2021. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, l’omniprésent Antoine Diome, comme à l’accoutumée est monté au front le jour du déclenchement des violences meurtrières entouré de ses collègues du Commerce (également porte-parole du Gouvernement), Abdou Karim Fofana, et de la Communication et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam sans que les choses ne se calment. A la surprise générale, alors que les populations attendaient une sortie au plus haut niveau de l’Etat, c’est le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, qui peine à convaincre son monde et qui avait jeté de l’huile sur le feu lors des manifestations de 2021 en parlant de « forces occultes » et de « grand banditisme » qui est donc monté nuitamment au créneau. Certes, cette fois-ci, il n’a pas tenu un discours menaçant mais ses paroles n’ont eu aucun effet apaisant sur les jeunes qui occupaient la rue. Le surlendemain, constatant sans doute que sa sortie nocturne du jeudi avait eu l’effet d’un coup d’épée dans l’eau, le premier flic du pays a cédé la place... au directeur de la Sécurité publique — un de ses subordonnés, donc ! — dont le service est l’auteur d’une communication pour le moins laborieuse qui a été même épinglée par le journal en ligne panafricain, Jeune Afrique. “La police nationale a accusé des “civils armés” de se battre aux côtés des manifestants lors des heurts qui ont suivi la condamnation d’Ousmane Sonko. Des images prouvent pourtant que certains d’entre eux évoluent aux côtés des forces de l’ordre”, écrit le site panafricain, photo à l’appui dans un article intitulé “Au Sénégal, des nervis armés aux côtés des forces de sécurité ? “
Plus que Jamais, le Premier ministre Amadou Ba qui a hérité en plus de ses fonctions de chef du Gouvernement, des portefeuilles du Sport et de l’Elevage, après la démission des ministres de Rewmi du gouvernement, est attendu au front pour s’adresser aux Sénégalaises et Sénégalais afin d’apaiser la situation et soulager son patron acculé jusque dans ses derniers retranchements. C’est l’une des raisons de sa nomination à la tête d’un gouvernement dit de “combat”. Et les Sénégalais ont besoin, en plus, d’être rassurés à quelques semaines de la Tabaski. Sauf si, bien sûr, c’est Antoine Félix Diome le véritable Premier ministre de ce pays…
QUAND LE SÉNÉGAL ALTÈRE SA COTE
Restrictions des réseaux sociaux et internet mobile, brouillage et coupure de signaux de radios et télé…Depuis le début de l’année, différends rapports sur la démocratie, la situation des droits humains et des libertés ont incriminé le pays
Depuis le début de l’année, différends rapports sur la démocratie, la situation des droits humains et des libertés ont incriminé le Sénégal. Aussi bien celui d-Amnesty International, de Reporters Sans Frontières (RSF, sur la liberté de la presse), que ceux des organisations nationales de la société civile notamment les rapports de Africajom Center et la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) de mai dernier, tous enfoncent davantage notre pays dans la zone rouge. Et, au rythme où vont les choses, il serait difficile pour le Sénégal de retrouver une place de choix dans les prochaines études de ces organisations, surtout en matière de liberté d’expression et de presse.
En effet, en réponse aux violentes manifestations de jeudi 1er et vendredi 2 juin 2023, le gouvernement du Sénégal a décidé de la restriction de l’utilisation des plateformes de médias sociaux telles que Facebook, Telegram, Twitter, WhatsApp, Instagram et YouTube, soupçonnées de contribuer à amplifier la tension à travers des discours et autres messages délivrées via ces réseaux sociaux. Suite à cette censure, les utilisateurs du web se sont rabattus sur VPN, qui a «explosé». Face à ce contournement, les autorités sont passées à la vitesse supérieure, le week-end. C’est ainsi que Internet mobile a été coupé chez tous les opérateurs de téléphonie mobile. «Chers clients, l’Etat a décidé de suspendre l’internet mobile», c’est le message envoyé aux abonnés par ces derniers qui s’excusent «pour les désagréments».
«GOORGOORLU» MIS SOUS EMBARGO
Et comme si cela ne suffisait pas, restrictions ou pas, des signaux de certaines radios sont brouillés, en plus de cette restriction de l’accès à l’Internet, avec toutes les conséquences imaginables que cela engendre. Privant ainsi «goorgoorlu», qui semble mis sous embargo, de sources d’informations plurielles, contradictoires et diversifiées. Auparavant, le signal de la télévision du Groupe Walfajri (Walf TV), sur la Télévision numérique terrestre (TNT), a été coupé, alors qu’elle retransmettait les manifestations survenues jeudi dernier, à la suite de la condamnation d’Ousmane Sonko. Le leader du Pastef a écopé de deux (2) ans de prison ferme pour «corruption de mineur» et d’une amende de 600.000 FCFA et des dommages et intérêts de 20 millions de FCFA, dans l’affaire Sweet Beauty. Le groupe de presse dit n’avoir pas reçu de préavis. Contrairement à l’information donnée par des responsables de la TNT, soulignant qu’il aurait reçue l'ordre de couper le signal. Et, ce n’est pas la première fois que le signal de Walf TV est coupé. Il l’a été tout dernièrement, en février 2023. Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) avait alors justifié sa décision, à l’encontre de ce média du groupe de presse de Front de Terre, par «une couverture irresponsable des manifestations à Mbacké, en diffusant en boucle des images de violences exposant des adolescents, accompagnées de propos dangereux, y compris de la part des reporters, en violation totale de la réglementation».
LIBERTE DE LA PRESSE : LE SENEGAL CLASSE 104E MONDIAL SUR 180 PAYS
Autant de restrictions qui risquent encore de donner de la matière aux organisations de défense des droits et libertés dont Reporters Sans Frontières (RSF), dans leurs prochains Rapports. Déjà, dans le Rapport de RSF publié à l’occasion de la Journée international de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai 2023, le Sénégal était classé 104e mondial sur 180 pays. Pis, dans cette 21e édition du Classement mondial de liberté de la presse établi par RSF, notre pays a dégringolé de 31 places, en comparaison à 2022. «Modèle régional jusqu’à il y a peu, le Sénégal (104e) perd 31 places notamment du fait des poursuites dont fait l’objet les journalistes Pape Alé Niang, Pape Ndiaye et de la forte dégradation des conditions sécuritaires des journalistes», indique-t-on dans le Rapport. D’ailleurs, avant cette étude, le Sénégal n’avait pas de quoi se réjouir de la liberté supposée de la presse. Car, selon le Classement mondial 2022 de RSF, notre pays avait fortement régressé. Avec un score de 63.07, le Sénégal était classé au rang de 73e sur 180 pays. Soit un recul de 24 places, en un an, puisque le score du Sénégal, en 2021, était de 74.78, se positionnant au rang de 49e sur 180 pays.
L’INCERTITUDE VA RESTER INTACTE MÊME SI ON PARVENAIT À FAIRE CESSER LES VIOLENCES …
Après plus de soixante-douze heures de manifestations et d’une situation de ni guerre, ni paix, l’activité économique a pris un sacré coup. Emedia a tendu le micro au Professeur Abou KANE, agrégé d’économie, Assesseur (Vice-Doyen) de la FASEG/UCAD
Après plus de soixante-douze heures de manifestations et d’une situation de ni guerre, ni paix, l’activité économique a pris un sacré coup. Emedia a tendu le micro au Professeur Abou KANE, agrégé d’économie, Assesseur (Vice-Doyen) de la FASEG/UCAD pour mettre le curseur sur les impacts de cette crise qui secoue le landerneau sénégalais. Entretien.
Emediasn : Cela fait bientôt 72 heures que tout tourne au ralenti s’il n’y a pas blocage au Sénégal, quel impact cette situation pourrait-il avoir sur l’économie ?
Les violences auxquelles nous assistons depuis jeudi 1er juin auront des répercussions certaines sur l’économie sénégalaise. D’abord parce que la capitale Dakar qui est la ville la plus touchée par ces émeutes concentre plus de 80% des activités économiques du Sénégal, ensuite parce qu’au-delà de l’arrêt ou du ralentissement des activités économiques, des investissements seront reportés à défaut d’être annulés jusqu’après l’élection présidentielle prévue en Février 2024. En effet, l’incertitude va rester intacte même si on parvenait à faire cesser les violences dans les prochains jours. Les destructions de biens publics et privés ont eu une ampleur insoupçonnée qui ne peut pas laisser les opérateurs économiques indifférents. Quant à l’État, il aura à faire des dépenses imprévues pour rétablir certaines infrastructures publiques ; ce qui aura des conséquences au plan budgétaire.
Pr Abou Kane : Quels sont les sous-secteurs qui sont les plus affectés et comment se manifestent les Impacts ?
Les sous-secteurs les plus touchés sont le transport, le commerce et l’éducation car, avec ces violences, beaucoup de routes sont devenues impraticables ou dangereuses et beaucoup de magasins sont fermés soit parce qu’ils ont été pillés, soit parce qu’ils craignent d’être la cible des manifestants. On a aussi constaté la fermeture de la quasi-totalité des écoles et universités du Sénégal. D’ailleurs, certaines universités comme l’UCAD doivent procéder à des réparations très coûteuses et qui prendront beaucoup de temps avant de pouvoir reprendre les activités pédagogiques.
On a vu des infrastructures non encore réceptionnées comme le BRT sérieusement affectées, comment gérer les coûts et autres délais impartis ?
Le BRT va coûter presque 300 milliards de FCFA si l’on inclut aussi bien les contributions de la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, le Fonds vert mondial pour le climat que celles du Fonds d’investissement français Méridiam (SNCF, RATP et KEOLIS) et du FONSIS.
Le saccage des installations du BRT va non seulement retarder la mise en service initialement prévue en fin 2023, mais entraînera des pertes financières évidentes. Si l’on sait que ces fonds ne sont pas ceux de l’État du Sénégal, il y a de quoi craindre des répercussions sur les délais et/ou les conditions de remboursement puisque le début de l’exploitation va être reporté.
En tant que universitaire, comment appréciez-vous les saccagés orchestrés au niveau surtout des campus pédagogiques ?
Rien ne peut justifier les saccages notés à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Vu l’étendue des dégâts, cela m’étonnerait que ça soit l’œuvre d’étudiants de l’UCAD. Ce qui est désolant, c’est que notre université avait initié un rattrapage infrastructurel remarquable avec des investissements colossaux, mais une bonne partie a été détruite. Sur la plan pédagogique, beaucoup d’établissements de l’UCAD avaient commencé à rétablir le calendrier universitaire mais avec la fermeture des campus pédagogique et social, on risque de perdre tous les efforts qui ont été consentis ces dernières années. C’est regrettable et les responsabilités doivent être situées le plus rapidement possible.
LA VISITE DU PRESIDENT MACKY SALL A TOUBA A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les livraisons de ce mardi 6 juin 2023 commentent La visite du chef de l’Etat au Khalife général des mourides
Dakar, 6 juin (APS) – La visite du chef de l’Etat au Khalife général des mourides est un des sujets commentés par les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Tête-à-tête d’une heure’’ entre le chef de l’Etat le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassorou Mbacké, affiche à la Une Le Soleil.
”Arrivé aux environs de 22 heures 30 minutes, lundi, à Touba, le président Macky Sall, a été reçu par Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, le Khalife général des Mourides dans sa résidence principale de Darou Miname. Le président Macky Sall a eu un long entretien à huis clos avec le Khalife général. On peut penser que les douloureux événements qui ont secoué le pays se sont invités dans les échanges entre le chef de l’Etat et son hôte’’, rapporte le journal.
Le Soleil ajoute : ‘’A sa sortie de cette audience, à 23 heures 35 minutes, le président est retourné à Dakar. Aucune déclaration n’a été faite. Toutefois, l’on peut magnifier cette visite au guide de la communauté mouride, d’autant plus que la sagesse de ses conseils dans certaines situations peut contribuer au retour de la paix et de la stabilité au Sénégal’’.
La visite du président Sall intervient après les violentes manifestations survenues jeudi et vendredi à Dakar et dans les régions, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme.
Ces manifestations violentes ont entrainé 16 morts, 500 interpellations, beaucoup de saccages et de pillages d’édifices publics comme privés, selon le bilan de la police nationale. C’est dans ce contexte d’après manifestations que le président s’est rendu à Touba.
‘’Macky Sall reçu par Serigne Mountakha après les violentes manifestations’’, rapporte le quotidien Bës Bi, qui affiche à la Une : ‘’ Touba, maître du jeu’’.
‘’Le chef de l’Etat a été reçu lundi, dans la soirée, par le khalife général des mourides à Darou Minam. Jusqu’au moment où nous écrivions ces lignes, rien n’a suinté de cette audience bien surveillée. En revanche, Bés bi dit être en mesure d’affirmer que les tractations ont été menées de main de maitre par un trio bien introduit chez le khalife. Car, c’était aussi lui qui avait éteint le feu de mars 2021’’.
Le journal espère que ‘’de cette audience avec Serigne Mountakha Mbacké, pourraient sortir des résolutions allant dans le sens de la pacification de l’espace politique. Et parmi les points cruciaux, il y a la question du 3e mandat et l’éligibilité de Sonko, mais aussi de Karim Wade et Khalifa Sall. Mais rien n’est encore acquis.
”Confidences sur une audience nocturne’’, selon L’Observateur, qui explique que cette visite est motivée par la volonté du chef de l’Etat d’accorder ‘’la primeur de ses grandes décisions’’ au Khalife général des mourides.
L’As note que ‘’Dakar reprend vie’’, après ‘’trois jours d’enfer’’.
‘’Dakar, le jour d’après’’, affiche à la Une Libération, soulignant que la capitale affiche ‘’une face hideuse après les violentes manifestations de jeudi et vendredi’’.
Selon le journal, ‘’de l’Avenue Cheikh Anta Diop à Rufisque, les grandes artères portent encore les stigmates des violents affrontements qui ont fait officiellement 16 morts’’.
Les quotidiens mettent également en exergue l’appel à de nouvelles manifestations lancé par la coalition des Forces vives du Sénégal F-24 contre la 3ème candidature du Macky Sall.
‘’Le F-24 retourne dans la rue, les 9 et 10 juin’’, dit Le Quotidien soulignant que ‘’la tension politique n’est pas encore dans une logique de baisse’’. ‘’Le F-24 annonce une série manifestations les 9 et 10 juin à la place de la Nation et sur la VDN. Cette coalition veut pousser Macky Sall à relâcher les personnes arrêtées récemment et obtenir la +libération+ de Ousmane Sonko, ainsi qu’une déclaration de non-candidature de la part de Macky Sall’’, écrit dans ses colonnes le journal.
Selon Tribune, ‘’le F-24 se braque et appelle à manifester’’.
Le quotidien EnQuête s’intéresse aux forces de défense et de sécurité, parlant de ‘’ces héros +oubliés+’’. ‘’Réquisitionnés depuis le 2 juin, ils triment dur’’, écrit le journal.
‘’Dans les rangs, ont dit que les FDS ne sont aimées par leurs mères. Tout le reste les déteste. On a tendance à y croire surtout dans des moments comme ça. Ce qui est évident c’est que les éléments des FDS ne tirent jamais sur des manifestants tant qu’ils ont le choix’’, confie au journal un commissaire sous le sceau de l’anonymat.
MACKY EN VISITE PRIVEE A TOUBA
Le chef de l’Etat Macky Sall a été reçu lundi dans la soirée par le Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a constaté un reporter de l’APS.
Dakar, 6 juin (APS) – Le chef de l’Etat Macky Sall a été reçu lundi dans la soirée par le Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a constaté un reporter de l’APS.
Macky Sall s’est entretenu avec le khalife dans sa résidence à Darou Minane dans le cadre d’une visite privée.
LA MORT D’OUSMANE SEMBENE SERA COMMEMOREE A THIES, VENDREDI
L’association ‘’Daaray Sembène’’ et la Maison de la pédagogie et de l’image vont tenir la 16e édition de la cérémonie de commémoration de la disparition du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007), vendredi à 10 heures, aux Manufactures sénégalaise
Dakar, 5 juin (APS) – L’association ‘’Daaray Sembène’’ et la Maison de la pédagogie et de l’image vont tenir la 16e édition de la cérémonie de commémoration de la disparition du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007), vendredi à 10 heures, aux Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès (ouest), selon un communiqué parvenu à l’APS.
La directrice de ‘’Daaray Sembène’’, Hadja Maï Niang, précise que diverses activités sont prévues pour cet événement, notamment un marathon de lecture sur le roman historique ‘’Les bouts de bois de Dieu’’ (1960) de Sembène Ousmane.
Ce livre reconstruit par la fiction les étapes de la grève des cheminots du rail Dakar-Niger en 1947-1948.
Quatre candidats sont en lice pour ce concours de lecture.
Il s’agit de deux Sénégalais, un licencié de l’université Iba-Der-Thiam de Thiès et une sortante de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, et de deux Burkinabè, une enseignante et un docteur de l’université Joseph-Ki-Zerbo.
‘’Les bouts de bois de Dieu : l’histoire et le social’’ est le thème de la leçon inaugurale, qui sera donnée par Pape Massène Sène, un ancien fonctionnaire du ministère de la Culture et professeur associé à l’université Senghor d’Alexandrie (Egypte).
Le Maroc est le pays invité d’honneur de la manifestation, selon le communiqué.