Des micro-plastiques ont été décelés dans de l’eau par les laboratoires de la division de la prévention et du contrôle des pollutions et nuisances à la Direction de l’environnement et des établissements classés (DEEC)
Dakar, 5 juin (APS) – Des micro-plastiques ont été décelés dans de l’eau par les laboratoires de la division de la prévention et du contrôle des pollutions et nuisances à la Direction de l’environnement et des établissements classés (DEEC), a indiqué le chef de ladite division, l’ingénieur en génie chimique, Assane Diop.
‘’Au-delà de l’eau, des micro-plastiques ont été également décelés dans d’autres matrices environnementales, comme l’air ou encore le sol’’, a déclaré M. Diop, dans un entretien accordé à l’APS, dans le cadre de la célébration, ce lundi, de la 51ème édition de la journée mondiale de l’environnement (JME). ‘’Les solutions à la pollution plastique dans le cadre de la campagne +Beatplasticpollution+’’ est le thème de l’édition 2023 de cette journée.
‘’Au Sénégal comme partout ailleurs dans le monde, a-t-il souligné, la pollution de plastique se présente sous forme de micro-plastiques présents dans l’environnement ou de déchets plastiques visibles.’’
Les zones urbaines où les populations utilisent beaucoup d’emballages plastiques sont les plus touchées par les nuisances et les dégâts causés par la pollution plastique sur l’environnement, l’économie, le cadre de vie, le milieu marin et la santé, a-t-il souligné.
‘’Dans le secteur de l’élevage et le milieu marin, a-t-il déclaré, la présence de particules plastiques sur les arbustes, sur le tapis herbacé et dans les fonds marins, est à l’origine de la décimation du cheptel et de la faune aquatique.’’
Il a rappelé que ‘’le brûlage des déchets plastiques libère dans l’atmosphère des substances toxiques pour la santé telles que les dioxines et les furanes’’. Les déchets plastiques contribuent également à l’imperméabilisation des sols agricoles, de même qu’à l’obstruction des canaux d’évacuation des eaux pluviales, accentuant ainsi les phénomènes d’inondations, etc. a encore relevé M. Diop.
Le chef de la division de la prévention et contrôle des pollutions et nuisances à la Direction de l’environnement et des établissements classés (DEEC) précise que la pollution plastique résulte de l’accumulation de déchets plastiques dans l’environnement.
La Direction de l’environnement et des établissements classés (DEEC) est sous la tutelle technique du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique.
Elle a décidé d’annuler les activités officielles commémoratives de la JME, à Dakar, en raison des vagues de manifestations occasionnées par la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme, dans l’affaire Sweet Beauty.
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LA SERVILITÉ DE MACKY SALL : UN REGARD CRITIQUE DE FÉLIX ATCHADÉ
Selon le médecin sénégalais basé à Paris, éditorialiste à SenePlus et membre du PCF, le président sénégalais semble rechercher l'approbation des élites occidentales qui préfèrent des dirigeants africains qui leur ressemblent
Dans cette inteview accordée à l’organe français Le Média, Félix Atchade, médecin sénégalais basé à Paris, éditorialiste à SenePlus et membre du PCF, porte un regard critique sur la politique du président Macky Sall. Atchade accuse Macky Sall d'incapacité à envisager la compétition électorale en dehors de la perspective de supprimer toute menace à son encontre. Selon lui, le président a utilisé l'appareil judiciaire et les ressources de l'État pour entraver la candidature de ses rivaux politiques, citant les cas de Khalifa Ababacar Sall et d'Ousmane Sonko.
Atchade souligne également le comportement de Macky Sall sur la scène internationale, en particulier en France, en affirmant que le président sénégalais semble rechercher l'approbation des élites occidentales qui préfèrent des dirigeants africains qui leur ressemblent. Il critique la réaction de Macky Sall lors du discours de Nicolas Sarkozy en 2007 à l'université de Dakar, où il aurait félicité vigoureusement l'ancien président français malgré la controverse suscitée par ses propos. Atchade affirme que de tels comportements démontrent l'incapacité de Macky Sall à envisager d'autres profils de leadership à émerger en dehors des normes occidentales.
En ce qui concerne les relations entre Macky Sall et la France, Félix Atchade souligne l'accord de concession du Port de Dakar au groupe Bolloré comme un exemple de la servilité du président sénégalais envers la France. Atchade rappelle qu'à l'époque d'Abdoulaye Wade, le gouvernement avait choisi de ne pas renouveler cette concession à Bolloré, mais Macky Sall a rapidement attribué la concession à ce groupe peu après son accession au pouvoir. Selon Atchade, cela soulève des questions sur les liens étroits entre Macky Sall et Bolloré.
Par ailleurs, Atchade accuse Macky Sall de se rapprocher de plus en plus des réseaux d'extrême droite français.
Les déclarations de Félix Atchade soulèvent des interrogations sur la manière dont Macky Sall aborde la compétition électorale, sa relation avec les élites occidentales et sa politique envers la France. Ces critiques mettent en lumière l'importance de promouvoir un leadership politique indépendant, ouvert aux différentes voix et en accord avec les aspirations du peuple sénégalais.
PAR AMADOU LAMINE SALL
NON MON PAYS N’EST PAS UN PAYS MORT !
Dans ce pays « chacun ici est un héros avant de naître » Tant qu’il y a le ciel il y a toujours l’espoir qu’un oiseau y passe….
Dans ce pays « chacun ici est un héros avant de naître »
Tant qu’il y a le ciel
il y a toujours l’espoir qu’un oiseau y passe….
C’est ce matin que je l’ai appris depuis Rabat la ville printanière…
Rabat est ensoleillé Dakar en deuil
et mon cœur est en larmes comme un glauque ciel d’hivernage…
Pourtant mon pays n’est pas un baobab nocturne
une herbe noire une fleur froide
un fruit anémique une terre agenouillée
Mon pays n’est pas une route coupée
une chaussée pourrie au ciel boueux
Mon pays n’est pas dans l’urgence des vautours
il est dans la foulée des tigres et le lion a encore la mâchoire qui brûle
et le ventre en flammes
Mon pays n’est pas un pays mort
mais elle est pourtant morte la mémoire jadis souriante
mort le sang dans la case des hommes venimeux
et le rêve de ceux qui ont cru dompter l’alphabet court nu dans les rues
et les enfants ne jettent même plus des pierres à ce lambeau de rêve…
Mon pays n’est mort que dans la hâte de ceux qui marchent avides
sur les chemins de mirages les yeux embués et l’horizon cupide…
Mon pays n’est mort que chez les fils de l’impatience
les fils malicieux de la politique
les sidéens du pouvoir dans
la malaria et le paludisme des urnes les fils arqués et maudits de la politique fétide
les bergers à venir mais si fatigués déjà comme
de vielles peugeot des années de jazz
Mon pays n’est mort que dans les rois asséchés et
les princes des oracles qui mûrissent le trône avant le maïs et l’arachide
les terrasses d’or avant la paille de chaume des toits du Sine des baraques et taudis des banlieux
la chaise de satin avant le tabouret de termitière…
Mon pays n’est mort que dans les fils surdoués des feux de
brousse qui dévorent jusqu’aux refuges des lépreux aux portails fastes
des banques…
Ce pays mon pays n’est mort que chez les morts d’avant les lampes
car elles arrivent elles arrivent les grandes lampes
arrivent les fauteuils de soie les canapés de laine dans les taudis de Pikine Guédiawaye Ganaw-Rail
arrivent les rideaux rouges et pourpres
arrivent les bronzes rares les toiles des enfants d’Oussouye
les livres des enfants du Fouta
arrivent les sourates les chants grégoriens les libations de Tivaoune Touba Yoff-Layène Médina-Baye Ndiassane…
arrivent les femmes les hommes d’un siècle nouveau
d’un temps d’espérance…
Mon pays n’est pas un pays mort
malgré les fourmis et les fatigues les cafards les sommeils lents les réveils taraudés
les souliers usés
les chaussettes frelatées soumises aux faims des rats les orteils au vent…
Mon pays n’est pas mort malgré les
journaux aux manchettes de fin du monde…
Mon pays n’est pas un pays mort
malgré les cuisines vides dans la solitude d’un oignon
d’une pomme de terre verdâtre comme d’un méchant quolibet…
Mon pays n’est pas un pays mort
une cargaison puante…
Mon pays est une marée haute d’épices et d’encens
il vit ce pays se tourne et se retourne et danse et pleure et chante
dans l’angoisse pourtant infinie que dorlote une foi infinie
que consolent une cloche un minaret le regard velouté d’une maman infinie…
Mon pays n’est pas un pays défunt
il ne porte comme la vie que les pas lourds d’un soldat endeuillé
d’un policier blessé
d’un enfant amputé
Mon pays comme la vie ne porte que
le sourire au gingembre
d’une femme que la beauté honore…
Il est bien debout mon pays grave beau et fort…
Mais il est vrai que les fleurs quoique belles meurent toujours un soir
ou est-ce un matin je ne sais plus…
mais reste toujours le parfum qu’elles ont laissé et puisse ce parfum habiter
la nostalgie des cœurs
irriguer le vertige
être le remontoir de nos vies
nourrir l’avenir sinon…
sinon elles seront vraiment mortes
pour toujours les fleurs que
l’on croyait immortelles
mortes pour rien
mort aussi le triomphe du jour de gloire et l’oubli monstrueux alors se lève tragique comme une tendresse décapitée
une malédiction brutale dressée comme une lance…
Mon pays n’est pas un pays mort
mon pays n’est pas un murmure
son peuple au front d’étoiles et à la bouche de sel
est un océan qui ne s’annonce plus
une mer haute féconde navigable
pour toutes les fraternités du monde…
Pourtant des enfants sont tombés sous des balles aux yeux clairs sans lunette des officiers sont tombés surpris par des balles traîtresses
c’etait en mai
c’était en juin
il faut vite en oublier l’année maudite…
Des femmes et des hommes sont rentrés à la maison et ont mis leur mémoire dans des tiroirs qu’ils n’ouvriront plus jamais…
Je voulais crier
mais ne pouvais pas crier…
je cherchais la Vérité parmi mille vérités et ne pouvais la trouver…
l’odeur de la bête pourrie était tenace
le vent de son chemin sûr
la boussole facile
mais pas une trace de la bête…
je cherchais où ranger ma colère
mais je n’avais plus en moi d’armoires vides…
J’ai prié alors Dieu de me parler pour trouver la juste voie entre le prince haletant le peuple en colère et les autres tous les autres ivres du trône infect…
Dieu m’a répondu qu’Il n’avait pas le temps qu’IL était en Ukraine
qu’IL ne trouvait pas d’hôtel
que la nuit tombait que des villes brûlaient qu’il était déjà minuit…
Je voulais crier
mais un poète ne crie pas il chante il chante… mais comment chanter la mort le sang…
Mon pays n’a pas autant pleuré depuis Jésus depuis Mohamed…
Je voulais crier
la démocratie me faisait signe d’une main amputée des quatre doigts
derrière une porte défoncée et des murs brûlés
elle avait les fesses dénudées le corps tremblant le visage démaquillé
mais les seins debout et ardents
chauds comme un bon pain un matin de froid glacial…
Elle me demandait un vêtement pour se couvrir
elle avait les pieds nus et gercés
elle m’empruntait des chaussures et moi il y a bien longtemps que
je ne portais même plus de chaussures
c’est la faim qui me préoccupait
le courage des ouvriers le cri des paysans et mon beau pays qui brûlait…
Des amis me suppliaient de dire à la démocratie
derrière cette porte défoncée que je ne pouvais rien pour elle
qu’il fallait plutôt attendre les juges
et les juges repassaient leur toges avec des feuilles d’or
et les rayons des lambris de leur palais leur servaient de fer à repasser…
Je voulais crier
mais je ne pouvais pas crier
alors pour crier j’ai fait ma valise
j’y ai rangé précieusement avec un gros rat noir et affamé
le livre de la Constitution
la liste des juges
la photo du bâtiment de la Cour Constitutionnelle
la photo du palais présidentiel et celle de l’Assemblée Nationale…
Quand j’arriverai je lirai ce qu’il en reste de la Constitution
de la liste des juges
de la photo du bâtiment de la Cour
du Palais
de l’Assemblée
peut-être alors je pourrais secourir la démocratie
cette femme nue
appelant au secours
derrière la porte défoncée aux murs soudain pailleté de pourpre…
Pourtant
puisse la pirogue rester la pirogue
le fleuve le fleuve
puisse le phare fidéliser le sommet des Mamelles
que la patrie dise la patrie le khalam le khalam
puisse ce peuple à tête de sourates et de psaumes ce peuple de foi glaneur de paix
renaître en fleurs
puisse-t’il ne pas fêler nos rêves
raréfier le pain le sel
retarder les aurores
Pour un jour
le Sénégal peut avoir peur
pour un jour
le Sénégal peut avoir honte
mais jamais ce pays ne périra
tant qu’il restera
quelque part un
bout de ciel
un lambeau de minaret le mirage d’une croix…
Et je suis parti
habiter le pays de la prière et du silence
ce pays des prophètes que j’aime…
Là-bas m’a-t-on dit il n’existe point de drapeaux rouges ni de chars ni de fusils ni de prisons rien que des jardins de Dieu…
Là-bas je pourrais crier sans que personne ne me fasse taire
brûler ma modeste
chaumière
faire mal à mes enfants chéris
couper le signal des libertés faire croire que la mort est un « ours qui danse »avec une jeunesse éméchée…
Pourtant
malgré les mots les cris les peurs la mort la douleur l’interrogation chacun sait ici pour quoi nous serons toujours vivants et
le Sénégal toujours vainqueur…
Demain
bien vite
reviendra le Soleil
il reviendra pour
avoir signé un
pacte sacré avec les ancêtres
pour que jamais le cercle de feu ne cerne la montagne
MULTIPLE PHOTOS
UCAD, DES PLAIES ENCORE BEANTES
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a été transformée en un véritable champ de ruines après l’annonce du verdict du procès de Ousmane Sonko. Des facultés et instituts ont été saccagés par les manifestants. Les dégâts sont inestimables.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a été transformée en un véritable champ de ruines après l’annonce du verdict du procès de Ousmane Sonko. Des facultés et instituts ont été saccagés par les manifestants. Les dégâts sont inestimables. Retour sur les lieux du sinistre.
Avenue Cheikh Anta Diop de Dakar, un calme plat règne ce dimanche 4 juin 2023. Les activités commerciales aux alentours reprennent timidement. La circulation est fluide sur cet axe jadis très fréquenté par les automobilistes. Des éléments des forces de défense et de sécurité, armés, sont positionnés au rond-point et font face à l’entrée principale. Laquelle est inaccessible. Elle affiche un visage hideux. Des véhicules complètement réduits en cendres forment le décor. Ils font partie des dégâts engendrés par les manifestations qui ont éclaté dans le temple du savoir, le 1er juin dernier, après l’annonce du verdict de la chambre criminelle, condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Des agents de sécurité du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) interdisent tout accès dans ce temple du savoir où les autorités universitaires ont pris la décision de suspendre les enseignements jusqu’à nouvel ordre. Ils sont intransigeants et appliquent à la lettre les consignes reçues. Des étudiants venus récupérer leurs bagages sont retenus à la porte principale. « Nous voulons récupérer nos bagages qui sont dans notre chambre et rentrer. Nous étions sur le qui-vive le jour de la manifestation. On s’est sauvé en laissant tout dans notre chambre », a fait savoir El Hadji Mbaye, étudiant en troisième année à la Faculté des sciences, l’air désemparé.
Les manifestants étaient armés de scie à métaux, arrache-clou, piques et marteaux
En effet, contrairement à la grande porte, l’allée communément appelée « couloir de la mort » n’est pas contrôlée. Mais elle est vide. On n’y aperçoit pas une âme qui vive. Des morceaux de pierre jonchent le sol. Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information, Mame Less Camara (Cesti/Mlc) jouxte cette allée. Cette école, qui a formé plusieurs générations de journalistes d’ici et d’ailleurs, n’a pas échappé à la furie des contestataires de la sentence qui a été infligée au maire de Ziguinchor. L’amphithéâtre « Eugénie Rokhaya Aw » a été incendié. Il est sens dessus dessous. Les vitres des fenêtres endommagées à coup de pierres, les tables bancs calcinés. Pis, trois véhicules appartenant à cette école sont réduits en tas de ferraille. Les flammes ont noirci la peinture du bâtiment. Joint au téléphone, Mouminy Camara (Directeur des études du Cesti), présent sur les lieux au moment des faits, n’a pas voulu se prononcer parce que « les autorités de l’Ucad n’ont pas encore fait le point de la situation ».
Après le Cesti, on a fait cap à la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh). Ici, c’est le chaos total. Le panorama est indescriptible. Les casseurs ont été sans état d’âme. Ils n’ont rien épargné. Les dégâts sont démesurés. De nombreuses dégradations ont été commises. Au minimum, 20 bureaux ont été vandalisés. Le bureau des archives a été complètement incendié. Les images font mal. Des tas de paperasses carbonisés jonchent le sol. Des ordinateurs, des photocopieuses, des chaises, détruits, sont visibles pêle-mêle, un peu partout dans le nouveau bâtiment. Des tables-bancs, des armoires contenant des livres sont renversées çà et là. La salle de réunion, les salles des professeurs, le bureau local des mobiliers, le bureau de liaison université-entreprise, la case d’inscription pour les nouveaux bacheliers ont également subi les attaques des casseurs. Deux bus et le véhicule d’un professeur de philosophie ont été incendiés. Cheikh Abdou Massaly est agent de sécurité dans cette Faculté, depuis 2017. Présent au moment des faits, il déroule le film des saccages. « Nous étions sept agents de sécurité sur les lieux quand les manifestants ont envahi la Faculté. Ils nous ont demandé de prendre nos bagages parce qu’ils vont mettre le feu à la Faculté. Sans même qu’on ait eu le temps de négocier avec les meneurs, certains ont mis du feu sur le bus. Ils étaient armés de scie à métaux, d’arrache-clou, de gros marteaux, de piques », explique M. Massaly. Selon lui, les casseurs ont défoncé la porte du bureau des archives, volé les ordinateurs, les photocopieuses et les télés avant d’y mettre le feu. Il poursuit : « Après le bureau des archives, ils ont pris d’assaut la case des inscriptions. Ils ont volé les 8 ordinateurs, les imprimantes, les serveurs, les machines qui servaient à tirer les cartes des nouveaux étudiants. Ils ont même emporté les robinets des toilettes et le coffre du disjoncteur ». Selon le vigile, même la buvette n’a pas été ménagée. Les assaillants, selon lui, ont mangé toute la nourriture qu’ils ont trouvée avant d’emporter la somme de 60 000mille FCfa qui était gardée dans la caisse.
Les caméras de surveillance ont tout filmé
À la question de savoir si ceux qui ont commis ces actes qui frisent le crime sont des étudiants, M. Massaly rétorque : « ceux qui étaient devant ne donnent pas l’air d’être des étudiants. S’ils sont des étudiants, ce sont des cartouchards. En plus, ils n’étaient pas lucides. J’en ai vu au moins trois qui détenaient des bouteilles de bière ». À l’instar de M. Massaly, Souleymane Faye, agent de sécurité à l’Ucad, depuis 1992, dit être scandalisé et outré par ce qu’il a vu le jour des manifestations. Pour lui, ceux qui ont saccagé l’université ne sont pas des étudiants, mais ils avaient mûri leur plan bien avant. « C’est la première fois que je voyais de supposés étudiants commettre de tels actes. Il y a toujours eu de grèves et de saccages au sein de l’université, mais les étudiants ont toujours fait la part des choses. Ils n’ont jamais incendié encore moins saccagé les bureaux. Ceux qui ont commis ces actes n’étaient pas dans un état normal. Les pertes sont énormes. Elles dépasseront des centaines et des centaines de millions de Fcfa », dit M. Faye. Il affirme qu’ils seront tous arrêtés parce que la grande caméra de surveillance a filmé toute la scène.
La bibliothèque de l’Ucad n’a pas été visitée par les manifestants. Mais les vitres du cyber ont été cassées et un bus et cinq véhicules particuliers qui étaient garés dans le parking ont été incendiés. L’un des agents de sécurité trouvés sur place, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, renseigne que les véhicules particuliers appartiennent à des travailleurs de la bibliothèque. « Ils les avaient laissés ici et sont rentrés à pied parce que la situation était tendue. Ils ont pensé que leurs voitures seraient protégées, hélas ! ».
Le chapiteau de la fac droit et le véhicule du Pr Isaac Yankhoba Ndiaye réduits en cendres
À la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), le chapiteau est complètement calciné. L’image est désolante. Le bruit des zincs complètement noircis et les gazouillis des oiseaux accueillent tristement les visiteurs. Des bacs à ordures, des morceaux de chaises, des troncs d’arbres jonchent le sol. De l’autre côté, c’est-à-dire à l’entrée principale de la Faculté, une carcasse de voiture garée devant le bâtiment qui forme des juristes est visible. L’un des agents de sécurité trouvés dans le hall nous informe qu’elle appartient au Professeur Isaac Yankhoba Ndiaye. Dans cette Faculté, les salles de travaux dirigés, la salle des professeurs et les amphithéâtres ont été saccagés par les manifestants. Des détritus de vitres cassées et des pierres couvrent le sol. C’est le même panorama à la Faculté de médecine et d’odontologie où, de loin, on peut voir les vitres brisées.