Dakar, 8 août (APS) – L’expulsion du Sénégal de l’avocat franco-espagnol d’Ousmane Sonko, Juan Branco, préoccupe les quotidiens, qui, pour leur édition de ce mardi, tentent de s’expliquer cette décision des autorités sénégalaises.
Me Branco, visé par un mandat d’arrêt émis par la justice sénégalaise, a été arrêté en Mauritanie après avoir séjourné au Sénégal.
Auditionné par la Division des investigations criminelles, il a été inculpé d’attentat, de complot, d’appel à l’insurrection, de diffusion de fausses nouvelles, d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles graves.
Envoyé en prison pendant moins de quarante-huit heures, l’avocat a été placé sous contrôle judiciaire, remis en liberté, puis expulsé du Sénégal.
« Une polémique en moins. Le Sénégal s’est épargné la poursuite de la mauvaise publicité que constituait l’arrestation de […] Juan Branco, le week-end dernier », note EnQuête.
« Retenir Juan Branco en détention au Sénégal n’est pas un choix judicieux », écrit Sud Quotidien pour résumer les explications fournies à ce sujet par le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
Source A signale que « les appels internationaux à sa libération, sa stratégie du silence et sa grève de la faim […] ont précipité sa libération et son expulsion vers son pays ».
« Juan Branco vient d’être libéré et placé de façon extraordinaire sous contrôle judiciaire pour des faits et charges aussi graves. De qui se moque-t-on ? », s’indigne l’avocate et ancienne députée sénégalaise Ndèye Fatou Touré, dont les propos sont relayés par L’info.
Magnanimité
« Juan Branco a exposé les travers d’une justice à plusieurs vitesses, loin d’être juste avec les Sénégalais qui croupissent en prison pour des [charges] insignifiantes. Et les explications d’Ismaïla Madior Fall, celui-là qui garde nos Sceaux, montrent clairement que ce pays s’enfonce dans ses contradictions », commente L’info.
Libération s’interroge sur les décisions prises par les autorités sénégalaises, qui vont du mandat d’arrêt à l’expulsion. « Pressions diplomatiques ? Reculade pour ne pas frustrer la France ? », se demande le même journal en rappelant les chefs d’inculpation dont l’avocat franco-espagnol est l’objet.
« Pour moins que cela, plusieurs Sénégalais séjournent actuellement en prison. Le plus cocasse est que la libération de Me Branco est assortie d’un contrôle judiciaire. Normalement, cette mesure est prise pour s’assurer que l’inculpé ne quitte pas le territoire sans l’autorisation du juge. Pour le cas de Me Branco, il est sous contrôle judiciaire hors de la zone de compétence de la justice sénégalaise. Interdit d’en rire… », lit-on dans Libération.
Le Soleil met la libération de Me Branco sur le compte de la « magnanimité » de l’État du Sénégal. « Les autorités sénégalaises, après avoir fait preuve d’une fermeté exemplaire face à des actes tendant à jeter le discrédit sur le pays et ses institutions, ont finalement fait preuve de magnanimité », affirme Le Soleil.
Ismaïla Madior Fall assure que le Sénégal compte sur la coopération judiciaire pour exercer son contrôle sur l’avocat franco-espagnol. Mais un spécialiste de droit pénal interrogé par WalfQuotidien affirme que « le juge sénégalais possède très peu de moyens » pour faire « respecter » le contrôle judiciaire « si la personne [qui en est l’objet] se trouve hors du territoire sénégalais ».
« Il n’y avait pas de raison de le garder [en] détention », rapportent L’As et plusieurs journaux en citant le ministre de la Justice.
« Il n’y a pas de vacances judiciaires pour tout le monde. Si le temple de Thémis est habituellement à l’arrêt au mois d’août, cette année, c’est l’exception […] Il y a les affaires Sonko et Branco, qui cristallisent les attentions des parquets et des juges d’instruction, qui tournent à plein régime », observe Le Quotidien.
KEEMTAAN GI - DE LA MALEDICTION D’ETRE NEGRE AU SENEGAL
Et ce n’est pas près de s’arrêter… Le Monstre continue d’avaler ses enfants. Une implacable chasse à l’homme est opérée depuis mars 2021. Rien ne peut arrêter la machine à broyer des vies. Et à ce niveau de la traque, ils ne font aucun discernement. Gare à l’impertinent qui les narguait depuis son pays d’accueil et qui se hasarde à mettre les pieds dans ce charmant pays pour des vacances dorées. Ou, plutôt, qui est venu de lui-même se jeter dans la gueule du loup. Il a tourné en bourrique nos Fds et nos procureurs presque une semaine durant avant de filer chez les beydanes…qui l’ont alpagué avant de le remettre à nos policiers. Après quoi, on lui a fait goûter au charme des prisons sénégalaises. Comme en Corée du Nord, les libertés sont bafouées dans ce charmant pays. Désormais, aucun segment n’échappe à la prison la dernière catégorie socioprofessionnelle à y envoyer des représentants étant désormais celle des avocats après celles des maires et des journalistes. Cela dit, et comme disait La Fontaine dans « Les animaux malades de la peste », « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Parodiant cela, on pourrait dire que dans notre glorieux pays, selon que l’on sera un Toubab ou un Nègre, notre justice sera clémente ou impitoyable ! Et le code de procédure pénale s’appliquera ou ne s’appliquera pas… A preuve par l’avocat franco-espagnol Juan Branco qui, bien que poursuivi pour des crimes passibles d’au moins 20 ans de prison, a recouvré la liberté en moins de 48 heures et a été expulsé vers son pays… Sans doute aux frais du contribuable sénégalais. Pour expliquer cette pantalonnade, le tailleur constitutionnel est venu nous raconter une histoire décousue. Tant pis pour les malheureux opposants et autres jeunes activistes qui sont dans nos cachots depuis plus de deux ans. Ils auraient dû naitre citoyens de la France ou sujets de l’Espagne ! Et avoir la peau blanche plutôt que noire comme du charbon… KACCOOR BI - LE TEMOIN
DIALOGUE TERRITORIAL
La 1ère édition du dialogue territorial avec les maires et les présidents de conseil départemental des régions de Dakar, Kaffrine, Matam, Saint-Louis, et Ziguinchor, a ouvert ses portes ce lundi 7 août 2023, à Dakar. Organisée par le Ministère des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du développement des Territoires et placée sous la présidence effective de Ministre Mamadou Talla, cette rencontre de deux jours (7 et 8 août) vise à « faciliter l’appropriation », par les élus territoriaux, des orientations du gouvernement pour « une meilleure territorialisation » des politiques publiques. Elle permettra également de dresser ensemble un état des lieux de ces politiques publiques et dégager des perspectives de manière consensuelle à travers des modalités appropriées de mise en œuvre. « La tenue de cette activité résulte de ma foi indéfectible aux vertus du dialogue, de la concertation et de la coproduction. Oui, je demeure convaincu que la concertation, la plus large possible, est la méthode la plus efficace pour le traitement des grands dossiers intéressant notre pays » a indiqué Mamadou Talla. Le ministre signale que « malgré l’augmentation considérable des moyens mis à la disposition des collectivités territoriales ces dix dernières années, les élus territoriaux exposent régulièrement leurs difficultés à prendre en charge correctement les compétences qui leur sont transférées ». Avant de rappeler que de 2013 à 2023, les Fonds de dotation de la décentralisation et d’équipement des collectivités territoriales cumulés sont passés de 30,55 milliards FCFA à 69,61 milliards. Et la contribution économique locale, valeur ajoutée qui était de 17,76 milliards en 2019, est passée à 23,93 milliards en 2023, en plus de la ristourne évaluée à 5,5 milliards cette année.
AHMETH AIDARA DENONCE L’EMPRISONNEMENT DE MAIRES
La tribune de la première édition du dialogue territorial avec les maires et les présidents de conseil départemental a été l’occasion pour le maire de la ville de Guédiawaye de revenir sur l’emprisonnement des cinq maires de la coalition Yewwi Askan Wi. Ahmeth Aïdara qui prenait part aux travaux qui vont durer deux jours a dit ses vérités crues au ministre des Collectivités territoriales. Il ne croit pas à la sincérité du dialogue annoncé parce que pour lui un dialogue ne peut avoir lieu que quand ses collègues maires seront élargis de prison. « Un dialogue doit être sincère. Nous l’avons dit au ministre et qu’il se le tient pour dit » dira-t-il. Cependant l’édile de Guédiawaye ajoute que « tous les maires présents ici doivent porter le combat pour la libération des maires détenus : Ousmane Sonko de Ziguinchor, Maïmouna Dièye des Pattes d’Oie, Jamil Sané des Parcelles Assainies, Mohamed Bilal Diatta de Keur Massar Sud et Pape Sow de Sangalkam. C’est injuste. Ils sont tous élus au même titre que le Président Macky Sall ». Ahmeth Aidara d’appeler vivement à la libération de tous les maires détenus en prison.
SANGALKAM LE MAIRE PAPE SOW LIBERE
Le maire Pape Sow et les jeunes arrêtés à Sangalkam, la semaine dernière, ont recouvré la liberté ce lundi 7 août 2023. Membre de la plateforme Taxawu Sénégal, le maire de la commune de Sangalkam, Alpha Bocar Khouma dit Pape Sow a été arrêté parce qu’il aurait payé les frais d’hébergement de l’avocat Juan Branco. Son arrestation musclée par les éléments de la BIP et du GIGN à son domicile avait provoqué une résistance des jeunes de Sangalkam. Ce qui s’est traduit par de chaudes empoignades entre les jeunes de la zone et les forces de sécurité qui avaient dû utiliser des lacrymogènes pour rétablir l’ordre avant de réussir à arrêter le maire Pape Sow et des jeunes proches de ce dernier. Finalement tout ce beau monde a pu obtenir la liberté. Régissant à cette arrestation jugée « arbitraire », le leader de Taxawu Sénégal Khalifa Sall dira que « Nous avons appris avec surprise l’arrestation de notre membre. Taxawu Sénégal s’inquiète de cette arrestation nocturne au-delà des heures légales. Par ailleurs, elle exige le respect des droits du camarade Khouma et lui apporte tout son soutien ».
FRAUDE VIA STARLINK AU SÉNÉGAL L’ARTP ARRETE 5 INDIVIDUS
Cinq individus de la société STARLINK, pris en flagrant délit, ont été appréhendés par la Direction de la Sureté urbaine de la Police nationale, et mis à la disposition de la justice. Cela fait d’un contrôle qui a permis de constater la commercialisation irrégulière de terminaux STARLINK, permettant de se connecter au réseau Internet par voie satellitaire. «L’Autorité de régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a entrepris, dans le cadre des missions qui lui sont dévolues, à savoir d’assurer l’application de la législation et de la réglementation relatives aux secteurs des communications électroniques et des postes, une opération de contrôle qui lui a permis de constater la commercialisation irrégulière de terminaux STARLINK permettant de se connecter au réseau Internet, par voie satellitaire» renseigne le communiqué de l’Autorité de régulation des télécommunications et des Poste du Sénégal, l’Artp. La fourniture des services d’accès à Internet à des utilisateurs est soumise à une autorisation préalable, selon les modalités prévues par les articles 57 et suivants de la loi n°2018-28 portant code des communications électroniques. En tout état de cause, l’Autorité de Régulation rappelle aux contrevenants qu’ils s’exposent aux sanctions prévues par les dispositions de la loi précitée, en son article 181 alinéa 1 qui punit d’un emprisonnement d’un (01) an à cinq (05) ans et d’une amende de trente (30) à soixante (60) millions de francs CFA, quiconque :« Aura exercé l’une des activités soumises à l’obtention d’une licence ou d’une autorisation sans la licence ou l’autorisation requise ou l’aura continuée en violation d’une décision de suspension ou de retrait. » ajoute le communiqué. Toutefois l’Autorité de régulation invite les prestataires commercialisant les services de STARLINK, et de toute autre société ayant des activités similaires, à cesser
CANDIDATS DE BBY KARIM MBENGUE DU PS DENONCE LA PROCEDURE DE DESIGNATION
Au sein du Parti Socialiste, l’on ne cache plus pour dénoncer la procédure de désignation des candidats à la candidature de BBY. Le dernier a tiré sur le tas, Abdou Karim Mbengue Secrétaire général de l’Union Communale PS de Rufisque. « L’on nous apprend que les candidats à la candidature de BBY à l’élection Présidentielle de 2024 ont été reçus par le Président de la République en présence de plusieurs leaders de la Coalition. Le communiqué sanctionnant la rencontre nous informe de la mise en place d’une charte soumise à l’ensemble des candidats. Question 1 : Pourquoi acceptons-nous au niveau du PS que les 11 candidats reçus soient tous issus des rangs de l’APR ? Question 2 : Existe-t-il une procédure de désignation d’un candidat au sein de BBY ? Quelle est l’instance au sein du PS qui a validée cette procédure qui ne saurait concerner le Parti notamment s’il s’agit départager des candidats issus exclusivement de l’APR ? Question 3 : Pourquoi la charte de BBY n’a pas été discutée au sein du Parti ? Question 4 : Pourquoi le PS, conformément à ses textes et pratiques ne lance pas de procédure de consultation de ses instances à la base (comme cela était le cas en 2012, 2017 et 2019) ? » s’est demandé Abdou Karim Mbengue à travers une note parvenue à la Rédaction. « C’est à l’issue de cette procédure qu’il sera loisible à tout membre du Parti de présenter sa candidature. L’on a mis la charrue avant les bœufs. La démarche démocratique aurait été de demander à chaque entité membre de BBY de présenter s’il le souhaite un candidat dans un délai précis, charge à elle de mettre en œuvre ses modalités propres et conformes à leurs textes. La Coalition pourra ensuite mettre en œuvre une procédure de désignation qui sera alors plus inclusive et augmentera les chances d’avoir ce candidat « consensuel ». Nous attendons depuis 1 mois que l’on nous « choisisse » un candidat. Nous avions donc largement le temps de lancer une procédure au sein du Parti. Retournons à l’orthodoxie avant qu’il ne soit trop tard » conclut le SG de l’Union Communale PS de Rufisque et directeur de la Communication de la Sonatel.
«AVEC ISMAÏLA SARR, ON A DEJA JOUE, ON FAIT UN BON DUO»
Arrivée à l’Olympique de Marseille la semaine dernière, Iliman Ndiaye a été présenté aux médias ce lundi. L’international sénégalais a rappelé toute sa passion pour le club phocéen et son rêve de fouler le Vélodrome.
Arrivée à l’Olympique de Marseille la semaine dernière, Iliman Ndiaye a été présenté aux médias ce lundi. L’international sénégalais a rappelé toute sa passion pour le club phocéen et son rêve de fouler le Vélodrome.
Accueilli tel un messie lors de son arrivée à Marseille, Iliman Ndiaye a confié toute la joie et l’excitation qu’il a connu ces derniers jours. Iliman est dans un rêve ! «Mon accueil a été fou à l’aéroport. Les messages que j’ai eus, c’était fou. C’est un rêve d’être accueilli comme ça dans ton club de cœur. Mes débuts au Vélodrome, j ‘en rêve depuis que je suis tout petit», a confié le désormais ex-joueur de Sheffield United face à la presse ce lundi. Une atmosphère que le Sénégalais avait peut-être déjà vécu ou imaginé, à l’en croire ses mots. «C’était la même folie quand j’étais à l’OM quand j’étais petit. J’étais hyper content», a ajouté Iliman Ndiaye sans manquer de rappeler que «Quand je suis parti, j’ai espéré revenir et j’ai travaillé fort pour être là devant vous aujourd’hui».
D’ailleurs, l’international sénégalais a aussi rebondi sur les propos de son compatriote arrivé à Marseille un peu plus tôt, Ismaïla Sarr. «Avec Ismaïla Sarr, on a déjà joué, on fait un bon duo. Avec lui, comme il l’avait dit, on fera quelque chose de fort. Après, l’OM, ce n’est pas avec un seul joueur, c’est avec toute l’équipe», a-t-il affirmé. Avant de venir à l’OM, Iliman était la convoitise de bon nombre de clubs anglais comme italiens. Mais, malgré tous ces intérêts, le Lion n’avait que l’OM dans le cœur. Son choix était déjà fait. «Je suis très fier de mon choix. J’aime jouer au foot pour l’argent mais j’aime jouer au foot depuis que je suis tout petit. Je ne connais rien à part le foot, je vis pour ça. Marseille est l’un des meilleurs clubs au monde pour moi. Je ne voulais aller nulle part ailleurs», a révélé le nouveau joueur de Marseille.
LES CONSOMMATEURS LAISSES A EUX-MEMES
Depuis quelques mois, les prix des denrées de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse. Cette hausse éprouve lourdement le pouvoir d’achat des ménages qui ne savent plus à quel saint se fier.
Ces derniers mois, les Sénégalais sont très éprouvés par la hausse des denrées de première nécessité qu’a connu le pays. Malgré les mesures prises par le Président de la République, Macky Sall, relativement à la baisse des prix des denrées de grande consommation, la souffrance des ménages n’est toujours pas allégée. Pour cause, en dépit de tout le dispositif de contrôle mis en place par le gouvernement à travers le ministère du Commerce, on note une hausse «injustifiée» des prix et même une pénurie de certaines denrées sur le marché notamment le sucre et l’oignon.
Depuis quelques mois, les prix des denrées de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse. Cette hausse éprouve lourdement le pouvoir d’achat des ménages qui ne savent plus à quel saint se fier. Les prix des denrées comme l’oignon et le sucre ne cessent de flamber et parfois sont introuvables sur le marché. Les consommateurs sont dans le désarroi total car, ils ont du mal à se payer les trois repas par jour dans ce contexte de conjoncture.
Pourtant, au mois d’août 2021, l’Etat avait pris un certain nombre de mesures, pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages notamment la réduction des taxes à l’importation. Parce qu’à l’époque, le gouvernement soutenait que la flambée des prix des denrées alimentaires était due à des facteurs exogènes notamment la pandémie du coronavirus qui a favorisé le disfonctionnement des chaines d’approvisionnement.
Face à cette situation, le Président de la République, Macky Sall, avait pris des mesures qui allaient dans le sens du maintien du pouvoir d’achat des consommateurs. Pourtant, quelques mois après l’adoption de ces mesures, le problème reste entier. On constate que les prix des denrées de grande consommation, notamment le sucre, le riz et l’huile et l’oignon ne cessent de grimper de jour en jour.
Cette situation qui était causée en grande partie par la crise Russo-Ukrainienne, avait encore suscité le désarroi chez les ménages sénégalais. Pour apporter des solutions à ce problème, le Président de la République, Macky Sall avait reçu au Palais le 26 septembre 2022 une délégation des associations de consommateurs du Sénégal. A l’issue de cette rencontre entre le gouvernement et les acteurs du secteur du commerce, de la consommation et des entreprises, le Chef de l’Etat avait pris 15 mesures pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais. Des mesures qui ont été adoptées le 5 novembre 2022 à l’issue d’un conseil national de la consommation.
Ainsi, le gouvernement avait annoncé en grande pompe une baisse du prix des denrées de première nécessité. Le riz, le sucre, le lait, l’huile de palme, les produits horticoles, la viande, les intrants agricoles, le fer à béton, le loyer, les frais d’inscription scolaire étaient entre autres, les produits et services concernés par ces mesures urgentes prises par le Président Sall pour lutter contre la vie chère. Ces mesures ont été appréciées par les Sénégalais qui avaient du mal à joindre les deux bouts dans ce contexte de crise économique.
Malheureusement, la période de soulagement des ménages a été très courte car, la baisse n’est pas très bien suivie sur le terrain, malgré le dispositif que l’Etat a déployé pour contraindre les commerçants à appliquer strictement la mesure. Aujourd’hui encore, on assiste à une hausse voire une pénurie de certaines denrées alimentaires.
CONSOMMATEURS ET VENDEURS DANS LE DESARROI
L’oignon, entre cherté et rareté - L’oignon est rare et très loin d’être bon marché, ces temps-ci en atteignant 1 000 F CFA le kilo à Dakar. Une situation qui trouble le sommeil des vendeurs et consommateurs. Surtout en perspective des fêtes religieuses
L’oignon est rare et très loin d’être bon marché, ces temps-ci en atteignant 1 000 F CFA le kilo à Dakar. Une situation qui trouble le sommeil des vendeurs et consommateurs. Surtout en perspective des fêtes religieuses (Magal et Gamou).
Les prix de nombreuses denrées alimentaires ne cessent de flamber depuis plusieurs mois, mais les tarifs de l’oignon suscitent presque la controverse, tant leur hausse dépasse les limites raisonnables. L’oignon, ingrédient phare de la majorité des plats sénégalais, a également enregistré de fortes hausses dans le reste du pays en atteignant 1 000 F CFA le kilo à Dakar.
Au marché Dior situé aux Parcelles assainies, la situation est alarmante au point que cet ingrédient devient intouchable. II est 12 heures, les femmes sont sur place pour faire leurs achats pour préparer leurs repas, mais elles sont dans le désarroi. Les grands commerçants et quelques petits vendeurs tiennent un débat parallèle. Furieux, ils pointent du doigt l’Etat.
«Tout tourne autour de la politique. C’est très dur ! Il faut que l’Etat pense un peu à sa population qui ne cesse de souffrir. Ce n’est pas une situation inédite. L’année dernière, au même moment, nous avons vécu cette situation. Le coût était à 50.000F le sac d’oignon à Touba», se plaignent-ils. En effet, ce qui confirme leurs dires, c’est que même les grands magasins n’ont pas assez de stocks. On ne trouve plus de 6 sacs devant leurs portes. Mor Cissé, couteau à la main, en train de découper les ognons se confie : «il y a deux façons d’oignons. L’un coûte 24.500 F CFA le sac, c’est l’importé et l’autre oignon local surnommé «soblé mbaye» qui coûte 22.500 F CFA. Donc, on vend le kilogramme à 1100 F CFA après l’avoir tranché».
Et de poursuivre : «à cause de cette hausse, les clients se font rares. Donc, il faut que l’Etat approvisionne le marché en oignons importés». Un autre vendeur qui répond au nom de Yoro renchérit : «je ne vends pas ces sacs. Je les ai achetés à 22 000 et je suis obligé de les vendre en détail au prix de 1000f le kilogramme et c’est très rare de le trouver. Nous demandons à l’Etat de réagir».
Après les vendeurs, les consommateurs se plaignent à leur tour. Astou, une femme de ménage a fait ses achats pour préparer le repas. «C’est très dur ce que nous vivons. L’ognon est très cher. Les boutiquiers refusent même de vendre en détail», déplore-t-elle.
LE MINISTRE DE LA JUSTICE ECARTE TOUT DANGER SUR LA PERSONNE DE SONKO
Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, qui observait une grève de la faim partielle, l’a arrêté samedi dernier
Depuis que le mot d’ordre de grève de la faim été mis à exécution, il y a eu un suivi dans les différentes maisons d’arrêt. «Je n’ai pas le chiffre exact du nombre de prisonniers qui observent la grève de la faim. Mais je sais que la semaine passée, ils étaient autour de trois cents (300). Je sais qu’aujourd’hui la grève de la faim n’est plus observée par la grande majorité d’entre eux», a dit le ministre de la Justice.
Selon toujours Ismaïla Madior Fall, certains détenus comme Juan Branco avaient fait l’option d’une grève de la faim totale. Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, qui observait une grève de la faim partielle, l’a arrêté samedi dernier. «Il y a la grève de la faim partielle, on ne s’alimente pas, mais on boit de l’eau pour que le corps ne se déshydrate pas. C’est l’option de grève de la plupart des pensionnaires des établissements pénitentiaires du Sénégal. C’est l’option de Ousmane Sonko, depuis qu’il est à la Maison d’arrêt de Sébikhotane. Il résulte des constatations de l’Administration pénitentiaires que le samedi matin, Ousmane Sonko a pris son petit déjeuner, il aurait donc interrompu sa grève de la faim», explique-t-il.
Le maire de Ziguinchor est toutefois admis dans une structure sanitaire. «Ousmane Sonko est admis à l’hôpital Principal. Quand il est arrivé, il a suivi des soins, il se porte mieux. Je vois, dans les réseaux sociaux, les militants de son parti qui disent qu’il est mal en point, ils montrent que leur leader est courageux et résistant. Il n’est pas malade. Il est bien suivi à l’hôpital Principal, dans un centre où il y’a le plateau technique pour assurer sa prise en charge», a-t-il soutenu.
Par ailleurs, Ismaïla Madior Fall est revenu sur les troubles notés dernièrement, en faisant état de plusieurs arrestations. «Depuis quelques jours, suite aux scènes de violences et d’actes terroristes, barbares, orchestrés ces derniers jours, consécutifs à une série d’appels à l’insurrection lancée par un leader politique, des journalistes mais aussi des citoyens qui ont occasionné des morts, de nombreux blessés, provoqué le saccage de divers biens publics et privés, les services de sécurité ont procédé à l’arrestation de plusieurs personnes. Les arrestations sont essentiellement dans la région de Dakar et Ziguinchor. Elles sont poursuivies pour des actes et faits graves du terrorisme notamment, d’appels à l’insurrection, d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à provoquer des troubles politiques graves». A son avis, «les arrestations s’inscrivent essentiellement dans le rétablissement de l’ordre, de la sécurité et de la tranquillité publique. Dans un pays, quand des individus s’illustrent par des appels à l’insurrection, posent des actes qui compromettent la sécurité publique, l’Etat est obligé de les arrêter. La mission régalienne de l’Etat est de défendre l’ordre public, les personnes et des biens et de permettre aux gens d’aller et de venir».
LA JUSTICE IMPITOYABLE
Le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, ne fléchit pas sur l’affaire du journaliste Pape Alé Niang, en dépit du plaidoyer du secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, à la conférence de presse d’hier, lundi 7 août.
Le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, ne fléchit pas sur l’affaire du journaliste Pape Alé Niang, en dépit du plaidoyer du secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, à la conférence de presse d’hier, lundi 7 août.
«Il est arrêté simplement comme influenceur subversif, en jetant la haine et appelant à l’insurrection. Quand quelqu’un se comporte comme ça, l’Etat assume sa responsabilité. Il s’y ajoute qu’il est sous contrôle judiciaire. Il s’agit actuellement de la révocation de son contrôle judiciaire. Critiquer le pouvoir ne doit pas servir de certificat d’impunité. Faire des appels à l’insurrection, ce n’est pas parce qu’on le fait qu’on est un héros. Si le comportement de quelqu’un est de compromettre la sécurité publique, la loi s’abat sur lui», campe Ismaïla Madior Fall.
Pis ajoute-t-il, «Pape Alé Niang est un multirécidiviste. Ses attaques à saper le moral des troupes sont récurrentes. Ses appels à l’insurrection sont récurrents, au point que parfois des journalistes ont dit : «nous allons nous porter garant qu’il ne parlera plus».
D’après ma compréhension, je ne suis pas le mieux qualifié, je précise ; mais ce qu’il fait n’est pas du journalisme. Il n’est pas arrêté comme journaliste. La preuve, aucun journaliste n’est arrêté au Sénégal». En détention actuellement, le journaliste observe une grève de la faim au Pavillon spécial de l’hôpital Principal, nuisible à sa santé, a-t-il annoncé. «Pape Alé Niang a choisi de continuer sa grève de la faim totale. Tous les pensionnaires de l’hôpital acceptent les soins. Mais lui, ne l’accepte pas. Évidemment, il peut y avoir des conséquences dommageables ; mais l’hôpital assure un suivi et un contrôle régulier sur son état de santé».
ISMAÏLA MADIOR FALL MOTIVE LA DECISION
Expulsion de Juan Branco, en conférence de presse hier, lundi 7 août, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, juge que la décision est à la hauteur de la faute commise par l’avocat qui est placé sous contrôle judiciaire.
Le conseil du leader du Pastef, Juan Branco, qui s’est introduit au Sénégal malgré le mandat d’arrêt requis contre lui, puis arrêté en Mauritanie, avant d’être remis aux autorités sénégalaises, a été expulsé du Sénégal, après son face à face avec la justice. En conférence de presse hier, lundi 7 août, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, juge que la décision est à la hauteur de la faute commise par l’avocat qui est placé sous contrôle judiciaire.
«L ’Etat a montré toute sa force» sur l’affaire Juan Branco, du nom de cet avocat français et un des conseils du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, qui s’est introduit «frauduleusement» au Sénégal, malgré le mandat d’arrêt requis contre sa personne. Selon le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, qui faisait le point de l’actualité judicaire avec les médias hier, lundi 7 août 2023, le Sénégal a marqué sa souveraineté.
«On avait dit qu’il est entré irrégulièrement dans notre territoire ; c’est grave. Mais s’il n’en sort pas irrégulièrement, c’est déjà bien. S’il en est sorti irrégulièrement, on espère que la coopération judiciaire internationale marche. Nous-mêmes, chaque jour, on remet des fugitifs ou des personnes qui sont entrées irrégulièrement dans notre pays à d’autres pays», s’exclame-t-il. Toujours à son avis, «le mandat d’arrêt international contre le concerné a produit ses effets car c’est sur la base de celui-ci que les autorités mauritaniennes ont remis l’intéressé à notre autorité de Police. Il faut saluerle fait que, grâce à la coopération internationale, l’Etat du Sénégal ait repris le fugitif Juan Branco», a-t-il dit.
Le fait que l’avocat français soit rapatrié par avion, après son jeu de yoyo avec les autorités sénégalaises, n’est pas synonyme d’échec, a ajouté Ismaïla Madior Fall. «Le but de ce jeu, ce n’est pas de mettre les gens en prison, les torturer. Le but du jeu, c’est juste d’appliquer la loi. Aujourd’hui, il est inculpé par la justice sénégalaise. Il peut faire l’objet d’actes de poursuites ou de condamnation pénale. C’est une manifestation importante de souveraineté. L’essentiel est que l’Etat se soit doté des moyens d’exercer les poursuites appropriées et c’est ce qui a été fait».
Juan Branco n’est aucunement blanchi par la justice sénégalaise, a tenu à préciser le ministre. «Le mandat d’arrêt a été exécuté. C’est sur la base de celui-ci qu’il a été arrêté et conduit directement en prison (la Maison d’arrêt de Rebeuss) et présenté à un juge d’instruction. Lorsqu’il a été arrêté, par l’exécution d’un mandat d’arrêt international, le juge d’instruction l’a inculpé et lui a accordé la liberté provisoire. Il a été inculpé parce que les infractions dont il faisait l’objet sont les plus hautes poursuites : des infractions délictuelles pour certaines, criminelles pour d’autres. Ça veut dire que sa détention pour les besoins de l’information judiciaire peut même dépasser six mois».
Retenir Juan Branco en détention au Sénégal n’est pas un choix judicieux, selon Ismaïla Madior Fall. «Il se trouve que pour les faits visés, il ne peut pas être jugé en flagrants délits. C’est pour cela qu’il a été inculpé. On aurait pu le mettre sous mandat de dépôt pendant des années. Mais l’option du juge d’instruction a été de l’inculper et de lui accorder la liberté provisoire. Le Parquet ne s’y oppose pas, parce que la liberté est la règle, la détention est l’exception. Il n’est pas ressortissant sénégalais».
Comme justificatif de la décision judiciaire, il affirme aussi : «nous avons des accords de coopération judiciaire avec la France ; nous pouvons, à tout moment, coopérer avec elle quand il y a un besoin d’administration de la justice. Il n’y avait pas de raison de le garder dans les liens de la détention ; mais la procédure de l’information judicaire continue à son encontre. Il est possible que son contrôle judiciaire soit révoqué. Il peut être jugé lorsque l’information sera clôturée».
SOUTIEN DE ME BABACAR NDIAYE A JUAN BRANCO, LE MINISTRE DE LA JUSTICE TACLE LE BARREAU
«Il y a des indices graves et concordantes qui montrent qu’il (Me Babacar Ndiaye, ndlr) a aidé Juan Branco à faire ce qu’il a fait. Autrement dit, il l’a aidé à commettre des actes qui vont à l’encontre de la loi. C’est ce qui justifie que cet avocat soit arrêté pour les besoins de l’enquête et éventuellement pourles besoins d’autres suites judiciaires. Mais, pour le moment, il fait l’objet, il est poursuivi pour éventuelle complicité», a dit Ismaïla Madior Fall, expliquant l’arrestation de Me Babacar Ndiaye qui a été lui aussi libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Répondant à la lettre de protestation du Barreau du Sénégal, après l’arrestation d’un de ses membres, le Garde des Sceaux, juge que les robes noires n’ont pas de quoi se plaindre. «L’arrestation s’est déroulée dans les règles de l’art. Le Procureur Général, avant d’arrêter l’avocat, a informé le Bâtonnier, par lettre. Elle suffit comme consultation. Il ne s’agit pas que le Bâtonnier donne son avis. Il n’y a aucun problème dans la procédure », conclut-il. La justice continuera son travail sur cette question. L’affaire fera l’objet d’instruction. «Me Babacar Ndiaye est sous contrôle judiciaire ; il n’y a pas d’élargissement ou de classement sans suite. Les avocats ne sont pas au-dessus de la loi. Quand il y a nécessité de poursuivre un avocat, ça va se faire. Mais, les avocats sont poursuivis au niveau de la Cour d’appel. Les avocats bénéficient d’un privilège de juridiction. C’est-àdire une procédure dérogatoire au droit commun», souligne-t-il. Par ailleurs, a jugé le ministre, «c’est bien que le Conseil de l’Ordre des avocats ait fait un communiqué pour dénoncer la procédure, défendre un des leurs. Mais le Bâtonnier devrait s’employer à dire aux avocats qu’un avocat qui respecte sa déontologie, ne doit pas prêter main forte à des malfaiteurs. Un avocat ne doit pas faciliter la commission d’infraction».