SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juin 2025
VIDEO
IL FAUT QUE LA DÉCISION SOIT DISPONIBLE POUR ÊTRE EXÉCUTÉE
Dans une déclaration rendue publique dimanche, le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, a apporté des précisions sur l’exécution de la décision de la Chambre criminelle condamnant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et Ndèye Khady Ndiaye
Dans une déclaration rendue publique dimanche et parcourue par lesoleil.sn, le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, a apporté des précisions sur l’exécution de la décision de la Chambre criminelle condamnant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et Ndèye Khady Ndiaye, a deux ans de prison ferme dans l’affaire « Sweet beauté ». Selon lui, il revient au Parquet de l’exécuter, mais il doit d’abord attendre que l’arrêt soit disponible pour le faire.
« Je pense qu’il y a toute proportion gardée. Il ne faut quand même pas l’oublier. Une multiplication excessive des appels à l’insurrection à la fois dans les médias traditionnels, dans la rue, dans les espaces publics mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux. C’est pour cela qu’il y a une décision administrative qui a été prise de ralentir les réseaux sociaux. Donc, il y a des appels à l’insurrection. Il y a des individus qui l’ont planifié, qui l’ont exécuté, qui ont manipulé des jeunes. Les renseignements de l’Etat ont travaillé et il y a des centaines de personnes qui ont été arrêtées. Mais il peut, dans ces situations, arriver des débordements qui obligent l’Etat à se réorganiser pour maîtriser la situation. Sur l’image des forces de l’ordre qui tiennent des enfants comme boucliers, si ça existe il faut le condamner. C’est déplorable et si ça arrive les services administratifs des forces de défense et de sécurité feront le travail qu’il faut. Si c’est avéré, il y aura des enquêtes administratives.
Pour les évènements de mars 2021, il y a une information judiciaire qui a été ouverte contre X. On dit information judiciaire, c’est pour déclencher une enquête non pas administrative mais une enquête judiciaire pour la manifestation de la vérité. Pour le moment, on est au stade de l’information judiciaire. Pour ces événements également on va ouvrir dès la semaine prochaine une information contre X. Ensuite il y a beaucoup de personnes qui ont été arrêtées et ça n’aura pas forcément l’ouverture d’information judiciaire. Généralement quand on arrête on fait un tri. Souvent les mineurs on appelle leur civilement responsable et ils sont libérés. Les autres on les traduit à la plus prochaine audience c’est-à-dire en flagrants délits. Ceux qui sont impliqués dans la fabrication de cocktails Molotov, qui sont dans des entreprises ou des associations de malfaiteurs menaçant la stabilité de l’Etat, ce sont des gens qui sont amenés à l’information judiciaire. On confie leurs dossiers à un juge d’instruction et on vise les articles qui les incriminent et avec un mandat de dépôt on les met en prison pour les besoins d’une information judiciaire. Malgré les appels à l’insurrection, le climat n’est pas insurrectionnel. Le peuple sénégalais n’est pas un peuple insurrectionnel.
Il faut saluer deux choses. Malgré les critiques, malgré les menaces sur l’Etat et sur la justice, malgré les injures contre des magistrats, malgré les intimidations massives, la justice est dite, la justice a fonctionné et la justice a été rendue. Parce qu’à un moment le seuil de l’intimidation était tel qu’on avait des doutes sur la possibilité de tenue de cette audience. Avec la solidité de l’Etat sénégalais la justice a été rendue. Il faut rendre honneur à la justice sénégalaise. Parce que la justice aussi aurait pu se débiner. Mais les magistrats ont été courageux. Il faut aussi rendre hommage aux FDS.
L’exécution de la décision de la justice incombe au parquet. Pour que le parquet puisse faire l’exécution de la décision de la justice, il faut que la décision elle-même soit disponible. Ce qu’on a reçu au tribunal c’est un extrait du jugement mais sur la base du plumitif il faut que les juges rédigent la décision. Lorsque le mandat d’arrêt n’est pas délivré vous rentrez chez vous en attendant que les autorités chargées de l’exécution de la décision de justice le fassent. Il y a deux dimensions. La dimension pénale et c’est le parquet. Les intérêts civils ça, cela appartient à celle qui a bénéficié de ça de le faire exécuter. Mais je vous dis que l’Etat n’a pas peur et il est prêt à assumer toutes les responsabilités.
Je répète il n’y a pas d’acquittement pour le viol. Le juge dans sa décision a dit disqualifier les faits de viol reproché à Ousmane Sonko en corruption de la jeunesse. Le déclare coupable de ce chef. Vous savez, l’interprétation des décisions de justice est libre. Mais ce que je peux vous dire par pédagogie c’est que le juge a dit qu’il n’y a pas de menaces de mort. Mais pour le viol je n’acquitte pas. Je disqualifie en corruption de la jeunesse. La requalification est une pratique vraiment ordinaire, banale, consacrée, courante, classique dans l’exercice judiciaire ».
LE BILAN DES AFFRONTEMENTS PASSE À 16 MORTS
Une nouvelle personne est morte samedi dans des troubles à Dakar, portant à 16 le nombre de décès depuis la condamnation jeudi d'Ousmane Sonko à deux ans de prison, selon le ministère de l'Intérieur
Une nouvelle personne est morte samedi dans des troubles à Dakar, portant à 16 le nombre de décès depuis la condamnation jeudi de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison, selon le ministère de l'Intérieur, qui note une "nette baisse des points de tension et des arrestations".
"Beaucoup d'activités ont repris hier (samedi) soir et ce (dimanche) matin avec la fin de l'interdiction de la circulation des motocycles", a-t-il ajouté. Des manifestations spontanées ont suivi jeudi la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, et condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la "débauche" une jeune femme de moins de 21 ans. Cette décision le rend pour l'heure inéligible.
M. Sonko, populaire auprès des jeunes, crie depuis le début de l'affaire à un complot du président Macky Sall pour l'éliminer politiquement. Samedi soir, des heurts ont éclaté dans certains points localisés de la capitale, de sa banlieue et dans le sud du pays, mais de bien moindre intensité que lors des deux premiers jours de contestation qui ont fait 15 morts officiellement.
La présence des forces de sécurité a légèrement diminué dimanche. Les réseaux sociaux, comme WhatsApp, Facebook et Twitter, sont toujours coupés par le gouvernement mais le ministre de l'Intérieur a laissé entendre samedi soir qu'ils seraient rétablis quand la situation serait calmée. Les appels à la retenue et au dialogue se sont multipliés ces deux derniers jours, de la part de plusieurs pays, d'organisations internationales et de personnalités sénégalaises, tels que le chanteur Youssou N'Dour ou le footballeur Sadio Mané. Mais les camps d'Ousmane Sonko et de Macky Sall se renvoient la responsabilité des violences et des morts.
Dans un communiqué dimanche, le Pastef, parti de M. Sonko, condamne "la répression meurtrières des forces de défense et de sécurité" et accuse le pouvoir d'utiliser "des milices privés" pour "mater" les populations civiles. Il donne un bilan de 19 morts parmi les manifestants. Il exhorte les Sénégalais "à se défendre par tous les moyens et à riposter".
Le gouvernement dénonce pour sa part les "actes de vandalisme et de banditisme", oeuvre des partisans de M.Sonko soutenus par des "forces occultes", "des étrangers" venus "déstabiliser le pays" et le "plonger dans le chaos".
VIDEO
IL N’Y A PAS D’ACQUITTEMENT POUR LE VIOL DANS L’AFFAIRE SONKO-ADJI SARR
Le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall revient sur le verdict du procès. "Le juge a dit qu’il n’y a pas de menaces de mort. Mais pour le viol je n’acquitte pas. Je disqualifie en corruption de la jeunesse", a-t-il fait savoir
Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye ont été condamnés à 2 ans de prison ferme par la Chambre criminelle de Dakar dans l’affaire Sweet beauté. Le premier nommé a été reconnu coupable de corruption de la jeunesse tandis que la dame a été condamnée pour incitation à la débauche. Il faut dire que malgré ladite décision, les mis en cause sont toujours libres.
Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, le ministre de la Justice, Garde des sceaux a expliqué les raisons pour lesquelles les susnommés ne sont pas envoyés en prison. « L’exécution de la décision de la justice incombe au parquet. Pour que le parquet puisse faire l’exécution de la décision de la justice, il faut que la décision elle-même soit disponible. Ce qu’on a reçu au tribunal, c’est un extrait du jugement. Mais sur la base du plumitif, il faut que les juges rédigent la décision. Lorsque le mandat d’arrêt n’est pas délivré, vous rentrez chez vous en attendant que les autorités chargées de l’exécution de la décision de justice le fassent. Il y’a deux dimensions. La dimension pénale, c’est le parquet. Les intérêts civils, il appartient à celle qui a bénéficié de ça de le faire exécuter. Mais je vous dis que l’Etat n’a pas peur et il est prêt à assumer toutes les responsabilités », a expliqué Ismaïla Madior Fall.
Revenant sur la décision du juge, il a soutenu que le viol n’a pas été écarté comme le soutiennent certains. « Je répète, il n’y a pas d’acquittement pour le viol. Le juge, dans sa décision, a disqualifié les faits de viol reproché à Ousmane Sonko en corruption de la jeunesse. Le déclare coupable de ce chef. Vous savez, l’interprétation des décisions de justice est libre. Mais ce que je peux vous dire par pédagogie, c’est que le juge a dit qu’il n’y a pas de menaces de mort. Mais pour le viol je n’acquitte pas. Je disqualifie en corruption de la jeunesse. La requalification est une pratique vraiment ordinaire, banale, consacrée, courante, classique dans l’exercice judiciaire ».
Par ailleurs, il a salué le fait que malgré les critiques, malgré les menaces sur l’État et sur la justice, malgré les injures contre des magistrats, malgré les intimidations massives, la justice est dite, la justice a fonctionné et la justice a été rendue. Parce qu’à un moment, précise-t-il, le seuil de l’intimidation était tel qu’on avait des doutes sur la possibilité de tenue de cette audience. Avec la solidité de l’Etat sénégalais, la justice a été rendue. Selon lui, il faut rendre honneur à la justice sénégalaise. « Parce que la justice aussi aurait pu se débiner. Mais les magistrats ont été courageux. Il faut aussi rendre hommage aux forces de défense et de sécurité », a-t-il conclu.
VIDEO
FAIRE FACE AU TERRORISME, SELON ANTOINE DIOME
POINT DE MIRE SENEPLUS - Il encourage tous les Sénégalais à ne pas permettre que les attaques contre les marchés, les commerçants et les artisans perturbent l'activité économique du pays. Il note la résilience de la population
Suite aux émeutes qui secouent le Sénégal depuis deux jours, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, est intervenu par téléphone sur la chaine de télévision TFM pour exprimer ses condoléances aux familles touchées par ces événements et partager sa vision de l'État et de la République. Diome a souligné l'importance de préserver le modèle de vie sénégalais basé sur des valeurs, notamment le respect mutuel et la cohabitation pacifique. Il a également dénoncé les attaques délibérées contre les installations névralgiques du pays et appelé à l'unité pour trouver des solutions aux défis actuels.
Antoine Diome, ministre de l'Intérieur du Sénégal, a exprimé sa profonde tristesse et ses condoléances aux familles affectées par les émeutes qui secouent le pays depuis deux jours. Il a souligné que ces manifestations ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels.
Diome a affirmé qu'il prenait la parole au nom du président de la République, pour exprimer ses condoléances les plus attristées. Il a également souhaité associer toutes les personnes, physiques et morales, touchées dans leurs biens à cette expression de sympathie.
Le ministre de l'Intérieur a rappelé la longue tradition démocratique du Sénégal et l'importance des valeurs de respect mutuel et de cohabitation pacifique. Il a souligné que les attaques délibérées contre les installations névralgiques du pays, telles que les coupures d'eau, visaient à créer des troubles et à terroriser la population. Diome a qualifié ces actes de terrorisme et a assuré que l'État ferait tout ce qui est nécessaire pour y faire face.
Diome a appelé tous ceux qui sont intéressés par la République et ses valeurs à s'écouter mutuellement, à s'entendre et à continuer à avancer ensemble. Il a souligné que la responsabilité de trouver des solutions pour réaliser les promesses des politiques publiques incombe à tous les citoyens et à l'État. Diome a rappelé les présidents précédents, de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade, en passant par Abdou Diouf et a souligné la nécessité de poursuivre les engagements pris pour le développement du pays.
Le ministre de l'Intérieur a également salué les citoyens sénégalais qui continuent vaillamment leurs activités professionnelles malgré les manifestations. Il a encouragé tous les Sénégalais à ne pas permettre que les attaques contre les marchés, les commerçants et les artisans perturbent l'activité économique du pays. Diome a souligné la résilience de la population et a appelé à maintenir la vigueur du travail.
VIDEO
BARTH DEMANDE À MACKY SALL D’ANNONCER SANS DÉLAI QU’IL NE SERA PAS CANDIDAT EN 2024
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - La Justice est en grande partie responsable des maux dont souffre le pays – Le maire de Dakar appelle l’armée à rester républicaine et à sa place - Il invite tous les acteurs à faire preuve de retenue
Depuis deux jours, le Sénégal est secoué par des émeutes d'une grande gravité. Face à cette situation, Barthelemy Dias, maire de Dakar, s'est exprimé pour présenter ses condoléances au peuple sénégalais et partager sa profonde préoccupation en tant qu'acteur politique et citoyen. Dans sa déclaration, il dénonce ce qu'il considère comme une parodie de justice et met en garde contre les conséquences d'une volonté présumée du Président Macky Sall de briguer un troisième mandat. Dias appelle à la responsabilité et à la paix, exhortant le Président à respecter ses engagements envers le peuple sénégalais.
Barthelemy Dias, maire de Dakar, a pris la parole aujourd'hui pour exprimer sa profonde tristesse face aux émeutes en cours au Sénégal. Il a adressé ses sincères condoléances au peuple sénégalais et a souligné la gravité de la situation qui prévaut dans le pays. En tant qu'acteur politique et citoyen sénégalais, Dias est préoccupé par les événements récents et pointe du doigt ce qu'il considère comme une parodie de justice.
Selon Dias, la justice sénégalaise est en grande partie responsable des maux dont souffre actuellement le pays. Il critique vivement ce qu'il qualifie de volonté manifeste de discréditer et d'éliminer des acteurs politiques de premier plan. Il met en garde contre les conséquences de cette parodie de justice, soulignant que l'objectif recherché est de créer les conditions propices à l'organisation d'une sélection, plutôt qu'une véritable élection présidentielle en 2024, tant attendue par le peuple sénégalais.
Le maire de Dakar interpelle directement le Président Macky Sall, affirmant qu'il n'y a pas de problème juridique concernant les hommes politiques, mais plutôt la volonté du Président de s'attaquer à d'autres citoyens et leaders politiques. Dias rappelle au Président Sall son engagement lors de la campagne sur le référendum et lui demande de respecter sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat.
Dias souligne que le Sénégal ne mérite pas de vivre dans la souffrance actuelle causée par des considérations politiques irresponsables. Il appelle le Président à prendre ses responsabilités et à s'adresser au peuple sénégalais pour le rassurer. Il exhorte Sall à respecter ses propres engagements et à éviter de plonger le pays dans une crise encore plus profonde.
Le maire de Dakar rappelle à Macky Sall son parcours politique et lui fait comprendre qu'il a déjà occupé les plus hautes fonctions de l'État sénégalais. Il insiste sur le fait que le Sénégal ne doit plus rien à son Président et que celui-ci a la responsabilité historique d'accompagner le pays sur le chemin du développement durable et viable.
Barthelemy Dias s'adresse également à l'armée sénégalaise, saluant sa présence et l'appelant à rester à sa place. Il demande à tous les acteurs politiques de faire preuve d'intelligence, de responsabilité et de citoyenneté dans la recherche de solutions pour sortir de la crise actuelle.
Barthelemy Dias, maire de Dakar, a lancé un appel à la responsabilité et à la paix au milieu des émeutes en cours au Sénégal. Il a exprimé sa tristesse et sa préoccupation face à la situation actuelle et a exhorté le Président Macky Sall à respecter ses engagements envers le peuple sénégalais. Dias rappelle l'importance de préserver la stabilité du pays et souligne que la politique ne doit pas compromettre l'avenir du Sénégal. Il appelle tous les acteurs à faire preuve de retenue et à travailler ensemble pour trouver des solutions pacifiques et durables.
PAR Abdoulaye Ndiaye
LETTRE OUVERTE AUX ENTITÉS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
EXCLUSIF SENEPLUS - Je vous exhorte à plaider pour une cessation immédiate de la violence et la répression injuste des opposants politiques au Sénégal. Votre influence dans les affaires internationales pourraient être essentielles face à cette crise
Objet : Appel urgent concernant les troubles politiques au Sénégal
Lettre ouverte à :
Fonds monétaire international (FMI)
Le Groupe de la Banque mondiale
La Banque Africaine de Développement (BAD)
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
L'Union européenne (UE)
L'Agence américaine pour le développement international (USAID)
L'Agence Française de Développement (AFD)
La Banque de développement de Chine (CDB)
Chers estimés représentants,
Je vous écris en tant que huit entités pivots qui jouent un rôle important dans la coopération économique avec le pays du Sénégal. En tant qu'organisations internationales, il est compréhensible que vous soyez moins à l'écoute des réalités politiques immédiates du pays. Cette lettre vise à attirer votre attention sur l'escalade des troubles politiques et la détérioration du climat démocratique au Sénégal, une nation autrefois vénérée comme un phare de la démocratie en Afrique.
Les événements récents présentent une descente alarmante par rapport aux normes démocratiques pour lesquelles le Sénégal était autrefois célébré. Les plus urgentes sont les émeutes meurtrières qui secouent actuellement Dakar, la capitale et diverses grandes villes. Alimentées par le mécontentement du public face à la gestion de l'opposition politique par le gouvernement, ces émeutes ont pris une tournure horrible avec au moins 14 décès signalés en deux jours. La grave préoccupation est maintenant que ces affrontements pourraient s'intensifier, conduisant à un scénario tragique où l'armée pourrait être mobilisée contre des manifestants civils.
En plus de ce grave scénario, le gouvernement a décidé de supprimer la liberté d'expression et la libre circulation de l'information. Au cours de ces manifestations, l'accès aux plateformes de communication essentielles telles que Twitter, WhatsApp, Facebook et d'autres médias sociaux a été bloqué. Ce déni des droits numériques est une menace directe pour le processus démocratique et les libertés civiles des citoyens sénégalais, aggravant la crise politique du pays.
Dans ce contexte d'instabilité, le gouvernement de Sall a fait l'objet d'un examen minutieux. L'affaire controversée contre le chef de l'opposition Ousmane Sonko est particulièrement troublante. Beaucoup interprètent cela comme une instrumentalisation du pouvoir judiciaire par le président Sall pour disqualifier Sonko des élections présidentielles de 2024.
Avec la possibilité imminente que le président Sall sollicite un troisième mandat anticonstitutionnel, parallèlement à un schéma évident de suppression de l'opposition et de restriction de la liberté de la presse, il y a une nette déviation des normes démocratiques. Cette tendance, accentuée par la militarisation accrue des forces de l'ordre, est profondément préoccupante pour l'avenir de la démocratie au Sénégal.
Votre position et votre influence importantes dans les affaires internationales pourraient être essentielles pour faire face à cette crise. Je vous exhorte à plaider pour une cessation immédiate de la violence et la répression injuste des opposants politiques au Sénégal. Le président Sall devrait être persuadé de s'engager publiquement à ne pas briguer un troisième mandat et, compte tenu de l'escalade de la violence, à considérer sa démission immédiate comme une étape vers le rétablissement de la paix et des valeurs démocratiques.
Je plaide également pour une enquête approfondie sur les violations des droits humains et la destruction de biens lors des manifestations en cours et de mars 2021. Les responsables doivent être tenus responsables. Le procès contre Sonko devrait être accéléré pour vérifier son éligibilité aux prochaines élections présidentielles, garantissant ainsi un processus démocratique équitable.
Le peuple sénégalais, en particulier la jeunesse, est prêt à défendre son pays et ses principes démocratiques. Il est de notre responsabilité de les soutenir, de défendre ces valeurs et d'œuvrer à une résolution pacifique et démocratique de cette crise.
J'apprécie l'attention que vous portez à cette question cruciale et j'attends avec impatience votre réponse favorable. Ensemble, nous pouvons contribuer à restaurer et à renforcer la démocratie au Sénégal.
Cordialement,
Abdoulaye Ndiaye est Professeur adjoint d'économie, Université de New York.
UN GARÇON DE 21 ANS TUÉ À PIKINE
‘’Notre jeune était assis avec ses amis devant son domicile et subitement une voiture débarque devant eux et quelqu’un à bord de ce véhicule tire sur Ismaila qui succombe sur le coup’’, a expliqué, un membre de la famille de la victime
Un jeune de 21 ans, a succombé à ses blessures, après avoir été tiré dessus, vendredi soir à Pikine Guiraw-rails (banlieue de Dakar) par un individu roulant à bord d’un véhicule, a appris l’APS ce samedi de sa famille.
‘’Notre jeune était assis avec ses amis devant son domicile et subitement une voiture débarque devant eux et quelqu’un à bord de ce véhicule tire sur Ismaila qui succombe sur le coup’’, a expliqué par téléphone, un membre de la famille de la victime.
Il a lié ce meurtre aux échauffourées opposant depuis jeudi, des manifestants et des éléments des Forces de défense et sécurité survenues après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison.
Selon lui, le corps sans vie a été acheminé à l’hôpital de Pikine, en attendant son transfèrement vers une autre structure sanitaire pour les besoins de l’autopsie.
Dans le département de Pikine, des manifestants en furie ont saccagé jeudi et vendredi plusieurs édifices publics et privés notamment des banques, des stations-service, des magasins, a constaté un reporter de l’APS
Ils ont aussi bloqué la circulation de plusieurs grandes artères de la banlieue de Dakar et incendié des véhicules.
LA MAIRIE DE PIKINE NORD SACCAGÉE
Selon le maire Mandiang, les casseurs se « sont introduits dans tous les bureaux et emporté tout le matériel trouvé sur place »
Des manifestants en furie ont attaqué et pillé les locaux de la Mairie de Pikine Nord dans la banlieue de Dakar, a confirmé à l’APS, Ibrahima Khalil Mandiang, chef de cabinet du maire de cette collectivité territoriale.
« Les manifestants ont attaqué à l’Etat civil, avant de passer aux différents bureaux. Ils n’ont rien laissé. Ils ont mis le feu sur le bâtiment », a-t-il réagi après le passage de la foule.
Ces casses sont intervenues suite aux échauffourées opposant depuis jeudi, des manifestants et Forces de défense et sécurité suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme.
Selon M. Mandiang, les casseurs se « sont introduits dans tous les bureaux et emporté tout le matériel trouvé sur place ».
« Ils n’ont rien laissé derrière eux. La Mairie avait aussi stocké une aide en denrées alimentaires (riz, huile, sucre). Ils ont tous emporté lors de leur passage », a regretté le chef de cabinet de l’édile de Pikine Nord.
Dans plusieurs endroits des départements de Pikine et de Keur Massar, des forces de défense et de sécurité sont positionnées dans tous les points stratégiques de cette partie de la région de Dakar.
Dans la banlieue de Dakar des manifestants en furie ont saccagé ces trois derniers jours, plusieurs édifices publics et privés notamment des banques, des stations-service, des magasins, entres autres.
Ils ont, par moments et par endroits, bloqué la circulation de plusieurs grandes artères de la banlieue de Dakar et incendié des véhicules.
DES RELIGIEUX ENTAMENT UNE MÉDIATION POUR UN RETOUR AU CALME
Le Cadre unitaire de l'Islam au Sénégal (CUDIS) a confirmé qu'une démarche est en cours mais sans vouloir en dire plus
PressAfrik a appris que des autorités religieuses ont pris leur bâton de pèlerin. Ils ont entamé une médiation entre les différentes parties pour un retour au calme et à la paix au Sénégal qui connaît de violentes manifestations ayant coûté la vie à au moins 15 personnes.
Le Cadre unitaire de l'Islam au Sénégal (CUDIS) a confirmé qu'une démarche est en cours mais sans vouloir en dire plus. « Ça fait au moins 3 mois que nous n'avons pas cesser. Nous avons rencontré des autorités religieuses, politiques du régime au plus au niveau et également certains membres de l'opposition. Nous sommes dans notre démarche. Nous y travaillons et je ne peux pas vous en dire plus », a confié ce samedi, Dr Cheikh Gueye, secrétaire général de l'organisation.
Depuis jeudi, de violents affrontements ont éclaté à Dakar et dans plusieurs régions du Sénégal suite à la condamnation de Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes, à 2 ans d'emprisonnement ferme pour corruption de la jeunesse. Cette décision qui pourrait le rendre inéligible pour la présidentielle 2024, a été source de colère de ses militants qui ont manifesté. Le pays est passé d'une manifestation à des pillages et saccages de biens d'autrui. On parle d'au moins 15 morts.
Pour le moment, l'opposant est toujours chez lui. Le juge doit décerner un mandat d'arrêt s'il doit aller en prison. Ce qui n'a pas été fait, selon ses avocats.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
AUX NOMS DE TOUS NOS SAINTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Khalifes généraux, l’Archevêque de Dakar et le Pasteur de l’église protestante doivent se rendre tous ensemble, auprès du président, de toute urgence pour lui présenter certaines doléances. Le temps presse, il faut agir vite
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 03/06/2023
L’Horloge de l’Apocalypse est cette montre virtuelle qui indique la proximité de la catastrophe nucléaire et de la fin du monde fixées à minuit.
Si une telle horloge existait pour estimer la proximité d’une catastrophe politique, elle indiquerait que nous sommes aujourd’hui au Sénégal à quelques heures seulement du point de bascule.
Nous sommes à quelques heures seulement de l’heure fatidique à laquelle, ailleurs en Afrique des sous-officiers, commandants et capitaines, forcent l’entrée des palais présidentiels avec leurs chars, et au nez et à la barbe des généraux repus et assoupis, se saisissent de son excellence le président de la République par le collet pour l’envoyer en prison quand il n’a pas été exfiltré par les barbouzes de quelques pays amis étrangers.
C’est alors que les pays plongent souvent dans l’abime, subissent coups d’États et contre coups d’États, guerres civiles et ethniques manipulées de l’extérieur, bradages sans précédent des avoirs et des ressources naturelles, exodes massifs, famines …
Le Sénégal est aujourd’hui à ce point de bascule : sombrera-t-il dans le gouffre lui aussi ou au contraire s’en éloignera-t-il pour faire face enfin à ce destin historique exceptionnel qu’il s’est attribué depuis toujours sans jamais l’accomplir ?
Il faut refonder l’exceptionnalisme sénégalais
Pour cela, il faudrait une initiative historique : que les Khalifes généraux des Tidianes, des Mourides, des Niassénes, des Layénes, l’Archevêque de Dakar et le Pasteur de l’église protestante, se rendent tous ensemble, en personnes, auprès du président de la République, de toute urgence.
À la manière du général Jean Alfred Diallo, face au président Senghor en 1968, qu’ils lui présentent abruptement les doléances suivantes :
le président de la République doit déclarer solennellement qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024 ;
que l’amnistie sera accordée à toutes les personnes détenues au cours des trois dernières années pour délit d’opinion et/ou pour activités politiques ;
qu’Ousmane Sonko ayant été victime d’une erreur judiciaire selon les avis concordants des meilleurs spécialistes indépendants du droit, aura droit à la révision de son procès dans les meilleurs délais.
que toutes les personnes qui remplissent les critères établis par le Code électoral et notamment messieurs Karim Meissa Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko seront autorisées à se porter candidats à l’élection présidentielle de 2024 ;
que le président Macky remplira son présent mandat jusqu’à son terme ;
qu’un nouveau gouvernement d’union nationale sera mis en place dans les plus brefs délais.
Ces six mesures simples restaureront immédiatement le calme dans le pays.
Sans aucune intervention extérieure.
L’exceptionnalisme sénégalais, cette baraka que tous les Saints et mystiques de toutes les « tarikhas », saints chrétiens et des religions traditionnelles, enterrés aux quatre points cardinaux, ont transmis à ce vieux pays, sera dès lors refondé.
En outre, le prestige et l’autorité de nos chefs religieux seront restaurés auprès de nombre de jeunes gens désenchantés par leur silence face aux turpitudes des élites et aux excès des classes dirigeantes.