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21 juin 2025
LES ESPACES LIBERES BRADES, LES POPULATIONS ALERTENT
Keur Massar, un des nouveaux épicentres des inondations à Dakar, porte encore les stigmates des fortes pluies enregistrées l’hivernage dernier et ayant occasionné d’importants dégâts.
Keur Massar, un des nouveaux épicentres des inondations à Dakar, porte encore les stigmates des fortes pluies enregistrées l’hivernage dernier et ayant occasionné d’importants dégâts.
Les cités Firdawsi, Cpi (Compagnie prestige immobilier) et le quartier Médinatoul Mounawara de Keur Massar portent encore les stigmates des inondations. Les fortes pluies enregistrées l’année dernière ont occasionné d’importants dégâts. Les murs se sont fissurés et les pans entiers des maisons menacent de céder. Pour lutter contre les inondations fréquentes dans cette commune, des espaces ont été aménagés, avec la création de 11 bassins et près de 8 km de canalisation pour permettre l’évacuation des eaux de ruissellement.
En outre, quelques victimes, en guise d’indemnisation, ont bénéficié pour chaque famille «une villa d’une valeur de 15 millions de FCFA dont l’Etat s’est engagé à verser les 11,5 millions de FCFA. Et le reste, les 3,5 millions, sont à la charge du propriétaire», ont révélé les deux délégués de quartier, Ndiaga Tall et Moustapha Sène, respectivement des cités Sipress et Socabeg (Société d’aménagement de bâtiments et d’études générales). Le montant étalé sur dix (10) ans, il (le propriétaire) doit payer par mensualité 37.966 FCFA. Cette somme englobe les assurances.
SUR 140 QUARTIERS, SEULS 60 CONCERNES PAR LE RELOGEMENT DES VICTIMES DES INONDATIONS DANS 2000 VILLAS DONT 1200 CONSTRUITS A TIVAOUANE PEULH ET 800 A NIAGUE
En ce qui concerne la vente des espaces libérés, Moustapha Sène, délégué de quartier de la cité Socabeg, confie : «Je ne connais pas de personnes bénéficiaires du relogement dans cette cité qui ont vendu ou mis en location les maisons qu’ils ont libérées. On nous a délogés, en septembre 2013, des Parcelles Assainies unité 10 de Keur Massar, suite aux inondations, pour nous reloger dans la zone de Tivaouane Peulh, grâce au partenariat entre l’Etat du Sénégal et ce promoteur immobilier privé (Socabeg). Au total, 2000 logements ont été répartis comme suit : 1200 villas à Tivaouane Peulh et 800 logements à Niague et qui ont été distribués aux personnes déplacées.
Ces logements ont été construits par la Socabeg et d’autres promoteurs immobiliers (Sipress, Sidak, Cstp, Nouvelle destination la Linguère et la SSBS». Seuls 60 quartiers sur les 140 que compte Keur Massar sont concernés par cette mesure de délocalisation des victimes. Cependant, malgré ce dédommagement, le «patrimoine étatique, ces espaces libérés où sont prévus des infrastructures : parcours sportifs, écoles, aires de jeu etc. sont bradés. Le Service technique (St) de la mairie de Keur Massar Nord, en collaboration avec le Préfet du département, va servir des sommations aux concernés», a révélé Pape Omar Mbaye, directeur dudit service. Pour sa part, le coordonnateur du Comité de gestion des eaux pluviales (Coligep), M. Maguatte Niang, souhaite que la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) les contacte, pour s’informer, avant d’intervenir. Car, il y a des gens dont les parcelles ne font pas partie des espaces libérés. En attendant, souligne M. Mbaye, «nous avons commencé à faire la cartographie des espaces libérés. On procède par recensement, en prenant les coordonnées topographiques. Cinq (5) quartiers ont été choisis : Wade, Omar Diallo, Diaksao, Minam et Montagne. Il reste la zone de Boune à recenser».
TOUTES LES MAISONS LIBEREES N’ETANT PAS DEMOLIES, DES PERSONNES DEPLACEES ONT LOUE OU VENDU LEURS ANCIENNES HABITATIONS
Le Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep), piloté par l’Agence de développement municipal (Adm), est à pied d’œuvre, avec une enveloppe financière d’un montant de 13,6 milliards de FCFA pour réaliser les 11 bassins et près de 8 km de canalisation. «Il fallait déplacer plusieurs personnes. Toutes les maisons libérées ne sont pas démolies. C’est pourquoi, certaines personnes déplacées ont loué ou vendu leurs maisons. A cela s’ajoute le problème de la sécurité», a fait remarquer Maguatte Niang, du Progep, par ailleurs, coordonnateur du Coligep. Seulement, les efforts fournis risquent d’être compromis. «Les zones étaient des lacs et bas-fonds devenues habitables», déplore-t-on. Les bassins attendent par conséquent d’être nettoyés avec la saison des pluies qui va s’installer bientôt. Et les populations d’alerter que si rien n’est fait, «nous risquons de tomber dans les même travers que l’année dernière. Les populations étaient impuissantes face aux inondations». Abdoulaye Diémé, un habitant du quartier Aïnoumady, explique : «nous sommes plus d’une trentaine de victimes des inondations. Nous avons quitté nos maisons, qui sont sous les eaux, pour aller louer ailleurs. Nous n’avons pas regagné nos domiciles car ils sont toujours sous les eaux.»
EN ATTENDANT LA REALISATION DES OUVRAGES DU PROGEP II, A PARTIR DE 2024, DES MOTOPOMPES DE GRANDS DEBITS PREVUES POUR L’HIVERNAGE 2023
Jusqu’à nos jours, les travaux des canalisations, malgré les tracés qui ont été faits, n’ont pas encore démarré. Néanmoins, les habitants, avec le soutien des autorités et les cotisations d’une trentaine de familles, ont pu acheter une motopompe électrique à 750.000 FCFA et des tuyaux d’une distance de 600 mètres à 1.300.000 FCFA. Pour le délégué de quartier Firdawsi, ancien gendarme à la retraite, Moussa Wade, «le problème des inondations n’est pas définitivement réglé. Cependant, il y a des avancées significatives. Nous sommes concernés par la deuxième phase du Progep (Progep II). Les techniciens sont venus faire des relevés, la réalisation des ouvrages est prévue pour l’année 2024. Pour cet hivernage, on nous a octroyé des motopompes de grands débits, pour l’évacuation des eaux pluviales.» L’argent collecté pour lutter contre les inondations et évacuer les eaux pluviales des maisons est insuffisant. Il est difficile d’obliger tout le monde à participer, bien qu’ils habitent tous dans le même quartier (Cité Firdawsi). Car, il y a des gens qui ne sont pas concernés par les inondations. C’est pourquoi, selon, M. Babacar Sané, «la somme collectée est insignifiante par rapport à nos besoins. Seule une trentaine de familles ont cotisé, en raison de 50.000 FCFA par famille. Le matériel que nous avons acheté, c’est grâce au soutien de l’ancien et des deux maires de Keur Massar (Nord et Sud)».
DES MAISONS EN CONSTRUCTION TOUJOURS DANS DES BASFONDS INONDES
Du côté de la Cité Cpi, dans les terrains situés dans les bas fonds, l’eau stagnante est visible. Dans ceux en chantier, les maçons évacuent l’eau à l’aide de motopompes, avant de construire. «Auparavant, dans cette cité, nous étions à l’abri des eaux pluviales. Mais, au fur et à mesure que les gens s’installent, la situation est devenue incontrôlable. Aujourd’hui, une bonne partie des maisons du quartier sont menacées. Elles risquent de se dégrader ou de s’effondrer, si rien est fait», déclare un habitant de la Cité Cpi. L’incivisme des populations qui jettent des ordures dans les bassins de rétention, qui doivent permettre le drainage des eaux pluviale, risque, à terme d’annihiler, tous les efforts qui ont été faits (la réalisation des bassins). Pourtant, l’Agence de développement municipal (Adm) a mis en place des cabinets de facilitation, en l’occurrence le cabinet Gérard. Il travaille avec le Comité d’initiative local, en les encadrant dans la sensibilisation. Les membres du Coligep sont des volontaires qui œuvrent pour la sensibilisation des habitants des 140 quartiers de Keur Massar. «L’Adm doit nous aider à évacuer les ordures qui sont dans les bassins. Il nous faut des Poquelin et des camions. Il nous faut un soutien de la Mairie. Le Coligep n’a pas de moyens pour mener convenablement ses activités. Le drainage des eaux jusqu’à la mer va poser d’énormes problèmes, avec les bassins où les gens jettent des ordures», a relevé, M. Maguatte Niang, le responsable local du Comité. Le Comité d’initiative, selon Magatte Niang, «doit être pérennisé, même après la deuxième phase du Progep dont la fin est prévue en 2026», a-t-il poursuivi.
INQUIETUDES DES POPULATIONS, ALORS QUE L’HIVERNAGE S’ANNONCE
Par contre, au quartier Médinatoul Mounawara, situé près du CEM de Keur Massar village, c’est une bonne partie des maisons qui est constamment submergée par les eaux pluviales pendant la saison des pluies. Pour Diamou Sow, notable à Médinatoul Mounawara, «la situation que nous avons vécue pendant l’hivernage dernier est indescriptible. Nos maisons étaient littéralement envahies par les eaux. On se déplaçait en pataugeant dans les eaux. Une équipe de techniciens chinois a effectué le déplacement ici, pour constater l’état des lieux. Il était prévu d’installer des canalisations et des bassins dans ce quartier. Jusqu’à nos jours, les travaux n’ont pas démarré. Alors que l’hivernage va s’installer bientôt.» En outre, à la Cité Namora, sise à Tivaouane Peulh, la situation est préoccupante. Des parcelles estimées à plusieurs hectares ne peuvent être construites. Et pour cause, le délégué de quartier, Mamadou Badji, déclare que «l’eau continue à stagner. Les parcelles sont de véritables lacs. Pour évacuer ces eaux, il faut déployer d’énormes moyens. Peu de personnes peuvent supporter le coût financier. De la fondation jusqu’à la finition de la maison, cela va nécessiter l’investissement d’une somme importante d’argent. L’année dernière, j’étais sollicité par les familles des victimes des inondations à la recherche d’un toit». Cette année, selon les prévisions de la météo, «la situation va être pire que celle de la saison précédente. A Namora, à part l’achat des motopompes, aucune solution n’a été trouvée. D’ailleurs, la route latéritique ne fera qu’empirer le problème : l’eau ne peut s’infiltrer à cause des pierres. Cela va avoir des conséquences dans le quartier», avertit Mamadou Badji.
Contrairement à ce qu’avancent certaines personnes, la cité Namora n’a pas été aménagée pour accueillir les personnes déplacées de Keur Massar, Yeumbeul Nord et Sud, Thiaroye, Guédiawaye, etc. L’année dernière, en 2022, beaucoup de familles ont été contraintes de déménager, à cause des inondations. En payant plus cher le loyer. Car les eaux pluviales et les fosses septiques ont fortement pollué leur environnement.
ALIOU CISSE OPTE POUR LA CONTINUITE ET L’EQUITE SPORTIVE
La compétitivité et la régularité ! Tels sont les deux critères qui guident les choix des sélectionneurs de football. Aliou Cissé n’échappe à cette règle presque codifiée.
La compétitivité et la régularité ! Tels sont les deux critères qui guident les choix des sélectionneurs de football. Aliou Cissé n’échappe à cette règle presque codifiée. Toutefois, le champion d’Afrique refuse aussi de s’enfermer dans ce carcan. Souvent, il use d l’extra-sportif pour consolider ses acquis et conserver le dynamique de son groupe. Face au Bénin le 17 juin prochain et contre le Brésil en amical le 20 courant, «El Tactico» a préféré rester dans la continuité tout en respectant l’équité sportive. Mais au delà, il ne cracherait pas sur la première place au classement Fifa que le Sénégal a perdu au détriment du Maroc au lendemain de la coupe du monde Qatar2022.
Ceux qui s’attendaient à ce que le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Sénégal laisse ses «cadres» au repos lors du déplacement des Lions à Cotonou le 17 juin prochain pour le compte de la 5ème journée des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023, n’ont qu’à déchanter. Nonobstant la qualification de son équipe après la 4ème journée à Maputo, face au Mozambique, Aliou Cissé ira affronter le Bénin à Cotonou avec ses «stars». Point donc de turnover encore moins d’élargissement du groupe à la recherche de néo-Lions. Que nenni ! Cissé compte sur Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye, Kalidou Koulibaly etc., comme en témoigne la liste des 26 Lions qu’il a publiée hier, vendredi 2 juin. Si on note les absences d’Edouard Mendy (un seul match avec Chelsea depuis son retour de blessure), Noah Fadiga, Bamba Dieng et Boulaye Dia (blessé et opéré), on y remarque aussi les retours d’Abdou Diallo, Ismaila Jacobs, Cheikhou Kouyaté, Ismaila Sarr, Nicolas Jackson et autres Fodé-Ballo Touré.
DES REPONSES ATTENDUES
Selon des membres du staff technique, Aliou Cissé a besoin des réponses de la part de certains joueurs. «Nous avons besoin de voir davantage certains joueurs avant de prendre une décision finale en perspective de la prochaine Can. C’est le cas par exemple de Moussa Niakhaté, Formose Mendy etc.», confie une source du staff technique. Et d’ajouter : «le Sénégal sera très attendu en Côte d’Ivoire. Nous avons donc besoin d’avoir des certitudes sur certains joueurs avant le choix final». Rappelons qu’en plus du Sénégal, cinq autres équipes sont aussi qualifiées avant la fin de la campagne des éliminatoires. Il s’agit du Burkina Faso, de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Vingt-quatre (24) équipes participeront à cette 34ème édition de la CAN. Le tirage au sort des phases de poules aura lieu le 12 octobre prochain.
CINQ MOIS FATIDIQUES
Aliou Cissé avait déjà alerté. L’équipe nationale n’est définitivement acquise à aucun joueur. Mais, elle n’est pas non plus fermée à un quelconque joueur. Par conséquent, seuls les critères de performance devraient guider ses choix. Il dispose ainsi de cinq mois pour sélectionneur 23 joueurs devant défendre le titre du Sénégal à la prochaine coupe d’Afrique des nations prévue du 13 janvier au 11 février 2024 dans les villes ivoiriennes d’Abidjan, de Bouaké, de Korhogo, de San-Pédro et de Yamoussoukro. Les joueurs devraient donc profiter de mercato d’été pour faire un bon choix. Ce d e r - nier devrait être sportif pour beaucoup d’entre eux qui veulent retrouver leur temps de jeu devant leur permettre d’être sélectionnable.
Face à cette situation, il est préférable d’être «grand parmi les petits que d’être petit parmi les grands». D’ailleurs l’inquiétude commence à gagner du terrain au sein de tanière où plusieurs cadres ont perdu leur place de titulaire, pour diverses raisons. C’est le cas de Sadio Mané avec le Bayern Munich, Nampalys Mendy avec Leicester entre autres. Pendant ce temps, ceux à qui, on avait prédit un avenir radieux devant assurer la relève, végètent de club en club à la recherche du temps de jeu et de la stabilité. On peut citer Pape Matar Sarr, Bamba Dieng, Ismaïlia Sarr etc. Les uns comme les autres ont donc tous intérêt à faire un bon choix afin de retrouver la plénitude de leurs moyens.
RESPECT DE L’EQUITE SPORTIVE ET AU DELA…
Le Sénégal a décroché sa qualification lors de la 4ème journée des éliminatoires de la CAN2023 en s’imposant (0- 1) devant le Mozambique. Mieux, le Sénégal est assuré de terminer premier de la poule L, avec 12 points. Pour autant, Aliou Cissé a préféré garder son groupe avec ses cadres pour partir à l’assaut du Bénin (2ème). Le sélectionneur des Lions a ainsi choisi de respecter l’équité sportive jusqu’au bout au lieu d’envoyer à Cotonou des «coiffeurs». Ce qui le cas échéant, allait déplaire aux Mozambicains mais aussi aux Rwandais.
Rappelons que lors de la deuxième journée, les autorités rwandaises avaient reçu le Sénégal au stade du président Abdoulaye Wade de Diam- n i a - dio où ils ont été battus ( 1 - 0 ) . Paul Kag a m é aurait déc i d é qu’il en soit ainsi alors que généralement, les pays ne disposant pas de stades h o m o l o - gués, préfèrent souvent recevoir leur hôte en dehors de son territoire. Un geste haut e m e n t apprécié. Certains analystes soutiennent d’ailleurs que le Chef de l’Etat, Macky Sall devrait rendre à son homologue rwandais la monnaie de sa pièce. Ce, même si le stade de Kigali n’est pas totalement achevé. Quitte à jouer au stade Pelé, qui a été inauguré en marge du 7 3 è m e congrès de la Fifa par le Président Gianni Infantino et le président Paul Kagamé. Il avait d’ailleurs abrité le match Rwanda-Bénin le 29 mars dernier mais à huis clos, sur autorisation de la CAF, parce que ne disposant pas de tribunes.
Mais au-delà de l’équité sportive et/ou la géopolitique susmentionnées, Aliou Cissé pense aussi à la reconquête de la première place africaine au classement de la Fifa perdue au détriment du Maroc, grâce à une place de demi-finale au Mondial qatari. Ce qui passe forcément par une victoire à Cotonou face au Bénin et une grosse performance à Lisbonne contre le Brésil de Neymar Jr.
Milieux de terrain : Idrissa Gana Gueye, Nampalys Mendy, Pape Gueye, Pape Matar Sarr, Cheikhou Kouyaté, Pathé Ciss, Dion Lopy
Attaquants : Sadio Mané, Krépin Diatta, Habib Diallo, Ismaila Sarr, Pape Ousmane Sakho, Nicolas Jackson, Ilimane Ndiaye
‘LES AUTORITES DOIVENT IMMEDIATEMENT ARRETER LES VIOLENCES POLICIERES ET RETABLIR LES RESEAUX SOCIAUX’
Nous condamnons les restrictions d’accès aux réseaux sociaux et la coupure du signal de la chaine de télévision privée Walf TV par les autorités sénégalaises, dans le contexte des manifestations violentes qui ont eu lieu à Dakar, Ziguinchor et Kaolack,...
Nous condamnons les restrictions d’accès aux réseaux sociaux et la coupure du signal de la chaine de télévision privée Walf TV par les autorités sénégalaises, dans le contexte des manifestations violentes qui ont eu lieu à Dakar, Ziguinchor et Kaolack, entre autres villes.
Ces restrictions au droit à la liberté d’expression et à l’information constituent des mesures arbitraires contraires au droit international, et ne sauraient être justifiées par des impératifs de sécurité", réagit la directrice régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud. Poursuivant, elle ajoute "
De même les arrestations arbitraires doivent immédiatement cesser. Nous appelons notamment les autorités sénégalaises à libérer sans conditions Aliou Sané, coordonnateur de Y’en a Marre détenu depuis le 30 mai, ainsi que deux membres de FRAPP, Bentaleb Sow, détenu depuis le 31 mai et Tapha Diop, arrêté alors qu’il allait s’enquérir des nouvelles des personnes placées en détention à la gendarmerie Foire".
Pour sa part, le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama de déclarer " Nous appelons également les autorités sénégalaises à diligenter des enquêtes crédibles et indépendantes sur les morts enregistrées dans le contexte des manifestations, à Dakar et à Ziguinchor. Nous rappelons aux autorités sénégalaises que la force ne doit être utilisée que lorsqu’elle est nécessaire et de manière proportionnée. La vie et l’intégrité physique de toutes et tous doit être respectée et protégée par les forces de l’ordre.
DES SCENES DE PILLAGE A PIKINE TALY BOUMACK
On a assisté à plusieurs scènes de pillage de places d’affaires dans la journée du vendredi alors qu’on pensait qu’elle serait calme avec la prière de la mi-journée.
On a assisté à plusieurs scènes de pillage de places d’affaires dans la journée du vendredi alors qu’on pensait qu’elle serait calme avec la prière de la mi-journée.
Des groupe de jeunes âgés entre 14 et 24 ans ont assailli la rue 10 avant de s’ébranler à l’intérieur de Pikine et de se retrouver devant la banque Ecobank et la boutique de vente de produits électroménagers Tecno qu’ils ont pillée totalement. Heureusement pour le propriétaire qui avait vidé la veille une grande partie de la marchandise.
L’institution financière Ecobank qui est à côté n’est pas épargnée, les jeunes ont défoncé la porte avant de s’engouffrer dans la banque pour prendre tout ce qui est à leur portée. Les jeunes n’ont pas cependant pu sortir avec de l’argent car le coffre demeurait introuvable pour les jeunes casseurs. Des casses et pillages sans la présence des forces de défense et de sécurité laissant libre court aux jeunes de semer la terreur sur toute la route en défonçant un autre magasin de vente d’électroménagers.
On a noté l’intervention de la police juste après la prière car les jeunes en nombre pléthorique se dirigeaient vers le commissariat de police mais c’était sans compter avec la ténacité des Fds qui ont repoussé les jeunes qui ont entretemps réussi à saccager avant de mettre le feu dans La Banque Atlantique à côté de la police.
Renforcées par les éléments de la BIP, les forces de défense parviennent à les repousser jusqu’au niveau de marché zinc. Là aussi, les jeunes casseurs ont caillassé la banque BHS sur l’avenue Tally Boumack. Les heurts entre les Fds et les jeunes casseurs se sont poursuivis jusque tard dans la nuit.
BLESSE PAR BALLE A THIAROYE, LE JEUNE MOUHAMED SYLLA SUCCOMBE DE SES BLESSURES
Le jeune Mouhamed Sylla a finalement rendu l’âme à l’hôpital Roi Bédouin de Guédiawaye ou il a été admis pour des soins intensifs, suite à la balle reçue à Thiaroye. Le jeune « Mohamed Soussou » a trépassé suite aux violentes manifestations notées dans la banlieue Dakaroise. La victime habitant le populeux quartier Sant Yalla de Thiaroye avait reçu une balle. Evacué à l’hôpital, sa vie n’était pas en danger, informait un de ses oncles la veille. « Je suis parti le voir à l’hôpital, il me semblait qu’il allait s’en sortir » avait lancé son oncle. Mais les choses se sont passées autrement le lendemain de sa déclaration, la victime trépasse, l’opération pour le sauver de la balle reçue n’a pas réussi. Il meurt le lendemain vers 13 heures, d’après un de ses proches. Ce qui allonge la liste macabre à 10 victimes.
DAKAR TOUJOURS SOUS LE FEU DES MANIFESTANTS
Les manifestions violentes qui ont éclaté à Dakar et dans plusieurs autres localités du pays suite au verdict rendu par la Chambre criminelle dans l’affaire Sweet Beauty Spa se sont poursuivies hier, vendredi 2 juin.
Les manifestions violentes qui ont éclaté à Dakar et dans plusieurs autres localités du pays suite au verdict rendu par la Chambre criminelle dans l’affaire Sweet Beauty Spa se sont poursuivies hier, vendredi 2 juin. Peu après la grande prière du vendredi, les jeunes ont envahi plusieurs axes stratégiques brûlant des pneus, étals et autres tabliers mais aussi en installant des barricades sur la route dans plusieurs communes de Dakar. L’armée est déployée au centre-ville avec des blindés devants certains édifices publics.
Dakar ne décolère toujours pas. Vingt-quatre après le verdict de la Chambre criminelle qui a condamné le leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans le cadre de la procédure de « viols répétés et menaces de mort » intentée contre lui, suite à la plainte de l’ex-employée du salon de massage Sweet beauté, Adji Sarr, les manifestations qui ont suivi ce verdict se sont poursuivies hier dans la capitale.
Peu après la grande prière du vendredi, les jeunes ont envahi plusieurs axes stratégiques brûlant des pneus, étals et autres tabliers mais aussi en installant des barricades sur la route dans plusieurs communes de Dakar. Il en est ainsi sur la route des Niayes : axe reliant le rondpoint Case-bi au croisement 22 près du magasin Auchan où le commandant de Police, Pierre Malou du groupement mobile d’intervention (Gmi) avait été touché la veille. Sur ces lieux, les jeunes ont imposé leur loi pendant plusieurs heures. Aux tirs des grenades lacrymogènes des éléments de la police qui tentaient de les déloger, ils répondaient par des jets de pierres. Non loin de ce lieu, à Grand Médine notamment sur la route reliant le rond-point unité 26 à la route des Niayes, impossible de circuler à cause de barrières installées sur cet axe où aucune présence des forces de défense et de sécurité n’a été constaté entre 15 heures et 16 heures.
Les manifestants ont également mis le feu aux alentours du Stade Leopold Sedar Senghor en chantier. Il en est de même sur le prolongement de la Vdn 3, des barricades ont été installées à hauteur du rondpoint de Keur Damel et de l’unité 26 bloquant ainsi la circulation sur cette route. Toujours sur cet axe du prolongement de la Vdn 3, les jeunes ont également envahi la route à hauteur de Camberéne 2 en brûlant des pneus sur la chaussée.
Dans les communes de la Patte d’oie et de Grand Yoff, les mêmes scènes de violences sur la voie publique ont été notées. A la Patte d’oie, les jeunes qui faisaient face à un détachement de la Gendarmerie ont bloqué l’accès à l’autoroute Seydina Limamoulaye aux automobilistes par des jets de pierres.
A Grand Yoff, le magasin Auchan des Hlm Grand Yoff a été attaqué et vandalisé par une foule de jeunes qui a finalement réussi à déloger des policiers qui étaient en faction devant ce magasin. L’avenue Blaise Diagne et la rue 6 dans la commune de la Médina n’ont pas également été épargnées par la furie des jeunes qui se sont livrés à une véritable guérilla urbaine avec les forces de défense et de sécurité.
ALIOUNE TINE INTERPELLE MACKY ET L’OPPOSITION
Trouver d’urgence les solutions politiques appropriées pour un retour rapide à la paix et à la sérénité : tel est le sentiment le plus partagé au niveau d’Afrikajom Center face à la spirale de violences et la situation politico-sociale délétère vécue
Trouver d’urgence les solutions politiques appropriées pour un retour rapide à la paix et à la sérénité : tel est le sentiment le plus partagé au niveau d’Afrikajom Center face à la spirale de violences et la situation politico-sociale délétère vécue au Sénégal depuis la condamnation d’Ousmane Sonko. Pour y arriver, Alioune Tine interpelle le chef de l’Etat pour s’adresser impérativement à la nation et prendre des mesures politiques fortes pour décanter la situation. Le camp de l’opposition est aussi invité à calmer le jeu avec ses partisans pour éviter au Sénégal le chaos.
«Afrikajom Center exprime ses graves et sérieuses préoccupations face à la crise politique, démocratique et des droits humains, d’une extrême complexité caractérisée par une polarisation de plus en plus radicale de l’espace politique et sociale sénégalais avec la surenchère politique et l’escalade de violences inouïes de toutes natures en passe de transformer le pays en tas de ruines ». Tel est le prélude du communiqué qu’Alioune Tine a servi hier, vendredi 2 juin 2023, en relation à la situation chaotique que vit le Sénégal depuis 48 heures. Et le droit-de-l’hommiste d’asséner sèchement dans la foulée : « Le cycle infernal de l’usage de moyens d’Etat non conventionnels et de réponses politiques non conventionnelles marquées par la répression sans concession, le gazage des manifestants, les arrestations et détentions tous azimuts de militants de l’opposition, de journalistes et d’activistes et en face l’appel à la résistance et à l’insurrection ont fini par installer un climat de guerre civile larvée qui menace de déflagration l’Etat, la République et les institutions, aggrave la vulnérabilité et compromet sérieusement la sécurité dans un climat sous-régional miné par les conflits armés djihadistes ».
Pour autant, Afrikajom Center estime, qu’ « au regard de la gravité de la situation politique du pays et des risques sérieux de basculement du pays dans l’incertitude, il faut absolument trouver d’urgence les solutions politiques appropriées pour un retour rapide à la paix et à la sérénité ». A ce niveau, Alioune Tine et cie sont d’avis que « Le Président de la République Macky Sall, Gardien de la Constitution doit d’urgence s’adresser à la Nation pour proclamer solennellement un discours qui apaise, qui réconcilie et restaure la confiance avec tout le peuple sénégalais ».
En somme, « Le Président Macky Sall doit user de son autorité et de son leadership pour faire œuvre de clémence en libérant tous les détenus politiques. Le Président de la République doit se faire violence pour engager des consultations politiques avec tous les leaders politiques de l’opposition, y compris avec Ousmane Sonko, et de la société civile comme lors de la Covid19 ». Qui plus est, a dit Afrikajom Center, « Ces consultations politiques devraient permettre rapidement si les bonnes décisions sont prises par le Président de la République de créer toutes les conditions de succès d’un dialogue national inclusif qui réunirait toutes les composantes de la société politique et de la société civile du pays et favoriserait toutes les conditions pour diagnostique collectivement et trouver ensemble les remèdes appropriés après une revue politique du Pacte Républicain et des conditions de réalisation d’une réconciliation nationale ».
Dans la même foulée, Alioune Tine et cie se sont convaincus que « Le Président de la République doit user de son pouvoir pour que les droits civils et constitutionnels d’Ousmane Sonko, Président de Pastef, soient respectés, et que le blocus établi chez lui soit levé et qu’on lui permette de rencontrer ses visiteurs, notamment ses avocats, les membres de son parti et de sa coalition politique ».
Dans la même dynamique, selon toujours Afrika jom, « Khalifa Sall, président de la coalition Taxawu Sénégal et Karim Wade, président de la coalition Wallu Sénégal doivent également retrouver tous leurs droits civils et politiques ».
Dans la foulée, Afrikajom Center a appelé Ousmane Sonko et l’ensemble des leaders de l’opposition du Sénégal « à lancer immédiatement un appel à leurs partisans pour mettre un terme aux manifestations sur toute l’étendue du territoire et à répondre à la consultation nationale pour une sortie rapide et apaisée de la crise qui mine le pays ». Et ce d’autant plus que « La crise qui secoue le Sénégal depuis 2021 et qui a fait maintenant plus de trente (30) morts, dont neuf (09) enregistrés dans la journée du 1er Juin 2023, avec des dégâts matériels incommensurables, doit absolument trouver dans les meilleurs délais une solution politique pour sauver le Sénégal de la déflagration et du chaos ».
KEEMTAAN Gi - L’HEURE EST GRAVE
On a eu beau avertir, tirer la sonnette d’alarme, appeler à beaucoup plus de retenue et moins d’arrogance… Rien n’y a fait. Ils sont restés sourds, hermétiques aux critiques et sur leur piédestal, hautins et sûrs de leurs forces. Quand nous écrivions que la chatte d’une affabulatrice ne vaut pas que ce beau et charmant pays brûle, ce n’était point pour être vulgaires. On avait la conviction que tout cela relevait d’une grossière manipulation instrumentalisée par des crapules qui tiraient les ficelles pour leurs propres intérêts égoïstes. Les gens du pouvoir auraient pu tirer les leçons des évènements de mars 2021. Mais le Chef se sentait si puissant qu’il avait lancé avec dédain que rien de ce qui s’était produit en mars 2021 ne se reproduirait plus tant qu’il serait au pouvoir. Avant de lancer la chanson éculée selon laquelle « force restera à la loi ». Sûrs de leurs puissants armements, de policiers et de gendarmes aux effectifs démultipliés et aux chefs sur motivés, ils pensaient pouvoir mater quiconque oserait les défier dans la rue. Depuis jeudi, on a vu que non seulement ce qui s’était passé en mars 2021 s’est reproduit mais encore en plus grave ! En 2012, alors que la rue grondait, Me Wade avait la même assurance. C’est sur un air railleur et faisant dans la provocation qu’il avait lancé devant des artistes et écrivains que les manifestations n’aboutiront à rien, que c’était juste une brise. Et il avait expliqué, encouragé par ses laudateurs qui se trouvent aujourd’hui dans le camp du Chef, qu’« une brise est un vent léger qui secoue peut-être les feuilles des arbres, mais ne sera jamais un ouragan ». La suite, là aussi, on la connait… Et voilà que l’histoire bégaie avec les manifestations en cours et qui ont mis à l’arrêt l’économie et la vie sociale. Une ville morte alors qu’ils continuent à nier l’évidence. Des réactions fusent des quatre coins du monde et appelant à la retenue. L’image du Sénégal est écornée et la vitrine démocratique s’est craquelée pour ne pas dire qu’elle s’est brisée en mille morceaux. Une démocratie jadis exemplaire, aujourd’hui si chahutée pour des desseins purement politiciens comme cet appel incongru de cet as de la contorsion politique qui se proclame chef de l’opposition et invitant le Chef à ne pas se laisser impressionner. Et il faut vraiment manquer de lucidité ou souffrir de cécité pour venir nous dire que la situation est stable alors que l’Armée est dans la rue, que des jeunes pillent sans retenue depuis jeudi et que la liste des morts s’allonge d’heure en heure. La situation est d’une gravité telle que se taire c’est se faire le complice de ce qui se fait actuellement. Le temps n’est pas dans des calculs politiciens. Le Chef doit parler et on attend sa parole. Il est le seul à pouvoir mettre fin à cette situation quasi insurrectionnelle. Ses laudateurs lui diront toujours que tout va bien ou qu’il est le plus fort (alors que ses policiers et ses gendarmes détalent devant les manifestants !) ou le plus beau jusqu’à ce que ça leur pète dans la gueule. Mais au-delà du verdict surréaliste condamnant Oscar Sierra et qui est à l’origine de la révolte généralisée, ces manifestations traduisent l’expression d’un mal-vivre de nos compatriotes face à l’arrogance de ceux qui sont au pouvoir. L’expression aussi d’une misère sans nom. Mais difficile de le faire comprendre à des gens plus préoccupés par leurs panses et leurs comptes bancaires que par autre chose.
KACCOOR BI - LE TEMOIN
VIOLENCES POST CONDAMNATION SONKO ENCORE 6 MORTS, LE BILAN PASSE A 15 MORTS
Le nombre de morts a encore augmenté hier au deuxième jour des violences qui ont éclaté suite à la condamnation du leader de Pastef pour « corruption de la jeunesse ». Au deuxième jour des manifestations, 6morts ont été enregistrés et plusieurs blessés graves. La condamnation de Ousmane Sonko continue de faire des dégâts dans plusieurs localités du pays. Dakar et Ziguinchor semblent actuellement payer le plus lourd tribut depuis le déclenchement des hostilités entre les manifestants et les forces de défense et de sécurité. En sus des boutiques, structures financières, bâtiments administratifs et autres officines brûlés et réduits en cendres, le bilan macabre a connu une énorme hausse de 6 personnes tuées dont 2 à Ziguinchor, 3 Diamaguène et un à Guinaw Rail ce vendredi 02 juin. Comme lors du premier jour de manifestation, jeudi dernier jour du délibéré, Ziguinchor a encore enregistré hier vendredi 2 juin, deux morts. Un jeune mécanicien qui répond au nom de Souleymane Danfa, âgé d’une vingtaine d’années, est tombé sur le boulevard des 54 mètres dans l’après-midi de ce vendredi. Le défunt habitait le Boulevard Alpha du quartier Lyndiane de Ziguinchor. L’autre victime morte à Ziguinchor y était évacuée en provenance du Cap Skirring. L’homme âgé d’une trentaine d’années environ a été atteint lors des manifestations survenues au Cap. Il a succombé lors de son évacuation en urgence sur Ziguinchor à hauteur de Oussouye. À Diamaguene dans la banlieue de Dakar, précisément à hauteur de Poste Thiaroye, 3 jeunes qui ont reçu des balles sont morts sur le coup. Á Guinaw Rail aussi, un jeune homme du nom de Bassirou Sarr, âgé de 32 ans, a été tué. Ces morts sont venus allonger la liste personnes décédées dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Le bilan de 9 morts annoncé par le ministre de l’Intérieur jeudi tard dans la soirée est donc passé à 15 morts avec le décès de 6 nouveaux manifestants ce vendredi.
APRES LA FERMETURE L’UCAD TRANSFORMEE EN GARE ROUTIERE
Dans un communiqué rendu public avant-hier, jeudi, la direction du COUD a annoncé la fermeture des campus sociaux de l’Université Cheikh Anta Diop. Une mesure sécuritaire suite aux casses et destructions massives des locaux, restaurants et amphithéâtres intervenues après le verdict du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr. Pendant ce temps, le Professeur Aly Mbaye, Recteur et Président de l’Assemblée de l’Ucad a pris des mesures pour suspendre les enseignements jusqu’à nouvel ordre. Dès l’annonce de ces mesures à effet immédiat, la devanture de l’Ucad s’est subitement transformée en gare routière. Et c’était comme si la Gare des Baux Maraîchers s’était déplacée sur l’avenue Cheikh Anta Diop, a constaté « Le Témoin » quotidien. Devant le grand portail du Coud comme en bordure des rues adjacentes, toutes les aires de stationnement étaient surencombrées par des autobus, taxis, ndiaga-ndiaye, cars rapides, minibus, autos-sept places etc. C’était le grand départ pour les étudiants vers l’intérieur du pays. Pris au dépourvu, certains étudiants-locataires du Coud avaient fait appel à leurs maires ou personnes de bonne volonté qui leur ont affrété des autobus. Et ce jeudi 1e juin 2023 et jusqu’4 heures du matin, le Coud s’est presque vidé de ses occupants. Il ne restait dans les lieux que les agents de sécurité, quelques policiers et gendarmes qui surveillaient à distance le grand déménagement.
LE PEAGE ATTAQUE,LA GENDARMERIE ET L’ARMEE ROUVRENT LA VOIE
Ce vendredi après-midi, les automobilistes qui ont emprunté l’autoroute à péage n’ont dû leur salut qu’à la prompte intervention de la Gendarmerie et de l’Armée notamment des éléments du bataillon des parachutistes de Thiaroye. A divers points, notamment au niveau de Fass Mbao et de Poste Thiaroye, des manifestants avaient réussi à bloquer l’autoroute avec des pneus brûlés et de grosses pierres bloquant totalement la circulation. Des pelotons de gendarmerie et les militaires du bataillon des parachutistes de Thiaroye qui ont déployé leurs blindés sont partis à l’assaut des manifestants qui ont été rapidement dispersés à coups de lacrymogènes. Sous une chaleur et une fumée étouffantes, l’autoroute a pu être dégagée et les ponts l’enjambant à ces deux niveaux sécurisés par des pandores et des parachutistes. Après quoi, les automobilistes ont pu circuler tranquillement après des moments de grande panique.
ONU GUTERRES APPELLE AU «CALME» ET A LA « RETENUE » AU SENEGAL
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé au « calme » et à « la retenue » au Sénégal où des violences ont éclaté après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, a indiqué un de ses porte-parole vendredi. « Il condamne fermement l’utilisation de la violence, appelle au calme et exhorte tous les acteurs à exercer de la retenue », a déclaré à la presse Farhan Haq, porte-parole adjoint d’Antonio Guterres.
UNION AFRICAINE MOUSSA FAKI MAHAMAT APPELLE LES ACTEURS POLITIQUES A LA RETENUE
Le président de la Commission de l’Union africaine, le diplomate tchadien Moussa Faki Mahamat,suivant de très prèsles événements au Sénégal, les violences ayant provoqué morts d’hommes en particulier, condamne fermement de telles violences et appelle à leur cessation immédiate. Dans un communiqué de l’organisation continentale, son Président Moussa Faki « appelle tous les acteurs politiques à observer la plus grande retenue et à éviter de tels actes qui ternissent le visage de la démocratie sénégalaise dont l’Afrique a toujours été fière ». Le patron de la Commission appelle au « respect du droit des citoyens à exercer leurs droits de liberté d’expression et de manifestation » Il invite instamment tous les citoyens à respecter l’ordre et la force de la loi. Il invite tous les acteurs à privilégier les voies du dialogue pour surmonter toutes leurs divergences quelles qu’elles soient.
CEDEAO LA COMMISSION APPELLE A UN REGLEMENT PACIFIQUE DE LA SITUATION
La commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), qui dit suivre avec inquiétude l’éruption de la violence au Sénégal à la suite du verdict du tribunal concernant l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr, condamne fermement les violences qui ont visé les forces de sécurité, les biens publics, les propriétés privées et troublé l’ordre public. Elle déplore la perte en vies humaines et appelle à la retenue et au règlement des différends par des moyens pacifiques. L’organisation ouest-africaine reste saisie de l’évolution des événements au Sénégal et invite toutes les parties prenantes à travailler à défendre « la réputation louable du pays en tant que bastion de paix et de stabilité ».
MESSAGE DE PAIX DE L’EGLISE
Monseigneur Benjamin Ndiaye a appelé hier à la préservation de la paix. Le patron de l’Eglise sénégalaise présidait la clôture d’une rencontre des Evêques du Sénégal au Cap des Biches, dans le cadre de la 2ème session ordinaire de l’année pastorale 2022-2023 habituellement organisée au lendemain du pèlerinage de Popenguine. Une rencontre qui permet aux Evêques de tirer les leçons du pèlerinage de Popenguine, mais surtout de se prononcer sur la situation du pays. Monseigneur Benjamin Ndiaye et Cie se sont dits fortement préoccupés par la situation qui prévaut dans pays suite à la condamnation du leader de Pastef à deux ans de prison ferme pour corruption de jeunesse. L’Eglise a appelé à la retenue et à la responsabilité des acteurs politiques qui sont appelés à dialoguer avec leurs militants. Les guides religieux sont aussi priés de monter au créneau pour faire revenir la sérénité dans le pays. Elle a déploré le nombre élevé de victimes mais aussi la destruction de biens publics, privés et surtout l’instauration d’un climat de peur et d’insécurité. Les Evêques estiment qu’on doit mettre en avant la garantie de la liberté d’expression, la promotion des biens communs, le respect des lois et règlements permettant la garantie d’une vie commune dans notre pays.
SOUVERAINETE PHARMACEUTIQUE
La souveraineté pharmaceutique est ‘’vitale’’ et en même temps d’‘’une grande actualité’’ pour le Sénégal, a souligné, vendredi, à Dakar, le président de la République, Macky Sall. ‘’En consacrant la 22e édition’’ du Forum pharmaceutique international de Dakar, ‘’aux défis et opportunités de la souveraineté pharmaceutique de l’Afrique, vous mettez en exergue une problématique vitale et de grande actualité pour notre pays’’, a dit le chef de l’Etat selon l’APS. Macky Sall présidait la cérémonie officielle de cette rencontre tenue sur le thème : ‘’Souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique : défis et opportunités’’. M. Sall a rappelé qu’il accordait une ‘’priorité élevée’’ au secteur de la santé. ‘’Si j’ai voulu ouvrir le forum, c’est pour marquer une fois de plus la priorité élevée que j’accorde au secteur de la santé, pour la simple raison que rien n’est possible sans la bonne santé’’. La production pharmaceutique du continent couvre moins de 1 % de ses besoins en vaccins et représente moins de 4 % du chiffre d’affaires du marché mondial de la pharmacie, estimé en 2022 à 1.450 milliards de dollars US. ‘’C’est dire que l’impératif de souveraineté pharmaceutique se pose avec acuité dans nombre de pays en développement’’. Macky Sall a rappelé l’existence d’un plan d’investissement destiné à bâtir un système de santé et d’action sociale ‘’résilient’’ et ‘’pérenne’’.