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21 juin 2025
LES ÉTUDIANTS PLONGÉS DANS L'INCERTITUDE APRÈS LA FERMETURE DE L'UCAD
"Les affaires politiques ne devraient pas nous concerner.Mais il y a trop d'injustice dans ce pays.Les étudiants sont intervenus parce que le verdict (à l'encontre de Sonko) est injuste", estime Babacar Ndiaye, étudiant en lettres
Par petites vagues incessantes, les étudiants de l'université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar quittent dans la précipitation le campus, leur sac à la main ou sur la tête.La nuit a été longue, le réveil difficile.
Jeudi soir, l'université, l'une des plus grandes d'Afrique de l'Ouest, a pris des allures de champ de bataille et été le théâtre de violents affrontements entre forces de l'ordre et étudiants après la condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko, qui pourrait le priver d'un destin présidentiel en 2024.
Le leader du Pastef, au discours souverainiste, social et panafricain, qui pourfend l'ancienne puissance coloniale française, est soutenu par une grande partie de la jeunesse.Condamné pour "corruption de la jeunesse", qui consiste à favoriser la "débauche" d'un jeune de moins de 21 ans, M. Sonko estime qu'il est victime d'un complot du président Macky Sall pour l'éliminer politiquement.Ses supporters également.
Lorsque le verdict est tombé, ils ont manifesté leur colère à l'université, causant le chaos.
Dans la soirée, alors que nombre de facultés brûlaient et que les combats se poursuivaient, les autorités universitaires ont annoncé la fermeture du campus jusqu'à nouvel ordre, prenant de court tous les étudiants.
Vendredi matin, les visages des jeunes étaient marqués et beaucoup marchaient, le pas pressé, sans trop savoir quoi faire ni où aller.
Étudiant en français, Aneth Diaw, 32 ans, a le cœur lourd.Il devait soutenir sa thèse la semaine à venir.Maintenant, "je ne sais plus quand je pourrai soutenir", regrette-t-il, un sac en main et un petit matelas sur la tête.
Il vient de la région de Kaolack (centre) et compte "renter dès que possible".En attendant, il va aller confier ses bagages à l'un de ses amis logeant à l'extérieur du campus.
- Incertitude -
Certains étudiants ont peur, d'autres sont tristes et regrettent les destructions de leur lieu d'études.Surtout, ils sont dans le doute quant à leur avenir et leur situation dans les prochaines semaines.
Originaire de Matam, dans le nord du Sénégal, Aguibou se demande comment il va se débrouiller pour rentrer dans sa famille.En ce début de mois, les étudiants n'ont pas encore reçu leurs bourses allouées par l'État, et les "poches sont vides", assure Mamadou Diop, 26 ans, étudiant en journalisme.
"Les affaires politiques ne devraient pas nous concerner.Mais il y a trop d'injustice dans ce pays.Les étudiants sont intervenus parce que le verdict (à l'encontre de Sonko) est injuste", estime Babacar Ndiaye, étudiant en lettres.
L'Ucad est connue au Sénégal pour être un haut lieu de la contestation politique.En mars 2021, des étudiants s'étaient déjà rebellés contre l'interpellation de M. Sonko dans la même affaire judiciaire, mais aussi pour réclamer de meilleurs conditions d'études.
"Manifester comme cela (avec des violences et des destructions), c'est hypothéquer notre propre avenir.Je ne vois pas l'intérêt de saccager nos propres installations.C'est nous-mêmes qui sommes pénalisés", pense Adama Guissé, 27 ans.
Devant lui, une longue file de bus.Les destinations: Mbour, Diourbel, Fatick, Louga, Kaolack... Des étudiants avancent, sous l'odeur encore âcre des gaz lacrymogènes tirés la veille.
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé (2020)
MACKY SALL, LA POLITIQUE DE LA TERRE BRÛLÉE ET LE SÉNÉGAL
Sa tendance à vouloir réduire « l’opposition à sa plus simple expression » prépare l’avènement d’un leadership nihiliste qui capitalisera à son compte le mécontentement populaire. Le Sénégal gronde, les Sénégalais sont en colère
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 03/06/2023
La Constitution du Sénégal donne des pouvoirs exorbitants au Président de la République. C’est un monarque absolu que nous élisons (parfois) tous les cinq ou sept ans selon l’opportunisme politique ou l’humeur réformatrice de la loi fondamentale du patron de l’exécutif en place. Le chef de l’État nomme à tous les emplois civiles et militaires. Mis à part le droit de vie et de mort sur les citoyens, il y a peu de prérogatives qui lui échappent. Signe de cette puissance, au parlement, les députés de la majorité n’hésitent pas à dire qu’ils sont au service du président. Il commande et les juges exécutent sa volonté. Le pouvoir présidentiel est tel qu’il arrive que la société civile sollicite son arbitrage pour des questions qui n’entrent pas dans ses prérogatives. Qui ne se souvient pas de l’appel à Macky Sall de ce dignitaire qui voulait qu’il désigne le leader de sa famille religieuse ? Il n’y a pas de contre-pouvoir institutionnel à celui du président. Dans un monde de plus en plus complexe, le président fait remonter à lui les plus banales des questions nourrissant l’illusion qu’il est omniscient et omnipotent. À cette « gouvernance » d’un autre âge, il ajoute un autre signe d’archaïsme, la volonté d’instaurer un monolithisme politique de fait.
Un exercice du pouvoir archaïque
Il y a vingt mois, Macky Sall était réélu au 1er tour de la présidentielle avec 58 % des suffrages exprimés. Ses adversaires qui avaient fortement critiqué et dénoncé le processus électoral et le scrutin en lui-même avaient néanmoins pris acte des résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel. Leur seul acte de défiance a été le refus de le féliciter. Macky Sall en avait peut-être pris ombrage, mais seuls les usages et « les bonnes manières » exigent que les perdants fassent un tel geste. La loi n’impose aucun impératif en la matière. C’est donc un président Sall dans la configuration de l’entame de son premier mandat qui inaugurait son deuxième et dernier mandat à la tête de l’État le 2 avril 2019. Une scène politique pacifiée, une opposition qui ne conteste pas sa légitimité en mobilisant la rue. Cette configuration n’est pas fréquente. En vingt ans de pouvoir, Abdou Diouf n’a pas eu cette chance. Abdoulaye Wade n’en a bénéficié qu’à l’entame de son premier mandat en 2000. C’est donc dire que le président avait plus que tous ses prédécesseurs l’occasion d’asseoir le caractère apaisé de la démocratie sénégalaise en se mettant au travail et en laissant le soin à l’opposition de s’organiser et se préparer à une éventuelle alternance.
Alors qu’il avait fait campagne en vantant les mérites de la Constitution et promis d’impulser des réformes dans les domaines économique et social pour mieux répartir les fruits de la croissance, Macky Sall posait comme premier acte de gouvernement de son quinquennat, une réforme constitutionnelle pour supprimer le poste de Premier ministre au nom du concept « fast track ». Quelques semaines plus tard, il lançait une concertation peu transparente sur ses objectifs et finalités qui a tenu en haleine un microcosme politique et médiatique déconnecté des réalités que vivent les classes populaires du pays.
Le gouvernement « d’ouverture et d’unité » : une manœuvre politicienne de courte vue
Le dimanche 1er novembre 2020, au terme d’un « dialogue politique » entamé en mai 2019, le président a procédé à la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale. Ce gouvernement dit « d’ouverture et d’unité » entérine l’arrivée dans la majorité présidentielle d’Idrissa Seck et de dissidents du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade. Selon les verbeux communicants du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, ce remaniement tient compte « du contexte de la pandémie de la COVID-19, et de ses impacts » et vise à « imprimer une dynamique constructive d’innovation, de transformation, de réalisations et de changements nécessaires à l’accélération de l’émergence du Sénégal » le tout en mode « fast track ». Vaste programme ! La conséquence immédiate de cette nouvelle magouille politique est que les élections locales sont renvoyées aux calendes grecques. Après un Acte trois de la décentralisation dont le seul résultat a été l’affaiblissement institutionnel et opérationnel des collectivités locales, le pouvoir parachève son œuvre en portant un rude coup à la légitimité de ceux qui les incarnent. L’autre résultat est selon le journaliste Mandiambal Diagne, qui revendique l’amitié et la proximité de Macky Sall, la désorganisation de « l’opposition politique ». De tous ses adversaires à l’élection présidentielle de février 2020, il n’y a plus que Ousmane Sonko comme l’opposant. Khalifa Ababacar Sall, l’ancien député-maire de Dakar est pour le moment privé de ses droits civiques selon la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Les appareils politiques de gauche sont neutralisés dans la coalition présidentielle BBY et ne s’expriment que pourfendre ceux qui soutiennent les luttes sociales. Il n’y a pas de doute, ces manœuvres sont des réussites du point de vue de la tactique politique. Malheureusement, il s’agit d’un calcul de courte vue. Dans une démocratie libérale, les leaders de l’opposition ne sont que l’incarnation à un moment donné d’un courant d’opinion de défiance vis-à-vis de la politique menée. Ils ne font que capitaliser à leur compte le mécontentement populaire et les espoirs de changement aux prochaines échéances électorales.
Il y a chez Macky Sall une tactique de la terre brûlée préjudiciable à la démocratie sénégalaise, à l’État de droit et porteuse de risques pour la paix civile. Sa tendance à vouloir réduire « l’opposition à sa plus simple expression » prépare l’avènement d’un leadership nihiliste qui capitalisera à son compte le mécontentement populaire. Le Sénégal gronde, les Sénégalais sont en colère, les exemples d’aventures politiques existant dans la sous-région et dans le monde sont de nature à susciter des vocations. Le Président de la République serait bien avisé d’en tenir compte !
par Jean Pierre Corréa
DIALOGUE JUDICIAIRE
Les juges Sénégalais ont hier joué une sorte de "Return to Forever", en sortant de leurs "effets de Manchots", "un article de l'oie" vieux comme Hérode, mais surtout indigne et de l'Illiade et de l'Odyssée
Le président Léopold Sédar Senghor doit s'étirer d'aise dans sa tombe de Bel-Air... Jamais il n'aurait pu imaginer qu'enfin nos hommes politiques, véritablement pleins de ressources, au propre comme au figuré, allaient plonger le Sénégal dans l'Antiquité Grecque, et ramener notre système judiciaire aux bons vieux temps de l'Ordalie, et où le sort des prévenus, quelque soit leur renommée, ne dépendait que des caprices des Dieux, qui de rien en faisaient tout un fromage.
Les juges Sénégalais ont hier joué une sorte de "Return to Forever", en sortant de leurs "effets de Manchots", "un article de l'oie" vieux comme Hérode, mais surtout indigne et de l'Illiade et de l'Odyssée. On ne peut pas dire que nos juges sont incultes, c'est évident, et ils ont de la lecture, pour être allés dénicher l'épisode où Mélétos accuse Socrate de corrompre la jeunesse, autrement dit, il lui reprochait d'enseigner aux jeunes le rejet des dieux. « Socrate, disait l'acte d'accusation, est coupable en ce qu'il corrompt la jeunesse, qu'il n'honore pas les dieux de la cité et leur substitue des divinités nouvelles. »
Plus on approchait de la scène finale du péplum ennuyeux, "Ousmane rencontre Adji Raby", plus leur scénario prenait l'eau, et avant que leur bateau ivre et surchargé de vulgaires turpitudes, ne s'écrase sur les récifs du ridicule, l'Amiral du Vaisseau dégaina piteusement son improbable "Joker", sorti des tréfonds de la mauvaise foi, et bafouilla, honteux : "Corruption de la Jeunesse"... 17 millions de Sénégalais furent tous en même temps pris d'un inextinguible fou-rire, rire jaune et nerveux tout de même comme pour dire, tristes et navrés : "Tout ça...pour ça?"
Et puis, ne reculant devant aucune muflerie, la meilleure manière qu'ils ont trouvée pour masquer leur incurie et se départir de leur côté "pieds nickelés", c'est d'avoir la sottise de l'autruche qui enfouit sa tête dans le sable, et expose son croupion dodu au soleil en son zénith. Comment ? En mettant en branle le truc le plus ringard qui soit, et qu'on croyait réservé aux Chinois, aux dictatures tropicales, à savoir la mise sous le boisseau de la totalité des réseaux sociaux. On se croirait en Afrique tout d'un coup !
"La case de Birama brûle-telle à ce point-là?" Ou alors quels coups tordus le pouvoir prépare-t-il pour vouloir couper toutes sortes d'expressions citoyennes, entre dépit, colère et détermination à se battre contre un mépris jeté avec violence et désinvolture irresponsables à la face des Sénégalais ?
Durant deux années, les Sénégalais ont été les témoins hagards, puis stupéfaits d'une télénovela d'un goût douteux, dont les thèses qui criaient au complot étaient opposées à des convaincus qui avaient saisi là l'occasion de mettre hors course le leader des Patriotes, Ousmane Sonko qui a refusé de mettre sa tête sur le billot électoral d'une part et qui n'a laissé au président Macky Sall aucune autre issue que de devoir respecter sa promesse de ne pas être candidat en 2024. Ce "Mortal Kombat" fit glisser inexorablement notre exemplaire démocratie, vers une "démocrature" rampante et son cortège d'arrestations et une "pornocratie" exhibée sans complexe ni pudeur, dans un pays où la majorité des hommes ne jubilent et n'exultent que pour ce qui réjouit leurs ventre et leurs bas-ventre. Deux années et 40 morts plus loin, les Sénégalais s'étaient fait une conviction où viol et menaces de mort insultaient nos intelligences, lesquelles intelligences tout de même concevaient, en regard des valses hésitations de l'accusé, et des renoncements à vouloir en éclaircir les zones d'ombres, que décidément un cabinet de Kinésithérapie ne saurait porter sérieusement l'appelation érogène de "Sweet Beauty"... Faut tout de même pas nous prendre pour des buses ou pour des perdreaux nés la semaine dernière.
Deux années à hurler au viol et au complot, traversées par les appétits obscènes de certains caciques d'un pouvoir qu'on aurait pu ériger en "Benno-Bokk-Adji Sarr"... Mais ne nous égarons pas sur des chemins empruntés par des mufles toujours pourtant à la tête de sociétés nationales importantes.
Ils inventèrent donc l’infraction de corruption de la jeunesse, ainsi définie : « quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de jeunesse de l'un ou l'autre sexe au-dessous de l’âge de vingt et un ans, ou, même occasionnellement, des mineurs de seize ans », sera puni d’une peine de 2 à 5 ans et d’une amende de 300 000 à 4 000.000 FCfa.
Cette sentence est un foutage de gueule de haute volée ... Quelle honte... À ce tarif là, ils vont devoir emprisonner tout le Sénégal, au vu de tous ceux qui, sans vergogne ni honte, se font appeler "Daddy" par tant de jeunes nymphes avides de IPhones 14, pour se saoûler de ridicules selfies ... Corruption de jeunesse ... Guiness Book de la turpitude. C'est digne de Mickey, parce que nos énervés de la cinquantaine n'ont cure d’inscrire et de maintenir sciemment la jeunesse dans une situation de débauche et de perversité.
Les faits dont il s’agit, sont de nature à anéantir tous les efforts consentis par l’État, pour éduquer, former et encadrer la jeunesse sénégalaise, dans le sens des valeurs morales héritées de nos ancêtres, fondatrices de notre société et de notre nation, qui par ces temps de market-loving, sapent les fondements de notre société. Banalisation des infractions financières des caciques du pouvoir contre banalisation des appels à l'insurrection.
Ce Sénégal est notre Sénégal, au-dessus de chacun d'entre nous. Tant de morts pour un vaudeville politique, assaisonné par l'obstination d'un clan à vouloir s'arcbouter et s'accrocher aux ors qui symbolisent leur désuet et évanescent pouvoir, qu'ils ont, pour la plupart empli de la suffisance crasse et obscène qui en fait la kleptocratie la plus rustre de notre Histoire. Personne ne s'émeut de tous ces morts qui n'ont même pas droit à une identité posthume... On les additionne, on les dispose dans les colonnes d'un bilan macabre, et il serait temps que la personne la plus indiquée pour stopper cette tragédie, au lieu de plastronner dans les dédales viciés d'un dialogue national au chevet d'un pays en deuil, vienne poser sa parole responsable d'un homme qui ne saurait mener les Sénégalais qui l'ont choisi il y a 12 ans pour les guider, autre part que vers les contours d'un Sénégal apaisé, dont les filles et fils ont bien d'autres choses à faire que de servir de chair à canon et de balises aux troubles ambitions d'hommes qui semblent oublier qu'ils ne sauraient être providentiels.
Sinon, nous sommes mûrs pour tomber joyeusement dans les sombres liens de "la dictature de l'ignorance". De "Sweet Beauté" à "Shit Beauté"... Le ver est dans le fruit... Le poison infuse... Il a le goût mortel de la Cigüe.
par Gnambi Sonko
LE PEUPLE SOUVERAIN SAUVERA LE SÉNÉGAL
Contrairement au Capitaine Alfred Drefus et aux autres victimes de conjurations, les évidences du complot sont connues d’avance de tous, y compris du juge, qui malgré tout prononce une sentence qui n’a pour seul fondement que la commande de Macky
La pire chose qui puisse arriver à un peuple, à une corporation socioprofessionnelle (telle que la médecine, l’enseignement, l’agronomie, la magistrature, la gendarmerie, la police, etc.) est de renoncer aux exigences de sa profession, en termes de responsabilités et d’éthique, pour se soumettre aux broutilles d’une personne ou d’une organisation, quel que soit son rang ou son positionnement administratif ou institutionnel.
Au sein du peuple et dans chacune de ces corporations, on relève des responsabilités individuelles et collectives. Autrement dit, le peuple et chacune de ces corporations, c’est à la fois chacun et l’ensemble des individus qui les composent. Par conséquent, quand un individu du peuple ou d’une corporation renonce à ses responsabilités, non seulement il écorne sa propre image, mais plus grave, il abime celle collective de son corps d’appartenance.
Les exigences et responsabilités, ici évoquées, renvoient aux droits et devoirs conférés par la constitution et les lois nationales, ainsi que par les conventions et autres chartes internationales. C’est en référence à ces référentiels juridiques que la notion d’état de droit est définie. Il s’agit d’un cadre dans lequel, l’Etat composé à la fois de chacun et de l’ensemble des individus (personnes physiques ou morales) est soumis au droit, c’est-à-dire soumis à la constitution, à l’ensemble des lois nationales et aux conventions et autres chartes internationales.
Récemment, il est apparu dans les réseaux sociaux une information, démentie par la suite, selon laquelle, un juge ayant des responsabilités de contrôleur ou d’évaluateur de l’action de ses pairs, aurait déclaré devant ceux-ci que dans l’affaire Ousmane Sonko – Adji Sarr, le gendarme a pris ses responsabilités, le médecin a pris ses responsabilités, seul le magistrat n’a pas pris ses responsabilités. Si cette information a été démentie, sa portée professionnelle, sociale et sociétale est sans équivoque.
Aujourd’hui, une interrogation subsiste : chacun des autres Sénégalais, prendra-t-il ses responsabilités, pour préserver, devant l’histoire, la bonne réputation de son image personnelle et celle collective du peuple ? C’est la question qui nous interpelle individuellement et collectivement face à la situation actuelle de violation de tous les droits de notre pays et de toutes les chartes et autres conventions internationales.
Il est vrai que dans l’histoire de l’humanité (y compris au Sénégal), pour détruire moralement ou physiquement une personne, il y a eu des complots politiques, militaires, professionnels, etc. Mais, celui portant sur le président Ousmane Sonko a la particularité d’être éventré très tôt. En effet, si dans les affaires du capitaine Alfred Dreyfus, du philosophe grecque Socrate et autres, les accusations qu’on leur prêtait semblaient flagrantes, car mystérieusement bien couvertes au moment de leur exécution, dans le complot contre le président Ousmane Sonko, les évidences ont fini d’en démontrer la nature sordide dès le début et durant tout le temps (plus de deux ans) des poursuites. Non seulement, tout le monde sait qu’il y a complot contre le président Ousmane Sonko, mais les auteurs sont connus de tous. L’objectif est également connu de tous : le condamner pour quelque motif que ce soit afin de le rendre inéligible.
La condamnation du président Ousmane Sonko vient d’être prononcer par un juge. A-t-il pris ses responsabilités ? Non. Ainsi, après le Gendarme et me ùédecin qui ont pris leurs responsabilités en s’alignant aux exigences à tous points de vue de leur fonction, le juge s’est dérobé des siennes pour satisfaire une commande politique !
Désormais, il appartient au peule de prendre ses responsabilités.
Oublions le président Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye et pensons individuellement à chacun de nos enfants, petits-enfants et autres individus de notre descendance. Projetons-nous dans cet avenir d’un Sénégal où notre enfants ou petit-enfant, accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, soumis à une procédure judiciaire lapidaire dans laquelle le droit et l’honneur sont piétinés, aucune preuve n‘est apportée, et malgré tout notre enfant ou petit-enfant fini par être condamné pour autre chose, cette autre chose qui elle-même, non seulement n’est découverte que dans le réquisitoire final du procureur en alternative au défaut de preuve sur l’accusation initiale, mais n’est établie pas aucune évidence.
Au terme de cette parodie de justice, seule trois choses sont à retenir :
Le président Ousmane Sonko est lavé de tout acte de viol et de menace de mort, objet du complot et de toute la procédure judiciaire qui s’en est suivie.
Le complot contre le président Ousmane Sonko est clairement établi, avec une implication de monsieur Macky Sall, de personnalités du gouvernement et autres comploteurs bien identifiées.
La tentative de rendre le président Ousmane Sonko inéligible est actée, par une condamnation juridiquement infondée, donc illégale.
Contrairement au Capitaine Alfred Drefus, à Socrate et aux autres victimes de conjurations, ici les évidences du complot sont connues d’avance de tous, y compris du juge, qui malgré tout prononce une sentence qui n’a pour seul fondement que la commande politique de Macky Sall et de ses scribes.
Au total, le processus de tentative de Macky Sall et de son régime, d’installer une tyrannie et de déstabiliser l’Etat de droit au Sénégal, a atteint son paroxysme. Mais, en même temps, il vient d’acter son arrêt de mort définitif ? Il appartient aux Sénégalais de le matérialiser de façon irréversible.
A l’image du gendarme, du médecin et contrairement au juge, le peuple prend ses responsabilités, à partir de cet instant : pour rappel, le peuple, c’est à la fois chacun et l’ensemble des sénégalais.
Le peuple souverain sauvera le Sénégal
Vive le peuple du Sénégal
Vive le Sénégal
Vive le panafricanisme
Gnambi Sonko est Commissaire scientifique Pastef-les patriotes.
APR-PASTEF, L’EQUILIBRE DE LA TERREUR
Depuis quelque temps, les menaces fusent de partout, entre partisans de Pastef et militants de l’Alliance pour la République. Une situation qui inquiète de plus en plus certains observateurs.
Depuis quelque temps, les menaces fusent de partout, entre partisans de Pastef et militants de l’Alliance pour la République. Une situation qui inquiète de plus en plus certains observateurs.
Exit la justice, place aux muscles. Depuis quelque temps, Pastef et l’APR jouent véritablement à se faire peur. Chacun croyant ferme que le rapport de force lui est favorable. Sur les plateformes de leurs militants respectifs, les messages prônant la loi du talion font florès. Emboitant ainsi le pas au président de Pastef/Les patriotes qui a été le premier à proclamer le ‘’gatsa-gatsa’’ (œil pour œil, dent pour dent). Un gatsa-gatsa qui ne vise plus seulement les institutions et les biens publics, mais qui vise également les biens privés de personnes appartenant au régime ou supposés être proches du pouvoir. Le plus inquiétant, déplore le Dr Moustapha Ndiaye, sociologue, c’est que ces menaces ne se limitent plus au discours, on est passé à l’acte.
‘’La remise en cause de l’indépendance de la justice ne date pas d’aujourd’hui ; elle a toujours existé. Mais jusque-là, elle se limitait surtout au discours. Malheureusement, depuis quelque temps, on assiste à un certain basculement. On est passé d’un discours négatif à des actes violents, pour ne pas dire un règlement parallèle privé, par des mécanismes autres que judiciaires, des conflits entre composantes de la société. Espérons que cela va rester un événement, c’est-à-dire limité dans le temps et dans l’espace, plutôt que d’être un phénomène, c’est-à-dire appelé à durer dans le temps’’, dénonce-t-il.
Lors des dernières manifestations du lundi 29 mai, certains n’ont pas hésité à cibler et à incendier des biens (voitures et maisons) appartenant à des responsables du régime. Parmi les victimes, il y a Matar Ba, Serigne Mbaye Thiam et Abdou Latif Coulibaly. Sur les plateformes de groupes se réclamant de Pastef, on continuait à divulguer de plus belle les adresses et identifiants de personnalités politiques et judiciaires du régime.
Pour Birame Faye, coordonnateur de la Task force républicaine, le parti de Sonko vire dangereusement vers le terrorisme. ‘’Il faut noter que depuis les événements de mars 2021, aucune maison d’un responsable de Pastef n’a été incendiée. Il n’y a que les maisons des partisans de la majorité qui sont prises pour cibles. À ce jour, aucune association de défense des Droits de l’homme ne l’a dénoncé. Nous pensons qu’ils vont avoir la décence de nous épargner de leurs cris d’orfraie et d’indignation malhonnête, le jour où la loi du talion sera appliquée’’, prévenait le directeur général de l’Agence de sécurité de proximité dans un communiqué publié dans la presse.
Quand les citoyens décident de se faire justice eux-mêmes
Dans le même temps, des actions ont été signalées, pour la première fois depuis le début des hostilités, contre des biens de personnalités de l’opposition, dont Aida Mbodj et le siège de Pastef. Une escalade qui commence de plus en plus à prendre de l’ampleur.
En visite, hier, chez l’ancienne maire de Bambey, Cheikh Tidiane Dièye proteste : ‘’Cela montre simplement qu’on a dépassé toutes les limites en termes de violences et d’insécurité. Nous estimons que le seul responsable de cette situation, c’est le président de la République Macky Sall. Car dans une démocratie, la majorité a tous les moyens pour se protéger. C’est la minorité qui doit être protégée, défendue et sécurisée. Malheureusement, on a l’impression que l’État utilise ses leviers politiques pour s’en prendre à des leaders de l’opposition. Ce qui a commencé ici aujourd’hui peut nous mener vers des situations incontrôlées, si l’on n’y prend pas garde’’.
Dénonçant les violences contre les biens appartenant aux gens de la mouvance, il a estimé que l’État (sic) ne doit pas verser dans des actes de vengeance et que les tenants du régime sont les principaux responsables.
Embouchant la même trompette, Moustapha Guirassy demande à l’État de veiller à la sécurité de tous les citoyens, de l’opposition comme du pouvoir. ‘’Nous ne sommes pas des hommes violents, nous sommes des acteurs de développement, des acteurs politiques et tout le monde nous connait. Il faut que la sécurité soit de mise pour que nous puissions vivre dans la paix et la concorde. Notre héritage démocratique doit être sauvegardé et le président de la République est interpellé au premier chef. Il doit comprendre que l’heure est grave et travailler à restaurer la paix dans le pays’’.
En attendant, c’est comme dans la jungle. Pendant que certains hauts responsables tentent d’appeler à la désescalade, les fanatiques des deux bords continuent, eux, les menaces et les attaques, qu’elles soient verbales ou physiques. Et personne ne semble épargné. Hommes politiques, de médias, leaders d’opinion, tout le monde craint l’insécurité et l’air ambiant de vendetta qui continue de souffler. Mais comment en est-on arrivé là ?
De l’avis du sociologue, il y a plusieurs facteurs. D’abord, il y a le sentiment d’insatisfaction par rapport à la marche de la justice qui a été un des éléments déclencheurs. ‘’Quand les citoyens considèrent que les règles les plus élémentaires de régulation sociale ne sont pas au rendez-vous, cela peut engendrer ce genre de situation. Aujourd’hui, beaucoup de Sénégalais pensent que nous n’avons pas une justice impartiale. Pour eux, la justice s’abat de manière brutale ou injuste sur ceux qui ne sont pas avec le pouvoir, pendant qu’elle ne fait rien contre ceux qui sont du côté du pouvoir et qui sont coupables de certains actes répréhensibles’’.
Aux origines du fléau
À côté de ces manquements de la justice, il y a, selon le docteur en sociologie, un ressenti profond de ce que Bourdieu appelait une violence symbolique chez certaines populations. Il explique : ‘’Quand on arrive à une situation où certaines couches sociales s’approprient, dans une République, tout ce qui est privilèges au détriment du plus grand nombre, simplement en raison de leur appartenance au groupe dominant, cela crée des frustrations et ressentiments qui, une fois que la coupe est pleine, peut déborder sur des situations très graves comme celles que nous connaissons actuellement. L’exemple type, c’est ce qui s’est passé au mois de mars 2021. Il y a eu certes un détonateur, mais en réalité, les grands ressentiments, c’était la situation économique difficile due notamment aux décisions liées au confinement qui avaient annihilé les activités de l’écrasante majorité de la population. Notamment ceux qui vivent dans la banlieue, dans les quartiers périphériques et qui vivent au jour le jour.’’
Et comme pour ne rien arranger, la misère et la pauvreté prennent de plus en plus de l’ampleur, privant des couches importantes de la population du minimum pour vivre décemment. Tout un tas d’ingrédients propices à toutes les instrumentalisations et manipulations. ‘’Vous avez vu beaucoup de jeunes braver la mer, dans des conditions presque inhumaines, pour fuir la réalité du pays, en se disant de toute façon qu’ils ne peuvent pas vivre pire. Ils préfèrent tenter leur chance, quitte à y laisser leur vie, plutôt que de rester inertes face à la situation qu’ils vivent dans leur pays. Des personnes qui en sont à ce niveau de désespoir n’ont pas peur de braver tout ce qui peut symboliser l’autorité publique. Il y a une volonté manifeste d’en découdre, de sortir tout ce qu’ils ont comme ressentiment. C’est parfois une réaction de survie pour beaucoup d’entre eux’’.
De l’autre côté, se sentant menacés dans leurs corps et dans leurs biens, la riposte n’a pas tarder à s’organiser. L’on ne semble plus faire confiance à la police et à la gendarmerie qui sont tenues d’agir conformément à un certain nombre de règles procédurales.
De l’avis de Dr Moustapha Ndiaye, il urge d’agir pour mettre un terme à cette situation qui prévaut actuellement dans le pays et qui pourrait dégénérer. A l’en croire, il est fondamental de restaurer la confiance entre la justice et les citoyens. ‘’Quand le justiciable ne fait plus confiance à l’institution censée réguler et décide lui-même de sévir pour régler ses contentieux, ses différends, alors, on franchit le point de non-retour. C’est ce à quoi nous assistons en ce moment avec des règlements de comptes entre factions politiques, des règlements de comptes où chacun se croit devoir se faire justice lui-même. Pour les uns, il s’agit de répondre contre des violations de leurs droits. Pour les autres, on riposte contre des violences exercées directement par l’adversaire. On se dit : ‘Puisque notre vis-à-vis a franchi un pas, nous aussi, nous allons riposter pour montrer que la terreur peut être de partout ; on ne va plus saisir les institutions habilitées. Ce sera la loi du talion.’ Dans une telle situation, on sort d’une société normale pour verser dans une situation d’anomie, c’est-à-dire l’absence de normes, une société sans foi ni loi’’, soutient l’enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Selon lui, une société sans norme est une société où l’institution judiciaire n’a plus les moyens de faire ce qui est attendu d’elle. ‘’Alors, on peut arriver à voir des milices privées qui vont se substituer à la police régulière pour assurer la sécurité des uns et des autres. Comme on le voit dans certains pays avec des gangs qui définissent leurs périmètres et qui se chargent d’assurer la sécurité des groupes, moyennant le paiement de rentes. Il faut espérer que l’on revienne au plus vite à la normale. Sinon, nous ne sommes pas à l’abri de ce qui est arrivé au Liberia, à la Sierra Leone ou à la Côte d’Ivoire’’.
Dr Moustapha Ndiaye : ‘’On sort d’une société normale, pour aller vers une situation d’anomie, c’est-à-dire une société sans norme, sans foi ni loi’’
Quelles peuvent être les conséquences d’une telle situation ? La première, c’est la détérioration de tout ce qui est régulation de la vie sociale, indique le Dr Ndiaye. Il insiste : ‘’Si on en arrive à cette situation d’anomie, ce sera la fin de ce que l’on a appelé l’exception sénégalaise. Malgré les soubresauts, on a toujours su préserver l’essentiel, c’est-à-dire notre bien le plus précieux : la paix. Malheureusement, on est de plus en plus dans la loi du talion et chacun utilise les ressources dont il dispose pour semer la terreur. C’est un grand basculement qui peut aller très loin… Les conséquences peuvent être néfastes.’’
À son avis, il est temps que les forces vives, notamment les religieux, reprennent leur bâton de pèlerin pour tenter de recoller les morceaux. ‘’Cette situation dépasse désormais la sphère politique. Elle concerne toutes les franges de la société. Il faut rappeler que notre principale richesse, c’est la stabilité politique qui nous a permis depuis les indépendances de vivre de façon harmonieuse, d’échapper à toutes les formes d’instabilité qui ont secoué les autres pays. Aujourd’hui, toutes les forces vives, tous les régulateurs sociaux doivent prendre leur bâton de pèlerin pour arrondir les angles, amener les gens à la table des négociations, pour vider les contentieux.
De façon substantielle, il faudrait qu’on réfléchisse sur une nouvelle société sénégalaise à bâtir, une nouvelle société qui va faire revenir les bases d’une société, c’est-à-dire la justice sociale, que les ressources qui existent puissent profiter à tout le monde, que l’État puisse permettre à tous ses enfants d’avoir accès aux droits fondamentaux comme la santé, l’emploi… C’est comme ça qu’on peut se prémunir durablement de ces genres de troubles’’, indique M. Ndiaye, convaincu de la nécessité de ‘’débats objectifs et impartiaux’’. Lesquels doivent être basés, d’après lui, sur des connaissances.
‘’Mais quand on est dans une société avec des débats tranchés, qui font ressortir une forme de radicalité des différents bords politiques, chacun s’agrippant dans sa petite parcelle en se disant que la prairie n’est verte que chez lui. Quand on arrive à cette situation comme on le voit dans l’espace médiatique, un espace où il n’y a plus de filtre, ni sélection de ceux qui doivent intervenir, ça pose problème. Il faut poser le débat de manière sereine, objective et courageuse. Malheureusement, ceux qui auraient dû poser ce débat ne jouent plus leur rôle. Je parle notamment des élites intellectuelles qui ont fui les véritables débats. On est plutôt dans les débats de personnes, les petites querelles stériles, de borne-fontaine. Et c’est aussi entretenu par la presse’’, souligne le docteur en sociologie non sans relever que la justice a un grand rôle à jouer dans ce projet de stabilisation de l’espace public.
TROIS NOUVELLES LOCOMOTIVES BIENTOT SUR LES RAILS
Acquises il y a quelques mois, et jusque-là entreposées au port de Dakar, les trois locomotives des Chemins de fer du Sénégal ont été mises sur rail et acheminées à Bel-Air, pour des opérations techniques avant leur arrivée à Thiès.
Acquises il y a quelques mois, et jusque-là entreposées au port de Dakar, les trois locomotives des Chemins de fer du Sénégal ont été mises sur rail et acheminées à Bel-Air, pour des opérations techniques avant leur arrivée à Thiès. Ce, en attendant la fin des travaux de réhabilitation de la voie ferrée et leur mise en service dans le cadre du transport de fret entre Dakar et Tambacounda.
C’est à un exercice lourd et délicat que s’est prêtée, mercredi passé, au port de Dakar, la Société nationale des Chemins de fer du Sénégal (Cfs). Avec un dispositif logistique adéquat, elle procédait à l’enlèvement des trois locomotives acquises il y a quelques mois et qui, jusqu’à présent, étaient entreposées dans l’enceinte portuaire. Sous la supervision de son Directeur général, Malick Ndoye, les machines motrices rachetées à près de 3 milliards de Fcfa à une entreprise privée sud-africaine, ont été, dans la foulée, mises sur rail. Direction : d’abord Bel-Air où elles subiront quelques opérations techniques. Ensuite Thiès, où elles attendront la fin des travaux de réhabilitation de la voie ferrée entre Dakar et Tambacounda pour entrer officiellement en service. Ces trois locomotives donnent un coup de jeune au parc roulant vétuste des Chemins de fer du Sénégal en permettant, avec la centaine de wagons existants, à la société de redémarrer ses activités avant de prendre sa vitesse de croisière. « Très certainement, courant 2024, il faudra penser à acheter des locomotives supplémentaires. En attendant, ces trois locomotives vont permettre de faire des rotations quotidiennes Dakar-Tamba », a soutenu M. Ndoye.
Un jalon important vers la relance du chemin de fer
Pour le patron des Cfs, la mise sur rail de ces trois locomotives est une étape cruciale dans la politique de relance du chemin de fer décidée par l’Etat. « C’est une pierre de plus sur l’édifice que le Chef de l’Etat est en train de poser pour que l’exploitation ferroviaire reprenne. Les travaux de réhabilitation de la voie ferrée ont démarré. On a beau avoir des rails, si on n’a pas de bonnes locomotives fiables pour permettre l’exploitation derrière, les rails ne serviraient à rien. Donc c’est un projet d’ensemble, avec des rails, des plateformes logistiques et des locomotives qui permettent de faire les rotations pour tirer les conteneurs du Port de Dakar à Tambacounda », a déclaré Malick Ndoye.
Au départ, il était question d’acquérir ces trois locomotives sur la base d’un contrat de leasing (location). A sa nomination à la tête des Cfs en novembre 2022, Malick Ndoye a jugé plus pertinent d’acheter ces trois machines motrices. Et pour cause : « J’ai revu les contrats parce que je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus bénéfique pour l’Etat sénégalais d’acquérir les locomotives en lieu et place d’un contrat de location. Il y a eu donc une série de négociations qui a duré de longs mois et nous avons fini par les acheter avec un paiement échelonné ». A son avis, en achetant les locomotives qui, désormais, entrent dans le patrimoine des Chemins de fer du Sénégal, « cela permet d’envisager les choses beaucoup plus sereinement ».
En ce qui concerne la réhabilitation de la voie ferrée, l’ancien de Engie Solutions France de 2018 à 2022 en tant que Project Control Unit au Ter de Dakar/Aibd assure que l’évolution des travaux épouse parfaitement la courbe des délais fixés. Ils devraient prendre fin d’ici fin 2023. Une tâche qui n’est pas facile, les rails étant restés longtemps sans servir et forcément ils ont subi des externalités négatives. « Sur certaines portions sur plusieurs kilomètres, on avait des dunes de sable qui avaient englouti les rails. Sur d’autres portions, les rails étaient coupés, des ponts hydrauliques endommagés. Il y a même des portions où des arbres ont poussé en plein milieu des rails ou, parfois, des habitats et des magasins construits sur la voie ferrée. Nous avons tout enlevé. Les parties qui nécessitent de gros moyens de génie civil sont gérées par Eiffage. Tout cela mis bout-à-bout fait, qu’aujourd’hui, les travaux sont bien avancés et se déroulent convenablement », a assuré le jeune Dg des Cfs.
Par Abdoulaye VILANE
PARLONS-NOUS !
Ce 1er juin 2023 a été une journée bien noire pour mon pays et pour tous les Sénégalais. Je dirais même plus, dans le monde entier, tous les amis de notre pays sont certainement malheureux de voir de terribles images leur parvenir.
Ce 1er juin 2023 a été une journée bien noire pour mon pays et pour tous les Sénégalais. Je dirais même plus, dans le monde entier, tous les amis de notre pays sont certainement malheureux de voir de terribles images leur parvenir. Je peux vous assurer que je suis profondément meurtri par ce qui s’est passé ce 1er juin 2023. Cependant ce n’est pas parce qu’étreint par ces drames, cette violence inouïe, ces morts que je ne m’interroge sur le pourquoi et ne réfléchit sur que faire pour que la sérénité reprenne le dessus sur la haine, la violence, les horreurs, le manque de lucidité, et l’aveuglement obtus de nous tous.
Notre pays ne s’est pas construit sans violence ni sans conflit violent. La démocratie s’est installée à force de contestations, de bagarres de rue. Même dans le parti qui est le mien, le PS, rien ne s’est fait toujours sans de profondes dissensions et parfois de violences. Voilà pourquoi je voudrais parler à mes concitoyens en tant que membre du PS, élu de ma région, et surtout député donc législateur pour dire d’abord que le dialogue a été le chemin le plus difficile mais aussi le plus enthousiasmant pour que le Sénégal soit le pays démocratique que le monde nous reconnait.
Ces mots que je vous adresse, c’est pour appeler à la sérénité et la prise de conscience que l’on ne construira pas ce pays pour le développement dans la haine et la destruction. Je ne critiquerai pas la justice parce que c’est à elle de juger. Elle dit le droit. J’en prends acte. En tant que législateur, respectueux de la séparation des pouvoirs, je me soumets à son verdict.
Que des citoyens n’acceptent pas une décision de justice, je comprends, mais est-ce une raison pour vivre ce que nous avons vécu ce 1er juin 2023 ? Je ne crois pas à cette façon de faire même si des citoyens sont profondément déçus par un verdict prononcé là où cela se doit. Tous les jours, la justice prend des décisions qui ne satisfont aucune partie, comme c’est le cas dans ce procès qui nous vaut de si graves troubles.
Je crois toutefois, malgré cette souffrance qui m’étreint à la vue de tous ces drames, pouvoir dire que chaque citoyen a l’obligation de polir la pierre qui peuple nos rues, nos campagnes, nos villes et villages pour participer à la construction nationale avec humanité et bâtir des palais pour la vertu sans laquelle rien de solide ne s’élèvera sur ce sol sur lequel nous fondons tous nos espoirs.
Chers compatriotes, reprenons nos esprits. Parlons-nous !
Le Dialogue National qui vient d’être lancé est une formidable opportunité si la sincérité est de rigueur chez tous les acteurs. Notre responsabilité historique nous y oblige. Trouvons les moyens de conforter ce qui a fait de notre Sénégal un pays exemplaire. La Téranga que tout le monde nous reconnait devrait d’abord signifier, en nous, paix et solidarité, engagement national pour le bien-être de tous, fraternité, justice et liberté.
Que notre Seigneur protège le Sénégal !
par Dr Boubacar CAMARA Kamâh
LE PONT S’EST TRANSFORMÉ EN MUR !
De l’étranger, je regarde avec désolation le spectacle que m’offre le Sénégal, mon pays, ma patrie. Partout, le regard me suit avec la remarque sarcastique : « Le Sénégal nous avait habitué à mieux que cela ».
De l’étranger, je regarde avec désolation le spectacle que m’offre le Sénégal, mon pays, ma patrie. Partout, le regard me suit avec la remarque sarcastique : « Le Sénégal nous avait habitué à mieux que cela ».
Nous étions toujours reliés par un pont quelles que soient nos différences et nos divergences sur tous les plans. Nous vivions tous en harmonie traversant le pont dans tous les sens.
Aujourd’hui, les actes posés par le régime de Macky Sall, ont abouti au triste résultat que tout le monde peut constater : le Pont s’est transformé en Mur.
La condamnation du Président Ousmane SONKO est la goutte d’eau qui est en train de faire déborder le vase. La place du Président SONKO n’est pas la prison. Je lui exprime mon soutien constant et indéfectible. Sa dignité, son intégrité physique et ses droits de participation à l’élection présidentielle du Président Sonko ne sont pas négociables.
Ceux qui avaient pensé avoir un gain politique en s’adonnant à souffler sur les braises (XAMB TAAL) devaient savoir que l’injustice subie depuis plusieurs années par les forces démocratiques, la provocation dont a fait l’objet la jeunesse, le mensonge érigé en règle pour justifier la persécution, l’arrogance et la surdité à l’alerte, allaient produire cette grave situation et en tirer les conséquences.
Ils doivent accepter leur responsabilité.
Malgré tout, je ne désespère pas que la frustration, le désir de changement, la colère et l’injustice légitimes ne nous conduiront pas sur une voie sombre et destructrice.
Rappelez-vous que chaque vie perdue est une tragédie, chaque blessure est une douleur, et chaque bien détruit est une perte pour notre patrimoine commun.
Je m’adresse à vous aujourd’hui avec une profonde inquiétude et un appel urgent à la raison.
Nous avons le pouvoir, d’inspirer des générations futures, de surmonter cette période difficile et de construire un avenir où chaque voix est entendue, chaque droit est respecté et chaque personne est valorisée.
Ensemble, nous pouvons briser le mur dressé entre nous et reconstruire le pont qui nous unit. Que toutes les bonnes volontés s’y mettent !
Que la paix et la sagesse guident chacun de nos pas.
Dieu veille sur le Sénégal !
SÉNÉGAL, UN JEUDI SANGLANT
POINT DE MIRE SENEPLUS - Cette journée de violence et de troubles trouve son origine dans le différend opposant Sonko à Adji Sarr ainsi que dans les tensions préexistantes et entretenues par le refus de Macky Sall d’annoncer sa non-candidature en 2024
Le Sénégal a été secoué par de violentes émeutes hier jeudi 1er juin 2023, suite à l'annonce du verdict du procès d'Ousmane Sonko, figure de l'opposition politique, condamné à deux ans de prison ferme. Les manifestations ont rapidement dégénéré en affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants, causant des pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels. Voici un récapitulatif des événements qui ont marqué cette journée tumultueuse.
L'annonce du verdict a suscité une vive réaction de la part des partisans d'Ousmane Sonko, qui ont immédiatement exprimé leur colère dans les rues de plusieurs villes du pays, principalement à Dakar. Les manifestants, majoritairement des jeunes, ont érigé des barricades, brûlé des pneus, des bus et lancé des pierres sur les forces de sécurité présentes en grand nombre pour contenir les rassemblements.
Les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité se sont intensifiés au fil de la journée. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de balles en caoutchouc pour disperser la foule. En retour, certains manifestants ont répliqué en lançant des projectiles et en incendiant des véhicules. Des scènes de chaos et de violence ont éclaté dans plusieurs quartiers de Dakar et d’autres villes régionales, avec des pillages de magasins et des destructions de biens publics et privés.
Malheureusement, ces émeutes ont entraîné la perte de vies humaines. De source officielle, on dénombre actuellement neuf décès, à Dakar et Ziguinchor, et de nombreux blessés ont été signalés. Les autorités ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et ont assuré prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et des biens.
Selon le ministère de l’Intérieur, les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans la propagation de messages incitant à la violence. En réponse, le gouvernement a décidé de suspendre temporairement l'usage de certaines applications digitales utilisées pour « véhiculer ces appels à la violence et à la haine » selon les termes du ministre de l’Intérieur Antoine Diome qui a fait dans la soirée de ce jeudi 1er juin une déclaration télévisée d’une platitude déconcertante selon de nombreux observateurs. A cette occasion, Diome a également été rappelés l'importance pour les médias de respecter le code de la presse, notamment en évitant toute incitation à la haine et en contribuant à maintenir le calme et la sérénité dans le pays.
Cette journée de violence et de troubles trouve son origine dans le différend opposant Ousmane Sonko à une jeune sénégalaise, ainsi que dans les tensions politiques préexistantes et entretenues par le refus du président Macky Sall d’annoncer clairement qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat puisque la Constitution ne l’y autorise pas.
Certains estiment que ce verdict condamnant Ousmane Sonko à une peine de prison ferme est politiquement motivé, visant à l'inéligibilité du leader de l'opposition en vue des élections présidentielles de 2024.
Selon certains observateurs, les événements tragiques d'hier soulignent la nécessité d'un dialogue apaisé et d'une résolution pacifique des différends politiques. Les autorités et les acteurs politiques sont appelés à œuvrer en faveur de la réconciliation nationale et du respect des droits fondamentaux, tout en maintenant la stabilité et la paix dans le pays.
Quelques voix, notamment dans les milieux religieux ont appelé toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue constructif pour surmonter les divisions et trouver des solutions aux problèmes qui préoccupent la société sénégalaise. Le Sénégal, réputé pour sa tradition démocratique, doit continuer à avancer sur la voie du progrès et du développement, en favorisant l'inclusion et le respect des droits de tous ses citoyens.
SITUATION AU SENEGAL, LE SAES APPELLE AU CALME ET A LA RETENUE
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) condamne dans un communiqué « le saccage inacceptable des biens publics et privés dans les universités ».
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) condamne dans un communiqué « le saccage inacceptable des biens publics et privés dans les universités ».
Le SAES regrette et fustige toutes les formes de violence, s’incline devant la mémoire des disparus et présente ses condoléances aux familles des personnes disparues et au peuple sénégalais. Le SAES témoigne «sa solidarité et sa compassion aux blessés et leur souhaite un prompt rétablissement ».
Le SAES appelle «au calme et à la retenue et interpelle le Président de la République, le Gouvernement du Sénégal, les acteurs politiques, la société civile, les forces vives de la Nation pour une pacification de l’espace public et un dialogue sincère entre tous les acteurs, sans distinction».
Les membres de ce syndicat demandent à l’État du Sénégal «de jouer pleinement son rôle de garant des libertés individuelles et collectives, d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans le respect de la loi».