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28 août 2025
PLUS 2 000 MILLIARDS FCFA INJECTES ENTRE 2021 -2023 PAR L’ETAT
Subvention du panier de la ménagère; En présence du ministre des Finances et du Budget, l’ONG 3D a initié hier un atelier d’échange État-société civile sur les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement.
En présence du ministre des Finances et du Budget, l’ONG 3D a initié hier un atelier d’échange État-société civile sur les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement. Au cours de cet exercice de questions réponses, Mamadou Moustapha Ba a éclairé la lanterne de ses interlocuteurs sur plusieurs questions, notamment sur les subventions allouées en denrée de première nécessité. Selon l’argentier de l’Etat, ce dernier a injecté plus de 2 107 milliards FCFA, au cours des deux dernières années, dans le panier de la ménagère.
L’état a consenti d’énormes efforts dans l’allègement du panier de la ménagère : c’est la conviction du ministre des Finances et Budget, Mamadou Moustapha Ba qui révèle qu’une enveloppe totale de 2 107,354 milliards de francs CFA a été injectée entre 2021 et 2023 en termes de subvention de denrée alimentaire, d’électricité, d’augmentation de salaires, entre autres. «L’année dernière, les salaires ont augmenté de 60 milliards et cette année, ils ont connu une hausse de 159 milliards. Et sur le projet de budget de 2024, les 1 273 milliards FCFA vont augmenter de 113 milliards de francs CFA», a rappelé l’argentier de l’Etat en marge d’un atelier d’échange État-société civile sur les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement, organisé par l’ONG 3 D.
S’agissant des produits alimentaires, le ministre souligne que les taxes renoncées par la Douane et l’impôt ont coûté à l’Etat plus de 200 milliards FCFA sur les 2 ans. Concernant les subventions des denrées allouées au ministère du Commerce, elles sont estimées à 100 milliards. «C’est inédit. Car je suis dans le budget depuis plus de 20 ans mais je n’ai jamais vu une telle subvention. Cela prouve les efforts de l’Etat», indique Mamadou Moustapha Ba. En plus de la subvention sur les denrées, poursuit le ministre, il y a également celle allouée à l’Energie estimée à 731 milliards en 2022. «Cette année, la subvention est portée à 450 milliards ; on prévoit d’augmenter l’enveloppe à 100 milliards FCFA. Sans compter la subvention de l’engrais qui est passée de 70, 80 à 100 milliards de francs CFA. Donc si on additionne tout cela, on se retrouve avec une enveloppe de plus 2 107 milliards FCFA», se vante le ministre des Finances et du Budget.
LES ASSURANCES DU MINISTRE SUR LE REPORT DE L’EXPLOITATION DU PETROLE ET DU GAZ
Interpellé par ailleurs sur l’impact de l’exploitation du pétrole et du gaz sur les recettes, le ministre des Finances renseigne que les comptes spéciaux du Trésor sont équilibrés en recettes et en dépenses. Il rappelle en effet que l’Etat attendait une enveloppe de 51,8 milliards de FCFA du pétrole dans le budget général en 2023. A l’en croire, les recettes issues d’hydrocarbures normalement mobilisées par la Direction des impôts et des domaines tournaient autour de 19 milliards. Sur 51,8, les 14 milliards sont des recettes non fiscales recouvrées par le Trésor public. «Déjà après 6 mois d’exécution du budget 2023, quand on a fait notre situation des recettes et la projection des 6 prochains mois, le Trésor, en ne recevant pas les 14 milliards, ne connaîtra pas de moins-value parce que les dividendes qu’on reçoit des entreprises où l’Etat a des actions ont augmenté. C’est donc une recette qui n’était pas prévue déjà. Donc sur les 14 milliards du Trésor, il n’y a pas de souci», a rassuré l’argentier de l’Etat.
Pour les 19 milliards CFA, il souligne que cette enveloppe sera résorbée pour les six prochains mois. «D’autant que à ce jour, les Impôts et Domaines sont en équilibre du point de vue de leurs objectifs de recettes, et on a budgétisé juste le mois de décembre pour 2023», souligne le ministre des Finances en rappelant que le Sénégal a signé des documents pour avoir un solde budgétaire hors pétrole et gaz permettant d’éviter la malédiction du pétrole et du gaz». «On aura un solde budgétaire hors pétrole et gaz pour continuer à rester dans notre cadrage budgétaire. C’est aussi une innovation de taille», affirme le ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba
Des armes à feu et des munitions saisies à Pout
La Section de Recherches (SR) de la gendarmerie de Thiès a réussi un grand coup. Les pandores ont mis la main sur une dizaine d'armes à feu, précisément 3 fusils, 5 armes artisanales et des munitions. La saisie a été faite à Pout chez un forgeron d’une soixantaine d’années. Ce coup de maître extrêmement important dans le contexte actuel très chargé, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la délinquance et la criminalité. Le forgeron en question tenait son atelier à Pout et est spécialisé dans la réparation, l’achat et la vente clandestine d’armes à feu et de munitions.
Trois bus brûlés : le ministre Mansour Faye à Thiès
A la suite des derniers évènements survenus à Thiès et marqués par l’incendie de 3 bus Tata, Mansour Faye, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement était sur place hier, pour rencontrer les acteurs locaux du transport. C’était aussi pour témoigner la compassion du président de la République et du gouvernement, mais aussi signifier l’accompagnement de l’Etat aux victimes de ces actes. Il s’agit pour lui d’attentats organisés et perpétrés à l’endroit du système de transport public, avec l’objectif de faire en sorte que l’économie du pays soit arrêtée. « C’est des actes criminels, organisés, planifiés et exécutés et de tels comportements sont à dénoncer », a-t-il déclaré avant réitérer la position de l’Etat qui, dit-il, restera debout et ne se laissera aucunement ébranler par de telles pratiques. Il a par ailleurs réaffirmé la volonté de l’Etat à accompagner les acteurs, car au-delà des pertes en vies humaines, 4 bus ont été détruits à Yarakh et Thiès et au total 7 bus si on prend en compte les évènements passés. D’après lui, toutes les dispositions seront prises pour accompagner les acteurs victimes de ces actes criminels à trouver des solutions, et les conditionnalités seront discutées dans les meilleurs délais
Toussaint Manga envoyé en prison
La machine judiciaire continue de broyer les militants de Pastef. Hier, c’était le tour du responsable de Pastef à Ziguinchor, Dr Toussaint Manga d’être envoyé en prison après son audition par le juge du 2e cabinet, Mamadou Seck. L’ancien responsable de l’UJTL (Pds) est poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique. Pour rappel, Toussaint Manga avait fait la prison après la deuxième alternance.
Ndèye Amy Dia, Falla fleur et Pascaline Diatta en grève de la faim
Le mot d’ordre de grève de la faim décrété par Ousmane Sonko est suivi par ses militants en détention dans les différentes prisons. Me Cheikh Koureyssi Ba renseigne que ses clients, Ndèye Amy Dia, Falla fleur et Pascaline Diatta et sept autres militantes de Pastef, toutes en détention à la prison des femmes du camp pénal, ont entamé une diète depuis dimanche. Une lutte douloureuse contre les affres de la faim et de la soif, dit l’avocat.
Alioune Sarr s’indigne de l’attaque des bus
L’attaque contre le bus Aftu à Yarakh continue de susciter des indignations, notamment chez les acteurs politiques. Le leader de la Convergence pour une Alternative Progressiste (CAP2024), Alioune Sarr, condamne avec vigueur l’attentat ignoble perpétré à Yarakh sur un bus de transport public Aftu, causant ainsi deux morts et plusieurs blessés. Présentant ses condoléances aux familles éplorées, l’ancien ministre du Commerce réaffirme par ailleurs son attachement aux libertés individuelles et collectives et fustige également toutes formes de violence verbale et physique d’où qu’elle vienne, contre toute personne ou groupe de personnes. Cependant, le leader de la Convergence pour une Alternative Progressiste (CAP-2024) regrette les derniers développements politico-judiciaires qui ont conduit à des perturbations sociales, à des condamnations et à la dissolution d’organisation politique dont la sacrosainte essence d’organisation et de représentation sociale se voit ainsi fortement compromise. A ses yeux, il s'agit là d’un recul démocratique, a fortiori dans un contexte où le peuple sénégalais est interpellé par des défis de stabilité et d’émergence pour son bien-être social. Réaffirmant leur profonde adhésion au caractère sacré de la vie humaine, la CAP-2024 et Alioune Sarr exhortent par conséquent à la préservation de la paix sociale, condition première pour l’épanouissement du peuple sénégalais et de toute collectivité humaine.
Suspension des cours à l’UGB
L’université Gaston Berger suspend les cours. D’après un communiqué parvenu hier, à « L’AS», le conseil académique de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis s'est réuni dans la nuit du mercredi 02 au jeudi 03 août 2023 pour délibérer sur la situation sécuritaire du campus pédagogique. Après présentation et analyse de la situation marquée par une escalade de la violence dans l'enceinte de l'université, les autorités ont pris la résolution de suspendre toutes les activités pédagogiques à compter du jeudi 03 août 2023. La reprise des activités pédagogiques est prévue le lundi 02 octobre prochain
BBY adopte une nouvelle charte pour le choix de son candidat
Benno Bokk Yaakaar a mis en place une charte pour le tri des candidats à la candidature de la coalition. Hier, la mouvance présidentielle a indiqué dans son communiqué que les candidats à la candidature de BBY pour l’élection présidentielle de février 2024 se sont retrouvés autour du président de la coalition, Macky Sall, pour discuter de la charte de la majorité présidentielle. Ainsi à l’issue de cette rencontre, le projet de charte a été amendé et enrichi. Dès lors, le processus de choix du candidat de Benno est lancé et celui-ci va déboucher très prochainement sur le choix d’un candidat consensuel
Enquête sur l’attentat aux cocktails Molotov à Yarakh
L’enquête sur l’attentat perpétré sur un bus à Yarakh ayant coûté la vie de deux personnes suit son cours. Selon nos sources, les deux dépouilles qui étaient déposées à la morgue de l'hôpital Dalal Jamm ont été acheminées à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff pour des autopsies et leur identification après une réquisition des pandores de la section de recherches de Colobane.
Interpellation d’un mécanicien pour vol
Mécanicien de son état âgé de 16 ans, M. S. Diallo a été déféré au parquet pour vol en réunion commis la nuit. En compagnie de ses amis, il s’était rendu au marché Dior pour tenter de dérober des chaussures. Mais le voleur ignorait qu’il était surveillé par un vigile qui était non loin des lieux. Dès qu’il a pris les chaussures, le vigile s’est planté devant lui. Alors M. S. Diallo et ses amis tentent de prendre la fuite. Mais M. Diallo n’a pu échapper. Il est conduit à la police des Parcelles assainies. Devant les enquêteurs, il nie tout acte délictuel et accuse ses camarades. Il sera placé en garde à vue avant d'être déféré au parquet.
Arrestation d’un contrôleur de bus Aftu pour vol
Contrôleur de bus Aftu et âgé de 31 ans, B. Mboup est actuellement dans les liens de détention pour vol en réunion commis la nuit. Le quidam est accusé d’avoir simulé un accident en se cognant contre la voiture de la dame D. Bâ. Son acolyte en profite pour dérober le téléphone portable de la dame. Des allégations que le mis en cause a réfutées devant les enquêteurs. Ce qui n’a pas convaincu les limiers qui lui ont délivré un ticket gratuit pour Reubeuss.
Commerçant, l’instigateur des manifestations aux Parcelles ?
Commerçant de son état, le sieur S. S. Dramé âgé de 21 ans est accusé d'être l’instigateur des manifestations violentes aux Parcelles assainies dans la journée du 31 juillet. Il a été envoyé à la citadelle du silence pour trouble à l’ordre public, participation à une manifestation non autorisée, destruction de biens appartenant à autrui. Toutefois, le mis en cause a réfuté les faits qui lui sont reprochés en déclarant être présent au mauvais moment au mauvais endroit. Toutefois, Dramé sera trahi par sa cagoule de couleur noire et un briquet trouvés par devers lui. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet.
478 compatriotes à Dakhla
Le ministre auprès du ministre des Affaires Étrangères en charge des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck Ndiaye a indiqué hier que 478 Sénégalais étaient à Dakhla dans plusieurs centres d’accueil et d’hébergement. A l’en croire, certains étaient dans un état de santé déplorable. La plupart étaient hospitalisés au centre hospitalier régional de Dakhla. Ils sont rapatriés au Sénégal par le gouvernement. Un avion de l’armée de l’air a été mis à leur disposition pour les rapatrier car ils ne pouvaient prendre la voie terrestre. Elle souligne qu’entre avril et juillet, le gouvernement a rapatrié 970 personnes. «En ce moment, nous avons encore 190 personnes qui sont à Dakhla parce qu’après le rapatriement des 970 personnes, deux autres pirogues sont arrivées l’une avec 74 personnes et l’autre avec 114 personnes », renseigne M. Seck. Outre les jeunes sénégalaises, le gouvernement a ramené également des migrants gambiens pour la plupart, de la République de Guinée et du Mali. Elle souligne que les zones de départ sont : Saint-Louis, Rufisque, Mbour, Diourbel, Abené et Kaffountine. «La semaine dernière, nous avons eu deux décès. Et en ce moment, nous avons 2 corps en attente de rapatriement. Ils sont décédés à la suite de brûlures », a-t-elle dit. Concernant les profils des migrants qui sont pour la plupart des hommes (environ 90%), elle souligne que la migration se féminise. Il y avait 10 femmes dont l’âge moyen varie entre 20 et 22 ans. Il y a aussi des mineures qui ont entre 13, 14 et 15 ans
Réception du premier patrouilleur lance-missiles sén11,5 ptégalais
Le chef de l’État Macky Sall a réceptionné, jeudi à Dakar, le premier patrouilleur lance-missiles sénégalais dont l’acquisition marque «une nouvelle étape dans la montée en puissance de la marine nationale sénégalaise», a constaté l’APS. «C’est une nouvelle étape que nous marquons aujourd’hui dans la montée en puissance significative de la marine nationale», a-t-il déclaré, en parlant de la réception de ce patrouilleur dénommé « Le Walo » et « doté de missiles antisurface et antiaérien, d’une artillerie embarquée et de moyens de surveillance et défense à vue de dernière génération. «Le Walo» peut à la fois effectuer des missions d’actions conventionnelles de préservation de l’intégrité du domaine maritime et des opérations de soutien à une action interarmée, a expliqué le président Sall, lors de la cérémonie de réception et de baptême du nouveau patrouilleur sénégalais de haute mer. Outre le Premier ministre Amadou Ba, le ministre des Forces armées Sidiki Kaba était présent à cette cérémonie, de même que le chef d’état-major de la marine nationale, le contreamiral Abdou Sène
Par Abdoul Aly KANE
CULTIVER LE CONSENSUS POUR UNE MEILLEURE EFFICACITE DES POLITIQUES PUBLIQUES
Depuis 2021, début des ennuis politico-judiciaires d’Ousmane Sonko, la vie politique du Sénégal est marquée par l’affrontement entre deux hommes, le chef du PASTEF et le Président Macky Sall.
Depuis 2021, début des ennuis politico-judiciaires d’Ousmane Sonko, la vie politique du Sénégal est marquée par l’affrontement entre deux hommes, le chef du PASTEF et le Président Macky Sall.
Cette lutte pour le pouvoir, qui s’accompagne de violences et de sang versé depuis deux ans et demi, prend de plus en plus les allures d’une tragédie grecque mettant face à face deux adversaires déterminés à en découdre, dont l’un dispose de tous les moyens de l’Etat pour imposer sa loi, et l’autre, qui lui oppose son refus de céder, la force d’une jeunesse engagée, fascinée par son charisme et sa détermination.
Leur affrontement a fait des morts, des blessés et environ 700 prisonniers politiques. Jamais notre pays n’avait connu une telle situation depuis la confrontation UPS/PRA Sénégal dont le bilan officieux est de 63 morts dans une seule journée aux Allées du Centenaire.
Avec la levée du blocus policier du domicile d’Ousmane Sonko, on espérait un dégel, donc du répit. Hélas, son arrestation vient rajouter de l’huile sur le feu. En d’autres temps, cette affaire serait à notre avis assez banale car la prison pour un aspirant au pouvoir suprême a souvent été un passage obligé sous nos cieux.
Abdoulaye Wade et bien d’autres opposants ont connu plusieurs fois la prison sous Abdou Diouf. Khalifa Sall, Karim Wade aussi l’ont connue sous Macky Sall.
Cependant, les périodes sont différentes ; le harcèlement exercé sur Sonko, l’ultra médiatisation des événements, y compris les affrontements entre Pastef et les FDS vécus en « live » via les réseaux sociaux, les messages politiques d’activistes suivis…tout cela a fini de rendre plus compactes les émotions, en particulier chez les jeunes et les femmes.
Au-delà de l’arrestation d’Ousmane Sonko, un acte fort, en l’occurrence la dissolution du PASTEF, est venu confirmer la volonté du pouvoir d’exclure son leader de la présidentielle de février 2024, et ses cadres des toutes les autres élections futures sous cette bannière. La guerre est donc déclarée, alea jacta est!
Les coups sont donnés sans retenue et le pays est en voie de paralysie faute de transport fluide ; l’économie est perturbée, et la violence, à son paroxysme.
Tirs à balles réelles, cocktails Molotov, actes terroristes, nervis, le feu à tous les coins de rue ! Le Sénégal est loin de l’image de pays pacifique et de berceau de la démocratie africaine qu’il a toujours incarnée. La dissolution du PASTEF par voie administrative renvoie à celle du PAI de Majhmout Diop et Seydou Cissokho dans les années 60, acculant ce parti à la clandestinité.
Avec cette nouvelle donne, le Sénégal entre dans une ère d’instabilité dont on ne saurait situer la durée. C’est en cette période que la tenue du dialogue national aurait été efficace car il aurait pu aboutir à la désignation de médiateurs comme Famara Sagna, qui, en son temps, avait réussi la mise en lien Abdou Diouf/Abdoulaye Wade pour un dialogue direct.
Faute d’initiatives allant dans le sens du dégel, on entre à nouveau dans une période de crispation dont il est difficile de déterminer la fin. On peut donc dire qu’en la circonstance, ce sont les « faucons » qui ont gagné.
Il ne serait pas hasardeux de prédire, dans ces conditions, qu’au gré des évènements actuels, les schémas de succession envisagés parle Président Macky Sall finissent par relever de l’accessoire.
Le rassemblement des forces nécessaires pour éliminer le PASTEF et son leader ne saurait en effet s’embarrasser de discordes et de tiraillements qu’occasionnerait le choix au sein de l’APR du candidat au remplacement de Macky Sall à la tête de l’Etat.
Concentrés et focalisés sur les péripéties politiques que nous vivons depuis mars 2021, on en oublierait presque que l’économie est en train de se dégrader dangereusement, comme en écho à la profonde crise de l’économie occidentale.
Une crise financière mondiale se profile !
Une crise financière mondiale monumentale se profile selon les spécialistes, avec comme élément déclencheur la création d’une monnaie commune des BRICS. Cette création devrait être annoncée lors du prochain sommet de cette organisation à Johannesburg, dans un contexte plus global d’inflation et d’endettement en Europe et aux USA, de crise de l’énergie et des céréales en Europe
Dans notre pays, l’échéance électorale de février 2024 s’inscrit par conséquent dans un contexte géopolitique inédit de compétition économique et de conflit militaire à l’échelle mondiale. La situation du Sénégal est d’autant plus préoccupante qu’elle subit et alimente à la fois les effets de la crise déclenchée parle coup d’Etat au Niger, suivie de menaces d’interventions militaires de tous bords. Cette élection présidentielle va sans nul doute déboucher sur une nouvelle ère faite de ruptures indispensables dans la gestion économique du pays.
Au-delà, il s’agit bien évidemment de la rupture d’avec le modèle de développement datant d’après-guerre. Comme nous l’avons dit dans nos précédentes contributions, nous sommes loin d’avoir été convaincus par la pertinence globale du PSE, encore moins de sa réussite, à la fin du mandat de son initiateur.
Il faut rappeler que les plans de développement économiques proposés par les pouvoirs successifs, de l’indépendance à nos jours, ont été élaborés par des techniciens et autres experts de l’administration, certes rompus à la tâche, mais sans concertation avec les différents segments de la société. C’est la raison de leur faible niveau d’appropriation par les acteurs économiques et les populations, condition essentielle de leur pérennisation.
L’expérience du développement économique de pays asiatiques comme la Corée du Sud, la Chine, le Vietnam, le Japon avait établi qu’un lien solide devait unir Etat et secteur privé pour l’élaboration de la vision économique, l’exécution des programmes y relatifs et leur monitoring.
La Corée du Sud doit son développement économique fulgurant, qualifié de “miracle”, aux entreprises familiales (Chaebols) telles Samsung, Lg, Hyundai etc., sur lesquelles l’Etat s’est adossé pour bâtir une stratégie de développement basée sur l’industrie manufacturière, accompagnée par une politique soutenue de « recherche et développement » et de mise en lien solide du système éducatif avec les objectifs économiques, et d’attraction des capitaux étrangers.
Un tel consensus entre Etat et secteur privé n’a pu être trouvé au Sénégal en l’absence d’une concertation avec les représentants des entreprises familiales qui auraient pu être les interlocuteurs de la puissance publique pour bâtir une stratégie nationale de développement sectoriel et aussi constituer le socle d’une politique efficace de promotion du secteur privé national.
Pour en revenir au PSE, il n’a pas été percussif quant à ses deux volets les plus importants, soient l’emploi des jeunes et la promotion du secteur privé national.
La mise en ouvre de la DER (Délégation générale à l’entreprenariat des femmes et des jeunes) n’a pas été une réussite en matière d’auto-emploi, et la promotion du secteur privé en est restée aux déclarations d’intention.
La situation faite au secteur privé est d’autant plus étonnante que ce dernier, en butte à l’absence de soutien de l’Etat pour accéder à la commande publique et aux ressources des banques et du marché financier, se voit assigner la mission de créer de l’emploi dans la phase 2 du PSE !
Les bijoux de famille cédés au capital étranger!
Pire, on observe pour le déplorer des actes de dislocation du tissu industriel ; des entreprises privées stratégiques et leaders dans leurs domaines d’activités sont cédées au capital étranger sans intervention de l’Etat pour les maintenir dans le patrimoine national.
Financial Afrik nous apprend ainsi que la holding marocaine Al MADA vient de prendre le contrôle du groupe Omaïs, et par conséquent son fleuron Patisen
Le Maroc nous avait déjà délesté de la CBAO, anciennement BIAOS, qui aurait pu être le champion bancaire appelé de tous nos vœux si l’Etat s’était porté acquéreur des parts vendues.
Il nous revient encore par Financial Afrik que c’est cette holding Al MADA qui détient le groupe bancaire Attijariwafa Bank, elle-même société mère de la CBAO.
Selon toujours Financial Afrik, le groupe malgache Axian Telecoma signé un accord pour acquérir une participation supplémentaire de 40 % dans l’opérateur de téléphonie « Free Sénégal », ce qui lui permet de prendre le contrôle de l’entreprise avec 80 % des parts qui auraient pu être redistribuées au secteur privé sénégalais si l’Etat avait pu — s’il avait surtout voulu!— faire jouer un droit de préemption dans ce secteur à forte valeur ajoutée.
Au vu de ce qui précède, on pourrait conclure que l’Etat reste indifférent à la cession des entreprises les plus performantes de notre pays à des « privés » étrangers, au motif que ces cessions relèveraient de transactions purement privées.
Ce phénomène qui tend à se perpétuer interpelle l’Etat sur son rôle de promotion d’un secteur privé sénégalais fort, comme il en existe partout dans le monde, et au Maroc en particulier.
Par le passé, des entreprises publiques ont été cédées au privé international sans implication notable des entrepreneurs sénégalais comme la SONATEL à Orange et les ICS au privé indien etc
C’est l’occasion de s’interroger sur le champ d’intervention des fonds souverains comme le FONSIS qui, en toute logique, devraient pouvoir appuyer le privé local pour la prise de participation dans les opérations d’acquisition d’entreprises à forte valeur ajoutée, à vocation nationale et sous-régionale
En toutes hypothèses, cette politique de « laissez-faire » apparent car sans intervention de l’Etat gagnerait à être revue si l’on sait que la prospérité de ces entreprises en cession été favorisée parles divers savoir-faire de leurs personnels, les concours financiers des banques locales, les divers avantages fiscaux accordés. Sans compter, quelquefois, la mobilisation d’importants fonds d’Etat pour de coûteuses opérations d’absorption de pertes colossales et de recapitalisation (ICS).
N’eut été la crise politique ouverte avec l’emprisonnement de Sonko, l’heure aurait dû être à la construction de consensus économiques forts, populaires et « transpartisans » pour redéfinir de nouvelles orientations économiques de rupture par rapport au modèle de développement actuel, masquant l’extraversion de l’économie derrière des indicateurs de croissance et de développement comme le taux de croissance du PIB.
Les « Assises nationales » avaient eu l’ambition de dégager des orientations sommaires ; leurs conclusions et recommandations ont été remisées dans les tiroirs parle Président actuel, qui a déclaré dès l’entame de son magistère, qu’il n’était pas tenu par celles-ci.
Aussi, des états généraux de l’économie devraient suivre dès l’installation des nouvelles autorités, à l’effet d’aboutir à des pactes consensuels permettant de tracer les voies d’un développement économique autocentré.
Le développement fulgurant des pays asiatiques a prouvé que l’on ne pouvait élaborer des plans de développement économiques sans associer la société dans son ensemble à la définition de la vision, et en particulier les entrepreneurs nationaux, les travailleurs.
Dans cet ordre d’idées, il nous paraît utile de conserver les coalitions politiques, jusque-là limitées aux alliances électorales, et d’étendre leur champ de compétences à l’élaboration de grandes orientations économiques de rupture et de programmes économiques y afférents.
C’est à ce prix que l’appropriation des plans de développement parles Sénégalais pourra être effective, que la continuité des politiques publiques, économique en particulier, pourra être assurée et la mobilisation des citoyens, acquise.
D’une manière générale, il doit être clair que nous sommes dans une ère de rupture à pas forcés d’avec le modèle de développement actuel consistant à exporter les matières premières sans transformation industrielle préalable, et dont on connaît les effets sur l’industrialisation, la balance du commerce extérieur, le non emploi et la pauvreté
Le prochain président de la République, quel qu’il soit et quels que soient ses pouvoirs, ne pourra, par un coup de baguette magique régler dans l’immédiat les priorités telles que l’emploi des jeunes, les réformes structurelles à opérer pour restructurer une économie extravertie, promouvoir le secteur privé national, rénover les programmes d’éducation et de formation professionnelle, améliorer la qualité de la dépense publique, restructurer l’administration dont il est aberrant qu’elle puisse consommer près de 40% du budget national, restructurer la dette extérieure dont la charge d’intérêt, en constant accroissement du fait de l’endettement récurrent et de la hausse des taux directeurs au niveau international, est, avec la masse salariale, l’un des fardeaux les plus lourds de notre budget national.
Face au développement de la pauvreté et à la quête désespérée des jeunes pour des emplois décents, le vent du souverainisme et du partenariat gagnant-gagnant souffle en Afrique.
Le Sénégal gagnerait donc à s’inscrire dans cette perspective ; et pour cela il a besoin de tous ses fils, et en particulier de sa jeunesse.
Le dégel politique que symboliserait la libération d’Ousmane Sonko est à notre sens la voie la plus indiquée pour se réconcilier avec cette jeunesse, renouer avec nos traditions démocratiques, pour aller ensemble et de façon consensuelle dans la voie du développement économique et social.
Par Moussa KAMARA
BRANCO LA TRAQUE
Ayant manqué une bonne tribune pour dérouler son talent, Maitre Branco ne s’en est pas laissé conter. Son expulsion lui est restée en travers de la gorge et il a voulu laver l’affront en revenant à Dakar prenant tous les risques pour cela
Il est vraiment inconcevable que maitre Branco vienne nous narguer ici même à Dakar alors même qu’il est l’objet d’un mandat d’arrêt international. Sachant bien ce qu’il encourt une fois pris, il s’est quand même présenté lors d’une conférence de presse tenue par le pool d’avocats de Ousmane Sonko. Voudrait-il montrer le peu d’estime qu’il a pour nos autorités en osant ainsi défier nos services de sécurité en se présentant à Dakar et délivrer son message ?
Pour cette fois-ci, nos services de sécurité ont manqué de vigilance ou de promptitude car l’avocat français a traversé au moins quatre régions avant de se présenter à la conférence de presse de l’opposant. Cet avocat et activiste, homme de gauche ayant eu une enfance dorée dans les beaux quartiers de Paris, est venu défier à Dakar les autorités de notre pays. Avec cette traque lancée contre lui gageons qu’il sera défendu par les avocats d’Amnesty si toutefois il est pris.
C’est comme si Juan Branco adorait susciter la controverse avec ses prises de position très extrémistes. On peut lui concéder qu’il ait choisi de défendre Sonko rien que pour enquiquiner l’Etat sénégalais. Il le fait déjà en France en volant dans les plumes de Macron. Ce qui ne surprend d’ailleurs personne chez cet homme né avec une cuillère d’or dans la bouche. On l’attendait pour défendre bec et ongles son client.
L’Etat sénégalais avait choisi de l’expulser du pays. Ayant manqué une bonne tribune pour dérouler son talent, Maitre Branco ne s’en est pas laissé conter. Son expulsion lui est restée en travers de la gorge et il a voulu laver l’affront en revenant à Dakar prenant tous les risques pour cela. Hier il a publié une vidéo sur les réseaux sociaux et tout laisse croire qu’il est encore à Dakar. Alors messieurs de la sécurité, la balle est dans votre camp. Ce n’est pas un petit bourgeois, enfant gâté de surcroit qui va ternir votre image
Par Pr Mamadou Mbodji
UN ESPOIR DE VIE ET UN MOYEN DE RENAITRE
Partir en bravant la mort pour rejoindre «Barça» ou «Barsakh», Pr Mamadou Mbodji, docteur en Psychologie Clinique, conforte le Cemmarine tout en passant sous scanner psychologique ces migrants clandestins
Dans son édition du jeudi 26 juillet 2023, « Le Témoin » a réalisé une interview exclusive du Contre-Amiral (Général) Abdou Sène. Le Chef d’Etat-major de la Marine nationale (Cemmarine) y alertait les candidats au « Barça ou Barsakh » qu’ils auront plus de chance de mourir en haute mer que d’arriver aux îles espagnoles. Dans cette deuxième partie de notre dossier, Pr Mamadou Mbodji, docteur en Psychologie Clinique, conforte le Cemmarine tout en passant sous scanner psychologique ces migrants clandestins. Nous publions — avec l’accord de l’auteur et celui de son éditeur — de larges extraits d’un document-contribution du psychologue Mamadou Mbodji intitulé « Imaginaires et Migrations - le cas du Sénégal » et réalisé sous la direction de Momar Coumba Diop aux Éditions Crepos.
Le Sénégal a connu de profondes mutations marquées notamment par d’amples phénomènes migratoires qui témoignent du dynamisme et de l’ouverture de ses populations. Les ressorts intimes, psychologiques et affectifs qui sous-tendent les dynamiques et mouvements des migrations sont multiples et complexes. Ils relèvent ainsi de plusieurs facteurs intriqués, historiques, culturels, économiques, politiques et fantasmatiques. La grande tradition de voyageurs des Sénégalais, la place de ce pays comme plaque tournante du commerce dans l’histoire de cette partie du continent entre le nord et le sud, les caractéristiques de ses populations comme peuples de voyageurs, de nomades, de commerçants, de migrants en témoignent.
A cela s’ajoutent les liens historiques chargés entre l’Europe — en particulier la France — et l’Afrique, précisément le Sénégal. Déjà, durant la période coloniale, chez les Soninkés du Sénégal ( * ), considérés plus tard comme les premiers migrants africains vers la France, « l’instauration du prélèvement des taxes et l’introduction plus tard de l’impôt et donc celle d’une dépense monétaire obligatoire par les autorités coloniales vont entraîner l’insertion définitive dans les rapports marchands par la mobilisation d’une force de travail qui ira se vendre en dehors du cadre régional.
« Cette émigration de la force de travail va se faire au profit de deux activités principales : la navigation et le navétanat. Ensuite débutera l’émigration, vers d’autres pays d’Afrique, des Soninkés. (…) Ainsi, l’émigration des Soninkés (aura) déjà une histoire avant de connaître un nouvel essor à la fin des années cinquante, inaugurant les départs massifs à destination de la France ». Le caractère clandestin et la dimension frauduleuse qui entourent la circulation des personnes entre les pays africains et la France, malgré les tentatives bilatérales de réglementation (de cette circulation) remonteraient déjà au début des années soixante (… )Et dès 1972, comme en témoigne A. Diarra « le besoin de partir est si intense et la difficulté de satisfaire aux indications légales si grande que l’unique solution pour les migrants reste le passage par le trafiquant. (…) L’utilisation des circuits clandestins devient presque inévitable »1 Aujourd’hui, plus de cinq décennies après, émigrer est encore et toujours, pour bien des Sénégalais, la principale préoccupation qui les anime et la seule forme de liberté qui leur reste. C’est également le seul rêve qu’il leur est encore donné d’avoir, l’unique choix qui leur est laissé.
L’élément déclencheur, les disparités sociales !
Le pays a connu, entre 1980 et 2000, une détérioration de sa situation économique et sociale, qui a engendré de profondes disparités sociales. Et il a fini par s’installer dans un processus de développement à deux vitesses.
Les rapports monétaires ont envahi les relations interpersonnelles et sous-tendent l’essentiel des rapports sociaux. Les inégalités se creusent et le fatalisme et l’indifférence submergent certaines franges de populations en en faisant des spectateurs désabusés ou des acteurs de l’érosion sociale, culturelle et économique du pays.
L’émiettement des groupes familiaux, la solitude et l’obligation, pour beaucoup d’individus, d’assurer seuls leur destin, ont rendu problématiques pour de nombreux citoyens, les moyens d’élaboration des liens et de sauvegarde des éléments culturels d’appartenance et de solidarité.
Dans un environnement social où les modèles de conduite ou d’inconduite comme la plupart des repères sont brouillés, la « structure interne » des individus devient, elle aussi, floue. Au moment où chacun est tenu de se donner une place et un statut, par sa compétence et ses mérites personnels, mais sans y être véritablement préparé. Chacun est condamné à se forger son propre destin, souvent en dépit et en dehors de sa famille, de son groupe, de sa naissance et du nom qu’il porte.
Le monde rural est caractérisé en partie par le basculement de ses populations jeunes vers les centres urbains et suburbains. La vie dans ces centres a eu comme effet, la dislocation des grandes sphères familiales et a contribué en même temps à distendre les liens ou à les ternir, à cause de l’habitat souvent inadapté et inapproprié à la recomposition et à la survie des groupes familiaux dits traditionnels, de la précarité de l’emploi ou du manque d’emploi.
Au sein des classes moyennes et en milieu rural, les individus les plus éprouvés par la crise économique et sociale, se sont de plus en plus retrouvés renvoyés à eux-mêmes, leurs problèmes et leurs aspirations ne pouvant plus être pris en charge convenablement par les familles ni par les systèmes socioculturels habituels.
Il s’agissait là du cumul des effets sociaux d’une crise économique aggravée parla dévaluation du franc CFA et par les conséquences des programmes d’ajustement structurel (Pas).
L’impact de la détérioration du tissu économique et social était difficilement perceptible dans les conduites humaines tant que les systèmes de gestion des dysfonctionnements, étaient encore épargnés par une telle détérioration. Dans les familles, la plupart des recours qui avaient permis d’éviter que la dégradation des conditions de vie ne tourne à la catastrophe grâce à un esprit de débrouillardise et d’entraide, ont fini par se gripper et s’effriter.
Et si une telle évolution place les individus dans une certaine solitude, elle n’en a pas moins constitué, pour certains d’entre eux, un facteur d’émancipation vis-à-vis du carcan social et culturel, voire de la tutelle familiale. En effet, de plus en plus d’individus se sont retrouvés renvoyés à eux-mêmes et ont fini par comprendre qu’ils étaient désormais tenus de se prendre seuls en charge.
En milieu Soninké, les bons fils sont en France…
L’extérieur social qui était jusque-là vécu comme le lieu de tous les dangers, s’est progressivement transformé en un environnement pourvoyeur de liberté et de leviers d’émancipation, un espace d’élaboration d’une « identité individuelle » au détriment des structures habituelles d’édification des représentations et de façonnement des référents.
La saturation des systèmes de défense élaborés par les citoyens pour faire face aux difficiles conditions de vie, au climat social hostile, à l’érosion de l’autorité de l’Etat et à l’impossibilité grandissante pour les institutions sociales et familiales à prendre en charge les besoins et aspirations des individus, a fini par engendrer des initiatives -d’abord solitaires et ensuite progressivement collectives- de franges de populations désormais obligées de prendre en main leur propre destin.
Là où, bien des individus, impuissants devant une telle situation, étaient des spectateurs passifs et médusés, nombre de jeunes ont cherché — et cherchent encore — leur salut dans l’expatriation ou l’émigration à tout prix. « Les bons fils sont ceux qui acceptent de partir en France » disait-on déjà en milieu soninké.
A leurs yeux, rester au Sénégal, c’est mourir de la pire des morts
Partir, aller vers l’ailleurs a toujours été dans les représentations sociales vécu comme une initiative salutaire pour celui qui part. Qu’il s’agisse de migrer du village vers le bourg d’à côté, vers la capitale ou vers l’extérieur, pays voisins ou plus loin, à travers les océans. Malgré « les mesures de blocage de l’immigration en France (premier pays européen de destination) qui sont entrées en vigueur à partir de 1975 »
Les mouvements migratoires, individuels ou collectifs, quels qu’en soient les destinations et mobiles, les modalités, conditions et risques encourus, ont toujours été présentés comme des actes de maturation et de maturité. La grande affluence des demandeurs de visas devant les représentations consulaires occidentales et l’ampleur du nouveau et dramatique phénomène des migrations clandestines à bord de pirogues à destination des côtes européennes, sont assez édifiantes sur le désarroi, la solitude et l’absence de perspectives des jeunes. Mais cela renseigne également sur leur farouche et aveugle détermination à prendre en mains leur propre destin.
Pour la plupart de ces jeunes — hommes et femmes — il faut partir ou mourir. À leurs yeux, rester dans leur pays, c’est mourir de la pire des morts. C’est pourquoi ils préfèrent mourir dans l’aventure, en essayant de s’en sortir, qu’en se consumant à petit feu dans leur terroir devenu si hostile. « Séjourner à l’étranger vaut mieux que mourir », ce proverbe soninké que cite Adrian Adams est aujourd’hui plus que jamais d’actualité pour tous ces candidats à l’émigration. Même si, « devenue en principe illégale (…), l’entrée massive de travailleurs africains en France (a) pris l’aspect d’un délit commis par des individus plutôt que d’un désordre social.
L’Europe, une forteresse à prendre !
Pour ces individus à l’assaut de l’Europe, comme pour ceux qui y sont déjà, « l’Europe est une forteresse à prendre ». Il ne leur est laissé aucun choix. En effet, partir c’est déjà quelque part comme mourir, mais c’est aussi une nouvelle naissance. Et pour tous ces jeunes aux yeux de qui « l’espace Schengen est une forteresse à prendre », partir offre aussi et surtout l’opportunité de « faire mourir » ce qu’ils sont devenus en raison de l’absence de perspectives et d’espoir de s’en sortir autrement que par l’exil, la migration, la fuite.
L’Occident est vécu comme la clé du destin, un préalable, un détour difficile à effectuer mais incontournable. « L’émigration augmente nécessairement, par suite de l’effet second de dépendance qu’elle crée elle-même. L’apparence d’équilibre recouvre un cercle vicieux ; lorsqu’il faut émigrer pour vivre, on en vient inexorablement à vivre pour émigrer ». Ces jeunes perçoivent l’Occident comme gage de leur « étoffage » psycho-socio-culturel ou comme une nouvelle condition pour étayer leur identité. Dans ces conditions, partir relève d’un réflexe de survie malgré les risques du voyage.
Ces populations sont puissamment armées d’un imaginaire à la fois fécond et rigide, d’une grande détermination, d’une ferme résolution et d’une croyance aveugle en leur destinée et en la volonté divine, qui les accompagne. Ces individus ont la ferme conviction qu’aucune frontière, aucune mesure restrictive ni aucun sermon ne sauraient venir à bout de leur détermination à partir.
Déjà il y a plus de trois décennies, « devant les difficultés de parvenir en Europe en partant de Dakar ou d’Abidjan, les migrants n’hésitaient pas à aller d’abord dans d’autres villes africaines comme las Palmas, Casablanca, Tunis (…), etc., d’où ils atteindront leur destination finale en France (…). Et ironie du sort, « dans ces pays de transit qu’ont été jusqu’alors l’Espagne et l’Italie, les Africains n’ont eu qu’à emprunter des circuits existant déjà et utilisés par les Portugais, les Espagnols, les Italiens et les yougoslaves pour entrer clandestinement en France ».
Aujourd’hui, en ce début du 21ème siècle, même si les risques encourus liés aux moyens dérisoires choisis pour s’exiler ne leur laissent qu’une infime chance d’arriver vivants à leur destination européenne, les migrants sénégalais et africains n’hésitent pas à tenter l’aventure, arpentant les mêmes circuits, armés de leurs illusions et de leur seule foi en l’appel du destin et en un avenir meilleur loin de chez eux.
Dans leur univers social et culturel, la valeur intrinsèque de l’individu est habituellement moins déterminée par son parcours personnel et sa personnalité propre, que par le « personnage social » qui lui est dévolu par son sexe, son rang dans la fratrie et par sa capacité à faire face et à assumer, avec plus ou moins de satisfaction, les attentes, devoirs et obligations liés à son statut social.
Pour ces jeunes des pays de forte migration, ce sont leurs chances de réunir les conditions de prise en charge et de gestion de tels obligations et impératifs socio-économiques, en restant sur place, qui sont aujourd’hui et pour longtemps profondément et gravement hypothéquées.
Et pourtant « les apports compensateurs d’argent ne rétablissent pas vraiment l’équilibre, mais entraînent au pays (d’origine) même une dépendance accrue à l’égard de l’extérieur, dépendance qui relaie et renforce le besoin vital ».
Un appel du destin !
Si partir c’est un peu comme mourir, le départ vers l’exil comme la mort, sont encore aujourd’hui vécus par ces candidats au voyage comme un signe, un appel du destin. Mourir dans l’épreuve de l’émigration, fut-elle clandestine, est de loin, préférable aux yeux de ces jeunes, à la mort plus redoutable encore par l’asphyxie à petit feu engendrée par le désœuvrement, le manque ou l’absence de perspective et le marasme quotidien dans leur pays. Le simple fait de partir est déjà, pour eux, en soi un remède à l’ennui, la honte, la désolation et au désarroi. Peu importe ce qu’ils vont trouver en Europe. Le simple fait de partir est un baume, un pari sur l’avenir, un gage de réussite, une protection contre le renoncement, un rempart contre la dépression, et une garantie contre le sentiment de « n’être rien » qui les a envahis depuis fort longtemps.
Le fait de partir constitue un moyen de fuir le monde adulte qui leur est donné en spectacle et dans lequel ils sont tenus d’être des acteurs mais où il ne leur est laissé que le choix d’être des spectateurs impuissants et aphones devant leur propre mort programmée. On comprend dès lors pourquoi au moment de leur embarquement, ces migrants clandestins se dépouillent de leur identité et de tout ce qui est susceptible de permettre de les identifier : « Il ne faut garder aucun papier avec soi, pas de pièces d’identité, de téléphone portable, de numéro de téléphone avec soi ni d’argent local ni aucune trace susceptible de renseigner autrui sur notre pays d’origine ou sur notre nationalité. »
Badara, un patient en psychologie
Selon l’un d’entre eux, Badara M. refoulé des Îles Canaries « partir c’est la seule chose à faire qui nous reste (…) car ici, au Sénégal, quoi que l’on puisse avoir comme activité, quoi que l’on puisse gagner comme argent, on ne pourra rien réaliser (…). Pour avoir sa Teranga, il faut partir, s’éloigner, échapper aux pesanteurs sociales (…) car les valeurs sociales empêchent l’individu de réussir (…), elles sont une véritable camisole de force, un véritable obstacle à la réussite (…). Il faut s’éloigner de la famille pour échapper aux pressions et respirer tout en aidant nos « wadiur ».
Partir est aussi, pour ces jeunes, le préalable intangible, le moyen le plus sûr de pouvoir, plus tard, demain peut-être, plonger de plain-pied dans le versant valorisant et gratifiant de l’univers adulte. A condition toutefois d’échapper à la mort quasi assurée à laquelle les destinent souvent les moyens aléatoires, dérisoires et saugrenus qu’ils empruntent pour effectuer leur voyage.
Toujours selon Badara M. « Au moment où l’on a décidé de partir par la mer, l’on est dans une situation telle que l’on ne voit plus le danger ni les risques encourus, quels qu’ils soient. Ça devient une affaire d’hommes (… ) des hommes mus par le même projet qui est de débarquer en Europe. Et lorsque l’on a embarqué dans une de ces pirogues, le plus dur, c’est le premier jour, le reste, c’est une affaire de solidarité et de fraternité (…) ! Et puis la mort, maintenant ou plus tard, il n’y a qu’une mort » !
Cet « ailleurs », fruit de fantasmes et de projection, a fini, par la force des choses, par formater l’imaginaire de la plupart des jeunes. Celui qui part — et à plus forte raison celui qui est déjà là-bas — est porteur de rêve, d’espérance, donc d’un avenir meilleur, quelles qu’aient pu être les conditions de son départ, de son aventure. Cet « ailleurs », gage de ce qui désormais va fonder soi.
Les migrations et les conditions du voyage ont ainsi des relents qui rappellent les voyages initiatiques de naguère, très longs et périlleux, dont on ne revenait vivant que par miracle. Il faudra désormais les considérer comme un rite de passage. C’est ainsi que dans certaines contrées du Sénégal, le jeune homme qui n’a pas sacrifié à ce rite de l’émigration, a peu de chance de trouver une femme avec qui se marier quand bien même il aurait une activité professionnelle et les moyens de fonder un foyer.
Ces migrations internationales ont permis, dans certains milieux, l’émergence d’une nouvelle catégorie d’individus qui ont progressivement constitué une « caste haut de gamme » de la société sénégalaise. Une caste de nantis aux yeux des populations. Etre de « l’ailleurs » est une denrée très prisée au sein des populations ; car cet ailleurs est un lieu de projection de toutes les attentes et de déploiement de tous les imaginaires, surtout lorsque la réalité quotidienne n’offre rien qui puisse faire espérer des lendemains meilleurs. « La contradiction que recouvre l’apparence d’équilibre est, bien entendu, que le recours systématique à l’émigration draine les forces productives des pays et sape ainsi à terme la production vivrière ».
La fortune ou le travail, peu importe !
Naguère, on partait chercher fortune ou tout simplement du travail. Mais aujourd’hui, pour la plupart de ces jeunes, peu importe ce qu’ils vont trouver en Europe, l’essentiel étant de partir de chez eux. Et ce puissant besoin de fuir la réalité quotidienne a fini par élever, repousser leur seuil de tolérance du danger et d’évaluation des risques fussent-ils mortels. Peu importent les conséquences de leur départ et le déséquilibre que cela pourrait entraîner.
Au-delà de l’ignorance, de la naïveté, du manque de bon sens, du fonctionnement impulsif et de ce vernis d’immaturité que l’on dénote dans cet engouement voire cette ferveur pour l’ailleurs, précisément l’Europe, il y a chez ces candidats à l’émigration, quelque chose qui relève de ce monde merveilleux de l’enfance. Monde où la puissance de l’imaginaire suffit à forger et à magnifier l’ailleurs, en le parant de toutes les lumières, richesses et potentialités diverses, tout en y laissant entrevoir à ces individus un nouveau statut doté de tous les attributs de réussite et de grandeur (…)
La plupart de ces candidats à l’émigration semblent se demander ce que valent une appartenance et une fidélité à un terroir et des repères socioculturels, qui ne les aident plus à s’épanouir ni à survivre ? Que valent une intégration et une insertion socio-familiale sur lesquelles les individus ne peuvent plus s’appuyer pour se réaliser, autrement dit, que valent des « racines » dont les pousses ne sortent pas du sol ? Une insertion sociale qui ne permet plus à l’individu de se réaliser ni de s’épanouir (…).
Pour la plupart de ces candidats, l’Europe, en quelque sorte, leur doit réparation. Car à leurs yeux, c’est en grande partie à cause d’elle, par son rôle joué en Afrique dans le passé que les jeunes d’aujourd’hui ne parviennent plus à survivre chez eux. C’est pour cela qu’ils vont chercher — juste retour des choses — dans cette Europe les moyens de pouvoir de nouveau, demain, vivre et faire vivre décemment les leurs restés en Afrique. Et leur consécration, à leur corps défendant, vient du fait qu’ils sont aujourd’hui au cœur de l’actualité voire du débat politique dans bien des pays européens. Mais ils sont également au centre des préoccupations communes des pays européens et de bien des pays africains (…)
Auparavant, les candidats à la migration partaient seuls, car l’épreuve du voyage et de l’entrée en Europe, bien que fastidieuse, était encore tolérable, surmontables. Ils pouvaient y faire face, seuls. Aujourd’hui, alors que l’Europe se barricade tout en durcissant les conditions d’obtention des moyens légaux d’y entrer, les candidats à l’émigration la perçoivent comme une forteresse a priori imprenable par les voies habituelles et qu’il faut prendre d’assaut à plusieurs dans une communauté de destin. Cela les aide, pensent-ils, à mieux supporter les aléas du voyage.
Un sentiment d’échec chez les refoulés, expulsés ou rapatriés
A leurs yeux, plus ils seront nombreux dans cet assaut, plus ils auront de chance d’y arriver. Ils sont ainsi unis et solidaires dans la conspiration et dans la culture du secret qui enveloppe le voyage clandestin. Une épreuve collective aux allures de rituels et aux finalités quasi initiatiques. En effet, la conduite des migrants clandestins, avec des relents de conspiration, rappelle étrangement celle des jeunes hommes, candidats au rite initiatique qui, dans la discrétion et dans le secret absolu, préparent dans leur retraite, l’épreuve rituelle qui constitue un tournant capital de leur vie.
Dans le cas des refoulés des côtes espagnoles, comme chez tous ceux qui sont rapatriés, expulsés, il y a un puissant sentiment d’échec car à leurs yeux, la procédure rituelle –qu’est le voyage- n’a pas connu le parachèvement normal requis pour être complète et atteindre sa fonction symbolique. Ces candidats en début ou en cours d’initiation par le voyage, ayant été interceptés et renvoyés comme des malpropres, ont le sentiment amer d’avoir été jugés inaptes au voyage/rituel vers le statut d’initié, celui de la maturité, de la responsabilité.
C’est pour cela que leur retour forcé sur le sol africain — retour et départ initial sur les conditions desquels ils ne peuvent généralement pas s’exprimer ni mettre des mots —, est vécu comme une extrême humiliation car signe patent d’inaptitude à la candidature au voyage initiatique et émancipateur, en plus du lynchage publique et médiatique qu’ils subissent, sans parler des démêlés avec la police et des probables poursuites judiciaires qui en résultent.
A la violence du départ et des circonstances cauchemardesques du voyage s’ajoute la violence du retour, le sentiment d’échec qui lui est lié, et l’impossibilité de narrer les péripéties de l’aventure quasi suicidaire que viennent de vivre ces indésirables en terre européenne. A cela viennent se greffer les problèmes psychologiques et matériels engendrés par les difficiles retrouvailles avec leurs familles respectives, les pesanteurs du milieu, et la vie quotidienne ordinaire et insupportable pour ces desperados africains du XXIe siècle, en quête d’une alternative plus réjouissante et salvatrice.
Des voyous de la mer ?
Si la presse et les autorités publiques ont tendance à les présenter comme des voyous et des hors-la-loi, des individus inconscients, fraudeurs et suicidaires, ces candidats au voyage eux cherchent tellement à se soustraire à la forte pression sociale qu’ils subissent en permanence dans leur quotidien, que leur besoin de partir l’emporte sur toute autre considération ou mesure de prudence. Leur credo, c’est partir, s’éloigner, fuir le pays pendant quelque temps, souffler, respirer ! Ce qui fait qu’à leurs yeux, il ne peut y avoir d’obstacle infranchissable ou tout au moins incontournable. D’où leur slogan « Barça » ou « Barsax » Autrement dit, « Barcelone » ou « l’au-delà » ! Débarquer en Europe ou périr !
N.B : Un document exclusivement réservé au « Témoin » dont les titres et intertitres sont de la rédaction
(A suivre)
Par Pr Mamadou Mbodji, Psychologue clinicien
PAR Mohamed Bazoum
J'AI ÉTÉ PRIS EN OTAGE
Le Niger est le dernier bastion du respect des droits de l'homme au milieu de mouvements autoritaires. Si cette tentative de coup d'État est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices bien au-delà de nos frontières
J'écris ceci en tant qu'otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie, et je ne suis que l'un des centaines de citoyens qui ont été emprisonnés arbitrairement et illégalement. Ce coup d'État, lancé contre mon gouvernement par une faction militaire le 26 juillet, n'a aucune justification. Si elle réussit, elle aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier.
Notre gouvernement est arrivé au pouvoir grâce à des élections démocratiques en 2021. Toute tentative visant à renverser un gouvernement légitime doit être combattue, et nous apprécions les condamnations fermes et sans équivoque de cet effort cynique visant à saper les progrès remarquables réalisés par le Niger dans le cadre de la démocratie. Les États-Unis, les Unions africaine et européenne et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont affirmé haut et fort : ce coup d'État doit cesser et la junte doit libérer tous ceux qu'ils ont illégalement arrêtés.
Les comploteurs du coup d'État prétendent à tort qu'ils ont agi pour protéger la sécurité du Niger. Ils prétendent que notre guerre contre les terroristes djihadistes échoue et que ma gouvernance économique et sociale, y compris les partenariats avec les États-Unis et l'Europe, a nui à notre pays.
En fait, la situation sécuritaire du Niger s'est considérablement améliorée, facilitée par les partenariats auxquels la junte s'oppose. L'aide étrangère constitue 40 pour cent de notre budget national, mais elle ne sera pas délivré si le coup d'État réussit.
Au sud, où nous faisons face au groupe terroriste Boko Haram, il n'y a presque pas eu d'attaques depuis deux ans, et les réfugiés retournent dans leurs villages. Pour témoigner de cette réalité, nos partenaires, dont l'Agence américaine pour le développement international, passent de l'aide humanitaire à des initiatives de développement telles que la construction d'énergies durables, l'amélioration de la productivité agricole et l'éducation de la prochaine génération de dirigeants nigériens.
Le nord et l'ouest du pays n'ont pas non plus subi d'attaques majeures depuis que j'ai pris mes fonctions en 2021. Grâce au soutien de nos alliés et à la formation de nos partenaires, y compris la Garde nationale de l'Indiana, le Niger est aujourd'hui le plus sûr qu'il ait été au cours des 15 dernières années.
Notamment, la situation sécuritaire du Niger est nettement meilleure que celle de nos voisins, le Mali et le Burkina Faso, dont les gouvernements, tous deux installés par des prises de pouvoir militaires, soutenir le coup d'État illégal. Plutôt que de répondre aux préoccupations de sécurité en renforçant leurs propres capacités, ils emploient des mercenaires russes criminels tels que le Groupe Wagner au détriment des droits et de la dignité de leur peuple.
Mon gouvernement a également réussi en matière de gouvernance économique et sociale. Après une lente reprise du covid-19 en 2021, notre taux de croissance par habitant plus que triplé à 7,4 pour cent l'an dernier.
2022 a été la première année du Niger sans un seul jour d'école perdu par des grèves d'enseignants ou d'étudiants. Les travailleurs ne se sont pas mis en grève dans un secteur important, et mon administration a signé des accords historiques avec les syndicats pour créer un environnement de travail plus sûr et plus stable à travers le pays.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cet élan. Reconnaissant la menace que la chute potentielle du Niger fait peser sur la région, nos voisins de la CEDEAO ont annoncé des sanctions sans précédent, y compris une interdiction des exportations et des importations de pétrole, et une suspension des transactions financières transfrontalières.
Ces mesures montrent déjà à quoi ressemblerait un avenir sous une junte autocratique sans vision ni alliés fiables. Le prix du riz a augmenté de 40 pour cent entre dimanche et mardi, et certains quartiers ont commencé à signaler des pénuries de biens et d'électricité.
Dans la région agitée du Sahel en Afrique, le Niger est le dernier bastion du respect des droits de l'homme au milieu des mouvements autoritaires qui ont pris le pas sur certains de nos voisins. Si cette tentative de coup d'État est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices bien au-delà de nos frontières.
Avec une invitation ouverte des comploteurs de coup d’État et de leurs alliés régionaux, toute la région centrale du Sahel pourrait tomber sous l’influence russe via le groupe Wagner, dont le terrorisme brutal a été mis en évidence en Ukraine.
Boko Haram et d'autres mouvements terroristes profiteront certainement de l'instabilité du Niger, en utilisant notre pays comme un terrain d'étape pour attaquer les pays voisins et saper la paix, la sécurité et la liberté dans le monde. Ils intensifieront leurs efforts pour cibler nos jeunes avec un endoctrinement anti-occidental haineux, les montant contre les partenaires mêmes qui nous aident à bâtir un avenir plus porteur d'espoir.
À l'heure où nous en avons besoin, j'appelle le gouvernement américain et toute la communauté internationale à nous aider à rétablir notre ordre constitutionnel. Lutter pour nos valeurs communes, y compris le pluralisme démocratique et le respect de l'État de droit, est le seul moyen de progresser durablement dans la lutte contre la pauvreté et le terrorisme. Le peuple nigérien n'oubliera jamais votre soutien en ce moment charnière de notre histoire.
Mohamed Bazoum EST président de la République du Niger.
MACKY JETTE L’EPONGE ET REND SA CARTE BLANCHE
Le président de la République — et chef suprême de l’Alliance Pour la République (APR) en même temps que de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) — a donc renoncé à choisir le candidat de la majorité à la prochaine présidentielle
L’homme à la carte blanche jette l’éponge ! Le président de la République — et chef suprême de l’Alliance Pour la République (APR) en même temps que de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) — a donc renoncé à choisir le candidat de la majorité à la prochaine présidentielle.
Autrement dit, son successeur potentiel si les Sénégalais votaient majoritairement en faveur de ce dauphin finalement pas choisi. Il les avait pourtant habitués à choisir à leur place leurs candidats aux différentes élections qu’il s’agisse des locales (jusqu’au maire de la plus petite commune du fin fond du Sénégal) aux législatives en passant par celles au Haut conseil des collectivités territoriales — mais là c’est en réalité lui qui désignait même s’il y avait un semblant d’élection pour choisir les autres membres non nommés. Il y avait un scrutin en vue et donc d’inévitables tiraillements au sein du parti présidentiel et de la grande coalition Benno ? On donnait carte blanche au super stratège politique Macky Sall pour qu’il fasse les arbitrages et confectionne lui-même les listes ! La mère des batailles, c’est-à-dire la prochaine élection présidentielle à laquelle il n’est pas candidat n’a pas échappé à cette règle de l’effacement et de la soumission au Chef qui saurait faire le meilleur choix pour la majorité. Va-s-y donc pour la carte blanche au Chef présenté comme aussi infaillible que le Pape ! Puis les ouailles et les candidats, nombreux à se bousculer au portillon, ont attendu, attendu que la fumée blanche sorte du conclave du Chef à la carte immaculée. Hélas, ils n’ont pas eu la joie de s’écrier « habeamus papam » (nous avons un Pape !), pardon « habeamus candidatam » ! Qu’on nous pardonne le néologisme. Hier, donc, le président de la République et chef du parti-Etat a été obligé d’avouer à l’état-major de sa majorité et aussi à l’armée mexicaine des candidats à la candidature qu’il renonçait à désigner qui que ce soit pour porter les couleurs de l’APR-Benno à la présidentielle. En lieu et place, il proposait des primaires et que le meilleur gagne. Des primaires dont le corps électoral serait constitué parles élus aussi bien nationaux que locaux, les membres du Gouvernement, les directeurs généraux de sociétés, les dirigeants du parti et de la majorité…bref la nomenklatura de la camarilla qui dirige le pays depuis 2012 !
Après avoir fait auditionner tous les candidats à la candidature par le dinosaure Moustapha Niasse, ès qualité de Haut représentant du président de la République, c’est-à-dire de lui, Macky Sall avait donc convoqué hier tout ce beau monde pour, disait-on, rendre son oracle. Ils étaient venus, ils étaient tous là d’Amadou Ba, le Premier ministre, et son éternel rival si ce n’est son ennemi juré Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui sont les deux plus sérieux prétendants, aux tocards Abdoulaye Diouf Sarr, Moustapha Diop sans oublier les jamais-gagnant (comme on dit chez les turfistes) Abdou Mame Diop et Mansour Faye en passant par Mame Boye Diao, le truculent Me El Hadj Diouf, la dame Mbacké et d’autres Pieds-Nickelés encore. Avaient été conviés aussi des dirigeants de partis de la majorité comme Aminata Mbengue Ndiaye (PS), Samba Sy (PIT), Moustapha Niasse (AFP, il portait donc une double casquette) etc. Le papy de l’AFP était affublé d’Aymérou Gningue, ancien président du groupe parlementaire APR à l’Assemblée nationale, et aussi d’Abdou Fall, membre de la majorité présidentielle et ancien leader de la CDS.
Le Président propose des primaires
Pour l’APR, le Président s’était fait entourer d’Augustin Tine,son directeur de cabinet politique, Mahmouth Saleh, son ancien directeur de cabinet, Mor Ngom… Convoqué lui aussi à cette réunion, Makhtar Cissé, autre ancien directeur de cabinet du Président, a argué de son statut d’Inspecteur général d’Etat qui ne lui permet pas de faire de la politique pour demander au président de la République l’autorisation de se retirer.
Après avoir jeté l’éponge, donc, on l’a dit, le Président a proposé des primaires. Après quoi, il a ouvert les débats qui ont souvent volé bas et au cours desquels on a frôlé la confrontation physique plus d’une fois. Toujours est-il qu’à la fin, l’idée de primaires a été rejetée, les participants proposant l’adoption d’une charte de non-agression en 10 points que les candidats s’engageraient à respecter. Une charte censée favoriser le choix d’un candidat par consensus. Un consensus impossible, bien sûr tant les candidats sont nombreux. Pauvre Amadou Ba réduit à se bousculer avec des poids plume pour espérer décrocher l’investiture du Chef ! Et au cours de la réunion d’hier, contre toute attente, Mansour Faye, le beau-frère du Président, s’est porté lui aussi candidat. Il a été prié gentiment par le mari de sa sœur, Macky Sall, de retirer sa candidature. Commentaire d’un participant à cette rencontre surréaliste : « le choix qui nous est donné n’est pas très grand en réalité : il se réduit entre les candidats Haal Pulaar et ceux de la belle-famille du Président ! Ayant très mal pris la décision de ce dernier de ne pas se représenter, Mansour Faye et sa sœur veulent donc peser de tout leur poids sur la succession… » La belle-famille qui n’est pas loin de vouloir reprendre la carte blanche donnée au Président pour lui décerner en lieu et place un carton rouge !
KEEMTAAN GI - CALAMITY JANE
Bon, ils ne blaguent pas. Les affreux terroristes sont bien à nos portes et déjà à l’œuvre. Il ne reste qu’à déclencher le plan Vigipirate et installer la peur chez ces vilains tueurs mais également au sein de la population. Faire en sorte que tout le monde craigne tout le monde et épie tout le monde. Une sorte de paranoïa collective. Que la présence de la police soit visible partout c’est-à-dire dans tous les coins et recoins du pays. Associer l’ensemble des acteurs (État, collectivités territoriales, opérateurs publics et privés, citoyens) à une démarche de vigilance, de prévention et de protection. De délation et de mouchardage surtout ! Bref mettre à contribution toute la population pour arrêter la chevauchée sanglante de ces fous qui ont déjà fait deux morts. Faut plus en douter, ce n’est pas sorti de l’esprit fertile d’un ministre. Ils ont mis du temps à identifier les victimes, mais elles existent. Depuis qu’ils nous parlent de forces spéciales et occultes, c’est maintenant seulement que ces drôles de terroristes pointent le bout du nez pour faire cramer des bus en attendant de sortir des Kalachnikov et poser des bombes. Ce pays n’est plus celui de la Téranga. On nous l’a complètement changé en douze ans de règne d’anciens membres du Pds parvenus au pouvoir. Des gens qui n’ontrien fait croupissent en prison laissant des mères, pères, épouses, époux, parents et enfants dans une indescriptible souffrance. Les embastillés sont tous poursuivis pour appels à l’insurrection, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique. Sans compter l’atteinte à la sûreté de l’Etat ! Ces malheureux peuvent bien croupir en prison pendant que celui qui les y a envoyés est en pantoufles, choyant sa famille. Calamity Jane, qui niait la mort de jeunes gens dansles mers, s’est souvenue que le Sénégal a une signature internationale et qu’il ne peut être membre de la Cedeao et se soustraire aux décisions de cette organisation. Teuss ! Ça ne vous rappelle pas un autre discours ? Bon, notre armée, sans l’aval du parlement, peut bien aller guerroyer au Niger et y remettre de l’ordre pendant que, chez nous, les libertés sont piétinées allègrement et que la démocratie se trouve dans un très mauvais état. Plutôt que d’éteindre le feu qui s’allume chez nous, on veut aller régler les problèmes du lointain Niger. Le Président Macky Sall au secours de la démocratie au Niger, on espère que c’est une blague ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
CHOIX D’UN CANDIDAT POUR 2024 BENNO ATTENDRA ENCORE, UNE NOUVELLE CHARTE ANNONCEE
Au sein de Benno Bokk Yakaar, on ne sait plus quel jeu joue le président Macky Sall pour la désignation du candidat de la coalition pour la présidentielle de 2024. Ce jeudi, la presse avait annoncé une rencontre décisive entre les leaders de la coalition notamment le président Macky Sall, le président Moustapha Niasse pour le compte de l’AFP, Aminata Mbengue Ndiaye pour le PS, Samba Sy pour le PIT et les candidats à la candidature. Une démarche inédite qui devait déboucher sur la désignation du candidat et surtout des discussions pour aboutir à un consensus autour du choix. Mais à l’arrivée, rien de tout cela. Un laconique communiqué de presse renseigne que « la coalition Benno Bokk Yakaar a fait part dans son communiqué du jour de la rencontre avec « les candidats à la candidature pour l’élection présidentielle de février 2024 qui se sont retrouvés ce jour, autour du Président de la coalition BBY pour discuter de la charte de Bennoo Bokk Yaakaar et de la majorité présidentielle». A l’en croire, « à l’issue de cette rencontre, le projet de charte a été amendé et enrichi». Du coup, « le processus de choix du candidat est en cours» et celui-ci va déboucher « très prochainement sur une candidature consensuelle»... En clair si Macky Sall a eu carte blanche des différentes forces de son parti l’APR et de la coalition, on a l’impression la carte s’est brouillée jusqu’à embrouiller le patron de la coalition. Du n’importe quoi.
INCENDIE CRIMINEL A YARAKH LES DEMI-SŒURS FATOUMATA B. DIALLO ET OUMOU C. DIALLO,LES VICTIMES
Lesidentités des deux victimes et des blessés de l’attentat présumé du bus Tata ligne 65 sont connues. Pour les deux personnes décédées, on parle de deux demi-sœurs âgées respectivement de 7 et 21 ans, toutes élèves. Oumou Coultoumy Diallo (07 ans), fille de Amadou et de Aissata Ba ; Fatoumata Binta Diallo (21 ans), fille de Amadou et de Sira Ba. Dakar Actu rapporte que la gendarmerie aurait une déclaration d’un certain Mamadou Yéro Diallo, parent des victimes demeurant à la Médina confirmant que les deux enfants décédés sont les fils d’un parent à lui établi en Espagne.
LA GENDARME…RIT
La scène s’est passée avant-hier dans une pharmacie située non loin de la cité Gorgui. Un homme entre dans l’officine et demande à se faire prendre la tension artérielle. On lui recommande de s’asseoir un peu comme prescrit vu qu’il avait fait un effort physique tout en lui désignant une banquette sur laquelle avait déjà pris place une femme gendarme en tenue léopard. Laquelle se bouge pour lui permettre de s’asseoir. C’est alors que notre homme crie tout haut : « Cheuteuteut Madame, je n’ose pas prendre place à vos côtés car je ne veux pas être accusé d’avoir volé le téléphone d’une gendarme ! » Ce qu’entendant, tous ceux qui étaient dans la pharmacie, clients et employés, éclatent de rire. Et vous savez quoi ? Même la femme gendarme a ri en s’écriant : « kii mo meuna togne » !
MARINE RECEPTION DU PREMIER NAVIRE DE GUERRE
Le président de la République Macky Sall, Chef suprême des armées, a réceptionné le premier navire de guerre de l’Armée. Il s’agit d’un patrouilleur lance-missiles nommé « Walo » doté d’une puissance de feu lui permettant d’attaquer, de se défendre ou de protéger. La cérémonie de réception a eu lieu, hier, à la base navale « Amiral Faye Gassama ». Ayant à ses côtés le Premier ministre, Amadou Ba, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, et le chef d’état-major de la marine nationale, le contre-amiral Abdou Sène, le chef de l’Etat a déclaré que le patrouilleur « Le Walo » équipé de missiles antisurface et antiaérien ainsi que d’une artillerie embarquée constitue une nouvelle étape dans la montée en puissance significative de la marine nationale. « Le Walo » peut à la fois effectuer des missions d’actions conventionnelles de préservation de l’intégrité du domaine maritime et des opérations de soutien à une action interarmées » a expliqué le président Sall, lors de la cérémonie de réception suivie d’une visite guidée à bord du navire. Après avoir revisité l’histoire du « Walo », le président de la République Macky Sall s’est réjoui du fait que le navire soit capable d’effectuer des missions de sécurisation des plateformes pétrolières et gazières offshore, de lutte contre la pollution marine, la piraterie et autrestrafics illicites ainsi que des actions de recherches et de sauvetage en mer ». Une mission multidimensionnelle de défense confirmée et détaillé par le patron de la Marine Nationale l’Amiral (Général) Abdou Sène lors de la visite guidée.
PIONNIERS DE LA PRESSE GABRIEL JACQUES GOMIS, 35 ANS DEJA !
L’emprisonnement des journalistes et le harcèlement des télévisions et journaux à s’aligner sous la bannière « Bby » poussent « Le Témoin » quotidien à se rappeler l’œuvre et la vie de notre regretté confrère Gabriel Jacques Gomis dit Gaby. Un talentueux confrère et aîné décédé à l’âge de 53 ans des suites d’une longue maladie, le 25 décembre 1988 à Brikama (Gambie). Il y a de cela 35 ans ! Huit (08) ans avant sa mort, Gaby était victime du régime socialiste du président Léopold Sédar Senghor. Le crime de lèse-majesté commis par le journaliste Gabriel Jacques Gomis, c’est d’avoir tout simplement lu dans sa revue de presse hebdomadaire à Radio-Sénégal (Rts) un article du « Monde » faisant état de l’intention du président Senghor de quitter le pouvoir en décembre 1980. En fait, Gaby avait reprisles confidences que le président Senghor avait faites au journal « Le Monde ». Irrité par cette révélation, le président Senghor avait fait virer le confrère de la Rts et suspendre la « Revue de presse ». Ainsi débuta la longue traversée du désert de Gaby jusqu’à son rappel à Dieu. Diplômé de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (France), Gabriel Jacques Gomis fait partie des pionniers de la presse sénégalaise au lendemain des indépendances. De 1967 à 1970, il a dirigé le service de presse du ministère de l’information du Sénégal. Ensuite, il est nommé directeur du Journal Parlé de la Radio-Sénégal. De 1971 à 1973, le président Senghor lui confia le Service des Informations générales du quotidien « Le Soleil ». Après son départ de Hann, Gabriel Jacques Gomis est Conseiller Technique du ministre de l’Information. Un poste qu’il quitta pour aller diriger l’Agence de Distribution de Presse (Adp) en qualité de Directeur général/adjoint (1977-1988). Gaby était un passionné des sports automobiles et autres « 6 H de Dakar ». D’où son statut de vice-président de la Fédération Sénégalaise de Sport Automobile. Que la terre lui soit légère et que Dieu l’accueille en son Paradis.
LE PORT DE DAKAR EN DEUIL DECES D’EL HADJI IBRA THIAM
Le Port autonome de Dakar a été plongé dans une profonde tristesse hier avec le décès d’El Hadji Ibra Thiam. Un cadre qui faisait l’unanimité sur ses compétences au sein de l’entreprise surtout dans le domaine de la communication. Il gérait la communication interne du Port de Dakar au niveau de la Cellule Communication stratégique. El Hadji Ibra Thiam a eu un malaise juste devant l’ascenseur qui devait le mener à son bureau. Evacué au service médical du Port, il est pris en charge rapidement, puis évacué vers une clinique pour une meilleure prise en charge. Hélas, il a rendu l’âme en cours de chemin. Une nouvelle qui a secoué hier toute la famille portuaire qui s’est ruée à la morgue de l’Hôpital Principal lors de la levée du corps du défunt. El Hadji Ibra Thiam était connu des milieux des médias puisqu’il a passé presque la moitié de sa carrière dans les relations médias du Port de Dakar. Sa maitrise de l’outil portuaire faisait l’unanimité. L’enterrement d’El Hadji Ibra Thiam est prévu ce vendredi à Touba. La Rédaction du Témoin dont il était un véritable fan — surtout des éditos du directeur de Publication Mamadou Oumar Ndiaye — présente ses condoléances à sa famille
Bien qu’il ait effectué la majeure partiOfficiellement recruté mardi soir par Al-Nassr, Sadio Mané effectuait ses grands débuts avec la formation saoudienne hier, jeudi contre les Egyptiens du Zamalek (1-1) à l’occasion de la 3e et dernière journée de la phase de groupes de la Coupe Arabe des clubs champions.e de la préparation avec le Bayern Munich, l’ailier n’a pas été titularisé par son entraîneur Luis Castro. En revanche, la star sénégalaise a été lancée dès le retour des vestiaires, et s’est immédiatement distinguée par une grosse accélération déclenchée au milieu de terrain qui a permis d’obtenir un coup-franc. Sur celui-ci, frappé par Telles, le 2e du dernier Ballon d’Or a bénéficié d’une occasion en or, mais il a expédié sa reprise hors du cadre alors qu’il se trouvait seul au point de penalty !
AL-NASSR A EU CHAUD
Comble de malchance, le Zamalek a ouvert le score dans la foulée sur un penalty de Zizo accordé après recours à la VAR (0-1, 53e), éliminant alors virtuellement Al-Nassr. Par la suite, l’ancien Red, qui a évolué principalement sur l’aile gauche même s’il a permuté par moment côté droit, a démontré beaucoup de bonne volonté. Le Lion a ainsi réussi à faire des différences en partant depuis le milieu de terrain, mais il a eu plus de mal à prendre à revers la défense adverse dans les 30 derniers mètres.
Aux côtés des Cristiano Ronaldo, Seko Fofana et Brozovic, Mané s’est aussi signalé sur quelques orientations de jeu bien senties. C’est d’ailleurs de son côté gauche qu’est venu le centre pour l’égalisation de la tête de Ronaldo (1- 1, 87e), mais pas de son pied, puisque c’est l’Ivoirien Ghislain Konan qui était à la passe. Grâce à ce match nul, Al-Nassr se qualifie de justesse pour les quarts de finale où il affrontera les Marocains du Raja Casablanca dimanche. De son côté, le Zamalek est éliminé avec les honneurs, le club cairote aura fait plus que douter l’armada saoudienne.
par Ciré Clédor Ly
DICTATURE SANS SANG ET LARMES
La loi sénégalaise assimilée à un manteau d’arlequin avec des tailleurs professionnels narquois est devenue une mutante qui menace la sécurité juridique et la sûreté des personnes. Sonko est devenu officiellement un détenu politique de l’Etat du Sénégal
Le lundi 31 juillet 2023, la démocratie sénégalaise a encore reçu dans ses entrailles, un coup de poignard très profond qui participe de la violence d’Etat et du reniement d’une option sacrée.
Ousmane Sonko a été inculpé par le doyen des juges d’instruction sur la demande du Procureur de la République de Dakar, d’une kyrielle d’infractions qui font sourire ceux qui en ont encore l’envie et révolter l’esprit de ceux qui ne peuvent digérer que leur intelligence soit titillée et insultée.
A en couper le souffle, Ousmane Sonko - qui a été enlevé devant sa famille sous le prétexte d’avoir volé un portable avec violence par commission d’un délit dit flagrant au préjudice d’une femme gendarme de son Etat - a été conduit manu militari dans l’enceinte électrifiée du Tribunal de Dakar où les policiers ont bouclé précipitamment l’enquête, pour transmettre le dossier au Procureur de la République aux aguets, sous les préventions non plus de vol avec violence, mais - retenez vos souffles - de vol commis en réunion avec violence (1), association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (2), diffusion de fausses nouvelles (3), mise en danger de la vie d’autrui (4), financement du terrorisme (5), provocation directe à un attroupement armé (6), provocation directe à un attroupement non armé par discours proférés publiquement-soit par écrits où imprimés-affiches où distribués (7), complicité d’homicide volontaire par instigation et provocation (8), actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves (9), blanchiment de capitaux et financement du terrorisme (9), attentat dont le but aura été soit de détruire ou changer le régime constitutionnel - soit de troubler par des moyens illégaux le fonctionnement régulier des autorités établies par la constitution-soit d’obtenir par des moyens illégaux le changement des dites autorités - soit d’exciter les citoyens où habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat - soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national (punis de la réclusion criminelle à perpétuité, article 72 du du code pénal) (10) et commission d’actes terroristes (article 279-1 du code pénal punis de la réclusion criminelle à perpétuité) (11), homicide ou blessures involontaires sous le visa de l’article 307 du code pénal (12).
L’opinion publique nationale et internationale ainsi que les institutions et organisations internationales sont informées pour qu’elles soient à même de comprendre que le système à atteint ses limites.
La loi sénégalaise assimilée à un manteau d’arlequin avec des tailleurs professionnels narquois est devenue une mutante qui menace la sécurité juridique et la sûreté des personnes.
Ainsi, de mon avis souverain, l'opposant politique le plus persécuté et brimé dans l’histoire politique du Sénégal - Ousmane Sonko - est devenu officiellement un détenu politique de l’Etat du Sénégal et c’est le choix d’un réquisitoire, l’index des infractions choisies et la dissolution de son parti politique qui lui offrent ce statut.
Notre police - qui est la meilleure en Afrique et la plus douée en qualifications juridiques des faits - était de mon avis, si pressée, qu’elle a commis plusieurs erreurs de procédure et mis à rude épreuve les droits de la défense et le droit à un procès équitable.
Le réquisitoire implacable du Procureur n’avait aucune raison de retarder la transmission du dossier à un juge qui décerna un mandat de dépôt.
Le corps d’Ousmane Sonko a été emprisonné, mais son esprit et son âme féconds et virils, demeurent libres et continuent de cristalliser des aspirations.
Dans les démocraties, le pouvoir peut et doit arrêter le pouvoir déviant ; et c’est parce que chaque pouvoir assume pleinement ses responsabilités et son indépendance qu’il se crée un équilibre permettant de bâtir un État de Droit qui garantit et protège la sûreté des personnes ainsi que les droits humains dans tous ses éclats, la soumission de l’autorité et de l’État au Droit.
La fracture est très profonde et l’escalade politique avec la dissolution d’un parti au Sénégal, l’emprisonnement des élites de ce parti et la traque des hommes ainsi que de toute voix dissidente, 66 ans après les indépendances, ferme une page d’Histoire et en ouvre une nouvelle.
La déception est certes très amère, mais l’Histoire qui marquera les esprits sera pour le pays - celle qui sera contée à partir du 31 juillet - premier jour de l’an et le début d’un crépuscule non pas d’un bagnard, mais de ceux qui font claquer les chaînes et pensent posséder le pouvoir divin.
Une dictature non sanglante et sans larmes est inconnue des livres d’Histoire et de géographie. Mais des livres d’Histoire et de géographie rappellent à l’humanité la décadence des dictatures.
Il me semble que la sagesse ait déserté la République, où elle est devenue aphone et orpheline.
L’abrogation du décret dont l’exécution a précédé la naissance est une mesure de salubrité publique inconditionnelle pour que le citoyen puisse revendiquer son appartenance à une société démocratique et à un État de droit.
Le kairos est toujours à portée de mains et il n’est pas encore trop tard de le convoquer car c’est en lui que se trouve la solution, la sagesse.
Maître Ciré Clédor Ly est avocat, membre du Collectif de la défense d’Ousmane Sonko.