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21 juin 2025
par Amadou Tidiane Wone
MONSIEUR LE JUGE
Il n’y a pas eu viol, ni menaces de mort. Que reste-t-il alors dans le dossier pouvant justifier la mise entre parenthèses (pour deux longues années) de la vie de Sonko et de celle de Khady Ndiaye en état de grossesse très avancé ?
Le verdict dans l’affaire opposant Adji Sarr, plaignante, à Ousmane Sonko accusé de « viol et de menaces de mort » vient de tomber.
Nous avons laissé le temps de la justice se dérouler, à son rythme. Nous avons observé le silence sur l’instruction de l’affaire et toutes les étapes de la procédure. Par respect pour la justice de notre pays. Jusqu’à ce matin du 1er juin 2023 où le verdict nous apprend que :
Ousmane Sonko est innocent des faits de « viol et de menaces de mort » dont l’accusait la dame Adji Sarr. Aucune preuve n’ayant été apportée par sa défense pour corroborer ses allégations, on est allé chercher, dans la panoplie des éléments répressifs de la loi, les moyens d’asseoir une condamnation, à nos yeux extrêmement sévère ! En vue de disqualifier le candidat du Pastef lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2024 ? Une question politiquement correcte, convenez-en, et que se posent de larges secteurs de l’opinion nationale.
La voie est maintenant ouverte aux conséquences, politiques et citoyennes, morales et culturelles, que chaque sénégalaise et sénégalais, devrait pouvoir tirer de cette affaire sordide qui nous a coûté si cher !
Monsieur le Juge et chers compatriotes ! Le temps de nous la jouer est maintenant terminé ! Nos consciences sont interpellées ! Sans délais.
Nul n’à le droit de se défausser.
Que chaque citoyen analyse, froidement, les suites d’une affaire qui nous tient en haleine depuis plus de deux ans au prix de plusieurs morts, de milliard de pertes pour l’économie réelle, en plus de tensions innommables sur notre vivre-ensemble !
Et que chacun prenne ses responsabilités.
Monsieur le Juge ! Permettez-moi de vous dire qu’il va falloir maintenant que vous fassiez face au jury de la nation au nom de laquelle vous êtes sensé dire le droit !
Selon vous :
Il n’y a pas eu viol, ni menaces de mort !
Que reste-t-il alors dans le dossier pouvant justifier la mise entre parenthèses (pour deux longues années) de la vie d’Ousmane Sonko et de celle de Khady Ndiaye en état de grossesse très avancé ?
Avez-vous pris la pleine mesure des conséquences de votre décision de destituer, dans les faits, le maire de Ziguinchor, élu pourtant au suffrage universel comme le Chef de l’État?
Avez-vous pris en compte l’enfant de NDeye Khady Ndiaye qui frappe aux portes de la vie ainsi que le stress que vous lui faites subir pour des faits non établis?
Avez-vous apprécié, comme il se doit, la vague d’espoir que suscite pour la jeunesse sénégalaise, Pastef et son leader, et le risque de la voir se transformer en vagues de colères aux conséquences imprévisibles ?
N’aviez-vous pas, au vu de l’inexistence des faits objet de la plainte, une occasion de sauver notre pays de l’aventure ?
Ousmane Sonko et Ndeye Khady Ndiaye auraient-ils moins le droit à réparation pour leur dignité bafouée et leurs vies privées exposées sans fards ?
Après votre jugement, n’avez-vous pas ressenti la vague de honte et de gêne que votre décision a répandu dans le pays et qui pourrait se traduire, dans les jours à venir, par des incidents dont la gravité aurait pu être évitée si la Raison avait prévalu ?
Au fil de ces questions, que je me pose et que je vous pose Monsieur Le juge, j’éprouve un profond malaise. Un malaise sourd, indéfinissable et qui m’arrache des soupirs de douleurs. Je ne trouve que dans nos langues une tentative d’exprimer mon ressenti en wolof et en pulaar : « Dama am gacce ! Dum ine hersini ! »
En attendant que nos plaintes et complaintes montent vers le ciel vers « Le Meilleur des Juges ! » Qu’Il déverse sur notre pays de la Miséricorde en abondance et nous sauve de tous les périls.
PAR Ciré Clédor Ly
SONKO EST DÉGAGÉ DU CONTRÔLE JUDICIAIRE
Les faits retenus pour atteindre l'objectif de privation du droit d'étre candidat à une élection et de destitution de la fonction de maire de Ziguinchor, n'ont jamais fait l'objet d'une instruction ou d'un débat, même hors la présence de l'accusé
L'État avait mis la résidence d’Ousmane Sonko en état de siège dans l'attente qu'on lui livre une commande politique emportant privation systématique de ses droits électoraux, à savoir une condamnation avilissante et infamante pour crime de viol.
Pour rappel, Ousmane Sonko n'a jamais reçu de convocation et n'a pu comparaitre ni être défendu.
La Chambre criminelle n'a pu livrer la commande et a prononcé un verdict d'acquittement.
Cependant,elle a trouvé une pirouette tout aussi inacceptable,inconcevable et inexplicable, une peine de substition par défaut, pour condamner le leader de l'opposition Sénégalaise.
L'ordonnance de renvoi et de mise en accusation pour crime et délits connexes, fixe les limites de la compétence et de la saisine de juridiction de jugement et de ses juges.
Dès lors, lorsque les juges sont convaincus de l'innocence d'un accusé parce que les faits reprochés ne sont pas constitués ou les éléments matériels constitutifs des éléments du crime ne sont pas réunis, il acquitte purement et simplement sans pour autant substituer au crime un autre crime ou un délit non visé dans l'acte d'accusation et qui ne protègent pas la même valeur sociale.
L'incitation de mineurs à la débauche ou la corruption de la jeunesse (deux infractions distinctes dans leurs éléments constitutifs l'une l'autre bien que voisines) sur une mineure de 21 ans, ne figurent ni dans l'acte d'accusation qui a saisi la juridiction de jugement, encore moins dans la convocation servie à la co-accusée, l'héroïque Ndèye Khady Ndiaye qui contient aussi les seules infractions retenues contre le leader de l'opposition démocratique à l'exclusion de toute autre.
Par ailleurs, la contumace est lié à une qualification criminelle de sorte qu'elle est pulvérisée de plein droit lorsque l’accusé est acquitter ou absous, ou lorsque le juge ne condamne que pour un delit ,auquel cas c'est un jugement par défaut qui est rendu et ouvre la voie à l'appel parce que même si le contumax se présente ou est arrêté, le jugement acquittement déjà rendu sort son plein et entier effet.
Les faits retenus pour atteindre l'objectif de privation du droit d'étre candidat à une élection et de destitution de la fonction de maire de Ziguinchor, n'ont jamais fait l'objet d'une instruction ou d'un débat, même hors la présence de l'accusé.
Il est à preciser que la contumace est une sanction obsolète qui a disparu de toutes les législations des États démocratiques parce qu'inconciliable avec les impératifs des droits de la défense et du droit de toute personne de pouvoir contester sa culpabilité et la peine devant une juridiction d'appel y compris le contumax.
Une condamnation avait été annoncée par certains responsables politiques du régime en place dans des vidéos virales qui circulent encore sur la toile et qui anticipait le verdict impunément, confortant les accusations de complot d'Etat.
En tout état de cause, avec la décision rendue, le leader charismatique est dégagé du contrôle judiciaire et recouvre sa pleine et totale liberté.
Son passeport doit lui être immédiatement rendu à l'instant et sans délai, les barrières érigées devant son domicile devront aussi être levées et les forces de répression renvoyées illico presto dans leurs casernes. Ce sont les conséquences immédiates du verdict rendu.
Par ailleurs, tous les comploteurs qui sont responsables du chaos installé dans le pays avec son cortège de morts et de désolation, doivent être poursuivis et punis.
Pour la suite,nous aviserons dès que nous nous serons concertés avec notre client.
ENCORE UNE JOURNEE MOROSE POUR L’ECONOMIE NATIONALE
Toute l’activité économique était paralysée hier, jeudi 1er juin, suite à l’annonce du verdict du procès opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko à la masseuse du salon «Sweet Beauty», Adji Sarr.
Toute l’activité économique était paralysée hier, jeudi 1er juin, suite à l’annonce du verdict du procès opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko à la masseuse du salon «Sweet Beauty», Adji Sarr. A causes des violents affrontements qui ont secoué le pays particulièrement la capitale, les commerces, boutiques et transports étaient tous à l’arrêt. Une situation qui peut engendrer des pertes énormes sur le plan économique pour le Sénégal.
De violentes manifestations ont été notées hier, jeudi 1e juin sur l’étendue du territoire national, suite à l’annonce du verdict du procès opposant Ousmane Sonko à la masseuse du salon «Sweet Beauty» Adji Sarr, condamnant le leader du Pastef à une peine de 2 ans de prison ferme pour corruption à la jeunesse. Partout à Dakar, des jeunes qui ont décidé de porter le combat de Sonko ont brulé des pneus et saccagé des biens publics et privés.
Une situation qui n’a pas surpris beaucoup de monde, car, la plupart des sénégalais s’y attendaient, au vu l’ampleur de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ainsi, pour prendre les devants, les marchés, les petits commerces, les grandes surfaces, le secteur du transport, entre autres étaient tous à l’arrêt par peur de subir la furie des manifestants. Beaucoup de restaurants et «fast-food» de la place ont également fermé boutique par mesure de sécurité.
Presque toutes les activités économiques étaient au ralenti. Un manque énorme à gagner pour ces gens qui s’activent dans le secteur informel. Beaucoup de sénégalais n’ont pas aussi pu rallier leurs lieux de travail par faute de moyens de transports. Parce que les bus publics notamment ceux de la société Dakar Dem Dikk étaient stationnés. Certaines stations-service n’ont pas fonctionné car étant aussi ciblés par les manifestants. Les taxis, les cars rapides, Ndiaga Ndiaye, les clandos, les minibus également ont été tous obligés à un certain moment de se retirer de la circulation.
Les motos «thiak thiak», les motocyclettes/cyclomoteurs spécialisés dans les livraisons à domicile et le transport de personnes n’ont pas aussi pu rouler car, un arrêté du gouverneur de la région de Dakar avait déjà interdit leur circulation. Durant toute une journée, il n’y a pas d’interactions économiques. Ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur le développement du pays.
TROIS MANIFESTANTS TUES, DES EDIFICES PUBLICS ET ETABLISSEMENTS SCOLAIRES SACCAGES ET INCENDIES
Ziguinchor a connu une «folle journée», hier jeudi. Entrés dans une colère noire à l’annonce du verdict de l’affaire de viol opposant Sonko à Adji Sarr, les manifestants ont mis le feu sur toute la ville.
Ziguinchor a connu une «folle journée», hier jeudi. Entrés dans une colère noire à l’annonce du verdict de l’affaire de viol opposant Sonko à Adji Sarr, les manifestants ont mis le feu sur toute la ville. Sidya Diatta, Omar Sarr et Ousmane Badio, mécanicien, sont trois manifestants tués «par balles», selon des témoins. De nombreux blessés, trois (3) établissements scolaires de l’enseignement moyen, notamment le CEM Boucotte Sud et le CEM Soucoupapaye, et le lycée Djignabo ont été vandalisés. Les dégâts sont loin d’être exhaustifs : la Maison de justice a été saccagée, le siège de l’IPRES incendié, ces violentes manifestations ont transformé Ziguinchor en une «ville morte».
Ziguinchor dans un «jeudi noir», sous haute tension, hier. Routes barrées, pneus brûlés, la circulation bloquée dans toute la ville de Ziguinchor qui avait tout l’air hier, jeudi, d’une ville morte. Trois (3) jeunes manifestants, Sidya Diatta membre de la JPS (Jeunesses patriotiques), Omar Sarr et Ousmane Badio, mécanicien, ont été tués par «balles réelles», selon les témoins qui ont évacué les victimes à l’hôpital. Tout a démarré à l’annonce du verdict du procès condamnant Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor, à deux (2) ans de prison ferme.
En colère, des manifestants, qui se sont signalés un peu partout, ont investi les rues, érigé des barricades, brûlé des pneus, avant d’en découdre avec les Forces de l’ordre visiblement dépassées par la déferlante des jeunes. Le siège de la Maison de la justice a été vandalisé par les manifestants qui ont cassé chaises et autres matériels dans cette institution. «Il n’y a plus de justice dans ce pays… », lance avec dépit un jeune manifestant encagoulé, pierres entre les mains. Pendant que les nuages de fumée couvraient une bonne partie du ciel de Ziguinchor, le siège de l’IPRES, sis au quartier Santhiaba, a été la cible de manifestants qui ont incendié l’institution. Et comme si cela ne suffisait pas, les manifestants s’en sont pris à certains établissements publics comme le CEM Boucotte Sud complétement vandalisé tout comme le CEM Soucoupapaye. Le lycée Djignabo a été aussi vandalisé par les manifestants qui ont saccagé tous les bureaux. C'est la deuxième fois, en moins d'un moins, que ce lycée, le plus grand dans la région, subit la furie des manifestants qui ont tout détruit dans le bloc administratif ; ils ont même mis le feu dans le bloc.
LE FILM DE LA MORT DES TROIS MANIFESTANTS
Sidya Diatta membre de la JPS tué, son corps a été évacué à l’hôpital par ses camardes qui sont catégoriques : «il a été tué par balle réelle», précisent-ils. Un peu plus tard dans l’après-midi, une autre victime est enregistrée ; il s’agit d’un jeune répondant au nom d’Omar Sarr qui, selon des témoins, a reçu une balle à bout portant sur la tête. Et pendant que la tristesse et la consternation gagnaient la ville, les manifestants, comme «déchainés», perdent dans leur rang Ousmane Badio, mécanicien à Korentas, qui a succombé à ses blessures à l’hôpital Silence. N’eût été l’intervention de l’Armée qui s’est déployée dans le Centre-ville, les manifestants allaient faire incursion au quartier Escale, centre des affaires. Repoussés juste à quelques encablures de l’entrée de la ville, ils ont, dans leur retraite, balancé des cocktails Molotov qui ont touché les abords d’une station à Essence.
Les manifestants ont maintenu cette tension jusque dans la soirée, plongeant la ville dans une situation aux allures de couvre-feu. Cette spirale de victimes dans les manifestations place Ziguinchor dans le lot de régions qui ont payé un lourd tribut de ces manifestations politico-judiciaires. Les trois morts enregistrés hier, jeudi, lors des manifestations, allongent la liste des victimes depuis mars 2021. Il y a moins de deux semaines, deux (2 morts), un policier tué par le véhicule de Police et un jeune tué par «balle» au quartier Néma 2, avaient été enregistrés dans cette même ville qui a perdu aussi Idrissa Goudiaby, un autre jeune tué «par balle» lors de manifestations. A cela s’ajoutent les morts enregistrés à Bignona, toujours dans la mouvance de manifestations politico-judiciaires. La note est vraiment trop salée pour Ziguinchor, la ville d’où est originaire le leader du Pastef, par ailleurs maire de Ziguinchor.
ME IBRAHIMA NDIEGUENE RECADRE LE PRESIDENT DE LA CHAMBRE CRIMINELLE
Le Secrétaire de l’ordre des avocats, Ibrahima Ndiéguène, est monté au créneau pour désavouer le président de la Chambre criminelle au sujet de la commission d’office d’un avocat pour assister la propriétaire de l’institut Sweet beauté
Le Secrétaire de l’ordre des avocats, Ibrahima Ndiéguène, est monté au créneau pour désavouer le président de la Chambre criminelle au sujet de la commission d’office d’un avocat pour assister la propriétaire de l’institut Sweet beauté, lors de l’audience du 23 mai dernier.
En effet, se prononçant sur la demande de Rabat du délibéré introduit par les avocats de Ndeye Khady Ndiaye, le président de la Chambre criminelle avait laissé entendre que le tribunal, à la suite du boycott décidé par ses avocats, avait commis un avocat d’office pour l’assister devant le représentant de l’ordre mais que ce dernier a décidé de quitter la salle avec les avocats de la défense.
Se sentant interpellé, Me Ibrahima Ndiéguène, Secrétaire de l’ordre des avocats, a pris la parole pour préciser à l’endroit du président de la Chambre qu’il n’y avait jamais eu de commission d’office d’un avocat pour assister l’accusée Ndeye Khady Ndiaye. « Je tiens à préciser qu’il n’y avait pas de commission d’office d’avocat pour assister l’accusée. Il ne faut pas mêler l’Ordre dans ça », a recadré le représentant du bâtonnier lors de l’audience spéciale du 23 mai dernier.
APPEL DE SA CONDAMNATION : NDEYE KHADY NDIAYE DISPOSE DE 15 JOURS
Reconnue hier, jeudi 1er juin, par la Chambre criminelle coupable du délit « d’incitation à la débauche et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs » et condamnée à une peine d’emprisonnement de 2 ans de prison ferme assortie d’une amende de 600 000 FCfa et 20 millions de dommages et intérêts qu’elle doit payer solidairement avec Ousmane Sonko, Ndeye Khady Ndiaye dispose de 15 jours pour faire appel. A défaut, sa condamnation deviendra exécutoire. S’agissant d’Ousmane Sonko, principal accusé dans le cadre de cette procédure, son jugement par contumace ne lui permet pas de faire appel de sa condamnatio, selon le doyen Ndiack Fall, professeur de droit pénal à la Faculté des Sciences juridiques et politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
« Pour la suite de la procédure, tout d’abord, il m’est arrivé d’indiquer que le doyen des juges d’instruction avait pris une ordonnance de renvoi devant la Chambre criminelle alors que moi, je m’attendais plutôt à une décision de non lieu. Pourquoi j’avais dit cela parce que tout simplement j’avais estimé que la thèse du viol ne pouvait prospérer. Aujourd’hui, la Chambre criminelle a confirmé en quelque sorte cela parce que Monsieur Ousmane Sonko n’a pas été condamné pour viol. Autrement dit, la thèse du viol n’a en aucun cas prospéré. Le tribunal s’est rabattu sur l’incrimination qu’on appelle délit de corruption de la jeunesse qui est prévu par l’article 324 du Code pénal. Ce qu’il faut noter d’abord, c’est qu’au moment des poursuites, ce délit n’avait pas été évoqué. A mon avis, la logique aurait plutôt commandé que l’on acquittât Monsieur Ousmane Sonko »
L’ARRESTATION DE SONKO VA ANEANTIR SA CONDAMNATION A DEUX ANS DE PRISON
Maintenant pour ce qui est de la question de l’arrestation de Monsieur Ousmane Sonko après ce verdict, je veux préciser qu’il a été condamné par contumace. Autrement dit, il a été jugé par la Chambre criminelle en son absence. Il faut donc envisager deux hypothèses : soit, il fait l’objet d’une arrestation ou bien il peut se présenter de lui-même avec ses avocats au tribunal. La première hypothèse est que les autorités décident de procéder à son arrestation. Dans ce cadre, cette arrestation va anéantir en quelque sorte sa condamnation à 2 ans de prison ferme déjà prononcée. Ensuite, la deuxième hypothèse c’est qu’il décide lui-même, avec ses avocats, de se présenter au tribunal. Cette présence va anéantir également la condamnation. Il devra être rejugé par la même Chambre criminelle. C’est ce qu’on appelle la purge de la contumace qui découle de l’article 316 du Code de procédure pénal. Donc, chacune de ces deux hypothèses que je viens d’invoquer entraine ce qu’on appelle la purge de la contumace. C’est prévu par l’article 316 du Code de procédure pénal. Autrement dit, en cas d’arrestation d’Ousmane Sonko ou bien en cas de sa présentation avec ses avocats devant la juridiction qui l’a déjà jugé, en l’occurrence la Chambre criminelle, la décision déjà prononcée va être anéantie. Dans ce cas, il incombera à la même juridiction de le juger à nouveau. En revanche pour Ndèye Khady Ndiaye, elle peut interjeter appel. Et quand elle le fera, tant que la décision de la Cour d’appel n’est pas tombée, sa condamnation à 2 ans ferme prononcée par la Chambre criminelle revêt un caractère suspensif. Autrement dit, la décision n’est pas exécutoire ».
LES AUTORITES FACE A L’EQUATION DE L’ARRESTATION D’OUSMANE SONKO
Après la condamnation du leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme par contumace par la Chambre criminelle du tribunal de Grande instance hors classe de Dakar dans le cadre de la procédure de « viols répétés et menaces de mort » qui l’opposait à Adji Sarr, la question de son arrestation revient au centre du débat. En effet, la loi prévoit l’arrestation et le transfert immédiat vers la prison la plus proche par tout élément de la force publique d’une personne condamnée par contumace. Seulement, cette disposition pourrait ne pas s’appliquer pour le moment au cas du leader de Pastef qui a toujours cherché à retarder son jugement dans le cadre de cette affaire pour gagner du temps. En effet, si les autorités venaient à passer à l’acte, au-delà des troubles que cela pourrait encore engendrer, la conséquence sera l’ouverture de la voie à un nouveau procès devant la Chambre criminelle dans les jours à venir. Autrement dit, cette condamnation sera annulée et la Chambre criminelle contrainte de rejuger cette affaire avec tous les risques que cela pourrait impliquer sur cette condamnation précaire mais fortement décriée.
«LA COMMANDE QUI A ETE FAITE PAR L’ETAT DU SENEGAL AUX JUGES N’A PU ETRE LIVREE »
Réagissant sur le verdict de la Chambre criminelle sur l’affaire opposant son client Ousmane Sonko à Adji Sarr, Me Ciré Clédor Ly maintient sa thèse de «complot» longtemps brandie,
Réagissant sur le verdict de la Chambre criminelle sur l’affaire opposant son client Ousmane Sonko à Adji Sarr, Me Ciré Clédor Ly qui maintient sa thèse de «complot» longtemps brandie, a souligné que « ce complot a été éventré simplement parce que la commande qui a été faite par l’Etat du Sénégal aux juges n’a pu être livrée ». La robe noire a aussi fustigé l’introduction d’une nouvelle infraction qui, pour lui, n’a jamais fait l’objet de débat à l’audience ni d’enquête à la police.
«Vous avez tous suivi le verdict. Cela fait sourire. Il est clair que le complot d’Etat dont nous parlions depuis le début était avéré. Et la décision rendue aussi. Tout un pays a été pris en otage pendant au moins deux ans. Il y a plus de deux ans, il y a plus de vingt-quatre morts dit-on. Sans compter qu’il peut y avoir des morts qui ne soient pas encore listées et des centaines de blessés, les libertés publiques confisquées, la liberté d’opinion confisquée et des mesures de banditisme érigées en règle de droit avec des enlèvements, des séquestrations», a regretté Me Ciré Clédor Ly.
Selon le conseiller du leader de Pastef, « Aujourd’hui, ce complot a été éventré simplement parce que la commande qui a été faite par l’Etat du Sénégal aux juges n’a pu être livrée. Parce que la marchandise était pourrie. Le viol, la corruption, déjà l’opinion avait fait son opinion là-dessus. Et les juges qui avaient la commande de le condamner n’ont pu donc livrer la commande et ont effectivement confirmé ce que l’opinion avait déjà jugé et retenu». Et de poursuivre : «Cependant, il y a une substitution de la commande, avec une marchandise tout aussi pourrie. Parce que la justice a trouvé les moyens de condamner Ousmane Sonko, pour incitation de la jeunesse à la débauche ». Toutefois, la robe noire rappelle à cet effet que «ce qui peut être compris par tout le monde, c’est que nul ne peut être jugé sans qu’il soit mis en mesure de se défendre sur les éléments qui lui sont reprochés. Ousmane Sonko n’a jamais été poursuivi pour cette infraction. Il n’y a jamais eu d’enquête ni de police, ni judiciaire et l’ordonnance de renvoi de mise en accusation devant la Chambre criminelle n’a jamais visé cette infraction. »
Ainsi, en croire Me Ly, « Cette infraction n’a jamais été aussi débattue à l’audience. Donc, vous comprenez que le juge ne pouvait que s’en tenir à l’acquittement puisqu’il a acquitté Ousmane Sonko de crime de viol et l’a relaxé n’est-ce pas de l’infraction de menace de mort. Mais il fallait que la commande politique, qui est précise et qui est en fait de faire en sorte qu’une décision soit rendue pour qu’il soit inéligible, soit rendue par les juges ».
«Maintenant, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut qu’on arrête de s’amuser avec la justice. La justice, ce n’est pas un jeu. Et tout le monde a pu voir que la gamine Adji Sarr s’est fondue en larmes. Parce qu’elle s’est rendue compte à la dernière heure, qu’elle a été utilisée et qu’il y a eu beaucoup de morts et beaucoup de mal causé au peuple sénégalais », confie-t-il.
Avant de présumer : « Peut être que, si les commanditaires lui laissent la vie, elle prendra ses responsabilités pour demander pardon au peuple sénégalais et expliquer ce qu’elle a déjà commencé à faire et qui a été versé au débat à savoir que tout cela relève d’un complot d’Etat. »