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21 juin 2025
NDEYE KHADY NDIAYE CONDAMNÉE
L'affaire de viol opposant le leader du Pastef et la masseuse Adji Sarr a livré son verdict. si le maire de Ziguinchor a été condamné à 2 ans ferme à sorti d'amande, le propriétaire du salon de massage l'a été aussi.
Pour la propriétaire du salon de massage Sweet Beaté, Ndeye Khady Ndiaye, la chambre criminelle du tribunal de Dakar l’a acquitté pour les faits de complicité de viol et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, dans le procès opposant le Président de Pastef, Ousmane Sonko et l’ex-masseuse Adji Sarr. Toutefois, elle a été déclarée coupable d’incitation à la débauche. Ainsi, elle écope d’une peine ferme de 2 ans et d’une amende de 600.000 Francs Cfa.
La chambre criminelle a également ordonné à Ndeye Khady et à Osmane Sonko de payer solidairement à Adji Sarr la somme de 20 millions de dommages et intérêts. L’ex masseuse avait demandé à l’audience 1,5 milliards.
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DEUX ANS DE PRISON FERME POUR SONKO
Le chef de Pastef est condamné pour corruption de la jeunesse ce jeudi 1er juin par la chambre criminelle. Il est acquitté pour viol et menaces de mort. Il devra en outre s'acquitter d'une amende de 600 000 F CFA. Ndèye Khady Ndiaye écope de la même peine
Un tribunal criminel de Dakar a condamné jeudi l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, accusé de viols, à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", compromettant encore davantage sa canditure à la présidentielle de 2024 dans un contexte de vives tensions.
La chambre criminelle, statuant en l'absence du plus farouche adversaire du président Macky Sall, l'a en revanche acquitté des accusations de viols et menaces de mort. Elle a par ailleurs condamné à deux ans de prison ferme la co-accusée de M. Sonko, Mme Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où M. Sonko était accusé d'avoir abusé d'une employée à plusieurs reprises.
La "corruption de la jeunesse" consiste à débaucher ou à favoriser la débauche d'un jeune de moins de 21 ans. La plaignante, Adji Sarr, avait moins de 21 ans au moment des faits qu'elle dénonce. La décision paraît au vu du code électoral maintenir la menace sur son éligibilité et sur sa faculté à concourir à la présidentielle de l'an prochain.
Les implications immédiates de cette décision et une éventuelle arrestation de M. Sonko sont incertaines. Le tribunal ne s'est pas prononcé sur une éventuelle arrestation. "La décision de l'arrêter ou pas dépend du ministère public", a dit un des avocats de M. Sonko, Me Djiby Diagne. Mais "la candidature d' Ousmane Sonko est hypothéquée", a-t-il déclaré.
Au moment de la décision de justice, M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle de 2019, était présumé se trouver chez lui à Dakar, bloqué depuis dimanche par un important dispositif policier, "séquestré" selon ses mots. Les forces de sécurité ont repoussé, y compris par la force, toute tentative de l'approcher de la part de ses avocats ou de ses sympathisants.
Les forces de sécurité ont tenu les journalistes à une distance considérable de sa maison. Elles ont lancé des grenades lacrymogènes sans sommation vers un groupe de journalistes, dont une de l'AFP, pour les éloigner.
Le verdict, point d'orgue d'un feuilleton qui tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, fait craindre de nouvelles violences. M. Sonko n'a cessé de protester de son innocence et de crier à un complot ourdi par le président, qui s'en défend. Il encourait jusqu'à vingt ans de réclusion pour viols.
L'enjeu est autant criminel que politique. L'égibilité de M. Sonko, 48 ans, est déjà compromise par une récente condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre.
L'inconnue Macky Sall
Depuis février 2021 que l'affaire de viols présumés défraie la chronique, M. Sonko est engagé dans un bras de fer forcené avec le pouvoir pour sa survie judiciaire et politique. Une vingtaine de civils ont été tués depuis 2021 dans des troubles largement liés à sa situation. Le pouvoir et le camp de M. Sonko s'en rejettent la faute.
Le Sénégal, rare pôle de stabilité dans une région troublée sans être pour autant étranger au tumulte politique, a connu de nouveaux affrontements entre supporteurs de M. Sonko et forces de sécurité autour de son procès puis de son retour du sud du pays vers Dakar vendredi. M. Sonko a été interpellé dimanche et ramené de force chez lui. Il a appelé mardi les Sénégalais à manifester "massivement".
Des jeunes ont attaqué les maisons de membres du camp présidentiel et se sont livrés à des saccages. Des représailles ont été conduites contre les biens de membres de l'opposition et du parti de M. Sonko. Les dégâts sont restés très éloignés de ce qu'ils avaient été en 2021 peu après qu'eut éclaté le scandale, quand M. Sonko avait été interpellé sur le chemin du tribunal où il se rendait en cortège à la convocation du juge.
Le discours souverainiste et panafricaniste de M. Sonko, ses diatribes contre "la mafia d'Etat", les multinationales et l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française lui valent une forte adhésion chez les moins de 20 ans qui représentent la moitié de la population et ont faim de travail et de perspectives.
Le camp présidentiel accuse M. Sonko de se servir de la rue pour une affaire privée, et de nourrir un projet insurrectionnel. En dehors du sort de M. Sonko, un autre facteur de division est le flou entretenu par M. Sall sur sa candidature ou non à un troisième mandat.
par Abdoul Aziz Diop
DE LA HAINE DES INSTITUTIONS À LA MILICIANISATION DU SÉNÉGAL
Que deviendra la police nationale en cas de contrôle du pouvoir politique par les soutiens extérieurs de Sonko ?
Nous remercions notre ami Ibrahima Ndiaye de mettre à notre disposition l’information à chaud, nous permettant ainsi d’avoir le recul nécessaire - chose rare - à temps réel. À cette disponibilité s’ajoutent les commentaires et analyses avec lesquels Ibrahima rythme sa contribution exceptionnelle à la diffusion de l’information juste et vraie qui alimente, presque 24 heures sur 24, le groupe WhatsApp dénommé Grand groupe républicain (GGR) par ses initiateurs et dont nous figurons parmi les membres les plus actifs.
Dans le dernier commentaire sur lequel porte le texte que vous avez sous les yeux, Ibrahima Ndiaye croit savoir que « l’erreur de Sonko est d'avoir considéré la police nationale, la gendarmerie nationale, les institutions judiciaires, les autorités administratives et même l'armée sénégalaise comme ses adversaires politiques. »
Il n’en est rien… De quoi s’agit-il ?
Concernant les institutions régulières et régaliennes dont Ibrahima Ndiaye fait état, Sonko leur applique, avant d’avoir le contrôle politique, par lui-même et ses hommes de paille, la doctrine qu’il partage avec les soutiens intérieurs et surtout extérieurs qui l’encouragent - pour ne pas dire le forcent - à agir démesurément pour pousser le pouvoir à commettre l’erreur qu’il finira par commettre lui-même en donnant régulièrement des gages aux soutiens étrangers dont il est la marionnette immature, irréfléchie et corrompue.
Lesdits soutiens seraient aux anges si Sonko atteignait son objectif - inatteignable dans une société politique à fort taux de scolarisation des adolescents et de formation des adultes - en contrôlant le pouvoir politique. La première décision attendue de lui par les ennemis du Sénégal indépendant et démocratique portera alors sur le démantèlement de notre système judiciaire dont les mutations sauvages et forcées aboutiront à la mise en place d’une justice expéditive qui multiplie les exécutions sommaires et extrajudiciaires après que les magistrats, longtemps conspués, sont forcés de choisir entre le départ à la retraite anticipée et le séjour carcéral à durée indéterminée. Le modus operandi sera accompagné d’une propagande dégueulasse dont l’élément clé sera de justifier l’effondrement du pouvoir judiciaire par la revanche du peuple sur les magistrats persécuteurs mis définitivement hors d’état de nuire, chaque minute qui passe charriant les nouveaux mensonges d’État destinés à ajouter une couche pour faire accepter le soufflement à la dynamite terroriste des tribunaux partout au Sénégal.
Que deviendra la police nationale en cas de contrôle du pouvoir politique par les soutiens extérieurs du traître Sonko ? Elle sera, elle aussi, démantelée. Son infiltration par des éléments étrangers aboutira à l’édification d’une grande milice antinationale déterminée à faire subir à tout opposant, auteur de la moindre outrecuidance dans le commentaire libre ou l’analyse informée, des sévices de toutes sortes encouragés par les nouveaux maîtres de la police nationale qui lui feront perdre son professionnalisme connu du monde entier et sa posture républicaine unique au monde.
Quid de la gendarmerie nationale ? Au prétexte qu’elle concurrence la police nationale - ce qui est aberrant -, la gendarmerie nationale sera sommée de choisir sans délai entre sa fusion avec la nouvelle milice policière ou sa dissolution dans l’armée nationale. Cette dernière deviendra enfin « l’armée de mercenaires » que Sonko appelle de ses vœux en accusant les meilleurs officiers du monde - ceux du Sénégal indépendant et démocratique - à s’être arrimés à on ne sait quelle entité guerrière dont la seule vocation est de perpétrer des putschs qui mettent définitivement fin aux institutions démocratiques tout en réprimant dans le sang toute opposition démocratique et structurée.
Le projet d’intégration politique et économique de l’Afrique de l’ouest deviendra alors celui d’une intégration des juntes militaires avec lesquelles le « Sénégal nouveau » de M. Sonko entretiendra des relations incestueuses qui exposeront le pays au premier coup d’État militaire jamais perpétré au pays de la Téranga. Une nouvelle intégration ouest-africaine délinquante transformera celui qui croyait posséder le Sénégal en nouveau paria obligé de se soumettre au nouveau diktat armé ou de se faire exécuter froidement pour prévenir les actes séditieux dont il sera le cerveau pour un retour en force.
Le chef de faction au destin incertain a commencé le massacre en substituant un morceau d’étoffe défraîchi frappé au centre d’une sorte d’étoile à 6 branches, au drapeau national dont la Constitution précise - Article premier - les caractéristiques : « Le drapeau de la République du Sénégal est composé de trois bandes verticales et égales, de couleur verte, or et rouge. Il porte, en vert, au centre de la bande or, une étoile à cinq branches. » En modifiant dans les faits un alinéa du titre premier de notre loi fondamentale, Sonko établit lui-même que sa faction conspiratrice Pastef - disséminatrice de la rébellion armée en Casamance sur toute l’étendue du territoire national - ne se conforme plus à la Constitution, ainsi qu’aux principes de la souveraineté nationale. Elle doit donc être dissoute sans délai, et ses adhérents et sympathisants mis hors d’état de nuire, en vertu de la loi n° 81 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques.
Voilà qui explique la haine des institutions régulières et régaliennes - lire le chapitre 14 du livre « Gagner le débat… » (L’Harmattan Sénégal & Nouvelles éditions européennes, 2023) - du Sénégal indépendant et démocratique trop légalistes et trop républicaines pour plaire à Sonko trempé dans une sordide affaire de « viols avec menaces de mort ». Sonko au pouvoir n’hésitera pas à instaurer le viol hétérosexuel et homosexuel comme moyen de torture dans les geôles de la déstructuration outrancière et générale du Sénégal livré aux bandes armées de toutes sortes pour être dépossédé sauvagement et durablement de ses ressources gazières et pétrolières.
par Malick Sy
SONKO, LA CHRONIQUE D’UNE FIN ANNONCÉE ?
Il n’aura suffi que quatre lettres pour faire basculer le destin d’un homme et d’une ambition. Le leader de Pastef n’a désormais qu’une obsession : créer les conditions d’une insurrection sur fond de réthorique complotiste
C’est l’image d’un homme, les traits défigurés par les événements, qui a failli lourdement chuter à sa descente d’un véhicule de la gendarmerie nationale. Mais plus de peur que de mal, Ousmane Sonko a été rattrapé in extremis par des gendarmes qui sont souvent, la cible privilégiée des outrances du président du Pastef. Pour un homme qui se croyait au-dessus des lois, cette courte séquence sur laquelle on le voit entre les mains des forces de sécurité et de défense sénégalaises est tout un symbole. Dans une République, il y a des bornes qui sont infranchissables.
L’affaire Sonko-Sarr ou le bouquet final d’un fiasco moral et politique.
Depuis, l’image tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Cette séquence magnétique et prémonitoire résume le scénario noir que ses partisans redoutaient tant, depuis le déclenchement de l’affaire de viol impliquant celui qui se prévaut du titre de chef de l’opposition sénégalaise.
Elle est symbolique de l’effondrement de plus en plus inéluctable d’un homme à l’apogée de son ascension, mais qui va naufrager ses ambitions et la survie de son parti dans la baignoire glauque du jacuzzi d’un obscur salon de prestations corporelles. En plein couvre-feu. Dans un pays totalement confiné pour cause de Covid-19.
Jugé pour viols répétés et menaces de mort sur une jeune fille d’à peine 21 ans, son procès qui tient tout le Sénégal en haleine, résonne comme l’épilogue d’un film politico-judiciaire catastrophe, sur fond de scandale sexuel que le plus inventif des auteurs ne pouvait imaginer. Sonko et la masseuse ou l’inimaginable scénario.
Viol. Il n’aura suffi que quatre lettres pour faire basculer le destin d’un homme et d’une ambition. Les accusations portées contre le leader du Pastef sont d’une rare gravité. Attrait devant la barre pour solder l’addition judiciaire de ses turpitudes personnelles, Ousmane Sonko dans sa stratégie de défiance presque compulsive des institutions de la République, a refusé de se présenter devant la justice sénégalaise. Mais qu’à cela ne tienne, son procès retentissant, dont le verdict est attendu ce 1er juin, risque d’être le bouquet final d’un véritable fiasco politique et humain.
Des écarts intimes qui laisseront des traces dans l’histoire
L’affaire Ousmane Sonko – Adji Sarr, c’est l’histoire d’un homme dont le destin politique prometteur a chaviré entre le huis clos romantique d’une salle de massage et l’ambiance lourde d’une salle d’audience pour un procès scabreux pendant lequel, rien ne nous sera donné à voir mais où tout nous sera donné à entendre. Une affaire qui laissera des traces dans l’histoire, avec ses instants cruels et épiques avec la description sordide des écarts intimes des deux protagonistes : Ousmane Sonko et Adji Sarr.
Entre récits de sodomie et histoires de fellation, l’étalage-déballage accablant fait par la jeune masseuse de ses moments de jouissance avec l’ex-inspecteur des impôts, sous les néons du Sweet Beauty, a fait l’effet d’une bombe dont l’onde de choc n’en finit pas de diviser et de secouer le Sénégal. Un pays fracturé avec d’un côté, les pro Sonko qui voient derrière cette affaire, un complot d’État et de l’autre, les partisans de celle qui fait trembler l’homme qui fait trembler toute une République.
Sonko perdu par l’illusion de puissance
Mais au-delà de cette affaire qui reste strictement privée avec certes une excroissance politique, il y a surtout le procès de l’imposture et de la supercherie, celui d’un homme qui avait fait de l’exemplarité et de la morale les piliers de sa stratégie de conquête pouvoir. Des valeurs qui au final, se sont avérées être rien d’autre que des variables d’ajustement d’une manipulation politique et médiatique à grande échelle.
Ousmane Sonko avait pour lui la popularité et un capital attractivité comme aucun homme politique sénégalais avant lui.
Seulement voilà, à force de prendre sa pleine puissance comme un totem d’impunité, aucune institution ne va échapper à la défiance et aux outrances du président du Pastef. Devenu le poison lent de la démocratie sénégalaise, l’homme ne fixe aucune limite dans ses perditions contre les institutions de la République. A commencer par le président Macky Sall, sans oublier les juges, les généraux de l’armée, de la police, de la police, la magistrature, la presse.
Ousmane Sonko, omni-opposant autoproclamé, ne résiste plus à la tentation de surpuissance qui a fini par lui faire croire qu’il était devenu un citoyen au-dessus des lois. Un intouchable qui n’allait jamais avoir de compte à rendre. Une illusion au service d’une obsession : la création des conditions d’une insurrection au Sénégal.
Dès lors ses dérapages s’enchaînent. À commencer par le refus de reconnaître la légitimité du chef de l’État qu’il refusera pendant longtemps d’appeler par sa fonction de président de la République. Un symbole d’irresponsabilité républicaine pour une personnalité de tout premier plan, qui cherche à incarner nos institutions.
Quant à la justice, c’est l’institution maléfique qu’Ousmane Sonko aime le plus à invectiver. Voués aux gémonies, les magistrats sont insultés et menacés plus souvent qu’à leur tour, inspirant ses plus farouches partisans. Il y a quelques jours, un de ses plus fidèles lieutenants ne s’est guère gêné pour dire publiquement sur une chaîne de télévision sénégalaise « que son parti attendait de pied ferme, le premier juge qui osera prononcer une peine d’emprisonnement ou d’inéligibilité contre Ousmane Sonko ». Si ce n’est pas une menace, ça y ressemble fort.
Et que dire des forces de défense et de sécurité qui sont systématiquement vilipendées, outragées, agressées voire accusées de tentative d’assassinat.
Tout un pays soumis à la violence d’un homme et à la terreur d’un parti
Se sachant pris dans le tourbillon d’une pression judiciaire suffocante qu’il aura lui-même provoquée et qui pourrait pulvériser sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, Ousmane Sonko n’a désormais qu’une seule et unique obsession : créer les conditions d’une insurrection sur fond de réthorique complotiste, et de discours insurrectionnels, en appelant ses militants les plus fanatiques et les plus radicaux à mettre en cause l’ordre constitutionnel.
C’est tout le sens de son dernier appel lancé depuis son domicile de Ziguinchor à travers lequel, il donnait le signal de sa marche triomphale vers Dakar, pour déloger le président de la République. Face caméra, casquette en couleur militaire camouflage vissé sur la tête, tout un symbole, Ousmane Sonko appelle le peuple du Sénégal à descendre dans la rue partout au Sénégal avant de le convier à déferler sur la capitale pour un affrontement capital qu’il appelle « le combat final ».
Ce message signe de manière incontestable, les intentions d’un homme entré en guérilla, fidèle à sa caricature de jusqu’au boutiste et prêt à aller jusqu’au bout de son agenda insurrectionnel. Quoiqu’il en coûte. C’était l’objectif principal de sa « caravane de la liberté ».
On connaît la suite. Ousmane Sonko sera arreté et gentiment ramené à la maison.
Mais cet épisode de sa brève arrestation, qui a tout l’air d’une ultime sommation envoyée au président du Pastef, doit servir d’avertissement à tous ceux qui foulent aux pieds les institutions, bafouent la République et tentent quotidiennement d’allumer les braises de la haine et de la violence pour déstabiliser le Sénégal.
L’État n’a plus le droit de fléchir face à ceux qui veulent saccager la République, vandaliser nos institutions. Il doit faire preuve dune autorité à toute épreuve pour empêcher les pyromanes de transformer le Sénégal en brasier. Avec tout ce qui se passe à nos frontières, notre pays ne doit pas être le dernier laboratoire sous régional des pouvoirs insurrectionnels ou putschistes. D’autant que les insurgés ne reculent que lorsqu’ils se savent traqués et poursuivis.
Le moment est venu de stopper un homme dont les penchants régionalistes et les velléités séditieuses n’échappent plus au grand monde. Il a été mis à nu.
Les seuls à ne pas être au courant sont les membres d’une certaine société civile sénégalaise, souvent si prompts à dénoncer le régime du président Sall, mais qui deviennent ostentatoirement mutiques face aux atteintes graves et récurrentes portées par le président du Pastef aux institutions de la République.
Nous ne les avons jamais entendu clairement condamner les dérives insurrectionnelles et antidémocratiques du maire de Ziguinchor. Comme si tout était permis à Ousmane Sonko.
En tant qu’épicentres de la vigilance démocratique, on aurait aimé les entendre dénoncer les dérives d’un homme qui a volontairement et délibérément choisi de se mettre en dessous de la ligne de flottaison républicaine.
Leur silence, consternant voire complice, a peut-être insidieusement et incidemment contribué à l’anéantissement des rêves de présidence d'Ousmane Sonko et précipiter son naufrage politique et républicain, en refusant de l’alerter publiquement sur ses dangereux dérapages. En lui passant tous ses excès, ils ont exacerbé à leur corps défendant, son sentiment d’impunité.
Sauf qu’il est plus facile de s’allier avec des intellectuels étrangers pour vilipender celui qui reste encore le président de la République, incarnation de la démocratie sénégalaise et qui tient sa légitimité du suffrage universel que de dénoncer l’effondrement républicain d’Ousmane Sonko. Les caciques de la société civile sénégalaise ont capitulé face aux forces centrifuges antirépublicaines du Pastef.
Quand on est contre Sonko, on ne parle plus, on chuchote.
Aujourd’hui nous avons tout un pays, le nôtre, le Sénégal, soumis à la violence d’un homme. Tout un État soumis aux éruptions insurrectionnelles d’un homme et de son parti qui veulent obtenir par la rue ce qu’ils n’ont pas encore réussi à obtenir par les urnes.
Au nom d'Ousmane Sonko, près de 20 de nos jeunes compatriotes ont perdu la vie. En son nom, des milliards de francs de biens appartenant à des intérêts économiques nationaux et étrangers ont été saccagés.
En son nom, une armée de fidèles continue d’exercer une terreur sans nom sur tous ceux dont la pensée, n’est pas en coïncidence avec celle de leur mentor.
Aujourd’hui encore, seule une petite poignée de journalistes et d’intellectuels osent critiquer Ousmane Sonko et son parti le Pastef. Au risque d’être la cible de menaces et d’insultes de l’escadrille numérique de son parti, qui a fini d’installer son hégémonie sur les réseaux sociaux. Une terreur intellectuelle sans précédent au Sénégal. A un point tel que lorsqu’on est contre Sonko, on ose plus parler. On chuchote.
Un courage nommé Sall et Dias
Aucun démocrate, aucun républicain ne doit accepter la remise en cause violente et permanente des institutions de la République. L’adversité politique ne permet pas tout. Elle n’autorise pas non plus à dire tout et n’importe quoi. C’est en ce sens qu’il faut saluer le courage politique de Barthélemy Dias et de Khalifa Sall qui malgré leur franche opposition au régime du président Macky Sall et la vigoureuse contestation de sa troisième candidature, refusent de dévier de la ligne républicaine qui doit, en toutes circonstances, nous servir d’horizon citoyen. Car, il n’y a pas d’alternative. C’est la seule attitude qui vaille. Toute autre posture étant forcément vouée à l’échec.
En se vautrant dans une stratégie de l’outrance, de la défiance et de la violence, Ousmane Sonko a été le propre metteur en scène de sa déchéance.
D’erreurs tactiques en fautes stratégiques, le président du Pastef reste l’unique comptable de ses désastres politiques et judiciaires. La mine sombre, l’image le montrant trébucher à sa descente d’une voiture de gendarmerie après avoir été capturé au bout d’une opération commando complètement avortée, est celle d’un homme qui semble avoir perdu de sa verve et de sa magie.
Déjà condamné dans une affaire de diffamation, l’affaire Adji Sarr pourrait consacrer la faillite politique et morale d’un personnage, qui à force de réciter pieusement ses versets antirépublicains, antidémocratiques et insurrectionnels, a fini par entrer en collision frontale avec la République. Ses innombrables errements de communication ont fait le reste. Les dégâts risquent d’être lourds. Il aura, le cas échéant, tout le temps pour les constater.
Malick Sy est Conseiller en Communication.
LE DEMARRAGE DU DIALOGUE NATIONAL ET LE VERDICT ATTENDU DU PROCES SONKO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les quotidiens parus ce jeudi1 juin 2023 traitent du démarrage du dialogue national initié par le président Macky Sall et l'attente du verdict du procès pour « viols et menaces de mort » présumés de l’opposant Ousmane Sonko.
Dakar, 1er juin (APS) – Le démarrage du dialogue national initié par le président Macky Sall est au menu des quotidiens parvenus jeudi à l’APS, alors que le pays est dans l’attente du verdict du procès pour « viols et menaces de mort » présumés de l’opposant Ousmane Sonko.
Le quotidien Enquête rapporte que ce dialogue auquel plusieurs partis de l’opposition ont décidé de ne pas participer, s’est ouvert la veille au palais de la République, dans une salle des banquets bien remplie par des représentants des partis politiques, des autorités coutumières et religieuses, des acteurs économiques.
Selon L’As, « toutes les forces vives de la nation ont répondu à l’appel du chef de l’Etat de discuter, autour d’une table, du devenir de notre pays ». « Un nouveau départ ! », titre à ce sujet ce journal, enthousiasmé. Le quotidien Yoor-Yoor résume sa vision de ce dialogue à travers une manchette qui a l’avantage d’être tranchée : « Macky Sall et +le système+ pactisent pour liquider [Ousmane] Sonko ».
Des figures politiques bien connues, « anciens ténors du PDS et du PS encore vivants, se sont retrouvés […] à la salle des banquets du palais de la République, en toute complicité, pour parler de +dialogue+ et de l’avenir d’un pays pourtant très jeune et terriblement pauvre et endetté », relève ce journal, avant d’ajouter que « la grande majorité des partisans du deal ne rêve que [de] l’exclusion définitive du leader de Pastef-Les Patriotes du jeu politique sénégalais ».
Le quotidien Le Soleil conteste cette vision des choses en citant le président Macky Sall, selon lequel « tous les sujets seront abordés, sans question tabou », mais il assure dans le même temps que ces concertations ne seront pas « un lieu pour faire des deals ».
« Macky 100 concessions », selon le journal Le Quotidien. « Tous les sujets peuvent être débattus lors du dialogue, mais le président Macky Sall ne compte pas rester zen face aux tentatives de déstabilisation du pays et de ses institutions », écrit le journal. Le chef de l’Etat « s’est dit ouvert à la discussion sur son mandat, sujet qu’il avait jusque-là interdit d’évoquer », indique le journal.
« Mais il ne veut pas non plus faire l’objet de pression, assurant que l’Etat ne va pas +démissionner devant sa mission régalienne de protéger la nation », ajoute Le Quotidien. « un dialogue sans tabou ! », donc, s’exclame le quotidien Enquête, selon lequel le président Macky Sall « est prêt à renoncer au 3e mandat, si on le lui demande +gentiment+ ».
« Macky Sall dégage les grands axes »d’un dialogue démarré « sans les représentants de la plateforme F 24 et de la coalition Yewwi Askan Wi » de l’opposition, note Sud Quotidien, en référence aux partis politiques et structures de la société civile qui sont vent debout contre un éventuel troisième mandat du président sortant.
Bès Bi Le Jour fait observer que la question du troisième mandat « était sur toutes les lèvres », au lancement de ce dialogue « dans une ambiance de retrouvailles […] ». Vox Populi et Le Témoin quotidien insistent pour dire que ce dialogue promet des discussions sans tabou, y compris sur la question du troisième mandat. Le premier de ces deux quotidiens donne confirmation de cela en rapportant les déclarations du président Sall : « Le mandat, si vous le voulez, demandez-le et je vous dis, prenez-le si vous voulez. Mais dans le respect ».
Concernant les violences et les contestations principalement liées aux affaires politico-judiciaires, « Macky Sall jure que l’Etat restera debout », affiche le quotidien Kritik’. « L’Etat est et restera debout, pour protéger la nation, la République et ses institutions », assène-t-il dans des propos rapportés à sa une par le quotidien Le Mandat.
Le verdict très attendu du procès de l’opposant Ousmane Sonko, accusés de »viols et de menaces de mort » par une ancienne masseuse, est l’autre sujet dominant de l’actualité. « Jour de vérité pour Ousmane Sonko », affiche par exemple Les Echos. « Sonko, sweet et fin ? », se demande L’Observateur, lequel signale que la chambre criminelle de Dakar va rendre sa décision ce jeudi 1er juin dans cette affaire.
Il rappelle que lors du procès tenu le 23 mai dernier, le procureur « avait requis 10 ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko, accusé de viol par Adji Sarr. Mais il avait aussi demandé, à titre subsidiaire, une requalification en corruption de la jeunesse, avant de réclamer cinq ans ». Walfquotidien fait observer que le maire de Ziguinchor « risque gros au cas où il serait reconnu coupable » de ces chefs d’accusations, jusqu’à une peine de prison comprise entre 10 et 20 ans, précise Walfadjri. Sans compter que sa participation à la prochaine présidentielle pourrait être hypothéquée.
LES FEMMES CRAINGNENT UN RECUL DE LEUR CAUSE AVEC LE PROCÈS SWEET BEAUTÉ
"Peu importe le verdict, Adji Sarr a déjà pris perpétuité", estime Aminata Libain Mbengue, membre fondatrice du collectif des féministes du Sénégal. Les féministes "sont passées à côté"
Un tribunal de Dakar doit rendre jeudi un verdict très attendu dans le procès pour viols visant l'opposant Ousmane Sonko.Si l'affaire a défrayé la chronique, c'est surtout pour des raisons politiques et de nombreuses Sénégalaises déplorent une occasion manquée pour la cause des femmes.
Certaines craignent même un retour en arrière, a fortiori après le procès du 23 mai.La plaignante, Adji Sarr, s'y est livrée en audience publique à un récit très cru des actes qu'elle accuse M. Sonko d'avoir commis contre elle.
Le lendemain, sa déposition choc s'étalait à la une des journaux, non pour sa résonance judiciaire ou sociétale, mais pour sa teneur sexuelle."Salace", titrait l'un, "Comme un film porno" ou "X", titraient d'autres.
Dans ce pays majoritairement musulman où la plupart des victimes de violences sexuelles
restent silencieuses, certains Sénégalais se sont indignés de l'attitude de la jeune femme de 23 ans, employée d'un salon de beauté où M. Sonko allait se faire masser, et d'autres ont loué son courage.
Pour Aminata Libain Mbengue, membre fondatrice du collectif des féministes du Sénégal, "ce procès est un énorme recul qui laissera des traces dans l’histoire des droits des femmes"."Il n'y a eu aucun débat sur le consentement et les violences sexuelles.L'aspect politique a de suite pris le dessus", souligne-t-elle.
M. Sonko, adversaire le plus rétif du président Macky Sall, crie au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle de 2024.La mobilisation de ses supporteurs a donné lieu depuis deux ans à des heurts et des incidents souvent meurtriers.
Menacée, insultée, Adji Sarr, originaire d'un village de pêcheurs et dépourvue de formation, se terre, ne sortant plus que sous escorte policière.
"Peu importe le verdict, Adji Sarr a déjà pris perpétuité", poursuit Mme Mbengue.
Les féministes "sont passées à côté" parce que celles qui ont osé s'exprimer ont été violemment menacées par des partisans de M. Sonko, et parce que "les éléments de langage" de celui-ci, très populaire auprès des jeunes, "ont infusé dans le débat public", dit-elle.
- Culture du silence -
Un certain nombre de militantes qui disent se battre pour les femmes soutiennent l'opposant et remettent ouvertement en question la parole d'Adji Sarr.
"Être féministe ne veut pas dire défendre tout et n’importe quoi", dit Nafissa Fall, 27 ans, membre d'une organisation féministe.Elle est convaincue qu'Adji Sarr n'a pas été violée."On (les féministes) est déjà mal perçues au Sénégal, on ne peut pas se discréditer en soutenant une femme qui n'a pas été violée", affirme-t-elle.
"Depuis le début, mon problème, c’est l’attitude de la fille", estime également Amy Wane, 27 ans."Les femmes qui en sont victimes (de viol) ont honte, cachent leur visage.Adji Sarr, elle, s'exhibe sur les réseaux sociaux, vient au tribunal avec une robe rouge moulante, n'apporte aucune preuve", énumère-t-elle.
"Au-delà de la question du viol, c'est l’instrumentalisation d’une femme à des fins politiques qu'il faut regretter", déplore la sociologue Rosalie Aduayi Diop, qui a travaillé sur les violences sexuelles.
La chercheuse note de nombreuses avancées pour les femmes ces dernières années dans ce pays aux mœurs imprégnées par un islam conservateur.Elles ont de plus en plus accès à des postes à responsabilité, sont plus représentées en politique, et le Parlement a criminalisé le viol en 2020.
Mais si le viol reste tabou, les victimes ignorent pour la plupart la loi et la culture du silence perdure."On essaie toujours d’arranger les choses en famille", pour préserver les liens familiaux et éviter la stigmatisation de la victime, explique Mme Diop.
La déposition d'Adji Sarr n'a pas levé le doute.Toutes les femmes interrogées par l'AFP ont en revanche condamné les paroles proférées par M. Sonko au lendemain du procès: "Si je voulais violer, je choisirais une femme autre qu'une guenon frappée d'AVC".
"Utiliser un tel qualificatif sur une femme sénégalaise est dégradant et la pire insulte au moment où des noir.e.s un peu partout dans le monde luttent contre les préjugés et les violences racistes", a réagi le Réseau des féministes du Sénégal dans une tribune.
Ces propos normalisent "la culture du viol et sont indignes d’un homme qui aspire à la plus haute fonction".
LES DEUX ROUES DE DAKAR FORCÉS À L'ARRÊT, DANS L'ATTENTE DU VERDICT DE SONKO
Les motocyclettes et les cyclomoteurs sont interdits de circulation pendant 48 heures sur toute la région de Dakar, conformément à un arrêté pris par le gouverneur. La mesure inquiète chez les livreurs et dans les secteurs de la livraison et du e-commerce
Les motocyclettes et les cyclomoteurs sont interdits de circulation pendant 48 heures sur toute la région de Dakar, conformément à un arrêté pris par le gouverneur de Dakar. Cette mesure a été prise pour des raisons de sécurité, alors que le pays vit des tensions politiques et des violences, en marge du verdict, attendu ce jeudi 1er juin, dans le procès pour viol présumé de l'opposant Ousmane Sonko. Des mesures qui inquiètent chez les livreurs et dans les secteurs de la livraison et du e-commerce.
Mercredi 31 mai, Ibrahima Cissé, casque entre les mains, a le regard vide. Assis sur le trottoir en face de l'Autopont Keur Gorgui dans le quartier Mermoz à Dakar, il espère récupérer sa moto, immobilisée par les gendarmes qui veillent à l'application de l'arrêté du gouverneur. "Cela fait huit heures que ma moto a été confisquée par les gendarmes", se désole le livreur désemparé.
"Je n'étais pas au courant de l'arrêté du gouverneur. Sinon, je ne serais pas sorti de chez moi aujourd'hui. C'est un coup dur pour moi. Je gagne ma vie grâce à ma moto et au jour le jour. Sans moto, c'est sans revenus pour la journée", poursuit le livreur.
Un lot d'une vingtaine de motos détenues par les forces de l'ordre sont regroupées ostensiblement à côté du trottoir, comme pour rappeler aux contrevenants ce qui les attendrait en cas de violation de l'arrêté.
"Je risque de ne plus travailler cette semaine", s'inquiète Ibrahima. "Si Ousmane Sonko est emprisonné, ça risque de créer encore des tensions et l'arrêté du gouverneur serait prorogé indéfiniment. Cela ne m'arrange absolument pas", ajoute t-il.
Le quartier Cité Keur Gorgui est bouclé
Les arrêtés interdisant la circulation des motocyclettes et des cyclomoteurs ne sont pas une nouveauté. Ces dernières semaines, à chaque convocation d'Ousmane Sonko devant la justice à Dakar, la même mesure a été prise avec les mêmes motifs sécuritaires.
"On a noté que les incendies, les pneus brûlés, et les actes délictuels causés par les manifestants sont souvent l'œuvre d'hommes conduisant des motos, nous informe Maham Ka, chargé de communication du ministère de l'Intérieur. Ces motos sont plus mobiles. Ainsi, les auteurs peuvent brûler un endroit et partir sur un autre. À chaque fois qu'on maîtrise la circulation des deux-roues, on maîtrise mieux la situation."
"On ne fait que travailler et ce n'est pas interdit de travailler. On n'a pas le temps de faire autre chose. Moi je ne suis ni pro-Sonko, ni pro-Macky Sall. Nous sommes d'honnêtes citoyens", se défend Ibrahima.
L'homme d'une trentaine d'années est assis avec une dizaine d'autres livreurs et de motards dans la même situation, face à des gendarmes inflexibles, déployés en masse avec des dizaines de policiers dans le quartier Cité Keur Gorgui, qui est celui de l'opposant Ousmane Sonko. Le président du parti Pastef les patriotes est maintenu de force chez lui, tous les accès menant à son domicile bouclé par les forces de l'ordre qui empêchent toute personne étrangère au quartier de s'approcher de sa maison.
Des heurts ont éclaté dans ce quartier, le 29 mai, à la suite du déploiement des forces de l'ordre. Des manifestants ont érigé des barricades dans de grandes artères de la capitale, brûlé des pneus et calciné des voitures appartenant à trois ministres. Les tensions restent vives et les appels à manifester se multiplient sur les réseaux sociaux.
Le e-commerce paralysé
L'impact des arrêtés à répétition du gouverneur de Dakar va bien au-delà du secteur de la livraison. Le commerce en ligne subit également les contrecoups des tensions politiques. Khadija, commerçante, utilise principalement la messagerie WhatsApp pour proposer des chaussures et des sacs à ses abonnés. Elle se dit au chômage technique à chaque mesure d'interdiction de la circulation des deux roues.
"C'est une journée qui vaut zéro pour moi, déplore la commerçante. J'avais plusieurs commandes de chaussures à livrer aujourd'hui. Je suis obligé de m'excuser auprès de mes clients en leur assurant que dès que l'arrêté aura expiré, je pourrai leur transmettre leurs articles. C'est vraiment difficile pour nous, les petits commerçants."
Dans son garage qui compte une trentaine de motos en stationnement, Maguette Gueye s'efforce lui de garder le sourire. Le fondateur de l'entreprise Car Rapide Prestige, l'une des entreprises pionnière de la capitale dans le secteur de la livraison, et qui emploie jusqu'à 90 livreurs : "Une journée où on ne livre pas, c'est une journée morte où on ne travaille pas du tout. C'est une grosse perte. Ça devient de plus en plus compliqué et ça ne peut plus continuer", lâche-t-il.
Surnommé Max, le chef d'entreprise est également à la tête de l'une des nombreuses associations de livreurs de la capitale. Il prévoyait d'organiser un rassemblement de toutes les associations, mercredi 31 mai, pour parler de leur sort commun. La rencontre a finalement été annulée, en raison de l'arrêté du gouverneur.
"Nous voulons montrer aux autorités que nous sommes des personnes responsables. C'est pourquoi on respecte leurs décisions. On va reprogrammer notre rencontre après la levée de l'interdiction de la circulation des deux roues. On va se concerter pour savoir quelles solutions on va proposer à l'État pour éviter ces désagréments à répétition".
Du côté du ministère de l'Intérieur, on reconnaît à demi-mots les conséquences des arrêtés du gouverneur : "On sait que les décisions prises entraînent des impacts économiques négatifs, mais l'objectif sécuritaire est prioritaire", reconnaît le chargé de communication.
NEUF AVERTISSEMENTS ET TROIS BLAMES SERVIS A DES MEDIAS
Ils sont vingt-quatre (24) médias qui ont fait l’objet d’avis servi parle Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie des médias (CORED).
Le Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) dans son avis émis hier, mercredi 31 mai 2023, a servi neuf (09) avertissements et trois (03) blâmes à des médias, après qu’il a statué sur douze affaires en onze mois. Il s’agit de huit (08) auto-saisines, c’est-à-dire des affaires portées devant le Tribunal des pairs par le CORED et quatre (4) autres qui sont des plaintes reçues.
Ils sont vingt-quatre (24) médias qui ont fait l’objet d’avis servi parle Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie des médias (CORED). Ainsi, dans son avis 27, où une auto-saisine contre le quotidien national, Le Soleil, qui avait titré en «Une» : «Ousmane Diatta Kabyline : l’itinéraire d’un affreux». Ousmane Ibrahima Dia, secrétaire général (SG) du CORED indique que le Tribunal appelle le Directeur de Publication, Yakham Mbaye, et auteur de l’article, à «éviter les accusations gratuites pour une affaire pendante devant la justice, tout en l’invitant à plus de prudence dans le traitement des faits.»
En outre, dans l’avis 28 du Tribunal des pairs, il est question d’une plainte pour diffamation d’un homme d’affaires français contre Léral.net. Selon le CORED, «le site l’a qualifié de raciste et n’a pas recueilli sa version des faits.» Par conséquent, le Tribunal a servi un avertissement à l’auteur de l’article, Ndiaga Diop, et un blâme à Oumar Chérif Ndao, alors Coordonnateur de Léral.net
De même, l’avis 29 fait cas d’une auto-saisine du CORED contre le quotidien L’Exclusif, pour avoir incité à la violence en titrant en «Une» : «Yewwi-Wallu sans aucune résistance ou stratégie face aux FDS : L’inter-coalition des poltrons». Pour ces propos, dira le SG du CORED, «Le tribunal a jugé de faire convoquer son Directeur de publication, Pape Moussa Doukar, qui utilise comme pseudonyme Justin Ndoye, pour lui parler de vive voix.»
Aussi mentionne-t-on, dans l’avis 30, une auto-saisine contre les quotidiens L’As et Teral qui ont publié un article à l’identique, rendant compte du meeting à Podor de Cheikh Oumar Hanne et Abdoulaye Daouda Diallo. Sous ce rapport, le Directeur de publication de Teral, Siaka Ndong, s’est vu avertir de même que l’auteur de l’article paru dans L’As, El Hadji Fallou Fall. A ce titre, relève M. Dia, «le Tribunal leur a demandé de se doter d’organigrammes conformes à l’article 92 du Code de la presse.»
LES AVIS DU TRIBUNAL DES PAIRS DU CORED SONT INSPIRES DU CODE DE LA PRESSE ET LA CHARTE DES JOURNALISTES DU SENEGAL
Par ailleurs, l’avis 31, relève d’une plainte du site Dakaractu.com contre le quotidien La Dépêche Républicaine. «Le Tribunal a jugé irrecevable la plainte, vu que le contentieux entre leurs patrons respectifs, Serigne Diagne et Serigne Mboup, a atterri en justice. Le premier nommé a fait appel ; mais la décision en première instance a été confirmée». De ce point de vue «le CORED a fait convoquer les deux parties pour une médiation, qui est toujours en cours, afin de trouver une solution à l’amiable»
L’avis 32, lui porte sur une plainte pour diffamation de la société Aquatech contre Mansour Diop, qui était alors à DMédia, dans le 20h commenté de Sen-Tv. Pour cette affaire, «le Tribunal a infligé un blâme à Mansour Diop et un avertissement à Simon Faye, rédacteur en chef» de cette télévision privée.
Relativement à l’avis 33, où s’agit d’une affaire qui oppose deux médias, il a trait à une plainte du site Xibaaru.sn contre Sanslimites.com. En effet, le premier a accusé le second de reprendre ses articles sans les citer. En conséquence, l’administrateur de Sanslimites.com, Yankhoba Sané, a reçu un avertissement du Tribunal.
Quant à l’avis 34, il concerne une auto-saisine contre le site Senenews.com qui a utilisé le nom de la défunte Aïda Ndiaye Bada Lo pour titrer un article consacré à une bagarre mortelle survenue chez elle. Le Tribunal a réprimandé Senenews.com et invité les médias à respecter la mémoire des morts
L’avis 35 est relatif à une auto saisine du CORED contre dix (10) quotidiens qui ont titré en «Une» et traitant d’une affaire d’escroquerie opposant Zakiloulahi Sow à Abdoulaye Sylla. Du reste, un des quotidiens a précisé en détenir l’exclusivité. Seul Wa’GrandPlace a reconnu avoir reçu de l’argent et omis de mentionner Publireportage, les autres ont tous nié : Le Temoin, Tribune, Alerte, L’Evidence, Vox Populi, Source A, Le Mandat, L’Exclusif et Les Echos. A ce sujet, le Tribunal se réserve le droit de sanctionner, en cas de récidive.
Pour l’avis 36, c’est une autosaisine contre le quotidien Direct News qui a titré à la «Une» : «Présidence du CESE : La nomination de Abdoulaye Daouda Diallo brise l’équilibre ethnique». Le directeur de publication, Mademba Ramata Dia, a écopé d’un blâme et le signataire de l’article, Rachid Barro, un avertissement
Avis 37, une auto-saisine du CORED contre le quotidien national Le Soleil, pour avoir mis à la «Une» : «L’Etat réplique aux organisations de défense des droits de l’homme» ; alors que le journal n’a pas publié la sortie des desdites organisations. Le Tribunal a servi un avertissement au Directeur de publication, Yakham Mbaye, pour traitement déséquilibré de l’information
L’Avis 38, qui est également une auto-saisine contre le quotidien Le Mandat qui a titré à sa «Une» : «Conférence des partenaires HP Amplify, Oumou Group consolide sa position de leader de l’équipement technologie». Le Tribunal s’est désolé que le Directeur de publication, Alioune Sow, ne sache pas faire la différence entre une information et une communication commerciale et l’a averti, malgré ses excuses. Un avertissement valable pour Soro Sow, pour avoir signé un papier à caractère commercial.
Le Tribunal des pairs du CORED a tenu à préciser que ses avis sont inspirés du Code de la presse et de la Charte des journalistes du Sénégal. Le CORED a aussi fait savoir que ses sanctions s’adressent naturellement aux auteurs des publications incriminées, aux responsables des rédactions et enfin aux médias visés. Le CORED, par ailleurs, s’est réjoui de voir que de plus en plus de Sénégalais leur fait confiance. «Nous nous réjouissons de voir que de plus en plus de Sénégalais nous font confiance, quand ils se sentent lésés par la presse…»
15 PLAINTES DONT 2 IRRECEVABLES ET 23 AUTO-SAISINES A L’ACTIF DUTRIBUNAL DONT LE MANDAT S’ACHEVE FIN SEPTEMBRE
Mamadou Thior et ses camarades ont fait noter que les avis du Tribunal des pairs du CORED sont pris en compte dans la délivrance du quitus pour obtenir la Carte nationale de presse. En plus, ces sanctions du CORED font perdre des points au média épinglé, dans le cadre de l’accès au Fonds d’Appui et de Développement de la presse. Il faut noter que le Tribunal des pairs du CORED, dont le mandat s’achève fin septembre, a eu à connaître au total quinze (15) plaintes dont deux (02) irrecevables et vingt trois (23) auto-saisines…
LE SENEGAL RETIENT SON SOUFFLE
Ce jeudi 1er juin 2023, la Chambre criminelle du Tribunal de Dakar va prononcer le verdict du procès Ousmane Sonko-Adji Raby Sarr.
Ce jeudi 1er juin 2023, la Chambre criminelle du Tribunal de Dakar va prononcer le verdict du procès Ousmane Sonko-Adji Raby Sarr. L'opposant sénégalais, qui est accusé de viol par l’ancienne masseuse de Sweet Beauty, risque jusqu’à dix années d’emprisonnement. Aujourd’hui, toutes les attentions sont attirées par le délibéré de cette affaire qui a tenu en haleine tout un peuple, pendant plus de deux longues années.
Aujourd’hui, la Chambre criminelle du Tribunal de Dakar va prononcer le verdict du procès très médiatisé opposant Ousmane Sonko, leader de l'opposition au Sénégal, à Adji Raby Sarr, une ancienne employée d'un salon de massage. Une affaire qui a captivé l'attention de tout le pays durant plus de deux ans et qui a suscité un débat houleux notamment chez les politiques aussi bien du camp de l’opposition que celui du pouvoir. Ce procès très controversé qui tenait en haleine les Sénégalais, s’est tenu en l’absence de Ousmane Sonko et de ses avocats qui avaient fini par bouder la salle d’audience. Et, malgré la demande de renvoi de ses avocats présents lors de l’ouverture du procès, le mardi 23 mai dernier, le Tribunal, qui s’y est opposé, a retenu l’affaire.
Ainsi, le Procureur de la République avait requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle pour viol ou une peine de 5 ans d’emprisonnement pour corruption de la jeunesse, en cas de requalification des faits. Pour rappel, en février 2021, Adji Sarr a déclaré publiquement avoir été violée à plusieurs reprises et menacée par Ousmane Sonko. Ses allégations secouent le pays et déclenchent une série de manifestations et de tensions politiques. En mars 2021, Ousmane Sonko est arrêté pour trouble à l'ordre public, après des affrontements entre ses partisans et les Forces de l'ordre, lorsque son convoi se rendait au Tribunal. Cette arrestation avait provoqué une vague de protestations dans le pays. Depuis lors, le pays traverse de vives tensions politiques qui sont caractérisées par des manifestations pro et anti-Sonko, parfois même avec des morts d’hommes.
Le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr se déroule dans un contexte politique très tendu, à environ neuf (9) mois de l'élection présidentielle. On assiste à des arrestations de personnalités politiques, de journalistes, d'activistes de la société civile et des conflits au sein de Yewwi, la principale force de l'opposition. L’issue du procès est susceptible d'avoir un impact significatif sur l’avenir politique du leader du Pastef. Le juge nous édifiera.
Le chef de l’Etat Macky Sall a donné hier, mercredi31 mai, le top de départ de son troisième dialogue national après celui de 2017 et 2019. Lors de la cérémonie de lancement qui a réuni plusieurs personnalités issues de divers segments de la vie nationale sans les représentants de la plateforme F24 et de la coalition Yewwi Askan wi, le chef de l’Etat a donné les grands axes de ce dialogue.
L a balle est désormais dans le camp des responsables des différentes commissions du dialogue national. Le chef de l’Etat Macky Sall a procédé hier, mercredi 31 mai, au lancement officiel du dialogue national qu’il avait appelé dans son message à la nation, à l’occasion de la Fête de l’indépendance, et réitéré en marge de la prière de Korité. Tenue à la salle des banquets du Palais de la République, cette cérémonie a réuni plusieurs personnalités issues de divers segments de la vie nationale, toutefois sans les représentants de la plateforme F24 et de la coalition Yewwi Askan wi.
Dans son discours d’ouverture de cette cérémonie de lancement, le président Macky Sall, rappelant son attachement au dialogue, a donné les grands axes de ce rendez-vous en recommandant notamment aux acteurs de mener ces concertations « de façon à consolider nos acquis démocratiques par de nouveaux consensus sur le Code électoral, le processus électoral et les droits civiques et politiques».
Loin de s’en tenir là, le chef de l’Etat a également exprimé son souhait que ce dialogue « soit inclusif, en intégrant aux blocs composés de la majorité présidentielle, de l’opposition et des non-alignés, les représentants des guides religieux et coutumiers, ainsi que ceux de la société civile ». « C’est une grande cause, plus grande que chacun de nous, parce qu’elle est nationale, qu’elle nous engage toutes et tous, et fait de chacun de nous un acteur indispensable de notre réussite collective », a lancé le chef de l’Etat à l’endroit de ses hôtes. Par ailleurs, rassurant que le gouvernement « prendra toutes les dispositions nécessaires pour organiser une élection paisible, démocratique, libre et transparente, comme notre pays sait si bien le faire, y compris en janvier et juillet 2022, le chef de l’Etat a préconisé la reconduction des mêmes commissions que celles mises en place lors du dernier dialogue national de 2019. Il s’agit entre autres de la commission politique, économique et sociale, cadre de vie et environnement, paix et sécurité, ressources naturelles, bonne gouvernance et lutte contre la corruption, administration, décentralisation et territorialisation des politiques publiques et la Commission de synthèse.