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14 octobre 2025
LA PS APPELLE À L'UNITÉ DE BENNO
Le bureau politique du Parti socialiste a appelé toutes les composantes de Benno Bokk Yaakar (BBY), samedi, à Dakar, à faire preuve d’‘’unité’’ et de ‘’cohésion’’ autour d’Amadou Ba, le candidat de ladite coalition à la présidentielle
Le bureau politique du Parti socialiste (PS) a appelé toutes les composantes de Benno Bokk Yaakar (BBY), samedi, à Dakar, à faire preuve d’‘’unité’’ et de ‘’cohésion’’ autour d’Amadou Ba, le candidat de ladite coalition à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
‘’Nous avons évoqué plusieurs questions au cours de cette réunion, l’obligation et l’exigence d’unité, de solidarité et de cohésion de toutes les composantes de Benno Bokk Yaakaar surtout’’, a déclaré le député Abdoulaye Wilane, porte-parole du PS.
M. Wilane s’adressait aux journalistes à la fin d’une réunion du bureau politique du Parti socialiste.
Le PS a demandé à ses coordinations d’organiser, partout dans le pays, des réunions de restitution de la réunion du bureau politique et de manifester leur ‘’engagement’’ à soutenir la candidature d’Amadou Ba.
Selon Abdoulaye Wilane, ces réunions de restitution ont pour objectif de faire comprendre à tout le monde que le PS reste fidèle à la parole donnée et à l’engagement pris d’accompagner le Premier ministre à l’élection présidentielle au nom de Benno Bokk Yaakaar.
‘’De fortes recommandations ont été faites à madame la secrétaire générale (Aminata Mbengue Ndiaye), qui ne manquera pas, au sein de la conférence des leaders de Benno, en accord et en parfaite intelligente avec le président Macky Sall et le candidat, de voir les modalités d’investiture de ce dernier’’, a ajouté M. Wilane.
Le PS ‘’approuve’’ la candidature d’Amadou Ba à l’élection présidentielle du 25 février 2024, a insisté son porte-parole.
‘’Amadou Ba mérite […] l’entière confiance de la coalition Benno Bokk Yaakaar et des électeurs sénégalais en raison de son parcours administratif exceptionnel, de ses atouts et de ses compétences, mais aussi de l’espoir que suscite son leadership’’, argue le bureau politique du PS dans une déclaration.
Les socialistes disent soutenir sa candidature dans le but de ‘’préserver le legs […] du président Macky Sall’’.
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DEUXIÈME CERTES, MAIS PAS VOLEUSE DE MARI
La polygamie est ancienne pratique de la société africaine que l'islam est venu restructurer pour lui donner un cadre plus légal. Traditionnellement, les femmes qui arrivent après la première épouse sont considérées comme des "voleuses de mari".
Traditionnellement, les femmes qui arrivent après la première épouse sont considérées comme des "voleuses de mari".
La polygamie est ancienne pratique de la société africaine que l'islam est venu restructurer pour lui donner un cadre plus légal. Traditionnellement, dans maintes sociétés africaines, les femmes qui arrivent après la première épouse sont considérées comme des "voleuses de mari".
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NIGER : EMBALO PRÉFÈRE-T-IL LA GUERRE AUX NÉGOCIATIONS?
Le président bissau-guinéen, l’un des va-t-en guerre dans la crise nigérienne, se moque de la proposition de sortie de crise de l’Algérie et invite les chefs religieux à rester à leur place : dans leurs mosquées et leurs églises. Stupéfiant !
Le président bissau-guinéen, l’un des va-t-en guerre dans la crise nigérienne, se moque de la proposition de sortie de crise de l’Algérie et invite les chefs religieux à rester à leur place : dans leurs mosquées et leurs églises. Stupéfiant !
Il fait partie de ceux qui rêvent d’un hypothétique retour du président déchu Mohamed Bazoum au pouvoir et serait favorable à une intervention militaire contre le Niger.
La médiation de l’Algérie qui a fait une proposition claire et précise de sortie de crise ou la mission des chefs religieux nigérians n’a aucune espèce d’importance.
Umaro Sissoco Embaló, considère que c’est une affaire de chefs d’État, de la CEDEAIO alors même que la solution de cette CEDEAO est de faire la guerre pour soit disant rétablir l’ordre constitutionnel. Stupéfiant ! Suivez son entretien sur France24.
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LIPTAKO-GOURMA : QUI VEUT LA PAIX PRÉPARE LA GUERRE
Ceux qui veulent faire une guerre gratuite au Niger, trouveront un répondant en chemin car Ouaga, Bamako et Niamey affutent aussi leurs armes
« Si vis pacem para bellum (Si tu veux la paix, prépare la guerre) », dit une locution latine. C’est selon toute vraisemblance cette vision que viennent de matérialiser le Mali, le Burkina et le Niger à travers une alliance stratégique.
Les trois pays sahéliens actuellement dirigés par des militaires ont scellé un traité dénommé la charte du Liptako-Gourma instituant entre eux l’alliance des états du Sahel (AES) ce samedi 16 septembre 2023 à Bamako. L’alliance Liptako Gourma permettra de faire face à toutes les formes d’agression.
Ils sont conscients d’avoir un ou plutôt des ennemis communs : le terrorisme et l’impérialisme occidental dont ils veulent se défaire vaille que vaille. La lutte contre le terrorisme va certainement prendre un nouveau tournant. Certainement que d’autres pays pourront être amenés à rejoindre cette alliance.
Quel avenir pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui a imposé des sanctions à chacun de ses pays suite à des coups d'État militaire dont le dernier en date est le Niger ? Pays que l’institution Communautaire veut aller attaquer pour prétendument amener la démocratie.
MALI, BURKINA FASO ET NIGER S'UNISSENT POUR UNE DÉFENSE COMMUNE
La charte signée des trois régimes de putschistes stipule que toute atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale d'un des pays membres sera considérée comme une agression contre les autres parties
Les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont signé une charte établissant une alliance défensive connue sous le nom de "Charte du Liptako-Gourma". Cette alliance, appelée "Alliance des États du Sahel" (AES), a pour objectif d'établir une architecture de défense collective et d'assistance mutuelle entre les trois pays. La charte stipule que toute atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale d'un des pays membres sera considérée comme une agression contre les autres parties, engageant ainsi un devoir d'assistance et de secours, y compris l'emploi de la force armée si nécessaire.
La création de cette alliance intervient dans un contexte où la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) maintient une position ferme, demandant aux autorités militaires du Niger de rétablir immédiatement l'ordre constitutionnel en libérant le président déchu et en le réinstallant dans ses fonctions. Les pays voisins, le Burkina Faso et le Mali, considèrent toute intervention militaire contre leur pays comme une "agression illégale et insensée" et ont promis une "riposte immédiate" en cas d'agression.
La lutte contre le terrorisme est présentée comme la priorité de cette alliance, notamment dans la région du Liptako-Gourma, qui a été durement touchée par le jihadisme ces dernières années. Les pays membres de l'alliance souhaitent également renforcer leur coopération militaire et économique pour faire face aux défis communs.
La "Charte du Liptako-Gourma" s'inscrit dans le contexte où les généraux au pouvoir au Mali et au Burkina Faso ont déjà exprimé leur solidarité envers les généraux de Niamey après le coup d'État au Niger. Ce dernier pays a été confronté à plusieurs attaques jihadistes depuis le 26 juillet, causant de nombreuses pertes en vies humaines.
MBALLING : L'ANCIENNE LÉPROSERIE A PANSÉ SES PLAIES
Soixante-huit ans après sa naissance et quarante-sept ans après s’être vu coller le statut de « village de reclassement social » qui ne sera abrogé qu’au mois d’avril dernier, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts dans cette localité
El Hadji Ibrahima Thiam, Fatou Diéry Diagne et Moussa Sow |
Publication 16/09/2023
C’est le dernier né des villages qui longent la Petite Côte. Mais, quand les autres localités de cette partie du département de Mbour se prévalent toutes d’un mythe fondateur reposant sur des récits enchanteurs, Mballing, lui, doit se coltiner le narratif d’un enfantement dans la douleur du fait d’une maladie à cause de laquelle il a été, pendant longtemps, mis au ban de la société : la lèpre. Soixante-huit ans après sa naissance et quarante-sept ans après s’être vu coller le statut de « village de reclassement social » qui ne sera abrogé qu’au mois d’avril dernier, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. L’ancienne léproserie semble avoir pansé ses plaies, à force d’abnégation de ses habitants et n’est plus regardée de haut par les localités voisines. Même si quelques croyances ont toujours la peau dure…
On l’appelle « Boulevard des anciens ». Il s’agit d’une large route en terre séparée, au milieu, par une rangée de haies qui longe la façade latérale du Cem Moussa Kadam de Mballing. Sur ce long mur, des fresques immortalisent le visage de quelques vieilles personnes, au nombre de quinze. Parmi eux, le parrain du Cem, mais aussi Moussa Sène, Mbaye Badiane, Ibrahima Ngom, Babou Ndiaye Sine, Ilimane Sow… Ils ne sont plus de ce monde, mais leur figure et leur souvenir continuent de planer sur le village de Mballing, leur terre d’accueil, un matin de 13 juillet 1955, quand le monde entier les a rejetés, à cause de la lèpre. « Ils font partie des 122 personnes qui ont passé la première nuit à Mballing », précise Assane Kadam, le chef de village. Lui aussi fait partie du lot, alors qu’il n’avait pas encore deux ans. Le bâtiment dans lequel son père a logé, jusqu’à une vingtaine de jours de sa mort, est encore debout, sur la place publique du village, à l’ombre de grands fromagers. C’est l’un des cinq bâtiments originels du village, tous identiques, construits pour accueillir les malades. Chacun compte huit chambres à raison de quatre lits par chambre. Ils sont disséminés dans le village et se sont fondus dans le décor, happés par l’urbanisation galopante qu’a connue Mballing avec le temps. Le logement où résidait l’infirmier ainsi que l’ancien dispensaire où les malades étaient soignés, aussi, sont encore visibles sur le site. Assane Kadam précise que son père, Moussa Kadam, n’était pas atteint de la lèpre, mais faisait office d’intendant au sein de cette léproserie qui aura, plus tard, le statut de village de reclassement social des lépreux guéris ou mutilés par une loi de 1976 qui a été abrogée au mois d’avril 2023.
On en comptait neuf. Outre Mballing, il y avait Koutal (Kaolack), Diambo (Podor), Peycouck (Thiès), Némaba (Ziguinchor), Teubi (Bignona), Fadiga (Kédougou), Sowane (Fatick). L’idée était d’isoler les malades de la lèpre et de bloquer la chaîne de transmission de cette pathologie. Les autorités avaient alors créé des villages dits de « reclassement social », où, en vertu de cette loi, étaient rassemblés des lépreux et leurs familles.
Aujourd’hui, à Mballing, plus rien n’indique qu’on est dans une léproserie. La maladie a été presque vaincue, seuls quelques individus, souvent de vieilles personnes mutilées, traînent encore les séquelles de cette pathologie. « Avec l’avancée de la médecine, la maladie a été considérablement ralentie, de sorte que les enfants des malades n’étaient pas forcément malades, grâce aux mesures prophylactiques. Ceux qui ont fait l’histoire de ce village de reclassement, le noyau dur sont décédés, il ne reste que le vieux Mbaye Cissé et moi. Les quelques mutilés qu’on rencontre ici, actuellement, sont des malades qui ont rejoint le village après son installation, les années suivantes, au fil du temps pour bénéficier de soins et se loger », explique Assane Kadam.
Quand le sentiment de rejet se transforme en source de motivation
Mais, avant l’abrogation de cette loi, que de stigmatisations subies, de discriminations vécues, d’humiliations endurées par les populations de Mballing. Pourtant, elles se sont battues pendant longtemps pour que cette étiquette qu’on leur avait collée soit enlevée. Même si, dans leur tête, souligne Assane Kadam, ils ne vivaient pas ce statut. « C’était à l’angle mort de notre rétroviseur depuis longtemps. Les gens ont atteint un niveau de vie qui ne collait plus à l’état d’indigence sociale. Depuis 1992, on s’est battu pour que ce statut pesant qui nous rabaissait et poussait les gens à nous regarder d’un autre œil, comme si nous étions des bannis, soit cassé. On est en Afrique et au Sénégal où certaines croyances ont la peau dure, on sait donc que cette étiquette ne disparaîtra pas du jour au lendemain, mais c’est déjà un gros pas », souligne le chef de village qui occupe cette fonction depuis 1999, à la suite de son père Moussa Kadam.
Pour Abdou Cissé, responsable de « Leprahilfe », une association allemande qui soutient les lépreux et a mis en place une cuisine communautaire qui donne à manger aux malades qui vivent seuls, cette abrogation aura au moins le mérite de rendre à Mballing sa dignité de village comme tous les autres villages. « Auparavant, quand il s’agissait de lister le nombre de villages de la zone, on disait, par exemple, ‘’32 villages et Mballing’’, on n’était pas comptabilisé, une sorte de stigmatisation. Mais pour nous, ici, la maladie c’est dans la tête. Par exemple, on peut avoir des parents malades, mutilés, et pourtant on le vit bien », explique le natif de Guédiawaye, lui dont les parents étaient malades et internés à Mballing.
Ce sentiment de rejet et la stigmatisation, Mbaye Kandji, responsable du volet socio-scolaire de l’association allemande, l’a également vécu et, en a été témoin dans la vie de tous les jours. « Il y a quelques années, quand nos parents voulaient aller à Mbour, c’était tout un problème. Quand on était élève à Mbour, les véhicules qu’on prenait refusaient de s’arrêter à Mballing. On nous faisait descendre soit avant, soit après le village, et on marchait le reste du trajet. Lors des matchs navétanes, nos adversaires faisaient des signes de la main qui rappelle la main mutilée d’un lépreux », liste Mbaye Kandji. À Mballing, on raconte l’anecdote à propos d’un homme du nom de Omar Ka qui, à chaque fois qu’il quittait Mbour pour aller à Joal, une fois arrivé à hauteur de Mballing, se bouchait les narines de peur de choper le virus de la lèpre. Ironie de l’histoire, il est tombé malade par la suite et a séjourné à Mballing.
Ces préjugés qu’ils ont vécus, les populations de Mballing en ont fait une force, animées par la hargne du revanchard. « Nous ne nous sommes jamais apitoyés sur notre sort. Ce n’est pas parce que nous sommes un village de lépreux que nous sommes restés les bras croisés. Nous avons ici de braves travailleurs qui ont pris leur destin en main pour donner un avenir meilleur à leurs enfants en les inscrivant à l’école. Nous avons deux écoles primaires, un Cem, deux écoles arabes qui font même le baccalauréat, un poste de santé… Notre pêche est florissante avec un centre de transformation des produits halieutiques très dynamique, il y a aussi l’agriculture. Aucun village de la zone n’est plus florissant que Mballing », assure Assane Kadam.
En sport, ajoute Mbaye Kandji, malgré les moqueries, leur Asc est la meilleure du coin. « Nous avons transformé la stigmatisation en source de motivation. C’est comme ça que beaucoup de familles s’en sont sorties. Nous avons des administrateurs civils, des docteurs en pharmacie, des docteurs dans d’autres domaines, de hauts cadres… », ajoute-t-il. L’exemple le plus patent est Maguette Sène, le maire de Malicounda, commune à laquelle est rattachée Mballing, par ailleurs Directeur général du Coud. Il est originaire du coin et son père fait partie des anciens de la localité dont le visage orne le mur sur le boulevard des anciens.
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ABDOULAYE DAOUDA DIALLO SE RANGE DERRIÈRE AMADOU BA
Le président du CESE a promis, samedi de soutenir la candidature du Premier ministre à la présidentielle. Une décision prise, dit-il, après ‘’moult échanges’’ avec le chef de l’Etat Macky Sall et ses camarades de parti
« Je tiens à le remercier chaleureusement pour la confiance qu’il m’a accordée dès le premier jour », a déclaré samedi Abdoulaye Daouda Diallo, qui faisait face à la presse. Le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a ensuite énuméré les différents postes qu’il a occupés sous le régime de Macky Sall.
Concernant sa candidature au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), il a souligné qu’il faisait partie des prétendants. « J’étais prêt à assumer les responsabilités en tant que candidat élu », a-t-il Indiqué, précisant qu’il répondait pleinement aux critères requis, mettant en avant son expérience en tant qu’élu.
« Chacun d’entre nous a le devoir impérieux de préserver cette exception sénégalaise léguée par nos prédécesseurs », a-t-il souligné. Il a ajouté : « Après une réflexion approfondie, j’ai décidé de répondre à l’appel du président de la République, en privilégiant l’unité à cinq mois de l’élection présidentielle. En conséquence, je retire ma candidature pour barrer la route aux entrepreneurs du chaos».
Il appelle tous les Sénégalais à s’engager pour la préservation des acquis et pour une victoire de la coalition Benno Bokk Yaakaar au soir du 25 février 2024.
par Félix Atchadé
L'AVENIR DE L'AFRIQUE PASSE PAR UNE ÉMANCIPATION DES PEUPLES
Le logiciel de Paris nourrit une ethnologie et une anthropologie politique d’un autre âge qui donnent de l’Afrique et des Africains une vision erronée. Il y a le refus de sortir d’une matrice néocoloniale, alors que les faits nous y incitent
À une époque pas si lointaine, l’État français aurait déjà déclenché une opération militaire extérieure pour rétablir ses intérêts au Niger. Il a bien tenté de montrer ses muscles au lendemain du coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, en appuyant les dirigeants les plus réactionnaires et va-t’en guerre au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Tout cela a fait pschitt.
Les peuples ne veulent pas de guerre, et ils l’ont dit dans toute la sous-région. Une guerre contre ce pays parmi les plus pauvres du monde, au sous-sol pourtant si riche, aurait été un désastre. Même les Américains l’ont compris. Le monde a changé, l’Afrique encore plus.
Des prises de conscience s’opèrent, particulièrement dans la jeunesse, avec une aspiration à une sorte de deuxième indépendance, et en corollaire un rejet grandissant de la politique française et de ses irritants que sont l’armée française, le franc CFA et… l’arrogance de ses dirigeants. Ce rejet est accompagné d’une exigence de souveraineté et d’une volonté de diversifier les partenariats économiques et militaires.
N’était-ce pas prémonitoire quand Emmanuel Macron disait « Il n’y a plus de politique africaine de la France », le 28 novembre 2017 à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou ? En Afrique, la France sans ligne directrice patauge et s’enfonce.
S’il est évident que dans les batailles d’influence actuelles, les désinformations sont légion, la parole de Paris est d’emblée suspectée, à tort ou à raison. Malgré son impuissance grandissante, elle reste enfermée dans un logiciel devenu inopérant, pour ne pas dire contre-productif.
C’est le résultat d’une cécité, d’un fonctionnement vertical de nos institutions, où la politique est décidée à l’Élysée, avec une diplomatie impuissante et des militaires omniprésents à qui on demande d’apporter des solutions politiques. Ce logiciel nourrit une ethnologie et une anthropologie politique d’un autre âge qui donnent de l’Afrique et des Africains une vision erronée, l’opération « Barkhane » symbolisant le mieux cette logique. Il y a le refus de sortir d’une matrice néocoloniale, alors que les faits nous y incitent depuis longtemps.
Quatre-vingt-quatorze parlementaires, issus pour l’essentiel de la droite, ont appelé récemment, dans une lettre ouverte au président de la République, à refonder la politique africaine de la France. Sans faire une seule proposition.
Ce n’est pas l’avenir des peuples africains qui semble les inquiéter, mais davantage la perpétuation de certains intérêts. « Nous ne nous résignons pas à notre disparition progressive de l’ensemble du continent ! », assènent-ils. Le coup est dur en effet pour ceux qui ont soutenu, il y a dix ans, un rapport sénatorial au titre évocateur : « L’Afrique est notre avenir… »
L’avenir de l’Afrique est d’abord celui des Africains. Il faut écouter les peuples. C’est ce que disent le PCF et ses parlementaires, engagés pour la fermeture des bases militaires françaises en Afrique et l’émancipation politique, économique, monétaire des peuples d’Afrique.
Le retrait des forces armées françaises et l’abandon du franc CFA permettraient d’améliorer la stabilité de la région sahélienne.
Par Félix Atchadé est membre du collectif Afrique du PCF.
DES ÉTUDIANTS OUEST-AFRICAINS PRIVÉS DE VISAS POUR LA FRANCE
Les visas pour les étudiants en provenance du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui avaient prévu de poursuivre leurs études en France, sont suspendus en raison de la fermeture des services consulaires français dans ces pays
Les visas pour les étudiants en provenance du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui avaient prévu de poursuivre leurs études en France, sont suspendus en raison de la fermeture des services consulaires français dans ces pays. Le ministère des Affaires étrangères a confirmé cette suspension, en précisant que les services de Campus France et de visas ne pouvaient plus fonctionner normalement.
Les artistes, étudiants et chercheurs déjà présents en France peuvent poursuivre leurs activités et leurs études normalement, et ils sont les bienvenus. Les bourses accordées aux étudiants originaires de ces trois pays et déjà sur le territoire français restent actives. Actuellement, la France compte environ 3 000 étudiants maliens, 2 500 burkinabés et 1 200 nigériens dans ses établissements d'enseignement supérieur.
Le ministère des Affaires étrangères a précisé qu'il n'avait pas donné d'instruction pour suspendre la coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ni avec leurs ressortissants. La suspension concerne uniquement la coopération de la France dans ces pays, en raison du contexte sécuritaire et politique. Cette mesure de suspension des services de visas et de coopération civile a été prise pour des raisons de sécurité depuis le 7 août, en raison de la situation actuelle à Niamey, Ouagadougou et Bamako.
Le ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur a également confirmé la suspension des services de visas et de coopération civile pour des raisons de sécurité. Cependant, il a précisé qu'il n'était pas question d'arrêter les coopérations existantes avec les universités et les établissements scientifiques de ces pays.
Cette suspension des visas a suscité des protestations de la part de syndicats professionnels du monde de la culture. Certains syndicats ont affirmé avoir reçu un message des directions régionales de la culture, rédigé sur instruction du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, leur demandant de suspendre toute coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cependant, le président Emmanuel Macron a déclaré qu'il n'y aurait pas d'annulation des événements ou de refus de visa pour les artistes de ces pays, et la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a souligné qu'il n'était pas question d'arrêter les échanges avec les artistes, bien que la délivrance de nouveaux visas soit impossible pour le moment.
AMADOU BA, DEUX ANS D'ATTENTE
12 jours après les élections législatives, le nom de domaine amadouba2024.com a été créé. L’actuel Premier ministre était au courant du choix de Macky Sall pour 2024, au point de se préparer en conséquence
Son bilan à la tête du pays peut ne pas faire l’unanimité, tout comme sa façon de gouverner, mais une chose reste certaine : le génie politique de Macky Sall n’est plus à démontrer. Depuis longtemps, il déroule un plan qui a perdu bien de monde. Il a ôté à l’opposition son argument majeur en renonçant à se représenter. Et en désignant son successeur, il s’est assuré de réduire toute vélléité de rébellion dans son camp. De son côté, Amadou Ba agit depuis 2 ans au moins comme s’il était dans le secret du prince et se savait désigné futur candidat, et se préparait en conséquence.
La désignation du candidat de Benno bokk yaakaar a tenu en haleine l’opinion pendant des mois. Dans une adresse à la Nation, Macky Sall, qui avait renoncé à se représenter à la Présidentielle de 2024, avait promis une consultation pour désigner le candidat de la majorité. Le Quotidien peut démontrer que c’était une stratégie pour mieux débusquer les foyers internes de tension afin de les contrôler, car le leader de Benno avait déjà son candidat. Pour preuve, 12 jours après les élections législatives, le nom de domaine amadouba2024.com a été créé. Ce qui prouve que l’actuel Premier ministre était au courant du choix de Macky pour 2024, au point de se préparer en conséquence. Il faut néanmoins noter qu’une fois ce site rendu public, l’intéressé, qui n’était pas encore officiellement désigné, s’était empressé de le dénoncer, comme «un fake», en l’imputant à des personnes qui ne lui voulaient pas de bien. Il n’empêche qu’au vu de l’évolution des choses, on peut se demander comment interpréter tout le processus qui a abouti à sa désignation officielle.
Il faut se rappeler qu’à cette période, la percée de l’opposition, conséquence d’une bipolarisation de la scène politique, menaçait sérieusement le pays d’une cohabitation à l’Assemblée nationale. Il fallait reprendre la main pour la majorité ou préparer ses bagages pour retourner dans l’opposition en 2024. En acceptant de ne point se présenter, Macky Sall redevient le maître du jeu en ôtant à l’opposition l’essence de son ascension, qui a été la question de la 3ème candidature.
Il a appliqué à la lettre les conseils de Robert Greene dans son livre Power : les 48 lois du pouvoir. Dans la loi 3, l’écrivain américain affirme ceci : «Maintenez votre entourage dans l’incertitude et le flou en ne révélant jamais le but qui se cache derrière vos actions. S’ils n’ont aucune idée de ce que vous prévoyez, ils ne pourront pas préparer la défense. Guidez-les assez loin dans une autre direction, enveloppez-les d’un écran de fumée et quand ils perceront à jour vos desseins, il sera trop tard.»
Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda Diallo et Mame Boye Diao ne diront pas le contraire. Croyant que Macky Sall allait se présenter pour 2024, ces derniers n’ont pas jugé nécessaire de s’écarter du pouvoir pour préparer la Présidentielle. Ce qui n’a pas été le cas de Amadou Ba qui a eu, au moins, deux années pour se préparer en secret. Cette stratégie a le mérite de réduire grandement la capacité de nuisance des candidats à la candidature de Bby par défaut de temps.
A cet effet, ceux qui pouvaient jouer aux trouble-fête dans la majorité sont obligés de se positionner derrière Amadou Ba. Le risque est trop grand et le temps quasi nul pour faire cavalier seul. Pour conserver leur poste, il est certain qu’ils vont se donner corps et âme pour y parvenir. Bien qu’une rébellion soit dans l’ordre naturel des choses, Macky Sall s’est assuré, au préalable, que celle-ci soit pratiquement sans grande conséquence. Et il faut comparer l’électorat des rebelles au fichier national pour s’en persuader. C’est à coup sûr moins de 5% du fichier.
Avec la majorité silencieuse, ce gap est largement compensé. Cependant, l’opposition réunie, qui n’a pas su battre le pouvoir aux dernières élections législatives, devra se trouver un nouvel argument de campagne. La question de la 3ème candidature n’étant plus d’actualité, tout comme une union sacrée, avec la dislocation de Yaw, elle devra réaliser un exploit pour gagner au soir du 25 février 2024. La politique est un art, la fougue, l’inintelligence situationnelle n’y ont pas leur place. Une élection se prépare des années durant.