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20 juin 2025
MEETING INTERNATIONAL D’ATHLETISME DE DAKAR, LES SENEGALAIS EN VEDETTE
La piste de l’annexe du stade Abdoulaye Wade a abrité samedi dernier, son deuxième grand évènement, le meeting international d’athlétisme labellisé «Bronze» à l’initiative de la FSA. Compétition au cours de laquelle l'athlétisme sénégalais s'est illustré.
La piste de l’annexe du stade Abdoulaye Wade a abrité, samedi dernier, pour son deuxième grand évènement, le meeting international d’athlétisme labellisé «Bronze» à l’initiative de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (Fsa). Lors de cette belle compétition, les athlètes sénégalais se sont illustrés dans leurs différentes catégories.
Tous les yeux étaient rivés, samedi dernier, sur la nouvelle piste de l’annexe du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, un bijou dédié à l’athlétisme qui a accueilli son deuxième évènement continental. Il s’agissait du Meeting international d’athlétisme auquel ont pris part des athlètes de 17 nationalités différentes, dont 150 internationaux. Durant cette 10e édition suivie par un public très nombreux dans une ambiance folle, les athlètes ont rivalisé d’ardeur dans leurs différentes catégories. Les espoirs sénégalais, comme lors de la précédente édition, ont encore montré force et détermination devant leurs pairs avec notamment le spécialiste du 400 m plat, Cheikh Tidiane Diouf qui s’est imposé dans son épreuve avec un chrono de 47’’53. «Je ne suis pas satisfait de ma prestation, car je n’ai pas battu mon record personnel qui est de 45’’56», a-t-il soutenu. Et d’ajouter : «Quand je cours, c’est pour améliorer ma performance, mais avec le vent qu’il y avait ce n’était pas du tout facile». L’objectif pour Cheikh Tidiane Diouf est désormais de «(se) concentrer sur les Jeux africains et les championnats du monde. Juste derrière lui, est arrivé son compatriote Frederick Mendy avec une performance de 47’’62 suivi du Français Elliot Gomis (47’’68).»
Le hurdler Louis François Mendy s’est octroyé la première place du 110m haies comme lors des championnats de France des clubs disputé à Dijon, la semaine dernière où il avait amélioré son record personnel avec un temps de 13’’41. Sans difficulté, il s’est imposé avec un chrono de 13’’49 devant Saguirou Badamassi du Nigeria (13’’59) et le Sénégalais Lassana Marcio (14’’16). Amath Faye a confirmé sa régularité au saut en longueur en s’emparant de la première place avec un bond de 8,13 m, devant son compatriote sénégalais Lys Mendy (7,45 m) qui a fait mieux que l’année dernière, où il avait atterri à 7,32 m. Le Burundais Soumaila Sabo s’est classé 3ème avec 7,38 m.
Les Sénégalaises aussi ont été efficaces durant ce Meeting avec Saly Sarr qui a réalisé 13,74m au triple saut, devançant son compatriote Sangoné Kandji classée 3ème avec une marque de 13,38m, derrière Véronique Kossenda Rey avec un bond de 13,68 m. Safiétou Boye s’est également illustrée au 100 m plat avec un chrono de 13’’98, elle est suivie de Madina Touré du Burundi (14’’39) et de Maguette Ndiaye (14’’41).
Tous les athlètes sénégalais interrogés ont salué cette 10ème édition, la 2ème de suite à l’annexe de stade Abdoulaye Wade de Diamniadio après 7 ans d’interruption. Ils ont réclamé plus d’accompagnement des autorités compétentes.
APPEL A MANIFESTATIONS, LES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR DANS LE VISEUR
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a dénoncé mardi le fait que « des Sénégalais vivant à l’étranger, assis derrière leurs claviers ou leurs téléphones », appellent les jeunes à sortir dans la rue.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a dénoncé mardi le fait que « des Sénégalais vivant à l’étranger, assis derrière leurs claviers ou leurs téléphones », appellent les jeunes à sortir dans la rue et à manifester. Pour mettre fin à cette situation, il a informé que l’Etat va demander à ces pays d’accueil, « d’initier des poursuites » contre eux.
« On a vu pour le déplorer des citoyens sénégalais vivant à l’étranger, assis dans un certain confort, derrière leurs claviers ou derrière leurs téléphones, appeler les jeunes sénégalais à sortir dans la rue, à s’attaquer à des domiciles de certains responsables et même des fois à envoyer de l’argent pour financer l’agent de carburant ou de produit inflammables », a-t-il martelé sur les ondes de la Rfm.
Face à ces dérives, le ministre de l’Intérieur a révélé que « l’Etat a pris toutes les dispositions pour saisir les pays dans lesquels vivent ces Sénégalais et signaler les messages qu’ils ont envoyé au Sénégal et le contenu de ces messages ».
Le cas échéant, a-t-il ajouté, « s’ils peuvent revêtir la qualification d’infraction pénale dans ces pays d’accueil, nous demanderons à ces gouvernements d’initier des poursuites contre eux ».
LA FONDATION BATONGA EXPORTEE AU SENEGAL
La chanteuse Angélique Kidjo a procédé hier, au lancement des activités de sa Fondation «Batonga» au Sénégal. La structure a été fondée en 2006 par cette défenseure de l’égalité des sexes pour s'attaquer aux problèmes auxquels font face les adolescents.
La chanteuse Angélique Kidjo a procédé, hier, au lancement des activités de sa Fondation « Batonga » au Sénégal. La structure a été fondée en 2006 par cette défenseure de l’égalité des sexes. « Batonga » s’attaque aux problèmes urgents auxquels sont confrontées les adolescentes et les jeunes femmes les plus nécessiteuses sur le continent africain.
L’idée de créer cette fondation est née très tôt chez Angélique Kidjo. C’est en classe de sixième que la détentrice de cinq Grammy Awards murît le projet «Batonga». «Je me suis rendue compte en classe de sixième que toutes mes copines voulaient être avocates, médecins et aujourd’hui il n’y a plus personne», a regretté Angélique Kidjo revenant sur ses motivations. Poussée par un père qui considérait que chaque enfant avait le droit d’aller à l’école, elle va essayer de changer les choses. «Batonga» prend ainsi forme en 2006. La célèbre autrice-compositrice-interprète béninoise sillonne les pays comme le Bénin, le Mali, le Cameroun, la Sierra Leone ou encore l’Ethiopie. «Je vais dans les endroits où personne ne va car l’intelligence de la jeune fille n’a pas de frontières», soutient-elle.
«Ce n’était pas évident au début car ces jeunes filles n’avaient plus confiance au système à cause de promesses faites par d’autres organisations», reconnaît Angélique Kidjo. Avec sa fondation, elle milite en faveur des populations issues des milieux ruraux plus particulièrement les filles. Elle compte à travers ses actions participer au relèvement du niveau de vie de ces cibles en leur offrant des opportunités de renforcement de leur leadership et de leur pouvoir économique.
«Batonga» est une manière pour l’artiste de montrer aux jeunes filles que le succès ne dépend que d’elles. Angélique Kidjo essaie de conscientiser en milieu rural afin de montrer que ce n’est pas seulement le mariage comme avenir pour les jeunes filles.
Les premiers programmes de la fondation vont être exécutés dans les régions de Kolda et de Sédhiou avec l’appui des organisations non gouvernementales.
par Meïssa Diakhaté
LE DIALOGUE NATIONAL AU SENEGAL, ENTRE LE DROIT ET LA POLITIQUE
Une distribution mécanique des pouvoirs pour garantir la liberté aurait pour conséquence une paralysie réciproque des institutions
Une distribution mécanique des pouvoirs pour garantir la liberté aurait pour conséquence une paralysie réciproque des institutions. C’est sous ce rapport que les fonctionnalités des régimes politiques contemporains institutionnalisent des rouages démocratiques permettant au pouvoir exécutif, au pouvoir législatif et, dans des proportions moindres, au pouvoir judiciaire d’aller « de concert ». Mais, la participation des partis politiques au jeu démocratique n’est pas sans effet. Elle a introduit des expédients politiques dans l’espace démocratique, lesquels peuvent parfois dénaturer les rapports institutionnalisés. Désormais, l’exercice du pouvoir politique doit tenir compte aussi bien de la structure juridique des relations verticales ou horizontales que des réseaux de relations configurés par la conjoncture politique.
I. Un rouage démocratique
Les textes fondamentaux de la République du Sénégal consacre un ensemble de cadres dédiés au dialogue harmonieux entre les institutions.
Sous ce rapport, le Peuple souverain proclame éloquemment, à travers le préambule de la Constitution, « la volonté du Sénégal d’être un Etat moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui gouverne et une opposition démocratique, et un Etat qui reconnaît cette opposition comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique ». Ce postulat démocratique appelle nécessairement des hauts lieux de dialogue en faveur du consensus politique, de la reddition des comptes, de l’alternance démocratique, du développement et du raffermissement des institutions.
Clé de voûte des institutions, le Président de la République, et plus largement le Gouvernement, devient l’animateur du dialogue institutionnalisé. Ce rôle transparaît à plusieurs endroits dans ses relations avec l’Assemblée nationale. En dehors des moyens violents d’action réciproque (motion de censure, pouvoir de dissolution), le dialogue est noué à l’occasion du travail parlementaire (projets de loi, travaux des commissions, discussions en plénière, renvoi pour seconde lecture, saisine a priori du Conseil constitutionnel, promulgation, message solennel, etc.).
A l’endroit des autres institutions, l’opportunité de dialoguer est également manifeste. Le Haut Conseil des Collectivités territoriales peut être saisi pour avis motivé sur les politiques de décentralisation et d’aménagement du territoire (article 66-1 de la Constitution). De même, le Conseil économique, social et environnemental peut être consulté par le Président de la République, l’Assemblée nationale et le Gouvernement sur tout problème de caractère économique, social ou environnemental. Tout plan ou tout projet de loi de programmation à caractère économique, social ou environnemental lui est soumis pour avis (article 87-1 de la Constitution).
De plus, la Cour suprême, réunie en assemblée générale, a une compétence consultative. D’une part, « elle donne au Gouvernement un avis motivé sur les projets de loi et projets de décret soumis à son examen. Sans pouvoir porter d’appréciation sur les fins poursuivies par le Gouvernement, la Cour suprême donne un avis motivé sur la légalité des dispositions sur lesquelles elle est consultée, mais aussi, s’il y a lieu, sur la pertinence des moyens juridiques retenus pour atteindre les objectifs poursuivis, en tenant compte des contraintes inhérentes à l’action administrative ». Toujours réunie en Assemblée générale consultative, la Cour suprême donne également, son avis au Président de la République ou au Gouvernement dans tous les cas où sa consultation est prévue par des dispositions législatives ou réglementaires ou lorsqu’elle est consultée sur les difficultés apparues en matière administrative. D’autre part, « En cas d’urgence, le Premier Président donne, sur demande du Gouvernement, un avis juridique sur les projets de convention entre l’Etat et ses partenaires techniques et financiers. Elle peut être consultée par le Président de la République, le Président de l’Assemblée nationale et le Gouvernement dans les conditions fixées aux articles 16 à 19 de la présente loi organique » (loi organique n° 2017-09 du 17 janvier 2017 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 2008-35 du 08 août 2008 sur la Cour suprême, modifiée par la loi organique n° 2022-16 du 23 mai 2022).
C’est dans cette veine que le 2e alinéa de l’article 92 de la Constitution trouve sa pleine signification, particulièrement dans le contexte actuel gorgé de tensions politiques autour d’une probable 3e candidature du Président de la République. Pourtant, le canal institutionnel trace, du moins si le doute est encore permis, des sillons de dialogue, à travers notamment la saisine du Conseil constitutionnel aux fins d’une interprétation authentique des dispositions de l’article 27. En effet, « le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de la République pour avis ». A l’occasion, les sages compétents confirmeront ou infirmeront leur jurisprudence de 2016 en faisant, à leur tour, dialoguer la parole constituante et les impératifs démocratiques. La « décision » rendue aura légitimement plus d’autorité que toutes autres articulations doctrinales qui ne sont de nature qu’à ajouter une couche de confusion sur la vérité juridique. Seulement dans le système constitutionnel sénégalais, cette voie est ouverte au seul profit de l’autorité présidentielle, donc à l’exclusion des autres pouvoirs publics et des citoyens. Il appartient ainsi au Président de la République, et seul à lui, d’en apprécier l’opportunité.
Dans les conditions normales de respiration démocratique, le dialogue national est permanent au sein des espaces institués à cet effet. C’est d’ailleurs en considération de l’institutionnalisation des dispositifs de dialogue que certains contestent l’idée d’un dialogue national lorsque les institutions démocratiques fonctionnement régulièrement. Ils estiment que la fonction du dialogue national est d’expurger les germes d’une crise politico-institutionnelle ou de suppléer les dispositifs institutionnels défaillants.
II. Un expédient politique
Les bienfaits d’un dialogue politique sont évidents surtout en matière électorale au Sénégal. A la veille des échéances électorales, le processus électoral est objet d’évaluation et de mise à jour. Le consensus ayant imprégné le Code de 1992 est sans cesse réédité, à quelques points de désaccords près. A la limite, il y a une sorte de routinisation du dialogue électoraliste. Ce que rappelle récemment le Bureau de l’Assemblée nationale à l’effet de contenir les velléités de réforme plus ou moins exclusif du Code électoral nourries par un maillon de l’Opposition parlementaire.
Plus largement, on est en droit de considérer que le dialogue peut exercer un rôle déterminant en matière de gouvernance politique Mais, le succès et l’utilité restent fondamentalement tributaires de la capacité des acteurs politiques à relever solidairement un certain nombre de défis.
Le premier défi aura assurément trait à la délimitation du périmètre du dialogue national. Les enjeux n’auront pas la même tonalité selon que le dialogue est structuré ou ouvert. Quoi qu’il en soit, la dissonance des rhétoriques et l’instrumentalisation des affinités politiques constitueront inéluctablement des biais dans la négociation. C’est pourquoi, l’esprit constructif et le réalisme politique devront gouverner les débats sur la base de solides leviers de succès que sont la clarté des thématiques, le caractère méthodique des discussions et la définition d’un ordre de priorités dans la réforme. En clair, le dialogue politique ne saurait être une foire aux idées voire une ribambelle de proclamations ou de propagandes, sans avenir. D’où cet éclatant jugement : « Le dialogue, relation des personnes, a été remplacé par la propagande ou la politique, qui sont deux sortes de monologue » (Albert Camus, L’’homme révolté).
Pour parer à cette éventuelle, les points d’accord articuleront une feuille de route raisonnable et opérationnelle, parce que déclinée, entre autres, en actions et activités pertinentes, en responsables identifiés, en modalités de mise en œuvre, en délais de réalisation et en moyens de vérification.
L’autre réalité frappante, c’est que dans le contexte sénégalais, le commanditaire du dialogue et le destinataire des résolutions sont généralement confondus : il s’agit dans les deux cas du Président de la République. De plus, il appert que les résolutions sont principalement dirigées contre lui. En toute logique, la posture de l’opposition est offensive ; elle mène le débat de front pour arracher des droits ou arrondir les aspérités du pouvoir en place. Dans ces conditions, des interrogations sont légitimes : le Président de la République est-il tenu d’appliquer en intégralité et à la lettre les résolutions ? De quelles marges d’appréciation dispose-t-il dans la sélection des réformes à mener dans le court, le moyen ou le long terme ? Est-il lié ou délié par rapport au choix des modalités de mise en œuvre ?
Le second défi sera, la quête d’un compromis dynamique. Bien entendu, l’unanimité en politique relève de l’illusion. C’est ainsi que les acteurs seront invités à s’entendre sur des points essentiels, en préservant les équilibres institutionnels et en consolidant les fondamentaux démocratiques.
A l’épreuve de la pratique, le dialogue couvre partiellement l’atmosphère politique. Au regard de la météo politique, des sensibilités politiques ou civils peuvent s’autoriser des libertés par rapport à un dialogue national. Ne serait-ce qu’en raison de cette vertu démocratique, il convient de rallier les segments significatifs de l’opposition politique et de la société civile et d’éviter que « tout l’art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle » (André Frossard). Cette réalité met en lumière la problématique sous-jacente à la représentativité. L’existence apparente de certaines formations politiques ou sociétés civiles amène à questionner la légitimité de leur présence décorative dans les cercles de dialogue politique.
Tout compte fait, il est important de noter que les préconisations du Protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité ne sont pas absolues en matière de délai de modification des règles électorales. Au sens du Protocole, la modification pourrait intervenir à tout moment, sous réserve simplement de conquérir le « consentement d’une large majorité des acteurs politique ». Les termes de l’article 2 en attestent sans équivoque : « 1. Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ».
LA VICTRINE DÉMOCRATIQUE SÉNÉGALAISE BALAFRÉE
Le F24 est très préoccupé par les scènes de violences en cours au Sénégal, annonciatrices d’une crise sans précédent dans le pays. L’image du Sénégal que Macky Sall a l’obligation de sauvegarder, est écornée - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la Plateforme des Forces Vives de la Nation F 24 datée du mardi 30 mai, à propos de la situation sociopolitique nationale marquée par des épisodes de violences.
"La Plateforme des Forces Vives de la Nation F 24 est très préoccupée par les scènes de violences qui se succèdent au Sénégal depuis de longues semaines annonciatrices d’une crise
sans précédent dans notre cher pays. Elle dénonce les violences gratuites et la violation des droits de trois de ses membres en l’occurrence le leader de Gueum Sa Bopp, Bougane Gueye, d'Ousmane Sonko et de son vice Coordonnateur Aliou Sane. Le premier a été lâchement attaqué par des bandits à la solde d’un homme politique tapis dans l’ombre alors que le
deuxième a été enlevé et conduit manu militari chez lui à la Cité Keur Gorgui où il est de fait séquestré en toute illégalité et en lui refusant systématiquement toute visite, même de ses
avocats. Le troisième a été sévèrement gazé, brutalisé, arrêté et conduit au Commissariat où l’accès a été interdit à son avocat en toute violation des articles 5 du Règlement de l’UEMOA et 55 du Code de procédure pénale sénégalais. F 24 exige la libération immédiate et sans condition de Aliou Sané et la cessation des violences exercées sur messieurs Ousmane Sonko et Bougane Gueye.
F 24 constate avec regret l’apologie de la violence à travers la promotion d’une 3ème candidature du Président sortant, les multiples atteintes aux droits des citoyens qui alimentent les frustrations et qui expliquent la montée des tensions et le début de ce qui ressemble à une vendetta mortifère. La Plateforme rappelle à tous les citoyens que leurs actions doivent s’inscrire dans la recherche de la paix, notre principale ressource qui doit être préservée à tout prix. En outre, la Plateforme des Forces Vives de la Nations F 24 :
Appelle les autorités à revenir à la raison et à inscrire leurs actes et instructions dans la légalité, à cesser de violer les lois et les manœuvres manipulaires de l’opinion publique.
Demande aux Sénégalais d’éviter la violence et d’arrêter les destructions de biens qu’ils soient communs ou appartenant à des particuliers.
Rappelle au président Macky Sall que l’image du Sénégal, qu’il a l’obligation de sauvegarder est rudement écornée, la vitrine démocratique balafrée.
Exige des autorités administratives et judiciaires un respect strict de la légalité ainsi qu’une prise en compte des enjeux de l’heure et, notamment, des conséquences de leurs décisions, actes et verdicts sur la paix civile et le devenir de notre chère Nation.
Encourage la presse nationale et internationale à continuer à collecter et à diffuser l’information quelque soient les circonstances.
Invite le président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions, à se prononcer sur le troisième mandat et sur la situation délétère, afin de juguler les périls en
croissance.
Appelle les citoyens à se mobiliser pour le triomphe de la paix et de la vérité à travers les manifestations pacifiques qui seront prochainement organisées pour exprimer, à Macky Sall et à son gouvernement, notre désaccord total par rapport à son intention de nous imposer un troisième mandat qui est la source de toutes les dérives dictatoriales en cours et des réactions qui leur sont opposées.
Pour la paix au-dessus de tout et avant tout, tous pour la réussite du dialogue du peuple prévu le 31 mai au jardin public de l’Unité 11 des Parcelles assainies à partir de 17 heures."
par Oumar Dia
CRISE DE LA DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE EN AFRIQUE DE L’OUEST FRANCOPHONE ET EXIGENCES DE RÉFORMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Aujourd’hui, la médiation représentative, sous sa forme présidentialiste, est vécue par les Sénégalais comme une sorte de dépossession. La perversion d’une démocratie formellement représentative en régime dictatorial est facilitée
Pouvant être définie comme une forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté n’appartient pas à un ou à quelques individus mais au peuple constitué d’humains universellement et réciproquement égaux en droits, la démocratie se pratique soit de façon directe par les citoyens soit de façon indirecte par ses représentants élus pour une durée déterminée. Le modèle athénien de la démocratie est resté célèbre dans les imaginaires en ce sens que sur toutes les questions importantes concernant la vie de la cité, l’avis des citoyens (excepté les femmes, les étrangers et les esclaves) était directement requis à travers des consultations organisées par les pouvoirs publics de la cité-Etat. Mais Athènes était une petite cité avec peu de citoyens. Elle pouvait donc se permettre le luxe d’avoir pour système de gouvernement une démocratie directe et non une démocratie représentative. Conscient à juste raison de ce type de contrainte, Jean Jacques Rousseau avait estimé au dix-huitième siècle qu’une authentique démocratie, c’est-à-dire une démocratie directe sur le modèle de la démocratie athénienne était impossible dans les grandes républiques modernes. Le moindre mal pour ce type de républiques, serait donc la démocratie représentative où des représentants élus dans le cadre de mandats clairement délimités se voient confiés la responsabilité et le droit de décider pour toutes et tous de questions importantes pouvant même toucher à leur vie intime.
En Afrique et plus particulièrement en Afrique de l’ouest, les processus et expériences endogènes de démocratie directe ou indirecte avaient été brutalement interrompus par le colonialisme européen qui leur avait substitué par le bâton des régimes autoritaires et foncièrement répressifs ; régimes qui s’étaient dans la plupart des cas reproduits dans les Etats postcoloniaux. Le retour à des expériences et à des processus démocratiques, sur le modèle de la démocratie représentative, s’est fait concomitamment avec le processus encore inachevé de décolonisation et de libération de la région. Trois grandes vagues du retour de l’Afrique en général et de l’Afrique de l’ouest en particulier à la démocratie scandent ce processus de sortie et de libération de l’autoritarisme colonial et post-colonial.
- La première grande vague renvoie à la période des indépendances où les mouvements de libération nationale -qu’ils aient été pacifiques ou non- avaient été prolongés dans la plupart des pays par des partis uniques à qui était dévolu le rôle d’animer la vie politique et de désigner, même suite à des compétitions arbitrées par le parti, des candidats aux différentes élections. Si clairement une telle pratique démocratique excluait le multipartisme, formellement, elle n’était pas moins une démocratie représentative dans la mesure où c’était toujours officiellement des élus du peuple qui le représentaient et décidaient en son nom et non des colons venus d’ailleurs.
- La deuxième grande vague est celle du multipartisme du début des années quatre-vingt-dix suite aux graves crises de légitimité des partis uniques qui avaient conduit dans nombre de pays à des conférences nationales souveraines. Cette deuxième vague s’est également traduite par l’adoption du modèle représentatif de la démocratie et a permis à des peuples de pays comme le Mali, le Bénin, le Congo-Brazzaville, etc. de choisir sans contrainte de nouveaux dirigeants politiques.
- La troisième vague est celle qui est consécutive aux grandes mobilisations populaires (Tunisie, Egypte, Sénégal, Burkina-Faso, République Démocratique du Congo, Mali, etc.) de 2010, 2011, 2014 et 2020. Avec comme lame de fond de fortes aspirations à vivre dans des sociétés non plus formellement mais pleinement démocratiques, ces grandes mobilisations populaires étaient donc au moins en partie le signe d’une profonde crise du modèle de la démocratie représentative adopté jusque-là par nombre de pays africains. Portée par de nombreux et puissants mouvements citoyens (Y en a marre au Sénégal, Balai citoyen au Burkina-Faso, mouvement Filimbi en République Démocratique du Congo, etc.), il était attendu de cette troisième vague de retour à la pleine démocratie une solution à la crise du modèle représentatif, éventuellement par des recours ponctuels au modèle participatif impliquant la société civile et les mouvements citoyens.
Cette exigence à vivre pleinement en démocratie, que l’on retrouvait déjà dans la deuxième vague, a conduit à de grands soulèvements populaires dans trois pays francophones d’Afrique de l’Ouest : le Mali en 1990, le Sénégal en juin 2011 et le Burkina-Faso en octobre 2014. Ces soulèvements ont été prolongés par des élections multipartites reconnues globalement comme régulières et ayant conduit aux élections de Alpha Oumar Konaré (1992-2002), de Amadou Toumani Touré (2002-2012) et de Ibrahima Boubacar Keita (2013-2023 même si son second et dernier mandat a été interrompu par un coup d’état en août 2020) au Mali, de Macky Sall (2012-2024 même si le pacte public qu’il avait initialement noué avec ses concitoyens devait le limiter à 2022) au Sénégal et de Roch Marc Christian Kaboré (2015-2025 même si son second mandat entamé en 2020 a été interrompu par un coup d’état en janvier 2022) au Burkina. Malgré certaines nuances, il y a quand même lieu de relever qu’il existe également de grandes similitudes entre les cas du Mali (surtout sous Ibrahima Boubacar Keita), du Burkina-Faso (sous Roch Marc Christian Kaboré) et du Sénégal (sous Abdoulaye Wade d’abord et puis sous Macky Sall). Dans les trois cas relevés, ce sont bien de graves crises de la représentation qui ont conduit soit à des changements anti-constutitionnels de régimes (Mali et Burkina-Faso en août 2020 et en janvier 2022) soit à des protestations populaires sans précédent (Sénégal en juin 2011 sous Abdoulaye Wade et en mars 2021 sous Macky Sall).
Comme signe révélateur de la crise profonde du modèle de la démocratie représentative dans ces trois pays, nous y avons noté, périodiquement, l’existence d’un énorme fossé entre les populations, c’est-à-dire les citoyens d’un côté et leurs représentants (particulièrement leurs présidents de la république) de l’autre. De ce fossé, est né dans ces pays un doute structurel sur l’efficacité des institutions démocratiques et surtout sur celle des présidents élus à faire face aux attentes de leurs mandants et à préserver et à renforcer la République, les institutions républicaines et l’Etat de droit. Une explication charitable de ce fossé entre gouvernants et gouvernés reviendrait à soutenir qu’il y avait probablement un malentendu au départ sur la véritable nature des aspirations et exigences des populations de ces pays et surtout sur la façon de les traduire concrètement dans la gouvernance de ceux qui allaient être élus. Par contre, une autre explication, moins charitable mais se fondant sur une observation lucide de la très forte propension des présidents élus à presque ne jamais tenir leurs promesses, amène à soupçonner légitimement chez ces derniers des desseins inavoués et inavouables en porte-à-faux avec les aspirations et exigences profondes des populations. Au moment décisif où se nouait donc le pacte de confiance (par exemple celui entre Macky Sall et les sénégalais entre les deux tours de la présidentielle de 2012) non écrit entre le peuple et celui qui allait le représenter, il était certainement clair dans la tête de ce dernier qu’il le romprait en temps opportun pour assouvir sa soif de pouvoir. Sinon comment comprendre aujourd’hui que le tabou portant sur la possibilité d’élections non inclusives et donc discriminatoires à l’encontre de millions de sénégalais pourtant formellement membres du contrat social qui fonde la république démocratique ou de celui relatif à un éventuel troisième mandat puissent être transgressés même dans le discours au Sénégal ? C’est parce que tout simplement, il y avait certainement eu au moment de l’élection, un réel décalage entre les exigences des populations auxquelles le candidat qui allait être élu avait publiquement mais hypocritement adhéré (il faut rappeler qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012 Macky Sall s’était bruyamment rendu au siège des assises nationales pour y signer sans aucune réserve la charte de la gouvernance démocratique) et son dessein inavoué et inavouable d’exercer un pouvoir personnel, autoritaire, voire tyrannique.
Dans le cas du Sénégal, une telle dérive ou perversion d’une démocratie formellement représentative en régime dictatorial est facilitée, comme l’a montré récemment Youssou Mbargane Guissé dans un article paru à Sud Quotidien et intitulé « Sénégal ou la République défigurée », par le présidentialisme de seigneur, qui est un régime où tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un seul individu. Disposant du pouvoir de nommer comme de celui de révoquer, de distribuer des prébendes comme de celui d’en priver, un président de la république pourtant élu par ses concitoyens peut, avec de tels pouvoirs, avoir naturellement tendance à en abuser. Et c’est ce qui s’est passé dans presque tous les régimes présidentiels forts d’Afrique francophone et particulièrement au Mali, au Burkina-Faso et au Sénégal. Les ruptures que l’on constate souvent dans ces pays entre les populations et leurs représentants traduisent donc moins un rejet systématique de la démocratie représentative en elle-même que l’aspiration forte à un renouvellement de fond de celle-ci. Sous sa forme présidentialiste, la crise de la démocratie représentative se traduit toujours par une coupure entre gouvernants et gouvernés qui en arrivent à avoir le sentiment d’être dépossédés, de ne pas être entendus, de ne donc pas avoir de prise sur les décisions retenues par un système qui s’auto-génère. Au Sénégal, une telle coupure entre gouvernants et particulièrement entre le président de la République Macky Sall et les gouvernés ne fait que s’aggraver, amenant à questionner le modèle de la démocratie représentative sous sa forme présidentialiste, ce qu’il vaut réellement dans l’avènement d’une société pleinement démocratique. Aujourd’hui, la médiation représentative, sous sa forme présidentialiste, est vécue de fait par les Sénégalais comme une sorte de dépossession. D’où la nécessité d’un dialogue national (qui n’aurait rien à voir avec celui malhonnête et politicien du dictateur) sur les conditions d’un renouvellement de la démocratie représentative avec éventuellement des recours ponctuels à la démocratie participative, citoyenne, directe pour l’enrichir et pallier ses insuffisances structurelles. On m’objectera à juste raison que c’était déjà cela le travail des Assises nationales dont le mot d’ordre aurait pu être résumé par le slogan : « démocratie maintenant !». Mais, nous savons aussi, que même s’il a été porté au second tour de l’élection présidentielle par le peuple des Assises nationales, une fois élu, le président Macky Sall s’est écarté en toute conscience de la charte de la gouvernance démocratique des assises nationales. S’y ajoute aussi le fait que, des réponses à une telle crise de confiance, entre les citoyens sénégalais et leur président de la République, ne sauraient être écrites à l’avance. Même s’il faut donner le crédit qu’il faut aux conclusions des Assises nationales dans le cadre d’une nouvelle entreprise de refondation de notre modèle de démocratie représentative, nous ne pouvons pas ne pas envisager la possibilité de nouvelles réponses à la crise de confiance qui s’est aggravée sous Macky Sall ; réponses qui se construiraient dans l’expérience et dans l’aller-retour entre confrontation, expérimentation et critique. La version sénégalaise de la crise de la représentation pendant la deuxième alternance n’étant pas statique et uniforme, il nous faut certainement inventer en permanence de nouvelles réponses qui ne sauraient trouver leur pertinence ailleurs que dans l’expérience concrète des sénégalaises et des sénégalais. Par exemple, une nouvelle réponse à la crise aiguë de la représentation dans notre pays ne saurait faire l’impasse sur un diagnostic sérieux des causes réelles de la dictature qui s’est mise en place sous Macky Sall. Si les réponses ne sont pas écrites à l’avance, permettez-moi de me hasarder tout de même à quelques-unes, dans la mesure où la crise de la représentation dans notre pays est aussi et surtout une crise des réponses à apporter au besoin essentiel de changement, de dignité, d’espérance et en fin de compte d’une société sénégalaise radicalement nouvelle. Ces réponses, certes hasardeuses et donc très discutables, voire contestables, sont au nombre de quatre (04) :
1) Investir dans l’éducation : une société qui se veut pleinement démocratique est une société où le droit à l’éducation de tous ses enfants est garanti. L’éducation n’est certes pas une condition suffisante à la pleine démocratisation d’une société mais elle n’en est pas moins une condition nécessaire parce que c’est elle qui confère aux citoyens les outils et l’esprit critique requis pour s’ériger en sentinelles de la démocratie.
2) Changer la nature du régime présidentialiste : dans les trois (03) pays (Mali, Burkina-Faso et Sénégal) dont j’ai fait cas dans ce texte existent des régimes présidentiels forts où tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du Président de la République. La crise du modèle de la démocratie représentative dans ces pays étant fortement liée à une crise de confiance entre les gouvernants, particulièrement entre les présidents de la république et les gouvernés, il est important d’y effectuer des réformes institutionnelles pour changer la nature du régime présidentialiste en instaurant soit un régime parlementaire soit un régime semi-présidentiel avec une séparation effective et non plus seulement formelle des trois (03) pouvoirs que sont l’exécutif, le législatif et le judiciaire. C’est de cette façon qu’il sera possible de combler dans ces pays le fossé caractéristique du modèle représentatif actuel entre représentants et représentés et d’y mettre fin à la grave crise de la démocratie représentative.
3) Trouver des palliatifs ponctuels aux limites de la démocratie représentative : le changement de la nature du régime présidentialiste proposé dans le point précédent n’implique pas un abandon total du modèle représentatif de la démocratie mais plutôt sa correction. A chaque fois donc que ce modèle même réformé comme je l’ai souhaité sera traversé par des tensions, il faudra recourir à une certaine dose de démocratie directe ou de démocratie participative en associant davantage les citoyens aux décisions et aux processus qui y conduisent.
4) Répondre à quelques urgences sociales : une démocratie, quel que soit sa forme, ne peut se maintenir si le minimum vital à la survie de l’être humain n’est pas garanti à chaque citoyen.n.e. Sans une réduction drastique des inégalités sociales, donc du fossé entre les riches et les pauvres, il est impossible de renouer du lien social, de maintenir un contrat social inclusif, de construire un projet commun et de préserver une démocratie vivante.
Oumar Dia est maître de conférences titulaire, département de Philosophie, Université Cheikh Anta Diop.
par Thierno Diouf
BYE BYE DÉMOCRATIE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - La gestion vertueuse de notre République n’est pas la préoccupation du président Macky Sall qui fragilise ainsi nos ressources et notre pays
Pour tout observateur honnête, ce qui se passe actuellement au Sénégal est plus qu’interpellant.
Voilà un pays où de nombreux scandales de mauvaise gestion, de détournements de fonds publics et de prévarication se sont succédé ces dernières années sans donner lieu à une seule condamnation ou à un seul procès (sauf pour les opposants !). Visiblement, la gestion vertueuse de notre République (au sens premier du terme) n’est pas la préoccupation du président Macky Sall qui fragilise ainsi nos ressources et notre pays.
Parallèlement, les forces de défense et de sécurité ainsi que les tribunaux sont largement impliqués dans des pratiques visant à restreindre les libertés (d’expression, d’information, de circulation, etc.) garanties par notre Constitution et nos lois, entrainant au passage la perte de plusieurs précieuses vies humaines. Il n’est pas du tout excessif de dire que nous nous installons de plus en plus dans une forme d’autocratie, parce que les gens sont emprisonnées pour des discours parfois moins virulents et subversifs que les discours que tenait le Macky Sall-opposant.
En soi, cette situation est extrêmement révoltante. Mais ce qui est le plus choquant et inacceptable, c’est que tout un appareil étatique décide d’aller dans le sens de ce que désire Macky Sall.
Quand des personnes sont tuées dans le cadre de manifestations, des suites judiciaires doivent avoir lieu suite à ces assassinats, si nous vivions dans une démocratie.
Quand des autorités sont épinglées par les rapports des corps de contrôle pour mauvaise gestion ou détournement des fonds publics, aucun coude, fût-il présidentiel, ne devrait pouvoir empêcher qu’il y ait des suites judiciaires à ces affaires, si nous vivions dans une démocratie.
Il s’agit de gestion des fonds publics et le président lui-même doit rendre compte, le cas échéant, de sa gestion des fonds publics dans une démocratie.
Alors pourquoi est-il possible de vivre ces situations dans notre pays ? Qu’est-ce qui fait que l’administration ne tient pas son rôle en agissant dans le cadre strict de la légalité et en refusant de suivre les politiciens quand ils sortent de ce cadre ? Qu’est ce qui fait que nos procureurs soient plus des exécutants des desiderata du prince que des représentants et défenseurs de la société ? Pourquoi compromettre tout un parcours de vie (études, carrière, ...) en servant sur une base illégale un homme au lieu de servir son pays ?
Certains ont peut-être une réponse mais ceux qui n’en ont pas, comme moi, sont dans l’incompréhension et dans l’inquiétude, dans la mesure où ces pratiques visiblement acceptées voire soutenues mettent en péril tout notre système démocratique. Il existe certainement des dispositions légales sanctionnant les magistrats, hauts fonctionnaires et fonctionnaires qui agissent hors de la légalité. Mais à quoi servent-elles si on ne peut pas les appliquer à ces hors-la-loi ?
A mon sens, et si cela n’est pas encore le cas, il faudrait que de telles fautes soient imprescriptibles car elles sapent les fondements de notre système politique et mettent en péril notre pays. La paix et la sérénité nécessaires aux activités économiques ne peuvent prospérer dans un climat d'injustice.
Il est plus qu’urgent d’améliorer nos lois de façon à, d’une part, renforcer l’indépendance des magistrats et la neutralité de l’administration et, d’autre part, de punir de façon extrêmement sévère (détention et confiscation de biens) les magistrats et hauts fonctionnaires auteurs d’abus ou de manquements graves dans l’exercice de leurs fonctions. La société civile et tous les partis politiques soucieux de consolider le socle de notre fragile démocratie doivent s’engager dans cette réforme.
La configuration actuelle de l’Assemblée nationale (coalition au pouvoir et opposition à quasi égalité de sièges) et la prochaine élection présidentielle sont une opportunité. La proposition de réforme pourrait être mise à l’agenda de l’Assemblée nationale et les partis politiques devront clairement se positionner par rapport à elle et la voter. Si le vote échoue, le peuple sénégalais saura situer les responsabilités de cet échec et votera en conséquence lors de l’élection présidentielle de 2024.
Si cela n’est pas fait, il ne nous resterait plus qu’à dire, dans très peu de temps : bye bye démocratie !
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VOLCAN LIBERTÉ
Découvrez le texte magnifique de Patrick Chamoiseau raconté par le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste. Un soutien à la candidature de la Martinique au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
Découvrez le texte magnifique de Patrick Chamoiseau mis en lumière dans une vidéo et raconté par le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste.
ALIOU SANÉ EN GARDE À VUE
Le coordonnateur du mouvement « Y’en a marre » et vice coordonnateur du F24 est poursuivi pour participation à une manifestation non déclarée et trouble à l’ordre public, selon son avocat
Aliou Sané, le coordonnateur du mouvement « Y’en a marre » et vice coordonnateur du F24 a été placé en garde à vue. Selon son avocat, il est poursuivi pour participation à une manifestation non déclarée et trouble à l’ordre public.
Aliou Sané était arrêté hier à la cité Keur Gorgui. Il était venu manifester son soutien à Ousmane Sonko.
L’opposant déroulé son programme intitulé « la caravane de la liberté ». Le projet a été interrompu par le Gign pour trouble à l’ordre. Les forces de l’ordre ont escorté Ousmane Sonko à son domicile dont les alentours sont barricadés.
Le leader du Pastef a dénoncé, dans une déclaration, sa séquestration.
KHALIFA SALL SANS COMPROMISSION AVEC MACKY SALL
Même en période de crise, le dialogue doit rester la voie de résolution des conflits en démocratie. Taxawu reste mobilisé contre la troisième candidature anticonstitutionnelle et illégitime du président - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de Taxawu Senegaal actant sa participation au dialogue nationale initiée par le président Macky Sall à compter du mercredi 31 mai 2023.
« Le samedi 22 avril 2023, à l'occasion de la célébration de la fête de la Korité, le président Macky Sall lançait un appel au dialogue avec l'opposition sénégalaise.
Fidèle à sa tradition démocratique et convaincue du rôle central des militants dans la prise de décisions qui engagent la plateforme, Taxawu Senegaal a lancé un processus transparent et inclusif de consultation pour recueillir la position de ses instances de base sur l'appel du président de la République. Dans le cadre de cette consultation interne, les structures des communes, des départements et de la Diaspora ont engagé un débat démocratique à l'issue duquel elles ont exprimé leur position.
Après avoir recueilli les positions de ses instances de base, Taxawu Senegaal a tenu une réunion de restitution et de synthèse pour acter sa décision sur l'appel au dialogue lancé par le président de la République. Il ressort de cette consultation à la base que l'ensemble des structures dans les départements au Sénégal et dans la diaspora, ainsi que les organisations et mouvements affiliés, se sont exprimés en faveur de la participation de Taxawu Senegaal au dialogue.
En décidant de prendre part au dialogue, Taxawu Senegaal reste constante dans son engagement au service de notre pays et sa volonté de mettre le Sénégal au-dessus des intérêts partisans. Déja, en 2019, alors que son leader, Khalifa Ababacar Sall, était en détention, Taxawu Senegaal avait envoyé une délégation au dialogue national initié par le président de la République, consciente que le dialogue est le fondement d'une société démocratique.
En effet, dans une démocratie, même en période de crise, le dialogue doit rester la voie de résolution des conflits et le principe pour bâtir un consensus autour des règles de pacification de la vie politique et de dévolution démocratique du pouvoir.
D'ailleurs au Sénégal, toutes les grandes avancées démocratiques ont été réalisées dans le cadre des concertations entre pouvoir et opposition. Dans ce sens, la décrispation de l'espace politique, la libération des détenus arbitrairement arrêtés, la cessation des arrestations préventives, le respect des libertés publiques, l'organisation d'une élection présidentielle inclusive. transparente et démocratique seront entre autres les points que Taxawu Senegaal portera au cours de ce dialogue.
Taxawu Senegaal espère que notre pays sortira de ce dialogue avec des solutions qui lui permettront de reprendre la trajectoire d'un État de droit et d'une démocratie apaisée, gages de la paix, de la stabilité, du libre exercice des libertés individuelles et collectives et de l'efficacité des politiques publiques.
Conformément au mandat de ses instances de base, Taxawu Senegaal participera au dialogue avec responsabilité mais sans compromission sur les combats menés dans l'opposition. Avec toutes les forces vives de la Nation, Taxawu Senegaal reste en première ligne dans le combat contre la troisième candidature anticonstitutionnelle et illégitime du président Macky Sall et se joindra à toute action pour hisser le combat au niveau requis pour mettre fin à son régime en février 2024.
Taxawu Senegaal reste sur cette ligne d'ancrage dans Yewwi Askan Wi et dans l'opposition. »