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1 septembre 2025
L'INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER EST LA DERNIÈRE OPTION SUR LA TABLE, SELON LA CEDEAO
La Cédéao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey et donné aux putschistes jusqu'à dimanche pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum, sous peine d'utiliser "la force"
Une intervention militaire au Niger serait "la dernière option sur la table" pour rétablir le président renversé par un coup d'Etat Mohamed Bazoum il y a une semaine, a estimé mercredi un responsable du bloc d'Afrique de l'Ouest, dont les dirigeants ont menacé d'utiliser "la force".
"L'option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité", a déclaré le commissaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), chargé des Affaires politiques et de la Sécurité Abdel-Fatau Musah.
Il a fait cette déclaration à l'ouverture d'une réunion des chefs d'état-major ouest-africains à Abuja qui doit s'achever vendredi, deux jours avant l'expiration dimanche d'un ultimatum des dirigeants de la Cédeao.
Au même moment, l'évacuation expresse du Niger de ressortissants étrangers se poursuit après l'arrivée de trois avions à Paris et Rome, et doit s'achever dans la journée, selon la France.
La Cédéao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey et donné aux putschistes jusqu'à dimanche pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum, sous peine d'utiliser "la force".
En ligne avec les sanctions prises par la Cédéao, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin.
Une délégation de la Cédéao, conduite par le Nigérian Abdulsalami Abubakar, se trouve actuellement à Niamey pour "négocier" avec les putschistes, a indiqué l'un des responsables de la Cédéao à l'ouverture de la réunion des chefs d'état-major.
- Emissaire nigérien au Mali -
De son côté, la junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet et le retient depuis, a envoyé un émissaire, le général Salifou Mody, au Mali, selon deux hauts responsables nigérien et malien.
Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger dirigés par des militaires après des coups de force en 2020 et 2022, soutiennent la junte et ont affirmé que toute intervention armée serait considérée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao.
La junte a accusé lundi la France, ex-puissance coloniale, de vouloir "intervenir militairement", ce que Paris a démenti fermement.
Pour l’heure, Paris et Rome évacuent leurs ressortissants et les étrangers qui le souhaitent.A la mi-journée, plus de 500 personnes avaient été évacuées, dont 312 Français", à bord de deux des quatre avions prévus par la France.
"Les opérations d’évacuation du Niger conduites par la France touchent à leur fin", ont indiqué les autorités françaises dans un message aux quelque 1.200 Français enregistrés au Niger.
Parmi les passagers, figurent aussi des Américains, Canadiens, Belges (15) Autrichiens, Allemands, Nigériens, Portugais, Éthiopiens ou encore Libanais.
C'est la première évacuation massive organisée par la France dans le Sahel où les coups d'Etat se sont multipliés depuis 2020.
Paris a justifié l'évacuation par les "violences qui ont eu lieu" contre son ambassade dimanche lors d'une manifestation hostile à la France, et par "la fermeture de l'espace aérien".
- Calme à Niamey -
La junte a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi la réouverture "des frontières terrestres et aériennes" du Niger avec cinq pays voisins (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad).
Le mouvement M62, à l'initiative d'une manifestation pro-putschistes, a dénoncé mardi l'évacuation organisée par la France, souhaitant la suspension de certains de ses médias et appelant à un rassemblement "pacifique chaque jour" près de l'aéroport, "jusqu'au départ définitif des forces étrangères" présentes dans le pays.
Pour l'heure "à Niamey, il n'y a pas de tensions particulières en ville, pas de stress particulier, la population vaque à ses occupations", a décrit à son arrivée à Paris un passager qui travaillait pour l'UE au Niger.
"A un moment donné, il y a eu une sensation d'insécurité, on savait que tout pouvait basculer", a témoigné, soulagée, Raïssa Kelembho, rentrée du Niger avec ses deux garçons, dont le mari est resté au Niger travailler.
La France, ex-puissance coloniale dans la région et soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui ont renversé ce dernier, dirigés par le général Abdourahamane Tiani.
L'évacuation des quelque 1.500 militaires français postés au Niger n'est "pas à l'ordre du jour", selon l'état-major des armées françaises.
Pas question non plus pour les Etats-Unis qui ne parlent pas de "coup d'Etat", estimant qu'il reste encore une "petite fenêtre" pour la diplomatie et le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui s'était rendu à Niamey en mars, a assuré par téléphone M. Bazoum du "soutien inébranlable des Etats-Unis" qui rejettent "les tentatives de renverser l'ordre constitutionnel".
LE SIGNALEMENT DU QUAI D'ORSAY CONTRE JUAN BRANCO CLASÉ
Le parquet estime que "l'infraction de divulgation d'informations personnelles permettant d'identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens n'apparaissant pas suffisamment caractérisée"
Le signalement du ministère français des Affaires étrangères concernant la révélation par l'avocat Juan Branco de l'identité de fonctionnaires de l'ambassade de France au Sénégal a été classé sans suite, a indiqué mercredi le parquet de Paris sollicité par l'AFP.
Le Quai d'Orsay avait annoncé le 13 juillet avoir signalé à la justice la publication par Juan Branco des noms de plusieurs agents de l'Etat en poste au Sénégal, ainsi que leur numéro de téléphone, adresses mail et numéro de matricule. Après analyse, le parquet a classé sans suite ce signalement, estimant que "l'infraction de divulgation d'informations personnelles permettant d'identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens n'apparaissant pas suffisamment caractérisée", a-t-il indiqué.
Juan Branco, l'un des avocats de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, a déposé une plainte en France et une demande d'enquête à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour "crimes contre l'humanité", après les pires troubles qu'ait connu le Sénégal depuis des années. L'avocat avait jugé auprès de l'AFP "scandaleux qu'un conseiller technique français soit resté auprès du ministre sénégalais de l'Intérieur pendant toute cette période et ait participé à l'organisation de la répression" au Sénégal. Il avait également estimé que le signalement du Quai d'Orsay "(confirmait) que les informations que l'on a révélées (étaient) vraies".
La condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko avait provoqué de graves troubles au Sénégal, faisant 16 morts officiellement, au moins une trentaine selon l'opposition. M. Sonko crie au complot pour l'écarter de l'élection présidentielle de février 2024 et son parti estime à plus de 300 le nombre de "détenus politiques". Le pouvoir réfute les deux accusations. L'opposant, âgé de 49 ans, a été placé en détention lundi pour divers crimes dont l'appel à l'insurrection et son parti, le Pastef, a été dissout par les autorités. Deux personnes sont mortes dans des manifestations spontanées.
Me Branco a participé dimanche à Dakar à une conférence de presse des avocats de M. Sonko alors que les procureurs sénégalais ont émis un mandat d'arrêt international contre lui le 14 juillet. Le 3 juillet, Macky Sall a finalement annoncé qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat à la présidentielle prévue l'an prochain.
LE SÉNÉGAL SUSPEND TIKTOK
Les autorités ont suspendu mercredi l'application TikTok jusqu'à "nouvel ordre" en raison de la diffusion de messages "haineux et subversifs" après des protestations contre l'incarcération d'Ousmane Sonko et la dissolution de son parti lundi
Elles avaient déjà coupé lundi l'accès à l'internet sur les téléphones mobiles pour les mêmes raisons. Plusieurs ONG de défense des droits humains ont dénoncé cette mesure et la dissolution du parti de M. Sonko, le Pastef, comme une menace pour la démocratie et des atteintes aux droits et libertés fondamentaux.
"Il a été constaté que l'application TikTok est le réseau social privilégié par des personnes mal intentionnées pour diffuser des messages haineux et subversifs menaçant la stabilité du pays", a déclaré dans un communiqué le ministre de la Communication et de l'Économie numérique, Moussa Bocar Thiam.
Le placement en détention de M. Sonko lundi, pour différents chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, a provoqué des mouvements de protestation. Ils ont fait trois morts dans le sud du pays et dans la banlieue de Dakar. Deux autres personnes ont été tuées mardi à Dakar dans une attaque à l'engin incendiaire contre le bus dans lequel elles se trouvaient, sans qu'un lien entre l'attaque du bus et la protestation contre l'incarcération de M. Sonko soit clairement établi. Trois bus en stationnement ont aussi été pris pour cible à Thiès mercredi matin sans faire de victimes. Les deux premiers bus ont été "complètement calcinés" et le troisième "endommagé à l'intérieur", a indiqué à l'AFP une source policière.
"La décision du gouvernement de dissoudre le Pastef viole les libertés d'expression, d'association, de réunion pacifique et de participation démocratique", a dénoncé mardi soir dans un communiqué l'ONG Human Rights Watch (HRW). Les autorités devraient "rétablir l'accès à Internet, afin de permettre la libre circulation de l'information et la capacité des citoyens à faire valoir leurs points de vue", ajoute Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel.
Dans un autre communiqué mercredi, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres sénégalaises "rappellent que la dissolution d'un parti politique est une mesure extrêmement grave, qui ne devrait être utilisée qu'en dernier recours et ce, conformément aux principes démocratiques et au respect des droits fondamentaux". Amnesty international s'est aussi levé contre la coupure d'internet sur les téléphones portables, appelant les autorités à le rétablir.
Avec cette troisième procédure qui s'ajoute à deux autres condamnations, M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle 2024, risque, selon des juristes, cinq à 20 ans de prison. L'homme politique arrivé troisième à la présidentielle de 2019, a été condamné le 1er juin dans une autre affaire à deux ans de prison ferme. Sa condamnation a engendré les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait seize morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition.
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ASCENSION FULGURANTE ET DISSOLUTION TRAGIQUE DU PASTEF
Le Pastef a été dissous dans la faute de l'arrestation de son président Ousmane Sonko. Crée en 2014, il était devenu très vite, en 9 ans, une des plus importantes formations d'opposition du pays
Le Pastef, parti jeune politique fondé en 2014 et dirigé par Ousmane Sonko, connu une percée remarquable lors de l'élection présidentielle de 2019, obtenant plus de 15% des voix. Positionné en opposition radicale à Macky Sall et soutenu par les jeunes, le parti se prépare pour l'élection de 2024 malgré les accusations de viol contre son dirigeant.
Cependant, des violences ayant entraîné 16 morts après la condamnation d'Ousmane Sonko ont conduit à la dissolution du Pastef par le ministre de l'Intérieur le 30 juillet 2023.
NUCLÉAIRE : UN FOURNISSEUR D'URANIUM ESSENTIEL, MAIS PLUS INCONTOURNABLE
Si le Niger reste encore l'un des principaux fournisseurs de l’Union Européenne, ses exportations d’uranium sont de moins en moins incontournables tant pour la France et les Européens que pour Niamey
Alors que la France a commencé mardi 1er août l'évacuation de ses ressortissants qui souhaitent quitter le Niger, après le coup d’État, des filiales de plusieurs grandes entreprises françaises y sont implantées, notamment Véolia, Vinci, sans oublier Orano, ex-Areva, qui exploite plusieurs gisements d'uranium au nord-ouest du pays et n’a pas prévu d’interrompre ses activités. Si le Niger reste encore l'un des principaux fournisseurs de l’Union Européenne, ses exportations d’uranium sont de moins en moins incontournables tant pour la France et les Européens que pour Niamey.
Le Niger a perdu en 2021 le statut de premier fournisseur d'uranium de l'Union européenne (UE), dépassé par le Kazakhstan. D'après les chiffres d'Euratom, la Communauté européenne de l'énergie atomique, l'uranium nigérien représente tout de même encore un quart des importations européennes de ce combustible indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires. Sur place, c'est la société française Orano (ex-Areva) qui se charge de l'extraction en partenariat avec les autorités locales.
Mais des trois sites miniers confiés au géant français du nucléaire, un seul est encore en activité. Après quatre décennies d'exploitation, un premier gisement a été abandonné en mars 2021, après son épuisement.
Une autre, la Société des mines de l’Aïr, basé à Arlit, à 200 km de la frontière algérienne, est en fin de vie. « Elle produit à peu près 1 950 tonnes par an, estime Emmanuel Grégoire, directeur de recherche émérite à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Mais comme elle est exploitée depuis longtemps, les nouveaux gisements ont une faible teneur en uranium et les coûts de production sont donc plus importants. »
Le cours de l’uranium ne justifie plus les investissements
Or, après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, le cours de l’uranium s’est effondré. C’est ce qui explique aussi qu’Orano n’ait pas lancé l’exploitation du troisième site d’Imouraren - pourtant considéré comme l’un des gisements les plus importants au monde. Le site est gardé en réserve, car le cours de l’uranium ne justifie guère les investissements pour l’instant. En attendant, le groupe industriel explore de nouvelles techniques d’extraction.
La Cedeao donne un ultimatum aux putschistes nigériens pour rétablir l'ordre constitutionnel, menaçant d'utiliser la force si cette condition n'est pas respectée. La situation au Niger préoccupe la communauté internationale, qui craint une déstabilisation de la région. Face à cette menace, l'armée nigériane se tient prête à intervenir, selon les déclarations du chef d'état-major général des armées du pays, Christopher Musa.
Le président du Nigéria, Bola Tinubu, a clairement exprimé son désaccord avec la prise de pouvoir par les militaires au Niger. Il affirme que personne ne soutiendra une telle action et insiste sur la nécessité de défendre la démocratie. Le pays est résolu à agir conformément aux directives de la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.
Christopher Musa se montre confiant quant à la réussite de l'opération en cas d'intervention militaire. Le président nigérian est également en communication avec les dirigeants des pays voisins pour coordonner une réponse appropriée à la situation. Les putschistes au Niger savaient que leurs actions ne seraient pas tolérées, et l'armée nigériane se prépare à agir en conséquence pour restaurer l'ordre et la démocratie dans le pays voisin.
Cependant, cette possible intervention militaire n'est pas sans opposition. Le Mali et le Burkina Faso ont clairement averti la Cedeao des conséquences d'une telle action au Niger. Ils menacent de se retirer de l'organisation sous-régionale en signe de protestation et prévoient d'adopter des mesures de légitime défense pour soutenir les forces armées et le peuple nigérien.
Cette situation met en évidence les tensions et les enjeux politiques dans la région ouest-africaine. Alors que la Cedeao cherche à maintenir la stabilité et à défendre la démocratie dans ses États membres, une éventuelle intervention militaire pourrait déclencher des réactions en chaîne et des tensions supplémentaires.
LE DRAME DE YARAKH SUGGÈRE UN ATTENTAT TERRORISTE, SELON LE PARQUET
Selon le procureur, ‘’les renseignements et témoignages recueillis attestent de la présence de sept individus encagoulés, armés et munis de cocktail Molotov qui auraient pris d’assaut le bus, dépouillé certains passagers avant d’y mettre le feu"
"Les premiers éléments de l’enquête’’ sur l’attaque au cocktail Molotov d’un minibus de transport en commun, mardi, à Yarakh, un quartier de la commune de Hann-Bel-Air, dans la banlieue de Dakar, ‘’suggèrent un attentat terroriste’’, indique le Parquet de Dakar.
‘’Les premiers éléments de l’enquête suggèrent un attentat terroriste’’, écrit le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance.
Selon le parquet, ‘’le bilan provisoire fait état de deux (02) morts de sexe féminin calcinés et cinq (05) blessés par brûlures dont deux (02) dans un état grave’’.
Il assure que ‘’les investigations menées par les éléments de la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale se poursuivent’’ et que ‘’toutes personnes impliquées dans ces faits d’une extrême gravité seront traquées et traduites devant la justice pour des faits de terrorisme qui sont sévèrement réprimés par les articles 279-1 et suivants du Code pénal’’.
Selon le procureur, ‘’les renseignements et témoignages recueillis sur les lieux attestent de la présence de sept (07) individus encagoulés, armés et munis de cocktail Molotov qui auraient pris d’assaut le bus, dépouillé certains passagers avant d’y mettre le feu alors que ces derniers étaient toujours à l’intérieur’’.
Il invite "tous les témoins de l’attaque à se rapprocher » de ses services afin »de contribuer à l’identification des auteurs » de cet acte.
Le procureur présente ses sincères condoléances aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
CES MAUX QUI FAVORISENT L’EMIGRATION DES PECHEURS
Surpêche, attribution abusive de licences, pêche illicite, perte d’emplois…Les pêcheurs bravent la mer pour rejoindre l’Europe
La recrudescence de l’émigration clandestine n’a pas épargné le secteur de la pêche. Les pêcheurs bravent la mer pour rejoindre l’Europe à cause des difficultés liées à la rareté des ressources et la surpêche. A cet effet, un atelier d’évaluation et de renforcement des capacités syndicales des affiliés de la fédération internationale des ouvrières du transport (Itf) a été organisé à l’intention des acteurs du secteur sénégalais de la pêche.
«Les jeunes pêcheurs bravent la mer pour rejoindre l'eldorado parce que le secteur de la pêche ne marche pas», a dit d’emblée Yoro Kane, Secrétaire général du syndicat autonome des gens de mer et point focal Itf pour la pêche au Sénégal.
Selon lui, il faut attribuer des licences de pêche en fonction du stock disponible. « Nous avons suggéré à l’Etat de raisonner en termes de quota en se basant sur le stock qui est disponible. Mais les autorités ne nous ont pas suivis. C’est pourquoi le poisson se fait rare. Pourtant nous partageons les mêmes eaux que la Mauritanie et la Guinée Bissau. Pourquoi ces eaux sont plus poissonneuses que celles du Sénégal ? Il y a quelque chose qui ne va pas», regrette-t-il.
A l’en croire, ces États frontières ont su gérer leurs ressources halieutiques en se basant sur les repos biologiques qui coïncident avec le moment de reproduction des poissons. «Si cela ne coïncide pas, ce n'est pas la peine. Le Sénégal ne regarde pas cela et décide comme il veut d’un mois de reproduction qui n’est pas suffisant. Au Sénégal, le poisson n’a pas de refuge pour se reproduire», se désole-t-il. A l’inverse, en Mauritanie, il est interdit de pêcher au banc d'Arguin. «On a immergé des récifs, notamment des bateaux, des camions remorque et le poisson se réfugie là-bas pour se reproduire. L'Etat du Sénégal continue néanmoins à renouveler les accords de pêche sans veiller au respect des clauses sociales établies dans le protocole pour le compte des marins africains et Afrique Caraïbe Pacifique», dénonce M. Kane. En outre, la pêche non déclarée et non réglementée pose un réel problème. «Ce sont spécialement les navires industriels étrangers qui s'adonnent à cette pratique, mais il y a également des nationaux qui commettent des infractions dans le système de pêche illicite à hauteur de 30%. Ces dégâts importants conduisent à une surpêche, à la destruction des écosystèmes, à la chute drastique des stocks des ressources halieutiques, à des pertes d'emplois massives liées à la faillite de plusieurs entreprises», relève-t-il.
«12 000 PIROGUES EN BOIS VETUSTES…»
Hormis la rareté des ressources, il y a une désorganisation des communautés de pêcheurs. «Le renouvellement de la flotte artisanale constituée de 12 000 pirogues vétustes en bois et qui n'obéissent plus aux normes sécuritaires est une urgence. C’est ce qui les empêche de pouvoir atteindre le produit qui se trouve à plus de 15 000 nautiques. L'Etat du Sénégal doit penser au renouvellement de cette flotte, à l'instar de certains pays, par des pirogues en acier qui ont une bonne tenue en mer», conseille-t-il.
«LE SECTEUR DE LA PECHE GENERE 600 000 EMPLOIS DIRECTS ET INDIRECTS»
Secrétaire régional adjoint pour l’Afrique de la fédération internationale des ouvrières du transport(Itf), Baïla Sow estime qu’il n’y a pas de protection pour la pêche artisanale. Il y a une précarité juridique et sociale. «Nous luttons contre la raréfaction de nos ressources au niveau de nos différents pays. Le secteur engendre plus de 600 000 emplois directs et indirects. C'est un secteur pourvoyeur d’emplois et il lutte contre l’insécurité alimentaire dans notre pays», précise-t-il. C’est pour remédier à cette situation que le projet Itf a été mis en place. Il regroupe 4 pays notamment : le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. «C’est un projet d’une durée de 3 ans (2021-2023) financé par notre affilié Itf. Il vise principalement à renforcer les capacités de nos syndicats. «Nous avons 4 syndicats organisant le secteur de la pêche artisanale et industrielle qui luttent contre la pêche illégale non déclarée, non réglementée, contre les déficits de travail décent…», soutient-il. Et d’ajouter que c’est un métier dangereux et les salaires sont très faibles. «Pour tous ces éléments, nous pensons qu’il faut avoir des syndicats forts qui tissent des alliances avec les ONG intervenant dans le secteur. L’atelier se déroule dans un contexte difficile où nous avons perdu beaucoup de jeunes qui viennent particulièrement du secteur de la pêche. Il faut tout faire pour freiner ce drame.»
Par Rolland DIAGNE
MACKY/APR/BBY A LA RECHERCHE DU CHAOS POUR LE «TOUT SAUF SONKO» ET UN NOUVEAU «WAX WAXEET»
L’arrestation du candidat gagnant à coup sûr de l’élection présidentielle de février 2024 lance la 2ème mi-temps du combat contre la décision autocratique de Macky Sall de «faire chuter O. Sonko dans sa chute » après sa capitulation sur la 3ème candidatur
L’arrestation du candidat gagnant à coup sûr de l’élection présidentielle de février2024 lance la seconde mi-temps du combat contre la décision autocratique de Macky Sall de «faire chuter O. Sonko dans sa chute » après sa capitulation sur la troisième candidature anticonstitutionnelle.
Ubuesque en effet cette accusation de « vol de portable » d’autant plus que Sonko pouvait tout simplement par l’humour faire exercer son droit légal à la protection de son image en promettant au policier chargé de le filmer contre son gré une nomination comme photographe officiel du futur président.
Grotesque cet alignement d’accusations aussi farfelues que :
- « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » pour quelqu’un qui appelle ouvertement le MFDC et sa branche armée à «déposer les armes » même si cela reste inefficace ;
- « association de malfaiteurs » alors que tout le monde a vu les nervis tueurs côtoyer les FDS du régime de Macky/APR/BBY ;
- « complot contre l’autorité de l’Etat » pour un électeur éligible dont le seul « crime » est de candidater à l’élection présidentielle ;
- « actes et manœuvre à compromettre la sécurité publique » alors que tout le monde sait que l’autocratie passe son temps à enfreindre illégalement tous ses droits citoyens en gazant ces déplacements populaires, en interdisant ses meetings, en refusant ses plaintes fondées et ceux des centaines de prisonniers politiques qui croupissent arbitrairement en prison ;
- « atteinte à la sûreté de l’État » lequel est aujourd’hui malmené au su et vu de tous par les pratiques hors la loi du régime finissant de Macky/APR/BBY ;
- « appel à l’insurrection » pour contourner le droit à la résistance conféré au peuple, aux citoyens quand l’État lui-même ne respecte plus ses propres lois.
Manifestement l’emballement tyrannique à mettre sur le dos du candidat O. Sonko tous ces « péchés d’Israël » est un aveu que les procès et verdicts précédents ne suffisent pas à l’empêcher d’être candidat. Il faut inventer sur le mode fasciste bien connu « plus le mensonge est gros, plus il passe » sauf que là c’est tellement colossal que personne n’est dupe.
Le régime libéral néo colonial signe ainsi la fin de la posture d’apaisement que l’autocratie affichait par sa renonciation officielle à la troisième candidature qui avait créé un relatif espoir en une élection présidentielle 2024 apaisée. Le pays attendait de lui comme suite la libération de tous les prisonniers politiques, « l’inclusion » de tous les candidats en dehors de lui et l’organisation consensuelle transparente de la présidentielle de février 2024.
Mais c’est sans compter avec ce désir atavique d’être dans la course présidentielle de Macky Sall qu’il a exprimée sous forme d’oxymore d’une girouette au gré du vent ainsi : «La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter, c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée ».
Et comme il n’y a pas de « menace à la stabilité », cette arrestation ne ressemble-t-elle pas, tout comme l’interdiction de l’investiture, tous les interdits liberticides, les barricades au domicile, les emprisonnements à la pelle, à une stratégie perfide pour créer le chaos afin de pouvoir en revenir au « ma waxon waxeet » de son illustre mentor père du libéralisme néocolonial national.
Macky Sall cherche manifestement à renoncer à sa renonciation tactique parce que lui-même ne conçoit aucune succession ni dans son propre parti, ni dans sa coalition de benêts oui oui, ni dans l’opposition « dialoguiste » à fortiori dans l’opposition patriotique.
Dans ces conditions de menace permanente pour l’État de droit et la paix dans le pays que constitue le régime finissant de Macky/APR/BBY, la solution est entre les mains du peuple.
En ce qui concerne le camp patriotique et tenant compte de ce que le peuple est encore prêt à endurer pour stopper les plans de l’autocratie, il appartient à O. Sonko, même dans les liens de la détention arbitraire actuelle dont il faut exiger la fin immédiate, de faire en sorte que le projet soit au rendez-vous de la présidentielle 2024 pour mettre le pays sur les rails du respect de l’État de droit, de la libération de tous les détenus politiques, de la fin de l’impunité de la mal-gouvernance et de la renégociation des contrats léonins pour rétablir la souveraineté du peuple sur ses ressources naturelles. C’est la base minimale d’une transition dans un Sénégal où « le nouveau peine à émerger, l’ancien à céder la place », nous mettant dans un « clair-obscur peuplé de monstres » que le peuple finira bien par vaincre.
Par Me Wagane Faye
LA PIROGUE SENEGAL TANGUE, SA JUSTICE Y EST POUR QUELQUE CHOSE
« la Justice est à terre à cause des manipulations du pouvoir », ses propos sont de Monsieur Cheikh Aliou BEYE député-maire de Diamaguène-Sicap-Mbao, à la tribune de l’Assemblée Nationale le 20 juillet 2023,
A la tribune de l’Assemblée Nationale le 20 juillet 2023, le député-maire de Diamaguène-Sicap-Mbao, Monsieur Cheikh Aliou BEYE a fait entendre au Ministre de la Justice, des propos qui ne ragaillardissent pas un ministre de la justice. Entre autres, ces propos étaient : « la Justice est à terre à cause des manipulations du pouvoir ». Certainement les députés qui avaient entendu cette sortie de leur collègue avaient dû se dire qu’il leur « avait marché sur la langue »
Dire que le service public de la justice de notre pays va très mal, est une vérité de La palisse. Sans doute qu’en parlant de Justice à terre, le député Cheikh Aliou BEYE avait en tête les procès comme ceux contre Ousmane SONKO, et Khalifa Sall qui provoquent sans doute l’ébahissement, même chez les tant soit peu initiés en droit pénal et en procédure pénale.
Qu’on en juge par le traitement qu’ensemble, vraisemblablement dans une confidentialité absolue, des juridictions et des organes du ministère de la justice auraient réservé à ce que de plus en plus on appelle les « cas Ousmane SONKO » ; en référence aux procès en défense de celui-ci contre, d’une part Madame Adji SARR et d’autre part, Monsieur Mame Mbaye NIANG, membre du gouvernement, sans parler du procès de Khalifa Ababacar Sall et d’autres encore.
Des mauvaises langues vont même jusqu’à dire que les délibérations pour les prises de décision dans les affaires dites « signalées » ne se font plus entre magistrats exclusivement. Si ceux-ci s’y complaisent, la justice ne peut qu’être effectivement à terre.
Et dire que la condamnation du prévenu par ce jugement qui n’était pas sans reproche au regard de son dispositif pénal, a été vite revue à la hausse par un arrêt de la cour d’appel, vu comme pouvant rendre Ousmane SONKO inéligible, comme le voulent ceux qui ne souhaitent pas que ce dernier puisse être candidat aux présidentielles de Février 2024.
Ces procès ont de commun le fait d’avoir comme parties des hommes politiques, qui empêchent au pouvoir de dormir, n’ayant commis comme seul délit le fait de vouloir participer à des élections; ce pouvoir les tient à l’œil à tel point qu’on lui reproche de mettre sous le coude des affaires très graves, que rien n’empêche de pouvoir être jugées;
Apparemment le traitement de ces affaires qui requiert une priorité des priorités n’est pas le souci du gouvernement trop préoccupé par quelle solution en finir par les cas d’Ousmane SONKO, devenu une patate chaude entre ses mains dont-il ne sait que faire.
Même ceux, férus de politique, qui ne se laissent rien raconter, qui connaissent à peine des bribes en droit se marrent des procédures cousues maladroitement de fil blanc, comme les procédures précitées, contre Ousmane SONKO et autrefois Khalifa SALL.
Devant une telle situation grosse de risques, il est interdit de rêver, en se disant « ça va aller ». Ça n’ira nulle part, si certains qui ont une certaine influence continuent à croiser les bras, à se taire. Quant à ceux qui parlent avec la langue de bois, vaut mieux qu’ils se taisent. Il n’y a pas lieu d’avoir peur de parler, quitte à déplaire, si ça peut contribuer à mettre de l’ordre dans l’adversité politique qui risque de dépasser les bornes et embraser le pays tout entier. Pourquoi ne pas interpeller, l’ancien Président Abdou DIOUF, en l’invitant, pour une fois, à « regarder dans le rétroviseur » ? «Wax waxeet» oui, mais qui n’aurait rien à voir avec le wax waxeet qui est rentré dans les mœurs et pratiques de nos politiciens.
En tout cas dans le ring, on voit d’une part un Ousmane SONKO, manifestement sûr de lui, imbu de tous ses droits, « waxko té dée, sou fekeené Yalla rekka tax », pour être candidat et d’autre part le Président Macky SALL qui, même s’il n’est pas candidat, ne démord pas de son acharnement à ne pas voir le nom de Ousmane SONKO dans la liste des éligibles. Tous les risques que ces maudites élections présidentielles pourraient faire courir à notre pays se résument dans cette dualité SONKO-SALL sur le ring.
Puisque, comme disait l’autre, on ne meurt qu’une fois, il faut s’employer à obliger notre service public de la justice à s’acquitter correctement de ses obligations de veiller au respect des droits des citoyens par le pouvoir. Le meilleur garant de la paix dans une République n’est rien d’autre qu’une justice juste qui intervient toujours à bon escient, à temps et équitablement ; non une justice dont certains des magistrats n’auraient d’oreille que pour écouter les dictats du pouvoir et chercher à les exécuter, même en tordant le cou des textes.
On n’ose pas croire que son Excellence le Président Macky Sall a déjà oublié les péripéties qu’il a traversées jusqu’à arriver là où il est en ce moment. Tout le laisse croire, à en juger par tout le mal qu’il fait subir à ses opposants, dont le seul tort est d’exercer leur droit d’user des voies légales afin de parvenir à leur but, précisément en ce qui concerne Ousmane SONKO, vers le quel toutes les flèches du pouvoir sont braquées
La tentative du Président Macky SALL d’imposer sa candidature pour un troisième mandat n’ayant pas prospéré, il n’en démord pas de son autre tentative, celle de ne rien exclure pour empêcher à Ousmane SONKO d’être candidat aux futures présidentielles. Ayant en tête que le moyen le plus efficace pour que le candidat de son choix ait des chances de lui succéder, est d’éloigner du boulevard qui mène au Palais présidentiel un Ousmane SONKO. Même si ce n’est plus pour lui-même, il œuvre dans ce sens afin que le candidat de son choix trouve un boulevard sans encombre, qu’il emprunterait pour aller procéder avec lui à une passation de service.
Dans tout ça, est ce que la démocratie sénégalaise, autre fois tant chantée en Afrique, survivrait-elle aux traquenards inimaginables qu’entreprend en ce moment le pouvoir pour empêcher SONKO de pouvoir être recevable à croiser éventuellement le fer avec un adversaire que le Président SALL va choisir parmi les possibles de son entourage ?
Dans ces conditions de tamisage pour une liste de candidats, au choix du Chef de l’Exécutif, le député-maire de Diamagueune-Sicap-Mbao serait difficile à démentir, en ce qu’il avait dit à la Tribune de l’Assemblée Nationale que la Justice est à Terre. Mais reconnaissons que le souci du chef de l’Etat de procéder à un tamisage des candidatures peut être bénéfique pour un certain but.
Quand peut-on dire de la justice d’un pays qu’elle est à Terre ?
Quand, les jugements et les arrêts qui sont rendus, sont de moins en moins crédibles, quelle qu’en soit la cause. Il en découle que le mythe qui entoure la justice s’efface, et une bonne partie des agents que sont les magistrats risquent de perdre leur aura. A qui la faute ? A eux-mêmes d’abord, ensuite au conseil supérieur de la magistrature qui ne respecte plus les critères pour décider des attributions de charge aux uns et aux autres, ni les critères d’organisation des mouvements dans la magistrature. Le processus d’affectation des magistrats ne s’effectue maintenant sur aucune base constante et régulière, sur avis libre de tous les membres du conseil supérieur de la magistrature, dont on entend parler de moins en moins d’ailleurs, sauf pour souhaiter sa reforme où sa suppression une bonne fois pour toutes.
Bien sûr, ce n’est pas parce que la justice serait le corps de métier le plus vilipendé dans les marchés, les places publiques, les bornes fontaines publiques les cars de transports en commun et j’en passe, qu’il faut continuer à la laisser sombrer. La société ne sombrerait elle pas avec elle ? Il vaut mieux que tout le monde contribue sans relâche à sa bonification, en exigeant du pouvoir de cesser les règlements de compte avec certains d’entre eux, reprochables uniquement de leur jalousie pour leur liberté d’agir conformément aux règles qui régissent leur corps.
Il y a d’autres corps de métier dont on parle moins de la corruption, ce cancer qui gangrène les économies dans les Etats africains. Il s’agit d’autres corps de métier dans la fonction publique, et dans les professions libérales qu’il ne faudrait pas épargner. L’essentiel est d’éviter de mettre tout le monde dans le même sac, ici ou là. Malheureusement ou heureusement, ceux des avocats qui ont eu à occuper pour des clients dans certains pays d’Afrique ont dû constater que notre pays ne bat pas le record de la corruption en Afrique, ce qui n’est pas une raison pour ne pas mener une lutte féroce contre cette plaie.
Que notre justice soit à terre, disons que c’est dommage mais encore une fois il ne faut pas que tous les magistrats soient mis dans le même sac. Il y a plutôt lieu d’œuvrer pour que ceux qui y sont déjà installés en sortent. Il y va de l’intérêt de notre société en général, et, en particulier de la démocratie dans tout ce que nos gouvernants entreprennent.