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20 juin 2025
LANGUES NATIONALES DANS LES ENSEIGNEMENTS-APPRENTISSAGES, L’OIF PREND ELAN
La communauté francophone salue les succès du Sénégal enregistrés dans les expériences bilingues et son ambition de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation.
La communauté francophone salue les succès du Sénégal enregistrés dans les expériences bilingues et son ambition de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation. C’était à l’occasion de la réunion du Comité de coordination internationale (Cci) de l’initiative «Ecole et langues nationales» en Afrique (Elan-Afrique).
Quelle stratégie pour la prise en compte des langues nationales dans les enseignements-apprentissages ? La réponse à cette problématique a fait l’objet d’une rencontre, qui consacre le Comité de coordination internationale (Cci) du programme Ecole et langues nationales (Elan). L’initiative regroupe les représentants des ministères en charge de l’Education de base des pays partenaires. L’objectif principal de la rencontre est de faire le bilan de la mise en œuvre de la phase 2 du programme Elan (2016-2023) et de définir les objectifs et perspectives pour la 3ème phase qui démarre, afin de permettre la véritable extension des politiques bilingues.
A l’occasion de l’ouverture de la rencontre du Comité de coordination internationale d’Elan, Mme Caroline St-Hilaire, administratrice de l’Oif, a exprimé toute sa gratitude. Selon elle, en ces temps de profonds bouleversements et de mutations rapides, il est primordial de reconnaître les enjeux actuels du secteur de l’éducation. «L’éducation est la pierre angulaire du développement social, économique et culturel de nos nations. Elle est l’outil par excellence pour bâtir un avenir meilleur, un avenir qui promeut la compréhension mutuelle, la tolérance et la coopération», a-t-elle indiqué. C’est ainsi, poursuit-elle, que l’éducation est une des priorités stratégiques de l’Oif, qui s’attache à contribuer à l’effort international d’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages, dans la visée des Objectifs de développement durable de l’horizon 2030.
De l’avis de l’administratrice de l’Oif, les évaluations des acquis scolaires des élèves faites au cours de la dernière décennie nous interpellent et nous commandent d’innover dans les pratiques de classe. Le rapport d’évaluation Pasec 2014 comme celui de 2019 font état de niveaux insuffisants en lecture-écriture et en calcul dans la plupart des pays concernés.
Pire, le Pasec 2019 conclut que plus de 55% des élèves en début de scolarité n’ont pas atteint le seuil suffisant de l’échelle de compétences en langue. En fin de scolarité, quasiment la même proportion d’élèves (52%) est en dessous du seuil suffisant de compétences et donc en difficulté d’apprentissage en lecture.
En se basant aussi sur le rapport de l’Unesco, Caroline St-Hilaire soutient que quatre enfants sur dix dans le monde reçoivent un enseignement dans une langue qu’ils ne comprennent pas. En Afrique, il s’agit de 8 enfants sur 10. Or, conclut-elle, l’amélioration de la qualité de l’éducation, et donc par conséquent le développement du capital humain, est intrinsèquement liée à la langue d’enseignement. Il existe aujourd’hui un consensus international qui se dégage en faveur de l’enseignement bi-plurilingue, comme facteur d’amélioration des enseignements-apprentissages.
C’est dans cette perspective que l’Oif promeut le multilinguisme depuis 1975 et réserve une place de choix à la promotion des langues partenaires africaines. «Les expérimentations sont menées depuis plusieurs années et les différentes évaluations et études démontrent sans conteste la plus-value de l’enseignement bilingue. Il existe aujourd’hui un consensus international en faveur de l’utilisation de plusieurs langues à l’école», a soutenu l’administratrice de l’Oif. «Les succès enregistrés dans les expériences bilingues confortent le Sénégal dans son option de systématiser et de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation. La plus-value de l’enseignement bilingue n’est plus à démontrer. Nous devons aller de l’avant en adoptant les stratégies appropriées et en se donnant les moyens du passage à l’échelle. Cela suppose un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes : les institutionnels, les experts, les enseignants, les parents d’élèves, etc. Au Sénégal, nous nous inscrivons sur cette voie, et c’est de cette manière que le Modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal (Mohebs) a été élaboré à travers une démarche participative et inclusive (…)», a déclaré le ministre Dr Cheikh Oumar Anne.
Le Mohebs, poursuit le ministre de l’Education nationale, est l’option qui traduit la vision du président de la République, qui mise sur le développement humain qui constitue l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (Pse) pour promouvoir une émergence économique et sociale de notre pays.
L’ALERTE DE GREENPEACE AFRIQUE
Les incidents entre pêcheurs artisanaux et navires industriels sont fréquents. Greenpeace Afrique alerte et invite l’Etat du Sénégal à tenir un conseil présidentiel pour se pencher sur la question.
Les incidents entre pêcheurs artisanaux et navires industriels sont fréquents. Greenpeace Afrique alerte et invite l’Etat du Sénégal à tenir un conseil présidentiel pour se pencher sur la question.
Greenpeace Afrique rappelle à l’État du Sénégal l’urgence de tenir un conseil présidentiel sur la pêche afin de parvenir à « une transparence totale dans la gouvernance du secteur de la pêche, y compris la publication de la liste des navires industriels autorisés par le Sénégal ».
Une recommandation qui fait suite à « une altercation entre pêcheurs artisanaux et l’équipage d’un navire de pêche industrielle à hauteur de Lompoul-sur-Mer », selon le communiqué de l’organisation. « Le code de la pêche sénégalaise prévoit une délimitation des zones de pêche par types d’engins. Aujourd’hui, le poisson étant devenu rare, certains navires industriels ne se limitent plus à leurs zones de pêche, et s’infiltrent dans les zones interdites pour rechercher la ressource. Les pêcheurs artisanaux sont par ailleurs exposés et vulnérables face à ces navires. Il est plus que nécessaire d’appliquer rigoureusement la loi sur les zones de pêche afin d’éviter ce type d’incident. Si rien n’est fait, de pareilles altercations pourront conduire à une situation irréversible. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités avant que la situation ne dégénère comme ce fut le cas à Cayar en avril 2023 », a insisté le responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique.
La nécessité de la bonne gouvernance des ressources halieutiques
Dr Aliou Ba de poursuivre : « Aujourd’hui, la majeure partie des stocks de poissons dans la région est surexploitée. La présence des navires industriels aggrave cette situation et contribue à mettre en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations. Les pêcheurs n’arrivent plus à trouver assez de ressources pour survivre, ils s’endettent et s’exposent de plus en plus à une situation sociale précaire. Les autorités gagneraient plus à s’investir dans la gestion durable des ressources plutôt qu’à brader les ressources halieutiques aux navires industriels. Les ressources halieutiques constituent un patrimoine commun, elles doivent être préservées pour le bien-être des populations locales ».
Greenpeace Afrique, tout en réitérant « la nécessité de la bonne gouvernance des ressources halieutiques », préconise aussi « l’établissement d’un régime de gestion régionale, efficace et durable, en particulier pour l’exploitation des ressources partagées telles que les petits poissons pélagiques ». Le document, rendu public ce lundi 23 mai, insiste également sur « la fermeture des usines utilisant du poisson entier pour la production de farine et d’huile, en raison de leur impact négatif sur l’environnement, la sécurité alimentaire, les emplois et l’économie ». Avant de solliciter « la reconnaissance par le gouvernement de la profession des femmes transformatrices de poisson et des pêcheurs artisanaux, en leur accordant un cadre juridique formel qui puisse leur donner accès au droit du travail, tels que la sécurité sociale et des droits de consultation dans la gestion locale de la pêche ».
Emédia
CORRUPTION DE (LA) JEUNESSE !
Beaucoup de Sénégalais ont découvert le délit de «corruption de jeunesse» à partir du réquisitoire du procureur dans l’affaire Sonko-Adji Sarr. Bon à savoir qu’il existe. Mais finalement on serait tenté de dire que cette formule colle mieux aux politiques
Beaucoup de Sénégalais ont découvert le délit de « corruption de jeunesse », à partir du réquisitoire du procureur dans l’affaire Sonko-Adji Sarr. Bon à savoir qu’il existe. Mais finalement, l’on serait tenté de dire que cette formule colle mieux aux hommes politiques, dans d’autres circonstances. Ils corrompent les jeunes par des emplois… qu’ils ne voient presque jamais. Ils les utilisent comme bouclier parfois.
La jeunesse n’existe que lorsqu’ils en ont besoin. Ils en usent et… abusent. Parce qu’une frange décisive pour leur avenir politique. Mais ils ne se soucient guère de leur devenir. Ça s’appelle corruption de la jeunesse.
RÉACTION DU MINISTRE DE LA JUSTICE APRÈS LE PROCÈS OUSMANE SONKO-ADJI SARR
"Malgré les tensions et les tentatives de discréditer la justice, le procès s'était tenu dans de bonnes conditions". Selon lui, le procès a respecté les principes, les normes et les standards régissant un procès équitable
Dans la foulée du procès très médiatisé opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, le ministre de la Justice, Ismael Madior Fall, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement du procès. Lors de la cérémonie d'ouverture de la Journée du notariat qui s'est tenue à Dakar, le professeur Ismaila Madior Fall a souligné que malgré les tensions et les tentatives de discréditer la justice, le procès s'était tenu dans de bonnes conditions.
Le ministre de la Justice a rappelé que cette affaire avait captivé l'opinion publique nationale, voire internationale, pendant près de deux ans. Cependant, il a insisté sur le fait que le procès avait respecté les principes, les normes et les standards régissant un procès équitable. Selon lui, le terme "dans de bonnes conditions" signifie que l'audience s'est déroulée conformément aux règles établies pour assurer un procès juste et équitable.
Ismael Madior Fall a également dénoncé les tentatives d'insultes, de menaces et de discrédit à l'égard de la justice tout au long de cette affaire. Malgré ces obstacles, il considère que le procès a été mené avec intégrité et impartialité.
Cette réaction du ministre de la Justice met en évidence la confiance qu'il accorde au système judiciaire sénégalais et à la manière dont le procès a été conduit. Il souligne l'importance de respecter les principes fondamentaux de la justice dans le traitement des affaires, en dépit des pressions et des passions suscitées par des procès de grande envergure.
Il convient de noter que cette déclaration du garde des Sceaux intervient alors que le verdict du procès a été réservé pour le 1er juin, laissant planer une certaine attente quant à l'issue finale de cette affaire qui a suscité de vives réactions au sein de la société sénégalaise.
Il reste maintenant à voir comment cette affaire se développera dans les jours et les semaines à venir, et comment les différentes parties concernées mais aussie la rue réagiront au verdict final. Quoi qu'il en soit, cette déclaration du ministre de la Justice souligne l'importance de préserver l'intégrité et la crédibilité du système judiciaire, ainsi que la nécessité de respecter les droits et les procédures qui garantissent un procès équitable pour tous les citoyens
LES PROPOS DE SONKO RENFORCENT LA CULTURE DU VIOL
Le viol est endémique au Sénégal et que les survivantes font déjà face à beaucoup d'obstacles. De tels propos encouragent et promeuvent la banalisation d'un crime injustifiable - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF DES FÉMINISTES DU SÉNÉGAL
SenePlus publie ci-dessous, le Communiqué du collectif des féministes du Sénégal suite aux propos tenus par Ousmane Sonko concernant son accusatrice Adji Sarr mercredi 24 mai 2023.
« Nous condamnons fermement les propos immondes et intolérables tenus par Ousmane Sonko lors de sa prise de parole de mercredi soir. Ces propos renforcent la culture du viol au Sénégal et sont indignes d'un homme qui aspire à la plus haute fonction dans notre pays. Comme tout justiciable, Sonko aurait dû aller au tribunal pour faire face à son accusatrice Adji Sarr, comme il l'avait annoncé urbi et orbi.
Nous rappelons que le viol est endémique au Sénégal et que les survivantes font déjà face à beaucoup d'obstacles. De tels propos encouragent et promeuvent la banalisation d'un crime injustifiable.
Nous nous félicitons de la tenue du procès et saluons le courage et la résilience d'Adji Sarr. Malgré l'ostracisme, la diabolisation et les menaces de mort, elle a tenu bon. Rien ne justifie le viol et nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Nous appelons toutes les organisations de défense des droits des femmes et les leaders d'opinion à condamner ces propos déshumanisant envers les femmes. »
VIDEO
LA BALKANISATION DE L'AFRIQUE S'EST ACCÉLÉRÉE
En 60 ans, l’UA a fait du chemin, mais elle est encore loin des « États-Unis d’Afrique » dont rêvaient ses pères fondateurs. Cheikh Tidiane Gadio fait le bilan de l'organisation panafricaine depuis sa création - ENTRETIEN
C’est en effet le 25 mai 1963 qu’a été créée à Addis-Abeba l’Organisation de l’unité africaine, l’OUA, c’est-à-dire l’ancêtre de l’Union africaine. La chute du régime d’apartheid, le poids de certains arbitrages en Côte d’Ivoire ou en Centrafrique… En 60 ans, l’UA a fait du chemin, mais elle est encore loin des « États-Unis d’Afrique » dont rêvaient ses pères fondateurs.
De 2000 à 2009, Cheikh Tidiane Gadio a été le chef de la diplomatie sénégalaise. Aujourd’hui, il préside l’Institut panafricain de stratégie « Paix, sécurité, gouvernance » et n’hésite pas à dénoncer « l’hyper-balkanisation » de l’Afrique.
LE PROCÈS SWEET BEAUTY S'EST TENU DANS DE BONNES CONDITIONS
Le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, évoque le procès impliquant le leader de Pastef Ousmane Sonko
Venu présider ce jeudi 25 mai la cérémonie d’ouverture de la Journée du notariat tenue à Dakar, le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, s’est prononcé sur le procès de « Sweet beauty » dans lequelle le maire de Ziguinchor, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, risque 10 ans de réclusion criminelle. Mais, contrairement à Ousmane Sonko qui parle de « parodie de justice », le constitutionnaliste a laissé entendre que le procès s’est tenu dans les conditions qui respectent les droits de toutes les parties. « C’est un procès qui a tenu en haleine l’opinion publique nationale, j’allais même dire internationale pendant 2 ans. Mais comme on l’a vu, le procès s’est tenu dans de bonnes conditions. Ce, malgré les insultes, les menaces, les tentatives de discrédit de la justice », a souligné le Professeur Ismaila Madior Fall.
Il rappelle que « quand on dit dans de bonnes conditions, ça veut dire que l’audience s’est tenue dans le respect des principes, des normes, des standards qui régissent au procès équitable ». Il ajoute: « Dans cette affaire, le juge d’instruction qui a clôturé son instruction, a renvoyé depuis janvier. Et, le procès ne s’est tenu qu’au mois de mai parce qu’il était question de respecter l’ensemble des droits qui étaient prévus pour pour l’accusé », a expliqué le ministre. De son avis, « quand le juge d’instruction a renvoyé l’affaire devant le tribunal de grande instance l’ordonnance, cela a fait d’une contestation devant la Cour d’appel. La justice s’est arrêtée alors même que là, elle aurait pu continuer parce que l’ordonnance ne forçait pas le tribunal de grande instance à ne pas statuer. Mais le tribunal a préféré attendre que la Cour d’appel se prononce lorsque la Cour d’appel s’est prononcée, le procès pouvait se tenir mais là aussi, le tribunal a préféré attendre que la Cour suprême se prononce parce qu’il y avait un pourvoi en cassation ».
Le ministre a, en outre, indiqué que la Justice a préféré faire le travail dans la sérénité et surtout dans le respect des droits de l’accusé. Donc, martèle-t-il, «l’État a été debout, la justice a été forte malgré les insultes dont ils sont l’objjet ». Le garde des Sceaux a, en fin, déclaré que les magistrats, de façon générale, ont compris que, quelle que soit l’utilité de l’environnement, les menaces et les injures, la justice doit fonctionner . Et « la justice a bien fonctionné la dernière fois », selon lui.
ILS SONT FAUTIFS
Mamadou Thior, président du Comité d'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias (CORED), réagi aux arrestations de journalistes pour non-détention de la carte de presse
Le directeur de publication du quotidien "Yoor Yoor", Serigne Saliou Guèye, a été déféré au parquet, après son interrogatoire à la Sûreté urbaine. Il fait face à des accusations d'outrage à magistrat, d'usurpation de fonction de journaliste et de complicité de ces faits.
Notamment, il est poursuivi pour ne pas avoir possédé la carte nationale de presse, devenue obligatoire depuis le 1er décembre 2022. Il est le deuxième journaliste arrêté pour cette raison, après Ndèye Maty Niang.
Lors d'un atelier de formation des professionnels des médias sur l'utilisation adéquate de la photo et de la vidéo, organisé ce mercredi 24 mai, Mamadou Thior, président du Comité d'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias (CORED) a réagi à cette actualité brûlante.
Pour lui, "il y a une part de responsabilité de leur part". Puis, il s'est justifié en expliquant : "Depuis deux ans, nous sommes dans la phase de délivrance de la carte nationale de presse. Les personnes avaient amplement le temps de venir au CORED pour obtenir le quitus, puis de se présenter devant la commission afin d'obtenir leur carte. Cependant, certains journalistes se considèrent comme étant au-dessus de cette exigence et ne jugent pas nécessaire de posséder cette carte. Résultat : depuis le 1er décembre, la carte est obligatoire. Ainsi, si vous êtes pris sur le terrain, qu'on vous demande votre carte et que vous ne pouvez pas la présenter, vous vous exposez à des sanctions prévues par le Code de la presse. Je demande simplement à ces personnes de venir devant la commission afin de récupérer leur carte. Si elles ne le font pas, nous ne pouvons pas les défendre. Bien sûr, nous pouvons reconnaître leur qualité de journaliste, mais celle-ci est conférée uniquement par la carte de presse. Je peux connaître la personne, mais si elle ne peut pas présenter sa carte, je ne peux pas la défendre."
Interrogé sur la véracité du motif d'arrestation de ces journalistes, Mamadou Thior répond : "Il est normal que cela se produise, car il s'agit d'une infraction prévue par le Code de la presse. Il s'agit d'une usurpation de fonction. Ce principe s'applique à toutes les professions : vous ne pouvez pas prétendre être avocat si vous n'êtes pas inscrit au tableau de l'ordre. Nous nous sommes fixé des règles et il est essentiel de les respecter. La solidarité est importante, certes, mais elle a ses limites. Les individus doivent se conformer à la loi."
PAR Farid Bathily
LES DANGERS DES RÉSEAUX SOCIAUX SUR LA SANTÉ MENTALE DES ENFANTS AUX ÉTATS-UNIS
Dans un rapport percutant publié ce mardi 23 mai 2023, le docteur Vivek Murthy a lancé un appel à une réaction nationale face aux vulnérabilités des enfants liées à une utilisation excessive des plateformes technologiques
La sur-exposition des enfants et des adolescents aux réseaux sociaux représente un réel danger pour eux. C'est la principale conclusion de la sortie très médiatisée du chirurgien général des États-Unis en ce 23 mai 2023.
À travers un rapport exhaustif basé sur des années de recherches, Vivek Murthy met en garde contre les conséquences de l'utilisation des réseaux sociaux sur la santé mentale des utilisateurs, notamment les plus jeunes qui se trouvent à un stade précoce de leur développement, selon cet éminent expert rarement entendu.
"Les adolescents ne sont pas simplement des adultes en miniature. Ils se trouvent dans une phase critique du développement du cerveau", a souligné Vivek Murthy.
Dommages considérables
Selon le rapport, cette réalité biologique accroît la vulnérabilité de cette tranche de la population face aux plateformes technologiques. "Les adolescents qui passent plus de trois heures par jour sur les réseaux sociaux présentent un double risque de dépression et d'anxiété", indique le document citant une étude publiée en 2019 dans la revue JAMA Psychiatry.
Selon le docteur Murthy, le cyberharcèlement, la détérioration du sommeil, l'automutilation et la faible estime de soi sont autant de risques réels associés à une utilisation intensive des réseaux sociaux par les enfants.
Ces constatations sont d'autant plus inquiétantes que les réseaux sociaux font partie intégrante de la vie quotidienne de presque tous les jeunes aux États-Unis, selon une enquête publiée l'année dernière par le Pew Research Center.
Des adolescents âgés de 13 à 17 ans, 95% fréquentent YouTube, 67% ont déjà utilisé TikTok, dont l'algorithme est considéré comme l'un des plus addictifs, selon des documents internes obtenus par le New York Times. Six adolescents sur dix utilisent Instagram et Snapchat.
Pew Research indique également que 54% des adolescents interrogés éprouvent des difficultés à se passer de l'utilisation de ces plateformes. "Nos enfants sont devenus des participants inconscients à des décennies d'expérimentation", s'alarme le docteur en chef des États-Unis.
Cette étude intervient à un moment où le sort des jeunes sur les réseaux sociaux préoccupe de plus en plus les responsables gouvernementaux américains. En mars dernier, l'Utah est ainsi devenu le premier État à imposer aux géants de la technologie d'interdire l'accès à leurs plateformes aux moins de 18 ans sans contrôle parental. L'Arkansas envisage de prendre des mesures similaires, tandis que le Montana a tout simplement interdit l'utilisation de TikTok sur son territoire.
PAR Farid Bathily
L'ANC EN PROIE À UNE DÉFIANCE CONSTANTE
Au milieu des difficultés économiques et sociales qui affligent le pays, le parti historique de Nelson Mandela voit son hégémonie menacée par divers regroupements politiques en vue des élections générales de l'année prochaine
Au milieu des difficultés économiques et sociales qui affligent le pays, le parti historique de Nelson Mandela voit son hégémonie menacée par divers regroupements politiques en vue des élections générales de l'année prochaine. C'est notamment le cas du récemment créé "Rise Mzansi".
Le but de "Rise Mzansi" est de raviver l'esprit de 1994. Le parti, dont le nom signifie "Lève-toi Afrique du Sud !" en zoulou, a été lancé le mois dernier dans le but d'insuffler une dynamique unitaire au sein de la population.
"2024 est notre 1994", a déclaré Songezo Zibi, le principal dirigeant du parti, lors du lancement de l'organisation à Johannesburg, en faisant référence aux élections générales de l'année prochaine. Parmi ces élections, la présidentielle est certainement la plus convoitée. Le président actuel, Cyril Ramaphosa, dirige le pays non sans difficultés.
Une confiance érodée
Pour ces élections de 2024, la présidentielle est certainement la plus convoitée. L'actuel président Cyril Ramaphosa a été propulsé à la tête du pays suite à la démission forcée de Jacob Zuma en 2018. Selon l'opposition, cet ancien syndicaliste, proche compagnon de lutte de Nelson Mandela, a globalement déçu les espoirs suscités par son arrivée au pouvoir.
La corruption endémique, les scandales à répétition et l'économie en difficulté, notamment en raison de la crise énergétique, ont affaibli le chef de l'État, faisant face à une contestation grandissante. Bien sûr, une telle situation n'est pas favorable à l'ANC, son parti.
Lors des élections locales de novembre 2021, l'ANC a perdu sa majorité pour la première fois de son histoire, obtenant un score inférieur à 50%. Cela témoigne d'une perte de confiance du peuple envers ce parti qui était autrefois un rempart contre les inégalités. De nombreux sondages prédisent une nouvelle perte de terrain lors des prochaines échéances électorales.
Opportunité historique
Cette situation inquiétante pour l'avenir du parti de Nelson Mandela suscite des ambitions dans le camp opposé. "L'Afrique du Sud a besoin d'une réinitialisation. Les militants de l'ANC méritent une organisation qui prend au sérieux leurs aspirations au lieu de les utiliser à des fins d'enrichissement personnel ou de pouvoir", affirme Songezo Zibi, dont le parti est le dernier à vouloir profiter des difficultés actuelles au sein de l'ANC.
Cependant, l'opposition devra elle-même surmonter ses propres divisions pour espérer surpasser le parti au pouvoir. L'ANC n'exclut pas la possibilité de nouer des alliances afin de se maintenir au pouvoir en cas de contreperformance lors des élections de l'année prochaine.
"Restons unis dans notre diversité et travaillons ensemble pour renverser l'ANC", a récemment lancé John Steenhuisen, le chef de l'Alliance démocratique, le principal regroupement d’opposition.