Ousmane Sonko ne voit la résolution du procès, non pas dans le verdict des juges, mais dans un rapport de forces en sa faveur que lui donneraient les foules qu’il veut lancer à l’assaut des institutions
Persistant dans sa théorie du complot dans l’affaire de viol qui l’oppose à Adji Sarr, Ousmane Sonko ne voit la résolution du procès, non pas dans le verdict des juges, mais dans un rapport de forces en sa faveur que lui donneraient les foules qu’il veut lancer à l’assaut des institutions. Reste à voir quelle sera la réaction des autorités.
Ousmane Sonko, qui ne s’est pas présenté avant-hier au Tribunal de Dakar pour faire face à Adji Sarr, préfère se réfugier encore fois, comme à son habitude depuis mars 2021, derrière des masses de jeunes. Sa stratégie de «désobéissance civile» envers la Justice n’ayant pas marché, le leader du parti Pastef veut se mesurer à l’Etat sur le terrain de la rue. Il préfère ignorer que toutes les autorités de l’Etat ont déjà prévenu qu’elles ne laisseraient plus arriver ce qui s’est passé il y a un peu plus de deux ans. Tout ce qu’il faudra souhaiter dans la confrontation que nous promet le «Patriote en chef», c’est que l’on n’ait pas à ramasser de cadavres dans nos rues. Car il y a de très fortes probabilités qu’une fois de plus, dans ce nouvel épisode du feuilleton «Sweet Beauté», Ousmane Sonko ne voie pas de «Happy End» de son massage funeste.
Comme l’a dit devant la barre de la Chambre criminelle Me Adama Fall, l’un des conseils de Adji Sarr, Ousmane Sonko a, dès l’entame, voulu placer cette affaire sur le terrain de la politique. Au lieu de chercher à plaider le fond ou à trouver un terrain d’entente avec son accusatrice, il a dès le premier jour, parlé de complot. Le comploteur en chef étant le Président Macky Sall (à qui il avait dénié en mars 2021 toute légitimité, assurant qu’il ne l’appellerait désormais que par son nom, sans le titre de sa dignité…, avant de faire revirement des mois plus tard), il s’est servi de lieutenants et de (nombreux) complices.
Il y a eu, dès le début, le ministre Antoine Félix Diome, ensuite l’épouse de ce dernier, Me Dior Diagne, suivis de bien d’autres, comme Mamour Diallo, que Ousmane Sonko a tendance à voir dans plusieurs affaires louches de ce pays, son adversaire à Louga, Mberry Sylla, ou l’avocat Me Gaby Sô. Dans le complot, se sont ajoutés au fur et à mesure de l’évolution du dossier, des personnages aussi importants que le Général de la gendarmerie Moussa Fall, l’épouse du chef de l’Etat, Marième Faye Sall, son fils Amadou, le Colonel Mbengue de la Section de recherches. L’ancien Garde des sceaux, Malick Sall, ainsi que les magistrats Serigne Bassirou Guèye, Oumar Maham Diallo, ou le regretté Samba Sall dont la mort a littéralement réjoui certains partisans du parti Pastef sur les réseaux sociaux, tout ce monde a été cité comme ayant une part plus ou moins importante dans le complot visant à «stopper le Projet», comme le dit le chef du parti Pastef.
Le point commun à tous ces personnages et leur faute rédhibitoire dans l’imagination de Ousmane Sonko étaient d’apporter leur appui à Adji Sarr et de l’encourager à aller au bout de sa plainte. La stratégie de rupture ainsi appliquée avait eu un effet au début : le juge Mamadou Seck qui, le premier, avait hérité du dossier de l’affaire «Sweet Beauté», s’était rapidement déporté, en invoquant des liens familiaux avec la Casamance. Comme si, déjà, c’était une affaire entre les Casamançais et d’autres Sénégalais…
Il n’empêche que c’était une perche tendue et dont le leader du parti Pastef et ses partisans ne se sont pas gênés d’user et d’abuser, accusant le Président Macky Sall, ainsi que tous leurs adversaires, d’inimitié envers les Casamançais… ou même l’ethnie diola, comme ils veulent le faire avec les Mancagnes autour de la ministre Victorine Ndeye. L’ennui avec une telle stratégie, c’est qu’elle ne permet pas de plaider une affaire au fond. Mais hier, Ousmane Sonko l’a dit : cette affaire est politique et ne peut avoir qu’une solution politique. La politique ici, consistera pour Ousmane Sonko, à envoyer des jeunes et des populations dans les rues pour affronter les Forces de l’ordre, et amener Macky Sall à renoncer à l’emprisonner et à le priver de ses droits.
En refusant, comme l’avait prédit son accusatrice Adji Sarr, de se présenter à la barre pour se défendre, Ousmane Sonko a pris le parti de se faire juger par contumace. Or, les conséquences de cette stratégie sont mortelles, pour un homme politique qui, déjà, ne se voit d’avenir que présidentiel. En ne se présentant pas au Tribunal, il a de facto privé ses nombreux conseils du droit à la parole. Le juge Issa Ndiaye a été d’une courtoisie extrême en les laissant plaider pendant plus d’une heure, pour tenter de le convaincre de reporter le procès. Rien dans le Code de procédure pénale ne l’y obligeait. De plus, une fois le procès retenu, ses avocats n’avaient plus rien à faire dans la salle, sinon assister en simples spectateurs. Ceux parmi eux qui ont choisi de se constituer dans la salle au bénéfice de la co-accusée Ndèye Khady Ndiaye n’ont pas hésité à abandonner cette dernière en plein procès, en entraînant leurs autres confrères qui conseillaient la dame, et laissant cette dernière sans défense légale. Une manière de montrer que seule importait la personne de Sonko Ousmane dont il fallait «sauver le Projet».
Si aujourd’hui, il veut se voir réhabilité, il devra nécessairement se constituer prisonnier, pour pouvoir faire opposition à l’éventuelle condamnation qui pourrait lui être infligée le 1er juin prochain.
Mais dans sa tête, Ousmane Sonko voit les choses différemment. Puisque, selon lui, la Justice est aux ordres de Macky Sall, il faut contraindre ce dernier, par un rapport de forces dans les rues, à faire reculer cette Justice.
C’est la seule manière pour lui, d’éviter une totale déchéance. Mais ce faisant, le leader du parti Pastef a franchi une barre supérieure dans sa stratégie de rupture. Il appelle ouvertement cette fois-ci, à la confrontation avec les institutions de la République. Comment ces dernières vont-elles réagir à cette dernière bravade ? L’Etat va-t-il laisser le «Peuple de Pastef» dérouler sa «Caravane de la liberté de Sonko», rythmer la marche du pays ? Les réponses à ces questions permettront de voir si la stratégie de rupture qui, ici, n’hésite pas à plonger de nombreuses familles dans le deuil et le chagrin, aura été payante ou pas.
Le paradoxe est que cet individu déclare aspirer à diriger un jour ce pays. Croit-il sincèrement qu’en instillant dans la jeunesse, le virus de la violence et de la désobéissance civile, il pourra construire un avenir meilleur à chacun ? Quelle serait sa réaction si, une fois au pouvoir, des adversaires lui appliquaient ses méthodes ? Cette interrogation n’est pas spéculative. On a connu des semblables de Sonko en Allemagne dans les années 1930, ainsi qu’en Egypte, entre 2012 et 2013. Des gens arrivés au pouvoir par la voie des urnes, et qui une fois installés, ont commencé à tordre le cou à la démocratie. A la différence des autres, Ousmane Sonko ne reconnaît des vertus à la démocratie que lorsqu’il en tire profit.
INCENDIE DE LA MAISON DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR, B. NDIAYE ARRETE, QUATRE CAMARADES DE PASTEF RECHERCHES
Il y a quelques jours, la maison du ministre de l’Intérieur, Antoine F. Diome, situé à Touba, a été attaquée au cocktail Molotov. La Dic a interpellé et déféré, hier au parquet, le nommé B. Ndiaye. Quatre autres personnes sont recherchées.
Il y a quelques jours, la maison du ministre de l’Intérieur, Antoine F. Diome, situé à Touba, a été attaquée au cocktail Molotov. La Dic a interpellé et déféré, hier au parquet, le nommé B. Ndiaye. Quatre autres personnes sont recherchées. Ils sont des membres actifs de Pastef de la ville sainte.
Association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et acte terroriste de nature à compromettre le fonctionnement régulier des institutions. C’est, entre autres délits, ce que les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic) retiennent contre B. Ndiaye, né en 1998. Les nommés Khabane, M. Diaw, Mor et B. Mbengue sont en fuite.
Selon nos informations, le 18 mai dernier, les éléments de la Division des investigations criminelles ont été informés que le nommé B. Ndiaye et ses camarades Khabane, M. Faye, Mor et B. Mbengue, membres actifs de Pastef, étaient les principaux instigateurs des manifestations visant à troubler l'ordre public et à perturber le système éducatif, entre Touba et Mbacké.
L'exploitation de ces informations, selon nos informations, a permis de découvrir qu'ils étaient fortement impliqués dans l'attaque perpétrée contre le domicile du ministre de l'Intérieur situé à Touba au quartier Héliport, à la date le 16 mai dernier, lors des manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs localités du pays, après la convocation d’Ousmane Sonko dans l'affaire l'opposant à Adji Sarr.
D’après nos sources, à cette date, aux environs de 22 h, deux individus à bord d'une moto Jakarta se sont transportés sur les lieux indiqués, avant de stationner à l'angle du domicile du ministre. De là, ils ont marché jusqu'à la hauteur de la maison du ministre de l’Intérieur avant de lancer un cocktail Molotov dans la cour, avant de prendre la fuite.
Suite aux instructions du procureur relatives à l'ouverture d'une enquête, des recherches ont été effectuées en vue d'identifier, de localiser et d'interpeller les mis en cause.
Dans cette affaire, le premier à tomber est le nommé B. Ndiaye. Entendu sur procès-verbal régulier, B. Ndiaye a reconnu sa qualité de militant actif de Pastef depuis 2017 et indiqué qu’il est le secrétaire administratif de la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPDS) dans la commune de Touba.
Interrogé sur son emploi du temps du 16 mai 2023, il a confié aux hommes du commissaire Adramé Sarr, le patron de la Dic, qu'à son réveil dans la matinée de ce jour-là, s'être rendu au niveau de l'agence de la Senelec de Touba pour une demande de compteur. ‘’A mon retour aux environs de 10 h, j’ai rejoint mon lieu de travail où je suis resté jusqu'aux environs de 14 h, avant de me rendre à la permanence du parti Pastef située dans la même localité. J’ai quitté cet endroit aux environs de 15 h, pour retourner à mon lieu de travail. À ma descente aux environs de 19 h, j’ai regagné mon domicile et je ne suis plus ressorti jusqu'au lendemain’’, a-t-il soutenu devant les enquêteurs.
Interpellé sur l'objet de son déplacement à la permanence du Pastef vers 14 h, il a répondu qu'il était parti pour prendre part au point de presse organisé par les responsables de Pastef/Touba.
Toutefois, a-t-il signalé, ce point de presse a finalement été annulé pour des raisons qu'il dit ignorer.
Par rapport aux manifestations orchestrées dans cette journée du 16 mai 2023 par ses camarades de parti, B. Ndiaye a déclaré n’avoir eu information de ces manifs à Touba qu'aux environs de 19 h, par le biais de l'une de ses connaissances, Mohamed, dont le frère a été interpellé au cours de ces manifestations.
À propos de l'attaque perpétrée contre le domicile du ministre de l'Intérieur situé à Touba, ce jour-là, avec usage de cocktail Molotov jeté à l'intérieur du domicile par deux individus à bord d'une moto, le susnommé a déclaré n'avoir jamais été informé de cette situation.
Cependant, il ressort des renseignements parvenus entre les mains de la Dic qu’il a eu un entretien téléphonique portant sur l'utilisation de cocktails Molotov avec un certain B. Mbengue que les enquêteurs ont identifié.
Confronté à cette nouvelle donne, B. Ndiaye a reconnu avoir eu un entretien téléphonique avec ce dernier, mais il a nié avoir discuté d'un tel sujet avec ce dernier.
Interrogé sur les informations recueillies indiquant qu'il avait chargé les nommés Mor et B. Mbengue de jeter des cocktails Molotov au domicile du ministre de l'Intérieur, il a tout nié, arguant qu'il n'a jamais chargé les susnommés de mener une attaque de quelque nature que ce soit contre un édifice, encore moins contre le domicile du ministre de l'Intérieur Antoine F. Diome.
Les résultats de la réquisition téléphonique de B. Ndiaye
Dans le but de savoir où se trouve la vérité, les limiers ont exploité le téléphone de B. Ndiaye. Les résultats, selon nos informations, ont montré qu’il a émis et reçu des appels téléphoniques des nommés B. Mbengue, Mor et un autre.
Invité à nouveau à relater le contenu de ces différents entretiens téléphoniques, B. Ndiaye a reconnu avoir effectivement reçu un appel téléphonique émanant du nommé Mbengue, lequel, d'après ses dires, l'a contacté pour lui dire qu'il s'était présenté à son lieu de travail, mais qu'il avait trouvé le local fermé, avant qu'il ne réponde qu'il était descendu.
Cependant, pour ce qui concerne les nommés Mor et B. Mbengue, il a affirmé ne pas se souvenir de s'être entretenu avec eux.
Sur la nature de leurs rapports, il a déclaré qu'ils sont tous des camarades de parti, car étant militants de Pastef. Pour finir, il a déclaré qu’ils sont domiciliés entre Touba et Mbacké.
Lors de son deuxième interrogatoire, dans le cadre de cette affaire, B. Ndiaye a déclaré qu'il connait bien le nommé M. Faye qu'il considère comme son ainé, avec qui il entretient des relations d'amitié et discute souvent au téléphone et dont le domicile familial se situe dans un quartier de la ville sainte de Touba. Il a reconnu s'être entretenu au téléphone avec lui, dans la journée du 16 mai 2023, vers 10 h, pour s'enquérir de l'évolution des démarches du mariage d'un ami. Il a ajouté que ce dernier est aussi un militant de Pastef depuis 2019 et occupe le poste de responsable de la Jeunesse patriotique du Sénégal/Section communale de Touba.
Revenant sur l'organisation et le déroulement des activités du parti, il a souligné que des réunions sont convoquées fréquemment à la permanence de Pastef pour se concerter et planifier des actions à mener. Sur ce, a-t-il révélé, leur dernière réunion remonte au dernier dimanche avant son arrestation pour l'installation de la Jeunesse patriotique du Sénégal/Section départementale. Ensuite, le dimanche 14 mai 2023, il y a eu un point de presse à la permanence de Pastef à Touba, auquel il a déclaré avoir assisté en compagnie du nommé Mor, précisant ainsi que le nommé M. Faye était à Dakar.
Quant aux autres, il a soutenu qu'il ignorait leur position.
Interpellé à nouveau sur la nature de ses rapports avec les nommés B. Mbengue et Mor, il a déclaré que ces derniers ne sont rien d'autre que des camarades de parti. Il a précisé que B. Mbengue est un militant de Pastef de Mbacké et que Mor milite à Touba.
Quant au nommé Khabane, il a soutenu qu'il ne le connait pas, avant de réitérer que la nuit du 16 mai 2023, il était à son domicile, de 19 h jusqu'au lendemain à 8 h. Il a signalé avoir perdu son téléphone, depuis le jeudi 18 mai 2023 vers 12 h, alors qu'il quittait Ndindy pour rallier son lieu de travail.
Lors de son troisième interrogatoire, B. Ndiaye a révélé qu'en sa qualité de secrétaire administratif, il est chargé de faire les convocations pour les réunions, de rédiger les comptes rendus et les lettres à adresser à l'administration et aux autorités de son parti.
À propos de son emploi du temps lors des journées du 9 février 2023, 10 février 2023 et 16 mai 2023, le susnommé a déclaré qu'à la date du 9 février, il s'était rendu à son lieu de travail où il est resté jusqu'à 17 h, avant d'être informé de l'arrestation du député Cheikh Thioro Mbacké par commissariat de Mbacké. Sur ce, il a déclaré s'être rendu dans lesdits lieux avant de rentrer chez lui à 19 h.
Concernant les nombreuses perturbations notées entre Mbacké et Touba à la même date, suite à l'irrecevabilité de la déclaration de manifestation publique formulée par le Pastef, le susnommé a déclaré qu'il n'a eu aucun rôle, ni responsabilité sur ces perturbations. Il a indiqué que le 10 février 2023, les éléments du commissariat de Mbacké sont venus à l'endroit prévu pour la manifestation enlever les bâches qui y étaient érigées, avant d'embarquer les nommés Cheikh Thioro Mbacké et Serigne Assane Mbacké, libérés par la suite dans la nuit.
Toutefois, a-t-il précisé, il n'était pas sur les lieux et a été informé de cet événement par le biais de leur groupe WhatsApp.
Concernant, la journée du 10 février 2023, il a affirmé que vers 9 h, il s'est rendu à la permanence de Pastef qu'il n'a quitté que pour aller effectuer la prière à la grande mosquée, avant d'y retourner juste après et y est resté jusqu'à 20 h pour retourner chez lui à Gouye Mbinde.
Revenant sur le mouvement d'humeur du 17 mars 2023 consécutif à l'arrestation de trois individus lors d'une manifestation et à l'occasion duquel les élèves du lycée de Mbacké ont été délogés, il a soutenu que cette date a coïncidé avec l'arrestation des trois militants de Pastef qui s'étaient rendus au lycée, en vue de faire sortir les élèves en guise de solidarité avec leurs frères restés en prison. Il a signalé que les élèves ont neutralisé ces derniers, avant d'aviser le commissariat de Mbacké.
En février 2021, B. Ndiaye avait été interpellé, avant de bénéficier d’une liberté provisoire
Considéré par les enquêteurs comme étant l'instigateur en chef des événements précités, B. Ndiaye a réfuté ces accusations, arguant qu'il n'y est pour rien.
Toutefois, il a reconnu s'être rendu à la manifestation autorisée de la coalition YAW à Mbacké. Par contre, pour celle interdite du 10 février, il a soutenu qu'il s'était abstenu d'y aller.
Sur le fait qu'à chaque événement troublant l'ordre public à Touba-Mbacké, son nom est cité comme le cerveau qui organise et planifie les casses, le susnommé, après avoir réfuté ces faits, a précisé qu'il revient à la coordination communale l'organisation des manifestations de leur parti à Touba. Pour preuve, il a souligné le fait qu'il n'avait pas assisté au point de presse de la coordination visant à défier l'autorité préfectorale qui avait interdit la manifestation du 10 février dernier.
Interrogé sur les résultats découlant de l'exploitation des réquisitions faites sur son numéro de téléphone, lesquelles ont démontré que la journée du 9 février 2023, de 17 h à 23 h, et le 10 février, entre 12 h et 22 h 30 mn, il a été localisé entre Mbacké et Touba, contrairement à ses déclarations, B. Ndiaye a réitéré et maintenu ses propos.
Il a précisé que le 9 mai dernier, il a quitté son lieu de travail à 17 h pour se rendre à la permanence de Pastef. C'est par la suite qu'il s'est rendu au commissariat de Mbacké où il est resté jusqu'à 19 h pour retourner ensuite à la permanence qu'il a quittée juste après la fin du point de presse.
Revenant sur son arrestation dans le courant du mois de février 2021 pour des faits d'acte de nature à compromettre la sécurité publique, B. Ndiaye a déclaré qu'à l'époque, il avait été arrêté chez lui, que jusqu'à présent, il n'a jamais été condamné pour ces faits.
Toutefois, selon les renseignements recueillis au niveau de la Division de la police technique et scientifique, le nommé B. Ndiaye y est inconnu.
Mais les recherches se poursuivent en vue de l'interpellation des nommés M. Thiaw, Khabane, Mor et B. Mbengue.
TOUS LES CANDIDATS RETENUS PAR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL IRONT EN COMPÉTITION
Dans sa prise de parole ce jeudi à l’Assemblée nationale, le député Nafisstaou Diallo, membre du groupe parlementaire « Wallu Sénégal », a récusé le choix du ministre de l’Intérieur, Antoine Abdoulaye Diome, comme organisateur des élections
Dans sa prise de parole ce jeudi à l’Assemblée nationale, le député Nafisstaou Diallo, membre du groupe parlementaire « Wallu Sénégal », a récusé le choix du ministre de l’Intérieur, Antoine Abdoulaye Diome, comme organisateur des élections. Elle considère ce dernier comme une personnalité non-indépendante pour avoir été substitut du procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). « Nous voulons une personnalité neutre, consensuelle, pour organiser les élections », a-t-elle déclaré.
Répondant à cette interpellation au nom du gouvernement, le Premier ministre, Amadou Ba, a tenu à rassurer que le processus électoral est confié au ministère de l’Intérieur. « Mais, au-delà de la personne d’Antoine Diome, le Sénégal est un pays organisé avec une administration organisée et impersonnelle ». Selon lui, « tous les candidats, retenus par le Conseil constitutionnel, iront en compétition et les Sénégalais vont choisir librement. Ce n’est pas une affaire d’Antoine Diome ».
Il a notamment précisé qu’au Sénégal, les élections ont toujours été bien organisées en respectant les règles en vigueur. En définitive, il a rassuré qu’« en février 2024, tout va se passer dans de très bonnes conditions quelles que soient les personnalités. Et au soir du scrutin, celui qui sortira vainqueur, sera félicité et le lendemain, chacun ira travailler ». A ce titre, Amadou Ba n’a pas manqué d’appeler les membres de l’opposition à « éviter de personnaliser le débat sur l’organisation des élections ».
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LE GOUVERNEMENT PROMET LA FERMETÉ AVANT LE RETOUR DE SONKO À DAKAR
"Quoi qu'il en coûte, l'ordre public sera maintenu", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana. "Nous ne laisserons personne, personne, troubler l'ordre public et la quiétude des Sénégalais"
Le gouvernement sénégalais a promis jeudi la fermeté contre toute tentative de troubles à l'ordre public alors que l'opposant Ousmane Sonko, menacé d'inéligibilité à la présidentielle de 2024, s'apprête à prendre la route pour Dakar à la tête d'un convoi populaire.
"Quoi qu'il en coûte, l'ordre public sera maintenu", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana. "Nous ne laisserons personne, personne, troubler l'ordre public et la quiétude des Sénégalais", a-t-il ajouté.
Après son procès pour viols tenu en son absence mardi, Ousmane Sonko a affirmé mercredi à Ziguinchor (sud) son intention de rentrer à Dakar par la route et de transformer ces quelque 500 kilomètres de trajet en "caravane de la liberté", pour mener "le combat final" contre le président Macky Sall. "Qu'il veuille marcher sur Dakar, ce n'est pas un problème (...) s'il respecte les lois et les règlements", a expliqué M. Fofana. Aucune déclaration de manifestation n'a été déposée "à notre connaissance", a-t-il poursuivi jeudi après-midi. Le porte-parole du gouvernement s'est demandé si M. Sonko ne cherchait pas ainsi à "se faire arrêter pour des questions politiques" afin d'éviter l'infamie d'une condamnation pénale "pour des histoires sordides".
Le convoi de M. Sonko n'était pas parti jeudi après-midi de Ziguinchor et aucun préparatif n'était encore visible sur place, ont constaté des journalistes de l'AFP. L'opposant a dit qu'il partirait jeudi ou vendredi au plus tard. Le président du parti Pastef-les Patriotes, troisième de la présidentielle en 2019, a brillé par son absence à son procès pour viols, disant craindre pour sa sécurité et remettant en cause l'impartialité de la justice. Il a toujours réfuté les accusations et crié au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. M. Sonko risque son éligibilité, déjà compromise par une condamnation à six mois avec sursis pour diffamation contre un ministre.
En 2021, son interpellation lors de son déplacement en cortège jusqu'au tribunal où il était convoqué, alors que l'affaire de viols présumés venait d'éclater, a contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui ont fait au moins une douzaine de morts.
La tension s'annonce à nouveau forte autour du 1er juin, date à laquelle est attendu le verdict.
LANGUES NATIONALES DANS LES ENSEIGNEMENTS-APPRENTISSAGES, L’OIF PREND ELAN
La communauté francophone salue les succès du Sénégal enregistrés dans les expériences bilingues et son ambition de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation.
La communauté francophone salue les succès du Sénégal enregistrés dans les expériences bilingues et son ambition de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation. C’était à l’occasion de la réunion du Comité de coordination internationale (Cci) de l’initiative «Ecole et langues nationales» en Afrique (Elan-Afrique).
Quelle stratégie pour la prise en compte des langues nationales dans les enseignements-apprentissages ? La réponse à cette problématique a fait l’objet d’une rencontre, qui consacre le Comité de coordination internationale (Cci) du programme Ecole et langues nationales (Elan). L’initiative regroupe les représentants des ministères en charge de l’Education de base des pays partenaires. L’objectif principal de la rencontre est de faire le bilan de la mise en œuvre de la phase 2 du programme Elan (2016-2023) et de définir les objectifs et perspectives pour la 3ème phase qui démarre, afin de permettre la véritable extension des politiques bilingues.
A l’occasion de l’ouverture de la rencontre du Comité de coordination internationale d’Elan, Mme Caroline St-Hilaire, administratrice de l’Oif, a exprimé toute sa gratitude. Selon elle, en ces temps de profonds bouleversements et de mutations rapides, il est primordial de reconnaître les enjeux actuels du secteur de l’éducation. «L’éducation est la pierre angulaire du développement social, économique et culturel de nos nations. Elle est l’outil par excellence pour bâtir un avenir meilleur, un avenir qui promeut la compréhension mutuelle, la tolérance et la coopération», a-t-elle indiqué. C’est ainsi, poursuit-elle, que l’éducation est une des priorités stratégiques de l’Oif, qui s’attache à contribuer à l’effort international d’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages, dans la visée des Objectifs de développement durable de l’horizon 2030.
De l’avis de l’administratrice de l’Oif, les évaluations des acquis scolaires des élèves faites au cours de la dernière décennie nous interpellent et nous commandent d’innover dans les pratiques de classe. Le rapport d’évaluation Pasec 2014 comme celui de 2019 font état de niveaux insuffisants en lecture-écriture et en calcul dans la plupart des pays concernés.
Pire, le Pasec 2019 conclut que plus de 55% des élèves en début de scolarité n’ont pas atteint le seuil suffisant de l’échelle de compétences en langue. En fin de scolarité, quasiment la même proportion d’élèves (52%) est en dessous du seuil suffisant de compétences et donc en difficulté d’apprentissage en lecture.
En se basant aussi sur le rapport de l’Unesco, Caroline St-Hilaire soutient que quatre enfants sur dix dans le monde reçoivent un enseignement dans une langue qu’ils ne comprennent pas. En Afrique, il s’agit de 8 enfants sur 10. Or, conclut-elle, l’amélioration de la qualité de l’éducation, et donc par conséquent le développement du capital humain, est intrinsèquement liée à la langue d’enseignement. Il existe aujourd’hui un consensus international qui se dégage en faveur de l’enseignement bi-plurilingue, comme facteur d’amélioration des enseignements-apprentissages.
C’est dans cette perspective que l’Oif promeut le multilinguisme depuis 1975 et réserve une place de choix à la promotion des langues partenaires africaines. «Les expérimentations sont menées depuis plusieurs années et les différentes évaluations et études démontrent sans conteste la plus-value de l’enseignement bilingue. Il existe aujourd’hui un consensus international en faveur de l’utilisation de plusieurs langues à l’école», a soutenu l’administratrice de l’Oif. «Les succès enregistrés dans les expériences bilingues confortent le Sénégal dans son option de systématiser et de généraliser l’utilisation des langues nationales à côté du français pour améliorer la qualité de l’éducation. La plus-value de l’enseignement bilingue n’est plus à démontrer. Nous devons aller de l’avant en adoptant les stratégies appropriées et en se donnant les moyens du passage à l’échelle. Cela suppose un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes : les institutionnels, les experts, les enseignants, les parents d’élèves, etc. Au Sénégal, nous nous inscrivons sur cette voie, et c’est de cette manière que le Modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal (Mohebs) a été élaboré à travers une démarche participative et inclusive (…)», a déclaré le ministre Dr Cheikh Oumar Anne.
Le Mohebs, poursuit le ministre de l’Education nationale, est l’option qui traduit la vision du président de la République, qui mise sur le développement humain qui constitue l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (Pse) pour promouvoir une émergence économique et sociale de notre pays.
L’ALERTE DE GREENPEACE AFRIQUE
Les incidents entre pêcheurs artisanaux et navires industriels sont fréquents. Greenpeace Afrique alerte et invite l’Etat du Sénégal à tenir un conseil présidentiel pour se pencher sur la question.
Les incidents entre pêcheurs artisanaux et navires industriels sont fréquents. Greenpeace Afrique alerte et invite l’Etat du Sénégal à tenir un conseil présidentiel pour se pencher sur la question.
Greenpeace Afrique rappelle à l’État du Sénégal l’urgence de tenir un conseil présidentiel sur la pêche afin de parvenir à « une transparence totale dans la gouvernance du secteur de la pêche, y compris la publication de la liste des navires industriels autorisés par le Sénégal ».
Une recommandation qui fait suite à « une altercation entre pêcheurs artisanaux et l’équipage d’un navire de pêche industrielle à hauteur de Lompoul-sur-Mer », selon le communiqué de l’organisation. « Le code de la pêche sénégalaise prévoit une délimitation des zones de pêche par types d’engins. Aujourd’hui, le poisson étant devenu rare, certains navires industriels ne se limitent plus à leurs zones de pêche, et s’infiltrent dans les zones interdites pour rechercher la ressource. Les pêcheurs artisanaux sont par ailleurs exposés et vulnérables face à ces navires. Il est plus que nécessaire d’appliquer rigoureusement la loi sur les zones de pêche afin d’éviter ce type d’incident. Si rien n’est fait, de pareilles altercations pourront conduire à une situation irréversible. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités avant que la situation ne dégénère comme ce fut le cas à Cayar en avril 2023 », a insisté le responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique.
La nécessité de la bonne gouvernance des ressources halieutiques
Dr Aliou Ba de poursuivre : « Aujourd’hui, la majeure partie des stocks de poissons dans la région est surexploitée. La présence des navires industriels aggrave cette situation et contribue à mettre en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations. Les pêcheurs n’arrivent plus à trouver assez de ressources pour survivre, ils s’endettent et s’exposent de plus en plus à une situation sociale précaire. Les autorités gagneraient plus à s’investir dans la gestion durable des ressources plutôt qu’à brader les ressources halieutiques aux navires industriels. Les ressources halieutiques constituent un patrimoine commun, elles doivent être préservées pour le bien-être des populations locales ».
Greenpeace Afrique, tout en réitérant « la nécessité de la bonne gouvernance des ressources halieutiques », préconise aussi « l’établissement d’un régime de gestion régionale, efficace et durable, en particulier pour l’exploitation des ressources partagées telles que les petits poissons pélagiques ». Le document, rendu public ce lundi 23 mai, insiste également sur « la fermeture des usines utilisant du poisson entier pour la production de farine et d’huile, en raison de leur impact négatif sur l’environnement, la sécurité alimentaire, les emplois et l’économie ». Avant de solliciter « la reconnaissance par le gouvernement de la profession des femmes transformatrices de poisson et des pêcheurs artisanaux, en leur accordant un cadre juridique formel qui puisse leur donner accès au droit du travail, tels que la sécurité sociale et des droits de consultation dans la gestion locale de la pêche ».
Emédia
CORRUPTION DE (LA) JEUNESSE !
Beaucoup de Sénégalais ont découvert le délit de «corruption de jeunesse» à partir du réquisitoire du procureur dans l’affaire Sonko-Adji Sarr. Bon à savoir qu’il existe. Mais finalement on serait tenté de dire que cette formule colle mieux aux politiques
Beaucoup de Sénégalais ont découvert le délit de « corruption de jeunesse », à partir du réquisitoire du procureur dans l’affaire Sonko-Adji Sarr. Bon à savoir qu’il existe. Mais finalement, l’on serait tenté de dire que cette formule colle mieux aux hommes politiques, dans d’autres circonstances. Ils corrompent les jeunes par des emplois… qu’ils ne voient presque jamais. Ils les utilisent comme bouclier parfois.
La jeunesse n’existe que lorsqu’ils en ont besoin. Ils en usent et… abusent. Parce qu’une frange décisive pour leur avenir politique. Mais ils ne se soucient guère de leur devenir. Ça s’appelle corruption de la jeunesse.
RÉACTION DU MINISTRE DE LA JUSTICE APRÈS LE PROCÈS OUSMANE SONKO-ADJI SARR
"Malgré les tensions et les tentatives de discréditer la justice, le procès s'était tenu dans de bonnes conditions". Selon lui, le procès a respecté les principes, les normes et les standards régissant un procès équitable
Dans la foulée du procès très médiatisé opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, le ministre de la Justice, Ismael Madior Fall, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement du procès. Lors de la cérémonie d'ouverture de la Journée du notariat qui s'est tenue à Dakar, le professeur Ismaila Madior Fall a souligné que malgré les tensions et les tentatives de discréditer la justice, le procès s'était tenu dans de bonnes conditions.
Le ministre de la Justice a rappelé que cette affaire avait captivé l'opinion publique nationale, voire internationale, pendant près de deux ans. Cependant, il a insisté sur le fait que le procès avait respecté les principes, les normes et les standards régissant un procès équitable. Selon lui, le terme "dans de bonnes conditions" signifie que l'audience s'est déroulée conformément aux règles établies pour assurer un procès juste et équitable.
Ismael Madior Fall a également dénoncé les tentatives d'insultes, de menaces et de discrédit à l'égard de la justice tout au long de cette affaire. Malgré ces obstacles, il considère que le procès a été mené avec intégrité et impartialité.
Cette réaction du ministre de la Justice met en évidence la confiance qu'il accorde au système judiciaire sénégalais et à la manière dont le procès a été conduit. Il souligne l'importance de respecter les principes fondamentaux de la justice dans le traitement des affaires, en dépit des pressions et des passions suscitées par des procès de grande envergure.
Il convient de noter que cette déclaration du garde des Sceaux intervient alors que le verdict du procès a été réservé pour le 1er juin, laissant planer une certaine attente quant à l'issue finale de cette affaire qui a suscité de vives réactions au sein de la société sénégalaise.
Il reste maintenant à voir comment cette affaire se développera dans les jours et les semaines à venir, et comment les différentes parties concernées mais aussie la rue réagiront au verdict final. Quoi qu'il en soit, cette déclaration du ministre de la Justice souligne l'importance de préserver l'intégrité et la crédibilité du système judiciaire, ainsi que la nécessité de respecter les droits et les procédures qui garantissent un procès équitable pour tous les citoyens