Le directeur de publication du quotidien "Yoor-Yoor Bi" et éditorialiste de SenePlus a été placé sous mandat de dépôt. Il a été inculpé par le juge Mamadou Seck du deuxième cabinet d'instruction pour trois chefs d'accusation
Le Journaliste Serigne Saliou Guèye, directeur de publication du quotidien "Yoor-Yoor Bi", va passer sa première nuit en prison à partir de ce vendredi 26 mai 2023 après avoir été placé sous mandat de dépôt. Il a été inculpé par le juge Mamadou Seck du 2e cabinet d'instruction pour trois chefs d'accusation : publication d'écrits de nature à jeter le discrédit sur les actes ou décisions juridictionnels, diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques, usurpation de la fonction de journaliste.
Journaliste et chroniqueur télé depuis plus de deux décennies, Serigne Saliou Guèye est un 'jeune-vieux" routier du journalisme sénégalais, notamment politique. Il a travaillé pour plusieurs médias dont Le Témoin...
Réagissant à cette situation, Seydi Gassama, d’Amnesty International Sénégal, exige sa remise en liberté « sans condition » et écrit sur son compte Twitter : « l'emprisonnement du journaliste Serigne Saliou Guèye, une des principales figures des médias au Sénégal depuis plus d'une décennie et une des voix les plus critiques de la gouvernance du président Macky Sall, constitue une nouvelle attaque contre la liberté de la presse. Le fait qu'il ne détienne pas encore la carte de presse (combien sont-ils les journalistes sénégalais qui ont déjà cette carte ?) ne lui retire pas la qualité de journaliste au point de l'accuser d'usurpation de fonction.
En outre, dans tous les Etats démocratiques, les citoyens et les médias ont le droit de commenter les décisions de justice, de les critiquer. Ils ont le droit de critiquer les institutions y compris l’institution judiciaire. »
PAR AMADOU TIDIANE WONE
NON, NON ET NON !
POINT DE MIRE SENEPLUS - Pour avoir été de ceux qui, depuis le début, ont exprimé publiquement leur soutien à Sonko je ne saurais me taire face à ce qui me semble une dérive langagière malheureuse
Pour avoir été de ceux qui, depuis le début, ont exprimé publiquement leur soutien et leur sympathie à Ousmane Sonko ainsi qu’à Pastef- Les-Patriotes en tant que projet politique porteur, et nécessaire, dans la vitalité démocratique de notre pays, je ne saurais me taire face à ce qui me semble une dérive langagière malheureuse.
Je suis de ceux qui suivaient, en direct, la déclaration d’Ousmane Sonko depuis Ziguinchor. J’ai arrêté au moment où il a sorti des propos qui ne lui ressemblent pas. Dans la forme comme dans le fond.
J’en suis profondément désolé !
Même si je comprends la pression insoutenable que subissent Ousmane Sonko et ses proches depuis plus de deux ans, je ne suis pas du tout d’accord avec son écart de langage !
Ses ennemis jurés, ainsi que tous ceux qui sont hostiles au changement dans notre pays, pourraient saisir cette occasion inespérée de fédérer leurs énergies pour parachever la diabolisation, à moindre frais, de celui qui pourrait porter, le plus loin possible, l’alternative nécessaire et impérieuse que nous attendons depuis 60 ans !
Alors même que se déroule un procès, dont les minutes circulent, en temps réel, dans tous les réseaux sociaux, il lui était loisible de laisser les citoyens libres de se faire une opinion. Et elle lui était largement favorable !
Trop de communication tue la communication !
Cela dit, et comme je l’ai toujours assumé, le combat (dont nous partageons les idéaux avec Ousmane Sonko et tous les Patriotes) est articulé autour de la défense de valeurs et de principes. Rien ne saurait nous en détourner.
Dire une vérité désagréable à un ami est la moindre des dignités. Sous ce rapport, la direction de Pastef devrait, impérativement, se donner les moyens de ramener le débat au plan purement politique, après la fermeture de cette phase judiciaire. Quel que soit le verdict qui sera rendu.
Cette séquence judiciaire peu honorable devrait servir de terreau au réveil de tous ceux qui sont convaincus que le Sénégal vaut mieux que ce qui nous a été donné à voir et à entendre ces jours-ci.
Sur le fond de l’affaire nous avons, comme chaque citoyen, notre intime conviction. Nous l’exprimerons en temps et lieux. Car, la présomption d’innocence court jusqu’à la prononciation du verdict. Tariq Ramadan ne vient-il pas d’être acquitté faute de preuves ?
Respectons les institutions en toutes circonstances en attendant de les changer !
Jummah Mubaarack !
DES VICES ET DES ABUS
C’est aux termes d’âpres négociations et de tiraillements que la gérante de Sweet Beauté, Ndèye Khady Ndiaye, a été abandonnée en plein vol par les avocats.
C’est aux termes d’âpres négociations et de tiraillements que la gérante de Sweet Beauté, Ndèye Khady Ndiaye, a été abandonnée en plein vol par les avocats. Certains de ses défenseurs ont été presque contraints de sortir de la salle, alors qu’ils étaient loin de partager cette stratégie.
‘’Monsieur le Juge, je n’ai rien à dire ; je n’ai pas d’avocats pour me défendre...’’, lâche d’un air triste et désespéré Ndèye Khady Ndiaye, poursuivie notamment pour complicité de viol dans l’affaire Ousmane Sonko contre Adji Sarr, au terme d’une journée très éprouvante.
Malgré une grossesse de 7 à 8 mois, selon ses avocats, la bonne dame, visiblement exténuée, n’a jamais lâché prise à la barre. Elle s’est battue jusqu’à la dernière minute, avec les armes à sa disposition. Seule, face à plusieurs avocats chevronnés qui ont réclamé sa peau, à une exception près (Maitre Abdou Dialy Kane qui a estimé qu’elle n’est pas censée être au courant des supposés actes entre Sonko et Adji Sarr), la gérante du salon de massage Sweet Beauté s’est défendue du mieux qu’elle pouvait, en jurant sur son enfant qu’elle n’a rien fait. ‘’Tout ce que je peux ajouter, c’est que je le jure sur l’enfant que je porte dans mon ventre. Si j’ai quelque chose à voir avec ce qui m’est reproché, que ce bébé ne voie jamais le jour. Je n’ai rien fait de ce dont on m’accuse’’, confie-t-elle résignée, suite aux plaidoiries des avocats de la partie civile et au réquisitoire du ministère public, qui demande cinq ans à son encontre.
Pourquoi a-t-elle été lâchée en plein vol par ses propres avocats ? Lui a-t-on demandé son avis avant de la priver même de l’avocat qui a été commis d’office par le tribunal, pour venir à sa rescousse ? Quelle doit être la posture du bâtonnier de l’Ordre des avocats face à cette situation ‘’inédite’’, selon des praticiens, dans les annales des juridictions sénégalaises ?
Pour l’heure, cela semble le cadet des soucis des avocats pour qui seul le sort du leader politique Ousmane Sonko semble importer. Pourtant, à la barre, l’image était terrible. Visiblement, certains, dont Maitre Mouhamadou Bassirou Baldé, qui a été dans la cause depuis le début, étaient moins euphoriques face à une telle stratégie. Il aura fallu d’âpres négociations et des tiraillements pour le contraindre presque de sortir de la salle. Sous le regard impuissant de sa cliente enceinte, poursuivie du chef grave de complicité de viol.
Joint par téléphone, le jeune avocat s’est refusé à tout commentaire.
La stratégie du boycott
Mais le fait est grave et rarissime pour être passé sous silence. Pour justifier une telle attitude, les robes noires ont invoqué deux arguments principaux : certes, il y a eu les nouvelles constitutions en faveur de Ndèye Khady Ndiaye, mais il y a surtout l’absence de l’opposant Ousmane Sonko, que le tribunal était déterminé à juger par contumace. Pour les avocats de ce dernier, Sonko n’est pas venu simplement parce qu’il n’a pas reçu une convocation en bonne et due forme.
Seulement, ce dernier a proclamé qu’il était arrivé à son terminus, qu’il est dans une phase de désobéissance civique et que sa comparution dépendait du respect d’un certain nombre de conditions…
Ndèye Khady Ndiaye, elle, n’a jamais refusé de comparaitre. Du début jusqu’à la fin, devant la Chambre criminelle, elle a toujours répondu aux appels de la justice, flanquée de ses avocats, dont Maitres Ibrahima Mbengue, Ousseynou Gaye et Baldé qui a été le premier et qui n’était pas d’accord à la stratégie du boycott, selon des sources proches du barreau.
En vérité, accusait Me El Hadj Diouf à la barre, les avocats de Ndèye Khady qui ont insisté sur le renvoi l’ont surtout fait par procuration, au bénéfice principal de l’accusé Ousmane Sonko. Ce qui a failli provoquer un incident d’audience. Mais Me Diouf a insisté, tout en demandant au tribunal de ne pas accepter une telle requête qu’il a qualifiée de ‘’dilatoire’’.
Les avocats contraignent les non convaincus de sortir et laissent Ndèye Khady Ndiaye sans défense
Née en 1988, mère de deux enfants, la native de Kaolack a tenu tête à des barons du barreau de Dakar, pendant 17 longs tours d’horloge, de 10 h, à 3 h passées de quelques minutes. Droite dans ses bottes, elle a tenu à laver elle-même tous les affronts. Comme quand le procureur s’interroge sur la paternité des spermatozoïdes en citant le nom de son époux qui était le seul homme de la maison avec Ousmane Sonko.
‘’Je ne vous permets pas de me manquer de respect’’, bondit-elle, obligeant le juge à intervenir. Idem quand Maitre El Hadj Diouf s’approche d’elle, elle crie haut et fort pour dénoncer : ‘’Monsieur le Président, dites à cet homme de me laisser tranquille ; il ne peut pas m’emmener ici et venir me dire ‘baal ma aqq’ (pardon)…’’ Quand certains témoins passent, elle demande la parole pour poser des questions parfois cruciales que le juge a omis de poser… Il en fut ainsi lors du passage du capitaine Oumar Touré. ‘’Monsieur le Président, j’ai une question… Capitaine est-ce que dans votre bureau, Adji Sarr n’a pas proposé 100 000 F au témoin Aissatou Ba ?’’. Gonflée à bloc par la réponse affirmative de l’ex-officier, elle a poursuivi son interrogatoire, les unes plus importantes que les autres. Comme si elle avait été bien briefée par des sachants.
Avec la bouderie des avocats de Ndèye Khady Ndiaye présente devant la Chambre criminelle, le juge a été confronté à une situation délicate.
En effet, aux termes de l’article 273 du Code de procédure pénale, devant la Chambre criminelle, la présence d’un avocat auprès de l’accusé est obligatoire. ‘’Si le défenseur commis ou désigné conformément aux articles 101 et 2 ne se présente pas, le président en commet un autre d’office’’.
Un vice qui pourrait toutefois anéantir la procédure, en cas de recours
Défié dans son autorité par les avocats qui ont voulu jouer la carte de la solidarité, le président du tribunal persiste et anticipe sur la future bataille judiciaire à venir. ‘’Greffier, il faut noter que les avocats de la défense ont refusé de plaider. Il faut bien noter ça ; elle a des avocats, mais ces derniers ont refusé de plaider. Y a-t-il un représentant du bâtonnier dans la salle ? Greffier, notez bien qu’ils ont eux-mêmes refusé de plaider’’, répète-t-il, visiblement dérouté par le coup des avocats.
Appelé au secours, le représentant du Conseil de l’ordre a mis le juge devant ses responsabilités en tant que président du tribunal. Au besoin, les avocats pourront également faire ce qu’ils ont à faire.
Juriste spécialiste, Khomeiny Camara a estimé que la chambre aurait dû renvoyer l’audience, dans ce cas de figure. Il rappelle la jurisprudence Hissène Habré pour justifier son propos. ‘’Malgré son refus, le juge lui avait commis d’office un avocat pour que la procédure soit régulière. C’est la loi qui l’exige en matière criminelle’’, insiste M. Camara.
Pour Maitre Ciré Clédor Ly, cela n’est qu’une preuve supplémentaire de l’état de folie dans lequel est plongée la justice depuis quelque temps. ‘’La justice sénégalaise imbibée du syndrome politique est en folie’’, fulminait l’avocat en réaction au maintien de l’audience nonobstant l’absence d’avocats pour Ndèye Khady Ndiaye.
DIALOGUE NATIONAL, YEWWI ASKAN WI DIT NON A MACKY SALL
Nombreux sont les partis politiques qui ont dit qu’ils ne prendront pas part au dialogue national appelé par le président de la République Macky Sall.
Nombreux sont les partis politiques qui ont dit qu’ils ne prendront pas part au dialogue national appelé par le président de la République Macky Sall.
Au moment où Taxawu Sénégal dit qu’il y participera sous conditions, la coalition Yewwi Askan Wi a annoncé qu’elle n’y prendra pas part. ‘’Au moment où le pays est plongé dans l’incertitude, Macky Sall compte lancer un soi-disant ‘dialogue’, le 30 mai 2023, pour détourner les Sénégalais des difficultés auxquelles ils sont confrontés. La coalition Yewwi Askan Wi déclare solennellement son rejet catégorique de ce dialogue’’, écrit-on dans une note.
‘’Elle lance un appel à tous les partis et mouvements politiques membres, ainsi qu’à toutes les forces vives de s’abstenir de participer au faux dialogue, d’où ne sortira rien de bénéfique pour le peuple, suffisamment meurtri par une longue série d’injustices’’, ajoute-t-on.
Par Seydi Gassama
POUR QUE LA MONTAGNE N’ACCOUCHE D’UNE SOURIS
Alors qu’un dialogue politique est annoncé en grande pompe pour le dimanche 28 mai 2023, aucun acteur politique parmi ceux qui ont annoncé leur décision d’y participer ne connait les termes de référence et l’agenda de ce dialogue tant clamé.
Alors qu’un dialogue politique est annoncé en grande pompe pour le dimanche 28 mai 2023, aucun acteur politique parmi ceux qui ont annoncé leur décision d’y participer ne connait les termes de référence et l’agenda de ce dialogue qui se tient dans un contexte marqué par une répression sans précédent visant les journalistes, les activistes et les opposants politiques. Pour favoriser un dialogue inclusif et fécond, le préalable aurait été, comme gage de bonne volonté, de libérer toutes les personnes détenues pour des motifs politiques et de mettre fin aux restrictions frappant l’exercice des libertés publiques.
La crainte légitime des sénégalais est que ce coûteux dialogue n’apporte pas la décrispation attendue sur l’espace politique et social et que, comme les précédents dialogues, il accouche de deals politiques de partage de pouvoir, de réhabilitation de politiciens exclus de la compétition électorale par des condamnations pénales et exonére d’autres de toutes poursuites futures pour des actes de prévarication qu’ils pourraient avoir commis contre les deniers publiques.
De notre point de vue, ce dialogue n’apportera de plus-value par rapport aux précédents que si les questions suivantes sont prises en compte et discutées sans calculs et partis-pris politiciens :
1. La jouissance des droits civils et politiques : la réforme du code électoral doit être une obligation et une priorité du dialogue. Le droit de tout citoyen de choisir ses dirigeants à travers une élection libre, démocratique et transparente et celui de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays sont garantis par la déclaration universelle des droits de l’homme, le pacte international relatif aux droits civils et politiques et la constitution.
Aucun citoyen ne devrait être déchu de ces droits que par une peine prononcée par un juge à l’issue d’un procès équitable et pour des infractions graves punies de peines de prison fermes. Les dispositions des articles L29, L30 et L57 du code électoral qui déchoient les citoyens de ces droits fondamentaux violent le droit international et la constitution. Elles doivent être abrogées ou amendées pour respecter ces droits fondamentaux.
L’abrogation ou l’amendement pertinent de ces articles rendrait éligibles des leaders politiques comme Khalifa Ababacar Sall et Karim Meissa Wade. Par rapport à une loi d’amnistie, qui concerne des faits et non des personnes, ces mesures ont le mérite de ne pas effacer les actes délictueux qui pourraient avoir été commis par des personnes exerçant des charges publiques. La poursuite et la punition des actes de prévarication est aujourd’hui une exigence des citoyens sénégalais. Ignorer cette exigence contribuerait à miner davantage la confiance des citoyens aux autorités publiques. Dans cette même logique, le droit de vote des personnes privées de liberté, celles placées en détention provisoire et celles qui ont été condamnées mais non déchues de leurs droits civiques, doit être reconnu et respecté comme c’est le cas dans beaucoup de pays du continent et du monde.
2. La réforme du code pénal et du code de procédure pénal et des lois qui restreignent la liberté syndicale : il urge de réformer le code pénal et d’abroger ou d’amender toutes les lois liberticides qui permettent à l’Etat de poursuivre et d’emprisonner ceux et celles qui exercent leurs droits constitutionnels de critiquer leurs dirigeants politiques et de manifester de façon pacifique. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (arrêt Issa Lohé Konaté contre Burkina Faso du 5 décembre 2014) et la Cour de justice de la CEDEAO (arrêt Fédération Africaine des Journalistes contre Gambie du 13 février 2018) ont demandé aux Etats membres de supprimer les peines privatives de liberté pour les délits portant atteinte à l’honorabilité des personnes comme la diffamation, l’injure publique, l’offense au Chef de l’Etat, etc.
Les sanctions pécuniaires suffisent largement pour réparer les préjudices causés aux victimes. L’Etat du Sénégal ne peut ignorer les arrêts de ces hautes juridictions africaines, qui s’imposent à lui en vertu de sa constitution, au risque de nuire à sa crédibilité et à son image sur la scène africaine et internationale ; une image qui constitue un précieux héritage des présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade et que le président Macky Sall a le devoir de préserver. Il importe également de créer un juge des libertés et de la détention pour protéger les citoyens contre les pouvoirs exorbitants du parquet qui peut faire arrêter et mettre en prison toute personne même lorsqu’elle présente de solides garanties de représentation. La création d’un juge des libertés et de la détention était une recommandation de la commission nationale de réforme des institutions (CNRI). Elle tenait particulièrement à cœur le président de cette commission, le président Amadou Makhtar Mbow.
La liberté syndicale doit également être élargie aux catégories de fonctionnaires qui en sont privées aujourd’hui, à savoir les magistrats, les administrateurs civils, les personnels de certaines régies financières et les corps paramilitaires comme la police, la douane, les eaux et forêts, le service d’hygiène, le personnel pénitentiaire, etc. Cet élargissement de la liberté syndicale, qui existe dans la plupart des pays de la sous-région, ne pourra qu’accroître l’efficacité de ces corps et la confiance qu’ils sont en droit d’attendre des citoyens.
3. La protection des droits de la femme et de l’enfant : des engagements fermes doivent être pris pour protéger l’enfance en appliquant toutes les lois en vigueur et en adoptant sans délai la loi sur le statut des écoles coraniques ou daaras et le code de l’enfant. Le code de la famille doit également être réformé pour assurer l’égalité entre l’homme et la femme dans le mariage et dans la famille comme stipulée par les traités régionaux et internationaux des droits humains dont l’Etat du Sénégal est partie.
Bon dialogue à tous les participants et participantes.
CIRÉ LY DÉMENT SON RETRAIT DU POOL DES AVOCATS DE SONKO
L'avocat a précisé qu'il était en fait en tête-à-tête avec son client depuis trois jours et qu'ils se sont séparés récemment en raison de ses obligations professionnelles en Guinée Conakry
Dans une récente déclaration, Me Ciré Ly a catégoriquement nié les informations selon lesquelles il se serait retiré du pool des avocats de l'opposant politique Ousmane Sonko. L'avocat a précisé qu'il était en fait en tête-à-tête avec son client depuis trois jours et qu'ils se sont séparés récemment en raison de ses obligations professionnelles en Guinée Conakry.
Me Ciré Ly, réputé pour son engagement en faveur des droits de l'homme et de la justice, a déclaré : « Depuis trois jours, j'étais avec mon client Ousmane Sonko, en tête-à-tête. C'est seulement hier à 14 heures que nous nous sommes dit au revoir, car je devais me rendre en Guinée Conakry pour préparer la comparution d'un autre client, l'ancien ministre de la défense détenu illégalement par abus de pouvoir du Procureur spécial de la République de Guinée ».
Cette clarification intervient après des informations circulant dans les médias selon lesquelles Me Ciré Ly aurait abandonné la défense d'Ousmane Sonko, suscitant des spéculations et des interrogations multiples.
L'avocat a réaffirmé sa détermination à lutter contre les abus de pouvoir et les violations des droits de l'homme, non seulement au Sénégal, mais également dans d'autres pays où il intervient en tant qu'avocat.
Le démenti de Me Ciré Ly met fin aux spéculations et confirme son engagement envers Ousmane Sonko. Alors que l'opposant politique fait face à des accusations qui ont suscité une attention nationale et internationale, la présence d'avocats de renom tels que Me Ciré Ly est essentielle pour veiller à ce que les droits de la défense soient respectés et que le processus judiciaire se déroule de manière transparente.
La déclaration de Me Ciré Ly réaffirme son attachement à la justice et à la défense des droits de l'homme, ainsi que son engagement envers ses clients, qu'ils soient au Sénégal ou ailleurs. Son implication continue dans des affaires sensibles témoigne de sa détermination à lutter pour la protection des droits fondamentaux et de l'importance d'une représentation juridique solide dans les cas de grande envergure.
Il reste maintenant à voir comment cette affaire évoluera et quel sera le rôle de Me Ciré Ly et des autres avocats dans la défense d'Ousmane Sonko, tandis que le système judiciaire suit son cours.
NOTRE GRAND CHALLENGE, C’EST DE RESTER SUR CETTE DYNAMIQUE VICTORIEUSE
Vainqueur des Jeux africains de Brazzaville en 2015, le coach Serigne Saliou Dia a remis ça le vendredi 19 mai en hissant la sélection U17 sur le toit du continent. Un sacre qui vient encore confirmer la belle embellie du football sénégalais.
Vainqueur des Jeux africains de Brazzaville en 2015, le coach Serigne Saliou Dia a remis ça le vendredi 19 mai en hissant la sélection U17 sur le toit du continent. Un sacre qui vient encore confirmer la belle embellie du football sénégalais. Pour le technicien, le Sénégal dispose d’un vivier de talents qui peuvent valoir de belles satisfactions. Aujourd’hui, explique le sélectionneur de l’équipe cadette, le grand challenge, c’est de rester sur cette dynamique victorieuse.
Comment avez-vous vécu le sacre de votre équipe à la Can ?
Je l’ai vécu avec beaucoup de fierté, avec un sentiment du devoir accompli. Quand on est investi d’une mission nationale, c’est toujours un lourd fardeau. Dieu merci, nous avons su relever le défi et décrocher cette première étoile pour le Sénégal dans la catégorie U17.
L’équipe du Sénégal n’avait jamais dépassé le premier tour de cette compétition. Peut-on considérer ce sacre comme une surprise ?
Ceux qui ne nous avaient jamais vus jouer peuvent peut-être considérer ce sacre comme une surprise, mais pour les observateurs qui nous ont vus jouer, ce n’en est pas une. Nous avons réussi à mettre en place une équipe compétitive, qui s’est bonifiée d’entraînement à entraînement et de match en match. Notre modèle de jeu demandait un peu de temps en sectoriel, intersectoriel et groupal et finalement, la mayonnaise a bien pris, la preuve par ce sacre qui a couronné le parcours exceptionnel des «Lionceaux».
À quel moment avez-vous vraiment senti que votre équipe était sur la bonne voie pour remporter le titre ?
Nous étions partis en Algérie avec beaucoup d’ambition. Tous les matches étaient des finales pour nous. Tel était notre credo. C’est pour cela d’ailleurs que les jeunes se sont battus et se sont donnés à fond sur tous les ballons. Chaque match nous permettait de progresser et d’acquérir un capital expérience qui nous a permis d’aller jusqu’au bout. Et tout cet effort a fini par payer.
Après Aliou Cissé, Pape Bouna Thiaw et tout récemment Malick Daf, vous étiez très attendu. Aviez-vous fait de ce sacre un objectif personnel ?
Pas du tout et je crois l’avoir dit et redit. J’ai gagné avant tout le monde un titre continental. C’était aux Jeux africains de Brazzaville en 2015. Et les U17 ne sont pas des U20 ni U23. L’accent devait être mis sur la formation, le développement personnel de ces jeunes pousses qui ont un rythme de vie différent des seniors, qui ont des caractéristiques psychologiques différentes des adultes. Donc, l’accent devrait être mis sur l’installation d’aptitudes, mais surtout d’attitudes pour faire face et nous avions commis un préparateur mental pour cela. Notre objectif était surtout que les gosses continuent à progresser et les résultats viendront naturellement. C’est ce qui est arrivé au soir du 19 mai dernier.
Qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence ?
La différence s’est faite dans les attitudes de jeu, cette foi en ce que nous faisions. Il y a aussi ce pressing constant, ce contre-pressing, cette volonté de partir toujours de derrière, le tout couronné par un mental de roc et de ne jamais lâcher, de jouer avec beaucoup d’intensité.
Sur le plan mental, on a vu que vos joueurs étaient bien armés. Ils l’ont prouvé contre le Burkina Faso en demi et le Maroc en finale. Quel discours leur avez-vous tenu ?
Effectivement, nous étions très bien armés sur le plan mental. Nous avons travaillé avec un préparateur mental qui était à Dakar Sacré-Cœur, qui essayait d’initier les gosses sur ces aspects. Dans notre modèle de jeu, nous avons plus ou moins privilégié le travail technico-tactique. Nous avons aussi travaillé sur des buts en handicap, sur des infériorités numériques pour obliger les joueurs à puiser au fond d’eux-mêmes, à ne jamais lâcher, pour essayer d’avoir ces solutions dans la douleur, dans la sueur. Je pense que nous étions bien armés sur ce plan. C’était tout un travail en amont, avec de bons contenus d’entraînement. L’autre aspect, c’est la visualisation. Avec les supports visuels, nous avons également fait progresser les jeunes sur ces différents domaines.
Aujourd’hui, la petite catégorie se porte très bien. Qu’est-ce qu’il faut, à votre avis, pour maintenir ces performances dans la durée ?
Pour maintenir la petite catégorie dans cette dynamique, il faut continuer le travail enclenché. Arriver au sommet c’est facile, mais s’y maintenir est le plus difficile. Il faut renforcer le travail fait au niveau des U13 et U15, avoir une bonne base pour donner un peu plus de matches à ces jeunes. De même, il faut organiser régulièrement ces phases nationales où on devra plus ou moins prendre les meilleurs et mettre en place cette école fédérale. Ça permettra de regrouper les meilleurs jeunes joueurs qui pourront aller à l’école et s’entraîner ensemble. Ils vont grandir ensemble et auront une équipe de rêve. Il faudra initier le championnat national des U17 qui permettra aux équipes de se rencontrer, de sorte à donner plus de matches à ces jeunes, parce qu’il y a des zones où ils ne jouent que trois ou quatre matches. Ce ne sont pas des choses qui vont de pair avec le haut niveau. Les clubs devront également aller vers la mise en place d’académies. C’est le seul salut pour continuer à gagner, mettre en place un championnat national, prendre les meilleurs et les mettre dans une école fédérale et jouer un peu plus en catégorie U17 et U20, parce que beaucoup partent sans jouer le maximum de matches, ce qui les expose à des blessures ou à des contreperformances.
Quelle a été votre plus grande satisfaction lors de ce tournoi ?
Au-delà du sacre, ma plus grande satisfaction reste la compréhension du jeu qu’avaient les gosses, cette culture tactique et surtout cette foi en ce que nous faisions. Parce qu’ils y ont cru jusqu’au bout et la récompense était au rendez-vous.
Comment analysez-vous l’embellie du football sénégalais ?
L’embellie est exceptionnelle. En un temps si court, le Sénégal a réussi à remporter six trophées continentaux, ce n’est pas donné. C’est inédit en Afrique et tout le monde nous envie, parce que le Sénégal est au firmament de son art. Cela est dû à beaucoup de facteurs. Tous ces facteurs font aujourd’hui que le Sénégal est en train de surfer dans la vague du succès. Le grand challenge, c’est de rester sur cette dynamique victorieuse.
Aujourd’hui, l’expertise locale a fait ses preuves. Qu’est-ce qu’il faut pour maintenir cette dynamique ?
L’expertise locale a toujours été là avec Lamine Dieng et les autres. Nous avons toujours fait des stages avec des entraîneurs européens et ils n’ont jamais été devant nous. Maintenant, nos dirigeants font de plus en plus confiance à l’expertise locale ; les tendances sont inversées. Les entraîneurs locaux sont en train de montrer qu’ils sont capables de faire des choses extraordinaires, qui sont au diapason de ce qui se passe au haut niveau. Il va falloir les accompagner, les couver, les doter d’expérience, leur permettre d’aller tout le temps dans les clubs pour superviser les jeunes qui demeurent les espoirs des équipes nationales et les aider à grandir. Si les dirigeants font tout cela, l’expertise locale pourra être au summum de son art et nous valoir beaucoup de satisfactions.
Qu’est-ce qu’il faut, à votre avis, pour que tous ces jeunes qui ont porté les différentes sélections nationales soient un vivier pour l’équipe A ?
Ce n’est pas très compliqué. Ces jeunes joueurs peuvent assurer la continuité de l’excellence au niveau supérieur. Il suffit d’avoir un lien entre toutes les sélections nationales ; que ce soit entre U15 et U17, U17 et U20 et U23. Elles doivent travailler régulièrement ensemble. Si nous y parvenons, nous aurons des jeunes qui savent ce que représente vraiment le maillot national. Tout joueur rêve d’éclore sur le plan international. Nous ne pourrons donc pas retenir les garçons qui ont l’âge de quitter parce qu’ils aspirent tous à devenir des professionnels. Ce que nous devons faire, c’est avoir un officier qui va les suivre de sorte qu’ils puissent, chaque fois que l’équipe nationale a besoin d’eux, répondre présents et venir représenter dignement le Sénégal.
Après la Can, le Sénégal sera très attendu à la prochaine Coupe du monde de la catégorie. N’est-ce pas là un autre gros challenge ?
Le charme du football, c’est les challenges, la capacité du groupe à se surpasser, à tout faire pour surmonter ces challenges. Cette Coupe du monde U17 sera la deuxième du Sénégal après l’édition de 2017, au Brésil. Avec ce sacre, nous sommes déjà une victime désignée. Il va falloir, comme la forte mentalité nous a animés durant toute la Coupe d’Afrique, prendre les matches un à un, les jouer tous comme des finales et se faire plaisir. Nous devons rester fidèles à ce que nous sommes en train de faire ; même si le niveau est différent entre l’Afrique et l’Europe. La chance, c’est que nous avons beaucoup d’expérience par rapport à ces genres de compétition. Je pense que si nous ne dérogeons pas à ce que nous sommes en train de faire, cela pourra nous valoir d’autres satisfactions.
Après les Jeux africains de Brazzaville en 2015 et le tournoi Ufoa A en 2019, vous remportez la Can U17. Est-ce qu’on peut aujourd’hui dire que Serigne Saliou Dia est un coach comblé ?
Il faut le reconnaître, je suis très comblé dans la mesure où dans toutes les missions où nous sommes investis pour notre pays, le Sénégal, nous essayons d’être à la hauteur, de le servir dignement, de décrocher cette médaille qui lui permette d’inscrire son nom dans les annales du football. C’est cela l’objectif de tout entraîneur. Nous sommes dans cette direction et nous allons continuer à y être. L’objectif, c’est que les Sénégalais soient contents, qu’ils puissent s’identifier à cette équipe et avec les U17, c’est ce qui m’a le plus surpris. Ils ont aimé cette équipe, se sont identifiés à elle. C’est pour cette raison que j’ai dit aux jeunes que nous n’avions pas le droit de les décevoir ; que nous devions continuer sur cette dynamique pour donner plus de raisons aux Sénégalais à soutenir cette équipe. Ils ont bien compris la leçon en s’adjugeant le trophée continental.
Quelles sont les perspectives ?
Les perspectives sont nombreuses. Nous avons en ligne de mire la Coupe du monde qui se jouera à partir du mois de novembre prochain. Il nous faut une excellente préparation, mais aussi avoir la possibilité d’aller jouer des tournois en Europe. Le grand challenge, c’est que les gosses puissent s’adapter aux conditions climatiques, parce que le plus grand problème avec ces jeunes, c’est qu’ils ne sont jamais sortis. On a un vivier de talents qui peuvent valoir au Sénégal de belles satisfactions. Il suffit juste de bien les encadrer.