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20 juin 2025
À ZIGUINCHOR, L'ÉCOLE AU RYTHME DE L'AFFAIRE SONKO ET DES TENSIONS POLITIQUES
Pour les 1.040 candidats au baccalauréat en juillet, l'inquiétude monte, d'autant que l'avenir est incertain et que la tension risque de monter à nouveau avant le verdict attendu la semaine prochaine
Verrou démonté, murs noircis, odeur de brûlé: le magasin du lycée Djignabo Bassène à Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, porte encore les stigmates de récents affrontements entre partisans de l'opposant Ousmane Sonko et policiers.
C'était il y a une dizaine de jours, mi-mai, alors que s'ouvrait à Dakar le procès pour viols d'Ousmane Sonko. Depuis, le lycée de 3.000 élèves est fermé, et les autorités éducatives ont ordonné à toutes les écoles du secteur de garder portes closes jusqu'à jeudi.
Car chaque convocation judiciaire de M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, populaire parmi les jeunes, fait craindre des troubles, entraînant souvent la fermeture d'écoles en Casamance, à Dakar et ailleurs dans le pays.
Les jeunes du lycée Djignabo ont déjà raté plus d'une quinzaine de jours de classe depuis le début de l'année.
Pour les 1.040 candidats au baccalauréat en juillet, l'inquiétude monte, d'autant que l'avenir est incertain et que la tension risque de monter à nouveau avant le verdict attendu contre M. Sonko la semaine prochaine.
Le procureur a requis dix ans de réclusion contre M. Sonko, absent à son procès à Dakar et présumé se trouver à Ziguinchor, ville dont il est le maire.
Son domicile se trouve à une centaine de mètres du lycée Djignabo, et plusieurs rues du quartier sont parsemées de pneus, sacs de sable et tas de ferrailles disposés par des jeunes pour faire obstacle à une éventuelle tentative d'arrestation de l'opposant.
Ouvrages, fournitures, cartouches d’encre, tenues scolaires… tout est parti en fumée dans l’incendie qui a touché le magasin de l'école, énumère avec regret le proviseur du lycée, Ferdinand Sarr.
Stress de l'examen
Selon Cheick Faye, inspecteur académique de la localité, un élève a failli perdre la vie dans une école attaquée avec des projectiles par des "jeunes encagoulés". Suspendre les classes à titre "conservatoire" vise selon lui à sécuriser les écoliers et éviter un drame, dit-il.
Nombre d'élèves profitent de ces vacances inopinées pour s’adonner à leur loisir préféré: le football.
Ablaye Djigaly, 15 ans, a les pieds tout sales. Élève en quatrième, il a passé la journée avec ses camarades à taper dans le ballon. Il se "couche à 2 heures du matin, alors qu’en temps de cours il est au lit à 22 heures", déplore son oncle Abdoulaye.
A Ziguinchor, région avec 95% de scolarisation en collège et lycée, taux le plus élevé du Sénégal, la suspension des cours a été accueillie avec joie par la majorité des élèves, qui ont rapidement propagé la nouvelle sur WhatsApp, accompagnée de remerciements à l'adresse de l'inspecteur.
Cependant, pour certains élèves en classe d’examen, le sentiment est autre. A moins de deux mois des épreuves du bac, Chérif Samsidine Aidara, élève en terminale en série littéraire, est inquiet de ne pas pouvoir finir le programme. Il révise chez lui avec son ami Serigne Saliou Sow.
Le jeune homme de 20 ans avoue avoir du mal à comprendre certains cours sans l'aide de ses professeurs. "Ce que je fais donc le plus souvent, c’est de reprendre les exercices déjà corrigés en classe", explique-t-il, assis sur un petit bureau chargé de cahiers, fascicules et livres.
Serigne se dit dépité et appelle aussi bien le pouvoir que le camp d'Ousmane Sonko à penser à leur avenir et à trouver un compromis.
Maintenir le lien
L'avenir de cette jeunesse majoritaire dans la population est un enjeu majeur avec l'arrivée massive chaque année de jeunes sur le marché du travail, un chômage élevé et des perspectives restreintes.
Professeur en histoire et géographie à Ziguinchor, Amadou Guissé dit s’organiser comme il peut pour maintenir le lien avec ses élèves via des plateformes numériques comme Teams, Google Classroom ou Kaizala, une application de messagerie et de travail.
La méthode connait ses limites. "Tous les élèves ne disposent pas de smartphones, mais aussi la connexion internet fait souvent défaut pour certains", explique-t-il.
Mame Daour Dabo, professeur de portugais, dit que le retard sur les autres écoles du Sénégal est déjà établi et qu'il sera impossible de rattraper le temps perdu. Il plaide pour un report du baccalauréat.
La Cosydep de Ziguinchor, une organisation non-gouvernementale qui milite pour une éducation de qualité, a alerté mardi sur les perturbations liées au contexte socio-politique, et appelé à une "décrispation définitive" pour une école "à l'abri du jeu politique".
Le proviseur Ferdinand Sarr et l'inspecteur d'académie se seront cependant inquiétés jusqu'au dernier moment que la reprise des cours prévue jeudi ne soit remise en cause.
QU'EST-CE QUE LA CORRUPTION DE LA JEUNESSE, D'APRÈS LA LOI SÉNÉGALAISE ?
Cette infraction est rangée dans la section « attentats aux mœurs » prévue par le Code pénal. Le réquisitoire du Parquet laisse entrevoir une possible requalification des faits de « viols et menaces de mort » à l’encontre d'Adji Sarr, selon certains
Après une longue journée de débats devant la Chambre criminelle de Dakar, c’est peu après 3h du matin ce mercredi que le verdict du procès de l’affaire « Sweet beauty » a été finalement mis en délibéré pour le 1er juin 2023. Dans son long réquisitoire, le représentant du ministère public a requis une peine principale de 10 ans de réclusion criminelle pour « viols » ou alternative de 5 ans de prison pour « corruption de la jeunesse », au cas où, selon le procureur, « le viol n’emporte pas la conviction » du juge.
Mais c’est quoi la corruption de la jeunesse ? Au Sénégal, cette infraction est rangée dans la section « attentats aux mœurs » prévue dans les articles 318 et suivant du Code pénal. « Sera puni aux peines prévues au présent article, quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou l’autre sexe au-dessous de l’âge de vingt et un ans, ou, même occasionnellement, des mineurs de seize ans », prévoit-on dans le dernier alinéa de l’article 324 dudit code. Cette disposition stipule également que la peine sera d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 300 mille à 4 millions F Cfa.
La loi sénégalaise a précisé que les peines prévues à l’article 323 (emprisonnement d’un an à trois ans et d’une amende de 250.000 à 2.500.000 F Cfa pour celui ou celle considéré comme proxénète) et au à l’article 324 susmentionné seront prononcées, alors même que les divers actes qui sont les éléments constitutifs des infractions auraient été accomplis dans des pays différents.
A noter que ce délit est différent de la corruption de mineur prévu dans l’article 320 ter dudit Code et puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 mille à 1 million 500 F Cfa. Les peines encourues sont de trois à sept ans d’emprisonnement et de 200 mille à 3 millions F Cfa d’amende lorsque le mineur est âgé de moins de treize ans accomplis.
Certains spécialistes et praticiens du Droit interrogés par lesoleil.sn pensent que dans ce réquisitoire du Parquet a laissé entrevoir une possible requalification des faits de « viols et menaces de mort » à l’encontre de l’ex-masseuse Adji Sarr pour lesquels Ousmane Sonko a été inculpé en mars 2021.
AU NIGER, PARIS TESTE SA NOUVELLE APPROCHE MILITAIRE EN AFRIQUE
Agir en appui et non à la place de : les armées françaises ont dû tirer les leçons de leur sortie contrainte du Mali à l'été 2022 et testent aujourd'hui au Niger un partenariat discret, ajusté sur-mesure aux demandes de Niamey
"Au Niger et de façon même globale partout en Afrique, la position philosophique est différente de ce qui se faisait au Mali. Aujourd'hui notre aide part d'abord du besoin du partenaire", résume le commandant des forces françaises au Sahel (FFS), le général Bruno Baratz.
Un changement de paradigme nécessaire après le départ du Mali des militaires français de l'opération Barkhane, sous la pression d'une junte hostile qui a fait appel aux mercenaires russes de Wagner, quoiqu'elle s'en défende. Le Burkina Faso voisin, également dirigé par des militaires putschistes, a quant à lui exigé en janvier le retrait des forces spéciales françaises de son territoire et se trouve dans le viseur de Wagner.
Pour moins prêter le flanc aux critiques contre la présence militaire en Afrique de l'ex-puissance coloniale, le président Emmanuel Macron a ordonné une action collant strictement aux demandes spécifiques des pays concernés et restant à bas bruit. Une consigne respectée à la lettre au Niger, qui accepte en retour 1.500 militaires français sur son sol pour faire monter en puissance ses armées, alors que le groupe Etat islamique au Sahara (EIS) a regagné du poil de la bête à la frontière malo-nigérienne.
"Le Niger tient lieu pour l'armée française de laboratoire pour son approche rénovée", résume Michael Shurkin, expert américain spécialiste du monde militaire tricolore. "La France menait sa propre guerre en parallèle de ce que faisaient les forces armées maliennes. Aujourd'hui elle veut faire différemment".
"Débarkhanisation"
Rester en deuxième ligne demande toutefois une "débarkhanisation des esprits", glisse un officier français, rappelant qu'une génération entière de soldats a traqué les groupes jihadistes pendant une décennie dans les sables sahéliens, dans des conditions bien plus autonomes qu'aujourd'hui. Engagées dans une montée en puissance de leurs forces armées (FAN), qui doivent atteindre 50.000 hommes en 2025 puis 100.000 en 2030, le Niger semble satisfait.
"Aujourd'hui le commandement est nigérien, maître du terrain et des besoins. On ne peut que s'en féliciter. Les Français nous apportent la formation militaire, du matériel, du renseignement, et des moyens aériens qui nous manquent", souligne à l'AFP l'ex-ministre nigérien de la Défense (2016-2019), Kalla Moutari. "Nous devons mettre à profit leur présence et celle d'autres partenaires, car la menace s'enracine de plus en plus dans le centre Mali et à l'est et déborde sur le Niger".
Alors qu'auparavant le Niger servait essentiellement de base de transit pour les opérations au Mali, les Français y ont renforcé leur présence et détaché des centaines d'hommes dans le sud-ouest du pays, près de la frontière malienne.
"Bascule"
L'opération franco-nigérienne Almahaou, dans la région de Tillaberi, a déjà produit des effets positifs, fait valoir le colonel Grégoire Servent, commandant de la base aérienne projetée (BAP) française de Niamey. "Nous sommes passés de 33% des terres cultivées dans ce secteur il y a un an à 65% aujourd'hui. Cette zone est considérée prioritaire, car c'est le grenier à blé du pays".
La coopération fonctionne d'autant mieux que "le Niger a une stratégie de contre-insurrection particulièrement efficace", qui vise à "sécuriser les populations et permettre le retour de l'Etat dans les zones contestées par les groupes terroristes", renchérit le général Baratz.
Au Mali, malgré d'indéniables victoires tactiques françaises contre les groupes armés, le pouvoir politique n'est jamais parvenu à réimplanter son autorité dans les zones semi-désertiques ratissées par Barkhane. Et l'armée nationale (FAMa) est restée fragile, malgré les efforts pour l'aguerrir depuis des années.
HALTE AUX ABUS DANS LES ARRESTATIONS D’HONNÊTES CITOYENS
La F 24 dénonce les perquisitions de domiciles, sans mandat, et regrette la banalisation et le caractère liberticide des arrestations, attesté par des chefs d’accusation identiques pour plusieurs personnes visées - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué des Forces vives de la nation – F24, daté du 24 mai 2023 relatif aux arrestations tous azimuts notées dans le pays depuis peu.
« Le Sénégal vit dans une tension ambiante marquée par des arrestations tous azimuts depuis plusieurs mois. Malgré les appels à la paix, à la décrispation et à la désescalade, les autorités persistent et continuent d’édicter des mesures qui peuvent être assimilées à une traque des activistes, des opposants et des journalistes pour des prises de positions fondées sur la liberté d’expression. Une bonne partie des personnes poursuivies le sont pour des délits d’opinion. Ce climat de terreur entretenu est de plus en plus en contradiction avec les principes de l’Etat de droit et contribue à exacerber le climat social déjà tendu.
La F 24 précise que le régime de la garde à vue obéit à des règles strictes contenues dans les textes pénaux de la République du Sénégal. Mieux, toute détention doit s’inscrire dans un cadre formel et c’est pourquoi la plateforme ne saurait accepter que d’honnêtes citoyens soient victimes d’arrestations préventives dont le but est d’aller chercher, voire fabriquer ensuite des charges.
La F 24 dénonce les perquisitions de domiciles, sans mandat, et regrette la banalisation et le caractère liberticide des arrestations, attesté par des chefs d’accusation identiques pour plusieurs personnes visées. La F 24 rappelle aux autorités que leur responsabilité sera pleinement engagée pour les arrestations arbitraires, pour tous les actes prohibés par la loi et qui violent les droits des citoyens.
Face à ces dérives qui menacent la sécurité des citoyens, la F 24 :
Condamne les arrestations et détentions arbitraires de responsables de la Société civile et de l’opposition ;
Exige la libération immédiate des responsables de la Société civile et militants politiques arrêtés le 22 mai 2023 au-delà de 23 heures et dont la garde à vue n’a pas été notifiée ;
Demande la libération des détenus politiques qui n’ont commis d’autres torts que d’exprimer une opinion contraire à celle de l’autorité ou de réclamer des droits élémentaires de manifestation ;
Demande à l’Etat de respecter scrupuleusement ses obligations internationales en matière de sécurité juridique des personnes et de respect des droits humains ;
Recommande aux autorités administratives et judiciaires d’inscrire leurs actions dans le cadre de l’Etat de droit. »
par Nioxor Tine
DIALOGUE OU GUET-APENS CONTRE LA DÉMOCRATIE ?
Le péché originel du régime Benno-APR est d’avoir trahi les idéaux des Assises nationales. Ce qu’il faut pour remettre la vie politique sénégalaise à l’endroit va bien au-delà de la lutte contre le troisième mandat et pour l’éligibilité de certains ténors
Le doute n’est plus permis : le fascisme est à nos portes !
On est d’autant plus fondé à le croire, que les accointances entre le chef de l’A.P. R et les milieux de l’extrême-droite française se confirment, chaque jour, un peu plus. Nous n’en voulons pour preuves que l’audience qu’il a accordée, en janvier dernier, à madame Marine Le Pen et sa récente proximité avec un constitutionnaliste français réputé, lui aussi, proche de l’extrême-droite et qui bénit sa troisième candidature illégale.
Le déroulement du procès entre une jeune masseuse et le leader du Pastef pose un jalon supplémentaire dans la mise en place du projet autocratique qu’est en train de dérouler, depuis le 25 mars 2012, le patron de la coalition au pouvoir. Cette nouvelle cabale judiciaire, venant à la suite de la farce judiciaire sur la présumée diffamation d’un ministre de la République et surtout des massives arrestations des militants du Pastef indiquent clairement la direction vers laquelle se dirige notre pays, celle de l’exacerbation de sa nature autoritaire. L’affaire Sweet Beauty montre aussi les limites des batailles judiciaires contre un régime hyper-présidentialiste, qui a la haute main sur toutes les institutions, particulièrement celles législative et judiciaire.
En réalité, le péché originel du régime du Benno-APR est d’avoir, de manière éhontée, trahi les idéaux des Assises nationales visant l’approfondissement de notre démocratie et d’avoir refusé de procéder aux réformes institutionnelles arrivées à maturité.
Onze après, notre pays a fini de dégringoler vers les abysses sur la problématique des droits et libertés, en perdant plusieurs places dans le classement mondial de la liberté de la presse et en se complaisant dans l’immobilisme, en matière de lutte institutionnelle contre la corruption. Le peu d’indépendance dont pouvait encore se prévaloir le système judiciaire a fondu comme beurre au soleil, ce qui se traduit par une atteinte grave aux libertés (d’expression, de manifestation … etc.) et une réduction drastique des espaces civiques à laquelle la jeunesse tente vaille que vaille de s’opposer.
Par ailleurs, les remarquables percées faites par l’opposition au niveau des élections législatives, où elle a pratiquement fait jeu égal avec la coalition au pouvoir ont été annihilées par l’utilisation de la force brutale des FDS lors de l’installation des députés et un sabotage systématique consistant bloquer le Parlement. En effet, ses prérogatives ont été tout simplement confisquées, empêchant le traitement des questions orales, écrites et autres requêtes de mise en place de commissions d’enquêtes.
Cette vassalisation doublée d’une instrumentalisation des institutions parlementaire et judiciaire, a pour résultat la détérioration de l’indice de démocratie tel que conçu par le groupe de presse britannique the "Economist Group", affectant à notre pays le statut d’un régime hybride.
Au Sénégal, le régime hybride se caractérise, dans les faits par :
une manipulation du jeu électoral, le plus souvent en amont de la journée électorale (opacité du fichier, obstacles à l’inscription des primo-votants, rétention des cartes électorales dans les zones favorables à l’opposition, contrastant avec inscriptions massives dans les fiefs du parti au pouvoir…),
des pressions inouïes sur l’opposition radicale par la criminalisation de ses militants (arrestations, procès…),
la corruption ou l’intimidation des forces politiques plus modérées par les redressements fiscaux, le chantage …
Nous en sommes maintenant arrivés à une phase, où les tenants du pouvoir apériste, qui ont commis des actes de prédation d’une extrême gravité se savent minoritaires (dernières élections, sondages occultes). Cela explique leur fébrilité et tous ces actes extrêmement préjudiciables à la paix civile qu’ils posent, pour éviter la survenue d’une véritable alternative sociopolitique, en somme pour préserver leur système politique à bout de souffle, en instaurant un régime autoritaire. Il s’agit, toujours selon la classification du "Economist Group", d’un État, avec des caractéristiques, qui commencent à nous devenir familières, dans lequel, le pluralisme politique est sévèrement limité voire inexistant, en somme, une dictature en bonne et due forme. On y observe certes, le plus souvent, un maintien d’institutions "démocratiques", mais elles sont vidées de toute leur substance. Par ailleurs, on assiste à
la mainmise totale sur la Justice couplée à une criminalisation des acteurs politiques ou des activistes
des violations répétées des libertés publiques,
la tenue régulière d’élections frauduleuses, avec une sélection des candidats comme ce fut le cas aux présidentielles de février 2019,
le contrôle quasi-absolu de la Presse, les médias privés étant contrôlés par des groupes alliés au pouvoir
C’est là tout le sens de ce soi-disant dialogue, que le régime apériste cherche à imposer à la classe politique et qui cherche à valider la transmutation de notre modèle démocratique déjà sérieusement abimé en autocratie pétrolière. De fait, il ne regroupe que des affidés et des chefs des partis satellites, membres de la coalition présidentielle, si on fait abstraction des quelques partis d’opposition, qui y vont, contraints et forcés, victimes de chantage portant sur l’éligibilité de leurs candidats, avec, comme qui dirait, un pistolet sur la tempe. Si on en juge par les propos d’un des pontes de l’A.P. R, lors d’une émission radiophonique, voilà ce que pourraient être les termes de référence du prétendu dialogue, qui se résument en 3 points :
Omerta sur la candidature anticonstitutionnelle du président sortant,
Marchandages sur l’éligibilité des candidats présumés de Taxawu Sénégal et du P.D.S
Approbation de l’invalidation de la candidature du président du Pastef, l’empêcheur de « dealer » en rond
A y regarder de plus près, on se rend compte que ce sont les débris de la « vieille classe politique », dont la plupart avaient fait les beaux jours des gouvernements de majorité présidentielle élargie, au début des années 90, qui se déclarent partants. En somme, il s’agit d’éléments du fameux système remis au goût du jour par le leader du Pastef, auxquels se sont joints les ténors de l’ancienne gauche reconvertis à une nouvelle acception du large rassemblement. Cette dernière gomme les contradictions de classe et entend regrouper pouvoir et opposition, ainsi que gauche et droite, qui se retrouvent pour réanimer un système politique agonisant. C’est ce qui explique le fait que de larges secteurs de la classe politique, surtout ceux constitués par les nouvelles forces politiques émergentes aient décliné l’offre de dialogue du pouvoir.
Il s’agit en fait d’une fracture générationnelle entre adeptes d’une aube nouvelle symbolisée tantôt par un projet, tantôt par la quête de valeurs éthiques et des hommes d’appareils et /ou militants alimentaires, habitués depuis des décennies à la prédation et au clientélisme politique.
Ce mode de gouvernance autoritaire est le seul moyen que ces anciennes formations politiques caporalisées par des séniors au crépuscule de leurs vies ont trouvé pour contenir la marée montante des jeunesses activistes et patriotiques pressées d’en finir avec l’ordre néocolonial obsolète.
Il ressort de tout cela, que ce qu’il faut pour remettre la vie politique sénégalaise à l’endroit va bien au-delà de la lutte contre le troisième mandat et pour l’éligibilité de certains ténors politiques. Il s’agit de renoncer à ces multiples candidatures de témoignage et mettre sur pied un front unifié à l’instar du front républicain contre l’extrême-droite en France, reposant sur un socle programmatique consensuel.
Il faudra, en outre, enclencher un sursaut national et populaire pour barrer la route au projet autocratique de Macky Sall, pour une véritable refondation institutionnelle inspirée des Assises nationales.
DÉCONSTRUIRE LA FATALITÉ, UNE VIE, UNE ŒUVRE, L’EXPERIENCE DE KEN BUGUL
Les aléas de la vie l’ont éloignée de sa mère dès son enfance. Et elle n’avait pas de mari, pas d’enfant, pas de boulot. Elle a connu une agression physique et mentale. Elle était selon ses termes, un petit déchet de la société.
Les aléas de la vie l’ont éloignée de sa mère dès son enfance. Et elle n’avait pas de mari, pas d’enfant, pas de boulot, etc. Elle a connu une agression physique et mentale. Elle était, selon ses propres termes, un petit déchet de la société. Elle, c’est l’écrivaine Ken Bugul. De ses expériences de vie, à travers l’écriture de son livre, elle a commencé la destruction de la fatalité. Elle s’est efforcée à faire de chacune de ses expériences une force. Ayant un désir ardent de vivre, elle a su surmonter toutes ses difficultés et faire de sa vie ce qu’elle voulait.
‘’Déconstruire la fatalité : une vie, une œuvre’’. L’écrivaine Mariétou Mbaye Biléoma, connue sous le nom de Ken Bugul (celle dont personne ne veut, en wolof) a été invitée à développer ce thème dans le cadre du ‘’Dialogue des savoirs’’ initié par l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une occasion pour cette femme de lettres de partager des pans de sa vie. L’ensemble de sa vie et son œuvre sont intimement liées.
‘’Mon œuvre, c’est ma vie ; ma vie c’est mon œuvre’’, dit celle qui a toujours eu la rage de vivre. Elle est née à Malem Hodar, dans la région de Kaffrine, pendant la grève des chemins de fer, en 1947. Mais elle a été déclarée en 1948 à Louga, puisqu’il n’y avait ni centre d’état civil à Malem Hodar, ni école, ni dispensaire.
Dès l’âge de 5 ans, elle connut l'abandon. Sa mère l’avait abandonnée pour vivre dans un autre village afin que ses frères puissent aller à l’école. Le départ a créé chez elle un bouleversement, une sorte de traumatisme. ‘’Je n’étais pas traumatisée ; je souffrais énormément parce que je ne comprenais pas pourquoi ma mère était partie’’, explique la romancière qui a fait allusion à ce traumatisme dans plusieurs de ses romans (‘’Cendre et braise’’ ; ‘’De l’autre côté du regard’’). Durant l'absence de sa mère, elle reste auprès de son père qui est alors âgé de 85 ans et devenu aveugle à 90 ans. D’ailleurs, elle compte écrire un livre sur le regard parce qu’elle n’a jamais vu celui de son père.
La nature est alors devenue son refuge. ‘’Je me suis sauvée dans la nature. Tous les jours, je passais la journée dans la nature. Jusqu’à présent, je suis très sensible à elle’’, dit-elle.
L’autre élément important chez Ken Bugul, c’est l’école. Elle l’a découverte en ‘’auditrice libre’’, puisqu’elle n’y était pas inscrite. On lui a laissé prendre place et suivre les cours, puisque son père fut un grand érudit respecté du village. ‘’L'école était pour moi quelque chose de déterminant. Elle m’a ouvert les portes de l’univers’’, soutient-elle. ‘’Je n’avais pas été encadrée, formatée, éduquée. Mais la connaissance, je la cherche toujours. Je n’étais pas conditionnée à devenir quelque chose, mais j’étudiais’’, explique-t-elle aux étudiants de l’Ucad.
Déchéance
Aux yeux de Ken Bugul, la fatalité n’existe pas. Elle cherche toujours le moyen de la déconstruire. Comment y est-elle arrivée ? Elle est allée à Kaolack poursuivre ses études. Puis, elle entre au lycée Malick Sy de Thiès où elle décroche le Baccalauréat. Par la suite, elle bénéficie d’une bourse d’études pour la Belgique. Elle avait déjà découvert l’Occident à travers la lecture. Elle croyait pouvoir y trouver une place pour exister. Mais lorsqu’elle arrive, c’est le choc. Elle subit encore un traumatisme. C’est la désillusion. ‘’La terre promise était devenue l’enfer. D’abord, parce que j’étais noire. Ensuite, je suis une femme. Moi, je ne savais pas que j’en étais une’’, ironise l’invitée du ‘’Dialogue des savoirs’’.
Ainsi, la situation n’était pas propice. Se sentant rejetée, elle sombre jusqu’à la déchéance totale. De cette déchéance, elle décide de rentrer chez elle. Six mois après son retour au Sénégal, elle fait partie des quatre personnes ayant réussi au concours du Fonds européen de développement pour des agents de production de l’audiovisuel. Pendant un court séjour de six mois, elle a pu régler le problème des origines.
En effet, c’est après ce séjour en Belgique qu’elle a pris conscience de son identité africaine. ‘’Ma première quête identitaire était par rapport à la couleur de ma peau’’, confie l’écrivaine. En Belgique, elle rencontre un Français qui semblait l’accepter. ‘’Il disait qu’il était amoureux et moi je voulais y croire’’, dit Ken Bugul qui était en quête d’affection, d’attache, de liens. Elle s’est laissé aller dans cette aventure. Elle finit par être ‘’victime de sa condition de femme’’, d’après elle. ‘’J’ai été victime d’objetisation. Qu’une femme qui appartient à un homme doit s’habiller comme le veut son homme, mettre son parfum préféré… Les violences physiques et morales qui s’en sont suivi m’ont encore déstabilisée à un niveau où j’ai vraiment pris conscience que j’étais une femme. Je n’allais pas bien ; il m’a fait entrer en hôpital psychiatrique à Paris, comme si j’étais folle’’, dénonce-t-elle.
Ainsi, sa deuxième quête identitaire était par rapport à la condition de femme.
Quête identitaire
‘’J’étais une femme ; j’en avais les accessoires, mais je n’étais pas conditionnée à être une femme. Une femme se tient comme ça ; une femme ceci ; une femme cela’’, explique-t-elle. C’est dû à l’absence de ses parents. Après un vécu de cinq ans avec cet homme, elle décide à nouveau de revenir au Sénégal. Ce retour a été perçu comme un échec. Elle s’est retrouvée dans la rue où elle a vécu un an et demi dans la précarité. ’’C’est pour ça que le livre ‘Aller et retour’ est comme des archives des rues de Dakar. Je connais toutes les rues, les immeubles, leur histoire, de la période coloniale aux années 1980’’, explique l’auteure.
Elle avait 33 ans. Les gens la prenaient pour une folle. Et elle était dans un moment de doute. ‘’Dans ce doute de folie, je me posais des questions. Je me dis : peut-être que je suis folle, mais je veux vivre. C’est ça qui m’a poussée à l’écriture. Dans ce chantier immense, elle a donc cherché à écrire la quête identitaire aux origines et à la condition (de la femme).
‘’J’ai écrit un papier ; j’ai dit à tata Annette (femme de lettres, journaliste) : est-ce que tu peux lire ceci pour ma mère qui ne sait pas lire ? Un papier que j’ai remis au cinéaste Ousmane William Mbaye qui l’a amené chez Annette Mbaye d’Erneville. Cette dernière a appelé Mariama Ba qui a demandé la publication du livre ‘Le baobab Fou’ (roman)’’, détaille Ken Bugul.
Entre-temps, elle quitte la ville pour aller au village, chez sa mère. Elle sera séquestrée parce que considérée comme une folle. Mais cela lui a permis de se ressourcer, de revisiter tout ce qu’elle avait appris. Un retour aux absolus. Le savoir la maintient en vie... Le troisième volet de la trilogie.
La quête identitaire a permis à Ken Bugul de détruire la fatalité. Elle a construit le puzzle de sa vie. Pas de mari, pas d’enfant, pas de travail, etc., elle était, selon ses propres termes, un petit déchet de la société. De ses expériences de vie, à travers l’écriture, elle a commencé la destruction de la fatalité. Pour chaque expérience, elle s’est arrangée pour en faire une force. Ayant un désir ardent de vivre, elle a su surmonter toutes ses difficultés et faire de sa vie ce qu’elle voulait. Elle a écrit ‘’De l’autre côté du regard’’ pour se réapproprier sa mère.
NDÈYE KHADY NDIAYE LAISSÉE À SON SORT
En matière pénale, aucun prévenu ne doit être jugé sans un avocat, de surcroît devant la Chambre criminelle. Mais, la dame Ndèye Khady Ndiaye n’a pas bénéficié de cette loi
En matière pénale, aucun prévenu ne doit être jugé sans un avocat, de surcroît devant la Chambre criminelle. Mais, la dame Ndèye Khady Ndiaye n’a pas bénéficié de cette loi. La patronne du salon de massage, Sweet Beauté, qui comparaissait hier pour «complicité de viol, incitation à la débauche et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs», n’a pas été assistée par ses avocats.
«Ndèye Khady a droit à un procès équitable. Personnellement, je n’ai pas demandé un renvoi, parce que j’étais dans la procédure depuis le début. Mais par solidarité à nos confrères, qui viennent de se constituer et qui ont besoin de temps pour prendre connaissance du dossier, nous serons dans l’obligation de nous retirer, si vous maintenez votre refus de renvoi», a dit Me Ousseynou Gaye, qui a pris la parole au nom de ses confrères.
Une décision que le juge Issa Ndiaye a tenu à signifier à la prévenue, avant de demander à la greffière de la mentionner dans le plumitif. «Ndèye Khady a des avocats, qui ont décidé de ne pas plaider. Ils ont décidé de quitter la salle. C’est un refus de plaider, il faut le noter», a-t-il recommandé. Avant de souligner que «le refus de plaider est différent de ne pas avoir un avocat». Et c’est dans ce sens qu’il invite le représentant du Barreau à venir constater la bouderie des avocats de Ndèye Khady Ndiaye. «J’ai l’habitude de dire que l’Ordre (des avocats) ne peut pas se substituer au Tribunal. La situation que vous décriez peut s’expliquer juridiquement. Il appartient, donc, à votre juridiction d’en tirer toutes les conséquences de droit. Et l’Ordre en fera autant, de son côté», a dit à son tour Me Ndiéguène.
D’après le président Issa Ndiaye, même l’avocat Malick Lô, commis d’office, a aussi choisi de bouder, à l’instar de ses confrères qui sont dans ce dossier depuis le début. Ce qui a fait que Ndèye Khady Ndiaye a été laissée à elle-même pour assurer la défense de ses propres intérêts.
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LES TÉMOIGNAGES DE DOCTEUR GAYE, OMAR TOURÉ, SIDYI AHMET
"A plusieurs reprises, avant le mois de décembre 2020, Adji Sarr m’a expliqué qu’elle se faisait violer par Ousmane Sonko, mais je n’y croyais pas parce que je ne pensais Sonko capable d’accomplir de tels actes"
Pour les soutiens de Sonko, Sidi Ahmet Mbaye, présenté comme l’homme qui a assisté Adji Sarr après le supposé viol, c’est le visage du complot politico-judiciaire. A la barre, le bonhomme a tout nié et estimé qu’il a volé au secours d’une fille qui se «faisait violer» par le leader du parti Pastef, selon ses dires. «A plusieurs reprises, avant le mois de décembre 2020, Adji Sarr m’a expliqué qu’elle se faisait violer par Ousmane Sonko, mais je n’y croyais pas parce que je ne pensais Sonko capable d’accomplir de tels actes. C’est à la troisième interpellation qu’elle m’a dit qu’elle allait prendre ses responsabilités. Là, je lui ai dit qu’elle ne pouvait pas porter plainte sans preuves», dit-il serein à la barre de la Chambre criminelle, qui jugeait l’affaire Sonko-Adji Sarr. Il a conseillé à cette dernière d’aller chercher les preuves qui compromettraient Sonko. «Par la suite, elle m’a dit qu’elle les avait obtenues. J’ai alors appelé un ami avocat, maître Gaby Sô, qui m’a mis en rapport avec Dr Gaye. Avec le gynécologue, nous sommes allés chercher Adji Sarr pour l’amener à l’hôpital de Grand-Yoff», enchaîne M. Mbaye. C’était le 3 février 2021. «C’est après le départ de Ousmane Sonko qu’elle m’a appelé après m’avoir envoyé un message que j’ai vu tardivement. Adji m’a dit que le gars était venu et qu’il lui a encore fait mal. Elle m’a dit que Ousmane Sonko a éjaculé sur elle», rappelle-t-il. Pour lui, il n’y a jamais eu de plan. «Je n’ai jamais participé à un plan pour obtenir ces preuves. Les résultats ont été remis aux gendarmes le lendemain», ajoute-t-il.
Enquêteur dans le dossier, l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré, qui était à la Section de recherches de Colobane, est revenu sur le déroulement de l’enquête. Il dit d’abord : «J’ai consulté la pièce où le viol se serait déroulé, mais les caméras ne fonctionnaient pas. Je cherchais une réponse pour comprendre comment un viol pouvait être fait dans une pièce aussi hermétique. Le décor était normal pour effectuer un massage. Je suis officier de police judiciaire, mais je ne peux pas qualifier de lieu de débauche le salon simplement parce qu’il y avait une lumière rouge. J’ai fermé des lieux de débauche, j’ai arrêté des prostituées, mais quand on écoute Ndèye Khady Ndiaye, on ne pense pas qu’elle puisse faire ça. Sincèrement, quand on voit et qu’on écoute la dame, on ne peut pas penser que Sweet Beauté est un lieu de prostitution ou de débauche.» Cela ne lui a pas permis de certifier qu’il n’y pas eu viol. Il a admis que tout au long de l’enquête, elle n’a jamais été menacée. «Personne n’a été contraint puisque la dame Adji Sarr a été assistée par son avocat. J’ai entendu Aïssata Ba dire qu’elles ont plusieurs catégories de clients et que quand Ousmane Sonko est resté seul avec Adji Sarr, la dame devait lui faire une finition. J’ignore comment la finition doit se faire. On peut penser à une finition sexuelle, mais ce n’est pas logique du moment qu’elle a dit qu’elle a été violée», démonte l’ex-enquêteur de la gendarmerie. Quid des procès-verbaux d’enquête ? «On ne doit pas changer une virgule dans un Pv. Il y a une partie dans les déclarations de Ndèye Khady Ndiaye qui ne se trouvent plus dans le document. Même les photos jointes au dossier n’y figuraient pas», assure-t-il.
A la barre, l’ex-masseuse à Sweet Beauté, Aïssata Ba, a admis avoir massé Sonko en compagnie de Adja Sarr. «Le jour où Ousmane Sonko est venu, on se connectait. C’est Adji qui lui a ouvert la porte», assure-t-elle. D’après ses affirmations à la barre, la plaignante lui a demandé de faire comme si elle ne connaissait pas le leader du parti Pastef. Elles l’ont «massé à deux». «Elle m’a instruit de faire comme si de rien n’était. Je ramenais la serviette et Adji avait de l’huile de massage. Sonko nous a fait savoir qu’il avait très mal au dos et demandait qu’on le masse bien. C’est après que Adji m’a demandé de sortir pour le laisser avec elle. Il avait juste enlevé son vêtement et il lui restait son pantalon avant de se courber pour qu’on le masse. Ousmane Sonko n’a pas pris de bain. La serviette que je lui ai donnée lui servait à essuyer les mains dans la salle de bain. La serviette est une obligation pour tout client. Je n’ai jamais dit que Sonko était allongé lors du massage. Ousmane Sonko n’avait pas porté de cuissard, il avait son pantalon. Le massage se limite au frottage comme on a l’habitude de le faire avec des pommades», détaille Mme Ba.
Après, Adji Sarr lui aurait demandé de sortir. Elle s’est exécutée puis a pris son téléphone pour appeler. Mais, elle lui a balancé, ajoute-t-elle, une remarque : «Je lui ai d’ailleurs dit qu’elle était en train de manigancer quelque chose. Elle a dit que le client avait éjaculé. C’est elle qui était avec Sonko, j’ignorais ce qu’elle faisait. Elle a appelé pour demander qu’on vienne la récupérer. Elle avait mis son téléphone en main libre.» Mais, elle pensait à des pratiques fétichistes en pensant qu’elle voulait utiliser le sperme de Sonko pour le marabouter. «Certaines filles le font», affirme-t-elle à la barre, en détaillant les conditions de travail, les salaires, les types de massage pratiqués dans le salon.
FORAFRICC, LES ICC POUR LUTTER CONTRE LE SOUS-EMPLOI
La toute première édition du Forum africain pour les industries culturelles et créatives (Forafricc) va se tenir à Dakar du 24 au 26 mai de cette année. En prélude à cette initiative, la fondation Youssou Ndour était face à la presse pour des précisions.
La toute première édition du Forum africain pour les industries culturelles et créatives (Forafricc) va se tenir à Dakar du 24 au 26 mai de cette année. En prélude à cette initiative culturelle, mais aussi économique, la fondation Youssou Ndour a organisé un point de presse hier, pour faire part de quelques informations avant le jour J.
C’est demain mercredi que va démarrer la première édition du Forum africain pour les industries créatives. Elle aura pour thème ‘’Les industries culturelles et créatives vecteurs d’emplois pour la jeunesse en Afrique et au-delà’’. "Les industries culturelles et créatives représentent plusieurs millions d'emplois à travers le monde. Malgré cette offre conséquente, l'Afrique, le Sénégal en particulier, n'arrive toujours pas à tirer son épingle du jeu. Notre visée, c'est de faire d'abord un état des lieux, mais aussi d'échanger sur les voies et moyens susceptibles de faire profiter aux jeunes du continent des opportunités qu'offrent les ICC", a fait savoir l'administrateur délégué de la fondation Youssou Ndour pour les industries culturelles et créatives, Nicolas Esgain.
"Pour cette première édition, continue-t-il dans son argumentaire, nous mettrons l'accent sur la gastronomie, le cinéma et l'animation. À l'issue de ces deux jours du forum, nous comptons mettre sur la table des propositions concrètes et des réalisations capables de faire bouger les choses. Cela ne sera pas des conclusions qui seront rangées dans les tiroirs".
Selon les organisateurs, le Forafricc sera aussi un moment dédié à la conservation de la "cohésion sociale" par le truchement de la culture comme "facteur de paix".
Face à la presse ce lundi, les membres de la fondation Youssou Ndour pour les industries culturelles et créatives (Fynicc) et les collaborateurs ont aussi informé que la rencontre rassemblera des experts, des entrepreneurs, des investisseurs et décideurs, bref des acteurs du secteur qui viendront du monde entier. "Douze sessions de haut niveau sont prévues, 35 invités et représentants du gouvernement sénégalais et belge, ainsi que des membres d'organisations internationales sont attendus. À l’heure actuelle, 60 candidatures ont été inscrites pour la ‘Pépites-Académie’ et 1 000 participants sont attendus à l'ancien palais de Justice du Cap Manuel", a soutenu la cheffe de projet du forum, Maimouna Guèye.
Par rapport à la "Pépites-Académies", elle a aussi voulu s'attarder sur les détails de cette compétition. "Pour la ‘Pépites-Académie’, les finalistes seront invités à présenter leur projet au Forafricc. Les gagnants seront annoncés lors de la cérémonie de clôture le vendredi 26 mai. Les neuf projets les plus pertinents et les plus originaux relatifs au théâtre, à la gastronomie notamment seront primés et accompagnés. En outre, 20 stands seront mis à disposition pour mettre en avant la créativité sénégalaise et l’implication des partenaires dans le soutien au développement des ICC au Sénégal".
KHALIFA SALL PERTURBE
Le leader de Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall n'est pas insensible à l'arrestation du journaliste Serigne Saliou Guèye. L'ancien maire de Dakar a témoigné son indignation suite à l'arrestation de l'homme des médias.
Serigne Saliou Guèye est convoqué hier à la Sureté urbaine, suite à la publication d’un article dans le journal ‘’Yoor Yoor’’. Il est poursuivi pour outrage à magistrat, exercice illégal de la fonction de journaliste et complicité de ces faits. Il est en garde à vue en attendant la décision du procureur, probablement ce mercredi.
Le leader de Taxawu Sénégal et ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, lui apporte son soutien et dénonce les restrictions de libertés. ‘’Je suis profondément préoccupé par les restrictions croissantes imposées aux libertés fondamentales, en particulier à la liberté d'expression.
La convocation, à la police, du journaliste Serigne Saliou Guèye vient allonger la longue liste des atteintes graves face à la liberté de presse. Je lui apporte mon soutien et l'encourage à continuer son travail malgré les pressions et intimidations qui sapent les fondements démocratiques de notre société.
Je réaffirme mon engagement en faveur d'une presse libre et indépendante qui refuse de céder à la peur et promeut un débat public sain et équilibré’’, lit-on sur sa page Facebook.