La Sar a réussi à raffiner avec «succès» le premier pétrole brut de Sangomar, marquant une étape importante dans la concrétisation de son ambition. Il s’agit de l’exploitation d’une cargaison de 650 mille barils traités et expédiés dans les zones de stockage de la Société africaine de raffinage et de Senstock.
Il y a quelques semaines, la Société africaine de raffinage (Sar) annonçait son ambition de raffiner tout le brut de Sangomar. Elle vient de réussir la première étape de cette ambition, comme l’a révélé la Direction générale de la structure, qui a partagé sa fierté «d’annoncer le succès du raffinage du premier pétrole brut sénégalais». «Après un traitement réussi et des résultats conformes, le transfert des produits dérivés tels que le fuel et le gasoil est actuellement en cours vers les zones de stockage dédiées. Cette avancée marque une étape-clé dans le développement de la Sar, illustrant à la fois son expertise technique et son engagement résolu en faveur de l’excellence opérationnelle», annonce la Sar.
650 MILLE BARILS RAFFINES
Elle avait déjà mis à niveau ses installations dans la perspective de l’exploitation de ces hydrocarbures. «Le savoir-faire des employés et l’excellence opérationnelle ont été déterminants dans ce succès. La Sar tient à rendre un hommage appuyé à l’ensemble du personnel, aux plus hautes autorités du Sénégal, ainsi qu’à tous ses partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la réussite de cette opération stratégique. Ce succès renforce la position de la Sar en tant qu’actrice-clé pour l’atteinte de la souveraineté énergétique. Il ouvre également de nouvelles perspectives pour la diversification de ses activités, dans l’optique de faire du Sénégal un véritable hub pétro-industriel régional», enchaîne le communiqué du Service de la communication de la Sar.
Le Quotidien a appris qu’il s’agit d’une première cargaison de 650 mille barils qui équivalent à 90 mille tonnes de brut déjà exploités. Le stockage temporaire se fait au niveau évidemment de la Sar, et il y a ensuite une expédition vers Senstock «pour que les clients viennent chercher leurs produits» finis. Pour la Sar, l’enjeu est de voir si elle peut gagner plus que d’habitude avec le raffinage des gisements de Sangomar. Et pour les consommateurs, ce sera de savoir l’impact de cette exploitation sur les prix à la pompe, qui restent du ressort de l’Etat.
Par Serigne Saliou DIAGNE
JIMMY MBAYE, CE VIRTUOSE DE LA GRATTE
Ce virtuose, qui aura caressé de sublimes notes pour le Super Etoile et touché les extrêmes au son de sa guitare, laisse derrière lui une œuvre titanesque qui est là pour rester et faire écho dans l’éternité
C’est au Panthéon des seigneurs de la gratte que repose désormais Mamadou Mbaye dit Jimmy. Ce virtuose, qui aura caressé de sublimes notes pour le Super Etoile et touché les extrêmes au son de sa guitare, laisse derrière lui une œuvre titanesque qui est là pour rester et faire écho dans l’éternité. Des générations de mélomanes et de fans de musique à naître, seront sûrement envoûtés par les accords et symphonies que l’as du Super Etoile brossera de ses doigts. La perte est immense pour le monde culturel sénégalais et on peut bien comprendre les mots de Baba Maal, Mbaye Dièye Faye et Youssou Ndour. C’est un artiste d’exception et un humain de très grandes qualités qui vient de jouer ses dernières notes, puisse le Maître des univers l’accueillir au royaume des justes.
Jimmy Mbaye a son nom aux côtés de légendes comme Hendrix, Eric Clapton, Keith Richards, John McLaughlin, Charlie Christian, B.B. King, Grant Green, Django Reinhardt ou en plus proche de nous, Prince. Je dis toujours que beaucoup de nos génies ont la malchance d’être nés au Sénégal. Ailleurs, ils auraient été célébrés à la hauteur de leurs accomplissements. Ce n’est pas dans ce beau panier de crabes qu’est notre pays qu’on laisse les identités remarquables fleurir, encore moins qu’on reconnaîtrait du mérite à des compatriotes. Petite parenthèse, c’est la deuxième fois en moins d’une année que des officiels se posent par le biais d’une conférence de presse pour cracher sur leur pays avec l’argument osé d’une falsification des chiffres et comptes du pays. Quelle tristesse !
Jimmy Mbaye aura su faire voyager par son art, il aura montré que le talent est ce cadeau de Dieu qui, s’il est poli à la perfection, permet de toiser les sommets. Par la musique du Super Etoile et les notes jouées par Jimmy Mbaye, un universel a pu être créé et transmis. Un art aura donné vie à des gens, il aura émancipé des êtres et il aura été vecteur d’union. Le leader du Super Etoile, Youssou Ndour, confesse que l’une des dernières volontés de Jimmy Mbaye aura été de prêcher pour de l’Union. Tant dans sa propre famille que dans son cercle artistique, les notes d’harmonie qu’il diffusait au bout de sa gratte ne seront pas vaines. Il est des hommes qui, par leur impact autour d’eux, en auront changé des milliers. On dit qu’ils sont rares ceux qui connaissent la valeur d’une vie, car à travers le souffle sincère d’un individu, plusieurs arrivent à exister.
Je finis cette chronique en écoutant un hommage d’artistes, et non des moindres, au groupe Led Zeppelin en 2012 au Kennedy Center. «Strairway to Heaven» était jouée dans une prestation époustouflante d’une dizaine de minutes. Cette chanson dont les membres du groupe Led Zeppelin ont souvent confessé ne pas trop aimer la jouer en live, reste un hymne universel. Tout haut, Jimmy Mbaye emprunte tranquillement ses marches vers le meilleur des paradis, en laissant derrière lui tout un héritage culturel au Sénégal. Quelle tragédie que de se dire que ce génie de la gratte ne pourra plus bercer nos oreilles de son talent en live. La mort est le naufrage de toute œuvre dans cette vie. Que le Sénégal parvienne à le célébrer à la hauteur de son génie !
LE FILS DE PATRICE LUMUMBA A DAKAR
Roland Lumumba, président de la Fondation Patrice Emery Lumumba Global est à Dakar dans le cadre de la préparation du concours et gala gastronomique panafricain, qui se tient à partir du 14 février 2025.
Roland Lumumba, président de la Fondation Patrice Emery Lumumba Global est à Dakar dans le cadre de la préparation du concours et gala gastronomique panafricain, qui se tient à partir du 14 février 2025. Cette initiative dont la deuxième édition est organisée en Afrique promeut le consommer local pour la souveraineté et l’émancipation des peuples africains à travers la culture et l’économie.
La diplomatie du ventre est un des leviers utilisés par la Fondation Patrice Émery Lumumba pour promouvoir le panafricanisme. Roland Lumumba renforce ainsi l’engagement de la Fondation en faveur de l’unité africaine et du développement solidaire. Pour ce faire, elle organise un concours gastronomique panafricain. Un événement unique qui célèbre le patrimoine culinaire africain qui traverse tous les événements importants, notamment les mariages, naissances et ou deuils qui se terminent autour d’un repas.
Dakar accueille la première édition du concours sur le continent. L’initiative vise à faire aussi la promotion du consommer local et la production bio. Ce qui est un gage d’une alimentation saine. La fondation soutient aussi l’éducation à travers la «Lumumba Academy», une initiative digitale de formation pour les jeunes talents africains. L’entité s’est, en outre, engagée pour les causes humanitaires. A ce titre, Roland Lumumba s’est prononcé sur la crise actuelle à l’Est du Congo. Selon lui, la Fondation s’est mobilisée pour aider les réfugiés et les enfants victimes de la guerre. Des initiatives concrètes ont permis d’apporter, dit-il, un soutien direct aux populations les plus vulnérables.
Les enjeux politiques et panafricanistes ne sont pas en reste. Héritier de Patrice Emery Lumumba, symbole de l’unité africaine, Roland Lumumba pense qu’il faut davantage de solidarité africaine pour apporter des réponses à des crises notamment, la situation actuelle en République démocratique du Congo. Pour l’avocat «on n’a pas à s'entretuer pour régler nos problèmes que ce soit au Congo ou ailleurs en Afrique.».
Plus qu’un simple événement culinaire, le concours gastronomique panafricain, dont la première édition avait lieu à Bruxelles, est un projet de transmission, de mémoire et d’unité. Son message résonne avec les valeurs portées par Lumumba (l’indépendance, la souveraineté et l’émancipation des peuples africains à travers la culture et l’économie).
PAR Thierno Alassane Sall
AVEC LES MISES EN ACCUSATION SÉLECTIVES, ON EST MAL PARTIS
À quoi sert la Cour des comptes, au budget conséquent et aux pouvoirs importants, si ce n’est pour n’agir de manière sérieuse que sur commande ? Le Sénégal dispose-t-il de contrôleurs vraiment autonomes ?
Le rapport de la Cour des comptes sur l’état des finances publiques conforte ceux qui, comme nous, à la République des Valeurs, avons régulièrement exprimé, de manière insistante, des réserves motivées, tant par des articles de presse qu’à travers des déclarations à l’Assemblée nationale ou en d’autres instances, sur la sincérité des informations livrées par le gouvernement.
Il apparaît au grand jour que notre administration fonctionne presque comme celle du Zaïre sous Mobutu ou de la République Centrafricaine sous Bokassa.
Si ce carnage, érigé en finalité de la gouvernance, a pu prospérer, c’est bien parce que les règles les plus élémentaires applicables aux finances publiques ont été allègrement violées par plusieurs échelons censés assurer les contrôles a priori. Les responsabilités doivent être situées à tous les niveaux, tant publics (directions et services concernés des finances et du budget) que privés (banques), et les sanctions les plus élevées appliquées.
Il reste que ce rapport suscite une incrédulité chez nombre de citoyens, car la Cour des comptes a, de manière régulière, donné le quitus au gouvernement : la dernière fois en date concerne l’exercice 2022. Le projet de loi de règlement 2023 avait même été inscrit à l’ordre du jour de la dernière session extraordinaire de la 14e législature, avant d’être retiré in extremis, pour des raisons encore plus évidentes aujourd’hui.
La question qui se pose est de savoir à quoi sert la Cour des comptes, au budget conséquent et aux pouvoirs importants, si ce n’est pour n’agir de manière sérieuse que sur commande ? Existe-t-il donc, dans ce pays où les risques liés au dérapage des finances publiques sont élevés, comme en de nombreux pays d’Afrique, des instances de contrôle a posteriori vraiment indépendantes ?
Cette question se pose également pour l’Assemblée nationale, qui a voté à l’aveugle les lois de règlement, sans jamais se donner les moyens de soulever le couvercle de la marmite gouvernementale, qui exhalait déjà des odeurs sulfureuses. Il est temps, comme je l’ai demandé il y a quelques jours à l’Assemblée nationale, que cette institution se réinvente et s’approprie la plénitude de ses missions constitutionnelles.
Autrement, ce rapport n’aura servi que de faire-valoir à une commande du nouvel exécutif, qui, naturellement, n’acceptera pas de faire preuve de la même transparence lorsque le temps viendra de solder ses propres comptes. Déjà que, pour la gestion du régime passé, un tri sélectif des dossiers se déroule sous nos yeux. Des personnalités ayant accepté de se rallier au nouveau régime bénéficient d’une coupable clémence, alors même que des rapports de corps de contrôle les incriminent.
Tant que tous les présumés fautifs ne seront pas traités avec le même battage médiatique et la même rigueur judiciaire, la justice n’aura pas été exercée. L’histoire des deux premières alternances nous apprend en effet que la traque des biens mal acquis s’est souvent soldée par des règlements de comptes à grand fracas, sans que les deniers réputés détournés n’aient été recouvrés.
Cette fois également, avec les mises en accusation sélectives, on est mal partis.
Résultats de l'autopsie de l'étudiant Matar Diagne
Les véritables causes de la mort de l'étudiant Matar Diagne sont enfin connues. Le rapport médical parvenu à la brigade de recherches de Saint-Louis fait état d'une mort par pendaison. « Après examen, le médecin légiste a constaté la fracture de l'os du cou. Il a conclu à une mort par asphyxie mécanique. Il s'est suicidé », indiquent nos sources. Le procureur de la République a signé le certificat d'inhumation. Le corps de Matar Diagne a été remis hier, à son père biologique. Le défunt est l'auteur de la lettre d'adieu qu'il a postée parce que personne n'avait accès à son compte Facebook. La thèse du crime a ainsi été écartée par les éléments de l'enquête diligentée par la Brigade de recherches de Saint-Louis. Malgré tout, le dossier sera transmis probablement au procureur Baye Thiam du tribunal de Saint-Louis.
Un autre drame évité de justesse à l’UGB de Saint-Louis
La situation est préoccupante à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Les pensionnaires sont piqués par on ne sait quelle mouche. Alors qu’on n’a encore élucidé le décès de l’étudiant Matar Diagne, un autre drame a été évité de justesse. Une étudiante a été retrouvée inanimée dans sa chambre après avoir ingurgité plusieurs comprimés pour se suicider. Cette nouvelle a vite fait le tour de Sanar. Les étudiants ont alerté les services médicaux de l’Ugb qui sont immédiatement intervenus pour stabiliser son état avant de l’évacuer à l’hôpital régional de Saint-Louis. Grâce à une prise en charge rapide et efficace, elle a pu être sauvée et placée en observation. Son état est désormais jugé hors de danger. Selon des sources internes, la jeune fille est plongée dans une profonde détresse psychologique avant son geste désespéré. « Elle avait pris plusieurs comprimés, assurément dans le but de matérialiser son dessein macabre », rapportent nos sources. Certains témoins ont du mal à expliquer cela puisque les choses sont allées très vite. Cet événement ravive les inquiétudes sur la fragilité psychologique des étudiants et les pressions qu’ils subissent. Les travailleurs sociaux doivent apporter leurs contributions pour la prise en charge des étudiants.
Raffinage du premier pétrole brut sénégalais par la SAR
Le Sénégal tient son fuel et son gasoil issus du raffinage du pétrole de Sangomar. La Direction Générale de la Société Africaine de Raffinage (SAR) annonce le succès du raffinage du premier pétrole brut sénégalais, le Sangomar. Elle indique qu’après un traitement réussi et des résultats conformes, le transfert des produits dérivés, tels que le fuel et le gasoil, est actuellement en cours vers les zones de stockage dédiées. Il s’agit d’une étape clé dans le développement de la SAR, illustrant à la fois son expertise technique et son engagement résolu en faveur de l'amélioration continue. Ainsi la SAR rend hommage à l'ensemble du personnel et autorités ainsi qu'à tous ses partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la réussite de cette opération stratégique. D’après le communiqué, ce succès renforce la position de la SAR en tant qu'acteur clé pour l'atteinte de la souveraineté énergétique. Il ouvre également de nouvelles perspectives pour la diversification de ses activités, dans l'optique de faire du Sénégal un véritable hub pétro-industriel régional.
Le syndicat des agents du Commerce en colère contre la tutelle
Le syndicat national des agents de l'administration du Commerce (SYNACOM) est remonté contre le ministre, Serigne Guèye Diop. Il déplore l'amateurisme du ministre de l'Industrie et du Commerce dans le management des départements qui lui ont été confiés. Le syndicat qui dit promouvoir un syndicalisme responsable depuis l’arrivée du ministre, a multiplié les actes allant dans le sens d'éviter les tensions et ainsi contribuer à la bonne marche du ministère afin d'instaurer un climat social apaisé. Mais force est de constater, regrettent les syndicalistes, que la satisfaction des préoccupations des agents telles que contenues dans la plate-forme revendicative ne semble pas faire partie de ses priorités. Ils reprochent à Serigne Guèye Diop d’avoir apporté aucune réponse sérieuse aux différentes interpellations du syndicat et il déroule son « agenda aux conséquences désastreuses pour le ministère ». A leur en croire, pour les rares fois où il consulte ses collaborateurs, il ignore royalement leurs avis techniques. Pour apporter la réplique à la tutelle, le syndicat tient un point de presse aujourd’hui.
Les défis de l'éducation, de la formation et de l'employabilité
L’accès à l’éducation, la formation et l’employabilité constitue un problème majeur en Afrique particulièrement au Sénégal. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), environ 60% des jeunes sénégalais âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi, et un grand nombre d’entre eux souffrent d’un manque d’informations fiables sur les offres d’emploi et de formation. Une étude menée par le Bureau International du Travail (BIT) révèle que seulement 30% des jeunes affirment avoir accès à des informations fiables sur ces opportunités. De l’avis du directeur régional, Ashoka, Tchanlandjou kpare, ce défi est particulièrement aigu dans les zones rurales où l’accès à l’information reste largement limité. Il urge, à ses yeux, de créer des infrastructures numériques robustes et des partenariats publics-privés qui facilitent un meilleur accès à ces opportunités, notamment pour les jeunes des zones rurales.
Bassirou Diomaye Faye à Addis-Abeba
Le Président Bassirou Diomaye Faye séjourne depuis hier, à Addis-Abeba (Éthiopie) pour participer à la 38 session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA). Le thème de la présente session est : « Année de la justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais de réparations ». En marge de cette rencontre, le chef de l’Etat participe à des réunions sur le financement de la santé et le mécanisme africain d’évaluation par les pairs. Il aura également des entretiens bilatéraux avec plusieurs de ses collègues et des responsables d’organisations internationales.
Le Sénégal espère retourner au FMI en avril
Le Sénégal s’est fixé un objectif de retourner au Conseil d’administration du FMI en mars et au plus tard en avril. C’est ce qu’a fait savoir, hier, le ministre des Finances, lors de la conférence de presse du Gouvernement sur l’audit de la Cour des comptes sur les finances publiques. Il faut rappeler que le FMI a suspendu son programme au Sénégal suite à l’état des lieux des finances publiques, en septembre dernier, qui avait révélé un « maquillage » de chiffres par le régime sortant. D’ailleurs, pour rapprocher Dakar et les institutions de Bretton Woods, Cheikh Diba a fait savoir qu’il a reçu, hier, dans la matinée, le représentant résident du FMI et la Directrice des opérations de la Banque mondiale au Sénégal. L’objectif était de leur adresser la situation financière réelle du pays et de définir les prochaines étapes. Le Gouvernement veut ainsi gagner du temps pour passer son dossier devant le conseil d’administration du FMI et de la Banque mondiale avant leurs assemblées annuelles prévues en avril prochain. Le passage du Sénégal devant le Conseil lui permettra d’assainir ses relations avec les autres partenaires techniques et financiers. D’autant que le Sénégal a pour ambition de boucler un nouveau programme avec le FMI en juin prochain et de procéder à un décaissement à la Banque mondiale dans le cadre de l’appui budgétaire durant cette même période.
Envoutée, l’enseignante envoie 385 mille au charlatan
De nationalité nigérienne, le boulanger A. Ba a tenté d’escroquer les l’enseignante M. D. Ngingue. Selon nos sources, la dame à la descente du travail a été interceptée par le boulanger qui lui demandait 200 francs pour rentrer. L’enseignante l’offre 200 francs. Le boulanger qui est aussi un charlatan demande à la dame de tendre ses mains pour formuler des prières pour elle. Il en profite pour lui demander ses coordonnées. L’enseignante a commis l’erreur de lui donner son numéro de téléphone. Plus tard, le charlatan appelle dame pour qu’elle fasse des offrandes en guise de protection et augmente ses chances. Ainsi l’enseignante est hypnotisée. Elle fait des transferts d’argent via wave au charlatan jusqu’à atteindre la somme de 385 mille francs. Entre-temps, elle retrouve ses esprits et se rend compte qu’elle avait affaire à un charlatan. Elle dépose une plainte à la Police des Parcelles assainies contre le charlatan A. Ba qui appelle à nouveau l’enseignante pour un envoi de 15 mille francs pour des prières. Elle lui donne rendez-vous à un lieu précis et avise la police. C’est ainsi que le charlatan est interpellé par les limiers. Interrogé sur ses agissements délictuels, le mis en cause reconnaît les faits. Il est placé en garde à vue et déféré au parquet pour escroquerie au charlatanisme.
Un accident fait un mort et deux blessés à Ndiaffate
Un accident de la circulation survenu à l'entrée de Touba Sanokho, dans la commune de Ndiaffate, département de Kaolack, a fait un mort et deux blessés, a appris Seneweb. L'accident est survenu, hier, vers 17h. Le véhicule de marque Ford en provenance de la Gambie a fait un tonneau avant de terminer sa course dans le décor à l'entrée de Touba Sanokho. Les sapeurs-pompiers ont déposé le corps d’un occupant du véhicule à la morgue de l’hôpital régional de El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack .Une enquête a été ouverte par la gendarmerie.
Un célèbre chambellan Baye Fall meurt dans un accident
La route continue de faire des victimes. Un autre accident d'une rare violence a fait un mort sur l'autoroute « Ila Touba » hier, à hauteur de Bambey. Des talibés se rendant aux obsèques du Khalife général des Baye Fall, leur véhicule a eu une crevaison. Ce qui a provoqué un choc fatal. Baye Mor Talla Guèye, un célèbre Diawrine (chambellan) de Serigne Cheikh Ngounda Fall qui a quitté Dakar est décédé sur le coup. Plusieurs blessés graves ont été également dénombrés.
par Abdoul Aziz Diop
DES ORIGINES DE L’IDENTITÉ TRANSGRESSIVE ET DE SES ÉRUPTIONS
Sorti de son dilemme, la Cour des comptes a-t-il fait sortir le citoyen lambda du sien depuis cinq mois au moins ? Seuls les vrais patriotes, loin des jeux politiques, oseront dire : « Place aux besoins du peuple, non à la vengeance politique ! »
Depuis le 2 avril 2024, il ne se passe rien dans les allées du pouvoir et au sommet de l’État qui devrait surprendre ou estomaquer les justiciables que nous sommes tous. Deux dates, pas plus, suffisent à nous rappeler qu’ayant fait semblant de n’avoir rien vu et entendu, nous serions plus honnêtes avec nous-mêmes en trouvant « normal » aujourd’hui ce que nous considérions comme « normal » en août 2016 et mars 2021 pour n’avoir été qu’un petit nombre à nous indigner par la parole et l’écrit.
Le 29 août 2016, le « décret portant révocation sans suspension des droits à pension d'un fonctionnaire » stipule en son article premier que « Monsieur Ousmane Sonko, Inspecteur des Impôts et des Domaines principal de 2e classe 2e échelon (…) est révoqué sans suspension des droits à pension pour manquement à l'obligation de discrétion professionnelle prévue à l'article 14 de la loi n°61-33 du 15 juin 1961 ». L’alinéa 1 dudit article est on ne peut plus claire puisqu’« indépendamment des règles instituées dans le Code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ».
À son actif et à sa décharge, le législateur fait interpréter la disposition explicite par différents codes dont le Code général des Impôts et des Domaines auquel le fonctionnaire révoqué était tenu de se conformer dans l’exercice de ses fonctions. Que dit le Code ? En son alinéa 1 l’article 601 du Code général des Impôts et Domaines fait savoir expressément que « sous réserve de l’obligation qui leur est imposée par le Code de procédure pénale, les agents des Impôts et des Domaines intervenant dans l’assiette, la liquidation, le contrôle ou le recouvrement des impôts, droits, taxes et redevances, sont tenus, dans les termes de l’article 363 du Code Pénal, de garder secrets les renseignements de quelque nature qu’ils soient, recueillis dans l’exercice de leur fonction ».
Ce n’est que « lorsqu’une plainte régulière a été portée par l’Administration contre un assujetti et qu’une information a été ouverte, [que] les agents des Impôts et Domaines sont déliés du secret professionnel, vis-à-vis du juge d’instruction qui les interroge sur les faits faisant l’objet de la plainte ». À supposer que le révoqué ne s’était pas imprégné de tout ce qui est dit plus haut, Ousmane Sonko aggrave son cas à la parution de son livre intitulé « Solutions : Pour un Sénégal nouveau » (Compte d’auteur, 2018) dans lequel (Chapitre II), il dit accueillir sa « radiation » avec « soulagement car, écrit-il, j’avais moi-même entrepris le projet de sortir de l’Administration qui, après quinze ans (…) devenait une contrainte pesante pour mes activités politiques, du fait du corset de sujétions ». Celui qui aurait dû démissionner, préféra une première opération transgressive grâce à laquelle il accéléra son ascension dans un contexte où le calme plat céda la place à la surenchère politique correspondant, en quelque sorte, à une demande d’agitation démocratique par l’opinion à quelques mois de l’élection présidentielle de février 2019.
La suite, bien connue, se passa de commentaire jusqu’à la survenue, le 2 mars 2020, du premier cas de Coronavirus au Sénégal. Le pays venait de rentrer dans le tourbillon de la pandémie de Covid-19. L'état d'urgence assorti d'un couvre-feu nocturne de 21H00 à 05H00 est instauré le 5 janvier 2021 pour les régions de Dakar et Thiès où se concentre la grande majorité des contaminations. La mesure est reconduite pour un mois le 20 janvier. Le samedi, 20 février 2021, le gouvernement du Sénégal annonce une prolongation pour un mois du couvre- feu nocturne. En clair, cela veut simplement dire qu’à compter du 20 février 2021, et ce jusqu’au 20 mars 2021, interdiction est faite aux populations des régions de Dakar et de Thiès de circuler de 21H00 à 05H00. En droit facile, le but de la mesure avait été de permettre aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de protéger les populations de la grave crise sanitaire à laquelle faisait face le monde entier. C’est le moment choisi par Ousmane Sonko pour sortir nuitamment de chez lui, violant le couvre-feu et attestant par là même du second acte transgressif d’où découlent les déferlements de violences sans précédent de mars 2021 et de juin 2023.
À deux reprises, la violation de la loi égale pour tous dévoile l’identité transgressive d’un opposant politique encore loin du contrôle du pouvoir. Celui-ci lui tomba entre ses mains en avril 2024 puis, en guise de renfort politique, en novembre 2024 quand furent connues les tendances lourdes du scrutin législatif anticipé du 17 novembre 2024.
Pour obtenir la majorité écrasante dont il ne se sert depuis le début de la quinzième législature que pour lever l’immunité parlementaire des députés de l’opposition, Ousmane Sonko démarre prématurément sa campagne électorale par un point de presse pour informer l’opinion nationale et internationale des dérives et errements financiers dont les gouvernements de l’ancien président Macky Sall sont déclarés coupables par le Premier ministre, le même homme. Énième transgression de la loi qui fait que « la responsabilité de la Cour des Comptes est de réaliser l’audit du rapport sur la situation des finances publiques produit par le gouvernement, conformément au Code de Transparence dans la Gestion des Finances publiques et à la loi organique n°2012-23 du 27 décembre 2012 sur la Cour des Comptes ».
Mais jamais auparavant, la Cour des comptes n’a fait face au dilemme cornélien, l’obligeant à choisir entre le gouvernement en validant son rapport et le Premier ministre Ousmane Sonko dont les chiffres sur le déficit public, l’encours de la dette (principal augmenté des intérêts) et la disposition des ressources publiques en général par l’État faussaire du Sénégal ont déjà fait le tour du Sénégal, des zones UEMOA et CEDEAO, du reste de l’Afrique et du monde, rendant notre pays intérieurement, bilatéralement et multilatéralement infréquentable à la suite d’une cascade de dégradations sans précédent. Résultat des courses : le 12 février 2024, la Cour des comptes fait buzz, et pour longtemps encore, en démultipliant dont son rapport d’audit les griefs faits à notre administration faussaire par le nouveau chef même de ladite administration. Sorti de son dilemme, la Cour des comptes a-t-il fait sortir le citoyen lambda du sien depuis cinq mois au moins ? Pas du tout à l’analyse !
Le grand dilemme citoyen
Lorsque le rapport d’audit de la Cour des comptes nous est tombé entre les mains, nous avons parcouru les pages qui feront encore faux et mauvais débat jusqu’à la fin du mois de février 2025 au moins, en consultant la table des matières. Stupéfié par ce que nous avons lu, nous en faisons l’économie en cinq images dont celle de la page de garde dans un post publié sur notre page LinkedIn et intitulé : « La Cour des comptes a parlé : la messe et la prêche sont dites. » Déception au bout de 19 heures : pas plus de 1344 impressions, attestant du faible intérêt pour le post.
Constatant l’absence des signatures du président de la Chambre des Affaires budgétaires et financières de la Cour et du Greffier à la fin du rapport de la haute juridiction, nous en faisons état dans un deuxième post publié sur le même réseau professionnel LinkedIn. Explosion : plus de 18319 impressions au bout de 19 heures comme pour dire à qui veut l’entendre que dans cette affaire Ousmane Sonko, suspecté de mensonge d’État et considéré comme structurellement incompétent, ne peut en aucun cas avoir gain de cause. N’en déplaise à la très consciencieuse, la très compétente et la très respectable Cour des comptes.
Frappé de stupeur, l’enseignant, homme politique exceptionnel et ancien député Samba Diouldé Thiam écrit, dans un court article publié dans les colonnes de Le Public Quotidien, daté du 13 février 2025, que « la Cour a rendu une copie conforme. J'avais déjà exprimé les hypothèses qui attendaient cette Très Honorable Dame (TDH) prieuse et veilleuse sur l'usage des ressources publiques : contredire Sonko qui n'avait aucune qualité politique légale pour rendre public l'état de nos finances ou le [conforter] ». La sentence de notre magnifique aîné dans la vie et en politique, Samba Diouldé Thiam - cet homme bien - se passe de commentaire : « On ne vous en veut pas, simplement notre pays continue d'avoir très mal, la haine du vaincu vaut bien la peine que l'on punisse le Sénégal, en dégradant sa belle gueule d'exception sénégalaise. » Titre explicite de l’article : « La Cour des Comptes a produit un document commandité publiquement par le Premier ministre et maître du destin des sénégalais(es). »
« Maître du destin des sénégalais(es) » ! Pas autant que cela à notre grand soulagement. C’est que la croissance exponentielle (voir courbe en illustration d’article) des impressions, dans un post demandant à la Cour des comptes de faire signer son rapport d’audit en ligne sur son site par son président de chambre mandaté et son greffier, en dit long sur le ras-le-bol prématuré d’une opinion désabusée.
Des origines d’une identité transgressive aux instants du grand désaveu populaire de la transgression permanente, bien malins sont celles et ceux, mus par le seul amour du Sénégal, loin des tracas et combines politiciennes, qui sauront se faire entendre en disant simplement : « Stop, c’est le temps du Sénégal qui a faim et soif et non de la justice des vainqueurs ! »
REPRESENTER DIGNEMENT LE SENEGAL
C’est l’ambition que s’est fixée Serigne Saliou Dia, sélectionneur l’équipe nationale U-20 qui a connu ses adversaires pour la prochaine CAN prévue en Côte d’Ivoire, lors du tirage au sort effectue hier, jeudi 13 février 2025.
Représenter dignement le Sénégal. C’est l’ambition que s’est fixée Serigne Saliou Dia, sélectionneur l’équipe nationale U-20 qui a connu ses adversaires pour la prochaine CAN prévue en Côte d’Ivoire, lors du tirage au sort effectue hier, jeudi 13 février 2025.
Quel commentaire faites-vous du tirage de la CAN20 où le Sénégal partage la poule C avec la Zambie, le Kenya et du Sierra Leone ?
Serigne Saliou Dia : L’attente a été longue, chaque équipe, a sa spécificité dans sa manière de jouer. Donc, c’est bien d’être fixé par rapport au tirage. Maintenant, il n’y pas de poule facile, on ne peut plus se permettre de dire qu’on va gagner une équipe avant de l’avoir joué. Tous les pays travaillent, grâce aussi au soutien de la FIFA qui les aide beaucoup à parfaire leur niveau. Par conséquent, se permettre de minimiser une équipe, c’est se tromper lourdement. Nous avons déjà rencontré le Sierra Leone, lors de finale de l’UFOA. La Zambie, nous avait battu l’année dernière chez les U-17. C’est une équipe qu’on connaît très bien. En revanche, le Kenya reste une inconnue pour nous. Toutefois, c’est un pays qui investit beaucoup dans le football avec de grande qualité. Donc, il va falloir qu’on soit très prêts c’est ce qui va nous permettre d’y aller avec nos arguments et nos forces. Maintenant, il va falloir mettre en place déjà présent une équipe en place si on sait qu’on a perdu plus de 75% de notre effectif. Heureusement que le championnat se déroule, sans oublier l’innovation de la Ligue Professionnelle avec ce tournoi des U-20 qui sera un levier pour nous. Il va falloir aussi faire une très bonne préparation. C’est ce qui fait souvent la différence dans ce genre de compétition, c’est-à-dire trouver des matchs amicaux qui ont le profil des équipes qu’on va rencontrer. Nous devons avoir beaucoup d’humilité, que nous acceptons de travailler. Aucun match n’est gagné d’avance, tout se gagne sur le terrain. Donc, si on a tout ce qu’il faut comme préparation, je pense qu’on peut aller défendre nos chances à Can.
Comment comptez-vous vous préparer ?
Normalement, on va commencer la préparation cette semaine. On doit faire une présélection car on a perdu les ¾ de l’équipe. Heureusement, on a commencé le travail depuis très longtemps. Là, on va former des groupes de 25 et de là, on saura ceux qui pourront répondre par rapport à notre projet. Un entraîneur met en place une équipe par rapport à sa conception du jeu. Alors, on va mettre en situation ces joueurs, les confronter pour faire des choix en plus de ceux qui étaient déjà là. Il y a aussi des expatriés qui veulent intégrer l’équipe. On donnera la chance à tout le monde pour après mettre en place une équipe qui va représenter dignement le Sénégal.
LES JEUNES FACE A LEUR PRINCIPALE BARRIERE
Le manque d’informations fiables sur les opportunités de formations et d’emplois, c’est le point largement abordé à l’occasion du premier sommet des acteurs du changement sur l’éducation, la formation et l’employabilité des jeunes
Le manque d’informations fiables sur les opportunités de formations et d’emplois, c’est le point largement abordé à l’occasion du premier sommet des acteurs du changement sur l’éducation, la formation et l’employabilité des jeunes qui s’est ouvert du 12 au 13 février à Dakar, autour du thème : «Co-créer des solutions innovantes, systémiques et durables dans les domaines de l’éducation, la formation et l’employabilité des jeunes en Afrique de l’Ouest »
Malgré les efforts consentis par le gouvernement, la question de la formation et de l’employabilité des jeunes reste toujours une épine plantée dans le pied des autorités de l’Etat. Selon Tchanlandjou Kpare, directeur régional de Ashoka Sahel qui cite un rapport de l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), environ 60% des jeunes sénégalais âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi, et un grand nombre d'entre eux souffrent d'un manque d'informations fiables sur les offres d'emploi et de formation.
Le directeur régional de Ashoka Sahel, s’appuyant sur une étude menée par le Bureau International du Travail (BIT), rapporte seulement 30% des jeunes affirment avoir accès à des informations fiables sur ces opportunités. Un défi particulièrement aigu, dit-il, dans nos zones rurales où l'accès à l'information reste largement limité.
Ce défi de l'accès à l'information, selon M. Tchanlandjou Kpare, doit nous amener à repenser l'approche éducative. A son avis, l'éducation ne peut plus se limiter à la simple transmission de savoirs académiques.
Rappelant un vœu du ministre de l’éducation nationale, Moustapha Guirassy qui, lors d’une sortie publique, a souligné la nécessité d'une réforme profonde du système éducatif sénégalais, afin de mieux l'adapter aux exigences d'un monde en constante évolution, M. Kpare indique que cette réforme doit concerner la révision des programmes scolaires, la modernisation des infrastructures et, surtout, une meilleure intégration des technologies de l'information et de la communication pour préparer nos jeunes aux défis du marché du travail.
Dans ce sillage, Mme Aminata Diena Ndiaye, conseillère technique au ministère de l’Education nationale a souligné l’importance de toujours poserla solution, de réfléchir, de s'écouter, de parler et d'approfondir pour trouver des solutions durables.
Par ailleurs, l'école étant un espace de socialisation, Mme Diena Ndiaye appelle à transmettre des valeurs qui puissent permettre de rester debout et d'être résilients. Il faut rappeler que ce forum est le fruit d'un processus collaboratif impliquant Ashoka et plus d'une vingtaine d'organisations engagées dans des initiatives locales, régionales et internationales.
DIX IMMEUBLES CEDES A 198 MILLIARDS DE FCFA
Parmi eux, figurent l’Ancien Palais de Justice (Cap Manuel), le Building Administratif, ainsi que l’Immeuble du Ministère des Finances et du Budget (Place Washington), entre autres.
Dix bâtiments emblématiques de la capitale sénégalaise ont été cédés à la Société de Gestion du Patrimoine immobilier de l’État (SOGEPA) pour une valeur globale de 198,09 milliards de FCFA. Parmi eux, figurent l’Ancien Palais de Justice (Cap Manuel), le Building Administratif, ainsi que l’Immeuble du Ministère des Finances et du Budget (Place Washington), entre autres.
Le rapport définitif d’audit sur la situation des finances publiques couvrant les gestions de 2019 au 31 mars 2024, publié par la Cour des comptes, met en lumière un modus operandi pour le moins controversé. Dans le cadre d’une stratégie de mobilisation de ressources financières, l’État du Sénégal a procédé à la cession de plusieurs immeubles situés principalement dans le quartier du Plateau à Dakar. Ces transactions, réalisées au profit de la SOGEPA, s’inscrivent dans un dispositif financier « innovant » visant à optimiser l’exploitation du patrimoine immobilier public. Les biens cédés comprennent des bâtiments emblématiques de la capitale sénégalaise, notamment : l’Ancien Palais de Justice (Cap Manuel), d’une superficie de 37 941 m², vendu pour 59,27 milliards de FCFA ; le Building Administratif, situé en face du Palais Présidentiel, couvrant 10 842 m², cédé pour 72,1 milliards de FCFA ; l’Immeuble du Ministère des Finances et du Budget (Place Washington), acquis pour 15,4 milliards de FCFA ; l’Immeuble Rose, situé sur l’avenue Cheikh Anta Diop, d’une superficie de 13 954 m², vendu pour 12,3 milliards de FCFA.
Au total, dix immeubles ont été cédés, représentant une valeur globale de 198,09 milliards de FCFA. Cette opération repose sur un fonds commun de titrisation, un mécanisme financier permettant de mobiliser des capitaux en émettant des titres adossés aux revenus générés par ces actifs.
Concrètement, après la cession des immeubles à la SOGEPA, ces derniers sont mis en location à l’État, qui verse des loyers servant de rendement aux investisseurs. À l’issue de la période de maturité prévue, l’État rachète ces biens, assurant ainsi le remboursement intégral du capital engagé parles investisseurs. Cette initiative s’inscrivait dans une logique de gestion plus dynamique du patrimoine immobilier public. Plutôt que de conserver ces actifs de manière passive, l’État les utilisait comme leviers financiers pour mobiliser des ressources, tout en conservant la possibilité de les récupérer à terme.
Toutefois, cette stratégie soulève des interrogations quant à son impact sur les finances publiques, notamment en ce qui concerne le coût des loyers payés par l’État et les modalités du rachat futur des biens.
Avec cette opération d’envergure, le Sénégal explorait de nouvelles voies de financement, tout en veillant à préserver son patrimoine immobilier stratégique. Reste à voir si ce modèle s’avére avantageux sur le long terme pour les finances publiques et l’optimisation des ressources de l’État.
Pourrappel, la Société nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti (SOGEPA) est créée parloi n°2021-36 du 22 novembre 2021. Elle a procédé le 21 avril 2022 à la mobilisation d’un emprunt obligataire sous forme de Sukuk d’un montant de 330 milliards de F CFA. Pour réaliser cette opération, l’Etat a procédé à la vente de certains de ses immeubles bâtis à la SOGEPA, par décret n°2022-163 du 03 février 2022 portant cession à titre onéreux au profit de la Société, dans le cadre du développement du Sukuk, de divers immeubles bâtis appartenant à l’Etat. Il convient de rappeler que l’article 4 de la loi n°2021- 36 du 22 novembre 2021 autorisant la création de la SOGEPA, permet le transfert par l’Etat à la SOGEPA, par cession à titre gratuit ou onéreux, ou partout autre mode, des droits et immeubles nécessaires à la réalisation de son objet social. Les biens dont la liste figure au tableau, ci-après, sont vendus pour une valeur de 198 092 000 000 F CFA sur la base d’un rapport d’évaluation et après avis favorable de la Commission de Contrôle des Opérations domaniales (CCOD), après consultation à domicile.
L’APR DENONCE UNE « CABALE » ET UNE « TENTATIVE DE MANIPULATION »
Les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) lancent la contre-offensive concernant les malversations révélées par le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024
Au lendemain de la publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024, les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) sont montés au créneau pour dénoncer une « cabale » et une « tentative de manipulation » de l’actuel Premier ministre et son gouvernement. En conférence de presse hier, jeudi 13 février, ils ont estimé que ce rapport de la Cour des Comptes ne mentionne, dans ses recommandations, « aucun cas de détournement, d’ouverture d’information judiciaire, de traduction devant la chambre de discipline financière, ou même de remboursement ».
Les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) lancent la contre-offensive concernant les malversations révélées par le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024. En conférence de presse hier, jeudi 13 février, ils ont dénoncé une « cabale » et une « tentative de manipulation » de l’actuel Premier ministre et son gouvernement qui cherchent à « avouer qu’ils vont échouer mais qu’ils vont faire porter la responsabilité de cet échec à d’autres ». Et de poursuivre : « Ce rapport de la Cour des Comptes, dont la méthodologie et certains contenus brillent par leur caractère douteux et bancal, n’est en fin de compte que la revendication d’un attentat contre le Sénégal et les Sénégalais perpétré par Ousmane Sonko ». A ce titre, l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, porte-parole du jour, dira avec fermeté que « l’Apr s’inscrit totalement en faux contre les accusations grossières d’un enfant gâté, qui pense que l’exercice de l’Étatrelève de l’accusation permanente, du bavardage sans fin et de l’incompétence érigée en vertu ». En effet, selon Pape Malick Ndour « à la lecture du rapport, plusieurs observations s’imposent au sujet de cette nouvelle machination politicienne dont la seule volonté est la négation du Sénégal ». Et de pointer le non-respect du principe du contradictoire : « Le rapport produit parles services de l’IGF et la certification n’ont pas respecté le principe du contradictoire. Aucun ancien ministre des Finances n’a été soumis à cet exercice, ce qui aurait pourtant permis d’apporter des éléments de réponse à certaines interpellations » a-t-il martelé.
Poursuivant son propos, le porte-parole du jour a également tenu à apporter la réplique au ministre de la Justice, Garde des Sceaux qui a annoncé l’ouverture d’enquêtes pour situer les responsabilités. Estimant que « le rapport ne mentionne, dans ses recommandations, aucun cas de détournement, d’ouverture d’information judiciaire, de traduction devant la chambre de discipline financière, ou même de remboursement », l’ancien ministre se demande « par quelle alchimie le ministre de la Justice est arrivé à définir des catégories d’infractions et des personnes qui devront répondre devant les juridictions compétentes en l’occurrence, la Haute Cour de Justice et le parquet financier ».
LA COUR DES COMPTES AVAIT CERTIFIÉ LES RAPPORTS PRÉCÉDENTS
Par ailleurs, les responsables de l’Apr ont également rejeté catégoriquement les conclusions de ce rapport de la Cour des Comptes. Selon eux, « la Cour des comptes, toutes chambres réunies, avait validé les comptes de l’État à travers la certification des lois de règlement. Aujourd’hui, seule la chambre des affaires budgétaires et financières, remet en cause le travail conjoint de toutes les autres ». Loin de s’en tenir-là, les responsables de l’Apr ont estimé qu’en matière de reddition des comptes, la loi de règlement constitue le principal outil de contrôle du Parlement sur l’exécution des lois de finances initiales et rectificatives adoptées par l’Assemblée nationale. Dans la foulée, ils ont rappelé que toutes les lois de règlement des années 2019 à 2021 ont été votées par le Parlement après certification de la Cour des comptes, donnant quitus au gouvernement, tandis que celles de 2022 et 2023, elles aussi certifiées parla Cour, ont été transmises au Parlement.
L’ANALYSE DE LA DETTE EXTÉRIEURE N’APPORTE PAS D’ÉLÉMENTS NOUVEAUX
Abordant les révélations de la Cour des comptes sur la dette extérieure, les responsables de l’Apr assurent que l’analyse de cette dernière contenue dans le rapport n’apporte pas d’éléments nouveaux, d’autant plus que le dernier rapport sur la dette réalisé par la Cour des comptes (mystérieusement disparu de la barre de téléchargement du site de la Cour) avait déjà mentionné des écarts. « Ces écarts avaient été attribués par la Cour à des dysfonctionnements dans les comptabilités de la Direction de la dette publique, de la DODP et du Trésorier général », ont-ils souligné avant d’ajouter au sujet de la dette garantie. « Il en est de même pour la situation de la dette garantie, où une meilleure coordination entre les services de l’IGF et ceux du ministère de l’Économie et des Finances pourrait aider le nouveau gouvernement à être plus exhaustif dans son rapport qui fait état d’un montant de 535 milliards contre 2,265 milliards comptabilisés parles services et validés par la Cour des comptes ».
La Cour elle-même n'émet aucun grief sur la vente des immeubles de l'État à la SOGEPA Abordant la question des immeubles de l'État qui auraient été vendus à la SOGEPA, les responsables de l’Apr ont estimé que la Cour elle-même n'émet aucun grief sur cette vente puisque d'une part la Sogepa est une société nationale détenue exclusivement par l'État et d'autre part l'article 4 de la loi n°2022-36 du 22 novembre 2022 permet le transfert par l'État à la SOGEPA, par cession ou à titre gratuit ou onéreux ou par tout autre mode, des droits et immeubles nécessaires à la réalisation de son objet social.
ENGAGEMENTS DE L’ÉTAT VIS-À-VIS DU SECTEUR BANCAIRE
S’agissant du point relatif aux engagements de l’État vis-à-vis du secteur bancaire, les responsables de l’Apr ont également indiqué que le montant de 2 219,79 milliards relevé par la Cour comme étant enregistré qu’à fin décembre 2023 et partant des déclarations des services du ministère des Finances et ceux de l'Économie contraste bien avec le chiffre de 619,8 milliards contenu dans le rapport. Par conséquent, ont-ils dit, « les tenants actuels du régime gagneraient à nous dire d'où est ce qu'ils tiennent ce chiffre ».