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9 août 2025
SENEPLUS SOUS CYBERATTAQUE
Votre site d'information fait face à une agression massive, comme Seneweb en février. Un timing préoccupant alors que le gouvernement menace de fermer des centaines d'organes de presse, alarmant les défenseurs de la liberté d'expression
(SenePlus) - Votre portail d'information, SenePlus.com, est depuis quelques jours victime d'une importante cyberattaque, un incident qui a pris une nouvelle dimension ce lundi 5 mai 2025. Cette offensive numérique n'est pas un cas isolé, puisque Seneweb, autre média en ligne important du pays, a également été ciblé par une attaque similaire en février dernier.
L'attaque contre SenePlus, de type DDoS (Déni de Service Distribué), vise à rendre le site inaccessible en le submergeant de requêtes provenant de différentes parties du monde. Les équipes techniques travaillent actuellement avec leurs partenaires dans le domaine de la cybersécurité pour maintenir l'accès au site et renforcer notre défense.
Seneweb avait subi le même type d'offensive entre le 17 et le 27 février 2025 en provenance des États-Unis, de la Russie, de la France et de l'Indonésie entre autres, d'après un communiqué du média.
Ces cyberattaques interviennent alors qu'au moins 381 organes de presse sénégalais sont menacés de fermeture par les nouvelles autorités pour "non-conformité" au Code de la presse. Une situation que de nombreux acteurs du secteur considèrent comme "une atteinte grave à la liberté de la presse".
Les attaques DDoS contre les sites d'information sont devenues fréquentes à l'échelle mondiale, touchant aussi bien des médias locaux qu'internationaux. Dans le contexte politique actuel du Sénégal, ces agressions numériques contre deux des plus importants médias en ligne du pays soulèvent des questions préoccupantes sur l'avenir de la liberté d'expression et le droit à l'information.
PRIX MARC-VIVIEN FOÉ, UN SÉNÉGALAIS PARMI LES TROIS FINALISTES
Le vainqueur de ce trophée qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1 sera dévoilé le 12 mai sur RFI et France 24. En attendant, portrait croisé de ces talents en lice pour succéder à Pierre-Emerick Aubameyang.
Les trois finalistes du Prix Marc-Vivien Foé sont connus : le Sénégalais Habib Diarra, l’Ivoirien Evann Guessand et le Marocain Achraf Hakimi, par ordre alphabétique, sont les derniers à briguer la succession du Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang.
Qui sera désigné le meilleur joueur africain de la saison 2024-2025 cette année ? Réponse le 12 mai prochain pour connaître le gagnant qui sera annoncé sur les ondes de RFI et sur les sites internet rfi.fr et france24.com. En attendant, présentation par ordre alphabétique des trois finalistes.
Habib Diarra, milieu de terrain (Strasbourg/ Sénégal)
À Strasbourg, cette saison, la jeunesse a pris le pouvoir et le brassard. Habib Diarra est le plus jeune capitaine de Ligue 1, à 20 ans. Une évidence en interne, dès l’entame de la saison, selon le coordinateur sportif du club alsacien et ex-Lion de la Teranga, Kader Mangane. « Malgré son jeune âge, c’est sa troisième saison à Ligue 1. Par rapport à notre groupe très jeune, Habib était le seul joueur expérimenté malgré son jeune âge. Formé au club, il incarne aussi les valeurs du club, du groupe, avec un très bon état d’esprit. »
Une joie de vivre qui fait la force d’un groupe strasbourgeois cosmopolite, où Habib Diarra, passé par Mulhouse dans son enfance, apparaît comme un local de l’étape. Milieu défensif, travailleur et polyvalent, il occupe aussi plus de place en sélection, à l’image de ses trois buts en novembre dernier, preuve de sa capacité à transférer les attentes autour de son capitanat en club jusqu’au niveau international.
Evan Guessand, attaquant (Nice/ Côte d’Ivoire)
Du haut de son mètre 88, Evan Guessand plane enfin sur la Ligue 1. À bientôt 24 ans, cet enfant de la balle, fils et frère de footballeur, confirme les attentes placées en lui par ses formateurs niçois. Ses statistiques ne disent pas tout. Il y a aussi cette présence, ce danger qu’il fait peser sur les défenses. « C’est un joueur qui a énormément progressé, qui s’est imposé vraiment comme un leader d’attaque, note Patrick Juillard, consultant dans l’émission Radio Foot Internationale. Il a pu jouer sur un côté ou au poste d’avant-centre, dans les deux cas, il a été très impactant. Il a montré des qualités physiques, parce qu’il est puissant, de vitesse et aussi d’efficacité, qu’il a beaucoup améliorée depuis ses débuts ».
Un déclic mental aussi. International ivoirien depuis l’été dernier, Evan Guessand a trouvé un équilibre, un cadre idéal pour s’exprimer. « Il a trouvé un coach (Emerse Fae) plus offensif qui lui a fait confiance. Maintenant, il a atteint une certaine forme de maturité, même si, à mon avis, il peut aller plus haut encore. »
Achraf Hakimi, défenseur (Paris SG/Maroc)
Le Parc des Princes s’est habitué à scander son nom. Cette saison, Achraf Hakimi a notamment marqué face au PSV Eindhoven et Aston Villa en Ligue des champions. Logique selon le défenseur marocain arrivé en 2021 au PSG qui est désormais un cadre de son équipe. « J’ai plus de responsabilités, je suis l’un des capitaines de l’équipe. Je prends ce rôle à cœur, sûr et en dehors du terrain. Si on a besoin de moi, je suis là. »
Lorsque Marquinhos est absent, c’est à l’ancien Madrilène que Luis Enrique confie le brassard de capitaine. Aujourd’hui, Hakimi est un prétendant naturel au prix Marc-Vivien Foé. Éric Rabesandratana, consultant pour Radio Foot Internationale, en a fait son favori. « Dans son comportement, il a la tête d’un gagnant. Dans ses performances sportives, dans son état d’esprit, dans son implication, c’est un autre Hakimi. Pour moi, il mérite 100 fois d’avoir ce titre. C’est incontestable. » Deuxième du classement l’an passé, le Marocain pourrait cette fois rafler le trophée. Il succéderait notamment à ses compatriotes Sofiane Bouffal et Marouane Chamakh, premier lauréat en 2009.
"DIALLO PICCI", RETOUR SUR LA VIE D’UN DÉBROUILLARD PORTÉ PAR SES AILES
Amadou Diallo a su s’envoler vers la gloire et la renommée à force de persévérance et d’audace. En ce 05 mai 2025 commémorant son rappel à Dieu en 1998, retour sur le parcours d’un homme passionné par les oiseaux.
Amadou Diallo plus connu sous le nom de Diallo « Picci » a su s’envoler vers la gloire et la renommée à force de persévérance et d’audace. En ce 05 mai 2025 commémorant son rappel à Dieu en 1998, retour sur le parcours d’un homme passionné par les oiseaux.
La plus célèbre route de Thiaroye porte son nom : Tally Diallo. C’est l’histoire d’un jeune Foutanké qui a débarqué à Dakar dans l’anonymat pour devenir célèbre grâce à la vente des oiseaux. D’où le sobriquet de «Diallo Picci». Un destin qui a pris son envol à l’âge de 15ans. Né en 1918, il commence déjà à se débrouiller sur le débarcadère de l’île de Gorée où il plonge pour récupérer des pièces de monnaie jetées par de touristes.
Plus tard, il sera employé comme contremaître dans une usine de pêche. Cette étape va changer le cours de sa vie car c’est dans cette usine que le déclic va arriver. Amadou Diallo remarque que beaucoup d’amis de son employeur viennent chez lui pour admirer des oiseaux. Il flaire un bon filon et décide d’aller attraper des oiseaux pour les vendre aux Européens. Il commence par les oiseaux de Dakar avant de s’étendre peu à peu à l’intérieur du Sénégal.
Le jeune homme commence ainsi à voler de ses propres ailes. Diallo Picci, sans le savoir, se lance sur un chantier qui va le rendre riche. Il parcourt les régions du Sénégal à la recherche d’espèces rares. De retour à Dakar, il se rend au marché Kermel pour vendre ses oiseaux aux Européens, qui se les arrachaient. Les rêves pleins la tête, l’argent commençant à couler à flots, il décide de conquérir le marché international. Diallo Picci décide de se rendre en Europe.
Dans son domaine de Thiaroye, il aménage une grande concession juste pour y abriter des oiseaux. Ce qui va lui valoir quelques moqueries. C’est de ces moqueries, d’ailleurs, qu’on lui colle le sobriquet de « Diallo Picci». Ces remarques et ces moqueries, « Diallo Picci» n’en a cure. Il pense plutôt à agrandir ses activités. L’activité de Diallo suscite un intérêt chez le Président Léopold Sédar Senghor qui a eu écho de ce Foutanké qui a séduit l’Europe. Et le chef de l’État de décider d’aller visiter l’oisellerie à Thiaroye. C’est lorsque ce dernier venait rendre visite à Amadou Diallo, qu’il avait exigé la construction de la route goudronnée menant tout droit chez son ami Foutanké.
L’histoire d’Amadou Diallo est la preuve qu’il est possible de prendre son destin en main avec de l’audace . Le passionné mourut le 05 mai 1998 à l’âge de 80 ans, laissant derrière lui un héritage qui fait toujours jaser. Comme quoi, il suffit de déployer ses ailes et de rêver grand.
96 PATIENTS DIALYSÉS EN DANGER AU HANGAR DE YOFF
À la veille de leur séance du mardi 6 mai, ces malades font face à une rupture alarmante de kits de dialyse, de réin et de solutions de glucose. Une situation critique qui fait planer un risque vital.
Une situation critique menace actuellement la continuité des soins des 96 patients dialysés pris en charge au niveau du hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff. À la veille de leur prochaine séance, prévue ce mardi 6 mai, une rupture inquiétante en kits de dialyse, en réin et en solutions de glucose fait planer un risque vital sur les malades.
Chaque séance de dialyse est indispensable à la survie des patients insuffisants rénaux. En manquer une seule peut entraîner de graves complications. Face à cette urgence, les malades et leurs familles lancent un appel solennel aux autorités sanitaires et à l’ensemble des institutions concernées.
Des échanges ont eu lieu avec le Directeur du centre de dialyse ainsi qu’avec le Professeur référent d’après un malade qui s’est confié à nous. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rater une seule séance. C’est une question de survie. Nous demandons simplement à être soignés dans la dignité », confie la patiente.
Les patients appellent les autorités sanitaires et gouvernementales à agir sans délai pour garantir l’approvisionnement des centres et assurer la continuité des traitements.
CAN U20, LES LIONCEAUX S’INCLINENT FACE AU GHANA
Avec seulement un point pris en deux matchs, le Sénégal est désormais en position délicate dans le groupe. Son dernier match de poules contre la RDC, leader après sa victoire contre la Centrafrique (3-1), s’annonce capital.
Le Sénégal a connu une soirée difficile ce lundi au stade de Suez, où les Lionceaux se sont inclinés 1-0 face au Ghana lors de la deuxième journée de la Coupe d’Afrique des Nations U20. Tenants du titre, les jeunes Sénégalais se retrouvent désormais dos au mur dans leur quête de qualification pour les quarts de finale.
Mal entrés dans la rencontre, les Lionceaux ont rapidement été mis en difficulté par l’intensité des Black Satellites. Dès la 15e minute, une erreur de Serigne Fallou Diouf permettait à Mensah d’ouvrir le score pour le Ghana. Malgré quelques sursauts offensifs, notamment des tentatives de Yaya Diémé, le Sénégal n’a pas réussi à inverser la tendance face à un adversaire solide et bien organisé défensivement.
Au retour des vestiaires, le sélectionneur Serigne Saliou Dia a tenté de réagir en injectant du sang neuf avec les entrées d’Abdourahmane Dia et Clayton Diandy. Ce dernier s’est illustré à la 51e minute, mais sa frappe a été superbement détournée par le gardien ghanéen. Le Ghana, fidèle à sa stratégie de pressing haut et de rigueur défensive, a réussi à contenir les assauts sénégalais.
Les minutes s’égrenant, les Lionceaux ont multiplié les imprécisions et les pertes de balle, notamment dans l’entrejeu, à l’image de celle de Pape Daouda Diong à la 57e minute, qui a failli coûter un deuxième but. Malgré une fin de match plus rythmée, les tentatives sénégalaises manquaient de tranchant.
Avec seulement un point pris en deux matchs, le Sénégal est désormais en position délicate dans le groupe. Son dernier match de poules contre la RDC, leader après sa victoire contre la Centrafrique (3-1), s’annonce capital. Une victoire est impérative pour continuer l’aventure et défendre le titre acquis lors de la précédente édition.
Les Lionceaux devront faire preuve de caractère, de réalisme et de rigueur pour espérer renverser la tendance. Le moindre faux pas pourrait signifier une élimination prématurée, un scénario que les champions en titre veulent à tout prix éviter.
RÉVOLTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE LA PEAU DANS UN FILM SÉNÉGALAIS
Déjà primé au festival Vues d'Afrique de Montréal et remarqué au FESPACO, ce film engagé raconte l'histoire de Khalilou, un étudiant dakarois qui se mobilise contre les normes de beauté imposant la peau claire
Le film Timpi Tampa, premier long métrage de la réalisatrice sénégalaise Adama Bineta Sow, qui aborde la question du blanchiment de la peau, sortira en salle le 9 mai prochain, simultanément au Sénégal, dans une dizaine de pays d’Afrique francophone et en France, a appris l’APS.
Ce long métrage de fiction, qui mêle comédie et drame social, a été présenté en avant-première ce lundi matin au cinéma Pathé de Dakar, en présence de l’équipe du film, de journalistes et de professionnels du cinéma.
Timpi Tampa aborde la question du blanchiment de la peau à travers l’histoire de Khalilou, un étudiant de 20 ans vivant à Dakar avec sa mère atteinte d’un cancer causé par des produits de dépigmentation.
Pour dénoncer les normes de beauté qui valorisent les teints clairs, il décide de se travestir pour participer à un concours de beauté universitaire, créant autour de lui, un mouvement baptisé ‘’Naturelles, Belles et Rebelles’’.
Le rôle principal est interprété par Pape Aly Diop, récompensé du prix du meilleur comédien au festival Vues d’Afrique de Montréal. Le film y a également obtenu le prix ”Agir pour l’égalité’’ ainsi qu’une mention spéciale du jury. Au dernier FESPACO, Timpi Tampa avait reçu une mention dans la section Perspectives.
”J’ai voulu traiter un sujet qui me touche profondément, avec justesse et émotion’’, a déclaré la réalisatrice Adama Bineta Sow à l’issue de la projection. Elle a souligné l’urgence de ‘’déconstruire les standards de beauté qui causent des ravages silencieux’’.
Pour le producteur Oumar Sall, le film se veut un acte de ‘’sensibilisation’’. ”Le message est universel. Il faut que ce film soit vu. Il touche chacun de nous et appelle à une prise de conscience collective”.
Distribué dans une cinquantaine de salles en Afrique et en France, Timpi Tampa ambitionne de rapprocher le cinéma africain de son public tout en portant un message fort, selon lui.
Présent à la projection, le critique de cinéma Baba Diop estime que Timpi Tampa est ”une révolution douce de notre cinématographie”, saluant un film ”à la fois populaire et exigeant, ancré dans la réalité sociale contemporaine”.
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QUAND AIMER ÉTAIT UN ACTE DE RÉSISTANCE
Dans les colonies esclavagistes, l'affection entre personnes noires était un défi au système. Le Code Noir exige l'autorisation du maître pour tout mariage, transformant chaque union en une bataille pour la reconnaissance de l'humanité des esclaves
Dans le contexte brutal de l'esclavage, un phénomène remarquable a émergé : le Black Love. Ce concept, qui désigne l'amour entre personnes noires, est né d'une histoire complexe marquée par l'oppression coloniale et l'esclavagisme.
Avant la colonisation, la notion même de "race noire" n'existait pas en Afrique, où les identités étaient définies par l'appartenance ethnique plutôt que par la couleur de peau. C'est le système colonial qui a regroupé diverses populations africaines sous l'étiquette "noire", créant ainsi les conditions dans lesquelles le Black Love allait émerger.
Sous le régime esclavagiste, les relations affectives entre personnes noires étaient strictement contrôlées. Le Code Noir exigeait le consentement du maître pour tout mariage, et les couples pouvaient être séparés à tout moment pour être vendus. La propagande coloniale présentait également les personnes noires comme incapables d'émotions profondes ou de loyauté.
Face à cette déshumanisation, l'amour entre personnes noires est devenu un acte politique - une forme de résistance affirmant une humanité niée. Aujourd'hui, le Black Love continue d'évoluer comme un symbole d'amour transgressif et intersectionnel, célébré notamment aux États-Unis le 13 février lors de la Journée nationale du Black Love.
Ce phénomène reste un sujet de réflexion contemporain, interrogeant notamment la place des couples mixtes et le pouvoir de l'amour face aux constructions raciales héritées de l'histoire coloniale.
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LA MILITANTE QUI DÉFIAIT SENGHOR
Octobre 1975 : Eugénie Rokhaya AW est condamnée avec onze autres membres d'un parti clandestin pour avoir osé s'opposer au régime sengorien. Portrait d'une femme d'exception dont le combat politique a marqué l'histoire du Sénégal
Dans les méandres de l'histoire politique du Sénégal, certaines figures se détachent par leur courage et leur détermination. C'est le cas d'Eugénie Rokhaya AW, journaliste engagée dont le parcours exemplaire mérite d'être raconté.
Le 18 octobre 1975, sous le régime de Léopold Sédar Senghor, douze membres d'un parti clandestin appelé "And Jef" (unités dans l'action) sont condamnés par la cour de sûreté de l'État. Parmi eux, une femme se distingue par son charisme et ses convictions profondes : Eugénie Rokhaya AW. Le groupe est accusé d'avoir formé une opposition clandestine rassemblant plusieurs mouvements gauchistes et d'avoir diffusé un journal clandestin intitulé "Xarebi" (La lutte).
Dans la clandestinité, Eugénie utilisait divers pseudonymes comme « Era » pour protéger son identité. Avec ses camarades dont Marie Angélique Savané, elle dénonçait inlassablement la corruption, le népotisme et les pratiques douteuses dans l'administration sénégalaise. Son combat était celui d'une justice sociale et d'une gouvernance transparente.
Son arrestation révèle les revêtements du régime en place. Lorsque les autorités viennent la chercher, elle les prévient de son état de grossesse, mais cela n'y change rien. Malgré les interventions en sa faveur, elle restera incarcérée et fera malheureusement une fausse couche en prison. Cet épisode tragique illustre les conséquences personnelles de son engagement politique.
Tous ceux qui l'ont connu s'accordent à décrire une femme d'une "simplicité extraordinaire". Généreuse, serviable, accueillante et dotée d'une grande droiture, Eugénie était avant tout "une dame de cœur" qui pensait aux autres avant elle-même. Sa lutte était motivée par la volonté de voir ses concitoyens prendre conscience de leur oppression et s'en libérer.
Au-delà de son engagement politique, Eugénie Rokhaya AW était une intellectuelle complète : philosophe et passionnée d'art, elle a également marqué le journalisme sénégalais par son rôle de formatrice innovante au CESTI (Centre d'Études des Sciences et Techniques de l'Information). Son influence s'étend à de nombreux journalistes qu'elle a formés et inspirés.
Son histoire rappelle également, selon le journaliste Ass Mademba Ndiaye que la lutte pour la démocratie au Sénégal ne date pas d'hier. Selon ce dernier, lorsqu'on parle de prisonniers politiques, il faut se souvenir de figures comme Charles Gueye, qui a passé dix ans de sa vie en prison pour ses convictions politiques. Ces parcours rappellent que l'histoire politique du Sénégal ne commence ni en 2012, ni en 2024, mais s'inscrit dans une longue tradition de résistance.
LE TRIOMPHE DE L'ORALITÉ AUX PRIX MÉDIATIKS
100% Péguy, la webradio du collège Charles Péguy en France, a été récompensée par le 2e Prix Médiatiks 2025. Ce projet radiophonique, piloté par l'écrivain et enseignant Amadou Elimane Kane, s'inscrit dans une démarche pédagogique innovante
Nouvelle distinction pour le projet "L'oralité : Un langage transversal et citoyen" du collège Charles Péguy : sa webradio 100% Péguy vient de recevoir le 2e Prix Médiatiks 2025 dans la catégorie radio-podcast. Une reconnaissance qui vient couronner des années de travail autour de la pédagogie Ubuntu développée par Amadou Elimane Kane. Ci-dessous, le communiqué d'annonce de Michèle Sellier, présidente de la Case Panafricaine de Recherche en Lecture et écriture.
"La Case Panafricaine de Recherche en Lecture et Écriture a l’immense plaisir de vous annoncer que le 2e Prix Médiatiks 2025 (catégorie radio-podcast), décerné par le Centre de Liaison de l'Éducation aux Médias de l’Information de l’académie de Paris, a été attribué à 100% Péguy, la webradio du collège Charles Péguy dans le XIXe arrondissement, qui est une réalisation du projet L’oralité : Un langage transversal et citoyen conduit par Amadou Elimane Kane, écrivain poète et enseignant : https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_4862873/palmares-mediatiks-paris...
Après avoir été labellisé par le Comité National de la Rénovation et reçu le soutien du Fonds d’innovation pédagogique en 2023, le projet pédagogique L’oralité : un langage transversal et citoyen (domaine excellence) conduit par Amadou Elimane Kane et en coordination avec l’équipe pédagogique du collège Charles Péguy pour son caractère innovant, 100% Péguy la webradio du collège Charles Péguy a reçu le 2e Prix Médiatiks 2025 (catégorie radio-podcast) pour la qualité de ses réalisations.
Intégré au dispositif L’oralité : un langage transversal et citoyen, le développement de la webradio a pour objectif de permettre aux élèves de développer leurs capacités langagières de manière innovante au moyen de l’oralité, de la poésie et de l’expression radiophonique.
L’expression par la radio est un prolongement naturel du travail engagé autour de l’oralité. Cela permet de renforcer la maîtrise de la langue : lecture, écriture, oralité, de développer la confiance en soi par la prise de parole et de renforcer la méthodologie de l’expression orale : la voix (volume, articulation, intonation, rythme), la gestion corporelle et la gestion spatiale. Ainsi, il y a un double mouvement cognitif articulé autour de l’oralité : Développer la culture orale pour permettre aux apprenants de savoir écrire puis de passer d’un format écrit à un format oral pour l’expression radiophonique.
Ce nouveau prix décerné est une véritable reconnaissance du dispositif pédagogique développé depuis plus de dix ans par Amadou Elimane Kane autour de la pédagogie Ubuntu qui met au centre le dialogue, l’équité cognitive et le partage des connaissances par l’expression orale."
"TIMPI TAMPA", LE BLANCHIMENT DE LA PEAU AU CŒUR D’UNE FICTION ENGAGÉE
Porté par une narration mêlant comédie et drame, le film d'Adama Bineta Sow aborde avec audace les ravages de la dépigmentation à travers le parcours d’un jeune étudiant prêt à tout pour dénoncer les normes de beauté dominantes.
Le film Timpi Tampa, premier long métrage de la réalisatrice sénégalaise Adama Bineta Sow, qui aborde la question du blanchiment de la peau, sortira en salle le 9 mai prochain, simultanément au Sénégal, dans une dizaine de pays d’Afrique francophone et en France, a appris l’APS.
Ce long métrage de fiction, qui mêle comédie et drame social, a été présenté en avant-première ce lundi matin au cinéma Pathé de Dakar, en présence de l’équipe du film, de journalistes et de professionnels du cinéma.
Timpi Tampa aborde la question du blanchiment de la peau à travers l’histoire de Khalilou, un étudiant de 20 ans vivant à Dakar avec sa mère atteinte d’un cancer causé par des produits de dépigmentation.
Pour dénoncer les normes de beauté qui valorisent les teints clairs, il décide de se travestir pour participer à un concours de beauté universitaire, créant autour de lui, un mouvement baptisé ‘’Naturelles, Belles et Rebelles’’.
Le rôle principal est interprété par Pape Aly Diop, récompensé du prix du meilleur comédien au festival Vues d’Afrique de Montréal. Le film y a également obtenu le prix ”Agir pour l’égalité’’ ainsi qu’une mention spéciale du jury. Au dernier FESPACO, Timpi Tampa avait reçu une mention dans la section Perspectives.
”J’ai voulu traiter un sujet qui me touche profondément, avec justesse et émotion’’, a déclaré la réalisatrice Adama Bineta Sow à l’issue de la projection. Elle a souligné l’urgence de ‘’déconstruire les standards de beauté qui causent des ravages silencieux’’.
Pour le producteur Oumar Sall, le film se veut un acte de ‘’sensibilisation’’. ”Le message est universel. Il faut que ce film soit vu. Il touche chacun de nous et appelle à une prise de conscience collective”.
Distribué dans une cinquantaine de salles en Afrique et en France, Timpi Tampa ambitionne de rapprocher le cinéma africain de son public tout en portant un message fort, selon lui.
Présent à la projection, le critique de cinéma Baba Diop estime que Timpi Tampa est ”une révolution douce de notre cinématographie”, saluant un film ”à la fois populaire et exigeant, ancré dans la réalité sociale contemporaine”.