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25 juin 2025
L'ARTICLE 29 EXCLUT KARIM WADE
Tout comme Khalifa Sall, la déchéance du candidat du Parti démocratique sénégalais est permanente selon la loi électorale. Il pourrait toutefois saisir le Conseil constitutionnel, par le biais de l’exception d’inconstitutionnalité
Alors que ses avocats et partisans s’appuient sur l’article L30 du Code électoral pour défendre la validité de son inscription sur les listes électorales, des experts soutiennent que Karim Wade ne saurait se prévaloir de cette disposition qui prévoit une limitation de cinq ans pour la déchéance. Tout comme Khalifa Sall, sa déchéance, selon la loi électorale, est permanente. Il pourrait toutefois saisir le Conseil constitutionnel, par le biais de l’exception d’inconstitutionnalité.
C’est l’une des informations politiques phares de cette semaine. Karim Wade s’était rendu en Turquie pour s’inscrire sur les listes électorales. Son inscription a été reçue et un récépissé lui a été délivré pour servir et valoir ce que de droit. Pour beaucoup d’observateurs, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. En 2018 déjà, le débat s’était posé avec acuité.
Le candidat du Parti démocratique sénégalais s’était, à l’époque, déplacé dans les mêmes conditions au Koweït pour s’inscrire sur les listes. Mais cela avait été rejeté par la Direction générale des élections, au moment de la publication des listes. Le recours du leader du PDS introduit devant le tribunal de Dakar avait été déclaré irrecevable, parce qu’il aurait dû l’être devant la représentation diplomatique du Sénégal au Koweït où il s’était inscrit. À la Cour suprême, la décision avait été confirmée.
À cause de cette décision, Karim Wade n’a pu participer à l’élection présidentielle, car pour être candidat, il faut obligatoirement être électeur. Dans sa décision n°2-E-2019 du 13 janvier 2019, le Conseil constitutionnel, pour justifier l’irrecevabilité de la candidature de Karim Wade, déclare : ‘’La qualité d’électeur s’apprécie au regard de l’article L27 et de son complément l’article L31. Il résulte de la combinaison de ces deux articles que ne peut être considéré comme électeur celui qui est condamné à une peine d’emprisonnement sans sursis pour un délit passible d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement. Il (Karim Wade) n’a pas la qualité d’électeur au sens des articles L27 et L31.’’
Depuis cette décision, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Dans un communiqué publié le 21 août 2020, les avocats de M. Wade revenaient à la charge et invoquaient la fin de l’inéligibilité de leur client. Ils s’appuyaient sur les dispositions de l’article L32 (actuel L30) du Code électoral. ‘’Alors que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), juridiction d’exception, n’était pas allée jusqu’à priver Karim Wade de ses droits civils et politiques, l’État du Sénégal a arbitrairement, sans aucune base légale, radié notre client des listes électorales en se prévalant de l’article L31 du Code électoral (actuel article L29) qui interdit l’inscription aux personnes condamnées. Toutefois, l’article L32 du Code électoral limite cette interdiction d’inscription sur les listes à une durée de cinq ans’’.
Karim Wade, comme Khalifa Sall, relève de l’article 29 tiret 2 et non de l’article 29 tiret 3
Ainsi, ajoutaient-ils, depuis le 21 août 2020, ‘’Karim Wade devient électeur et éligible en vertu de la loi électorale et par l’expiration du délai de cinq ans suivant la décision de la Cour suprême du 20 août 2015 qui avait rejeté son pourvoi contre l’arrêt de condamnation par la Crei’’.
Selon la lettre signée par Maitres Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily, Seydou Diagne et Michel Boyon, le Code électoral ne peut plus être invoqué par l’État du Sénégal pour faire obstacle à l’inscription de leur client sur les listes électorales et à sa candidature à toute élection.
Mais que dit l’article L32 (nouveau article 30) ? ‘’Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq ans, à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, lescondamnés,soitpourundélitviséàl’articleL29, troisièmetiret, à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un mois et inférieure ou égale à trois mois ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois mois et inférieure ou égale à six mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 000 F CFA, sous réserve des dispositions de l’article L28. Toutefois, les tribunaux, en prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’élection’’.
En langage plus simple, l’article L32 qui prévoit la limitation de la privation de droits à cinq ans concerne quatre figures principalement.
D’abord, il y a les condamnés pour un délit visé à l’article L29 troisième tiret ; ensuite ceux condamnés sans sursis à une peine comprise entre un et trois mois, ceux condamnés avec sursis à une peine comprise entre trois mois et six mois ; enfin, les personnes condamnées pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 000 F CFA, sous réserve des dispositions de l’article L.28.
Il en résulte que Karim Wade ne peut être rangé dans aucun des trois derniers cas susvisés. Quid alors de l’article L29 (ancien article 31) troisième tiret ? Celui-ci concerne : ‘’Ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L28.’’ Ceux-là non plus ne doivent pas être inscrits sur les listes électorales.
Sans avoir besoin d’aller plus loin, ils sont nombreux les experts à soutenir qu’en fait, Karim Wade n’est pas non plus concerné par le troisième tiret de l’article 29. Il est plutôt concerné par le deuxième tiret. C’est aussi la conviction de l’expert électoral Ndiaga Sylla qui se veut formel : ‘’Il y a lieu de préciser que messieurs Karim M. Wade et Khalifa A. Sall étant déchus de leur droit de vote en vertu de l'article L29 du Code électoral sont privés définitivement de s'inscrire sur une liste électorale, à moins qu'ils ne bénéficient d'une réhabilitation ou font l'objet d'une mesure d'amnistie prévue par l'article L28. Dans ce cas de figure, ils verront leur demande de réinscription validée.’’
Le Conseil constitutionnel, l’ultime recours !
Il en résulte que les chances sont minces pour que l’inscription du candidat du PDS soit validée sans réhabilitation ou loi d’amnistie. Toutefois, les spécialistes du droit s’accordent à dénoncer cette interdiction permanente qui frappe certaines catégories de citoyen, en méconnaissance totale des principes fondamentaux de l’État de droit. Ndiaga Sylla : ‘’Je ne cesse de rappeler que la déchéance électorale automatique et indifférenciée viole les Droits de l'homme. Ce qui a été confirmé par les instruments juridiques internationaux ainsi que la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'homme et celle du Conseil constitutionnel français. La solution à préciser consiste à réformer le Code électoral en vue de prévoir la réhabilitation automatique après que le citoyen a purgé sa peine.’’
À en croire les avocats de Wade fils, ‘’l’État du Sénégal a gravement et de manière persistante bafoué les droits de Karim Wade et refusé d’appliquer la décision du Comité des Droits de l’homme des Nations Unies qui a jugé, en 2018, que l’arrêt de la Crei violait le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et que l’État du Sénégal était tenu de faire réexaminer la condamnation de Karim Wade.
Par ailleurs, le 31 octobre 2019, le comité avait solennellement déclaré qu’il était ‘’préoccupé par le fait que la décision du Conseil constitutionnel intervenue le 20 janvier 2019 (...) a invalidé la candidature de celui-ci au motif qu’il avait été condamné’’.
Ainsi, selon toute vraisemblance, l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales risque d’être rejetée par la DGE et s’ensuivraient des recours comme en 2018. À l’époque, le tribunal d’instance de Dakar saisi s’était déclaré incompétent ; ce qui n’avait pas permis d’aller dans le fond du débat.
En effet, en pareil cas, c’est bien la représentation diplomatique qui est compétente pour statuer en première instance. Sa décision pourrait faire l’objet d’un recours auprès de la Cour suprême. Fondamentalement, il se pose la question de savoir s’il est possible de déchoir un citoyen de ses droits civiques et politiques de manière indéfinie, comme c’est le cas avec Khalifa Sall et Karim Wade ? En d’autres termes, l’article L29 du Code électoral est-il conforme à la Constitution ?
Aux termes de l’article 22 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel, ‘’lorsque la solution d’un litige porté devant la Cour d’appel ou la Cour suprême est subordonnée à l’appréciation de la conformité des dispositions d’une loi ou des stipulations d’un accord international à la Constitution, la juridiction saisit obligatoirement le Conseil constitutionnel de l’exception d’inconstitutionnalité ainsi soulevée et sursoit à statuer jusqu’à ce que le Conseil constitutionnel se soit prononcé... Si le conseil estime que la disposition dont il a été saisi n’est pas conforme à la Constitution, il ne peut plus en être fait application’’.
LA KORITÉ CÉLÉBRÉE SAMEDI
La Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOL) a annoncé que l’Aïd el fitr marquant la fin du ramadan sera célébrée, samedi, au Sénégal
Cette commission présidée par l’imam El Hadj Oumar Diène s’est réunie jeudi soir au siège de la RTS pour scruter le croissant lunaire, selon un communiqué dont l’APS a eu connaissance.
‘’Après avoir recueilli toutes les informations venant de nos représentants qui sont dans les différentes localités du pays, notamment dans les foyers religieux et après de larges concertations en notre sein, la commission lunaire a déclaré que le croissant lunaire n’a été aperçu dans aucune localité du pays’’.
Par conséquent, a-t-elle ajouté, ‘’le samedi 22 avril 2023 sera la Korité et le premier jour du mois lunaire Chawaal’’.
La commission dit souhaiter ‘’une bonne Fête de Korité à Toute la communauté musulmane’’.
DES CLIENTS DÉPLORENT LA CHERTÉ DU POULET
Des acheteurs rencontrés des marchés de Tilène et de Gueule Tapée ont déploré la cherté du prix du poulet en dépit d’un bon approvisionnement à quelques heures de la célébration de l’Aïd-el-fitr, la fête religieuse marquant la fin du mois de ramadan
En cette veille de fête, les marchés sont pris d’assaut par les vendeurs de poulets qui occupent plusieurs espaces dans le but d’accrocher de potentiels acheteurs. Ils se sont installés parfois à des endroits stratégiques non loin des vendeurs de légumes pour attirer d’avantage l’attention de la clientèle.
»Le prix de vente d’un poulet est passé aujourd’hui de 2500 à 5000 francs CFA aujourd’hui. C’est trop cher ! mais on n’a pas le choix, on va essayer de faire avec’’, a déclaré Adja Ndoye, une jeune femme rencontrée au marché Tilène où elle est venue se procurer des poulets pour la célébration de la fête de l’Aïd-el-fitr (korité).
Assis à même le sol Cheikh Bèye, vendeur de poulets soutient que le marché Tilène n’a pas encore enregistré »une grande affluence » en cette veille de Korité ». »Ce n’est pas encore la grande affluence des clients. Ils continuent de venir au compte-goutte », a-t-il souligné, indiquant que les prix du poulet varient entre 3000 et 7500 FCFA en fonction de la qualité, de la race et du poids.
Le vendeur âgé d’une soixantaine d’années dit espérer »une arrivée massive de la clientèle » dans les prochaines heures, dans la soirée de jeudi jusqu’au petit matin du vendredi .
Selon Pape Faye, une jeune commerçant, la cherté des prix du poulet notée cette année n’est pas liée à la maladie qui décime en ce moment la volaille.
»La cherté du poulet est causée par le manque d’aliments et de poussins. Un problème survenu sur le marché du secteur avicole bien avant l’arrivée de la grippe aviaire qui décime les poules dans les poulaillers ’’, a expliqué M. Faye trouvé en plein marchandage avec une de ses clientes.
Le jeune commerçant a signalé que ‘’certains clients viennent et repartent sans acheter sous prétexte que les prix sont chers’’.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
IDY - MACKY : BLUFF, MENSONGE ET TRAHISON ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Idrissa Seck se trompe en pensant que le temps s’est suspendu depuis qu’il a posé son baluchon chez Benno. Serait-il meurtri par cette promesse que l’autre ne veut pas (plus) tenir ?
Si Idy nous est apparu à l’aise lors de sa sortie, on a au fond, pourtant senti un homme blessé qui, ruminant les ivresses de puissance et des plaisirs d’antan, chercherait à fuir l’échec inexorable dans lequel s’inscrit sa carrière politique de ces dernières années.
Idy ne plait pas par une face glorieuse, ni par des succès qu’il aurait engrangés. Il attire par son éloquence, son érudition et ses tirades sur les hadiths et autres sourates qu’il aime réciter. On reste surtout fasciné par ses revers et échecs et sa capacité à rebondir, à se retrouver là où on ne l’attend pas. Il a joué souvent gros et a régulièrement perdu.
Idy incarne, comme beaucoup de nos hommes politiques, cette face lugubre de la politique : celle de l’échec. Alors il le noie en sublimant sa personne : n’est-il pas le précurseur de l’internet au Sénégal ? Ne mangeons-nous pas du riz parfumé grâce à lui ? Le fils Wade ne faisait-il pas la queue devant son bureau pour le voir ? Voilà sa grandeur restaurée !
Il est blessé, serait-il meurtri par cette promesse que l’autre ne veut pas (plus) tenir ? Il ne se laissera pas faire. Il ne sera pas dans la réaction, il agira : Alors tout y passe. Il cajole, met en garde, alterne le chaud et le froid, distribue les bons et les mauvais points.
Voilà Idy, chien de fable bénéficiant de toutes les marques de confort et de luxe, ayant au cou un collier qui fait dire oui à tout et vous empêche d’élever la voix, qui veut devenir loup, libre, prêt à vagabonder dans les prairies.
Il sait mieux que quiconque, en décidant d’être loup sans l’aval de son maître, l’APR lâchera la meute des chiens après lui. Tant pis ! Il fera face.
Idy aime surprendre. Il a fait dans un autre genre. Apparaitre là où on ne l’attendait pas. On l’imaginait martial, sérieux, annonçant sa candidature et se démarquant de son actuel boss pour justifier un claquement de porte imminent. Au lieu de cela, il a accentué le clair-obscur : il a tressé des lauriers au président Sall pour mieux dire dans la phrase qui suit, en empruntant la voix de quelqu‘un dont l’éthos n’est pas questionnable, que ce dernier ne pouvait être candidat à un troisième mandat. Du grand art ! Des coeurs ont dû tressauter, des jurons fuser du coté de Benno. Pernicieusement, pour laisser entendre que ce qu’il dit aurait pu avoir l’assentiment du président, il évoqua goulument le ndogou royal auquel ce dernier l’avait convié à son domicile, les prières faites en commun et son rôle de médiateur, avec l’onction du maitre des lieux, pour régler la crise avec Sonko. Macky lui aurait d’ailleurs accordé du « temps » pour aller voir Sonko et désamorcer la crise. Bref à ces ripailles, Idy explique qu’ils ne se seraient pas seulement bornés à partager le bol de fondé et les sourates, ration commune des Sénégalais, mais qu’il avait le beau rôle.
On pourrait penser que si le président lui avait fait part de son intention d’être candidat, on comprendrait alors mal que Idy lui coupa l‘herbe sous les pieds en annonçant sa propre candidature. Si par contre Macky avait gardé son intention secrète, alors en annonçant la sienne Idy joue un coup d’avance dans ce jeu de poker menteur. On verra dans les prochains jours si Idy sera démis de ses fonctions comme le réclament à cors et à cris les seconds couteaux de Benno pris au dépourvu et ne sachant quelle lecture faire des évènements. D’aucuns auront été renvoyés pour bien moins que cela.
Si Macky vire Idy, on comprendrait mal pourquoi le président de Rewmi se serait montré conciliant avec le président de la République dans sa sortie, à moins de vouloir endosser le rôle de victime, qu’il sait être une position de choix pour les électeurs sénégalais.
En attendant, il aura réussi le tour de force de prier chez les deux ennemis : Macky et Sonko et il aura exécuté au passage, comme il sait si bien le faire, Karim Wade et Khalifa Sall, en leur administrant le coup de grâce : “Ceux qui volent l’argent du peuple, doivent être condamnés”, dira-t-il d’un ton courroucé sans réplique.
Pour lui la présidentielle se joue à trois et Macky ne peut pas en faire partie !
En évoquant la puissance de celui qui ne peut pas participer et le manque de maturité de celui qui y prétend, Idy essaie de se repositionner comme la seule alternative possible. Il voudrait reprendre la place qu’il avait naguère eue en 2019, mais qu’il a vendangée en rejoignant Benno, offrant de facto la place d’opposant numéro un au patron du Pastef.
Idrissa Seck se trompe en pensant que le temps s’est suspendu depuis qu’il a posé son baluchon chez Benno. Le camp du pouvoir, englué dans des scandales de mauvaise gouvernance, a perdu beaucoup de terrain et l’a entrainé dans sa dégringolade vertigineuse. L ‘opposition a abattu un travail de sape énorme et a gagné des coeurs. Il ne récupèrera plus cette position de chef de l’opposition. Elle lui a échappé.
Idy se serait-il laissé piéger par le péché mignon des Sénégalais : “Beukk lou yomb” ? Le syndrome de l’élection de 2012 le guette une fois de plus : faire des ballades de taxusaan à Dakar contre le troisième mandat de Wade et espérer gagner le gros lot, lui a déjà valu l’échec de 2012.
Ressortir de sa boite à dix mois d’une élection présidentielle, proclamer sa candidature alors qu’on a passé le plus clair de son temps immergé dans le soow et espérer reprendre sa position d’opposant numéro 1 demeure un gros challenge !
Même si on reconnait à Idy cette faculté de faire preuve d’intelligence de situation pour s’immiscer dans le cours des évènements, cette fois il devra descendre les marches de l’empyrée et faire face à la réalité : les ponts entre lui et le peuple sont rompus depuis longtemps. Il n’entraine plus.
A moins, oui à moins qu’un schéma à la Medvedev/Poutine ne soit le deal de Mbouro akk soow et dans ce cas le président Sall lui ferait assurément la courte échelle.
En tout cas tout porterait à le croire. Certains initiés entonnaient déjà cette musique mezza voice quand il fut bombardé patron du Conseil Economique Social et Environnemental. L’eau a coulé sous les ponts, on ne voit pas aujourd’hui, quelle que soit la maestria du président Sall, comment il pourrait faire élire Idy président. On ne voit pas plus, comment il pourrait être dans l’ombre de Idy qui lui chaufferait la place pour 2029.
C’est sûrement ce qu’aurait compris à l’usage le président Sall. D’où cet imbroglio.
La session est ouverte, faites vos jeux, rien ne va plus !
Tidiane Sow est Coach en Communication politique.
Notes :
--Le chien et le loup, fables d’Esope
--Ndogou : Repas de rupture de jeûne
-- Taxusaan : fin d’après-midi
--Beukk lou yomb : Partisan du moindre effort
--Mbouro akk soow : Littéralement pain et lait. Mélange délicieux. Métaphore pour désigner l’alliance Idy -Macky
LE PPA-CI REFUSE TOUJOURS D’ENVISAGER L’APRES-GBAGBO
Le parti de l’ancien président ivoirien, dont l’âge et l’état de santé demeurent tabous, continue de « vendre » son retour à la tête de l’Etat en 2025.
Le parti de l’ancien président ivoirien, dont l’âge et l’état de santé demeurent tabous, continue de « vendre » son retour à la tête de l’Etat en 2025.
La ferveur, quasi religieuse, est toujours là. Malgré les revers et les ruptures, ils étaient des milliers à acclamer l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le 31 mars dans la commune de Yopougon, à Abidjan, son fief historique. Une foule incandescente réunie pour célébrer la Fête de la renaissance, premier grand meeting depuis le retour au pays du « Woody » – « le garçon vaillant » en langue bété – organisé deux ans, jour pour jour, après son acquittement définitif par la Cour pénale internationale (CPI).
« En 2025, Laurent Gbagbo va retourner au palais présidentiel », a prêché à la tribune le secrétaire général du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) Damana Pickass, sous les cris de « Président, président ! » poussés par la foule. Comme si les dix années écoulées n’avaient été qu’une parenthèse.
Cette démonstration de force a surpris les observateurs politiques, alors que le parti de Laurent Gbagbo semblait en perte de vitesse. Après son départ du Front populaire ivoirien (FPI), en 2021, l’ancien président a vu le parti qu’il avait fondé en 1982, avec sa femme Simone Gbagbo et des camarades de lutte d’obédience socialiste, passer dans les mains de son ancien premier ministre Pascal Affi N’Guessan et s’allier au parti au pouvoir. Mme Gbagbo, avec qui il est en instance de divorce, a, de son côté, refusé de participer à la création du PPA-CI, préférant fonder, avec quelques cadres du FPI, son propre parti. Un éclatement auquel s’est ajouté ces derniers mois le ralliement à la majorité présidentielle de plusieurs élus locaux en amont des élections locales.
Amnistie
Fin mars, la condamnation de 26 militants du PPA-CI à deux ans de prison avec sursis pour « trouble à l’ordre public » a jeté le doute sur la capacité de mobilisation du parti. Mais, en dépit de tout, la base tient. « Il faut reconnaître que M. Ouattara ne fait pas de réel effort d’inclusivité, et ceux qui sont marginalisés sont bien obligés de rester dans leur famille politique », rappelle le politologue Sylvain N’Guessan. D’autant que les rancœurs envers le pouvoir sont encore vivaces : dans l’entourage de Laurent Gbagbo, beaucoup considèrent toujours Alassane Ouattara comme le vassal de la France et l’artisan de la chute du FPI.
« Et puis il y a toujours des gens qui croient en Laurent Gbagbo, poursuit M. N’Guessan. Ils croient en son idéal, en son projet de société. » Lequel exactement ? Difficile à dire. Celui qu’a rédigé Laurent Gbagbo depuis 2010, axé sur la décentralisation, la lutte contre la pauvreté et un certain patriotisme économique, est resté au FPI. Pendant que le président déchu assurait sa défense à la CPI, le parti, englué dans ses divisions, n’a pas produit de nouvelle profession de foi.
Bien que mobilisé autour de son chef, la formation n’est pas un bloc uniforme. Parmi les proches de l’ex-président, certains critiquent à voix basse l’omniprésence de sa compagne, l’ancienne journaliste Nadiana Bamba, dite « Nady », qui gère à la fois son agenda quotidien et son agenda politique. On évite également soigneusement d’évoquer l’âge – 77 ans – et l’état de santé du leader, de même que la question de son éligibilité. Puisqu’il n’a été acquitté que par la CPI, et seulement gracié par la justice ivoirienne, Laurent Gbagbo aura besoin d’une amnistie s’il souhaite se présenter à la présidentielle de 2025.
« Général de la rue »
En cas de blocage, certains, au PPA-CI, pourraient espérer reprendre le flambeau, comme Stéphane Kipré, gendre du chef et homme d’affaires prospère à la tête d’un petit empire financier. Mais l’élégant quadragénaire va devoir faire ses preuves aux élections locales en remportant le Haut-Sassandra face au parti du chef de l’Etat. Le nom d’Ahoua Don Mello, ancien porte-parole du gouvernement de Gbagbo et fin connaisseur des relations internationales, a aussi pu circuler. Ainsi que celui de Michel Gbagbo, le fils aîné de 53 ans, criminologue universitaire et député, qui n’a pas encore montré plus d’ambitions que la commune de Yopougon.
Longtemps, le dauphin tout désigné de Gbagbo père a été son « général de la rue », Charles Blé Goudé, chargé de mobiliser la jeunesse pendant les années de crise et acquitté, comme Laurent Gbagbo, par la CPI en 2021. Mais le divorce entre les deux hommes est désormais prononcé, et M. Blé Goudé a choisi de faire cavalier seul dans son propre parti, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Celui-ci a d’ailleurs été copieusement hué à la Fête de la renaissance de Yopougon.
Quant à nommer un héritier parmi ses fidèles de la première heure, comme Damana Pickass ou Justin Koné Katinan, les observateurs n’y croient guère. Laurent Gbagbo s’est fait seul, usant ses savates dans la rue en manifestant contre le parti unique du président Houphouët-Boigny. « Il a tout acquis dans la lutte, dans l’adversité, résume Sylvain N’Guessan. Et il estime que ce devrait aussi être le cas des leaders suivants. »
LA GRANDE PENURIE DE FINANCEMENTS
Des facteurs conjoncturels ont aggravé une situation financière déjà très difficile pour l’Afrique subsaharienne, indique le Fmi dans son rapport sur les Perspectives économiques régionales publié le 14 avril.
Des facteurs conjoncturels ont aggravé une situation financière déjà très difficile pour l’Afrique subsaharienne, indique le Fmi dans son rapport sur les Perspectives économiques régionales publié le 14 avril.
Les options de financement des pays de la région se sont considérablement réduites au cours de l’année écoulée. Ce constat dressé par le Fmi dans la mise à jour de ses Perspectives économiques régionales, dévoilées le 14 avril dernier, vient confirmer une situation déjà perceptible depuis le début de l’année. Selon le Fmi, plusieurs facteurs concomitants sont à l’origine de la pénurie de financement que connaissent de nombreux pays d’Afrique subsaharienne : la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial, la hausse des spreads sur les obligations souveraines et la dépréciation des monnaies de la région par rapport au dollar. En effet, le durcissement accéléré des politiques monétaires au niveau mondial, provoqué par la hausse rapide de l’inflation au lendemain du déclenchement de la guerre menée par la Russie en Ukraine, a entraîné une hausse des taux d’intérêt dans le monde entier et une augmentation des coûts d’emprunt pour les pays d’Afrique subsaharienne, aussi bien sur les marchés intérieurs que sur les marchés internationaux. « Tout ceci vient s’ajouter aux difficultés que rencontrent déjà les pouvoirs publics en raison des répercussions de la pandémie de Covid-19 et de la crise du coût de la vie », indique le rapport.
Compte tenu de ces évolutions, souligne le Fmi, l’activité économique dans la région restera atone en 2023 : la croissance s’élèvera à 3,6 %, avant de se redresser à un niveau de 4,2 % en 2024, en supposant que l’on assiste bien à une reprise économique au niveau mondial, que l’inflation ralentisse comme prévu et que le resserrement de la politique monétaire prenne progressivement fin. Par conséquent, la quasi-totalité des pays pré-émergents ont perdu l’accès aux marchés internationaux depuis le printemps 2022. Plus précisément, les émissions d’euro-obligations des pays de la région sont passées de 14 milliards de dollars en 2021 à 6 milliards au premier trimestre 2022. Les coûts d’emprunt ont considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, au point que la part des paiements d’intérêts dans les recettes a doublé pendant cette période. À un niveau de 11 % des recettes hors dons en 2022, les paiements d’intérêts dans le pays médian d’Afrique subsaharienne sont à peu près trois fois plus élevés que ceux de la médiane des pays avancés.
Parmi les changements structurels à l’origine de cette augmentation des coûts d’emprunt, pointe le Fmi, il y a la baisse des budgets d’aide en faveur des pays de la région, qui a conduit certains d’entre eux à se tourner vers les marchés financiers, ce qui est plus coûteux. En outre, du fait de l’approfondissement des marchés financiers intérieurs et de l’intégration accrue des pays au sein des marchés internationaux de la dette, il est devenu plus facile pour le secteur privé de souscrire des emprunts à des conditions non concessionnelles. Enfin, les flux de capitaux en provenance de Chine, qui ont un temps représenté une source de financement considérable, ont nettement marqué le pas ces dernières années. Cette pénurie de financement survient au pire moment possible, car la région souffre déjà de graves déséquilibres économiques. Entre une inflation à deux chiffres (10% en février 2023), une dette publique relativement élevée (le ratio dette publique sur Pib de l’Afrique subsaharienne s’élevait à 56 % en 2022, un niveau jamais vu depuis le début des années 2000), et la chute des devises de la région par rapport au dollar, il va sans dire que les perspectives économiques sont plus que moroses.
SADIO MANE PEUT-IL REBONDIR EN BUNDESLIGA
Adulé hier, voué aux gémonies aujourd’hui. Sadio Mané vit une première année compliquée en Bavière. Sa blessure, sa méforme actuelle et ses problèmes extra-sportifs ont-ils entaché son crédit jusque-là intact ?
Adulé hier, voué aux gémonies aujourd’hui. Sadio Mané vit une première année compliquée en Bavière. Sa blessure, sa méforme actuelle et ses problèmes extra-sportifs ont-ils entaché son crédit jusque-là intact ?
Sadio Mané a-t-il fait le bon choix en rejoignant le Bayern Munich en provenance de Liverpool à l’été dernier ? Sa blessure au péroné, contractée en début novembre dernier, a-t-il eu un impact sur ses performances, d’autant qu’elle intervient à un moment charnière de sa carrière et alors que son âge (31 ans) avance ? Le peuple sénégalais est scotché à chaque information sur son joyau national et il n’hésite pas à engager la discussion sur le niveau du meilleur buteur de la sélection nationale. D’aucuns pensent qu’il ne devait jamais quitter Liverpool et le championnat anglais qui correspondent le mieux à son style de jeu, alors que d’autres estiment qu’il y a fait son temps et que le choix de relever d’autres défis est le bon. Mais force est de constater que les opinions divergent. Cependant, elles affirment toutes que le natif de Bambali va se remettre de cette mauvaise passe et justifier l’investissement que le club allemand a consenti pour le faire venir.
Une blessure qui arrive au mauvais moment
Après avoir passé huit années en Angleterre ponctuées de succès, de records et de titres glanés, Sadio Mané avait décidé, à l’intersaison, de changer d’air en s’engageant jusqu’en juin 2025 avec le Bayern Munich, l’ogre allemand. Une décision saluée à l’époque, à l’unanimité, par les observateurs, car évoluer sous les couleurs du décuple champion allemand aurait permis au Sénégalais d’écrire un peu plus sa légende. Il l’a d’ailleurs démontré lors de ses premières foulées avec 11 buts et quatre passes décisives en 23 matches avant de subir une blessure au péroné qui l’éloignera des terrains durant quatre longs mois. Un coup d’arrêt énorme qui arrive au moment où Sadio Mané prenait ses marques avec son nouveau club et qui lui a fait rater la Coupe du monde qu’il rêvait de disputer une deuxième fois d’affilée.
Malheureusement, son retour ne se passe pas comme prévu. Visiblement emprunté lors de la double confrontation avec le Mozambique, l’enfant de Bambali s’est montré fantomatique au cours de ses entrées en jeu en club. Cette raison est peut-être due à un système de jeu qu’il n’arrive pas encore à assimiler ou une absence de relation avec les autres joueurs offensifs. L’ancien milieu de terrain de Liverpool et du Bayern Munich, Didi Hamann, n’avait d’ailleurs pas hésité à pointer du doigt le problème. « Il n’est pas intégré », dit-il. « Je l’ai vu à Liverpool où il jouait parfois dans l’axe. Ce n’est pas sa position. Maintenant, il prend cette position au Bayern également. Il est à son meilleur niveau s’il vient de l’extérieur. Il ne me semble pas heureux », a analysé Didi Hamann non sans souligner l’absence de Mané dans le jeu. « D’autres joueurs comme Leroy Sané, Jamal Musiala réalisent des performances exceptionnelles. Personne ne parle de Mané en ce moment. Il semble isolé et ne prend guère part au jeu. Le Fc Bayern doit s’attaquer à ce problème », reconnaît-il. Il n’a pas totalement tort, car le Bayern Munich joue avec le même système que Liverpool (4-3-3), mais ce sont justement les animateurs qui semblent faire défaut.
« Chez nous, il doit s’habituer à la concurrence », dixit Oliver Kahn
Selon Oliver Kahn, légende vivante du football allemand et président du Bayern, Oliver Kahn, l’attaquant international sénégalais (93 sélections, 34 buts) n’avait pas de véritables concurrents à Liverpool, il doit donc se battre pour retrouver son niveau d’antan et sa place de titulaire. « À Liverpool, Sadio a excellé comme ailier, mais il n’avait pas véritablement de concurrence, il était assuré d’être titulaire à chaque rencontre. Chez nous, la concurrence à son poste est énorme. C’est une situation qu’il ne connaissait pas et à laquelle il doit s’habituer », fait-il savoir. Comme si cela ne suffisait pas, une bagarre avec Leroy Sané à la fin du quart de finale aller de la Ligue des champions contre Manchester City est venue envenimer la situation.
BARGNY ET RUFISQUE EN RECOMPOSITION
L’avancée de la mer et la raréfaction des poissons ont accentué ces dernières années les flux migratoires et déplacements des populations installées dans plusieurs quartiers de Bargny et de Rufisque vers l’intérieur du pays ou en dehors du pays
Bargny et Rufisque, sont deux communes côtières distantes de 4 kilomètres, situées dans le département de Rufisque, dans la région de Dakar. Les populations ou habitants de ces localités s’adonnent principalement à des activités de pêche, de maraichage ou encore d’artisanat.
Toutefois ces dernières années, ces localités de pêcheurs sont touchées par des flux migratoires massifs causés par l’avancée de la mer accentuée par les changements climatiques mais également par la rareté des poissons en haute mer.
Sur le littoral de Bargny, plusieurs personnes trouvées sur la plage profitent du microclimat frais qu’offre la mer grâce à la brise marine pendant que les vagues viennent s’échouer sur le rivage.
Assane Ndong, un des individus sur cette plage, contemple en silence, le mouvement continu des vagues au contact du littoral, comme s’il cherchait à évacuer loin de son domicile le temps, en ce mois béni de ramadan.
‘L’avancée de la mer est un phénomène inquiétant, qui au fil des années a fini de constituer une menace pour plusieurs habitats du littoral de Bargny où je réside depuis plusieurs années’’, a regretté M. Ndour qui se considère comme un ‘’témoin’’ de l’avancée de mer sur le littoral de Bargny où il vit depuis plusieurs années. Marié et père de plusieurs enfants, il dit être âgé d’une quarantaine d’années et s’active dans le secteur de la pêche.
‘’Tu vois cette pirogue devant toi en mer, il y avait juste à son niveau une mosquée, et une tombe à côté. Mais la mer a tout emporté. L’avancée de la mer est une véritable menace pour nous », a-t-il souligné montrant du doigt l’endroit auquel il fait allusion et qui est actuellement englouti par la mer.
‘’L’érosion côtière accentuée par l’avancée de la mer, a-t-il poursuivi, oblige des populations à abandonner leurs habitations sur le littoral, pour se réinstaller ailleurs, sur d’autres cadre de vie meilleurs’’.
Il a indiqué qu’il connait plus de 7 familles qui ont été obligées de quitter leurs maisons à cause de l’avancée de la mer.
‘’Je connais, plus de 7 maisons voisines à la mienne détruites par les vagues. Les propriétaires n’avaient pas le choix face à cette situation. Certains sont allés louer des maisons en ville, d’autres ont préféré se déplacer vers l’intérieur du pays où dans des zones à loyers abordables’’, a soutenu M. Ndong.
‘’La majorité se trouvera en Afrique de l’Ouest, et beaucoup seront des migrants internes, se déplaçant des zones rurales vers les zones urbaines’’, ajoute la même source.
Sur le littoral de Rufisque et Bargny, l’avancée de la mer, est plus qu’une réalité.
Selon, une enquête de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’avancée de la mer grignote, du littoral de pays d’Afrique de l’Ouest au moins 1,6 mètre de plage et de rivage par an.
Au Sénégal, un pays d’Afrique de l’Ouest, ‘’52% de la population vit sur le littoral’’, a indiqué l’OIM, précisant que Rufisque est la zone la plus touchée par l’érosion côtière.
Se promenant sur la plage de Bargny, Arone Lô, a dit qu’elle est propriétaire d’une maison actuellement menacée par l’avancée de la mer. ‘’La maison en question, se trouve actuellement à quelques mètres de la mer’’, a-t-elle précisé, expliquant qu’elle observe ‘’ce phénomène d’avancée de la mer, depuis plus de 24 ans’’.
‘’Nous constatons et observons l’avancée de la mer depuis des années. Aujourd’hui, si nous sommes encore là, c’est parce que nous n’avons pas les moyens de nous réinstaller ailleurs avec toute la famille’’, a-t-elle avoué reconnaissant son impuissance face à l’avancée de la mer.
‘’C’est la seule raison, dit-elle, qui nous retienne encore ici. Entre temps beaucoup de nos voisins sont partis s’installer ailleurs, ils n’habitent plus les lieux’’.
Entourée de ses petits-fils, la cinquantenaire, gère à sa manière ses peurs et angoisses engendrées par le ballet incessant des vagues de plus en plus proches de son habitat.
Elle dégage sur son visage une grande sérénité en dépit du danger qui se rapproche de plus en plus de sa maison. Un danger fortement matérialisé par l’érosion côtière.
Impuissante face à ce phénomène naturel, la dame a avoué, que des initiatives de recasement de l’Etat et des ONG à l’endroit des habitants encore sur cette partie du littoral de Bargny, tardent à se manifester.
‘’Les autorités, a-t-elle expliqué, connaissent bien le phénomène. Elles viennent s’enquérir de notre situation régulièrement comme les médias et se contentent d’offrir seulement des sacs de riz. A part cela, nous n’avons pas reçu grand-chose’’.
Mme Lô appelle ainsi les autorités à trouver ‘’une solution durable’’’ pour les populations de Bargny menacées par l’avancée de la mer. Selon elle ‘’c’est l’unique solution pour soulager leur mal vivre’’.
Du côté du littoral de Rufisque, les populations vivent également sous la crainte de voir un jour les eaux de mer engloutir leurs habitations du fait de l’avancée de la mer.
Mame Pathé Samb, un pêcheur habitant sur le littoral de Rufisque déclare que : ‘’La mer continue son agression sur Rufisque au point que plusieurs maisons implantées près du littoral sont très exposées à l’avancée de la mer surtout en période de saison des pluies.’’
‘’Dans la crainte d’une houle dangereuse à tout moment, des propriétaires de certaines maisons, ont tout simplement quitté pour s’installer ailleurs’’, a ajouté M. Samb.
‘’Elles font partie, selon la même source, des couches les plus vulnérables en raison des inondations qui envahissent les maisons ou de l’érosion côtière qui gratte leurs habitats’’.
Une forte migration intérieure des pêcheurs de Bargny et Rufisque vers Guet Ndar à Saint-Louis
Non loin, du quai de pêche de Rufisque, un groupe de pêcheurs vient d’accoster sur la rive, à une heure très matinale, à bord de leur pirogue.
Mor Talla, un pêcheur âgé d’une cinquantaine d’années, est assis sur le sable de la plage avec une tenue trempée, fixant du regard la scène de va-et-vient des pêcheurs et des femmes commerçantes sur le quai de Rufisque, qui grouille déjà de monde à 9 heures, une heure plus ou moins matinale.
Les femmes commerçantes se précipitent vers le rivage à chaque arrivée de pirogues de pêcheurs pour marchander les saisies de poissons.
‘’Le secteur de la pêche, n’est plus comme avant. Il ne nourrit plus son homme’’, a soutenu M. Talla, visiblement nostalgique des années passées où l’activité de pêche était très rentable.
‘’Regardez, le poisson qu’on attrape en mer, est très petit, et pourtant les pêcheurs ont parcouru plusieurs kilomètres en mer pour un résultat insignifiant’’, a-t-il déploré désignant de sa main les captures de poissons.
‘’Il y a plus de poisson, la ressource tend dangereusement vers l’extinction ‘’, a-t-il ajouté, expliquant que cette raréfaction de la ressource est ‘’la principale raison qui accentue la tension entre pêcheurs dans certaines zones du Sénégal’’.
‘’Elle pousse aussi, a-t-il encore soutenu, les plus jeunes à jeter leur dévolu sur la pêche irrégulière pour favoriser les captures et s’offrir une vie meilleure ou à migrer vers d’autres zones du pays ».
Il a avancé qu’il connaissait beaucoup de jeunes pêcheurs qui travaillaient au quai de pêche de Rufisque et qui se sont déplacés vers Guet Ndar car là-bas, dit-il, ‘la ressource est toujours présente’’. Par contre, d’autres jeunes, a-t-il poursuivi, ‘’ont tenté de rejoindre l’Europe en passant par le Maroc puis les Iles Canaries’’.
Mame Pathé Samb, habitant d’ un des quartiers du littoral de Rufisque a déclaré avoir passé 7 ans de sa vie au quai de Rufisque en tant que pêcheur.
Pour lui, ‘’la raréfaction des ressources halieutiques a obligé certains pêcheurs à s’adonner à une forme de pêche utilisant des produits dangereux’’. ‘’ Ces produits dangereux et modes de pêches dangereux sont utilisés en haute mer par les pêcheurs pour augmenter les captures de poissons’’, a-t-il expliqué.
‘’Ces produits destinés à attirer les poissons sont autant dangereux pour le secteur de la pêche que pour la mer. Ils sont à la limite un poison, et relève d’une méthode de pêche non durable’’, a dénoncé M. Samb.
Relever le défi de l’adaptation au changement climatique
Dans le cadre de la lutte contre ces importants flux migratoires et déplacements enregistrés dans les communes de Bargny et Rufisque, des organismes de défense de la nature ainsi que des chercheurs, ont préconisé, le recours à des ‘’solutions d’adaptation au changement climatique pour stopper ces mouvements de populations’’.
Abdoulaye Sène, enseignant-chercheur en sociologie à l’Université cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a appelé l’Etat à mettre en place une stratégie claire et urgente pour mettre les populations concernées dans des conditions d’adaptation aux changements du climat.
‘’À Rufisque, a-t-il souligné, il y a une grande avancée de la mer. Il y a beaucoup de mécanismes à prendre en considération pour s’adapter’’. Il faut donc que l’Etat fasse des aménagements sur les côtes mais également des ceintures de sécurité pour protéger les établissements humains, a-t-il suggéré.
L’enseignant- chercheur ajoute que des mécanismes clairs et diligentés doivent être mis en place pour mieux préparer les populations qui vivent dans ces zones à haut risque. Selon M. Sène, ‘’ il s’agit de phénomènes naturels dont on ne sait pas quand est ce qu’ils se produisent’’.
Le GIEC recommande de son côté aux Etats d’appréhender conjointement le climat, la biodiversité et les sociétés, pour une adaptation plus efficiente et limiter les risques d’une mauvaise adaptation aux changements climatiques.
Selon, cet organisme intergouvernemental ‘’au niveau mondial plus de 3 milliards de personnes vivent en 2022 dans un environnement vulnérable aux changement climatiques’’.
Assane Diouf sous contrôle judiciaire
Après 11 jours de garde à vue, Assane Diouf a humé hier l’air de la liberté. Son second face-à-face avec le doyen des juges qu’il a tant attendu, a finalement eu lieu hier. Ses avocats s’étaient opposés à son placement sous mandat de dépôt parce que les vidéos incriminées sont anciennes et avaient déjà fait l’objet d’une condamnation. Ainsi après un calvaire sans nom depuis sa capture le 8 avril, suivie de 3 jours et 3 nuits de garde à vue et ses 6 douloureux retours de parquet, dénonce son avocat, Me Cheikh Koureyssi Ba, il est finalement placé sous contrôle judiciaire.
Le croissant lunaire invisible à l’œil nu jeudi
La communauté musulmane a entamé le ramadan à l’unisson. Mais elle risque de célébrer l’Aïd el Fitr dans la division. Comme à l’accoutumée, l’association des astronomes du Sénégal a publié un communiqué sur la visibilité du croissant lunaire à la fin du ramadan. Le document indique que la conjonction qui correspond au moment précis où la lune se trouve entre le soleil et la terre aura lieu le jeudi 20 avril 2023 à 4 h 13 mn UTC, moment qui marque la fin d'un tour de la lune autour de la terre et le début d'un nouveau tour. Mais cela coïncide avec un jour d'éclipse solaire visible dans l'hémisphère Sud. Ainsi le jeudi 20 avril, la lune se couchera à 19h 53 mn alors que le soleil se couchera à 19h23. Elle aura 15h avec une élongation de 7 et une visibilité de 0,52%. Par conséquent, d'après les astronomes, le croissant lunaire ne sera pas observable dans ces conditions à l'œil nu, le jeudi. Par contre, le vendredi 21 avril, la lune se couchera à 20h 49mn, soit 1h 19 mn après le soleil qui se couche à 19h23. Elle sera alors âgée de 1j 16h 37 mn et sa surface éclairée sera de 3.24%. Le croissant sera observable à l'œil nu au Sénégal partout où le ciel est bien dégagé. Autrement dit, l'Aïd el Fitr sera célébré le samedi 22 avril. L’association des astronomes du Sénégal précise par ailleurs que les pays qui ont déjà annoncé le jour de l'Aïd el Fitr pour le vendredi 21 avril se basent sur la conjonction et non sur l'observation visuelle. C’est le cas de la France qui célèbre l'Aïd el Fitr le vendredi en se fondant sur des calculs astronomiques ainsi que le Maroc, l’Arabie Saoudite, l’Algérie etc
Adja Sy, le grand retour
Disparue des écrans de télévision depuis quelques années, Adji Sy la célèbre présentatrice de l’émission «Ndiéguémar» sur la télévision nationale vient de signer son grand retour. Elle a été aperçue à l’émission «GUIS GUIS» de la Sen/TV. Renseignements pris, Adja Sy a été nommée directrice des programmes de la boîte de Bougane Guèye Dany où elle va en même temps faire revenir l’émission « Ndiéguémar». Après la RTS, elle avait migré vers la TFM où elle a tissé des relations avec Youssou Ndour. Et c’est pourquoi elle est devenue membre actif du mouvement « Fekke ma ci boole ». C’est dans ce cadre d’ailleurs, après la victoire du candidat Macky Sall à la Présidentielle de 2012, qu’elle a été nommée Administratrice de la Place du Souvenir, avant d’être présidente du Conseil d’administration du Grand Théâtre. Mais quelque chose s’est-il ensuite cassé entre elle et Youssou Ndour ? Difficile d’apporter pour le moment une réponse à cette question. En tout état de cause, nos sources soulignent qu’elle a tenté en vain de retourner à la TFM avec son émission. Et en octobre dernier, c’est de façon, à la limite inélégante, qu’elle a été débarquée du poste de PCA du Grand Théâtre par Aliou Sow, actuel ministre de la Culture. Mais les fans de l’émission « Ndiéguémar » peuvent pousser un ouf de soulagement, car elle a débarqué avec son émission qui va ainsi revenir sur le petit écran.
Retour de parquet des mis en cause dans l’affaire «top cas»
Les quatre premières personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur l’affaire appelée « Néné touty » ou « top cas » ont été déférées au parquet par les éléments de la division de la cybercriminalité. D’après Dakaractu, il s’agit de l’infirmière Rokhaya Daba Tine, des commerçantes Fatou Diop et Mame Bassine Niang ainsi que de la journaliste de Walfadjri, Thioro Diouf Cissé qui porte une grossesse de 7 mois. Mais elles ont bénéficié d’un retour de parquet en attendant l’arrestation d’autres membres du groupe Facebook. Elles sont poursuivies pour diffamation, collecte et diffusion de données à caractère personnel via des groupes de discussions Facebook et WhatsApp.
Podor : 5 407 inscrits nouveaux inscrits dans le départemental
Cinq mille quatre cent sept demandes d’inscription sur les listes électorales ont été enregistrées dans les 22 communes du département de Podor, à la date du 18 avril, a révélé le préfet dudit département, Matar Diop. La révision exceptionnelle des listes électorales, qui a démarré depuis le 6 avril dernier, se déroule normalement dans les 22 commissions installées sur toute l’étendue du territoire départemental, a-t-il assuré dans un entretien avec l’APS. Ces commissions sont prises d’assaut par des jeunes et des femmes cherchant à s’inscrire, a-t-il souligné. Il a précisé que sur les 5 407 inscriptions enregistrées, 1 838 concernent des demandes de modifications de lieu de vote. C’est la commune de Fanaye (522) qui totalise le plus grand nombre d’inscrits, suivie de Ndioum (452) et Mbolo Birane (450). Les communes de Bodé Lao et Pété enregistrent, respectivement, les plus faibles scores avec 29 et 30 inscrits seulement depuis le lancement des opérations. Aucun changement de statut n’a été noté jusqu’à la date du 18 avril, alors qu’une seule demande de radiation a été enregistrée, a relevé le préfet de Podor. Il a signalé que beaucoup de jeunes sont en ce moment devant les centres d’enrôlement de la carte nationale d’identité à la recherche de la pièce de base, pour se faire inscrire sur les listes électorales. Une telle affluence pourrait faire évoluer les statistiques, a-t-il indiqué.
Les féministes insatisfaites du verdict de l'affaire Sitor Ndour
Le Collectif des féministes du Sénégal désapprouve le verdict rendu hier par la chambre criminelle dans l’affaire Sitor Ndour. Dans un communiqué, les féministes disent avoir appris avec consternation et désolation que Sitor Ndour, accusé de viol par une plaignante âgée de 16 ans lors des faits, a tout simplement été disculpé. Selon le collectif, ce cas illustre à souhait la légèreté conférée aux abus et violences sexuels envers les femmes et les jeunes filles au Sénégal. Elles rappellent que 668 agressions sexuelles sur des mineures ont été recensées entre 2017 et 2018 par le comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Cependant, le collectif réitère son appui et son soutien à la partie civile qui a prévu d'interjeter appel. Les féministes lancent un appel aux autorités judiciaires afin que le système dans son entièreté puisse être formé sur les violences basées sur le genre et leur traitement dans le cadre juridico-légal.
Les «bracelets patriotiques»
C’est la rupture des «bracelets patriotiques» du parti Pastef à cause de l'engouement lors de la vente du premier lot. Le secrétariat national à la communication renseigne dans un communiqué reçu à «L’As» que cet engouement démontre, si besoin est, la compréhension et l'approbation par la population, du projet de société porté par Pastef-Les Patriotes. Toutefois, le secrétariat informe que le deuxième lot sera bientôt mis en vente. Le secrétariat est en train de procéder aux derniers réglages pour mieux protéger «cet outil d'expression démocratique de toute malversation ou sabotage ». A ce propos, Pastef Les Patriotes demande aux Sénégalais épris de souveraineté, de bonne gouvernance, de démocratie de justice de s'abstenir d'acheter quelque bracelet qui leur serait proposé, car étant forcément le fruit d'une contrefaçon et d'une intention pernicieuse.
Le Sytjust tire sur l’Untj
Faisant allusion à l’autre syndicat, l’union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ), le secrétaire général national du Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST), El Hadji Ayé Boun Malick Diop précise que seule l’organisation qu’il dirige a déposé une plateforme revendicative sur la table du gouvernement. Il ajoute que le Sytjust est également le seul syndicat du service public de la Justice qui a conclu des accords avec le gouvernement après des négociations sur sa plateforme revendicative. Par conséquent, soutient Me Diop, aucune autre entité́ ne peut se prévaloir légitimement du respect de ces accords pour lesquels elle n’a pas été partie prenante. Pour rappel, l’UNTJ issue des flancs du Sytjust, est en grève.
Kaffrine : décès du Khalife général de Ndjigui à l’âge de 90 ans
Serigne Amadou Cissé, le khalife général de Ndjigui, une cité religieuse de la commune de Kahi, s’est éteint mardi, à l’âge de 90 ans, a appris l’«Aps» auprès de sa famille. Décrit comme un grand érudit de l’Islam, il repose depuis mercredi au cimetière du village. Une foule immense a assisté à son inhumation qui a eu lieu en présence des autorités administratives et territoriales de la région. Selon plusieurs témoignages, le défunt était un homme d’une dimension incommensurable et qui ne cessait de prier pour la paix et la stabilité du pays. Il a aussi toujours défendu la cause du monde rural.
Le HCDS mise sur une nouvelle méthode d’autoévaluation
’L’élaboration, par le BIT [Bureau international du travail], de la MA-IDS constitue sans nul doute une avancée majeure et une grande innovation pour mesurer l’efficacité des politiques publiques par les actions de promotion du dialogue social’’, a-t-elle dit, au terme d’un atelier de formation des membres du HCDS du Sénégal et la construction des éléments de mise en place du processus d’auto-évaluation sur la MAIDS. La MA-IDS constitue ainsi selon elle un ‘’outil pertinent’’ pouvant permettre aux membres des institutions de dialogue social de procéder à leur autoévaluation approfondie et de concevoir un plan d’actions pour renforcer le caractère inclusif de leur mission et leur efficacité. Innocence Ntap Ndiaye précise que ‘’ l’objectif stratégique de la MA-IDS est de permettre aux pays d’avoir des sociétés plus justes sur le plan social et plus durables sur le plan économique, grâce à une meilleure contribution des institutions du dialogue social au processus d’élaboration des politiques nationales’’.
UNE PREMIERE PAS BONNE
Le décollage de Starship, la plus grande fusée du monde, développée par Elon Musk, le patron de SpaceX, a été retenté ce jeudi 20 avril, depuis la base spatiale Starbase, au sud duTexas après l'annulation d'une première tentative pour des soucis technique
Une première tentative, lundi dernier, 17 avril, avait dû être annulée en raison d’un problème technique. Le décollage de Starship, la plus grande fusée du monde, développée par Elon Musk, le patron de SpaceX, a été retenté ce jeudi 20 avril, depuis la base spatiale Starbase, au sud du Texas, aux Etats-Unis. Après un décollage réussi, la fusée a explosé ensuite pour des raisons inconnues.
Elon Musk promet un nouveau vol dans quelques mois. Bravo à l’équipe SpaceX, lors d’un lancement test passionnant de Starship. J’ai beaucoup appris pour le prochain lancement de test dans quelques mois”, a-t-il twitté.
« Starship est un système de transport entièrement réutilisable conçu pour transporter l’équipage et le fret en orbite terrestre, aider l’humanité à retourner sur la Lune et voyager vers Mars et au-delà. Le succès d’un test comme celui-ci se mesure à l’aune des enseignements que l’on peut en tirer, ce qui permettra d’améliorer les chances de succès à l’avenir, à mesure que SpaceX progressera dans le développement de Starship », a déclaré l’entreprise SpaceX.