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26 août 2025
par Ousseynou Nar Gueye
LE FRANÇAIS CARREFOUR A RAISON SUR LA STARTUP SÉNÉGALAISE MARKETCARREFOUR.COM
Vous aurez beau prénommer votre fille du très beau prénom sénégalais et wolof Dior, vous ne pourrez jamais déposer le nom de domaine Dior.com. Et même pas Dior.sn, qui restent toutes propriété de la marque de luxe française, qu'elles les déposent ou non
Mon avis de juriste en propriété intellectuel est clair : le groupe français Carrefour est dans ses droits et sera rétabli dans sa propriété pleine et entière, y compris sur le nom de domaine marketcarrefour.com, dans les jours et semaines et venir, par la WIPO (World Intellectual Property Organization) qu'il a saisi.
Je dois d'abord dire d'où je parle : je suis titulaire d'un certificat en contentieux de la propriété intellectuelle, conjointement décerné en 2003 par le Centre de Formation Judiciaire de Dakar et l'nternational Development Law organization de Rome. En 2006, j'ai conseillé le PPIP (Projet de Promotion des Investissements Privés) dirigé par le défunt Mabousso Thiam et financé par la Banque Mondiale, dans son volet ayant trait à la mise en place d'un nouvelle loi sur le droit d'auteur et les droits voisins, laquelle sera finalement votée en janvier 2008, et l'ai accompagné dans les choix stratégiques de la rédaction de la loi en question. Mais cela est une autre histoire.
En peu de mots, pour en revenir au géant français Carrefour, il s'agit de ce qu'on appelle une marque notoire. Mondialement connue. Comme Coca Cola, Nike ou Nescafé. Ces marques n'ont pas besoin de prendre des mesures de protection pour être protégés sur toute la planète. Leur notoriété y suffit. En plus de sa marque Carrefour, le groupe français à les enseignes Carrefour Market, au nombre de 1020 dans toute la France. Si aux balbutiements des rapports de l'Internet avec la propriété intellectuelle en 1999-2000, un privé, que nous nommerons pudiquement de son pseudonyme Paul Stewart, a pu au Sénégal acheter le nom de domaine Sonatel.com pour le revendre ensuite à la Sonatel, de tels cas ne sont plus possible depuis belle lurette. La jurisprudence constante de la WIPO-OMPI est de rétablir dans leurs droits les marques et noms commerciaux (enseignes) dont les noms de domaines se font acheter par des tiers. En clair, la startup sénégalaise marketcarrefour.com va perdre cette bataille. J'y compatis, mais dura lex, sed lex.
La vraie bataille, pour nos pays, c'est de créer et batîr patiemment leurs propres marques. Gage de valeur ajoutée qui permet de pratiquer des prix élevés, avec la satisfaction du client qui fait preuve de son consentement à payer, convaincu qu'il est du très bon rapport qualité - prix offert par le produit ou service. Comme le font déjà des marques sénégalaises comme Mathidy, Seraka (Selly Raky Kane), Paps, Chargel, ou encore Logidoo ; ces dernières étant bien des startups. La propriété intellectuelle est un actif de premier plan pour toute aventure entrepreneuriale. Que cela soit dit. Et répété partout où de besoin. Vous aurez beau prénommer votre fille du très beau prénom sénégalais et wolof Dior, vous ne pourrez jamais déposer le nom de domaine Dior.com. Et même pas Dior.sn, qui restent toutes propriété de la marque de luxe française, qu'elles les déposent ou non. Toutes les nombreuses usurpations de marques et plagiats de noms commerciaux qui existent sous nos latitudes sont juste tolérés parce que les multinationales ont d'autres chats à fouetter ailleurs ou parce qu'ils ne sont pas présents sur nos étroits marchés tropicaux. Eh bien, ça suffit : comme disait l'autre, "la tolérance, il y a des maisons pour ça!". En 2006 déjà, sur un autre registre que les noms de domaine, anticipant sur l'arrivée de la marque téléphonique Orange, le fabricant de matelas Reflex (Plastiques et Élastomères du Sénégal) avait inondé la capitale sénégalaise de panneaux de 12 mètres carrés représentant son matelas dont la marque était Orange : les matelas avaient néanmoins dû faire place nette, sans être dédommagés, quand la marque téléphonique Orange est arrivée.
Ousseynou Nar Gueyeest fondateur de Tract.
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LE FILM DE L’HORREUR
Retour sur le lieu du crime, à Touba Keur Gol, où le responsable de daara Khadim Mbacké s'est livré à des actes de viol sur une trentaine de fillettes toutes mineures, avant d'être finalement arrêté par la police
Retour sur le lieu du crime, à Touba Keur Gol, où le responsable de daara Khadim Mbacké s'est livré à des actes de viol sur une trentaine de fillettes toutes mineures, avant d'être finalement arrêté par la police.
PAR Aliou Lam
ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES AU SÉNÉGAL
Il faut absolument casser cette dynamique qui alimente et entretien ‘’le système’’ en créant sans limite des partis pour seulement, rentrer dans des coalitions, des mutuelles d’intérêts politiques et attendre son retour d’investissement à court terme
Le système politique d'un État définit son mode de fonctionnement, qu'il soit démocratique, autoritaire ou totalitaire. "Faire partie du système" fait référence à l'adhésion ou à l'intégration dans un système existant. Il peut être perçu d’une manière positive ou négative. Le bon côté du système est la normative, incarné par des politiciens expérimentés, efficaces, bien connectés et qui ont un impact positif sur le système à même d’en assurer la sécurité et la stabilité. Le côté négatif du système implique chez les individus qui l’incarnent une conformité excessive à des intérêts avérés ou à des attentes préétablies, une perte d'autonomie et d'individualité (les gens se tiennent pour peu ou prou), ainsi que la perpétuation d'inégalités ou d'injustices inhérentes au système lui-même.
L’antisystème quant à lui désigne généralement tout ce qui s’oppose à cette expression négative des systèmes. En politique, c’est la rengaine des rénovateurs, des anticonformistes et révolutionnaires. Il s’exprime de manière variable allant de la dénonciation, à la contestation parfois violente en passant par des initiatives et projets pacifiques. Le principe est de bien se démarquer, et le faire savoir. Il peut être servi comme modèle au peuple principal victime des pratiques dénoncées aux fins de gagner sa sympathie et renverser démocratiquement un régime.
Malheureusement au Sénégal, opposition et pouvoir s’abreuvant à la même fontaine, brandir l’antisystème à des fins politiques et électoralistes a ses limites et ne constitue le plus souvent qu’un leurre, une belle ruse ou de la pure démagogie. On dit généralement qu’ils sont tous pareils. Ces nuances sont bonnes à saisir pour ne plus se faire avoir tout temps par nos politiciens attitrés.
Un système politique dévoyé par des pratiques corruptrices, l’accaparement, l'opacité et la mauvaise gouvernance
Au Sénégal malheureusement en ces temps qui courent ‘’le système ‘’ n’est plus perçu que péjorativement par les populations et désigne tous ceux qui au tour du pouvoir maintiennent et perpétuent directement ou implicitement à leurs profits, des méthodes de gouvernance considérées comme blâmables ou infructueuses au détriment du peuple, se basant sur le clientélisme, l'accaparement des ressources et le partage de privilèges.
Qu’on l’accepte ou pas les politiciens ont terni l’image de la politique en tant qu’art de gérer la cité, par leurs mauvaises pratiques, faites de fourberies, de tromperies, de mensonges, de manipulations, d’accaparement de profits et de gains très souvent indus. Nous assistons au sein de la classe politique, de façon crescendo depuis deux décennies à une multiplication d’actions et de comportements décrédibilisant la posture et l’image de démocratie mature qu’on attribue au Sénégal. Le laxisme, l’impunité, la mal gouvernance pour ne pas dire la corruption ont atteint des niveaux insoupçonnés aussi bien au niveau du pouvoir que de l’opposition.
La politique est aujourd’hui stigmatisée par un concept dénommé ‘’le système’’ où les partis au pouvoir et l’essentiel des partis d’opposition semblent bien s’entendre pour gouverner moyennant des concessions de partage d’intérêts et de privilèges. L’État et ses démembrements sont comparés à un gâteau dont les parts : ministères ; agences ; directions ; conseillers ; représentations locales et diplomatiques, ressources diverses et avantages sont réservées à un petit cercle d'initiés, d'amis et de collaborateurs excédant à peine le millier, de manière partisane et opaque. Dans ‘’ le système’’ la faute, l’incompétence ou l’insuffisance n’existent plus, tout est couvert, tout s’arrange. Cette gestion bienveillante ne s’encombrant d’aucune rigueur, favorise l'enrichissement personnel au détriment du bien-être de la population et alimente le sentiment de désillusion et de méfiance envers les dirigeants politiques.
Le complot contre le peuple par théorisation du partage du pouvoir pour régner sans rendre compte
Dans ‘’le système’’, le complot savamment ourdi contre le peuple pour valider ce pacte du partage, se singularise par le slogan : ’’aucun parti ne peut plus seul gagner des élections’’. Théorisé et mis en pratique, sa fin est de justifier le besoin de se coaliser pour gagner des élections et de se donner une légitimité usurpée de diriger un peuple berné, en se tenant les uns les autres et de cette posture se donner les possibilités de partager les biens et prérogatives du contribuable, ou tout simplement de régner sur le dos du peuple sans se sentir en devoir de rendre un jour des comptes, grâce à la toute-puissance forgée et entretenue autour d’une impunité sans limites.
Les coalitions ou les sur-coalitions de partis politiques sont les réceptacles bien désignés pour jouer ce pivot central, qui fédère les protagonistes engagés à la conquête des pouvoirs qui leur permettent de gouverner en toute tranquillité en veillant minutieusement à leurs intérêts. Ainsi le nombre de partis alimentant ces coalitions est passé en de de 41 en 2000 à plus de 335 en 2023. Les mêmes hommes politiques occupent le devant de la scène et perpétuent les mêmes méthodes de gouvernance, malgré les alternances du pouvoir en 2000 et en 2012
Les élections municipales de 2022 et législatives de 2023 ont fini de montrer que les coalitions et sur-coalitions puissants leviers pour gagner des élections n’étaient pas toujours viables, car ne reposent sur aucune base solide et durable comme une idéologie commune ou un programme partagé de gouvernance. Une fois les élections révolues ces groupements de partis n’ayant plus que peu de choses en commun, révèlent leurs antagonismes primaires ou sont attirés par d’autres centres d’intérêts qui font qu’ils s’affaiblissent et disparaissent au grand dam des populations qu’ils ont ensemble courtisé, qui les ont fait confiance. Il apparait évident que les nouveaux partis politiques tels qu'ils sont conçus et dirigés ne pouvant point aller seul à la conquête d’aucune forme de pouvoir ne sont plus crédibles. Il faut tout changer. Nos politiciens ont échoué et maintenant tentent de noyer le pays dans la violence, le sang, le feu, et la peur pour espérer régner. Le peuple y gagne quoi ?
La nécessité de réformer le système :
Ces méthodes opportunistes de prise du pouvoir ou de gouvernance ne permettent pas d'apporter les changements nécessaires à résoudre les multiples problèmes d’existence, de sécurité et de bien être dont font face les populations. Tant que ce paradigme restera le principal outil et moyen de conquérir le pouvoir on ne s’en sortira pas. On ne crée plus de parti pour conduire ses militants à assumer un pouvoir dans la société, pour gouverner, mais pour participer au banquet des alliés, au partage du gâteau quel qu’en soit le prix.
Il est nécessaire d'engager une rupture profonde avec le clientélisme politique, d’impliquer les populations dans la réflexion, la formulation et l’adoption de grands mouvements politiques mus par une vision claire, soutenus par d’ambitieux programmes de société et son développement durable. Cela suppose la promotion de nouveaux visages politiques, de nouveaux modèles éprouvés, porteurs de valeurs morales et éthiques, et la mise en place de mécanismes de gouvernance transparents et responsables. Une véritable révolution pacifique à la portée des cartes d’électeurs de nos concitoyens, dont plus de 50% ne se sont pas exprimés depuis fort longtemps et qui forcément sont impatients de jouer les arbitres pour relancer ce pays en panne d’idées et de décisions courageuses, un véritable désordre.
Il faut absolument casser cette dynamique qui alimente et entretien ‘’le système’’ en créant sans limite des partis pour seulement, rentrer dans des coalitions, des mutuelles d’intérêts politiques et attendre son retour d’investissement à court terme. Cette course ou cette propension à profiter du pouvoir est le socle de la transhumance ou migration politique régulièrement observée à chaque changement de régime au pouvoir, quelles que soit ses orientations ou idéologies politiques. Oui en politique au Sénégal on ne vit que pour soi, et le peuple en a vraiment marre, du pouvoir pour ses limites mais aussi de l’opposition pour son immaturité et ou son manque profond de discernement.
Démocratiser la gestion des partis principe élémentaire en démocratie
Il faut réformer et rationaliser le système démocratique au Sénégal en remettant la politique au service exclusif des populations, de la cité, et non celui des chefs propriétaires-actionnaires de partis qui gèrent leur organisation comme bon leur semble. Au Sénégal le parti appartient au chef président ou secrétaire général. Sa gestion autocratique y favorise la dissidence et la duplication. Comment s’imaginer dès lors, que ces pratiques ne prospèrent pas au niveau supérieur qu’est le pouvoir, quand il est finalement conquis par ces types d’organisations. Le chef de parti au pouvoir possède et gère finalement le pays comme il possède et gère son parti, en ménageant intelligemment la quadrature, ses groupes de partis associés ou coalisés. Il s’arroge les droits principaux, d’agir, de faire et faire faire, de profiter sans être inquiétés du système bien contrôlé et verrouillé.
Il est impératif de redonner son sens noble à la politique qui est une affaire de groupe, de société et non d’individu. Les intérêts personnels et partisans doivent être relégués au second plan, et les politiciens doivent se concentrer sur le bien commun et la gestion vertueuse de la société. La gestion du pays doit être basée sur la reddition de comptes, la transparence et la responsabilité envers le peuple, et non sur la satisfaction des intérêts personnels par le truchement de coalitions sans grandes ambitions politiques mues simplement par le but de grappiller quelques menus fretins du gâteau-butin subtilisé au peuple resté naïf.
Au Sénégal les alternances politiques se succèdent et se ressemblent car ne sont que le fruit d’un système qui s’auto entretien par la création incessante de micros partis politiques qui coalisent pour arriver au pouvoir sur la base du cercle vicieux du partage de privilège et d’intérêts constituant les parts du gâteau républicain. En perpétuant ainsi les mêmes méthodes de gouvernance basées sur le clientélisme et l'accaparement des ressources, le jeu des coalitions de partis sans véritables ambitions n’a cessé de trahir les attentes légitimes du peuple. Il est urgent de réformer ce système en remettant la politique au service exclusif des populations qui l’animent et de la cité. Il est primordial de favoriser l'émergence de nouveaux leaders et de grands partis politiques, qui remplaceront les coalitions dépourvues de programme cohérent et d'idéologie claire, pour une gouvernance transparente, responsable et orientée vers le bien-être de la population. Seul un tel changement pourra restaurer la confiance du peuple envers ses dirigeants et permettre un réel développement du pays.
LES FEUX DE L'IGNORANCE
D’importants dégâts matériels ont été constatés dans les établissements scolaires attaqués par des manifestants le 1er juin dernier à Ziguinchor
D’importants dégâts matériels ont été constatés dans les établissements scolaires attaqués par des manifestants le 1er juin dernier. Les administrations complètement endommagées partout, ainsi que du mobilier, des archives, des bibliothèques, des salles d’informatique, sanitaires… Les dommages sont innombrables. Administrateurs et professeurs dépourvus de bureaux travaillent en plein air pour boucler le reste de l’année avec les moyens du bord. Au niveau des Cem, ce sont des vacances anticipées pour les classes intermédiaires, afin de permettre au personnel enseignant de se concentrer sur les candidats au Bfem.
Où se trouve l’administration ? «C’était ça», indique avec ironie un professeur, pointant du doigt un bâtiment complètement détruit par les flammes. Il dispensait un cours des Sciences de la terre (Svt) aux élèves de la 3eA au Collège d’enseignement moyen (Cem) Soucoupapaye. Ici, comme partout dans les établissements scolaires, c’est l’administration qui a le plus subi la furie des manifestants du 1er juin. Le matériel de la salle d’informatique a été consumé, les portes et fenêtres arrachées et une vingtaine de tables-bancs saccagées. Même les fils électriques ont été arrachés. Par conséquent, pas de courant dans une partie du Cem. Même pas de sanitaires.
Aujourd’hui, il est difficile de dire à Ziguinchor lequel des établissements scolaires à le plus subi de dégâts. Au Cem Lindiane II, le décor est désolant et triste. Pas besoin de demander les endroits endommagés. Les stigmates parlent d’eux-mêmes. De la gargote au bureau du gestionnaire, du comptable, en passant par l’administration, tout a été ravagé par les flammes. «La gargote a été saccagée. Il y avait deux frigos, nous vendions de l’eau pour le compte de l’école», explique le gestionnaire du Cem. Le décor est encore pire dans ce qui lui servait de bureau et au niveau du bloc administratif qui logeait le bureau du Principal, celui du surveillant et celui du comptable des matières… Les flammes ont tout dévoré. «Consommables, argent, documents, mobiliers, tables-bancs, bibliothèque, nous avons tout perdu», confesse un professeur. Centre d’examen depuis 2016, le Cem Lindiane aura du mal à héberger un jury compte tenu de l’importance des dégâts subis. «Pas de courant, pas d’imprimante. Pas de toilettes. Les dossiers scolaires des enfants, le consommable, le mobilier, tout a été réduit en cendres», se désole le gestionnaire de l’établissement.
Les établissements se ressemblent de par les dégâts. Au Cem Boucote Sud, même décor, même sentiment de désolation. L’abondance de cendres par terre devant un bâtiment complètement consumé renseigne à suffisance sur l’importance des dégâts. «C’était notre bibliothèque, même le plafond est parti en fumée, même les tôles ont été atteintes», témoigne notre guide.
Le personnel administratif logé à l’air libre
Les blocs administratifs ont partout été les cibles des manifestants. Cem Boucote Sud, Cem Kénia, Cem Lindiane II, Cem Soucoupapaye, lycée Djignabo…, aucun n’a été épargné. Du coup, le personnel administratif et les enseignants n’ont plus de bureaux. La majorité se retrouve sous un arbre pour travailler, si on peut le dire ainsi. De toute façon, ils n’ont plus rien puisque leur matériel de travail, les meubles ont été détruits.
Vacances forcées pour les classes intermédiaires
Dans une telle situation, les professeurs ont trouvé une formule : libérer les classes intermédiaires pour faire de la place aux candidats au Bfem et mieux les préparer avec les moyens du bord. «Les classes de 6e, 5e et 4e sont libérées», confirme M. Sagna, en l’absence du Principal parti tirer des documents ailleurs vu que le Cem n’a plus d’électricité. En effet, c’est l’Inspection d’académie de Ziguinchor qui a demandé aux collèges d’appliquer cette méthode pour que les enseignements-apprentissages puissent continuer. A moins d’un mois du Bfem.
«On a décidé de continuer avec les classes de troisième pour faire la seconde évaluation, ensuite la composition et continuer les révisions après la Tabaski.
Pour les classes intermédiaires, les gosses ont eu la chance de faire deux évaluations. On prend ces deux évaluations qu’on va combiner pour avoir une moyenne semestrielle, laquelle on va mettre avec la moyenne du second semestre pour avoir la moyenne générale de passage. Mais les règles de passage ne changent pas. C’est 9, 50 minimum», explique Moussa Ndao. Le Principal par intérim du Cem Soucoupapaye a été un témoin impuissant du saccage de son établissement. Il n’a rien oublié. «Je voulais entrer mais les gosses m’ont dit que «si tu entres, tu risques d’être attaqué». Après leur départ, je suis venu, et avec l’aide des jeunes du quartier, on a pu éteindre le feu. C’est nous qui avons cassé les fenêtres pour pouvoir accéder à certains endroits et éteindre le feu», dit-il. Pendant que les manifestants agissaient, il a appelé l’inspecteur d’Académie et l’Inspection de l’éducation et de la formation de Ziguinchor. «Ils m’ont dit qu’ils ont appelé les autorités compétentes. J’ai aussi appelé les sapeurs-pompiers, mais ils m’ont dit qu’ils n’ont pas de voies pour venir, alors que les policiers étaient débordés», raconte Moussa Ndao.
Aujourd’hui, il est dépourvu de bureau et de presque tout. Il demande de l’aide pour remettre sur pied le parc informatique. A cet effet, il compte lancer une cagnotte. Pas forcément de l’argent. Du matériel informatique serait surtout la bienvenue.
Poursuite des enseignements avec le strict minimum, en attendant les promesses des autorités
Les établissements fonctionnent avec leurs propres moyens. Pas encore d’accompagnement de la part d’aucune structure ou autorité, même éducative. Certains dénoncent même l’absence de l’Ia ou de l’Ief. Pour continuer les enseignements, les administrateurs achètent avec leurs propres moyens le strict nécessaire pour terminer l’année. Au lycée Djignabo Bassène, les besoins ont été listés à travers un rapport au ministère de l’Education, alors qu’aux Cem Kénia, Soucoupapaye, ils ont été adressés à l’Ief. «On attend toujours», confie l’Intendant du lycée Djignabo Bassène. Ici, l’administration générale, le bloc informatique, l’infirmerie, l’intendance…, tout a été vandalisé. L’établissement secondaire a été attaqué à deux reprises et l’administration a, toutes les deux fois, été la cible. Les archives, qui ont échappé à la première attaque, ont été détruites à la deuxième. Lors de ce passage, les fournitures de bureau, le mobilier, la machine de reprographie, le vidéoprojecteur, l’écran de projection, le microscope, le rétroprojecteur climatiseur, l’écran tactile à la salle d’informatique, les 30 mini-ordinateurs, le stock de médicaments à l’infirmerie, les manuels de maths et romans ainsi que la salle de réunion ont été détruits. Face à cette situation de dénuement total, le message de l’Intendant du lycée Djignabo Bassène est poignant : «Que les dirigeants s’offrent en modèle. Que le berger se comporte comme il souhaiterait que son troupeau le soit. Que les dirigeants se demandent quelles sont leurs responsabilités sur le comportement des administrés.» M. Mendy, Principal du Cem Kénia, invite à revenir aux fondamentaux de l’éducation. «Nous sommes tous responsables, aujourd’hui l’école est banalisée», regrette-t-il.
LE COÛT DE LA PAIX
A moins de deux semaines de la Tabaski, les activités économiques ont repris, les victimes de casses tentent de reconstruire leur avenir sur les décombres. La traque des délinquants, des receleurs par la policese poursuit
Plus de 15 jours après le passage des casseurs et des pilleurs, la vie reprend son cours normal. Il faut beaucoup de résilience et de foi pour aller de l’avant après que leurs investissements ont été réduits en cendres. A moins de deux semaines de la Tabaski, les activités économiques ont repris, les victimes de casses tentent de reconstruire leur avenir sur les décombres. Pour l’instant, la traque des délinquants, des receleurs par la police dont les bureaux dans la banlieue sont submergés de plaintes.
15 jours après le règne des pillards, la vie socio-économique a repris dans la capitale, replongée dans sa frénésie habituelle. Comme si de rien n’était. Pourtant, des milliers de Sénégalais pansent toujours leurs blessures. C’est le cataclysme dans certaines banques situées dans plusieurs localités de la banlieue. Les 2 et 3 juin derniers, alors que le verdict venait d’être dit par le juge de la Chambre criminelle, condamnant le leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) à 2 ans ferme pour corruption de la jeunesse, une partie du pays était plongée dans une situation inédite. Elle s’est embrasée, des casseurs, agresseurs et pyromanes sont sortis dans la rue, provoquant troubles et saccages de plusieurs édifices privés et publics au niveau de la région de Dakar.
A Pikine, département situé dans la lointaine banlieue dakaroise, la ville s’est totalement métamorphosée. Si les activités ont redémarré à compte-gouttes, certains commerçants sont toujours dans le désarroi. Plusieurs marchandises ont été emportées par la foule furieuse. Les banques ont subi le plus grand préjudice. La Bank of Africa, située à Pikine rue 10, a reçu des visiteurs inhabituels. «C’étaient des casseurs armés de barre de fer, de marteaux, de pince cisaille, qui ont fait sauter les verrous de sécurité avant d’entrer à l’intérieur pour piller. Leur principal objectif était une fois à l’intérieur, de retrouver le coffre, avant de détruire tous les appareils électroniques dans l’enceinte, les caméras de surveillance, les lampes grand format, des tiroirs vidés de leurs dossiers, les téléphones fixes, les vitres des caissiers n’y ont pas échappé ; et pour honorer cette destruction, ils ont aspergé les lieux d’un liquide inflammable avant de passer à l’acte, c’est-à-dire d’y mettre le feu. C’était horrible», se souvient encore un témoin habitant en face de cette structure bancaire. Laissant les lieux dans une situation méconnaissable. Après leur départ, il a fallu l’intervention de personnes de bonne volonté pour maîtriser le feu.
A la Banque atlantique de Pikine-Ouest, les assaillants y ont fait irruption de manière brutale. En quelques minutes, les malfaiteurs ont mis à sac les lieux, détruisant tout dans leur sillage. A Ecobank, située au rond-point Dominique plongé dans une ambiance de Tabaski du fait de sa proximité avec le marché Zinc, c’est le même scénario. Les lieux ont été saccagés, des portes et fenêtres démontées avant d’être emportées. «Chaque groupe avait son objectif, il y avait des ferrailleurs, des mécaniciens, entre autres, tous avec leurs outils de travail pour faciliter les démolitions. A côté, des charretiers s’étaient pointés ainsi que des «pousse-pousse» pour faciliter le transport du butin», informent les habitants de Tally Boumack. Aussi longtemps qu’ils se souviennent, ils n’ont jamais assisté à de telles scènes de pillage et de mise à sac. Les stigmates du Crédit mutuel du Sénégal et de l’Agence Cofina et de la Pamecas de la Rue 10 rappellent la violence des casseurs. «On ne pouvait rien faire, certains d’entre eux étaient armés de pistolets de fabrication artisanale, d’autres de coupe-coupes et de couteaux. Ils étaient encagoulés, c’était du vrai banditisme», se désole Khady Diop, détentrice d’un étal de «madd». `
Secteur bancaire
A Keur Massar, deux banques ont reçu la visite des délinquants, alors que 4 places d’affaires ont été vandalisées. L’une vendait des matériels électroniques et électroménagers, la seconde abritait des bijoux, la troisième des téléphones portables et la quatrième, une boulangerie. «Ce qui s’est passé ici à Keur Massar, c’était tout sauf de la politique. Ces politiciens ont donné l’occasion à des bandits armés de barre de fer, de cisaille pour voler les biens des gens. Tellement c’étaient des scènes étaient d’une rare violence que nous n’avons jamais enregistrés dans ce département. Aujourd’hui nous sommes là, j’ai eu la chance de ne pas être touché, mais la majeure partie de mes amis qui sont là ont fermé. Ils ont perdu des millions», dit un vendeur. Fatalistes, les propriétaires essaient de retrouver le fil normal de leur vie. «Ce ne sera pas facile, mais il faut aller de l’avant», dit un vendeur. A Guédiawaye, qui a été moins touchée que les autres localités de la banlieue, les Supeco ont été complètement pillés. Les casseurs ont emporté des denrées alimentaires sans se retenir. «Il faudra plusieurs mois pour relancer les activités», dit un habitué des lieux. A l’approche de la Tabaski, les «banlieusards» risquent de trinquer. «Avec le saccage des centres commerciaux, les prix risquent de connaître une flambée au niveau des marchés traditionnels», s’inquiète déjà une femme, qui fait ses emplettes à Auchan Pikine fermé.
La traque des receleurs
Aujourd’hui, certaines des populations vivent une situation très difficile, surtout avec la casse des banques. Depuis des jours, des commerçants comme des citoyens ont toutes les difficultés pour obtenir de l’argent au niveau des établissements financiers. «Pour un retrait, j’ai été obligé de me rendre en ville. Et là, la queue est tellement longue que souvent tu ne parviens pas à faire ton opération. Ce n’est pas facile pour ceux qui ont des comptes dans les banques», se lamente un salarié.
Après le temps des pillards, la Justice s’est mise en branle pour retrouver la cache des butins. Au niveau des différents postes et commissariats de police de Pikine et Guédiawaye, des plaintes garnissent la table des chefs de services. Des enquêtes sont ouvertes et la traque lancée. Plus de 15 jours après les évènements tragiques, des centaines de malfaiteurs ont été interpellés par les flics. Et aussi des receleurs.
Au quartier Darou Khoudouss, situé à Pikine-Nord, la police a fait une descente il y a quelques heures dans un appartement qui servait de cache. Grande fut la surprise. Les éléments de la police locale y ont trouvé divers matériels volés dans des magasins. Selon une source, d’autres ont été pistés en banlieue, dans plusieurs localités de la capitale. «Les enquêtes suivent leur cours, bon nombre des matériels volés se trouvent dans des appartements, qui servent de refuge aux malfrats.»
Lors d’une conférence de presse tenue le 14 juin dernier, le Conseil national du patronat (Cnp) avait fait un inventaire des dégâts qui se chiffraient à plusieurs dizaines de milliards, alors que l’évaluation ne faisait juste que commencer. En deux jours, 100 stations d’essence ont été vandalisées, 31 agences bancaires pillées, le tourisme, les transports maritimes, etc. complètement affectés. Sans oublier la mise en chômage technique de plusieurs centaines de personnes à cause de la destruction de leurs outils de travail. «C’est la deuxième fois que ça m’arrive. Ça ne doit plus se reproduire, mais personne n’est sûr de rien…», regrette un gérant de station-service. Il n’est pas trop optimiste quant à l’avenir. Pourquoi ? «Les gens que j’ai vus lors de la manifestation ne se préoccupent pas des autres. Ils ne pensent qu’à eux. Cela m’inquiète», dit-il.
Chaque matin, il est à son lieu de travail, espérant une reprise de sa station. Bien sûr, l’espoir fait vivre. Mais, il va falloir être réaliste. «Je ne sais pas, la première fois, il nous avait fallu plusieurs mois pour reprendre. Pour l’instant, je ne sais même pas si je serai capable d’acheter un mouton. Voilà où l’on en est… Eternel recommencement», regrette-t-il.
par Falilou Coundoul
QUI CRAINT LA CANDIDATURE DE KHALIFA SALL ?
Pourquoi Yewwi Askan Wi qui s’était engagé à porter le combat de l’éligibilité de Khalifa, au point de l’inscrire, dans sa charte, monte-t-elle aujourd’hui sur ses grands chevaux pour contrer sa participation au dialogue national ?
Les masques tombent. La phobie qui s'est emparée de certains qui se font passer pour des leaders de Yewwi Askan Wi est palpable. Ils ont perdu le peu qui leur restait de retenue et ne se cachent plus pour le montrer. Et les premières salves sont orientées contre la possible candidature de Khalifa Ababacar Sall. Quelqu’un qui a largement contribué à bâtir cette coalition. Quelle ingratitude ! Quelle absurdité!
Il y a une logique derrière les cris d'orfraie qui s'échappent des communiqués rédigés à la hâte par ces « zélateurs ». Les pétitions de principe, les déclarations d'amour et les gestes d'empathie ne visent qu'une chose : s'attirer les grâces d'un électorat orphelin de son véritable mentor qu'ils imaginent exclu de la présidentielle de 2024.
Dans le lot, des « leaders » (encore faudrait-il redonner son sens à ce mot) qui n'ont jamais osé se présenter à des élections fussent-elles locales. D'autres, des novices à l'appétit plus gros que le ventre, n'ont jamais prouvé la moindre représentativité. Et le plus grand nombre, à la tête de mouvements lilliputiens, ne sont ni locomotive ni wagon, juste des chaises à disposer dans un compartiment, pour meubler la galerie. Ce sont ces derniers qui sont les plus bruyants sur la participation de Khalifa Ababacar Sall et de Taxawu Senegaal au dialogue national. Il est de bon ton de souligner qu'ils ne sont que des porte-voix des pique-électeurs qui se pourlèchent les babines et prient intensément pour que les figures les plus en vue de Yewwi Askan Wi soient hors-jeu en février 2024.
Pourquoi donc certains membres de Yewwi Askan Wi qui s’étaient engagés, à porter le combat de l’éligibilité de Khalifa Ababacar Sall, au point de l’inscrire, dans sa charte, montent-t-ils aujourd’hui sur ses grands chevaux, pour contrer sa participation au dialogue national ?
Que reproche-t-on à Taxawu Senegaal? De dialoguer au nom de l’intérêt national ? Que lui propose-t-on ? D'attiser la colère populaire, de pousser les jeunes dans la rue, pour imposer un rapport de force au pouvoir au prix de nombreuses vies.
Entre ces deux options, tout le parcours de Khalifa Ababacar Sall milite pour la première. Où étaient donc les membres de cette « nouvelle ligue de vertu » quand le leader de Taxawu Senegaal subissait la cabale du pouvoir actuel et supportait stoïquement trois années d'emprisonnement, pour avoir refusé de se compromettre ? Qu'avaient-ils fait pour voler à son secours ? Qu'ont-ils fait aujourd'hui pour lui permettre de se présenter, sans entrave, à la prochaine présidentielle ?
En vérité, la candidature de Khalifa Ababacar Sall hante le sommeil de tous ces resquilleurs politiques qui avaient fini de tirer des plans sur la comète. Dans ce contexte de montée des périls, entretenue par des radicalités corrosives, Khalifa Ababacar Sall pourrait être un recours apaisant, pour tous les citoyens, en quête de normalité. Son sens du dépassement, sa stature d'homme d'Etat, sa promesse d'une tranquillité républicaine, avec une Constitution figée sur le marbre de notre vivre ensemble, sa capacité à fédérer les Sénégalais, autour du grand projet national etc. font de lui le candidat idéal pour mettre fin aux meurtrissures nées des disputes autour de l'enjeu de pouvoir. Il connaît le Sénégal, la grandeur de son histoire, le génie de son peuple et de ses bâtisseurs. Il saura faire tomber les barricades et réconcilier son peuple. Une carrure qui provoque des crises convulsives chez nombre de politiciens en mal de notoriété et de représentativité.
Aux prétendus leaders, j'invite à faire preuve de mesure et de responsabilité. Opposer Yewwi Askan Wi à Taxawu Senegaal est aussi absurde que d'opposer l'œuf et la poule !
Yewwi Askan Wi n'est pas une coalition politique, mais une coalition électorale.
En 2024, Yewwi Askan Wi ne sera pas plus qu'un cadre de mutualisation des efforts de l'opposition. Le seul juge demeure et demeurera le peuple sénégalais à travers ses électeurs.
Falilou Coundoul est membre du Cercle des Universitaires de Taxawu Senegaal (CUTS), membre du Cadre d'Analyses Prospectives et Stratégiques (CAPS) de Taxawu Senegaal, membre de la Coordination départementale de Linguère.
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L'IDEAL FEMINISME D'ANGELIQUE KIDJO
Peut-on se prévaloir d’un féminisme qui exclut ou déteste les hommes ? Pourquoi continuer à « marchandiser » les adolescentes du continent ? Cette myriade de distinctions ? Je n’y pense pas… A bâtons rompus avec Angelique Kidjo
En marge de la cérémonie de lancement de Batonga, sa fondation, Angelique Kidjo a accordé une entrevue à AfricaGlobe Tv. Au menu, l’histoire de Batonga, les raisons de son engagement en faveur des droits humains, ses différentes distinctions. suivez l'entretien
Depuis presque une vingtaine d’années, parallèlement, à sa carrière d’artiste internationale, elle parcourt le continent pour promouvoir l’éducation des jeunes filles et rompre la chaîne de la déscolarisation des adolescentes, assister des jeunes femmes pour les aider à se construire un meilleur avenir. Un rôle qu’Angélique Kidjo prend très à cœur et qu’elle semble remplir avec beaucoup d’amour et de générosité. Alors que l’antenne sénégalaise de la fondation a été officiellement installée récemment, son objectif est d’atteindre plus de 2500 à jeunes femmes de 18 à 30 ans dans la région de Kolda et Sedhiou ou les statistiques des jeunes filles déscolarisées et précocement mariées sont très élevées.
Tout a commencé quand ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef, des mamans tanzaniennes, une dizaine, porte la doléance à la chanteuse béninoise, la suppliant de les aider à maintenir leurs jeunes filles à l’école parce qu’après le primaire et le secondaire, elles sont exposées aux mariages forcés.
Requête bien reçue par la diva qui dit accéder toute requête de sa maman et par ricochet a une requête de toute autre mère. « Quand une maman demande, j’exécute, quand c’est dix l’exécution est totale », a indiqué l’artiste planétaire.
Ainsi à la faveur de cette demande expresse de ces mamans du continent, en 2006, qu'elle y a pris de nouveaux engagements, de nouvelles responsabilités. C’est ainsi qu'est née Batonga Foundation dont l'antenne sénégalaise est installée récemment à Dakar. De facto, le champ de ses actions s’est élargi au-delà du maintien des jeunes filles à l’école.
La Fondation «vise à doter les filles et les femmes les plus difficiles à atteindre des connaissances et des compétences nécessaires pour être des agentes de changement dans leurs propres vies et dans leurs communautés ». Ainsi, la Fondation propose des programmes innovants de haute qualité afin que chaque fille et chaque jeune femme avec qui la fondation travaillent pour qu’ elles puissent atteindre leur plein potentiel social, économique et personnel".
La cérémonie de lancement de Batonga Sénégal s’est déroulée en présence des partenaires comme les représentants de la Fondation MasterCard, des acteurs de la société civile comme Alioune Tine, président d'AfricaJom Center ou encore de la ministre conseiller Penda Mbow ainsi que des représentants de l’Unicef dont elle est ambassadrice de bonne volonté depuis des décennies.
Dans son allocution, la diva internationale de la musique a supplié les invités, notamment les mamans sénégalaises à l’aider à aider ces adolescentes du Sénégal afin qu'elles poursuivent leur scolarité sans avoir à être confrontées aux mariages précoces.
Au Benin ou la fondation a démarré ses activités, ce sont 3 400 adolescentes de 14 à qui sont soutenus et plus de jeunes femmes de 18 à 30 ans qui sont accompagnées des activités génératrices de revenus. Les programmes permettent aussi aux jeunes adolescentes de continuer leurs études. Aussi, 400 jeunes femmes leaders sont engagées dans plus de 22 pays d’Afrique francophone.
Sur un autre plan, des émissions radiophoniques hebdomadaires sont diffuses sur 9 radios communautaires et contribuent à toucher plus de 1 500 000 personnes.
La Fondation offrira pratiquement les mêmes posibilites aux filles et femmes senegalaises tout en engageant des hommes à leurs côtés pour faire avancer les choses.
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EMPLOIS ET CARRIERES : DÉPLAFONNER L’IMAGINAIRE
Auto-employeur ou fonctionnaire? Pourquoi des jeunes se bousculent-ils aux portes des ministères ? Pourquoi s’accroche-t-on vainement à sa formation au détriment des initiatives privées quelconque ? Réponses du Dr Odome ANGONE
Dans cet épisode 2 des «Conversations avec Odome », l’universitaire, consultante des questions sociales souligne la nécessité pour la jeunesse africaine de se mouvoir, se déployer vers d’autres secteurs plutôt que d’espérer de manière hypothétique un emploi de l’État. Encore qu'être fonctionnaire ne permet pas la pleine expression du potentiel d'un jeune diplômés ambitieux, pétri de talent et soucieux de le prouver.
Dans un pays qui se veut démocratique, l’État n’a pas vocation à donner de l’emploi à tous, mais l'obligation de créer les conditions pour permettre aux privés d’entreprendre et créer des emplois. De même un pays qui aspire à atteindre le plein-emploi sans des initiatives privées, sans des entrepreneurs qui mettent en œuvre des idées, cela reste impossible.
Toutefois, force est de constater que dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, les jeunes sont formatés à penser qu’une fois diplômés, l’État peut ou devrait leur donner de l’emploi. Beaucoup pensent qu’ils sont tous appelés à être fonctionnaires, des bureaucrates à col blanc, etc.
A contrario, dans les pays anglophones, il n’est pas rare de voir que l’étudiant à un pied à l’université et un autre dans les affaires. En d’autres termes, il est à cheval entre les deux occupations : l'une le préparant au futur et l'autre, lui générant des ressources pouvant plus tard soutenir ses projets en plus de régler les urgences actuelles.
Les réseaux sociaux constituent une belle opportunité d’entrepreneuriat, mais certains jeunes se donnent à cœur à joie à la distraction. In fine, au lieu de faire de ces outils d'opportunités, ils sont pour beaucoup un instrument de distraction massive. Ce que regrette Odome Angone dans cette vidéo
LA GREVE DU SYNDICAT AUTONOME DES IMPOTS ET DOMAINES (SAID) ET D’AUTRES SUJETS D’ACTUALITE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DE CE SAMEDI
Les quotidiens de ce samedi ont réservé leurs colonnes à divers sujets de l’actualité dont le dialogue politique, la grève du Syndicat autonome des Impôts et Domaines (SAID) et les manifestations de l’opposition.
Dakar, 17 juin (APS) – Les quotidiens de ce samedi ont réservé leurs colonnes à divers sujets de l’actualité dont le dialogue politique, la grève du Syndicat autonome des Impôts et Domaines (SAID) et les manifestations de l’opposition.
L’Observateur dresse un premier bilan du dialogue politique engagé depuis quelques jours par le chef de l’Etat, Macky Sall, avec les forces vives de la Nation. ‘’Les premiers accords’’, affiche le journal en manchette, indiquant que ‘’les travaux de la commission politique du dialogue national avancent’’.
‘’Les parties prenantes ont déjà trouvé des points de consensus sur le parrainage, les critères de vérification et la caution à verser pour la présidentielle’’.
‘’Voilà le parrainage new-look !’’, s’exclame Sud Quotidien, comme pour saluer le premier résultat de ce qu’il considère comme ‘’l’acte IV’’ du dialogue politique. Le journal informe que ‘’le parrainage citoyen [est] ramené entre 0, 6 et 0, 8 %’’, faisant aussi état de la validation du ‘’parrainage des élus (Maires et présidents de Conseil départemental)’’.
Le journal Les Echos constate que ‘’la question du parrainage est très importante pour la commission politique [du dialogue national]. Voilà deux réunions de suite qu’elle y consacre exclusivement (…)’’. Selon ce quotidien, bien qu’elle ne soit ‘’toujours pas vidée’’, ‘’les acteurs ont bien avancé sur la question’’.
Le Soleil constate un ‘’double flop de la grève aux Impôts et Domaines’’. Le quotidien national relève que pour les deux premiers jours de ce mouvement d’humeur, le taux de suivi s’élève respectivement à 11 et 10%, tandis que plus de 100 milliards de francs CFA ‘’ont été collectés’’ entre le 15 et le 16 juin. Le journal observe que cette performance a été réalisée alors que le Syndicat autonome des Impôts et Domaines (SAID) a appelé à la grève en soutien à un de ses membres Bassirou Diomaye Faye, ‘’arrêté pour outrage à magistrat et diffusion de fausses nouvelles’’.
Le quotidien Enquête évoque également cette collecte record de 100 milliards en deux jours réalisée par la Direction générale des impôts et domaines. ‘’Alors qu’on prédisait une hausse du nombre de grévistes, en raison de la participation +opportuniste+ d’agents tentés d’anticiper le week-end, c’est bien le contraire qui s’est produit, au deuxième jour du mouvement d’humeur’’ du SAID, explique le journal. Mais le son de cloche est bien différent chez les syndicalistes, qui assurent que ‘’le mot d’ordre de grève est bien suivi’’.
Quinze jours après les violentes manifestations qui avaient éclaté après le prononcé du verdict du procès Sonko-Adji Sarr, le quotidien est retourné sur les points chauds de ces manifestations qui s’étaient soldées par 16 morts et d’importants dégâts matériels. ‘’Dakar, Mbour et Ziguinchor pansent leurs plaies’’, relève le journal, indiquant qu’à Pikine et Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise, l’heure est à la ‘’traque sans répit des receleurs’’ des biens pillés lors de ces émeutes.
Les quotidiens dakarois annoncent par ailleurs que la Coordination des associations de presse (CAP), a décidé de faire de ce vendredi ‘’une journée sans presse’’. L’information fait notamment la une de WalfQuotidien et du Quotidien.
Ce dernier journal indique par ailleurs que la coalition Yewwi Askan Wi ‘’s’inscrit en faux contre les allégations du gouvernement’’. ‘’Lors d’une conférence de presse hier, ses leaders se sont employés à démontrer comment les droits de Ousmane Sonko, chef du parti Pastef, sont violés, à contester la présence +occultes+ dans les récentes émeutes et ont réaffirmé leur détermination à traîner les autorités devant la CPI’’.
Vox Populi écrit à ce sujet que ‘’Yewwi sort un mémorandum en réponse au livre blanc du gouvernement’’.
Libération signale que cette coalition envisage de ‘’marcher dimanche 25 juin à la Cité Keur Gorgui pour +libérer+ le leader de Pastef’’.
Mais selon Vox Populi, le préfet de Dakar a décidé d’interdire les manifestations des opposants et des activistes prévus dans les prochains jours.
Le Soleil indique que ‘’la mission de médiation africaine dans le conflit russo-ukrainien était, hier, à Kiev où elle a rencontré le Président ukrainien’’. Le journal signale que le président Volodomy Zelensky a saisi l’occasion pour ‘’exposer son plan de paix’’ à cette mission composée du président Macky Sall et de ses homologues Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Hakainde Hichilema (Zambie) et d’Azali Assoumani (Comores).
Le quotidien Les Echos indique cependant que la délégation africaine s’est heurtée au refus de Zelensky. Cela ne semble pas décourager pour autant le président Macky Sall. ‘’Nous ne ménagérons aucun effort, nous croyons au dialogue’’, a-t-il souligné.
«ENVIE DE BIEN TERMINER»
Aliou Cissé, coach des «Lions»
Recueillis par Abdoulaye THIAM (Envoyé Spécial) |
Publication 17/06/2023
Comment abordez vous ce match alors que vous êtes déjà qualifié pour la CAN ?
Avec beaucoup de sérénité. Effectivement, on est champion d’Afrique et qualifié pour la coupe d’Afrique mais ce fut un long trajet, difficile si on sait que se qualifier en Afrique ce n’est jamais évident. On est très contents d’être là avec cette qualification, mais il reste deux matchs qu’on a envie de bien terminer, pour bien aborder les éliminatoires de la coupe du monde. Donc, on est ici avec beaucoup de motivation, beaucoup de professionnalisme.
Est-ce que vous allez faire tourner l’équipe ?
On peut l’envisager. Et même si on va tourner notre effectif cela ne veut pas dire qu’on aura pas une équipe compétitive. On aura une équipe compétitive et effectivement ce genre de match doit nous servir de donner du temps de jeu à des garçons que les Sénégalais n’ont pas l’habitude de voir. Et ça nous permet d’avoir une idée sur la liste finale pour la CAN 2023, mais je vous rassure que malgré les changements qu’on apportera demain (ce soir, Ndlr), le Sénégal restera très compétitif.
Est-ce vous savez que vous êtes venu pour perdre ?
Un peu de provocation…(Rires)
Quel est l’état d’esprit de votre équipe pour ce match et les dernières nouvelles d’Iliman Ndiaye ?
Ce qui fait la spécificité du Sénégal c’est l’humilité. L’équipe nationale du Sénégal représente l’humilité. On n’a jamais crié notre suprématie pourtant des années et des années on est sur le toit de l’Afrique. Mais comme je le dis, ça fait plus de 30 ans que je suis dans le métier et je sais que l’humilité est très importante pour de véritables compétiteurs. On vient avec cette humilité tout en restant professionnel pour essayer de faire le meilleur match possible, le meilleur résultat possible. C’est vrai concernant Iliman (Ndiaye), il attend un heureux événement. Sa femme enceinte, attend un bébé. On a préféré le laisser avec elle. Prions pour que le bébé arrive dans de meilleures conditions.
Une petite comparaison entre l’équipe de 2019 et celle d’aujourd’hui ?
L’expertise africaine est en train de prendre son pas sur le continent. On est en train de montrer qu’on est capable de diriger nos équipes nationales. On a eu la chance de jouer avec l’équipe nationale du Sénégal pendant plusieurs années en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. J’encourage toutes les autres fédérations à booster cette expertise africaine qui est très importante. Loin de faire une discrimination parce que le football est universel et c’est la compétence qui compte. Toutefois, je crois que les entraîneurs africains sont en train de montrer qu’ils sont capables de tenir la route. Entre 2019 et 2022 c’est énorme, le Bénin de 2019 était très fort, l’entraîneur qui était là, était un ami. Il avait fait un travail exceptionnel. Cette année, l’effectif s’est renouvelé mais elle reste quand même une équipe compétitive. Je n’oublie pas le match aller où on a eu quand même beaucoup de difficultés. C’est pour cela que je vous dis qu’on vient ici avec beaucoup d’humilité pour faire le meilleur résultat. Loin de nous de sous-estimer cette équipe, mais il y a beaucoup de différence entre l’équipe de 2019 et celle d’aujourd’hui.
Des informations sur Moussa Niakhaté ?
Moussa Niakhaté sera là ce soir (hier, vendredi). Regretter aussi l’absence de Papa Matar Sarr indisponible pour une semaine, ainsi que Ballo Touré. Donc le groupe du Sénégal sera au complet avec 23 joueurs.
Comment comptez-vous tenir face à une équipe qui sera très motivée ?
C’est le quotidien de cette équipe nationale du Sénégal depuis 5 ou 6 ans. Le Sénégal a toujours été attendu alors qu’on n’avait pas gagné de trophée majeur. Maintenant, le fait d’avoir gagné la CAN et avoir au sein de l’équipe nationale de grands joueurs qui font la fierté de toute l’Afrique motivent encore les adversaires.
Comment expliquez-vous la ferveur qui entoure l’équipe du Sénégal ?
C’est vrai que partout où l’on va, il y a cette ferveur. Des Béninois supportent cette équipe du Sénégal. Partout où vous allez dans le monde, cette équipe donne de la fierté. On sait que chaque match sera comme ça, à Maputo on était attendus, à Kigali on sera attendus, partout où on sera, le Sénégal sera attendu. On va se concentrer, faire ce qu’on a toujours fait le mieux. C’est-à-dire jouer au football, se concentrer sur notre objectif. Toute la semaine les garçons ont bien travaillé. J’espère que tout ce qu’on a mis en place au-delà du résultat, au-delà du score, nous permettra de progresser sur nos animations offensives et défensives. C’est surtout ça qui est important dans ce match.