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26 août 2025
AFROBASKET FEMININ, LE SENEGAL DANS LE GROUPE C
L’équipe féminine du Sénégal de basket ball évoluera dans le groupe C du Championnat d’Afrique féminin de basket-ball (AfroBasket) 2023 au Rwanda, en compagnie du Mali et de l’Ouganda, selon le résultat du tirage au sort effectué vendredi à Maputo
Dakar,10 juin (APS) – L’équipe féminine du Sénégal de basket ball évoluera dans le groupe C du Championnat d’Afrique féminin de basket-ball (AfroBasket) 2023 au Rwanda, en compagnie du Mali et de l’Ouganda , selon le résultat du tirage au sort effectué vendredi à Maputo (Mozambique) par la FIBA-Afrique.
L’AfroBasket féminin se déroulera, cette année à Kigali, au Rwanda, du 28 juillet au 6 août 2023. Douze équipes prendront part à la compétition. Elles sont réparties en quatre groupes de trois.
Le Nigeria tenant du titre est dans le groupe D avec l’Égypte et la République démocratique du Congo.
Le pays hôte, le Rwanda est logé dans le groupe A avec l’Angola et le futur vainqueur dans les éliminatoires de la zone 2/3.
Le Cameroun et le Mozambique sont dans le groupe B qui sera complété par le pays invité qui bénéficiera de la Wild Card (invitation).
L’ entraîneur de l’équipe du Sénégal féminine de basket, Moustapha Gaye a annoncé une liste de 19 joueuses présélectionnées dans le cadre de la préparation à la 28e édition de l’Afrobasket.
Les joueuses débuteront leur préparation par un stage à partir de lundi à 10h au stadium Marius Ndiaye.
Par ailleurs la FIBA-Afrique a procédé au tirage au sort de la deuxième édition de l’AfroCan, une compétition masculine réunissant des sélections nationales africaines de joueurs locaux. Le tournoi est prévu du 8 au 16 juillet en Angola.
Douze équipes participent aussi au tournoi qui se déroule tous les quatre ans.
Le groupe A va regrouper le Kenya, le Gabon et le futur vainqueur dans les éliminatoires de la zone 2/3. Le pays hôte, Angola logera dans le groupe B avec le Mali et l’équipe invitée.
Le Maroc est dans le groupe C en compagnie des futurs vainqueurs des éliminatoires de la zone 5 et zone 1.
Le Mozambique,la République démocratique du Congo, tenante d titre, et le Cameroun partagent le groupe D.
ELIMINATOIRES MONDIAUX FEMININS U20 ET U17, LE SENEGAL HERITE LE BENIN ET LA LYBIE
Les équipes du Sénégal féminines de football des moins de 20 ans et moins de 17 ans vont affronter, respectivement, celles du Bénin et de la Libye, lors du deuxième tour des éliminatoires des coupes du monde féminines prévues en 2024.
Dakar, 10 juin (APS) – Les équipes du Sénégal féminines de football des moins de 20 ans et moins de 17 ans vont affronter, respectivement, celles du Bénin et de la Libye, lors du deuxième tour des éliminatoires des coupes du monde féminines prévues en 2024.
Les matchs se joueront en phase aller et retour.
L’équipe du Sénégal de football des moins de 20 ans recevra celle du Bénin entre le 6 et le 8 octobre 2023. Le match retour est prévu entre le 13 et le 15 du même mois.
Au total trente-cinq équipes vont participer à ces éliminatoires.
L’équipe du Sénégal de football des moins de 17 ans se déplacera en Libye entre le 2 et 4 février 2024. Les joueuses sénégalaises recevront les Libyennes entre le 9 et 11 février de la même année.
Vingt-cinq nations vont prendre part aux éliminatoires.
PHILIPPE DIALLO PREND OFFICIELLEMENT LA TETE DE LA FFF
Le français d’origine sénégalaise, Philippe Diallo, qui assurait depuis février la présidence intérimaire de la Fédération française de football (FFF) a été officiellement élu, samedi, à la tête de l’instance dirigeante du football français.
Dakar, 10 juin (APS) – Le français d’origine sénégalaise, Philippe Diallo, qui assurait depuis février la présidence intérimaire de la Fédération française de football (FFF) a été officiellement élu, samedi, à la tête de l’instance dirigeante du football français lors d’une assemblée générale tenue à Paris, ont rapporté plusieurs médias de l’Hexagone.
Philippe Diallo élu avec 91, 26 % des votes, avait été propulsé en février à la tête de la présidence de la Fédération française de football pour assurer l’intérim de Noël Le Graet qui avait démissionné.
Son mandat va s’achever en 2024, période à laquelle devait prendre fin le mandat de son prédécesseur.
PAR Tierno Monénembo
LE SÉNÉGAL BRÛLE-T-IL ?
Plus d’une quarantaine de morts depuis cette sordide affaire de pommade et de fanfreluches (on a connu le débat politique et intellectuel sénégalais à des niveaux beaucoup plus aériens) ! La faute à l’ambition égoïste et démesurée de quelques-uns
Le Point Afrique |
Tierno Monénembo |
Publication 10/06/2023
Ainsi donc, le procès tant redouté a eu lieu. Ainsi donc, le verdict de tous les dangers est tombé. Deux ans de prison ferme non plus pour viol ou pour menace de mort comme formulé par l’acte d’accusation mais pour « corruption de la jeunesse ». Corruption de la jeunesse : Du déjà entendu du côté d’Athènes au temps où l’on forçait les philosophes à absorber une certaine liqueur ! Sonko condamné à la même peine que Socrate ! Une gratification, en quelque sorte même si à défaut de cigüe, il devra boire et jusqu’à la lie, l’eau empoisonnée du troisième mandat.
Mais cela veut dire quoi exactement corruption de la jeunesse ? Un journaliste du Soleil de Dakar a pris soin de traduire aux néophytes ce jargon des édiles et des greffiers : « Au Sénégal, cette infraction est rangée dans la section « attentats aux mœurs » prévue dans l’article 318 et suivant du code pénal. Sera puni aux peines prévues au présent article, quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou l’autre sexe au-dessous de l’âge de 21 ans ou même occasionnellement des mineurs de 16 ans ». On a toujours du mal à distinguer corruption de la jeunesse et abus sexuel sur mineur bien que l’explication soit claire, nette et précise. Que voulez-vous, nous sommes en Afrique ! Les éminents dirigeants qui sont les nôtres ne manqueront jamais de trouvailles juridiques pour noyer leurs opposants, tous porteurs de rage, bien entendu.
Dieu seul sait ce qui s’est réellement passé dans ce maudit salon de massage Sweat Beauty entre Ousmane Sonko et Adji Sarr. Mais les accusations contre les opposants africains sont si courantes et si répétitivement fallacieuses (cela va de la nationalité douteuse au trafic d’enfant !), qu’on a un mal fou à y croire. « Corruption de la jeunesse » ou pas, le très populaire président du PASTEF aurait-il subi tous ces tracas s’il ne s’était pas porté candidat à la présidentielle de 2024 ? Il faut être diablement hypocrite pour l’affirmer.
Plus d’une quarantaine de morts depuis cette sordide affaire de pommade et de fanfreluches (on a connu le débat politique et intellectuel sénégalais à des niveaux beaucoup plus aériens)! La faute à qui ? A l’ambition égoïste et démesurée de quelques-uns ! La crise qui secoue le Sénégal est sans précédent et il convient d’en établir les responsabilités. Ne nous voilons pas la face, la cause de nos maux est unique du nord au sud du continent : la boulimie du pouvoir sans fin, du pouvoir sans partage. Le Sénégal n’en serait pas là si le président Macky Sall n’avait pas entretenu cette ambiguïté malsaine sur la maudite question du troisième mandat. Il n’y aurait eu ni mort ni blessé, ni cette atmosphère irrespirable de menace de guerre civile si dès le début il avait exprimé son intention de partir à la fin de son mandat comme le stipule clairement la Constitution. Les règles, c’est pour tout le monde ; sinon il n’y a pas de règle.
Société civile, intellectuels, prêtres et marabouts du Sénégal, pour parler comme Senghor, « l’heure est grave » ! Sortez du bois, sauvez le Sénégal pendant qu’il est temps ! Gardez l’exception sénégalaise, ce modèle de démocratie, de tolérance ethnique et religieuse, de paix et de stabilité, d’autant qu’à la grâce politique est venue s’ajouter ces vingt dernières années, une croissance économique exceptionnelle !
Le Mali et le Burkina ont sombré. La Guinée est à l’agonie depuis des lustres. La Sierra-Leone et le Libéria sont encore en salle de réanimation. La Côte d’Ivoire n’en a pas fini avec ses vieux démons… Sénégalais, ne faites pas comme nous ! Que va-t-il nous rester si vous brûlez votre bijou de pays ?
DONNEZ-NOUS LA PAROLE AUSSI, NOUS SOMMES ÉGALEMENT LA JEUNESSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Posons les fondations d’une transmission intergénérationnelle, écoutez les aspirations de la jeunesse, échangez sur les priorités de développement mais surtout arrêtez de la caricaturer
"70% de la population sénégalaise ont moins de 35 ans", la fameuse phrase que l’on entend partout et tout le temps. Il est connu de tous, que le Sénégal a une population jeune. Cette jeunesse représente le présent et le futur du Sénégal. Elle a ses aspirations, sa vision, ses craintes et ses tares mais elle est surtout consciente de sa force et veut pleinement jouer son rôle pour aider le Sénégal à continuer sa marche vers le progrès social.
Dans une ambiance politique et sociale très tendue depuis au moins deux ans, la jeunesse pleure ses morts, ceux qu’elle appelle dorénavant "martyrs".
Au moins 30 sont morts durant les manifestations de mars 2021 et celles de juin 2023, motivés par leur désir de justice, d’équité sociale et un meilleur présent et futur pour leur pays, ils rencontreront la grande faucheuse alors qu’ils étaient sortis pour exprimer leur citoyenneté à travers leurs droit constitutionnel : le droit à la manifestation.
Aucune enquête n’a livré de coupable pour le moment laissant les familles des victimes dans un grand désarroi en plus d’avoir un sentiment d’injustice. Quelle tristesse pour un parent d’enterrer son fils de moins de 18 ans, tué par balle alors qu’il était juste sorti exercer son droit constitutionnel.
Si elle ne perd pas la vie durant des manifestations, elle la perd en haute mer. À la recherche d’un bien-être, elle a pris la pirogue, Barça ou Barsakh comme slogan d'espoir afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur famille, elle ne rentrera pas. Le Sénégal pleure ses 480 jeunes qui sont morts en prenant la pirogue, nous prions le créateur, le miséricordieux de leur offrir son pardon et un repos éternel.
Une jeunesse caricaturée, marginalisée et livrée à elle-même
"Allez vous inscrire massivement et voter" ou "Sortez manifester, mortal Kombat" ou "Nous faisons appel à la jeunesse pour qu'elle prenne ses responsabilités pour protéger leur quartier ou dénoncer les forces occultes"; Voici les missions pour un jeune au Sénégal.
En dehors de ces trois missions, le jeune au Sénégal est livré à lui-même, son éducation n’est pas une priorité, sa santé est fragilisée notamment à travers les infrastructures et le coût pour ses soins, son insertion professionnelle et son employabilité sont incertains voire précaires et son ascension et bien-être sociales restent un mirage tant toutes ces questions restent sans réponse. Certains pourront dire qu’il y a le programme Xeeyu Ndaw yi, d’autres parleront de l’existence d’instruments publics comme la DER, ANPEJ, FONGIP, 3FPT, CNJS etc… alors que nous savons tous que ces instruments, s’ils ne sont pas politisés sont élitistes, limite claniques.
Ah cette pauvre jeunesse, elle est caricaturée et marginalisée, elle est traitée d’indiscipliné, de vandale, de bandit, etc. Cependant, la jeunesse est un reflet des aînés. Elle voit ses aînés, ses représentants et ses élus être les premiers ambassadeurs de la violence verbale et physique.
Quelle leçon doit tirer un jeune quand des députés du peuple se donnent à des actes de violences verbales et physiques devant tous les Sénégalais. Quelle leçon doit tirer un jeune quand il est témoin des violentes invectives entre acteurs de la classe politique. Quelle leçon doit tirer un jeune quand des "insulteurs certifiés du web et cyberespace" sont reçus par le président de la République. Il est facile de ne pas assumer ses responsabilités et tirer sur les jeunes au lieu de les accompagner dans leur parcours d'apprentissage. Oui, la jeunesse est un chemin d’apprentissage qui mène vers la maturité et la sagesse : "On ne récite pas ce que l’on n’a pas appris" (Proverbe Wolof)
Une jeunesse emprisonnée, censurée et muselée…
Après les récents événements tragiques de la semaine dernière, des experts, politiques et représentants de la société civile ont occupé les plateaux de télévisions/radios pour parler de la jeunesse et de ce qu’elle est devenue. Une jeunesse terriblement critiquée et marginalisée à qui on a ôté le droit de parler pour elle-même car absente des médias traditionnels. Aucun jeune manifestant n’a été invité dans les médias traditionnels pour parler pour lui-même, d’autres personnes parlent pour lui. Très peu d’organisations dirigées par des jeunes et dont la mission sert les jeunes n’ont eu un temps de parole conséquent pour parler de la situation actuelle des jeunes et Dieu sait que organisations de jeunes qui passent beaucoup de temps avec les jeunes, il y en a pléthore.
Les médias préfèrent donner la parole aux politiques ou à des personnes dont la maîtrise des aspirations de la jeunesse se limitent à la perception personnelle qu’elles ont de la question sans pour autant maîtriser le contexte ou avoir des données factuelles.
La jeunesse est emprisonnée, elle est emprisonnée pour avoir posté des émojis sur Facebook, elle est emprisonnée pour avoir fait un commentaire sur un post Facebook qui parlait du conflit en Palestine, elle est emprisonnée pour diffusion de fausses nouvelles etc. La question que nous devons nous poser en tant que nation et peuple est : "Est-ce normal d’emprisonner un jeune pour un post sur les réseaux sociaux aussi diffamatoire qu’il soit?" - un jeune ne doit pas être familier avec l’incarcération à moins que le délit soit un crime extrêmement grave. Il existe d’autres moyens dissuasifs et d’autres sanctions comme une amende ou des travaux d’intérêt général.
Maintenant, la jeunesse est même censurée, réseaux sociaux et internet mobile restreints sous couvert de sécurité intérieure, pénalisant les jeunes entrepreneurs mais aussi privant la jeunesse du seul espace d’expression de leur voix et opinion que leur offre le cyberespace.
Légitimité ? De quelle légitimité parle-t-on ?
En tant que jeunes acteurs de développement qui travaillent sur les questions de développement local et progrès social, la première question à laquelle nous sommes confrontés quand nous demandons d’être audibles sur le sujet de la jeunesse au niveau des médias traditionnels et des espaces d’expression en dehors du cyberespace est celle de notre légitimité. "Vous êtes qui ?" - "Qu’est-ce que vous avez fait" - "Envoyez-nous ce que vous avez fait" - ces types de questions montrent que au Sénégal, certains ne s'intéressent à la jeunesse que quand elle sort manifester sinon comment peut-on expliquer que des médias, des experts ou le gouvernement ne sachent pas qu’il y a des organisations dont la mission sert les jeunes et qui sont 365 jours sur 365 en train d’implémenter des projets pour les jeunes dans leur autonomisation et développement. Pour parler de la jeunesse en mal, il y aura pléthore de candidats mais pour aller sourcer et parler des activités faites par la jeunesse et pour la jeunesse, il n'y a personne. Notre légitimité est questionnée, oubliant par la même occasion que nous sommes des jeunes et aussi nous sommes des Sénégalais et cela nous confère une légitimité pour parler de nos aspirations en tant que jeune citoyen sénégalais, svp, arrêter de parler pour nous et nous laisser parler nous-mêmes.
Yaakaar (espoir)... pour ce que ça vaudra…
Aujourd'hui, le monde est en pleine mutation, une mutation accélérée par la crise du Covid-19, le conflit Russie/Ukraine, l’inflation, la montée du populisme et la crise démocratique mondiale.
Il est également important de noter la baisse de l’influence sur un plan empirique de la civilisation occidentale, la montée en puissance du bloc BRICS et l’affirmation du réseau "Global South" font qu’il y ait une redistribution des cartes sur le plan géostratégique.
L’Afrique aussi fait sa mutation, la jeunesse africaine symbolise cette nouvelle dynamique. Cette jeunesse africaine, interconnectée au monde à travers le cyberespace, est complètement décomplexée et affirme ses aspirations. C’est le cas au Sénégal où notre jeunesse est et sera l’élément essentiel de notre développement à condition de créer les éléments et les instruments pour l’accompagner dans notre quête du progrès social (Éducation, formation, inclusion, insertion professionnelle, employabilité, décentralisation des opportunités, équité territoriale, interconnexion des peuples et des territoires, santé et bien-être).
À toute la classe politique, commençant par le président de la République qui est le père de la nation, en passant par l’opposition et pour finir par la société civile, il est de votre responsabilité et devoir d’accompagner la jeunesse, d’arrêter de la percevoir juste comme étant des électeurs.
La jeunesse ne doit plus mourir en exerçant son droit constitutionnel, de toutes les possibilités qui s’offrent à elle, la mort dans une manifestation ne devrait pas en faire partie.
Oui, elle n’est pas parfaite mais qui de nous l’est ?
Posons les fondations d’un dialogue et d’une transmission intergénérationnelle, écoutez les aspirations de la jeunesse, échangez sur les priorités de développement mais surtout arrêtez de la caricaturer et de parler pour elle sans elle.
"L’imaginaire des possibles et le narratif des possibilités pour une autonomie et autodétermination, en route vers l'émancipation sociale et l’affirmation de notre identité à travers l'esthétique et la transmission, oui nous sommes la jeunesse et nous avons droit au chapitre".
Les mots énoncés dans l’article représentent le point de vue de l’auteur mais en aucun cas une vérité générale.
Un grand merci à mon ami Paap Sene pour la publication…
Seydina Mouhamadou Ndiaye est co-fondateur du Consortium Jeunesse Sénégal & Collectif Des Volontaires du Sénégal.
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MACKY N'EST JAMAIS SINCÈRE
Pierre Sané, ancien Directeur d'Amnesty International, parle de la situation sociopolitique nationale marquée par des violences meurtrières consécutives au verdict judiciaire dans l'affaire Sonko-Adji Sarr
Pierre Sané, ancien Directeur d'Amnesty International, parle de la situation sociopolitique nationale marquée par des violences meurtrières consécutives au verdict judiciaire dans l'affaire Sonko-Adji Sarr.
par Serigne Seye
L’HONNEUR DES POÈTES : CETTE VÉRITÉ QU’ON NE SAURAIT LES EMPECHER DE DIRE
En refusant de taire cette vérité qui dérange, Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr n’ont fait que remplir leur mission d’alerte
Permettez-moi, au seuil de mon propos, de m’incliner devant la mémoire de toutes les personnes, manifestants, hommes de main et membres des FDS, qui sont décédées à l’occasion des troubles de la semaine dernière. Je m’indigne aussi devant les nombreux saccages et destructions de biens qui ont causé des pertes incommensurables. J’espère que les responsables et les commanditaires des actes de vandalisme, ceux qui ont recruté et armé les nervis assassins, seront, un jour, traduits devant la justice terrestre. Au ciel, ils ont été déjà jugés !
Venons-en maintenant à l’objet de mon propos.
Depuis que Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr ont exercé leur droit inaliénable de citoyen en donnant leur avis sur ce qui se passe au Sénégal, une horde de thuriféraires de Macky Sall, aveuglée par les privilèges, s’est donnée pour mission de répliquer par un propos amphigourique et des arguments trop peu impersonnels pour être objectifs. Leurs attaques adpersonam visent tout simplement à déplacer le débat sur les personnes qui portent un discours différent parce qu’ils sont allergiques à la contradiction. Ces répondeurs automatiques dénient à ces dignes fils du pays le droit de donner leur avis sur les dérives de nos dirigeants politiques actuels. Ne pouvant se reposer sur aucun argument objectif et factuel, ils débitent des inepties et des arguties sous la forme d’un discours calomnieux qui se caractérise par un déni maladif de la réalité totalitaire que Macky Sall est en train d’installer au Sénégal. Oubliant que « chaque parole a une conséquence, chaque silence aussi. », ces censeurs d’un autre genre entendent décrédibiliser l’œuvre de ces grandes figures de la pensée africaine.
Je leur pose les questions suivantes :
En quoi ces trois écrivains n’ont-ils pas le droit de donner leur avis ?
Pourquoi ne doivent-ils pas prendre parti ?
Je suis certain que ces gens-là n’auraient pas eu le même discours si le texte de nos écrivains allait dans le sens de leur désir. En refusant de taire cette vérité qui dérange, Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mouhamed Mbougar Sarr n’ont fait que remplir leur mission d’alerte. En cela ils sont conscients d’une chose : l’écrivain est non seulement engagé, mais il est embarqué dans la même galère que ses concitoyens.
L’histoire a toujours condamné les intellectuels et écrivains qui, sclérosés par les privilégies ou la peur, ont oublié leur devoir envers le peuple qui les a enfantés. Quelle image auraient donné à la postérité Paul Eluard et Robert Desnos s’ils s’étaient limités à dresser la liste des différentes responsabilités dans l’éclatement de la deuxième Guerre Mondiale ? Même les élèves de première savent que Mongo Béti ne pouvait que dénoncer les dérives du système colonial devant l’iniquité qu’il constitue. Si Le Discourssur le colonialisme de Césaire est devenu un texte emblématique de la pensée décoloniale, c’est parce qu’il a fait un diagnostic sans complaisance de cette machine destructrice qu’a été la colonisation européenne en Afrique et dans les Antilles.
Ignorant tout cela, les contempteurs de nos trois écrivains n’hésitent pas à ressortir, avec une malhonnêteté intellectuelle sans pareille, l’histoire du prix du roman gay décerné à De purs hommes de Mbougar, en omettant de dire que l’auteur avait refusé ce prix et s’était prononcé contre le fait qu’il soit décerné à un livre publié depuis 5 ans. On peut ne pas être d’accord avec l’approche de ce jeune auteur par rapport à l’homosexualité, mais on doit toujours partir du factuel sans volonté de masquer la vérité. Le président que ces détracteurs alimentaires pensent servir en l’attaquant ne l’avait-il pas élevé, en même temps que Felwine Sarr, au rang de Chevalier de l’ordre national du Lion ? Pourquoi les actions pour lesquelles ils avaient reçu la reconnaissance de la nation par la voix du chef de l’État sont subitement devenues de piètre qualité ?
Un de ces ignares éreinteurs qualifie Duke University d’université de seconde zone dans le seul but de rabaisser Felwine Sarr. Il suffit d’un petit tour sur internet pour voir que cet établissement, l’un des plus prestigieux aux Etats-Unis, se positionne généralement entre la 20ème et la 25ème place dans les classements mondiaux les plus crédibles. Cette université, qui n’est pas appelée par hasard « la Harvard du Sud », est la, 4ème institution universitaire des États-Unis d’Amérique. Dénigrer cette université par le mensonge uniquement pour enlever à un fils du Sénégal le mérite qu’il a eu d’y être admis relève de la méchanceté gratuite et d’une mauvaise foi manifeste.
Les auteurs de ces torchons qui servent de réponses font également des raccourcis assez simplistes pour présenter Boubacar Boris Diop comme un hypocrite qui soutiendrait un régime dictatorial tout en parlant de dérive autoritaire dans son propre pays. Ils oublient que le Rwanda vit une réalité totalement différente de la situation au Sénégal. Ce pays frère ayant vécu la pire tragédie de l’humanité avec le génocide perpétré contre sa population tutsi, la prudence et l’urgence du moment sont à la stabilisation et à la pacification, piliers sans lesquels tout processus de démocratisation et de développement ne pourra prospérer. Comparaison n’est pas raison, les collines vertes du Rwanda sont encore tellement rouges du sang du million de personnes assassinées ! Si le président du Rwanda a sorti son pays de l’abîme, Macky Sall y précipite le sien.
Ainsi, il y a problème quand on fait table rase de tout le travail de mémoire que Boubacar Boris Diop fait au Rwanda et partout dans le monde pour avertir sur les dangers d’une politique ethniciste et d’un régime basé sur des compromissions avec l’ancien colonisateur. Il est l’un des rares écrivains à tirer sur la sonnette d’alarme depuis plus de 20 ans pour dire qu’aucun pays, même le nôtre, ne doit dormir sur ses lauriers en pensant qu’il ne pourrait jamais sombrer dans la même folie que le Rwanda en 1994. Ce qui s’est passé dans les rues jadis paisibles de Dakar semble lui avoir donné raison.
Chers donneurs de leçon, vous avez le droit de donner votre opinion, mais répondez aux gens en apportant des éléments objectifs. Vous devez, chers microcéphales, dire à votre chef que les Sénégalais qui, comme moi, sont nés dans un pays de démocratie n’accepteront pas qu’on les terrorise et qu’on les empêche de donner leur opinion. Ceux qui, comme Boris, Felwine et Mbougar, moi-même et tant d’autres, ne sont d’aucun parti politique, ne se tairont pas parce qu’on ne veut pas entendre leur vérité.
Serigne Seye est enseignant-chercheur (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Chercheur associé du CNRS et de l’ENS de Paris (ITEM).
TRUMP SUR LA BRAISE
L'analyste politique René Lake évoque sur VOA, le cas de l'ancien président américain inculpé pour avoir emporté chez lui des documents classés top secret
L'analyste politique René Lake évoque sur VOA, le cas de l'ancien président américain inculpé pour avoir emporté chez lui des documents classés top secret. L'invité de l'émission Le Monde Aujourd'hui parle des conséquences à la fois juridiques et politiques de cette affaire à quelques mois de la présidentielle de 2024.
LE DEMARRAGE DU DIALOGUE POLITIQUE ET L’INTERDICTION DES RASSEMBLEMENTS AU MENU POINT DE L’ACTUALITE DE L’APS CE SAMEDI
Les livraison du week-end du 10 et 11 juin s'intéressent au démarrage effectif du dialogue national et à l’interdiction jusqu’au 16 juin de toutes manifestations à Dakar.
Dakar, 10 juin (APS) – La situation politique du pays continue de préoccuper les journaux qui s’intéressent principalement dans leur livraison du week-end au démarrage effectif du dialogue national et à l’interdiction jusqu’au 16 juin de toutes manifestations à Dakar.
Les discussions autour des termes de référence du dialogue politique boycotté par une partie de la classe politique ont été officiellement entamées vendredi à Dakar à la salle de conférence de la Direction générale des élections, en présence de représentants de l’opposition, de la société et de la mouvance présidentielle.
Parmi les points devant faire l’objet de discussions dans ces pourparlers, figurent la réforme du parrainage aux élections nationales, les candidatures à l’élection présidentielle, le cumul de la fonction de chef de l’Etat avec celle de chef de parti, la rationalisation des partis politiques et leur financement, etc
Vox Populi dénombre 16 points qui feront l’objet de pourparlers dans le cadre de la commission politique du dialogue national. Le journal cite entre autres ‘’le 3e mandat, les candidatures (à l’élection présidentielle), la réforme du Code électoral, le parrainage’’.
Sud Quotidien évoque de son côté ‘’les défis qui plombent les travaux de la commission politique’’.
‘’Au centre de toutes les attentions au regard de sa lourde mission consistant à proposer des pistes de solutions à la crise politique actuelle, la commission politique devra surmonter plusieurs défis liés au temps relativement court, au boycott de plusieurs partis membres de la plateforme F24 et de la coalition Yewwi Akan wi, mais aussi au choix des membres de son comité d’experts indépendants’’, analyse la publication.
La mesure préfectorale interdisant les manifestations politique dans le département de Dakar pour la période du 9 au 16 juin est également commentée par les quotidiens à l’image du Soleil qui parle de ‘’Marches et manifestations interdites’’.
‘’Le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, a rejeté toutes les demandes de manifestations reçues dans le département pour la période allant du 9 au 16 juin 2023’’, rapporte le journal.
Il signale que l’autorité préfectorale a justifié cette mesure par le souci de préserver l’ordre public et la paix sociale.
La publication rappelle plusieurs déclarations de manifestations avaient été déposées sur la table du préfet, citant entre autres les déclarations du mouvement Y’en a marre, du groupe Walfadjri, de la structure dénommée FRAPP, de la plateforme F24 et du mouvement And Defar Sunu Reew Falaat Macky Sall.
S’intéressant à ce sujet et à d’autres liés au contexte politique, Le Quotidien entrevoit une ‘’décrispation’’, en signalant que la plateforme F24 opposée à une éventuelle candidature de Macky Sall à la prochaine présidentielle, s’est pliée à la décision du préfet.
‘’Le F24, qui avait voulu piétiner l’interdiction de rassemblement de l’autorité, est revenu à de meilleurs sentiments en suspendant son rassemblement. Par la même occasion, Dakar va renouer avec le calme’’, souligne le journal du groupe Avenir communication.
MOHAMADOU NDOYE, DIT «NDOYE DOUTS» RAPPELE A DIEU
Le monde de la culture en deuil. L'artiste plasticien, Mohamadou Ndoye, dit "Ndoye Douts " né le 1er mai 1973 à Sangalkam est mort avant-hier, mercredi 7 juin 2023, à l'hôpital " Dalal Jam" de Guédiawaye
Le monde de la culture en deuil. L'artiste plasticien, Mohamadou Ndoye, dit "Ndoye Douts " né le 1er mai 1973 à Sangalkam est mort avant-hier, mercredi 7 juin 2023, à l'hôpital " Dalal Jam" de Guédiawaye. Il venait juste de boucler ses 50 ans. Un demi-siècle de vie que l'on pressentait pourtant pleine de promesses. Sauf que la faucheuse s'est invitée dans la brutalité dont elle a le secret, pour en briser l'élan. Douts faisait partie de la 3e génération de l'Ecole de Dakar.
Son travail était centré sur l'univers chaotique de la ville. Plusieurs toiles de Mouhamadou Ndoye portent des noms de quartiers de Dakar : Plateau, Djily Mbaye, Mermoz, Yoff, Diamalaye, Fann, Thiaroye, Ngor, etc. Il y décrit son univers. La Médina était une de ses sources d'inspiration. En clin d'œil à ce quartier plein de vie et d'ingéniosité, il avait imprimé sur ses tableaux sa densité, sa turbulence, son énergie. Le chaos de Dakar était là, bien visible à travers ses bâtiments et ses cars rapides qui flottaient dans la ville.
Son ancien directeur de mémoire, Viye Diba, reconnaissait en ce " maître de la couleur", le chef de file de la " nouvelle génération ". A ses 40 ans, il lui disait à l'occasion de sa fête d'anniversaire, qu'il fallait confirmer d'ici ses 50 ans, avant que les pesanteurs de la société sénégalaise ne s'invitent à lui. Ce qui ne semblait pas lui faire peur, car « Ndoye Douts » était un exemple d'artiste au service de sa communauté. Il n'oubliait pas de lui rendre hommage. Il s'était investi dans la construction d'un lycée et d'une résidence hôtelière dans son village de Diender. « Ndoye Douts » avait acquis une renommée internationale. Il y a à peine deux mois, il revenait du Japon, où ses œuvres sont exposées en ce moment. A sa fille. A ses parents. A la communauté artistique. Le groupe Sud communication présente ses condoléances. Paix à son âme. Qu'il repose en paix.