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26 août 2025
MACRON INVITE MACKY À LA SORTIE
Selon Jeune Afrique, le 4 juin dernier, le président français a laissé entendre à son homologue sénégalais que la France pourrait l’appuyer s’il décidait de se tourner vers d’autres horizons à l’issue de son mandat actuel
Walf Quotidien |
Baba Mballo |
Publication 09/06/2023
C’est Macky Sall qui était sapeur pompier dans d’autres pays, il y a quelques mois, que Paris a voulu secourir au moment où la tension était à son comble la semaine dernière. Selon Jeune Afrique, le 4 juin dernier, le président français Emmanuel Macron a laissé entendre à son homologue Macky Sall que la France pourrait l’appuyer s’il décidait de se tourner vers d’autres horizons à l’issue de son mandat actuel. Une manière diplomatique, tranche le mensuel panafricain, d’encourager le chef de l’Etat sénégalais à ne pas briguer de troisième mandat en février 2024. «Il y a besoin de gens pour incarner la place grandissante de l’Afrique dans le monde, que ce soit au sein de l’Onu, du G20 ou encore pour porter la réforme de l’ordre financier international au-delà du sommet prévu en juin à Paris», précise la source française de JA. Qui ajoute que Macky Sall sait que le président Macron est disponible pour parler de ces horizons, s’il le souhaite.
Depuis plusieurs jours, les autorités françaises répètent en substance – via différents canaux – le même message : elles refusent d’interférer dans les affaires internes sénégalaises, tout en suivant la situation de près et en réaffirmant leur attachement aux valeurs ainsi qu’aux élections démocratiques. A Paris, il est aussi rappelé que le dialogue est ouvert avec tous les acteurs politiques sénégalais, Macky Sall et Ousmane Sonko en tête. «Chacun fait ses choix. Quel que soit celui de Macky Sall pour la prochaine présidentielle, nous ne voulons pas qu’il nous soit attribué. Nous ne voulons pas être tenus responsables de décisions qui ne sont pas les nôtres», confie une source diplomatique française haut placée.
LE F24 MAINTIENT SA MARCHE DU 10
La plateforme accuse le président Macky Sall d'être responsable des violences et de bloquer les manifestations pacifiques. Elle exige la libération des jeunes embastillés et la prise en charge médicale gratuite des nombreux blessés
La Plateforme des Forces vives de la Nation F24 a publié un communiqué de presse dans lequel elle a remercié une forte délégation du secteur privé qui a initié une médiation entre le président de la République et la Plateforme F24 dans le but d'apaiser la situation actuelle au Sénégal.
Le F24 dit avoir accepté de renoncer au lancement d'un dialogue prévu le 31 mai 2023. La plateforme affirme avoir été expulsé d'une propriété privée sans notification administrative. Le communiqué dénonce les actes de répression violente et les arrestations massives de manifestants pacifiques et exige la libération des jeunes embastillés et la prise en charge médicale gratuite des nombreux blessés.
Le F24 accuse le président Macky Sall d'être responsable des violences et de bloquer les manifestations pacifiques.
F24 appelle à une marche pacifique le 10 juin 2023 pour le triomphe de la vérité et de la paix.
LES ASSURANCES DE AÏSSATA TALL SALL AU CORPS DIPLOMATIQUE ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les livraisons de ce vendredi 9 juin évoquent les assurances d'Aïssata Tall Sall, la ministre des Affaires étrangères au corps diplomatique après les violentes manifestations qui ont secoué le Sénégal et l’interdiction de la manifestation du Mouvement F24
Dakar, 9 juin (APS) – Les assurances de Aïssata Tall Sall, la ministre des Affaires étrangères, au corps diplomatique, après les violentes manifestations qui ont secoué le Sénégal, l’interdiction de la manifestation du Mouvement des forces vives du Sénégal (F24), la préparation de la campagne agricole 2023-2024 sont, entre autres, les sujets traités par les quotidiens parvenus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Aïssata Tall Sall, à l’assaut du corps diplomatique’’, écrit Sud Quotidien, qui souligne qu’au lendemain des événements violents du 1er et du 2 juin, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a réuni les membres du corps diplomatique basés à Dakar.
”L’Etat livre sa part de vérité” des manifestations ‘’à la communauté internationale’’, explique L’As. ‘’Le gouvernement du Sénégal, à travers cette rencontre, a livré au corps diplomatique et aux organisations internationales sa part de vérité des événements douloureux consécutifs à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison’’, ajoute le journal, avec comme titre : ‘’Aissata Tall Sall rassure le corps diplomatique”.
”L’Etat rassure l’étranger”, titre le Soleil, annonçant que le gouvernement va publier un livret blanc sur les évènements où il va donner ”sa part de vérité des événements violents” vécus récemment.
‘’Le corps diplomatique préoccupé, Aïssata Tall Sall rassure’’, affiche à son tour Bës Bi. ‘’La ministre des Affaires étrangères a écouté, hier, le corps diplomatique, qui se dit préoccupé par +la sécurité et la stabilité du Sénégal+, après les violences du 1er au 3 juin derniers. Me Aïssata Tall Sall a tenu à rassurer que l’ordre a été rétabli. Elle a annoncé que le gouvernement a édité un livre sur les événements’’, rapporte le journal.
L’interdiction de la manifestation du F24 prévue ce vendredi occupe également une place de choix dans les quotidiens. ”Le préfet bloque l’opposition”, titre Sud Quotidien.
‘’Le préfet dit niet pour deux motifs’’, indique La Tribune, soulignant que l’autorité préfectorale invoque ‘’la déclaration tardive et non-le respect des délais’’. Des motifs qui, selon le journal, ont poussé le préfet de Dakar à interdire la manifestation du F24, opposé à une troisième candidature de Macky Sall.
Son rassemblement interdit, ‘’le F-24 prend acte et annule sa manifestation prévue vendredi mais donne rendez-vous aux Sénégalais à la marche pacifique de samedi”, selon Libération.
En donnant rendez-vous samedi aux Sénégalais sur la VDN (Voie de dégagement nord), malgré l’interdiction de ses manifestations de vendredi et de samedi ,‘’Le F-24 piétine l’arrêté du préfet’’, estime Le Quotidien.
C’est dans ce climat tendu que L’Observateur révèle que le chef de l’Etat, Macky Sall, a accordé une audience au patronat sénégalais.
‘’Sur les questions de la candidature en 2024, des manifestations de l’opposition, du dialogue national…, Macky Sall reste ferme sur ses positions. Hier encore, face au secteur privé national et au patronat, le Président Sall a été clair et intransigeant (…)’’, écrit L’Observateur.
”Macky sans concession’’, titre le journal, soulignant la détermination du chef de l’Etat à ”traquer les +casseurs+” et l’importance qu’il accorde à la tenue du dialogue national, ‘’seul cadre de discussion’’, selon lui.
D’autres quotidiens s’intéressent au financement de la campagne agricole 2023-2024.”Les banques vont débloquer 100 milliards de francs CFA’’, annonce Le Témoin. ”100 milliards pour la campagne agricole, les banques s’engagent à préfinancer”, selon L’As.
Par Ibou Dramé SYLLA
LE SENEGAL FACE AUX DERIVES : LA POSTURE DES INTELLECTUELS
Notre rapport aux drames est souvent vécu sous le mode du ‘’ça n’arrive qu’aux autres’’. Et le jour où le bourreau frappe à notre porte, on veut ameuter
« Un grand peuple est un peuple indocile, de même qu’une belle jeunesse est une jeunesse indocile », Djibril Samb, L’heur de philosopher la nuit et le jour, tome 5
L’indifférence est l’attitude qui renseigne au mieux le degré d’atteinte pathologique d’une société. Et notre pays semble être dans ce gouffre. Il y a quelque chose de désespérant au Sénégal. Nous vivons avec une tranquille conscience face aux désastres qui gagnent du terrain. Notre rapport aux drames est souvent vécu sous le mode du ‘’ça n’arrive qu’aux autres’’. Et le jour où le bourreau frappe à notre porte, on veut ameuter. Nous sommes tous engagés dans une époque qui s’offre sous le prisme d’un appel à la raison. Les événements qui se produisent quotidiennement interpellent la lucidité de la conscience. Celle-ci ne va se déployer sans une responsabilité assumée. L’homme est un sujet qui pour donner sens doit penser son monde et aussi penser son rapport avec celui-ci. Le projet fondamental c’est de ne pas abdiquer –ou pire constater la défaite de la pensée (Finkielkraut). Toute liberté est acquise dans la lutte. Un peuple qui génère un apprenti dictateur doit avoir le courage de faire son autocritique. La manipulation de la justice à des fins politiques est un réel danger pour la paix civile. La légalité n’est pas le dernier rempart des hommes. Il faut de la légitimité pour un espace pacifié.
La courageuse posture de l’intellectuel est un solide rempart face aux ennemis de la pensée libre. Quand la logique politique endigue le déploiement de la pensée critique d’un intellectuel devant porter un regard lucide et objectif sur les impensés de notre société et de la gouvernance actuelle, il y a de quoi avoir peur. La confiscation de l’ordre de la liberté est la forme la plus abjecte de la tyrannie. Un peuple privé de liberté est un peuple mutilé. Pour un peuple, renoncer à revendiquer sa liberté si essentielle à l’humaine condition est la pire des abdications. Le manque de liberté est une amputation psychologique qui ravale l’homme dans la sphère de l’animalité. Pire, le rebotise.
23 ans après la première alternance, le Sénégal patauge toujours
Vingt-trois ans après la première alternance politique réalisée par la force des urnes et la ferme sécurisation du vote, le Sénégal patauge toujours. Au rythme où vont les choses, le seuil du tolérable sera bientôt atteint. Et hop ! bonjour le désastre. Au Sénégal ; le mal est tellement profond qu’en parler relève, depuis quelques temps, de la rhétorique. La faillite d’une bonne partie de la classe politico-intellectuelle est un fait. Sur ce plan, le verdict de l’Histoire est sans appel. Œuvrer pour les causes justes donne accès à la grande porte de l’Histoire. Quelques voix -peu audibles- tentent de sauver notre pays du péril. La jeunesse patauge dans un ilot de désespoir. La faute à nous tous. Personne n’est dans l’innocence. Que l’on ait été aux affaires ou non, la responsabilité est engagée. C’est malsain de la part du Président de la République d’entretenir un funeste et stérile débat sur un probable 3ème mandat ou moment où le gros du peuple a soif et faim et que la jeunesse est désœuvrée. La quête de sens de cette dernière conduit plus vers un péril qu’un salut. Bien des fois, nous avons frôlé le pire dans ce pays à cause d’un jeu trop enfantin de la part d’une classe politique décadente. Le combat pour la sauvegarde de la paix civile est une œuvre qui engage tous les citoyens. Le malheur est de constater qu’il y a des pyromanes qui attisent le feu en soutenant la possibilité d’un troisième mandat pour un Président qui n’en a pas le droit.
Macky Sall est un farouche ennemi de la pensée libre. Il croit pouvoir avoir sous sa botte toutes ces intelligences qui peuplent ce beau pays. S’il ne passe pas par une sournoise corruption, il excelle dans l’intimidation. Seulement, les dignes et courageuses intelligences tiennent le gouvernail pour que le pays ne sombre point. Nous ne cessons de le rappeler : le Sénégal survivra à Macky Sall ! Il nous faut nous tenir éveillés « sous la lumière de l’exigence absolue » (Karl Jaspers). L’intellectuel qui n’a pas encore vendu son âme est appelé à toujours avoir une posture critique et courageuse face aux marchands de l’obscurantisme et de la bêtise. Halte à la peur ! Frédéric Worms note avec justesse : « Faire le tri entre les principes acceptables et ceux qui ne le sont pas, comprendre quel est le cadre qui permettra à la pluralité des positions de coexister, c’est une manière de sortir des luttes frontales ». Au rythme où vont les choses, le dégagisme populaire risque d’avoir raison de nos institutions, et partant de nos projets de société.
Les dictatures sont souvent enfantées par la démocratie
L’on oublie souvent qu’Adolf Hitler a été élu démocratiquement. Les dictatures sont souvent enfantées par la démocratie. Le pire est que c’est l’apprenti-dictateur qui cause plus de tort qu’un dictateur confirmé et qui s’assume. Nous osons espérer que Macky Sall œuvrera pour laisser ce pays dans la paix et la stabilité. La seule chose à attendre de lui raisonnablement c’est qu’il quitte le pouvoir en 2024 sans effusion de sang en organisant une élection libre et transparente à laquelle il n’a aucun droit de prendre part. Quand on devient Président d’une République, on doit des gratitudes à celle-ci. Et cela, jusqu’à la fin des temps
Il nous faut libérer ce pays du cynisme et de la fatalité. Tous les intellectuels de ce pays qui croient encore au règne de la Justice et de la Liberté doivent s’éveiller en ayant à l’esprit cette parole de Niemöller : « […] Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester ». C’est ainsi que commence la tyrannie. Le procès intenté à l’endroit de M. Ousmane Sonko relève plus d’une commande politique que du droit. La justice sénégalaise vient, par la sentence retenue contre lui, montrer que nous avons des raisons de désespérer de certains magistrats. Le jeudi 1er juin 2023 est tristement gravé dans les consciences pour avoir montré que la cynique et inique condamnation du philosophe athénien, Socrate, pourrait inspirer des hommes de droit plus de deux mille cinq cent ans après. Le silence des Justes est toujours une porte ouverte pour l’entrée de la sauvagerie dans la civilisation. Jeanne Hersch a plus que vu juste pour soutenir que « Le courage ne consiste pas à prédire une issue fatale, mais, avec le savoir et le non savoir qui est le nôtre, à faire tout ce qui est possible et à préserver l’espérance jusqu’au dernier souffle ». Une vie sans anicroche est un mirage. Pour exister, il faut faire face aux épreuves. L’homme n’a que deux attitudes face à la vie : la subir ou en être un acteur. Nous avons décidé de ne point être du côté de ceux qui se taisent face à l’amertume du peuple. C’est un privilège que de savoir qu’assumant son rôle, l’intellectuel se rend compte qu’il a un beau cadeau en portant ce fardeau. Dans Inquiétudes d’un biologiste, Jean Rostand a plus que raison de stipuler : « Aimer quelque chose plus que la vie, c’est faire que la vie soit plus que la vie ». L’intellectuel doit avoir constamment à l’esprit que la vie n’est belle que là où elle a sa part de grandeur.
Plus que les mots d’ordre des partis politiques ou les slogans des syndicats, les hommes sont fédérés, aujourd’hui, par la force des émotions. Des scènes que les médias classiques s’interdisent de relayer deviennent virales sur les réseaux sociaux. Et nous assistons à un ralliement effectif et affectif. Finalement, plus qu’à l’esprit c’est au cœur de l’humain que notre humanité se révèle. Si dansle champ politico-syndical nous assistions à l’endoctrinement, force est de reconnaitre qu’à l’ère des réseaux sociaux, nous sommes face à la montée des émotions collectives plus ou moins corruptrices des états d’âme. Dans ‘’La démocratie des lettrés’’, Aminata Diaw montre que la multiplication des lieux de discours dans l’espace public participe, de manière décisive, à la fragilisation de la pensée. Nous voyons parlà que notre philosophe est moins pessimiste qu’Alain Finkielkraut qui parle de la défaite de la pensée. En effet, fragiliser ce n’est pas consacrer la défaite. La phase de crise peut être bénéfique pour la prise de parole des hommes qui ont la charge de guider en disant la vérité. Rien que la vérité. Aujourd’hui, avec cette tribune intitulée ‘’Cette vérité que l’on ne saurait cacher’’, Felwine Sarr, Mouhamed Mbougar Sarr et Boubacar Boris Diop sauvent l’honneur comme en 2001 lorsque le philosophe Ousseynou Kane décidait d’alerter sur les dérives institutionnelles du Président Wade avec son texte : ‘ »La République couchée »
A vouloir déstabiliser la quiétude millénaire des principes qui font le fondement de la cité, l’homme, se croyant éliminer les contradictions internes de son être, ne devient, du coup, que son propre sacrifice en vue de rendre possible sa propre réconciliation avec lui-même. Sous ce rapport, un intellectuel qui trahit son authentique posture aide, du coup, les autres à saisir les désastreuses conséquences qui résultent du reniement de soi. Le monde dans lequel nous voulons vivre est à construire par les idées et les sentiments nobles. C’est dans son monde intérieur que l’homme doit chercher à édifier des valeurs et principes. Les caractères et les convictions suivent naturellement une telle édification pour mieux la consolider. Ainsi, repousser les frontières de l’obscurantisme revient à faire de l’homme un acteur du destin collectif de l’humanité. Le rapport à soi étant toujours médiatisé par autrui, il devient plus qu’urgent de toujours développer au sein de la communauté le sens de l’en-commun. Cette idée directrice est à même de fédérer les énergies positives devant œuvrer pour l’avènement d’un vivre ensemble épanoui. Frédéric Worms d’indiquer que « Pour bien gouverner, nous n’avons pas besoin d’une idée du bonheur, ni même du bien, mais, par contre, il nous faut une idée du droit et de la justice ». La question de la citoyenneté active qui doit être au cœur de l’action de l’intellectuel est une des préoccupations les plus urgentes de notre époque. Cela est arrimé à la notion de sujet humain comme porteur de sens. L’homme qui fait l’épreuve des choix et engagements opère un tri dans les possibles qui s’offrent à lui parfois même au risque de sa vie. Ainsi, pouvons-nous dire qu’un idéal peut être visé par l’humain et qui y consacre tout son être. En effet, dans un monde de brouillage des repères et d’une certaine perte de sens, il urge de produire des discours qui ré-enchantent.
Un intellectuel ne choisit pas son combat
Un intellectuel ne choisit pas son combat, tout au contraire, il est appelé par sa conscience qui refuse de vivre dans l’indifférence face à l’arbitraire. Et notre pays vit dans une injustice sociale. L’intellectuel doit être un homme intègre qui s’engage à porter un regard objectif sur les problèmes de sa société, et partant de la marche du monde. Il s’efforce à sortir des particularismes réducteurs pour penser en diagnostiquant les maux qui gangrènent la cité des hommes. L’intellectuel ne surfe pas sur l’actualité ; il saisit, pour le traduire, le message qui sourd dans le tumulte des événements qui enfantent souvent des tragédies. Le souci du bienêtre collectif est une œuvre immense à l’édification de laquelle seules les âmes nobles et fortes répondent présentes. Le monde du vouloir n’appartient pas au hasard encore moins aux caprices de l’histoire, il est le fruit d’un travail de l’esprit. Les artistes ne sont pas en reste. L’intellectuel et l’artiste sont des producteurs de sens pour éclairer la marche du peuple vers plus de liberté et de dignité. Ainsi, leurs postures courageuses et pleinement assumées de part et d’autre ne peuvent qu’être contestataires. De là, nous pensons que le bonheur s’y greffe harmonieusement. Le philosophe Djibril Samb ne peut qu’acquiescer face à cette analyse : l’indocilité est un rempart contre la servitude, le reniement et la soumission. Celui qui accepte l’injustice encourage l’arbitraire. Et cela n’est pas le rôle d’un intellectuel digne de ce nom.
Par Fatou Blondin DIOP
POUR UNE CONSTRUCTION COLLECTIVE DU SENEGAL DANS L’EQUITE ET LA DEMOCRATIE
L’Alliance de femmes pour un Sénégal équitable et démocratique (AFSED) par la voix de sa présidente, Fatou Blondin Diop, exprime sa vive préoccupation face à la situation actuelle qui affecte notre cher pays
L’Alliance de femmes pour un Sénégal équitable et démocratique (AFSED) par la voix de sa présidente, Fatou Blondin Diop, exprime sa vive préoccupation face à la situation actuelle qui affecte notre cher pays. En tant que voix engagée au service d’un Sénégal meilleur, l’AFSED tient à communiquer sur les événements récents qui ont secoué notre nation, en particulier les centaines d’emprisonnements, de blessés et de décès tragiques qui ont frappé les manifestants. Nous devons analyser en profondeur les raisons qui ont conduit à de tels actes pour comprendre les maux de la société sénégalaise. Dans cette optique, nous souhaitons mettre en avant le rôle central des femmes qui se lèvent, prennent la parole et se manifestent en tant que mamans déterminées. Ces femmes courageuses, conscientes de leur responsabilité envers leur famille et leur nation, s’engagent fermement pour un Sénégal équitable et démocratique. Leur présence massive dans cette construction est une nécessité incontestable.
Nous ne pouvons ignorer le lourd tribut que notre société a payé. Les victimes, les décès tragiques, les blessés et les personnes emprisonnées ont laissé derrière eux des mères meurtries. Nous exprimons notre solidarité inébranlable envers ces mères courageuses qui ont vu leurs proches arrachés à la vie ou ont été confrontées à l’injustice qui touche leurs enfants. Nous les soutenons dans leur quête de vérité, de justice et de réparation.
La participation active des femmes dans la construction du Sénégal est non seulement pertinente, mais aussi essentielle. Les femmes ne peuvent pas manquer ce rendez-vous historique qui façonnera notre avenir commun. Leur expertise, leurs perspectives et leur détermination sont indispensables pour bâtir un Sénégal équitable, démocratique et prospère pour tous ses citoyens.
La mobilisation des mamans…
Nous appelons toutes les mamans, toutes les femmes sénégalaises, à se mobiliser et à manifester pour rétablir l’état de droit dans notre pays. Les actes de vandalisme perpétrés contre des écoles, des symboles de l’État, et des universités sont inacceptables. Nous devons analyser en profondeur les raisons qui ont conduit à de tels actes pour comprendre les maux de la société sénégalaise.
Encourageons des discussions constructives et inclusives afin de trouver des solutions durables et de prévenir de tels événements à l’avenir.
En cette période difficile, nous sommes touchées par le soutien précieux que nous avons reçu de femmes du Mali et d’autres pays d’Afrique. Les voix qui s’élèvent pour soutenir les femmes sénégalaises résonnent à travers tout le continent. Cette solidarité nous réconforte et renforce notre détermination dans la lutte pour la construction de notre pays. Nous saluons également l’appel à la manifestation de F24 le 9 juin 2023 à la place de la Nation et 10 juin sur la VDN et nous y serons présentes. Nous croyons en l’impact positif d’une mobilisation pacifique et citoyenne. C’est par notre solidarité, notre unité et notre engagement que nous construirons un avenir meilleur pour le Sénégal.
Ainsi, l’AFSED affirme avec conviction que lesfemmessénégalaises ne peuvent pas être en reste dans cette construction nationale. Nous sommes prêtes à apporter notre contribution, à façonner un Sénégal équitable, démocratique
Mme Fatou Blondin DIOP
Présidente de AFSED
UNE PROLONGATION DU MANDAT DE MACKY SALL EST-ELLE ENVISAGEABLE ?
Alors que les commentaires vont toujours bon train sur les deux jours de manifestations vécus la semaine dernière par notre pays, les manœuvres se poursuivent pour trouver des solutions de sortie de crise
Alors que les commentaires vont toujours bon train sur les deux jours de manifestations vécus la semaine dernière par notre pays, les manœuvres se poursuivent pour trouver des solutions de sortie de crise. C’est dans ce cadre que le chef de l’État s’est rendu à Touba lundi pour s’entretenir avec le khalife général des Mourides. Selon des sources non confirmées, la question du troisième mandat aurait été abordée au cours de cette entrevue et le chef de l’État aurait souhaité prolonger celui en cours de deux ans.
Les manifestations sanglantes qui ont secoué notre pays la semaine dernière et ayant occasionné de nombreux dégâts humains et matériels ont poussé des médiateurs à reprendre du service. Parmi eux des religieux qui, fidèles à leur rôle de régulateurs sociaux et comme à chaque fois que le pays traverse des moments de troubles, ont offert leurs bons offices. C’est pourquoi la visite du chef de l’État au khalife général des mourides ce lundi dans la soirée n’a pas été une grande surprise. Ce même si, au terme de l’entretien entre ces deux éminentes personnalités à savoir Serigne Mountaga Mbacké et le président Macky Sall, aucune déclaration n’a été faite. Comme l’écrivait dans ces colonnes notre collaborateur Amadou Ly Diome deux jours après cette audience, la question du troisième mandat aurait figuré en bonne place de cet entretien. Cette question, en même temps que celle de l’éligibilité du principal opposant Ousmane Sonko remise en cause par sa condamnation ferme à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse », faisaient assurément partie des éléments déclencheurs des émeutes de jeudi et vendredi derniers. Ce même si la cause directe de ces manifestations c’était le verdict de la chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar dans le procès est le verdict très contesté rendu par la chambre criminelle dans le procès pour « viols » et « menaces de mort » opposant la masseuse Adji Sarr au leader de Pastef.
Toujours est-il qu’à la suite des graves troubles survenus, le président de la République aurait promis au patriarche de la ville sainte de Touba renoncer à une troisième candidature. En même temps, il aurait émis le vœu de rester deux années de plus après la fin de son mandat devant expirer en février prochain. Ce pour se donner les moyens de rétablir l’ordre dans le pays après les évènements passés, de permettre à tous ceux qui sont sous le coup d’une condamnation judiciaire, y compris Ousmane Sonko, de pouvoir participer à la prochaine présidentielle et de gérer les premières conséquences de l’exploitation du gaz et du pétrole découverts dans notre pays. Et d’après toujours ces mêmes sources, le chef de l’État aurait fait valoir que, pour faire tout cela, il a besoin de temps. En outre, il a assuré au Khalife que les points inscrits dans les termes de référence du dialogue feront l’objet de larges discussions qui aboutiront à des consensus devant être appliqués à la lettre.
Prolongation du mandat : Mimi Touré met en garde, Bougane avait alerté...
Si la promesse qu’aurait faite le chef de l’État au khalife général des Mourides de ne pas briguer un troisième mandat devait se concrétiser, elle devrait beaucoup contribuer à désamorcer la bombe sociale sur laquelle notre pays est assis. Mais depuis le lancement officiel du dialogue national le mercredi 31 mai dernier, l’espoir de voir le président Macky Sall revenir sur l’intention qui lui est prêtée de briguer un troisième mandat a commencé à germer dans l’esprit de certains. Ils l’expliquent par la réponse apportée aux orateurs qui ont saisi l’occasion du lancement solennel des travaux du dialogue national pour l’interpeller sur la question.
Dans sa réponse, le président avait fait savoir que la question pouvait être inscrite sur les points à discuter au cours de ces assises avant d’ajouter qu’aucun sujet n’est tabou. Une réponse perçue par beaucoup d’observateurs comme une volonté d’aller dans le sens d’un renoncement. Le fait de concéder que « vous pouvez me demander ce mandat mais dans la courtoisie » serait un moyen pour le président de s’aménager une porte de sortie sur cette question.
S’agissant du rabiot de deux ans que désirerait Macky Sall, si une partie de la classe politique présente au dialogue serait prête à l’accepter, la frange dite radicale de l’opposition absente de ce dialogue ainsi qu’une grande partie de la population ne veut pas en entendre parler. Déjà, des voix commencent à se faire entendre pour exprimer leur opposition à cette possibilité. C’est le cas de l’ancienne Première ministre Mme Aminata Touré.
A travers un post sur sa page Facebook, elle a fait savoir que «l’élection présidentielle devra impérativement se tenir à date échue en février 2024 avec la participation de TOUS les candidats. Seul le Président Macky Sall n’y participera pas selon les dispositions très claires de la Constitution. Aucun report de l’élection présidentielle ne peut être envisagé».
Avant elle, le président du mouvement Gueum Sa Bopp, Bougane Guèye Dany, avait alerté sur ce qu’il avait appelé un « deal ». Selon lui, le chef de l’État a initié ce dialogue pour négocier une prolongation de son mandat de deux ans. C’est pourquoi lui, Bougane, il a refusé de prendre part à ce dialogue. Le F24, très hostile à toute tentative du président de se représenter en 2024, risque de durcir le ton si cette éventualité est envisagée. D’ailleurs, il prévoit de tenir des actions pacifiques ce vendredi et ce samedi pour soutenir Sonko, exiger la libération des détenus politiques, exiger que la lumière soit faite sur les morts enregistrées lors des manifestations de la semaine dernière et, bien sûr, lutter contre le troisième mandat.
En attendant d’avoir d’autres développement sur cette intention prêtée au chef de l’État de prolongation de mandat, nous assistons à une accalmie. Les activités économiques reprennent petit à petit même si la tension reste encore vive et les populations préoccupées par les préparations de la fête de Tabaski qui s’approche ne savent toujours pas où donner de la tête.
LE LOURD BILAN HUMAIN ET ECONOMIQUE D’UNE SORDIDE MACHINATION CONTRE UN OPPOSANT
Mars 2021 à juin 2023, L’un des rares îlots de paix dans une sous région en proie à de constantes agitations, le Sénégal s’est inscrit depuis mars 2021 dans une trajectoire pour le moins sanglante
L’un des rares îlots de paix dans une sous région en proie à de constantes agitations, le Sénégal s’est inscrit depuis mars 2021 dans une trajectoire pour le moins sanglante. Même s’il a déjà connu des troubles comme en 1963 avec une dizaine de morts, en 1993 – assassinat du juge Me Babacar Sèye - et en janvier 2012 avec 14 morts, notre pays, qui a aussi vécu des contestations estudiantines et syndicales en mai-juin 1968, n’avait jamais connu auparavant un cycle de violences aussi sanglant que celui ayant suivi l’arrestation du leader de Pastef pour une affaire de « viols » et « menaces de mort » en mars 2021 puis sa condamnation ce mois de juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Seuls les bilans du conflit armé en Casamance depuis 1982 et des événements avec la Mauritanie, en 1989, ont été plus tragiques que les violences de la semaine dernière ayant fait officiellement 16 morts.
Début de l’escalade et son lot macabre
Tout a commencé le 03mars 2021 avec l’arrestation pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée” du principal opposant au régime en place, Ousmane Sonko, arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de 2019.
En effet, alors qu’il allait répondre, à bord de son véhicule, à une convocation de la justice dans l’affaire alors présumée de “viols répétitifs et menaces de mort” l’opposant à une jeune et aguichante masseuse du nom de Adji Raby Sarr, employée du salon Sweet Beauty, Ousmane Sonko est arrêté et conduit dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie nationale à Colobane. Ses partisans et sympathisants pas du tout convaincus du bien-fondé de cette convocation qu’ils assimilaient, à tort ou à raison, à une énième tentative de liquidation d’un potentiel adversaire politique du régime après Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall, investissent les rues et entament de violentes confrontations contre les forces de défense et de sécurité. Les émeutes gagnent rapidement plusieurs localités sur l’étendue du territoire national. Dans son rapport publié après les évènements qui ont duré cinq jours, Amnesty international indique que “les autorités ont réprimé les manifestations dans la violence avec un usage excessif de la force, tirs de grenades lacrymogènes et tirs à balles réelles”. Le bilan annoncé fait état de 14 personnes tuées et plus de 500 blessés. Rien que dans la journée du 05 mars 2021, la Croix Rouge sénégalaise renseigne avoir décompté 235 blessés.
L’affaire Mame Mbaye Niang relance les violences
En mars 2023, dans le cadre d’un procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, à Ousmane Sonko, des émeutes ont également secoué le pays faisant cinq morts dont deux enregistrés dans les rangs des partisans du maire de la Médina et nouvel allié de la mouvance présidentielle, Bamba Fall.
Une jeunesse “corrompue” et “rebelle”
De nouvelles émeutes éclatent le 1er juin courant après la condamnation de Ousmane Sonko parla chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar à deux ans de prison ferme et 600.000 francs d’amende pour “corruption de la jeunesse” et à 600 000 FCFA d’amende. Convaincus que cette condamnation était synonyme de “liquidation politique” de leur mentor par le pouvoir, des milliers de jeunes investissent de nouveau la rue, vandalisent des bâtiments publics et privés, incendient des bus de transport public et des véhicules particuliers, brûlent des pneus, attaquent et pillent des magasins, des banques et des stations d’essence lors de violents et sanglants affrontements avec les forces de défense et de sécurité. Le bilan provisoire de deux jours d’affrontements fait état de 16 personnes mortes, des dizaines de blessés et une centaine d’arrestations. Ce qui rallonge le bilan macabre depuis le début du déclenchement de l’affaire Sweet Beauty en mars 2021 à plus de 30 morts, plus de 500 blessés et près de 600 arrestations.
Des individus en civil armés aux côtés des FDS
Toujours dans son rapport, Amnesty international dit avoir constaté la présence, dans plusieurs localités du pays, d’individus en civil armés de bâtons, de matraques et de fusils en train de frapper des manifestants sous les yeux des forces de sécurité. Selon l’ancien patron de la société de transport public Dakar Dem Dikk aujourd’hui membre de la plateforme des forces vives F24, qui regroupe des centaines de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile, l’avocat Me Moussa Diop, ces nervis sont identifiés comme desrecrues du parti présidentiel, l’Alliance pour la République (APR). Ils sont toujours à bord de dizaines de véhicules pick-up blancs non immatriculés et affichent une proximité notoire avec les forces de défense et de sécurité. “Ils arrivent, ils vont passer devant les policiers pour aller arrêter les gens et ils sont armés”, a témoigné Me Moussa Diop au micro de nos confrères de RFI tout en soutenant détenir des preuves et connaître aussi leur point de départ.
La partition du khalife général des Mourides
Au plus fort de la crise de mars 2021, alors que le pouvoir chancelant était quasiment dans la rue et que des pontes du régime rasaient les murs ou tentaient d’échapper à la vindicte populaire, les messages de paix envoyés par Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, le khalife général des Mourides, avaient permis le retour au calme. Le mouvement de défense de la démocratie (M2D), qui coordonnait alors les manifestations, avait ainsi suspendu ses actions et annulé notamment un grand rassemblement prévu à la place de la Nation ainsi qu’une série de manifestations sur toute l’étendue du territoire national, pour répondre à l’appel du patriarche de Darou Minam. Également, alors que le pays était encore à feu et à sang après la condamnation par contumace de Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet Beauty, le khalife général des Mourides avait reçu le chef de l’Etat Macky Sall en audience spéciale dans la soirée de ce mardi 06 juin 2023 à son domicile dans la ville sainte de Touba. Au cours de cette audience pour décrisper la situation, Macky Sall avait rassuré le khalife général des Mourides de son intention de ne pas briguer un troisième mandat, source de divergence avec les forces vives de la nation, tout en posant sur la table son souhait de proroger son présent mandat de deux ans afin de rétablir l’ordre et d’organiser des élections paisibles, transparentes et inclusives où tous les acteurs intéressés pourraient prendre part. Le calme est ainsi revenu dans le pays grâce à l’intervention de nos chefs religieux, régulateurs sociaux par excellence, particulièrement de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Et c’est encore heureux que, depuis la partition du khalife général des mourides, les juridictions dans les différentes localités du pays aient commencé à relaxer des manifestants poursuivis dans le cadre de ces émeutes.
Des conséquences économiques terribles
De mars 2021 à juin 2023, les émeutes déclenchées par l’affaire Adji Sarr ou “Sweet Beauty” ont fait d’énormes dégâts matériels et paralysé en grande partie notre économie. Dans cette spirale de violences, 14 magasins du groupe Auchan, symbole de la présence française selon les émeutiers, ont été vandalisés ou pillés lors des premières émeutes de mars 2021. Edgar Bonte, le patron du groupe, avait alors exprimé sa solidarité et son soutien à ses collaborateurs du Sénégal. “Je condamne évidemment ces agressions qui auraient pu avoir des conséquences plus graves. S’attaquer à Auchan en croyant viser des intérêts français est une erreur de cible et est négatif pour le Sénégal lui-même. Au Sénégal, nous faisons vivre près de 1 700 familles sénégalaises, nous permettons à plus de 500 producteurs et industriels sénégalais de se développer et d’embaucher, nous répondons, par des prix bas et des produits de qualité, aux besoins alimentaires et d’équipement des Sénégalais et les millions d’euros de taxes et impôts que nous versons à l’Etat sénégalais chaque année contribuent au développement de ce pays”, avait alorsréagi le président Edgar Bonte.
En ce mois de juin 2023, sept magasins du même groupe ont été encore attaqués. Pour Pape Samba Diouf, le directeur du Développement et de la Communication d’Auchan au Sénégal qui s’est confié à nos confrères de L’Observateur, “ces dommages enregistrés constituent une menace pour 300 employés du groupe”.
Outre Auchan, les secteurs des hydrocarbures avec le saccage des stations services de Total et Shell, des finances avec des banques vandalisées ou pillées et la restriction d’internet avec ses conséquences fâcheuses sur les transferts d’argent, des transports avec des bus incendiés, des gares du Train express régional et de la BRT attaquées, ont subi un lourd préjudice qui se chiffre à des dizaines de milliards de nos francs. Rien que le manque à gagner pour les quatre jours d’arrêt de service du Train express régional est estimé à plus de 200 millions de F CFA, selon Abdou Ndéné Sall, le patron de la Société nationale de gestion du patrimoine du TER. Autant le dire ici et maintenant, ces émeutes récurrentes, en plus d’écorner l’image de vitrine démocratique du Sénégal ont considérablement plombé l’économie nationale.
Des signaux de télévisions suspendus et des journalistes embastillés
D’ailleurs, en parlant de vitrine démocratique brisée, il urge de dénoncer et de condamner avec la dernière énergie la suspension systématique des signaux de certaines télévisions dans le cadre de cette affaire (Walf et Sen Tv), de même que la violence exercée sur nos confrères du groupe GFM (Rfm et Tfm). Également, la cascade d’arrestations des hommes de média par le régime en place depuis le déclenchement de cette affaire Adji Sarr, une montagne qui a accouché d’une souris. De Pape Alé Niang de Dakarmatin en novembre 2022 à Serigne Saliou Guèye de “Yoor Yoor” en mai 2023, en passant entre autres par le chroniqueur Pape Ndiaye de Walf Tv en mars 2023, le régime de Macky Sall dégringole vertigineusement dans le classement des pays champions de la liberté d’expression. Même les messages sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter ou Instagram sont scrutés à la loupe et réprimés à l’occasion. Sans compter la restriction des services de l’internet. Et dire que cette trajectoire sanglante est partie d’un gros mensonge servi par une “joyeuse violée”...engrossée mais au finish pas du tout enceinte, encadrée par des chasseuses de primes et de vils manipulateurs qui ont persisté dans cette horrible délation qui a fini par ensanglanter le pays.
KEEMTAAN GI - DIEU PRESERVE LE CHEF DE CES «AMIS»!
Ah ce pays des paradoxes ! Comme il peut secréter de vilaines et tendancieuses pratiques érigées en règles. Parlons d’abord de ces mange-mil qui usent de leur ascendance ou d’un titre que leur confère une communauté pour amasser des richesses, s’accointant avec tous les régimes qui les font vivre indûment. Aux problèmes existentiels des membres de leurs communautés, ils portent peu d’intérêt beaucoup plus soucieux qu’ils sont de leurs comptes en banque, des terrains et des voitures luxueuses qui leur sont gracieusement offerts, des billets pour les Lieux Saints de l’Islam, de passeports diplomatiques etc. Bref des libéralités qu’ils peuvent tirer des Princes en échange des voix électorales de leurs ouailles. Ces gens, ou du moins la plupart d’entre eux, on ne les voit jamais du côté du peuple. Quelques spécimens d’entre eux ont été vus lors du lancement officiel du supposé dialogue national. Des mange-mil qui ont flatté et caressé le Chef pour lui plaire. Ils ne sont jamais dans la vérité mais dans la flagornerie. Peu utiles à la société, c’est une race qui se renouvelle et porte toutes les tares de la déliquescence de notre société. Il y a les autres qui peuvent se révéler plus nocifs encore à la société par leurs contorsions et ont moins de dignité que les catins de vieux faubourgs. La félonie, c’est leur signe distinctif et ils se recrutent dans la classe politique. Ils sont, hélas, nombreux dans la cour du Chef qu’ils flattent et dont ils fouettent l’ardeur et le hissant au rang de démiurge. Ils lui font croire que sans lui, ce serait le Déluge. Bien entendu, ils mentent, lui mentent et savent qu’ils mentent. Ce sont des individus de peu de relief, qui se sont faits grâce à la politique et qui ne sont rien sans elle. Ce qui explique que certains en ont fait un métier et se retrouvent dans les cercles de tous les pouvoirs, se fichant éperdument d’idéologie. La leur, c’est l’Argent. Et quand ça sent le soufre, ils se terrent comme des rats. Mais il suffit que l’accalmie revienne pour qu’ils sortent de leurs trous attiser de nouveau le feu. Ils sont les premiers à appeler à l’affrontement avant de détaler quand ça dégénère. Ces crapules sont, hélas, à l’origine de la situation que nous vivons depuis février 2021. C’est une belle hypocrisie que de penser qu’ils sont dansla défense de la République. Ils défendent plutôt les fruits de leurs rapines. Ce que le Chef et sa famille ne découvriront que lorsqu’ils perdront tout pouvoir de signer des décrets. Ceux qui lui soufflent à l’oreille qu’il doit combattre et piétiner son premier opposant ne lui veulent assurément pas du bien. Ils seront les premiers à enjamber son cadavre pour se retrouver dans les bras de son successeur pour chanter ses louanges. Mais puisque l’autre leur promet l’enfer… On peut comprendre leur tortuosité. La paix ou la guerre ? C’est au Chef de lire avec intelligence son destin. Sortir par la grande porte ou être enseveli dans le cimetière de l’oubli. A méditer ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
DESCRISPATION :LE SECTEUR PRIVE REÇU AU PALAIS SUR LES SENTIERS DE LA PAIX
Le secteur privé national a été reçu hier au Palais de la République. On notait dans la délégation, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, le président du Conseil national du Patronat, Baïdy Agne, le président de la Chambre de Commerce de Dakar, Abdoulaye Sow, le président du Club des investisseurs du Sénégal, Pierre Goudiaby Atépa, le président du MEDS, Mbagnick Diop, entre autres. La délégation du patronat s’est entretenue avec le président de la République entouré de son Premier ministre, des ministres de l’Economie, des Finances et du Budget. « Le secteur privé national a initié depuis près d’une semaine des démarches de paix parce que le pays a vécu des moments extrêmement difficiles. Nous avons des morts, des blessés, des mutilés, une économie détruite. Nous avons vécu des situations où tout le monde se considérait en danger. Le secteur privé et une portion de la nation sont dans une position transversale. Nous ne pouvions pas rester indifférents à cette situation. Nous avons pris nos responsabilités pour essayer d’aller vers tous ceux qui peuvent contribuer à la paix. C’est ainsi que nous avons sollicité son excellence, M le président de la République pour lui dire notre souhait de le rencontrer pour parler de paix. Pour lui dire que, devant autant de morts, on ne peut pas parler d’économie. Nous avons aussi pris l’initiative de rencontre le F24 pour parler aussi de paix. Au niveau du président de la République, nous avons eu une écoute extrêmement importante. Un dialogue et une analyse globale de la situation, des enjeux, de la responsabilité de chaque citoyen, bref de tout ce qui peut concourir à la paix. Dans le discours du président de la République, le mot paix est revenu à plusieurs reprises. L’ouverture et la disponibilité sont des mots qui ont été aussi prononcés. Nous avons relayé auprès du président de la République des suggestions glanées un peu partout notamment au niveau du F24, des propositions venant du secteur privé. Nous avons recueilli des positions, des doléances. Le but n’est pas de dire qui a fait quoi. Nous allons continuer nos démarches de paix, d’explications, de sincérité, de vérité pour la paix. Nous sommes très confiants parce que l’appel à la paix, nous le lançons en perspective des prochaines échéances » a dit le président de la CNES, Adama Lam, au micro de la RTS.
SA MANIF DE CE JOUR INTERDITE,LE F24 DONNE RV DEMAIN SAMEDI SUR LA VDN
Le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, a interdit la manifestation de ce vendredi 09 du mouvement F24. La plateforme avait convié ses leaders et partisans à un rassemblement à la Place de l’Obélisque. Et demain samedi 10 juin à un autre rassemblement sur la VDN. La Plateforme F24 voulait continuer à dire niet à une troisième candidature du président Macky Sall. Le préfet de Dakar, prenant prétexte du non-respect du délai de trois jours francs devant exister entre le jour du dépôt de la déclaration de manifestation projetée et la date de tenue effective de celle-ci, a interdit la manifestation de ce vendredi à la Place de la Nation. Plus généralement, le préfet a interdit toutes les manifestations à caractère politique prévues ce weekend ‘en raison de la nécessité de laisser les familles des personnes décédées faire leur deuil ». Ainsi, non seulement les rassemblements du F24 mais aussi celui prévu par la majorité présidentielle sont interdits.
INNOCENCE NTAP VICE-PRESIDENTE DU DIALOGUE NATIONAL
La présidente du Haut conseil du dialogue social, Mme Innocence Ntap Ndiaye, a été bombardée vice-présidente du Comité du pilotage du Dialogue nationale. Cette décision prise hier par le président de la République a été notifiée à l’intéressée qui se trouve actuellement à Genève où elle participe à la 111ème Session de la Conférence internationale du travail. La présidente Innocence Ntap Ndiaye pourrait valablement suppléer le président Moustapha Niasse qui ne pourrait guère tenir une telle surcharge de travail. Cette nomination est la sanction des résultats positifs obtenus par cette grande dame dans la médiation et le dialogue social au sein du monde du travail. Il devrait donc être facile pour elle de dupliquer son approche positive des conflits dans l’espace politique surtout qu’elle affiche un calme olympien et un sens de l’écoute, des atouts que le président Niasse est loin d’avoir. Le patriarche se fâche très rapidement, alors que la conduite du dialogue social demande beaucoup de sérénité et des concessions pour aboutir à des résultats consensuels.
ABSENTEISME DES DEPUTES !
Des députés, représentant du peuple à l’Assemblée nationale, brillent régulièrement par leurs absences lorsqu’il s’agit de débattre sur des sujets et projets de loi importants pour le devenir du pays. Hier, lors du vote de la loi agrosylvo-pastorale, plusieurs députés parmi les plus tonitruants ont brillé par leur absence. Le griot attitré du président de la République, Farba Ngom, s’est illustré dans la catégorie absentéiste. Il en est de même pour le député-maire de la ville de Dakar, Barthélémy Diaz. Cheikh Tidiane Gadio, Mame Diarra Fam, le président du groupe parlementaire PDS, Mamadou Lamine Thiam, et celui de Taxawu Dakar, Birame Souleye Diop, étaient également aux abonnés absents. Ahmed Aïdara et Pape Djibril Fall aussi n’ont pas fait signe de vie à l’Assemblée nationale lors du vote de la loi agro sylvo-pastorale. Et pourtant certains d’entre eux sont régulièrement sur les plateaux de télévision pour contester les décisions gouvernementales ou décrier les lois votées. Ce alors que, lorsque c’est important, ils refusent de consentir les efforts nécessaires en se rendant dans l’hémicycle pour défendre les intérêts du peuple.
POIGNANT TEMOIGNAGE DE ME KOUREYSSI BA
« Spectacle insoutenable à la Cave du Palais de Justice de Dakar. Une chaleur d’étuve, une odeur pestilentielle, dans une promiscuité animalesque. La densité de détenus au mètre carré bat tous les records. La plupart blessés plus ou moins gravement, arborant qui un plâtre, qui des bandages ou des pansements, des dizaines et des dizaines de très jeunes citoyens attendent dans la sereine certitude du pire le règlement de leur situation. Les libérations se font à un rythme inédit, il faut s’en réjouir ; mais les mandats de dépôt ne le cèdent en rien par leur nombre, ce qui est à déplorer surtout quand on dispose d’un palliatif à la détention comme le contrôle judiciaire, panacée de la surpopulation carcérale ... Les hommes de foi et de bonne volonté, les organisations en charge de la promotion et de la protection des Droits de l’Homme ainsi que l’Observatoire National des Lieux de Privation de Liberté sont puissamment interpellés» interpelle Me Koureyssi Ba. Nous profitons de l’occasion pour réclamer la libération de notre confrère Serigne Saliou Guèye dont la place n’est assurément pas la prison !
CISSE À LA RECONQUÊTE DE LA PREMIÈRE PLACE AFRICAINE
Benin–Sénégal (Cotonou) et Brésil-Sénégal (Lisbonne) - L’équipe nationale de football du Sénégal a effectué sa première séance d’entraînement, hier, jeudi 8 juin, sur la pelouse du terrain annexe du stade du Président Abdoulaye Wade de Diamniadio
L’équipe nationale de football du Sénégal a effectué sa première séance d’entraînement, hier, jeudi 8 juin, sur la pelouse du terrain annexe du stade du Président Abdoulaye Wade de Diamniadio. Sept joueurs ont manqué l’appel. Il s’agit de : Alfred Gomis, Youssouf Sabaly, Ismael Jacobs, Idrissa Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté, Illiman Ndiaye et Krépin Diatta. Toutefois, rassure Aliou Cissé, «partir de ce vendredi (aujourd’hui, Kouyaté, Iliman seront là. Et d’ici samedi (demain), j’aurais l’intégralité de mon groupe. On ira à Cotonou avec le groupe au complet». Par ailleurs, le sélectionneur des «Lions» est revenu sur plusieurs autres sujets lors de son face à face avec les médias notamment la reconquête de la première place africaine perdue au détriment du Maroc. Morceaux choisis.
TURNOVER ET PREMIERE PLACE AU CLASSEMENT FIFA
«Il y a des garçons qui ne sont pas là à cause des impératifs personnels. Nous avons effectué une séance basée sur la technique, la conservation de la balle. Demain (ce soir, Ndlr) on rentrera dans le vif du sujet pour ces deux matchs importants. On va essayer de donner du temps de jeu à des joueurs qui s’entraînent bien et qui n’ont pas la possibilité de démarrer les matchs. On va donner du temps jeu à certains joueurs contre le Bénin et essayer de faire une autre équipe contre le Brésil. Beaucoup de joueurs joueront pour ces deux matchs, d'autres moins. C’est une opportunité pour nous d’ouvrir la Tanière. Mais, aussi il faut garder l’objectif que le Sénégal doit continuer à gagner ses matchs pour redevenir premier au niveau du classement FIFA sur le continent».
APRES LE BRESIL, JOUER LA FRANCE, L’ANGLETERRE, L’ALLEMAGNE ETC.
«J’ai toujours privilégié la polyvalence de certains garçons, on peut choisir de ramener un garçon comme Jacobs un peu plus haut. Si vous le suivez, il ne joue jamais comme arrière gauche à Monaco, il joue comme excentré, avec un cran un peu plus haut. On le faisait à un moment donné quand Saliou (Ciss) était avec nous, tout dépendra des matchs. On a aussi besoin d’être un peu plus solide sur notre côté gauche, avec deux joueurs à vocation offensive. Peut-être que beaucoup de gens ne comprennent pas, mais on joue un peu sur la polyvalence. On revient de la Coupe du monde, on connaît nos limites. On doit continuer à travailler, reprendre la première place africaine. Notre objectif est de voir cette équipe du Sénégal être au niveau de ce qui se fait de mieux au Sénégal et pour cela, il est impératif de se jauger avec des équipes comme le Brésil, comme l’Angleterre, comme la France. Ça fait 20 ans qu'on n'a pas joué la France, et je le répète, pourquoi pas rejouer contre cette équipe. Ça fait partie de notre progression, l’équipe arrive à un niveau que tout le monde attend, c’est-à-dire aller gagner dans le futur une coupe du monde. Aujourd’hui, c’est le Brésil, mon rêve c’est de voir l’Angleterre venir jouer chez nous, que ce soit l’Allemagne demain, que ce soit une belle fête. Maintenant, je sais que beaucoup de gens vont dire que c’est un match (contre le Brésil) à risques. Oui, si on prend 4 ou 5-0, c’est sûr qu’on va me dire que c’est qu’il ne fallait pas faire, mais en réalité, ça ne nous fait pas peur. Le plus important c’est de toucher ces grandes équipes, les côtoyer, essayer d’exister face à elles. C’est une opportunité de jouer contre le Brésil et j’espère que d’autres nations vont suivre. C’est la progression de l’équipe nationale».
REGROUPEMENT DANS UN CONTEXTE SOCIOPOLITIQUE CHARGE
«Nous n’avons pas pensé ne serait ce qu’une seule fois délocaliser ce regroupement. On est tous Sénégalais. On est meurtris par la situation du pays. On doit continuer à vivre, on doit continuer, à apporter du plaisir aux Sénégalais. Et quoi qu’on dise, les Sénégalais aiment voir leur équipe nationale. On est bien chez nous, on est chez nous, on est fiers d’être Sénégalais quoi qui puisse se passer on sera toujours là».
ABSENCE DE MBAYE DIAGNE
«Il n'y a rien de mystérieux sur l’absence de Mbaye Diagne. Mais, ce n’est pas facile de choisir sur 1500 joueurs sénégalais. Si je pouvais, j’allais tous les prendre. C’est vrai qu’il a marqué des buts mais d’autres ont marqué des buts. Boulaye (Dia) a marqué des buts dans un championnat beaucoup plus relevé. Habib (Diallo) a aussi marqué beaucoup de buts en Ligue 1. On n’est pas en déficit à ce poste. Boulaye Dia est capable de jouer en attaque, tout comme Sadio Mané, Habib Diallo, Bamba Dieng, Jackson, Iliman Ndiaye. Malheureusement, on ne peut pas uniquement convoquer que des attaquants. Il faut quand même que je garde l’équilibre de l’équipe. Il n’y a rien de mystérieux dans ça. Et peut-être entre juin et novembre les réalités seront autres et il reviendra. Il n'y a pas de fixation sur un joueur ou un autre. J’essaye d’être le plus juste possible. Je n’ai aucun problème avec aucun joueur. J’ai 26 joueurs et ça ne m’intéresse pas d’amener 30 joueurs et de ne pas pouvoir travailler. On a besoin de répéter et pour ce faire, il faut restreindre le groupe. Mbaye Diagne est déjà venu, c’est un garçon que je connais. On a fait la Can 2019, il doit tout simplement continuer à travailler. Aujourd’hui, on a assez des attaquants et je suis satisfait. C’est juste un choix, j’avais choisi Famara (Diedhiou) à la place de Habib (Diallo), c’est juste une question de profil, des choix sportifs».
TROIS SYSTEMES DE JEU
«Le match contre le Bénin c’est la 5ème journée, il est important de bien le jouer et le gagner. Depuis que je suis là on est capable de jouer en 4-3-3, ou en 4-2-3-1 ou 4-4-2. On a la possibilité sur des matchs pas décisifs, de faire deux équipes. Je crois que ça ne sert à rien d’aller amener des joueurs sans les utiliser. Parmi les garçons qui sont là, certains n’ont pas encore joué ou beaucoup joué. J’ai envie de voir dans quel niveau ils sont. L’équipe n’est pas fermée et c’est important pour moi de voir certains jouer».
JOUER CONTRE LE MAROC, MAIS A DAKAR
«Concernant le Maroc, je n’ai pas eu d’informations directes de la part de la fédération. Mais, on est plus à un niveau où on doit aller jouer tous nos matchs amicaux à l’extérieur. En 2019, on était partis jouer là-bas, mais aujourd’hui avec notre Stade. Si le Maroc veut nous jouer, nous serons très heureux de les recevoir. Mais, ce sera chez nous. Donc, on les attend, qu’ils viennent jouer chez nous».
EDOUARD MENDY, UN NUMERO 1 A LA RECHERCHE DU TEMPS DE JEU
«Je ne le dirais jamais assez. Edouard Mendy fait partie des meilleurs gardiens de ce monde. D'autres et lui ont vécu une saison très difficile. Mais, ça n’enlève en rien toutes les qualités de ce garçon. C’est le gardien numéro 1 du Sénégal quand il est en forme. Maintenant, les réalités d’aujourd’hui font que ça été compliqué cette année pour lui. En amont, on en a discuté et il était d’accord que la meilleure façon pour lui c’est de rester avec sa famille, de se préparer pour la saison prochaine et revenir encore beaucoup plus fort. En tout cas, il a ma confiance et mon soutien».
AMNESTY INTERNATIONAL ACCABLE LE GOUVERNEMENT DU SENEGAL
Amnesty International est montée au créneau hier, jeudi 8 juin pour exiger du gouvernement du Sénégal d’ouvrir « immédiatement une enquête de façon indépendante et transparente sur la mort d’au moins vingt-trois personnes, dont 3 enfants, lors des manifs
Amnesty International est montée au créneau hier, jeudi 8 juin pour exiger du gouvernement du Sénégal d’ouvrir « immédiatement une enquête de façon indépendante et transparente sur la mort d’au moins vingt-trois personnes, dont 3 enfants, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin 2023. Loin de s’en tenir là, l’organisation internationale de défense des droits humains prenant le contre-pied du Commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, directeur de la Sécurité publique, a exigé lumière sur la présence de personnes en civil armées opérant aux côtés des forces de sécurité ».
L ’organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International, ne compte pas fermer les yeux sur les « atteintes aux droits humains » notées lors des violentes manifestations qui ont provoqué, selon elle, la mort d’au moins 23 personnes à Dakar et Ziguinchor, depuis le 1er juin dernier. Dans un communiqué rendu public hier, jeudi 8 juin, Amnesty International demande aux autorités sénégalaises d’ouvrir « immédiatement une enquête de façon indépendante et transparente sur la mort d’au moins vingt-trois personnes, dont 3 enfants, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin 2023 et faire la lumière sur la présence de personnes en civil armées opérant aux côtés des forces de sécurité ». « Nous appelons les autorités à mener une enquête crédible, indépendante et impartiale sur les circonstances de ces morts et à garantir que les responsables d’homicides illégaux soient poursuivis selon les normes de procès équitables.
Conformément au droit international, les forces de l’ordre ne doivent utiliser les armes à feu que dans des circonstances exceptionnelles, en cas de risque imminent de blessure grave ou de mort, et non pour le maintien de l’ordre » a déclaré Samira Daoud, Directrice régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans ce document transmis à notre rédaction. « Amnesty International s’est entretenu avec 18 personnes, y compris des témoins des cas d’usage mortel de la force et des proches des victimes. L’organisation a aussi documenté les violations de droits humains à travers l’analyse des vidéos et autres documents comme des certificats de décès et rapports d’autopsie attestant notamment de blessures par balles, ayant entraîné la mort de plusieurs manifestants », ont également fait remarquer les responsables de cette organisation.
Par ailleurs, précisant qu’«avoir consulté le certificat de genre de mort de Bassirou Sarr, établi par l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff qui établit que le décès résulte d’un « traumatisme crânien par arme à feu » mais aussi « analysé plusieurs vidéos montrant la police donnant des coups à Abdoulaye Camara alors qu’il était à terre et visiblement mal en point », Amnesty International a qualifié l’intervention des Fds de «répression sanglante» contre les manifestants.
HOMMES ARMES HABILLES EN CIVIL AUX COTES DES FORCES DE L’ORDRE
Par ailleurs, revenant sur la question de la présence aux côtés des forces de défense et de sécurité d’hommes armés, habillés en civil lors des manifestations du 1 et 2 juin dernier, les responsables d’Amnesty International ont rejeté les arguments brandis par le Commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, directeur de la Sécurité publique.
En effet, lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche 4 juin, avec son collègue du commissariat central de Dakar, le Commissaire divisionnaire Ibrahima Diop avait nié la présence aux côtés des forces de défense et de sécurité d’hommes armés, habillés en civil en pointant du doigt des éléments de « forces occultes » venant de l’étranger, ayant infiltré les manifestants ». Seulement, de l’avis des responsables d’Amnesty International, « ces hommes tenant des armes et s’en prenant violemment aux manifestants étaient visiblement identifiés dans des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux et qu’Amnesty International a pu analyser ».
Ainsi, rappelant que « les Lignes directrices de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) stipulent que les agents déployés dans le cadre des manifestations doivent porter des marques d’identification individuelle visibles en opération ». Amnesty international de faire remarquer à l’endroit des autorités que « l’Etat ne doit pas permettre la présence d’individus non identifiés comme faisant partie des forces de l’ordre pour des opérations de maintien de l’ordre, ni l’usage de la force. Ce sont des évidentes violations du droit international ».
ATTEINTES AU DROIT A LA LIBERTE D’EXPRESSION
Qui plus est, les responsables d’Amnesty International, toujours dans ce communiqué, ont également dénoncé les « atteintes au droit à la liberté d’expression » par les autorités qui ont décidé de suspendre l’accès à internet via les données mobiles entre le 4 et le 6 juin. « L’accès aux réseaux sociaux a été suspendu entre le 2 et le 7 juin. Le 1er juin, le signal de la chaîne Walf TV avait été coupé, sans notification préalable comme le prévoit pourtant l’article 192 du Code de la Presse, interrompant leur couverture des manifestations. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a nié toute responsabilité dans cette coupure, la troisième depuis mars 2021. La chaîne YouTube de Walf TV, sur laquelle la chaîne avait tenté de diffuser ses programmes après la suspension, a également été perturbée», a dénoncé Amnesty International qui précise : « En 2020, la Cour de Justice de la CEDEAO, dans une décision concernant le Togo, jugeait que la restriction volontaire de l’accès à l’Internet lors de manifestations violait le droit à la liberté d’information et d’expression ».