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27 juin 2025
par Abdoulaye Ndiaye
LE SÉNÉGAL FACE À SES DEFIS DÉMOCRATIQUES
Il est évident que le Sénégal n'est pas un modèle de démocratie au XXIe siècle. Toutefois, cette nécessaire révision de la perception internationale du pays ne doit pas être considérée comme une défaite
Longtemps perçu comme un modèle démocratique en Afrique en raison de ses transitions pacifiques du pouvoir depuis son indépendance en 1960, le Sénégal doit aujourd'hui faire face à un examen plus approfondi de sa trajectoire politique au XXIe siècle. Les manifestations violentes survenues en mars 2021 invitent à s'interroger sur l'attachement réel du gouvernement à la liberté d'expression et aux valeurs démocratiques. Deux ans après ces événements marquants, force est de constater que les responsabilités et les conséquences des décès et des destructions n'ont pas encore été élucidées. Il apparaît dès lors évident que le Sénégal, à l'instar de tout autre pays, se doit de travailler constamment au renforcement et à l'amélioration de ses institutions démocratiques, plutôt que de se reposer sur les lauriers de sa réputation passée.
L'histoire démocratique du Sénégal recèle des moments remarquables, à l'image de la décision de son premier président, Léopold Sédar Senghor, de se retirer avant la fin de son mandat, ou encore de l'alternance politique qui a vu l'élection d'Abdoulaye Wade en 2000, insufflant un nouvel élan à la jeunesse du pays. Même défait, le président sortant Abdou Diouf n'a pas hésité à féliciter son opposant, témoignant ainsi de son attachement aux valeurs démocratiques. Fort de nombreux partis politiques et de lois exigeantes en matière de parité homme-femme dans la représentation politique, le Sénégal est souvent salué par la communauté internationale comme un exemple rare de démocratie authentique sur le continent africain.
Toutefois, la tentative de l'ancien président Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat en 2012 et sa manipulation de la Constitution constituent un tournant critique qui a terni l'histoire démocratique du Sénégal. Wade, ayant déjà exercé deux mandats, a tenté de prolonger son règne en exploitant une faille dans les modifications constitutionnelles qu'il avait orchestrées, contournant ainsi de facto la limitation des mandats présidentiels. Ce stratagème a suscité de vives protestations et l'opposition de la société civile ; finalement, Wade a été battu lors de l'élection qui a suivi par Macky Sall.
Néanmoins, la répression exercée par le président Sall à l'encontre de ses opposants politiques, notamment l'emprisonnement de Karim Wade et Khalifa Sall, ainsi que leur inéligibilité à des fonctions publiques suite à leur condamnation, ont davantage fragilisé la stabilité politique du pays. Les manifestations de mars 2021 ont été déclenchées par l'arrestation du leader de l'opposition, Ousmane Sonko, sur la base de ce que beaucoup considèrent comme des accusations politiquement motivées. Le procès de Sonko, accusé de viol, traîne en longueur, conduisant l'opposition à soupçonner le président Sall d'utiliser cette affaire comme une tactique pour rendre Sonko inéligible à l'élection présidentielle de 2024.
De surcroît, le spectre d'une éventuelle candidature du président Sall à un troisième mandat plane, et l'exploitation de failles constitutionnelles pour prolonger son pouvoir à l'instar de son prédécesseur porterait un coup sévère aux institutions démocratiques du Sénégal. Face à l'incertitude quant à la capacité de la société civile à résister à un tel coup de force, l'inquiétude est légitime. Le bilan du président Sall en matière de liberté de la presse est également préoccupant, comme en témoigne la détention du journaliste et critique du gouvernement Pape Alé Niang en novembre 2022. Par ailleurs, le président a de plus en plus militarisé la police, augmentant ainsi le risque de répression violente à l'encontre des rassemblements de l'opposition ou des manifestations. Récemment encore, le 16 février, le leader de l'opposition Ousmane Sonko a été violemment appréhendé à la sortie du tribunal et escorté dans un véhicule blindé afin d'éviter les rassemblements pro-Sonko. À l'approche de l’élection présidentielle, nombre de Sénégalais sont, à juste titre, préoccupés par la question de savoir si le président Sall respectera les normes démocratiques pacifiques du pays ou cherchera à s'accrocher au pouvoir coûte que coûte.
Il est évident que le Sénégal n'est pas un modèle de démocratie au XXIe siècle. Toutefois, cette nécessaire révision de la perception internationale du pays ne doit pas être considérée comme une défaite. La démocratie est un processus en constante évolution, et le gouvernement doit s'engager à défendre les droits de ses citoyens. Pour progresser, l'administration du président Sall doit prendre trois mesures importantes. Premièrement, il doit donner la priorité aux enquêtes sur les violations des droits de l'homme et les destructions de biens lors des manifestations de mars 2021. Les responsables doivent être tenus pour comptables. Deuxièmement, le pouvoir judiciaire doit s'affirmer en tant qu'un des pouvoirs indépendants de la république et accélérer le traitement de l'affaire de diffamation contre Sonko, afin que justice soit rendue et que son éligibilité aux élections présidentielles puisse être déterminée. Enfin, le président Sall doit s'engager publiquement à ne pas se présenter pour un troisième mandat illégal. Le peuple sénégalais, notamment la jeunesse, est prêt à défendre son pays dans la rue et dans l'isoloir, comme il l'a montré en 2012. Ce n'est qu'en défendant les valeurs démocratiques que le Sénégal pourra continuer à servir de phare d'espoir pour l'Afrique et le monde.
Abdoulaye Ndiaye est professeur d'économie à la Stern School of Business de l'Université de New York.
UNE INDEMNISATION PROMISE AUX PÊCHEURS DE NGUET-NDAR
Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a affirmé que les professionnels de la pêche originaire de Guet-Ndar quartier habité par des pêcheurs à Saint-Louis dont les biens ont été pillés à Cayar seront indemnisés par l'Etat
Il s'exprimait face à la presse à l'issue d'une rencontre avec des professionnels de la pêche saint-louisiens ayant été victimes des affrontements entre Cayar et Mboro.
M. Faye qui a déploré la tournure des faits a déclaré que ‘’le président a instruit à cet effet le ministre de la pêche et celui du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l'Equité sociale et territoriale''.
Il leur demande de se réunir dans une commission et d'évaluer les dommages en vue de leur réparation en collaboration avec la mairie et le préfet.
Il reconnait que parmi eux certains ont perdu leur matériel d'autres ont vu leur maison incendier mais la commission doit veiller pour que des intrus ne s y greffent pas. ‘’En tout il faut privilégier le dialogue entre les communautés de pêcheurs pour que la paix règne dans ce milieu'', a-t-il dit.
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HOMMAGE À IBRAHIMA SENE
Plusieurs personnalités, dont des universitaires et des leaders politiques, ont rendu ce lundi hommage à l’ingénieur agronome et militant de gauche décédé dimanche à Dakar, en louant ses convictions et son ouverture d’esprit
Le responsable des questions économiques au Parti de l’indépendance et du travail (PIT) est décédé dimanche à Dakar, à l’âge de 76 ans. Il sera inhumé à 14 heures à Ngaye Meckhé (ouest), a annoncé sa famille lors de la levée du corps, à l’hôpital Principal.
‘’Ibrahima Sène fait partie de cette catégorie d’hommes politiques qui ne se sont pas improvisés comme tels’’, a dit le président de la République, Macky Sall, en évoquant son ‘’passé militant’’ et son engagement politique de plusieurs décennies aux côtés d’illustres figures emblématiques de la gauche sénégalaise, notamment Amath Dansokho (1937-2019) et Sémou Pathé Guèye (1948-2009).
Macky Sall a rendu hommage à ‘’un homme aux convictions fermes, pérennes et jamais violentes’’.
’Cette manière de faire de la politique se raréfie’’, a souligné le chef de l’Etat en décrivant le défunt comme ‘’un homme qui a bien pris des risques en mettant en danger sa famille et sa carrière d’agronome’’, par son adhésion à un parti politique interdit d'exister pendant longtemps.
Le président de la République a aussi loué sa contribution au débat politique, notamment au sein des coalitions Benno Siggil Senegaal et Benno Bokk Yaakaar, dont il était parmi les leaders.
‘’Ibrahima Sène apportait beaucoup d’idées et de générosité, avec les responsabilités qui lui étaient confiées’’ au sein de ces coalitions, a témoigné Macky Sall.
Son camarade du PIT, secrétaire général de ladite formation politique et ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, s’est souvenu d’un ‘’intellectuel organique et exigeant, qui ne versait jamais dans la violence’’.
‘’Durant toute sa vie, Ibrahima Sène […] n’a reculé devant aucun obstacle, aucun sacrifice’’, a témoigné M. Sy en intervenant à la cérémonie de levée du corps au nom du Parti de l’indépendance et du travail.
Il a évoqué aussi son importante contribution à la défense des libertés.
‘’Aujourd’hui, c’est un jour de deuil mais il est parti en nous laissant riches de ses écrits et de son engagement patriotique’’, s’est consolée sa fille ainée, Oumy Sène.
Né le 1er mai 1946, Ibrahima Sène a été formé en Union soviétique et aux Etats-Unis. Recruté comme ingénieur agronome dans la fonction publique, il est affecté à Kolda (sud), puis au centre de recherche agricole de Bambey (centre).
A la fois chanteur, journaliste, ingénieur et politicien, Ibrahima Sène est emprisonné en 1976 pour ses idées communistes. Après sa libération, il est recruté par l’ISRA, l’Institut sénégalais de recherches agricoles.
De 1979 à 1986, il a exercé les fonctions d’inspecteur régional de l’agriculture de la région du Sine-Saloum, d’où il est expulsé par un puissant responsable du Parti socialiste, à l’époque au pouvoir. L’ingénieur agronome est ensuite affecté à Thiès (ouest), au service semencier du ministère de l’Agriculture.
En juin 1990, il est nommé conseiller technique du ministre de l’Agriculture, un poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 2006.
Ibrahima Sène fut un proche collaborateur d’Amath Dansokho, leader et fondateur du PIT, jusqu’au décès de ce dernier en août 2019. Comme ce leader emblématique de la gauche sénégalaise, il était une grande figure de la gauche sénégalaise.
Comme Amath Dansokho, Ibrahima Sène a pris part à toutes les luttes politiques au Sénégal depuis les années 60. Brillant intellectuel et débatteur hors pair, il avait aussi le sens de la formule et de la répartie, publiait régulièrement des tribunes dans les médias, notamment sur la situation socioéconomique du pays.
par Abdoul Aziz Diop
DU DROIT ÉCRIT ET DES PRIMO-VOTANTS
Ici comme ailleurs, une juridiction supérieure est seule habilitée à dire le droit écrit en dernier ressort. Au Sénégal, il s’agit du Conseil constitutionnel
Nous avons lu la lettre ouverte, signée Makhtar Diouf, adressée à Robert Bourgi. De quel Makhtar Diouf s’agit-il ? Le Professeur d’économie ? Ce dernier, ignorant totalement - cela arrive aussi aux savants - que la politique comparée est une branche à part entière de la discipline carrefour qu’est la science politique, serait bien capable de poser les deux mêmes questions insensées à son correspondant ennemi :
« Et puis, oses-tu parler de troisième mandat en France ? Tu sais et tu acceptes que là-bas c’est inconcevable, mais sous les Tropiques, comme au Sénégal, c’est concevable. Te rends-tu compte de cette bourde, pour plaire à ton nouveau maître ? »
Complexe d’infériorité d’un esprit colonisé ? Insupportable ! Au Sénégal comme en France, ce qui est concevable est écrit.
Il n’y a en réalité qu’un rêve français : rattraper la puissance économique de la très démocratique voisine allemande. Pourtant en Allemagne, une femme d'État, membre de l'Union chrétienne-démocrate, Angela Merkel, avait été chancelière fédérale du 22 novembre 2005 au 8 décembre 2021 (16 ans !).
Ici comme ailleurs, une juridiction supérieure est seule habilitée à dire le droit écrit en dernier ressort. Au Sénégal, il s’agit du Conseil constitutionnel. Pas de Makhtar Diouf, prêt à se taper un régime invivable auquel, s’il advenait et que Dieu nous prêtait vie, nous nous opposerions de toutes nos facultés.
Des primo-votants…
Bien avant cela, il faut savoir parler aux primo-votants dont tout le monde parle. Les termes du dialogue sont plutôt simples. Notre conseil pratique aux primo-dégagistes est le suivant : « Élisez à la présidence de la République un jeune de 35 ans choisi parmi vous. Mais juste avant cela, posez-vous une question toute bête : "l’élection du nouveau président qui nous ressemble par son look, ses pulsions et son discours suffit-elle à nous faire renoncer à l’éducation, à la formation, à l’apprentissage, etc., seuls susceptibles de nous garantir une dignité grâce à l’aptitude de travailler qu’ils confèrent ? »
Rien n’est définitivement écrit s’agissant du primo-votant, pris à tort pour un primo-dégagiste, quand la réponse est non. Et là commence une vraie discussion entre citoyens d’un même pays qui s’accordent au moins sur une chose : « Ce n’est pas en évinçant le dimanche par les urnes un président sortant que tout s’arrange le lendemain, lundi. » Cette vérité est la porte ouverte à la vraie discussion avec les jeunes et les moins jeunes sur l’après 25 février 2024. Au sortir de la discussion ne pouvant avoir lieu qu’au contact des électrices et des électeurs sur le terrain, nous oserions espérer que le 25 février 2024 sera un jour aussi beau que le 25 mars 2012 quand tout venait juste de commencer avec les gagnants restés fidèles et loyaux pour la plupart. Aux mains nues pour la plupart aussi.
Abdoul Aziz Diop est auteur, entre autres, de « Gagner le débat…» (L’Harmattan, 2023)
LE MESSAGE FORT DE L’ABBÉ PIERRE CLAVER NDIONE
Interpellé sur la situation actuelle du pays, le curé répond « Nous ne devons pas faire parti de ceux qui veulent brûler le pays. Nous ne sommes pas des citoyens entièrement à part, nous sommes des citoyens à part entière.
Interpellé sur la situation actuelle du pays, le curé répond « Nous ne devons pas faire parti de ceux qui veulent brûler le pays. Nous ne sommes pas des citoyens entièrement à part, nous sommes des citoyens à part entière. Donc, tout ce qui touche notre pays, nous concerne également. Et c’est pour quoi, nos évêques, nous avaient demandé de prier pour la paix. Il y a même une prière qui circule dans les réseaux sociaux, on demande à tous les chrétiens de réciter cette prière là pour qu’on puisse retrouver la paix , la tranquillité, la sérénité dans notre pays parce qu’aujourd’hui, si le Sénégal ne marche pas, tout le monde va le ressentir. Il n‘y a pas de chrétiens, de musulmans et d’athées. Tout le monde sera concerné. »
Dans son homélie, le curé avait laissé entendre : « Nous venons de célébrer la messe du jour de pâques. Nous fêtons la victoire de la résurrection du christ de notre seigneur jésus Christ. Sortir des ténèbres et entrer dans la lumière, sortir de tout ce qui est mauvaise vie, Améliorer notre vie de tous les jours, bannir tout ce qui est méchanceté, malhonnêteté dans la vie et revêtir une vie nouvelle ».
MACKY SALL SOUS PRESSION DES BAILLEURS DE FONDS
Le Groupe élargi de coordination des partenaires au développement du Sénégal recommande aux autorités de ‘’veiller au renforcement de la stabilité […] politique’’ de leur pays et à ‘’la mise en œuvre des priorités économiques et sociales du gouvernement’’
‘’Nous suggérons au gouvernement du Sénégal de veiller au renforcement de la stabilité […] politique et de la fiabilité du cadre juridique. C’est un aspect tout aussi important pour le forum ‘Invest in Sénégal’ prévu en juin 2023, qui devrait attirer davantage d’investissements au Sénégal’’, a dit l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Sénégal, Jean-Marc Pisani.
M. Pisani parlait au nom du G50, une association de pays et d’institutions internationales, qui sont des partenaires financiers et économiques de l’Etat du Sénégal.
Le forum ‘’Invest in Sénégal’’ va ‘’attirer davantage d’investissements’’ dans le pays et ‘’contribuer à [sa] croissance économique’’, a-t-il dit à la fin d’une réunion du G50 avec le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, et d’autres membres du gouvernement.
La rencontre était une ‘’opportunité’’, pour ce groupe de partenaires économiques et financiers de l’Etat, de discuter de ‘’sujets d’intérêt commun’’, selon l’ambassadeur de l’UE.
Les ministres Ismaïla Madior Fall (Justice), Aïssata Tall Sall (Affaires étrangères), Antoine Diome (Intérieur), Mamadou Moustapha Ba (Finances et Budget), Oulimata Sarr (Economie, Plan et Coopération) et Abdou Karim Fofana (Commerce) ont pris part à la réunion.
Le G50 a également invité le Sénégal à ‘’finaliser'' son document de politique migratoire dont les premières propositions ont été lancées en 2018.
‘’Ce document devrait permettre une clarification des rôles, moyens et responsabilités des acteurs dans le domaine migratoire'', a relevé M. Pisani.
Le Premier ministre Amadou Ba a dit prendre ‘’bonne note'' des recommandations des partenaires au développement.
Il s’est félicité d’un ‘’partenariat fécond et fructueux qui se construit entre le Sénégal et ses partenaires au développement dans le cadre d’un dialogue franc et sincère permettant un alignement de vos différents appuis sur les priorités définies par le Sénégal''.
Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de trouver ‘’une stratégie commune pour mieux coordonner nos efforts, maximiser l'impact de nos interventions et renforcer la durabilité des résultats obtenus''.
Amadou Ba faisait notamment allusion aux retards dans l’instruction des dossiers de marché et de paiement, à la multiplicité des conditions préalables d’entrée en vigueur et/ou de premier décaissement, qui, selon lui, méritent d’être rationalisées.
Il a aussi évoqué ‘’l’absence ou retard de notification formelle des décaissements effectivement réalisés, qui empêchent un meilleur suivi par nos services compétents''.
Jean-Marc Pisani, également vice-président du G50, a demandé au Premier ministre et au gouvernement sénégalais d’‘’informer […] régulièrement’’ leurs partenaires financiers de la mise en œuvre des recommandations’’ qu’ils ont faites aux autorités du Sénégal en vue de la poursuite des enquêtes menées sur des fonds présumés détournés dans certains ministères.
Une partie des fonds en question provient de contributions des membres du G50 et était destinée à la lutte contre la pandémie de coronavirus au Sénégal.
En demandant aux autorités du pays de les informer régulièrement des enquêtes, les partenaires financiers de l’Etat réitèrent une demande qu’ils avaient faite en janvier dernier à la suite de la publication d’un rapport de la Cour des comptes.
‘’Nous restons dans l’attente de la publication des rapports annuels de la Cour des comptes 2018, 2019, 2020 et 2021, ainsi que des rapports d’exécution des lois de finances 2020 et 2021’’, a déclaré Jean-Marc Pisani.
Les enquêtes judiciaires sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19 continuent d’être menées ‘’avec toute la diligence’’ nécessaire, a assuré, le 28 mars, à Dakar, le procureur général de la cour d’appel de Dakar, Ibrahima Bakhoum.
‘’La Division des investigations criminelles a fait des auditions’’, avait-il dit.
Des agents des ministères concernés par la gestion des fonds en question ont été auditionnés par les enquêteurs, selon le procureur général de la cour d’appel de Dakar.
Il s’agit notamment de fonctionnaires chargés de l’administration générale et de l’équipement dans les ministères de la Famille, des Sports, du Développement communautaire, des Petites et moyennes entreprises, avait-il précisé lors d’une conférence de presse.
Jean-Marc Pisani a évoqué aussi les récentes violences survenues en marge du procès en diffamation entre le ministre Mame Mbaye Niang et l’opposant Ousmane Sonko.
Elles ont engendré la mort de trois personnes, selon plusieurs médias.
‘’Je ne saurais terminer sans vous faire part de l’attention avec laquelle les partenaires du Sénégal suivent le développement politique et la montée des tensions, à moins d’un an de la tenue de l’élection présidentielle’’, a dit M. Pisani.
‘’Le contexte est particulier et ses développements pourraient impacter la mise en œuvre effective de ces priorités économiques et sociales du gouvernement’’, a-t-il averti.
‘’Une participation politique pacifique et inclusive’’
Le G50 estime qu’il est nécessaire de ‘’maintenir un climat apaisé et propice au dialogue et à une participation politique pacifique et inclusive’’, a dit son vice-président et porte-parole. Il appelle par ailleurs à ‘’préserver la stabilité et la démocratie au Sénégal’’.
Le Premier ministre a dit avoir pris ‘’bonne note’’ des recommandations des partenaires financiers du Sénégal.
Il a salué le ‘’partenariat fécond et fructueux qui se construit entre le Sénégal et ses partenaires’’.
Les deux parties entretiennent ‘’un dialogue franc et sincère’’, selon Amadou Ba.
L’Etat du Sénégal et le G50 doivent élaborer ‘’une stratégie commune, pour mieux unir [leurs] efforts et maximiser l'impact’’ des investissements publics, a-t-il dit.
Amadou Ba a fait allusion aux conditions fixées par les partenaires financiers de l’Etat pour le décaissement des contributions étrangères à l’économie sénégalaise.
‘’Le Sénégal s’est résolument engagé à protéger les droits et les libertés en garantissant l’exercice de ceux-ci, sous le contrôle permanent du pouvoir judiciaire’’, a assuré M. Ba.
LA ZAKAT, UN POSSIBLE VERITABLE LEVIER ECONOMIQUE CONTRE LES INEGALITES SOCIALE
La zakat peut être un véritable levier de croissance économique susceptible de contribuer à lutter contre les inégalités sociales, a estimé, samedi, à Dakar, Abdoulaye Lame, expert en finance islamique.
Dakar, 9 avr (APS) - La zakat peut être un véritable levier de croissance économique susceptible de contribuer à lutter contre les inégalités sociales, a estimé, samedi, à Dakar, Abdoulaye Lame, expert en finance islamique.
‘’La zakat peut être un véritable moyen pour lutter contre les inégalités dans la société. Si nous la prenons au sérieux, le déséquilibre social noté dans notre pays pourrait considérablement diminuer’’, a-t-il-affirmé.
L'expert en finance islamique s’exprimait en marge de la deuxième journée du forum de la haute autorité du waqf, axé autour du thème ‘’Concept et gestion de la Zakat'’.
‘’La zakat peut être une source de financement pour les entrepreneurs, les porteurs de projets. Elle peut fournir des bourses familiales pour accompagner les familles, et à ravers la zakat, nous pouvons construire des écoles, des structures sanitaires et renforcer les daaras [écoles coraniques]’’, a-t-il-expliqué.
Le vice-président du Fonds sénégalais pour la zakat, Ismaila Ndiaye, plaide, lui, pour un meilleur appui de l’Etat du Sénégal dans le domaine de la communication, en vue de pousser les Sénégalais à s’acquitter de la zakat.
‘’Nous avons un problème de promotion de la zakat, car la communication demande des moyens. C’est vrai qu’il y a les réseaux sociaux à côté de nous, mais ils ne sont pas trop crédibles. Si l’Etat doit nous appuyer, c’est en premier lieu dans la communication’’ a-t-il-plaidé.
Ismaila Ndiaye a invité aussi l’Etat du Sénégal à s’impliquer dans la redistribution des fonds issus de la zakat pour en assurer une meilleure gestion.
LA VENTE DE GLACE EN PLEINE ESSOR PENDANT LE RAMADAN A TAMBACOUNDA
La vente de blocs de glace est une activité en plein en cette période de ramadan qui a coïncidé cette année avec une forte canicule dans la commune de Tambacounda où les températures tournent autour de 40 degrés.
Tambacounda, 8 avr (APS) - La vente de blocs de glace est une activité en plein en cette période de ramadan qui a coïncidé cette année avec une forte canicule dans la commune de Tambacounda où les températures tournent autour de 40 degrés, a constaté l'APS.
‘’Actuellement, il fait chaud. Tout ce qu’on vend comme glace ne traîne pas’’, indique Modou Diouf, précisant pour la seule journée de samedi, il ‘’242 sachets de glace pour 100 francs l’unité'' qu'il va revendre à 200 francs dans des villages situés à plus 70 km de Tamba. ‘’Ils en ont besoin pendant cette période de chaleur'', a-t-il relevé.
Abondant dans le même sens, la vendeuse Oumy Sow signale qu'elle achète le sachet à 100 francs et le revend à 150 francs à des revendeurs qui viennent des villages environnants, particulièrement dans la zone de Gouloumbou. ‘’Ainsi, ils peuvent revendre la glace jusqu’à 250 francs l’unité dans les villages qui ne sont pas encore électrifiés’’, a-t-elle indiqué.
Oumy Sow a dit que ses clients viennent essentiellement de la zone de Gouloumbou. Le nombre de ces clients a ‘’fortement diminué'' du fait de l’électrification de beaucoup de villages dans la zone, entraînant ‘’une forte réduction des besoins en glace des populations''.
‘’Beaucoup de familles disposent maintenant de frigos dans ces villages et vendent aussi de la glace. Donc cela réduit la clientèle qui venait chercher de la glace à Tambacounda en cette période ’’, a expliqué Oumy Sow.
PAR ABDOU FALL
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SAUVER LA RÉPUBLIQUE
Pays de liberté, resté fidèle à une tradition de pluralisme politique, syndical et médiatique depuis l’époque coloniale, le Sénégal a gardé le cap d'une nation d’ouverture et de convivialité où l'œcuménisme religieux est la règle
Notre pays est à un tournant décisif de sa trajectoire démocratique.
Pays de liberté, resté fidèle à une tradition de pluralisme politique, syndical et médiatique depuis l’époque coloniale, le Sénégal a gardé le cap d'une nation d’ouverture et de convivialité où l'œcuménisme religieux est la règle, les droits de l'homme respectés et les libertés publiques garanties, en dépit des vicissitudes de la vie et de l’histoire.
Ce régime de démocratie républicaine s'est bonifié au fil des années, au point de produire un système de référence de premier ordre dans les rangs des démocraties majeures, à travers le continent africain et le monde.
Les alternances politiques successives sont devenues la règle, au sommet de l'Etat comme à l'échelle des territoires. La vitalité du débat public à travers les médias classiques et les réseaux sociaux y a pris une allure et une intensité remarquables, malgré les dérives qui débordent le champ convenu du pacte démocratique.
Pourtant, c’est ce modèle qui allie régime de libertés et progrès économique et social que des acteurs politiques tentent de discréditer et de déstabiliser en complicité avec de puissants groupes et lobbies étrangers.
Dans un contexte mondial de crise de la démocratie représentative de type libéral, cette situation mérite la plus grande attention des forces vives de la nation, notamment celles républicaines et démocratiques.
Ce sont, en effet, toutes les grandes démocraties qui font actuellement face aux poussées populistes un peu partout à travers le monde.
Réduites en huiles ou en farines animales pour l’Europe et l’Asie, des milliers de tonnes de poissons ouest-africains disparaissent des marchés locaux et des assiettes des plus pauvres. Enquête au Sénégal sur les effets de cette pêche intensive
Le Monde Afrique |
Laureline Savoye et Elisa Bellanger(motion-design) |
Publication 09/04/2023
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Au large de l’Afrique de l’Ouest, la mer regorge de poissons. Des sardines, maquereaux, mérous, qui sont des ingrédients de base de la cuisine locale, du Sénégal au Cameroun. Pour combien de temps encore ? Massivement pêchés et aussitôt exportés dans les pays voisins ou à l’autre bout du globe, ces « petits pélagiques » disparaissent progressivement des étals africains et des assiettes des consommateurs les plus modestes. Au Sénégal, le prix de la sardinelle plate a doublé entre 2015 et 2022. La consommation, elle, s’effondre : en dix ans la consommation de petits poissons par habitant a été divisée par deux.
En 2019, Greenpeace estimait que 500 000 tonnes de ces petits poissons étaient capturées au large du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie pour être transformés en farines et en huiles. Quatre ans plus tard, la tendance est loin de s’inverser.
Le Monde Afrique a pu filmer au Sénégal les effets de cette pêche industrielle intensive, largement pratiquée par de grandes flottilles asiatiques, turques et russes dans les eaux ouest-africaines. Une surpêche parfois illégale qui met en péril la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest.
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