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25 août 2025
par Ousseynou THAIM
QUI POUR DÉFENDRE L’ÉCOLE ET L’UNIVERSITÉ SÉNÉGALAISE ?
Au Sénégal, l’école et l’université sont dans un tourbillon indescriptible, victimes d’une politisation calculée et nuisible de leur espace en si peu de temps. Sans doute, l’école et l’université ont toujours été des espaces politiques.
Paix à l’âme des disparus !
Au Sénégal, l’école et l’université sont dans un tourbillon indescriptible, victimes d’une politisation calculée et nuisible de leur espace en si peu de temps. Sans doute, l’école et l’université ont toujours été des espaces politiques. Mais les derniers évènements constituent des pages sombres où l’on peut lire à la fois un passé politique conscient et progressiste et un présent politique immature et rétrograde.
Les évènements de mai 1968 avec la protestation des étudiants contre la réduction des bourses, la contestation gagnant l’ensemble des établissements scolaires et universitaires, la solidarité avec le monde ouvrier avaient des raisons scolaires et universitaires d’être car l’enjeu était d’améliorer les conditions de vie étudiantes. Il était advenu une revalorisation des bourses des étudiants, une construction d’un campus social et surtout une réforme du système universitaire.
Les évènements du 1 juin 2023 sont de tout autre ordre. Après le verdict d’un procès opposant deux citoyens sénégalais, le leader politique monsieur Ousmane Sonko et la masseuse madame Adji Sarr, l’école et l’université, comme boucliers, sont prises à partie. Politisé à outrance, ce procès, qui génétiquement n’a aucun lien avec l’école et l’université, est malheureusement utilisé comme l’occasion d’une déconstruction physique et symbolique des systèmes pédagogiques et andragogiques.
A la faveur des engagements aux niveaux communautaire, continental et mondial l’État du Sénégal s’est donné les moyens de développer son école et son université pour le bénéficie de la jeunesse. Des efforts considérables et soutenus ont été consentis par le Président Macky Sall depuis plusieurs années. Dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE), du Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence du secteur de l’Éducation et de la Formation (PAQUET-EF), de la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur 2013 (CNAES), du conseil présidentiel avec ses onze décisions, des réformes de l’UEMOA, l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, de la Stratégie continentale de l’éducation de 16-25, de la Stratégie 2024 pour la Sciences, la Technologie et l’Innovation pour l’Afrique, du Programme 2030 des Nations-unis, du Cadre d’action pour l’atteinte de l’objectif de développement durable 4 (ODD4), l’État a fait des investissements de grande nature, transformant visiblement et en profondeur le visage de plusieurs structures scolaires et universitaires.
La multiplication des collèges et lycées de proximité, l’implantation démocratique des lycées d’excellence, les classes préparatoires scientifiques, l’élargissement de la carte universitaire, la création et le développement des Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (ISEP), l’amélioration des conditions de vie étudiante, le développement des infrastructures, l’acquisition de matériel de laboratoire, l’augmentation des salaires, la construction d’un campus social de standing international à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’acquisition de bus, de mini bus ou autres matériels roulants pour les facultés, écoles et instituts, la démarche constructive du Ministère en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ont sorti l’école et l’université du chemin caillouteux pour atteindre l’autoroute de l’accomplissement.
Ces institutions sont précipitamment attaquées et gravement atteintes. Mais à qui profitent ces attaques ? Plusieurs écoles ont été fermées, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au centre, l’Université Assane Seck de Ziguinchor au Sud, l’Université Gaston Berger de Saint Louis au Nord… ont été vandalisées. La violence physique de cette attaque a détruit tout sur son passage. Des infrastructures en chantier pillées, des bus universitaires et voitures appartenant à des travailleurs incendiés, des bibliothèques brûlées, des archives calcinées…
La violence symbolique a semé la peur faisant quitter les étudiants des campus, les travailleurs invités à rester chez eux, les populations grandement inquiètes de la scolarisation et de la poursuite des études scolaires et universitaires de leurs enfants. Les investissements de l’État, l’abnégation d’une nation, les sacrifices des travailleurs sont réduits en cendre par des jeunes qu’il convient d’appeler « ennemis » de l’école et de l’université, partant, de la société sénégalaise.
L’engagement des forces de défense et de sécurité et des agents de sécurités a fait face au mutisme de certains les intellectuels.
Heureusement et courageusement ! Le Bureau National du Syndicat Autonome de l’enseignement Supérieur (SAES) assumé sa responsabilité devant la nation sénégalaise et devant l’opinion international. Il a sorti un communiqué pour défendre son outil de travail, pour décrier « le saccage tous azimuts des infrastructures pédagogiques », dénonçant « la situation politique nationale délétère ». Monsieur Boubacar Siguiné Sy, Ministre conseiller du Président de la République et Enseignant Chercheur à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation a posé justement la question « Faudra-t-il fermer les écoles et les universités du Sénégal » ? Deux rares exemples d’intrépidité et dévouement à l’école et à l’université.
Cette école et cette université ont formé de brillants intellectuels installés au Sénégal et ailleurs, qui n’ont pas le droit de se taire ou de divertir l’opinion pendant que les institutions qui ont permis leur ascension sont fermées ou brûlées. Ne serait-ce que pour le devoir d’Alumni, sans convoquer ce que le savoir représente pour eux, ils doivent défendre ces institutions qui ont participé à leur éducation et/ou formation. Pour l’honneur dû aux deux parrains des deux universités les plus touchées, les Professeurs Cheikh Anta Diop et Assane Seck qui ont participé activement à la construction de l’école et de l’université sénégalaises, nous devons dire, avec fermeté, tout notre mécontentent face à ces actes déconstructifs des institutions scolaires et universitaires dont le récent visage attirait les étudiants du monde entier.
Le monde des ressources humaines de qualité sénégalaises ou étrangères fait la fierté de l’école et de l’université au Sénégal. Par conséquent, nous devons nous offusquer de ces agressions foudroyantes de l’école et de l’université. Gardons toujours à l’esprit qu’être un intellectuel, c’est aussi le résultat de grandes institutions scolaires et universitaires ! Avons-nous le droit de nous taire ou de divertir le peuple ! Non ! Non ! Non !
par l'éditorialiste de seneplus, ousseynou bèye
LE CHANTAGE DE MACKY SALL
EXCLUSIF SENEPLUS - Ainsi donc, vous auriez "concédé" à "renoncer" à "votre" troisième mandat. Une demande toute humble ? Un moyen de marchandage lamentable ? Peut-on se prévaloir de sa propre turpitude ?
Ousseynou Bèye de SenePlus |
Publication 07/06/2023
Pas de troisième mandat. Pas de prolongation. Quelle honte M. Sall !
Je peux vous appeler ainsi puisque tout le monde sait que vous êtes un candidat-sortant qui ne tient même pas sa place.
Ainsi donc, vous auriez "concédé" à "renoncer" à "votre" troisième mandat. Une demande toute humble ? Un moyen de marchandage lamentable ?
Certainement, avec la condition que voici : "Je prolonge mon mandat de deux ans, le temps de régler les cas de Karim Wade, Khalifa Ababacar Sall et d’Ousmane Sonko". Rien que !
Karim Wade, qui donc l'avait accusé illégitimement et illégalement de malversations, avant de l'envoyer au cachot, puis en exil doré, avec une si forte amende ? En dépit des protestations de la Communauté internationale, y compris les instances onusiennes ? Qui a persisté à le laisser en exil, isolé de tout son environnement immédiat, y compris de sa famille ? malgré toutes sortes d'oppositions démocratiques à ce sujet ? Qui refuse jusqu'ici de changer les dispositions iniques des art L 29 et L 30 du Code électoral ?
Quant à Khalifa Ababacar Sall, qui donc a profité d'une bévue administrative pour l'accuser de détournements de deniers publics et de "dugug", jettant l'opprobre sur lui et sa famille ? Qui a mobilisé aux pas de charge toute la justice républicaine pour la mettre dans sa poche, la mettre aux ordres pour maintenir l'adversaire dans les liens de la détention et de l'humiliation ? Qui refuse ici encore, de réformer le Code électoral dans le sens de la justice et de la démocratie ?
Enfin, s'agissant du cas actuel, inouï et dramatique d’Ousmane Sonko, mais qui donc a ourdi le complot ignoble de Sweet Beauty ? Avec la bienveillante complicité de qui on sait ? Qui a laissé perdurer et pourrir une telle situation ? Qui a tenu en haleine tout un peuple, deux années durant, autour de ce roman de vaudeville de mauvais goût ? Un goût nauséabond, aux senteurs pestilentielles ? Qui a laissé mourir à la fleur de l'âge, ces bourgeons de l'espoir pour une grande nation comme le Sénégal ?... En attendant que le décombres macabre continue... ? Qui persiste à vouloir rendre hors de course un adversaire légitime ? Qui cherche à organiser des sélections à la Bukki-l'hyenne, plutôt que des élections transparentes, libres et démocratiques ? Enfin, qui cherche à s'insurger pour usurper un droit indu ? Se présenter soi-même aux élections quand la Constitution, légalement, et le peuple, légitimement, le lui interdisent ?
Tout cela à la charge du même manant ! Celui-là même qui, li y a peu, inversait les termes du chantage : "Demandez-moi ... avec respect..." Quelle arrogance, quelle outrecuidance !
Il aurait pourtant suffi...
Et c'est ce Tartuffe des temps modernes qui vient nous demander de lui laisser le temps pour régler tous ces cas-là !
Peut-on se prévaloir de sa propre turpitude ?
Quelle honte, M. Sall !
MACKY S'ADRESSERA A LA NATION
Le chef de l’Etat Macky Sall a informé mercredi qu’il s’adressera à la Nation après le dialogue national en vue d’en “partager les conclusions” et “donner les grandes orientations sur la ‘’consolidation de notre modèle démocratique et républicain’’
Dakar, 7 juin (APS) – Le chef de l’Etat Macky Sall a informé mercredi qu’il s’adressera à la Nation après le dialogue national en vue d’en “partager les conclusions” et “donner les grandes orientations ”sur la ‘’consolidation de notre modèle démocratique et républicain’’, a appris l’APS de source officielle.
‘’Au terme du dialogue national, le président de la République a informé qu’il s’adressera à la nation pour partager les conclusions et donner les grandes orientations qui permettront la consolidation de notre modèle démocratique et républicain’’, indique le communiqué du conseil des ministres.
Macky Sall a indiqué que les propositions et recommandations définitives du travail des commissions du dialogue national doivent lui parvenir ‘’avant le 25 juin 2023, en vue de la mise en œuvre rapide des conclusions et décisions présidentielles issues du dialogue national qu’il souhaite inclusif, constructif et prospectif’’.
Le chef de l’Etat a renouvelé son engagement à accompagner le travail des commissions du dialogue national afin de trouver, avec les acteurs impliqués, les compromis nécessaires et les consensus attendus sur toutes les questions prioritaires et majeures abordées, explique le texte.
Devant le gouvernement, Macky Sall a fait part de ses ‘’remerciements à tous les acteurs politiques, économiques, sociaux, religieux et coutumiers, ainsi que les femmes et les jeunes qui ont répondu à son appel au dialogue’’.
Le dialogue national a été lancé le 31 mai dernier, à Dakar, par le chef de l’Etat en présence d’importantes personnalités politiques, religieuses et coutumières.
Macky Sall a lancé un appel au dialogue entre les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations dans les rangs de l’opposition.
En même temps qu’il a invité l’opposition au dialogue, le chef de l’Etat a nié l’existence de ‘’détenus politiques’’ au Sénégal.
Plusieurs leaders politiques, dont le chef de l’opposition, Ousmane Sonko, ont rejeté son appel au dialogue du chef de l’Etat.
D’autres concertations similaires tenues entre 2016 et 2021 n’ont pas abouti à des acquis démocratiques pour le pays, selon M. Sonko.
L’ex-parti au pouvoir, le PDS d’Abdoulaye Wade, et la coalition Taxawu Senegaal, dirigée par Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, ont accepté de participer à la concertation.
Macky Sall a évoqué la possibilité d’une amnistie des faits pour lesquels certains leaders politiques ont été condamnés à des peines de prison les privant de leurs droits, ceux de voter et de se faire élire notamment.
C’est à ce titre que le PDS et Taxawu Senegaal ont accepté de prendre part au dialogue national, Karim Wade et Khalifa Sall, leurs leaders, ayant été condamnés en 2015 et 2018 à des peines de prison les privant de leurs droits politiques.
Le président de la République a déclaré avoir chargé l’ex-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, de le représenter au dialogue national et de le diriger si les participants le désirent.
‘’J’ai désigné mon haut représentant, monsieur Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale, pour me représenter au dialogue et en assurer la conduite si vous en convenez’’, a-t-il dit aux participants.
Il a appelé les participants au dialogue national à faire en sorte qu’il aboutisse à la ‘’consolidation de nos acquis démocratiques’’ et à discuter de toutes les questions, y compris celle de sa troisième candidature.
Le professeur Babacar Kanté, agrégé de droit public et de science politique, a été nommé président de la commission politique du dialogue national, selon un communiqué de Moustapha Niasse, haut représentant du président de la République.
M. Kanté est doyen honoraire de l’unité de formation et de recherche en droit de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord).
L'ANIMATRICE NDÈYE NDACK TOURÉ DÉFÉRÉE AU PARQUET
Selon son avocat, Me Babacar Ndiaye, il est reproché à sa cliente d’avoir posé des « actes de nature à compromettre la sécurité de l’Etat »
Après une nuit passée dans les locaux de la Brigade de recherches de la Gendarmerie de Dakar/Faidherbe, l’animatrice Ndéye Ndack Touré est déférée, ce mercredi matin, au Parquet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Selon son avocat, Me Babacar Ndiaye, il est reproché à sa cliente d’avoir posé des « actes de nature à compromettre la sécurité de l’Etat ».
La robe noire de renseigner cependant que sa cliente est sereine et elle garde son courage. « Elle se sent innocente, elle n’a rien à se reprocher. Il n’y a aucune vidéo, aucune déclaration qui peuvent lui être opposées tendant dans le sens de poser des actes qui compromettent la sécurité publique. Après avoir été entendue, elle a lu ses déclarations et elle les a signées. On lui a notifié la mesure de garde à vue ».
LA FAMILLE D'UN JEUNE TUÉ LORS DES TROUBLES RÉCLAME JUSTICE
"Doudou ne participait pas aux manifestations et ne faisait pas de la politique.Il était mon fils préféré parce qu'il porte le nom de mon père", dit sa mère, Mbène Bèye, en larmes
Ismaïla Diène a enterré mardi à Bargny (ouest) avec plusieurs centaines de proches et de voisins l'un de ses fils, tué la semaine dernière lors des troubles qui ont secoué le Sénégal, et a réclamé justice.
Endeuillés et dignes, lui et son épouse se sont gardés de désigner un coupable.Comme pour bon nombre des 16 personnes qui ont trouvé la mort dans l'éruption politique la plus meurtrière qu'ait connue le Sénégal depuis des années, les circonstances du décès de Doudou Diène, 33 ans, marié et père d'un bébé de 14 mois, restent entourées de mystère.
"C'est vendredi vers 22H00 qu'on nous a appelés pour nous dire qu'il avait été blessé par balle. Il est décédé samedi vers 04H00" dans un hôpital de Dakar où il avait été été admis en réanimation, dit à l'AFP Ismaïla Diène, enseignant à la retraite, aux côtés de son épouse Mbène Bèye et d'autres membres de sa famille à Bargny.
Bargny, une commune de pêcheurs bordant la nouvelle ville de Diamniadio à une trentaine de kilomètres de Dakar, a été comme la capitale, sa banlieue et d'autres villes du Sénégal le théâtre de violences consécutives à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs.
Cette condamnation rend M. Sonko, populaire dans la jeunesse et les milieux défavorisés, inéligible à ce stade pour la présidentielle de 2024.Il crie au complot du pouvoir.
Bargny, avec ses rues sablonneuses et ses maisons décaties, a payé un lourd tribut à l'agitation, avec trois morts, selon trois responsables municipaux.
Comment Doudou Diène, qui vivait surtout de l'élevage de poulets, a été atteint n'est pas clair.
"Doudou ne participait pas aux manifestations et ne faisait pas de la politique.Il était mon fils préféré parce qu'il porte le nom de mon père", dit sa mère, Mbène Bèye, en larmes, boubou et coiffe blancs, chapelet à la main.
- Justice ici ou dans l'au-delà -
Le pouvoir et l'opposition se rejettent la faute de ces morts.L'opposition accuse le gouvernement de n'avoir reculé devant aucun moyen pour réprimer la contestation et même de s'être assuré le concours d'hommes de main équipés d'armes à feu.
Le gouvernement a dénoncé une entreprise de déstabilisation à laquelle auraient pris part des "forces occultes", des étrangers et des hommes avec des armes de gros calibre.
Comme il est de tradition avant de mourir, "Doudou, qui est notre fils cadet, nous a demandé pardon, à sa mère et moi (au téléphone). Je ne sais pas dans quelles circonstances il a été atteint par une balle", dit son père dont la tristesse se lit sur le visage.Doudou avait deux frères et une soeur, selon lui.
"Quand il m'a demandé pardon, je lui ai dit que je te pardonne.Perdre un enfant est un choc émotionnel terrible.De toute façon, justice sera faite.Si ce n'est pas par les hommes, ce sera dans l'au-delà", dit son père.
"J'espère que les hommes feront justice parce qu'il y a des choses qui ne peuvent pas rester impunies", dit son père.Quand la police lui a demandé ce qu'il comptait faire, il a répondu qu'il entendait porter plainte.
"Que justice soit faite.Des innocents meurent. Ce n'est pas normal", dit sa mère, enseignante à la retraite elle aussi, peu avant le départ pour la mosquée pour la prière mortuaire.
L'épouse du défunt, dans une chambre voisine, est assistée d'un groupe de femmes.
Les formalités à remplir ont retardé l'inhumation jusqu'à mardi. Une foule de plusieurs centaines de personnes s'est rassemblée dans une mosquée peinte en vert où le cercueil avait été déposé.Au bout d'une dizaine de minutes d'hommages, la cortège silencieux des hommes a pris le chemin du cimetière, à la lisière de la commune.Les femmes se rendront sur la tombe plus tard.
par Hady Ba
SONKO, CRITON PLUTÔT QUE SOCRATE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le citoyen Sonko aspire à devenir président, mais refuse de se soumettre à un tribunal du pays. Nous sommes une société misogyne. Traiter une femme noire de guenon et se faire acclamer par des mâles noirs
Depuis la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, tous les demi-habiles évoquent la figure de Socrate et L’Apologie. Ce dialogue se termine effectivement par la condamnation de Socrate pour un délit superficiellement similaire, parce que portant le même nom que celui pour lequel le juge a condamné M. Sonko. Un autre dialogue mettant en scène Socrate est cependant pertinent ici : c’est le Criton. Nous y reviendrons à la fin de notre propos.
Mais évacuons d’abord une évidence.
Macky Sall a-t-il le droit de présenter sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024 ? On peut comprendre cette question de manière juridique ou de manière morale. Ce n’est de toute manière absolument pas une question de droit. C’est une question morale. Moralement, le contrat que Macky Sall a passé avec le peuple sénégalais, c’est qu’il s’assurerait que nul ne pourrait désormais faire plus de deux mandats. C’est ce qui est écrit dans notre Constitution révisée, c’est ce qui était dans notre Constitution avant sa révision. Aucune élucubration juridique ne rendra jamais licite une candidature de Macky Sall en 2024.
Une fois qu’on a dit ça, on devrait avoir l’honnêteté de pointer une autre évidence. En République, nul ne peut prétexter quoi que ce soit pour se soustraire à la justice. Ultimement, tout citoyen convoqué par l’autorité judiciaire doit répondre à cette dernière. Peu importe qu’il l’estime corrompue, instrumentalisée ou partiale.
Une dame a accusé un homme de viol. Cette dame existe. Elle se nomme Adji Sarr. L’homme existe, il se nomme Ousmane Sonko. L’homme a lui-même reconnu s’être retrouvé enfermé dans la même pièce que la dame. Il ne nous appartient pas de décider a priori que cette accusation est fallacieuse. C’est à la justice de trancher. De la même manière que toute personne honnête reconnaîtra qu’il est immoral et probablement illégal pour le président Macky Sall de briguer un troisième mandat, toute personne honnête doit dire sans fards que, quelque corrompue et instrumentalisée que soit notre justice, Ousmane Sonko ne peut pas s’y dérober. Il a l’obligation légale de se rendre disponible à la justice de son pays.
Au-delà de cette obligation légale, Ousmane Sonko, qui aspire à diriger la République du Sénégal, doit avoir un comportement républicain. Moralement, il ne lui est pas permis de jeter le discrédit sur les institutions qu’il aspire à diriger et/ou dont il aspire à devenir le garant du bon fonctionnement. Or, depuis qu’il a été accusé de viol par une de ses concitoyennes, M. Sonko a systématiquement montré de la défiance envers les institutions de la République intervenant statutairement dans le processus. Il a nommément désigné des magistrats, des policiers et des fonctionnaires et les a accusés d’être de mèche avec le chef de l’État dans une entreprise visant à l’empêcher de devenir lui-même président de la République.
Supposons que M. Sonko ait raison. Supposons que le président Macky Sall, la magistrature, la police et la gendarmerie sénégalaises aient tous comploté pour jeter M. Sonko en prison. N’y a-t-il personne dans son parti, personne parmi ses alliés, personne dans la société civile qui soit suffisamment honnête et compétent pour prendre sa place ?
Parce que, même s’il a raison, même s’il y a un complot d’État pour lui nuire, il n’en demeure pas moins vraie une chose : une femme accuse M. Sonko de viol et M. Sonko lui-même reconnaît qu’il s’est trouvé enfermé dans une pièce avec cette dame. Cette dame existe. Elle se nomme Adji Sarr. Elle a un récit très précis de ce que, selon elle, M. Sonko lui a fait subir. L’on a réussi, pendant deux ans, à déshumaniser cette dame. M. Sonko s’est permis de dire :
Ce sont là exactement les paroles proférées par un homme qui aspire à diriger le Sénégal. Que ces paroles-là ne suffisent pas à le disqualifier définitivement dans un pays à majorité noir montre à quel point nous sommes une société misogyne. Traiter une femme noire de guenon et se faire acclamer par des mâles noirs. C’est l’illustration presque parfaite du misogynoir : cette oppression à l’intersection du sexisme et du racisme théorisée par la féministe Moya Bailey. Utiliser une maladie, l’AVC, comme disqualification, c’est aussi flirter avec le capacitisme.
Des écrivains, professeurs, homme de culture affiliés à un parti qui appelle à une révolution qu’ils veulent populaire mais qui ne dénoncent ni ne déplorent la destruction d’une vénérable université qui sert en majorité les enfants des classes sociales les plus défavorisées. Tel est le triste état de notre pays.
La phrase de Sonko à l’endroit de son accusatrice est intéressante : “Même si je devais violer quelqu’un, je ne violerais pas cette femme qui ressemble à une guenon atteinte d’AVC.” N’est-ce pas là une phrase de violeur ?
Si je vous accusais de pédophilie, me diriez-vous : “Même si je devais violer un enfant, j’en choisirais un de plus mignon que celui-ci” ? Bien sûr que non. Pour quiconque n’est pas un pédophile, il est inenvisageable de violer un enfant. Pour quelqu’un qui n’est pas un violeur, il est inenvisageable de violer une femme, aussi belle soit-elle. M. Sonko, lui, peut parfaitement envisager en public de violer une femme, il se défend juste en nous disant que ce n’est pas une femme comme Adji Sarr qu’il violerait.
La question est donc : M. Sonko dit-il la vérité quand il nous dit que ce n’est pas une dame pareille qu’il violerait ? La dame affirme qu’il l’a violée. Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur l’effectivité du viol. Le juge a estimé, quant à lui, que M. Sonko n’a pas violé Adji Sarr mais qu’il en a fait son objet sexuel d’une manière répréhensible. Des intellectuels, des universitaires, des politiques, nous appellent, parce que M. Sonko a été condamné, à manifester, à déloger du Palais le président élu, etc. Des enfants meurent sous les balles de policiers et de nervis. Tout cela parce que quelqu’un en qui beaucoup d’entre nous avaient placé leurs espoirs s’est mis en situation d’être accusé de viol et affirme qu’il est le seul à pouvoir nous sauver d’une prétendue dictature de Macky Sall. Sur 16 millions de Sénégalais, il y en aurait un seul qui serait capable de nous sauver de la dictature ! Sauf que notre sauveur potentiel est accusé de viol par une dame qui se nomme Adji Sarr. Sauf que ce sauveur espéré a été condamné pour corruption de jeunesse par un juge assermenté.
Revenons au Criton.
Après la condamnation à mort de Socrate, un de ses riches amis, Criton vient le voir en lui disant qu’il a affrété un bateau pour le conduire hors de la Cité. Criton et Socrate conviennent que la condamnation est injuste. Socrate aurait donc le droit de s’en soustraire, affirme Criton, et il lui en donne les moyens. Dans le dialogue, Socrate argumente pour la thèse selon laquelle, même si la peine est injuste, étant donné que c’est un tribunal normalement constitué qui l’a prononcée et que les lois de la Cité ont été appliquées par ceux qui en avaient les prérogatives, alors Socrate a l’obligation de s’y soumettre. Refuser de se soumettre à une loi, dit Socrate, c’est les violer toutes. Refuser de se soumettre à un jugement, c’est remettre en cause le système judiciaire dans son intégralité. Le citoyen Ousmane Sonko aspire à devenir président de la République du Sénégal, mais refuse de se soumettre à un tribunal de la République du Sénégal. Si jamais il devient président de la République du Sénégal, pourquoi accepterait-il de se soumettre aux lois qui lui déplaisent ?
Sans même arriver jusque-là, comment pourrait-il, s’il était élu, prêter serment devant les juges qu’il a discrédités ? C’est le même système judiciaire dont il refuse actuellement le verdict qui serait chargé de valider son élection.
MULTIPLE PHOTOS
L’ÉTAU AUTOUR DE SONKO EST-IL EN TRAIN DE SE DESSERRER ?
Ça circule à la cité Keur Gorgui. Si autrefois il y avait une forte présence des forces de l'ordre et de sécurité autour du domicile de Sonko, aujourd'hui cette cité est de moins en moins militarisée.
Ça circule à la cité Keur Gorgui. Ce qui n’était pas évident les jours précédents. Pour y accéder, c’était la croix et la bannière. « On est vraiment soulagé. S’il y avait 200 ou 100 policiers avant, sachez aujourd’hui qu’il n’y en a plus que 20 », souffle-t-on dans le voisinage. On respire mieux après les tensions nées de la condamnation du leader de Pastef, Ousmane Sonko, à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse », dans l’affaire Sweet Beauté, l’opposant à l’ex-masseuse Adji Sarr, qui l’accusait de viols et menaces de mort.
Notre interlocuteur, résident du quartier qui a requis l’anonymat, ajoute, souriant, qu’il a pu prendre son véhicule. Ce qui n’était pas possible ces derniers jours. « Ils nous faisaient faire un long détours. On a subi un véritable calvaire », se plaint-il.
Il n’est pas le seul à se lamenter. Maçon de son état, Mohamed Mballo, tâche noire sur le front, a passé plusieurs nuits dans son chantier. « On avait un véritable problème pour accéder au quartier. Beaucoup de mes collègues n’ont d’ailleurs pas pu travailler. Ils venaient jusqu’ici avant qu’on ne leur interdise l’accès. Aujourd’hui la situation s’est améliorée », explique-t-il.
Ceux qui avaient pu y accéder ont dû brandir leur pièce d’identité nationale. Ce qui n’est pas le cas ce matin.
Demba Sy, photographe, n’habite pas à la Cité Keur Gorgui. Mais, « j’y passe souvent dans le cadre de mes activités », confie l’homme au teint clair et cheveux grisonnants. « Franchement, l’accès était difficile. On te pose des tas de questions avant de t’obliger à faire un long détours. C’était vraiment une perte de temps », confirme-t-il.
Bien qu’allégé, le dispositif est toujours visible. C’est le cas au niveau du Rond-point et de certaines ruelles. Mais, le blocus est plus impressionnant aux abord du domicile de l’opposant Ousmane Sonko. La ruelle est barricadée d’un côté, avec des policiers veillant au grain, et barrée par une fourgonnette de la police de l’autre. Impossible de franchir les barrières. Les policiers affirment n’avoir reçu « aucune instruction » dans le sens d’un allègement. D’où le maintien du dispositif et l’accès est interdit.
Après plusieurs jours coincée chez elle, Astou Mané, résidente, se réjouit d’humer l’air de la liberté. « Je ne sais même pas quoi dire après ce qu’on a vécu ces derniers jours. Respirer la fumée de grenades lacrymogènes à longueur de journée, pendant des jours, enfermer chez soi, ne pas vaquer à ses activités. C’était comme être en prison. »
Le constat a été aussi fait que nombre de citoyens rencontrés sur place n’ont pas souhaité s’exprimer par peur « d’être arrêtés ».
MIMI TOURÉ EXCLUT TOUT REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
Cette élection doit impérativement avoir lieu à la date prévue, avec la participation de tous les candidats, sauf le président Macky Sall, qui ne peut pas se représenter en vertu des dispositions de la Constitution, estime l'ancienne Première ministre
Dans un récent post sur Facebook, Aminata Touré, également connue sous le nom de Mimi, a exprimé son opinion sur l'élection présidentielle prévue en février 2024 au Sénégal. Selon elle, cette élection doit impérativement avoir lieu à la date prévue, avec la participation de tous les candidats, sauf le président actuel, Macky Sall, qui ne peut pas se représenter en vertu des dispositions de la Constitution. Elle a également souligné que tout report de l'élection présidentielle ne pouvait être envisagé.
Cette déclaration de Mimi est importante car elle souligne l'importance de la démocratie au Sénégal. En tant que pays respectueux de la démocratie, il est essentiel que les élections présidentielles soient tenues à la date prévue, avec la participation de tous les candidats qui remplissent les critères requis pour se présenter. La Constitution sénégalaise est claire sur le fait que le président ne peut pas se représenter après deux mandats consécutifs, ce qui signifie que Macky Sall ne peut pas se présenter à nouveau en 2024.
Mimi souligne que les plaintes nationales et internationales concernant les événements tragiques qui ont eu lieu récemment au Sénégal doivent être rapidement prises en compte. Les tueries de 16 enfants sont une tragédie pour le pays et il est crucial que les auteurs et les commanditaires soient rapidement identifiés et traduits en justice, ajoute-t-elle.
SUSPENSION DU TER, 240 MILLIONS PERDUS EN 3 JOURS
La reprise du TER a permis au directeur général de la Société nationale de gestion du patrimoine du TER de communiquer sur les pertes engendrées lors de sa période d’arrêt de trois jours dû aux manifestations.
La reprise du TER a permis au directeur général de la Société nationale de gestion du patrimoine du TER de communiquer sur les pertes engendrées lors de sa période d’arrêt de trois jours dû aux manifestations.
«Le TER transporte en moyenne en moyenne 75 000 personnes par jour. Ce qui génère des recettes journalières estimées à 60 millions, soit 240 millions durant ces trois jours d’arrêt de circulation», calcule dans L’Observateur Abdou Ndéné Sall. La destruction de la gare de Rufisque a coûté entre 50 et 60 millions de francs CFA. La toiture est partie en fumée et les murs sont calcinés.
Il informe que les assurances seront chargées du financement de la réparation. L’Etat ne déboursera rien.
NOTRE DEVOIR EST DE RECONCILIER LES SENEGALAIS
L’ancien maire de Dakar, par ailleurs président de la plateforme Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, se prononçant sur les derniers évènements qui ont frappé le Sénégal appelle à «la réconciliation des Sénégalais dans ce contexte de montée des périls
L’ancien maire de la capitale sénégalaise, par ailleurs, président de la plateforme Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, se prononçant sur les derniers évènements qui ont frappé le Sénégal appelle à «la réconciliation des Sénégalais dans ce contexte de montée des périls».
Notre devoir est de réconcilier les Sénégalais et de mobiliser les énergies, toutes les énergies, pour le grand dessein national a notamment plaidé Khalifa Ababacar Sall, dans un message publié, sur sa page officielle facebook.
«La haine est en train de prendre le pas sur le bon sens, et finit par faire le lit de tous les outrages, de tous les excès. Il nous faut sortir de cet engrenage en passe de mener notre pays dans l’abîme », a plaidé l’ancien maire de Dakar.
Selon Khalifa Ababacar Sall, «il ne peut y avoir d’idéal commun si les cœurs ne sont pas apaisés, si les différences dressent des barricades. La République, garante de la cohésion sociale est la meilleure promesse que nous pouvons faire à notre peuple. C’est pourquoi nous devons construire l’avenir avec tous les Sénégalais, autour des principes fondamentaux de la République et qui serve la démocratie et le peuple», a-t-il notamment dit.
Khalifa Ababacar Sall appelle le président de la République «à prendre de la hauteur en mettant en avant la primauté de l’intérêt national». M.Sall adresse les condoléances aux familles des victimes et formule des prières de prompt rétablissement aux nombreux blessés. «Le décès de nos enfants et la grande tristesse qui s’installe dans leurs familles constituent de grosses balafres», a-t-il dit.