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26 juin 2025
MULTIPLE PHOTOS
L'UA, AISSATA TALL SALL DRESSE DE BILAN DE LA PRESIDENCE DU SENEGAL
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Aïssata Tall Sall a présenté hier soir, le bilan de la présidence sénégalaise de l’Union africaine aux ambassadeurs. Lors de cette rencontre, elle est revenue sur le bilan de Macky Sall.
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a présenté, hier soir, le bilan de la présidence sénégalaise de l’Union africaine (Ua) aux ambassadeurs. Lors de cette rencontre, elle est revenue sur le bilan de « solutions » du Président Macky Sall dans un contexte difficile.
Face à l’essentiel du corps diplomatique accrédité au Sénégal, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a restitué le bilan de la présidence sénégalaise de l’Union africaine (Ua), lors d’une cérémonie tenue au siège de son ministère. C’était hier soir. Le ministre a salué la présence des diplomates, des membres des institutions sénégalaises, de la société civile pour cet « exercice de devoir et de vérité » qu’est la restitution du bilan du Président Macky Sall à l’Ua. Pour la patronne de la diplomatie sénégalaise, c’était le moment de parler des choses qui bougent, mais aussi de ce qu’il y a à améliorer. Elle estime que la présidence du Chef de l’État Macky Sall de l’Ua a été une présidence des solutions malgré le contexte. Aïssata Tall Sall a rappelé que le Président a pris la tête de l’Ua le 05 février 2022 dans un contexte où il y a eu plusieurs urgences au plan économique, sanitaire, climatique. Avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine qui sont venues exacerber les difficultés, il fallait réajuster les priorités. Il fallait insister, selon elle, sur les préoccupations du continent en faisant entendre la voix de l’Afrique.
Dans le cadre de la souveraineté pharmaceutique, le Président Macky Sall a ainsi plaidé fortement pour que la fabrication de vaccins se fasse sur le continent. Sur la souveraineté alimentaire, la patronne de la diplomatie a rappelé que la crise en Ukraine a créé beaucoup de problèmes dans les pays africains. « Le Président Macky Sall a porté sa toge pour plaider pour le continent », rappelle Aïssata Tall Sall. C’est ainsi, soutient-il, que le Président Macky Sall, avec l’appui des États-Unis, travaille à l’opérationnalisation d’une plateforme permettant aux pays africains excédentaires en produits alimentaires de vendre à d’autres pays. Les infrastructures n’ont pas été aussi en reste, de même que le climat qui a été un grand point de plaidoirie avec le Président Macky Sall. Ce dernier a longtemps plaidé pour une transition énergétique équitable, car l’Afrique a besoin d’utiliser les énergies comme le gaz qui va permettre au continent de résorber son gap en matière d’accès à l’énergie. Aïssata Tall Sall a aussi abordé la question de la réallocation des Droits de tirage spéciaux (Dts) à l’Afrique qui en a besoin sans oublier la réforme proposée dans la gouvernance financière pour une agence de notation africaine qui a été acceptée mais pas encore installée. Sur la sécurité, elle a rappelé que le Président Macky Sall a demandé le renforcement des armées africaines pour qu’elles puissent assurer la sécurité sur le continent avant que d’autres forces ne viennent de l’extérieur faire ce travail. « J’ai retenu la voix du Président pour l’Afrique partout. Le Président a développé ce leadership africain pour que les gens comprennent qu’en Afrique, tout ne change pas, mais quelque chose a changé ; ne pas se dire que les solutions ne viennent que des partenaires, mais aussi des Africains », a affirmé Aïssata Tall Sall.
Le Sénégal reste à la disposition de l’Afrique
L’ambassadeur des Comores au Sénégal, Ahmed Ben Saïd Jaffar, pays qui assure l’actuelle présidence de l’Ua, saluant le bilan du Sénégal, assure qu’ils feront tout pour poursuivre la bonne dynamique enclenchée. Il rassure que son pays est engagé pour relever les défis et compte sur le Sénégal pour réussir sa présidence. Sur ce, le ministre des Affaires étrangères fait aussi noter que le Sénégal est à la disposition de l’Afrique car la mission du Président pour le continent ne prend pas fin avec la fin de la présidence de l’Ua. Pour la suite, elle pense qu’il faut que l’Afrique siège au Conseil de sécurité de l’Onu. Participant à la rencontre, Birahime Seck du Forum civil a souligné qu’ils ont pris bonne note des réalisations et du bilan du Président à l’Ua. Il a promis que le Forum civil examinera ce bilan et souhaité un sommet sur la corruption et la jeunesse en Afrique.
Les ambassadeurs satisfaits
Plusieurs diplomates ont participé à la rencontre. Ils ont confié être satisfaits par le travail du Président Macky Sall à la tête de l’Union africaine (Ua).
L’ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koe Ntonga, parlant au nom des diplomates en tant que doyen d’âge, a remercié le ministre des Affaires étrangères du Sénégal d’avoir tenu parole en procédant à la restitution du bilan du Sénégal à la tête de l’Union africaine (Ua) comme annoncé en février 2022 en début de présidence. Pour lui, le Président Macky Sall a assumé la présidence de l’Ua avec respectabilité et efficacité. Il a souligné que la sécurité du continent avec les menaces djihadistes, la stabilité politique, les questions énergétiques, la sécurité alimentaire, la résolution de la guerre russo-ukrainienne, l’admission de l’Afrique au G20, ont été, entre autres, les priorités du Chef de l’État Macky Sall. Le diplomate a salué la grande complicité manifeste entre le Président Macky Sall et le Président de la Commission de l’Ua, Moussa Faki Mahamat, qui ont défendu le continent. « La présidence de Macky Sall a contribué à une meilleure visibilité de l’Afrique et à une meilleure écoute du continent », assure l’ambassadeur du Cameroun.
Sami Haddad du Liban au Sénégal, après avoir félicité le Sénégal pour le travail réalisé à l’Ua, a souhaité que la coopération soit poursuivie avec le groupe Asie. L’ambassadeur de la République islamique d’Iran, Mohammad Reza Deshiri, au nom du groupe Asie, est allé dans le même sens en se réjouissant de l’engagement du Sénégal.
Quant à l’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot, parlant au nom du groupe Europe, il a félicité le Président Macky Sall pour le travail réalisé à la tête de l’Ua. « La présidence est d’autant plus belle qu’elle s’est tenue dans un contexte compliqué avec les crises sanitaires, sécuritaires, etc. C’est d’autant plus remarquable de tenir une présidence de ce niveau dans ce contexte », a salué Philippe Lalliot. Ce dernier estime que le Sénégal a été présent sur tous les tableaux lors de sa présidence qui a été aussi l’occasion de renforcer la coopération avec l’Europe.
L’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, pense lui, que le Sénégal a parlé au nom de l’Afrique d’une manière différente en se concentrant sur les priorités en matière de développement humain, de financement des infrastructures, etc. Il poursuit que le Sénégal a ouvert des chantiers importants et il serait important de capitaliser cette expérience et d’essayer de réaliser les priorités définies par la présidence sénégalaise de l’Ua. Ce constat est partagé par d’autres ambassadeurs comme celui de la Turquie, Hatice Nur Sagman, l’ambassadeur du Gabon au Sénégal, Régis Onanga Ndiaye, celui de la Mauritanie, etc.
CAPTER TOUT POTENTIEL DE CREATION DE VALEUR DANS LA GESTION DES DECHETS
Dakar est en train de renouer avec son visage radieux, débarrassée de ses immondices. Une prouesse qui porte l’empreinte de la Société nationale de gestion des déchets (Sonaged). Dans cet entretien, son Directeur Mass Thiam fait le point. ENTRETIEN
Dakar est en train de renouer avec son visage radieux, débarrassée de ses immondices. Une prouesse qui porte l’empreinte de l’Unité de coordination des déchets, devenue Société nationale de gestion des déchets (Sonaged). Dans cet entretien, son Directeur général, Mass Thiam, revient sur les pas franchis et, surtout, les nombreux défis à relever.
La gestion des déchets a toujours été un sérieux problème au Sénégal. L’Ucg semble être sur la bonne voie ?
Il faut d’abord saluer la volonté du Président de la République, Macky Sall, d’apporter une solution définitive à la question de la gestion des déchets. Mais, en toute objectivité, je ne pense pas encore avoir réussi parce que j’estime que nous sommes encore très loin de l’objectif-pays en termes de gestion du cadre de vie et de la salubrité qui sont des prérequis essentiels au développement. Il n’en demeure pas moins qu’il y a eu des avancées significatives dans la collecte des déchets, aussi bien sur le plan quantitatif avec une progression de +83% des tonnages collectés en trois ans, que sur le plan qualitatif, avec l’introduction d’infrastructures de gestion de la propreté de proximité, tels que les Points de regroupement normalisés (Prn) et les Points propres (Pp) qui s’intègrent harmonieusement dans le paysage de nos quartiers, villages, communes et villes.
Ces infrastructures apportent surtout une réponse multiforme aux problèmes classiques de collecte et nous ouvrent la voie en créant un potentiel de premier niveau de tri, dès la sortie des déchets des ménages. D’autres facteurs, moins tangibles pour le grand public, nous valent beaucoup de satisfaction, à l’image de cette nouvelle culture d’entreprise faite d’engagement et de résilience, qui est en train d’émerger en interne et qui se traduit par une nouvelle philosophie qui séduit des milliers de jeunes, qui veulent aujourd’hui embrasser les métiers de la propreté qui n’étaient, hélas, jusque-là, point attirants pour eux. Aujourd’hui, à l’occasion des « mardi-gras », vous voyez des parents habiller leurs enfants aux uniformes de nos agents. Cela veut dire beaucoup de choses.
Qu’est-ce qui a fait la force de l’Ucg ?
S’il y avait un déterminant principal dans cette réussite, il faudrait peut-être le chercher autour du facteur humain qui est à la base de tout progrès. La plupart de nos actions ont tourné autour de la revalorisation du personnel. Je ne parle même pas en termes d’avantages et autres, parce que le secteur souffre encore d’une extrême précarité économique comparativement à d’autres entités à vocation de service public. Le mot qui sied n’est donc pas « revalorisation » parce que nos agents ne l’ont pas vraiment été, mais plutôt « reconsidération » qui est un concept ayant plus trait à des attitudes en termes de leadership et de management, pour impliquer davantage les agents, afin d’aller chercher plus de performance.
Je dis, sans ambages, qu’on pourrait mieux faire, avec plus de moyens financiers et juridiques, mais en mettant l’humain au cœur de nos préoccupations, le tout associé à un fort leadership par l’exemple teinté d’une culture du résultat.
On parle désormais de la Sonaged. Qu’est-ce que cela change concrètement ?
L’Ucg est transférée dans la Sonaged Sa (Société nationale de gestion des déchets) qui a des prérogatives plus étendues que celles de l’Ucg qui, historiquement, se limitaient principalement à des activités de collecte-dépôt des déchets en décharge. La Sonaged a une mission plus large et va accompagner le développement de l’économie circulaire des déchets qui sera porteuse de création de valeur et d’emplois. Concrètement, nos déchets seront gérés d’une manière plus vertueuse. Ce qui va contribuer à améliorer le cadre de vie et, par conséquent, la santé de nos populations et, en fin de compte, l’attractivité de nos territoires. Cela va, cependant, nécessiter des efforts d’investissement pour relever le niveau technique de nos outils de collecte, de créer des applications informatiques orientées client, de faire du tri une réalité palpable et, enfin, de faciliter la création d’un écosystème industriel autour des déchets. Tout ceci, en relation avec les opérateurs en activité dans cette longue chaîne de travail. Nous nous positionnons pour capter tout potentiel de création de valeur dans la gestion de tous les types de déchets, à l’exemple des déchets issus d’activités pétrolières. Mais, cela va nécessiter le relèvement du profil technique de nos ressources humaines, à travers une bonne politique de formation et un meilleur encadrement.
Malgré les résultats probants, la décharge de Mbeubeuss reste un problème. Quelles sont les solutions structurelles ?
Vous avez raison. La question est préoccupante. Mais, les choses vont définitivement bouger. Il est prévu une réhabilitation et une restructuration de la décharge de Mbeubeuss, dans le cadre d’un projet dénommé Promoged, qui est déjà lancé avec l’attribution récente même de la première phase de ces travaux qui vont démarrer très bientôt.
Ces travaux permettront de maîtriser tous les impacts environnementaux que la décharge a pu engendrer, depuis sa création, et d’y réaliser une chaîne de tri et d’autres infrastructures qui pourront profiter aux populations.
Le projet a aussi des sous-composantes qui permettront de préserver les intérêts de toutes les parties prenantes (récupérateurs, riverains, etc…), en plus d’autres infrastructures de gestion et de traitement des déchets qui seront réalisées dans la région de Dakar (Diamniadio etc..) et dans d’autres pôles régionaux. On ne parlera bientôt plus de décharge, mais d’infrastructures de gestion intégrée des déchets.
Comment un comptable de formation a-t-il atterri dans la gestion des déchets ?
(Rires). Après des années dans le domaine de l’audit et la comptabilité, j’ai réorienté mes activités professionnelles, pendant environ 10 ans, dans des fonctions à caractère commercial auprès d’entreprises multinationales comme Total, puis Mobil devenu ExxonMobil. J’ai été dans plusieurs postes de responsabilité. Dans les années 2000, dans un contexte particulier au Sénégal, marqué par l’essor du nouveau régime et de l’équipe qui se mettait en place autour du Président Wade, une grande dame, Aminata Niane, m’a fait l’honneur de me recruter à l’Apix et, surtout, de m’y maintenir. J’ai eu vent bien plus tard qu’elle avait résisté à de fortes pressions pour m’évincer de mon poste, relativement à de potentiels soucis de confiance du fait de mon appartenance historique et assumée à une famille socialiste, à travers mon oncle Habib Thiam, personne-modèle dont je me réclame encore aujourd’hui, avec beaucoup de fierté. Ce passage a été un déclic pour moi en m’ouvrant les yeux sur la panoplie de possibilités qui existaient à l’époque et en me donnant aussi le goût du risque d’entreprendre et d’assumer tous les changements personnels et professionnels que j’ai ensuite provoqués, avec le soutien agissant de mes parents, mon épouse et tous mes compagnons de vie. Par la suite, j’ai été Directeur général de Tigo et Pcci, directeur à Teyliom, à Aggreko dans le secteur de l’énergie…, avant d’embrasser, à nouveau, le secteur public depuis janvier 2020 à travers l’Ucg. Mon parcours, je le dois aussi à la rencontre avec des « personnes-catalyseurs » tels que Richard Oscar Willems ancien Dg de Mobil, Yérim Sow…
«J’INVITE MAME MBAYE NIANG À RENONCER A FAIRE APPEL DE LA CONDAMNATION D’OUSMANE SONKO»
Les prolongations de l’affaire Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang ne plaisent guère au Président du Club des Investisseurs Sénégalais (Cis)
Les prolongations de l’affaire Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang ne plaisent guère au Président du Club des Investisseurs Sénégalais (Cis). Selon Pierre Goudiaby Atepa, le ministre Mame Mbaye Niang, qui veut faire appel de la décision condamnant Ousmane Sonko pour diffamation à son encontre, ne mesure nullement les conséquences désastreuses que cela pourrait engendrer pour l’économie. Il l’appelle à renoncer à cette volonté.
«Risques de persistance des tensions politiques : plaidoirie du secteur privé !» Tel est l’intitulé de la tribune signée Pierre Goudiaby Atepa et destinée à la classe politique, particulièrement au ministre du Tourisme et des Loisirs. Selon le Président du Club des Investisseurs Sénégalais (Cis), les populations en ont marre du cycle de violences notées dernièrement dans le pays. Pis, il estime que sur le plan économique, les incertitudes quant à l’évolution de la situation sociopolitique se sont traduites par des reports, voire des annulations de rendez-vous importants. Il affirme dans la foulée que des investisseurs nationaux et étrangers observent une position attentiste, espérant une dissipation des nuages de troubles dans le ciel sénégalais, pour réaliser leurs projets. «Ce climat préjudiciable à la stabilité nationale et à la conduite des activités économiques interpelle l’ensemble des forces vices de la nation », déclare-t-il. En particulier, ajoute-t-il, il pose, pour le secteur privé, le défi de promouvoir des voies alternatives pour le règlement du litige. Parmi les voies identifiables, dit-il, figure le renoncement du ministre Niang à un recours en appel. Pierre Goudiaby ne partage nullement la décision annoncée par Mame Mbaye Niang d’interjeter appel du verdict et de faire saisir la maison de l’accusé. Ce qui, déplore-t-il, laisse apparaître la probabilité de la persistance des tensions. «Cette option, au-delà de sa légalité supposée, pourrait donner lieu à un prolongement du cycle de violences que les Sénégalais espéraient voir se fermer à la faveur de la tenue du procès. En décidant d’organiser une ‘’deuxième mi-temps’’, selon sa propre expression, le ministre expose incidemment le Sénégal tout entier à des turbulences qui pourraient se traduire par un lourd préjudice pour l’économie déjà fortement affectée par les effets de la Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la ‘’première mi-temps’’ », se désole-t-il. En effet, il estime que la perspective d’une durée plus longue que prévue des tensions induirait une accentuation de la défiance des investisseurs vis-à-vis du Sénégal.
POURQUOI MAME MBAYE NIANG DEVRAIT RENONCER A SON APPEL
Selon le Président du CIS, il convient de souligner que durant la proche période, le pays a prévu d’abriter d’importantes activités à forts enjeux économiques et sociaux, notamment : « la visite au Sénégal, du 21 au 25 mai 2023, de la princesse Astrid de Belgique, accompagnée de plusieurs dizaines d’opérateurs économiques de son pays ; le premier sommet international Africa Mith consacré à l’innovation technologique, l’entrepreneuriat des jeunes ainsi que les industries créatives restées insuffisamment valorisées au Sénégal ; le forum mondial de l'économie sociale et solidaire, du 1er au 6 mai 2023, prévu pour la première fois en Afrique, devant réunir des élus et dirigeants du monde entier pour favoriser les échanges, promouvoir une économie centrée sur l’humain et le respect de l’environnement ; et le forum “Invest In Sénégal” prévu du 6 au 8 juillet 2023 ayant pour objet de présenter les facteurs d’attractivité du Sénégal pour susciter l’intérêt des investisseurs et relever le défi de la souveraineté, en ligne avec les orientations du Pse». A en croire toujours le Président du Cis, tous ces évènements présentent de bonnes retombées géopolitiques et économiques, notamment en ce qui concerne le redressement du tourisme rendu convalescent par la Covid-19. Toutefois, il souligne que leur organisation pourrait être remise en question si les troubles devaient persister, sous l’effet d’un nouveau procès. « Des participants pourraient renoncer à leurs voyages, induisant des manque à gagner, voire des pertes pour l’économie nationale, notamment en termes d’investissements et de partenariats », prévient Pierre Goudiaby Atepa. Déjà, ajoute-til, les recommandations de prudence adressées aux ressortissants étrangers constituent des facteurs de dégradation probable de la notation du Sénégal et donc une source de prime de risque pour le paiement de la dette, tandis que les carnets de commande des hôtels pourraient se rétrécir. Il soutient que le match a déjà fait trop de dommages que constituent les morts enregistrées, les blessures du secteur privé et les autres effets sectoriels difficilement identifiables.
«OUSMANE SONKO ET SES SYMPATHISANTS DEVRONT FAIRE ECHO AU SIGNAL D’APAISEMENT LANCE PAR LA PARTIE CIVILE»
Pour toutes ces raisons, sans négliger l’honorabilité du plaignant, l’architecte estime qu’il est apparu utile d’inviter monsieur Niang à renoncer à son appel, en considérant les pertes déjà enregistrées par la société dans son ensemble, y compris l’économie et celles qui seraient induites par un nouvel épisode de tensions sociales. Atepa pense que la restauration de la trajectoire de croissance d’avant Covid-19 enregistrée durant la première phase du Pse est tributaire d’un climat de stabilité. «Si les économies subissent généralement des chocs dont ils ne maîtrisent pas l’origine (calamités naturelles, conflits extérieurs, inflation importée, etc.), un ministre de la République doit pouvoir, au prix de sa personne, éviter d’entretenir des sources de vulnérabilité pour son pays. C’est la rançon de la charge publique », a-t-il martelé. Cela étant, le Président du Cis dit être convaincu que monsieur Mame Mbaye Niang tient le sifflet pour sonner la fin de ce match, en renonçant à son appel. Pour leur part, souligne-t-il, monsieur Ousmane Sonko et ses sympathisants devront faire écho au signal d’apaisement lancé par la partie civile. Enfin, il conclut en disant que l’exigence de dépassement, qui apparaît sous forme d’ironie du sort, est liée au fait que le secteur du tourisme, que le ministre Niang a la mission de développer, pourrait être la première victime du maintien du cycle de violences.
par Jean Pierre Corréa
PROSOPOPÉE DE L’ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE DU 3 AVRIL
Moi, président, j’ai décidé dans les tous prochains jours de former un nouveau gouvernement, resserré d'où seront absents les membres de ma famille, et qui sera composé d’hommes et de femmes qui vont s’atteler à bâtir une transition apaisée
La prosopopée est une figure de rhétorique par laquelle on fait parler et agir une personne que l'on évoque. Dans la prosopopée, le locuteur donne la parole au personnage fictif, qui peut même interagir avec l'émetteur ou le narrateur.
Sénégalaises, Sénégalais, mes très chers compatriotes, et vous, chers étrangers qui avez choisi de vivre parmi nous, demain, en ce 4 avril 2023, je formule le vœu que nous célébrions à l’unisson le 63e anniversaire de l’indépendance de notre pays.
Moi, président de la République du Sénégal, à la veille de célébrer notre fête nationale, Mon émotion est grande, de prononcer comme le rituel l’exige, l’ultime allocution solennelle, clôturant mes deux mandats à la tête de notre grand pays.
12 années de responsabilités et d’engagements, traversées comme une ellipse par cette image qui nous obligeait, et qui commence par le martyre fondateur de Mamadou Diop, tué pour s’être battu avec des millions de ses compatriotes, contre la volonté abusive du Président sortant de briguer un troisième mandat de président de la République. Cette ellipse se conclut sur une image tout de même brouillée d’un peuple inquiet, dont je peux comprendre que les frustrations aient débouché sur une dangereuse colère. Je me sais conscient que la conscience historique repose sur la compréhension du présent grâce à l’interprétation du passé qui permet d’envisager le futur.
Moi, président de la République, j’eus un jour à dire alors que mon second mandat était à peine commencé, répondant aux questions tout de même prématurées d’une opinion attentive, que je ne pouvais ni affirmer ni infirmer, la possibilité d’un troisième mandat.
Il est vrai que je voulais éviter de démobiliser les membres de mon gouvernement dont je craignais qu’ils ne s’empressent de chercher les grâces d’un potentiel dauphin ou successeur, conscient que j’étais en train de donner l’impression d’être juste entouré d’opportunistes. Je confesse cette erreur. Cette question aura parasité tout ce second mandat et nous aura souvent éloigné des véritables enjeux qui conditionnent encore l’émergence de notre pays. Le seul avantage est que désormais, aucun sénégalais n’ignore le sens de ce fameux Article 27 et de ses deux alinéas, qui encore à l’heure où je vous parle, provoquent débats et controverses entre le Droit et la Morale, entre la Constitution et l’Ethique.
Moi, président de la République, j’ai le devoir d’être à la hauteur éthique et morale de nos deux pères fondateurs de notre constitution, que furent Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia.
Moi, président de la République, il m’est difficile de ne pas considérer les grandes avancées démocratiques qui ont propulsé notre Sénégal dans le monde privilégié des pays stables politiquement, il m’est difficile d’oublier les combats menés par Abdoulaye Wade, le grand esprit de responsabilité du président Abdou Diouf, qui a favorisé la naissance du FRTE, et quelque part, conduit notre pays à magnifier l’idée-même d’une alternance.
Moi, président de la République, depuis 11 ans que vous m’avez confié les rênes de votre pays, sachant cependant que nul n’est parfait et que nulle œuvre humaine ne l’est non plus, j’ai fait de mon mieux pour être à la hauteur des attentes qui étaient les vôtres en 2012, lorsque vous avez fait de ma personne le président le mieux élu de notre histoire.
Moi, président de la République, je laisse à Dieu et à l’Histoire le soin de raconter à vos filles et fils ce que j’ai pu, avec bien des compétences de notre pays, apporter à ce qui contribue à l’émergence du Sénégal.
Dans bien des domaines, nous avons accompli des pas de géants, et c’est incontestable. Même s’il demeure tant de choses à parfaire et dans bien des domaines, autant la santé, que l’éducation, l’énergie, la formation professionnelle, notamment à destination de l’employabilité d’une jeunesse formée et éduquée, ont bénéficié d’efforts jusqu’alors inédits. Les grandes infrastructures ont nécessité d’importants investissements, certes pas toujours compris par certains qui auraient souhaité les voir alloués à d’autres urgences, dans un pays où tout relève de l’urgence. Notre capitale s’est embellie, à l’image de la Corniche Ouest, ou du Boulevard du Général de Gaulle, sur lequel défileront demain toutes les forces de notre nation, qu’elles soient militaires ou humaines. Vous pourrez à cette occasion admirer ce que va représenter le Bus RapideTransit, ce BRT dont les travaux vous ont causé bien des tourments. Moi, président de la République, je fais le vœu qu’à son entrée en service, très prochainement, ses rames n’aient pas à côtoyer des hordes de talibés ou de mendiants, signes voyants et visibles de certains de nos échecs.
Moi, président du Sénégal, je suis très attentif aux nombreuses sollicitations de mes proches et de mes partisans, même de millions de Sénégalais qui souhaitent que je sois en mesure de briguer un troisième mandat. Que cela soit ou non, une question de droit, d’éthique ou de morale politique, moi, président de la République, par respect de la parole que je vous avais donnée, en mémoire des martyrs des années 2011-2012, j’ai ce soir décidé de vous annoncer que je ne serai pas candidat à la candidature de ma coalition pour l’élection présidentielle de février 2024.
Moi, président de la République, je sais que le Sénégal est à la croisée des chemins, que nous avons besoin de toutes les forces de la nation pour franchir les caps déterminants pour l’avenir de nos enfants autour de la nouvelle donne du pétrole et du gaz, et des nouveaux défis climatiques et alimentaires que nous aurons à transcender. Pour cela, tous les hommes politiques de notre pays, tous les talents, tous les esprits d’ici et de la diaspora, doivent savoir que le Sénégal est bien au-dessus de leurs personnes et de leurs ambitions. Les politiques doivent s’asseoir pour unifier leur force derrière les projets fondateurs comme les conclusions des Assises nationales, dont mon regret est grand de ne pas m’en être suffisamment saisi, derrière tout nouveau président qui m’aura succédé, pour que le Sénégal puisse bénéficier pleinement de ses ressources naturelles.
Moi, président de la République, je suis conscient que, compte tenu de notre histoire politique et de l’image que nous avons toujours su garder, le monde entier nous regarde.
C’est ainsi, que, moi, président de la République, j’ai décidé dans les tous prochains jours de former un nouveau gouvernement, resserré d'où seront absents les membres de ma famille, et qui sera composé d’hommes et de femmes qui vont s’atteler à bâtir une transition apaisée, affranchie de mauvaises habitudes de juste savoir chasser du pouvoir, mais jamais encore d’avoir réellement choisi et élu un homme ou une femme.
Moi, président de la République, je vais avec toute l’énergie consacrée à rester dans le sens de l’Histoire, travailler à gommer cette image de judiciarisation de la politique, et d’une presse bâillonnée, pour que ces moments politiques forts et exacerbés qui constitueront la prochaine campagne présidentielle, concourent à faire de notre Sénégal, un pays en Paix.
Moi, président de la République, je m’attèlerai à rendre à nos hauts magistrats, notamment ceux de la Cour des Comptes, tout le respect dû à leur autorité et je fais le serment de me déporter de tous les dossiers mettant en cause des membres de mon gouvernement ou de mon entourage familial ou amical.
Moi, président de la République, j’ai la responsabilité de vous dire encore que je ne vais pas chômer, face aux défis que nous avons à vivre ensemble. Je travaillerai avec mes collègues de la sous-région à l’intégration sous régionale. Devant tant de défis, qui ont bouleversé les équilibres sociétaux et institutionnels, et mis en péril les efforts de développement du Continent, un leadership dynamique, clairvoyant, s’impose pour réconcilier l’Afrique avec elle-même. Un leadership à même de libérer son énorme potentiel et le génie de ses filles et fils et de repositionner l’Afrique comme un partenaire audible et crédible au sein des instances internationales, dans le cadre de partenariats rénovés.
C’est donc sous ce prisme que moi, président de la République, j’ai tenu à placer mon action depuis mon élection à la présidence de l'Union Africaine, en œuvrant inlassablement pour une Afrique des Solutions et en appelant la communauté internationale, au-delà de l'Afrique des problèmes, à davantage considérer cette Afrique des solutions.
Moi, président de la République je compte œuvrer à la création d’une grande fédération des peuples, comprenant le Sénégal, le Mali, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry et la Mauritanie, pour créer une Fédération des États de l’Ouest, où nous mettrons en œuvre une sécurité mutualisée où nos états n’auront besoin ni de Barkhane, ni de Wagner, pour construire l’Afrique que nous voulons à l’horizon 2035.
Moi, président de la République je saurai comment organiser des élections paisibles, auxquelles tout Sénégalais voulant y concourir le pourra, et je demanderai aux instances en ayant la responsabilité de revoir cette règle des parrainages, qui limite les choix de nos compatriotes.
Ayant considéré que le Sénégal est au-dessus de ma personne et au-dessus d’autres ambitions, je souhaite au meilleur et au plus désireux de bâtir l’avenir de notre jeunesse, de me succéder en février 2024.
Moi, président de la République, je vous souhaite une bonne fête de l’Indépendance et vous recommande de vous en remettre à ce qui fait la force de notre pays, la Sagesse de ses grands hommes.
Le Sénégal est bien plus fort et bien plus grand que chacun d’entre nous.
Vive La République.
Moi, président de la République.
Post Scriptum
Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Que l'amour soit son royaume
Et l'espoir son invité
Et qu'il soit pareil aux arbres
Que mon père avait plantés
Fiers et nobles comme soir d'été
Et que les rires d'enfants
Qui lui tintent dans la tête
L'éclaboussent d'un reflet de fête
Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Que son regard soit un psaume
Fait de soleils éclatés
Qu'il ne s'agenouille pas
Devant tout l'or d'un seigneur
Mais parfois pour cueillir une fleur
Et qu'il chasse de la main
À jamais et pour toujours
Les solutions qui seraient sans amour
Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Et qui ne soit pas un baume
Mais une force une clarté
Et que sa colère soit juste
Jeune et belle comme l'orage
Qu'il ne soit jamais ni vieux ni sage
Et qu'il rechasse du temple
L'écrivain sans opinion
Marchand de rien
Marchand d'émotions
Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Avant que les autres hommes
Qui vivent dans la cité
Humiliés, l'espoir meurtri
Et lourds de leur colère froide
Ne dressent au creux des nuits
De nouvelles barricades.
Jacques Brel
VIDEO
LA PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE AMINATA THIOR S'ADRESSE À VOUS
La veille du 4 avril est l'occasion traditionnelle d'un message à la Nation du chef de l'Etat. Et si le président de la République était une jeune femme ?
Demain mardi 4 avril 2023, c'est la fête nationale du Sénégal, celle qui célèbre le 63ème anniversaire de son accession à l'indépendance et à la souveraineté internationale. La veille, le 3 avril, c'est l'occasion traditionnelle d'un Message à la Nation du chef de l'Etat. Et si le président était une femme? Et si le président de la République était une jeune femme ? `
Vous l'avez imaginé, nous l'avons réalisé : voici la (P)Résidente de la République du Sénégal, Sa Quintessence Aminata Thior, dans son message à la Nation du 03 avril 2023 . Solennel, inspirant, et par moment, propre à vous donner la chair de poule. Enjoy !
par Dethié Faye
UN DÉCLIC POUR LE RETOUR À LA SÉRÉNITÉ
Le devenir du Sénégal dépend de notre capacité à faire preuve de dépassement pour nous parler et résoudre les problématiques de consolidation de la démocratie et de renforcement de l’Etat de droit
Le Sénégal a renoué avec la violence qui ne cesse de faire des victimes innocentes.
On enregistre, presque à chaque manifestation, des pertes en vies humaines.
Le vol et la dégradation de biens appartenant à autrui et dont l'acquisition a nécessité pour les propriétaires des sacrifices énormes, sont devenus une pratique courante.
Dès entreprises permettant à d'honnêtes citoyens de vivre dignement et de contribuer au développement de leur pays sont saccagées, brûlées, dévalisées par des malfaiteurs qui profitent de toutes les occasions pour commettre leurs crimes.
Face à cette situation grave, les acteurs politiques peuvent-ils continuer à couvrir ou encourager de telles pratiques porteuses de menaces pour la stabilité de notre pays ?
Les acteurs politiques vont-ils continuer la judiciarisation des contentieux politiques et la politisation des problèmes judiciaires ?
Les institutions doivent rester fortes et impartiales. La justice doit être rendue dans l'impartialité pour la préservation de notre commune volonté de vie commune.
Dans sa mission de préservation de l'ordre ainsi que de la sécurité des personnes et des biens, les forces de défenses et de sécurité doivent s'abstenir de faire un usage disproportionné de la force, et recevoir en retour le respect et la considération dûs à leur posture républicaine saluée à travers le monde.
La violence est à condamner quelqu'en soit l'auteur, l'instigateur ou le motif invoqué.
Depuis mars 2021, que de victimes pour des affaires qui finiront inéluctablement par être vidées par la justice si le Sénégal veut rester une République.
Après chaque verdict, les victimes des manifestations interpelleront nos consciences en posant cette question : " Et nous alors ?"
La situation du pays commande un retour à la sérénité et que la justice dise le droit, rien que le droit rappelant ainsi l'égalité de tous devant la loi.
La République est au-dessus des intérêts individuels et partisans.
Le Sénégal célèbre ce 4 avril 2023 le 63e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Cette fête, qui est celle de la jeunesse mais aussi et surtout celle des forces de défenses et de sécurité pour l'immense service rendu à la nation, doit être une opportunité pour notre peuple de revisiter les fondements de l'unité et de la cohésion nationales qui ont toujours fait du Sénégal un exemple en tant que nation.
Cette fête devrait, en même temps, être un déclic qui ramène progressivement la sérénité et fait prendre les mesures et comportements favorisant la décrispation de l'espace politique.
Le principal enjeu aujourd'hui, est l'organisation d'une élection présidentielle libre, démocratique et transparente en 2024.
Le devenir du Sénégal dépend de notre capacité à faire preuve de dépassement pour nous parler et résoudre les problématiques de consolidation de la démocratie et de renforcement de l’Etat de droit par un dialogue sincère et inclusif auquel j'appelle toutes les forces vives de la nation.
La définition de règles consensuelles sur les conditions de participation à l'élection présidentielle est une nécessité urgente.
Dans son discours à la nation, le président de la République est attendu sur les initiatives allant dans le sens de créer les conditions de ce dialogue dont on peut faire l'économie.
Dethié Faye est président de la CDR/ Fonk sa kaddu.
par Patrick Chamoiseau
LA MONTAGNE PELÉE EST UN SANCTUAIRE DE LA DIGNITÉ HUMAINE QUI MÉRITE D'ENTRER AU PATRIMOINE MONDIAL DE L'UNESCO
En Martinique, au pied de la Pelée, le Morne-des-Esses sera un incroyable creuset de créativité culturelle pour le conte, la danse, le tambour, le chant, la vannerie
Début 2021, les autorités françaises ont soumis au Patrimoine mondial de l’Unesco la candidature des biens naturels martiniquais que sont la montagne Pelée et les pitons du Carbet. Le comité de classement rendra sa décision courant septembre 2023. L’écrivain martiniquais nous envoie ce texte intitulé « le Volcan liberté ».
La montagne Pelée est l’ultime volcan vivant de la Martinique. Sa morphogenèse (avec ses strates, ses pentes douces ou abruptes, ses bosses veloutées, ses cassures reliées à ces élévations inouïes que sont les grands pitons) constitue à ce jour une singularité géognostique impériale.
Mais c’est aussi un ensemble d’écosystèmes forestiers, végétaux, faunistiques, bien conservés et, dès lors, bondés de trésors endémiques. Il témoigne, d’une sorte exemplaire, de ce chaos-opéra tellurique qui a donné naissance à l’archipel caribéen, tant dans son alphabet géologique, que dans ses œuvres magmatiques où d’innombrables présences vivantes ont trouvé un berceau.
De plus, il est en soi un emblème majeur du volcanisme. Lors de l’éruption de 1902, en révélant au monde l’existence des volcans explosifs, il a offert à la science un ban de connaissances et une classification opérationnelle qui allaient sauver bien des vies. Mais, il faut ajouter à ce palmarès une dimension inattendue.
Elle nous est donnée par des poètes : Aimé Césaire, Edouard Glissant
Le frère de ce volcan. AiméCésaire proclamait que sa poésie était péléenne. On a souvent réduit cela aux analogies possibles entre ses foudres contre colonialisme et les éruptions terrifiantes de la Pelée. Ce n‘est pas faux. Mais, au fil de ses poèmes (cratères rétifs aux clarifications), l’immense poète allait beaucoup plus loin. Il se définissait volontiers comme « le frère de ce volcan qui certain sans mot dire rumine un je-ne-sais-quoi de sûr ». La Pelée et ses pitons nourrissaient chez lui une infinité de dispositifs poétiques et de signes insolites. Sa vision, constamment renouvelée au fil de ses âges, a fini par les ériger en une indéchiffrable proclamation du fait martiniquais, et, à travers elle, de toute sa poésie. C’est lui qui écrira la plus belle description-projection que je connaisse du volcan péléen :
« Je veux bâtir
moi, de dacite coiffée de vent,
le monument sans oiseaux du refus » 1
La trame poétique de Césaire est habitée, en dorsale, par ce « monument du refus » que l’Unesco va examiner dans les semaines qui viennent. « Vint pour la montagne, le temps de s’installer à l’horizon, lion décapité, harnaché de toutes nos blessures. » 2 Quand on découvre la Pelée, entre le brasillement de la mer caraïbe et la lèche mousseuse du versant atlantique, le désordre est soulevé, l’élévation est une constante profonde, elle fréquente les nuages et s’impose aux oiseaux de passage qui ne parviennent jamais à la domestiquer. Malgré ses veloutés, la Beauté stupéfiante de ce « vieux lion et de son courroux de pierres »3, émarge (en un paradoxal délice) aux explosions passées et à celles que l’on craint.
Il y a là déjà de quoi fasciner un poète.
Mais, on le sait, la vision de Césaire ne s’attarde pas aux évidences.
AFFRONTEMENTS ENTRE PECHEURS DE CAYAR ET DE MBORO, PLUSIEURS BLESSES, DES PIROGUES BRULEES
Les populations du village traditionnel de Cayar se sont réveillées, tôt ce dimanche 02 avril, dans la confusion totale du fait d’une violente bataille rangée ayant opposé ses pêcheurs à ceux saisonniers de Mboro.
Les populations du village traditionnel de Cayar se sont réveillées, tôt ce dimanche 02 avril, dans la confusion totale du fait d’une violente bataille rangée ayant opposé ses pêcheurs à ceux saisonniers de Mboro.
De violentes échauffourées survenues dans soirée du samedi 01er au dimanche 02 avril 2023, à hauteur de Khondio, à Mboro Ndeund Kat, un autre village de pêcheurs, et au cours desquelles des pirogues ont été brûlées et plusieurs personnes blessées de part et d’autre. Les blessés, qui souffrent pour la plupart de brûlures, ont été acheminés au centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguene de Thiès, à l’hôpital Saint Jean-de-Dieu et au centre de santé de Mboro. Selon Mor Mbengue, président du Conseil local des pêches de Cayar, « des pêcheurs cayarois utilisant les sennes tournantes qui étaient allés en mer pour les besoins de leurs activités ont été attaqués, agressés par des pêcheurs de Mboro ». Selon lui, « les notables de Cayar sont sortis très tôt ce dimanche pour demander aux habitants du village de rester calme, sereins ». N’eut été cet appel au calme et à la sérénité, dit-il, des représailles étaient à craindre de la part des Cayorois.
Les acteurs disent avoir toujours alerté en vain
« Les pêcheurs de Mboro ne font que violer la loi face à interdiction de pratiquer la pêche aux mono-filaments dans les côtes de Cayar. Cela a poussé les jeunes de notre village traditionnel de pêcheurs à arraisonner leurs pirogues la semaine. Ces gens continuent de menacer l’activité des pêcheurs cayarois qui font la pêche du jour ». Ces mots sont du président du Conseil local de pêche de Cayar, Mor Mbengue. Il explique : « depuis un certain temps, nous sommes en conflit avec les pêcheurs de Mboro. A Cayar, non seulement nous avons la culture de ne pas pratiquer cette forme de pêche mais aussi, et surtout, nous l’interdisons dans nos eaux et ces pêcheurs qui nous viennent de Mboro font fi de cette loi. Nous nous sommes opposés énergiquement à ces violations et cela a débouché sur un conflit. La semaine dernière, quelque 7 pirogues, entre autres matériels de pêche appartenant aux pêcheurs de Mboro, avaient été arraisonnées avant d’être restituées suite à la médiation de la Commission nationale de gestion des conflits ». Il précise que « les pêcheurs de Cayar, contrairement à certaines rumeurs, n’ont brûlé aucune pirogue mais des filets mono-filaments. »
Devant une telle situation, demande la population de Cayar, « l’État doit réagir pour apporter une solution définitive à ce conflit ». Mor Mbengue dit avoir la garantie de la tenue d’une réunion à l’initiative du gouverneur de Thiès pour régler ce problème. Selon lui, « la pêche aux mono-filaments interdite mais pratiquée dans les eaux, pose problème ». Cependant, les deux camps s’accusent mutuellement. Les habitants de Mboro pointent un doigt accusateur sur ceux de Cayar, leur reprochant d’avoir déclenché les hostilités. A les en croire, tout serait parti de l’acte d’une cinquantaine de pêcheurs qui, il y a une semaine environ, à bord de leur pirogue, ont bloqué ceux de Mboro et jeté leurs filets. Les Mborois ont alerté leurs parents qui se sont aussitôt déployés sur les lieux pour leur prêter mainforte. Et n’eut été la vigilance des gendarmes qui veillent au grain pour parer à toute éventualité, le pire se serait produit entre les pêcheurs des deux localités.
Toutefois une bataille rangée entre les deux communautés s’est, ce weekend, finalement soldée par des blessés dans les deux camps, mais également par la saisie de matériel. A Mboro et à Cayar vivent deux communautés de pêcheurs qui se regardent en chiens de faïence. Un conflit qui est un vieux serpent de mer et avait refait surface en 2005, occasionnant même une perte en vie humaine. Une victime tuée par balle au cours d’une bagarre rangée. Le comité local de pêche de Cayar alerte les autorités sur le danger que représente la pêche avec les filets mono-filaments interdite par le Code des pêches mais que certains pêcheurs continuent de pratiquer. Le comité local des pêches de Cayar invite donc l’État à « prendre les dispositions nécessaires avant qu’il ne soit trop tard ». Il dit regretter « l’entêtement des pêcheurs de Mboro qui persistent dans cette pratique illicite ». Aussi de souligner : « nous avions déjà prévenu toutes les autorités compétentes au niveau régional et national, même le ministre de la Pêche ». A noter que le ministre des Pêches et de l’Economie maritime,s’est rendu hier au chevet des blessés à Thiès. Il a en outre promis la tenue d’une réunion, en principe prévue ce matin, sous l’égide du gouverneur de Thiès et en présence de toutes les parties en conflit.
Par Boubacar SALL
QUAND LA JUSTICE CRACHE SUR 20 MARTYRS, MAIS S’EMBALLE POUR1 NERVI PRESUME
Voilà le Sénégal des contradictions où les nervis ont plus de droits que les honnêtes citoyens, ont plus de pouvoirs que les forces régulières de défense et de sécurité
Le Sénégal ne tend pas vers une dictature, il est de pleins pieds dans une dictature sanguinaire, et ce depuis le début du second mandat de Mr Macky Sall. Si le Président élu démocrate a muté en dictateur, c’est par pure peur des lendemains de l’alternance 2024 compte tenu des milliers de casseroles qui ont ponctué sa gouvernance. Par sa haine des citoyens qui l’ont rejeté dès les premiers mois de sa gouvernance qui s’est vite avéré calamiteuse, il a fait du Sénégal le pays de toutes les contradictions :
** Le pillage des deniers publics a été libéralisé, et les auteurs sont protégés par un coude ou promus par décret
** Le mensonge et la manipulation sont devenus les instruments de gouvernance
** Les fonctionnaires intègres ou magistrats indépendants sont soit radiés, soit mis au frigo, soit envoyés aux fins fonds du Sénégal
** La prison n’est plus destinée qu’aux honnêtes citoyens qui dénoncent les crimes et malversations du camp Faye / Sall / BBY
La dictature en cours se caractérise également :
1° Par la légalisation du meurtre de citoyens opposés ou soupçonnés d’être opposés au camp BBY, au 3ème mandat illégal, à l’instrumentalisation de la justice contre les opposants,. Pour preuve de la légalisation du meurtre de citoyens opposés au camp BBY
** En Mars 2021, alors que citoyens manifestaient pour défendre leur démocratie contre l’instauration d’une dictature, 14 d’entre eux été tués, des jeunes en majorité, tués à balle réelle pour la plupart (Dixit « Le rapport du département d’état américain »). Zéro enquête. Zéro coupable malgré des vidéos et des témoins oculaires.
** Le 17 Juin 2022, alors que des citoyens manifestaient pour les mêmes raisons, 3 d’entre eux ont été exécutés. Zéro enquête connue. Zéro coupable. A contrario un mensonge d’état avec un faux rapport d’autopsie sur l’une des victimes
** Le 18 Mars 2023, alors que des citoyens manifestaient, encore et toujours pour les mêmes raisons, 2 d’entre eux ont été exécutés. Zéro enquête connue. Zéro coupable malgré des vidéos montrant les tueurs en pickup ou déambulant librement.
** En marge de ces différents évènements, des citoyens soupçonnés d’être proches de l’opposition meurent en détention, se suicident avec des niampés, font des chutes mortelles d’une voiture de police, d’autres soupçonnés d’être des informateurs (Dixit Ameth Suzanne Camara) disparaissent avant d’être retrouvés en morceaux ou disparaissent à jamais. Zéro enquête connue. Zéro coupable.
2° Par la prolifération des nervis tueurs, et le statut spécial qui semble leur avoir été conféré les plaçant au-dessus des forces de l’ordre régulières. Ils peuvent opérer (arrêter, blesser ou tuer) librement aux côtés des FDS, munis de tous types d’armes (couteau, machette, fusil, barre de fer, bâton). Pour preuve du statut spécial conféré aux nervis qui se réclament ouvertement du camp au pouvoir.
Le 16 Mars 2023, alors que des citoyens manifestaient pour dénoncer la dictature en cours et les velléités d’élimination de toute opposition significative, des nervis à visages découverts et armés jusqu’aux dents se sont joints aux FDS pour mater les manifestants.
L’un des nervis, si l’on en croit les images et vidéos qui le montrent clairement armé de coupe-coupe et circulant librement avec un groupe armé, aurait reçu des jets de pierre provenant des manifestants. Evacué dans des structures sanitaires dont la clinique SUMA, le SAMU et l’Hôpital Principal, il a malheureusement fini par succomber à ses blessures (Paix à son âme).
Pour ce nervi présumé, la justice s’est immédiatement mise en branle. En moins d’une semaine de supposés coupables ont été appréhendés, dont le propriétaire de la Clinique SUMA qui en réalité était déjà dans le viseur pour avoir dénoncé le pillage en temps de Covid. On peut s’attendre à de nombreuses autres arrestations de citoyens, et parions qu’ils n’auront rien à voir en réalité avec la mort du nervi, mais seront juste ciblés parce que sympathisants de Mr Ousmane Sonko ou soupçonnés de l’être. Voilà le Sénégal des contradictions que l’on vit depuis l’arrivée des Faye – Sall au pouvoir.
La justice peut cracher sur 20 manifestants tués alors qu’ils ne faisaient que défendre leurs droits et acquis démocratiques. Par contre cette même justice s’emballe pour la mort, aussi triste soit-elle, d’un nervi armé de coupe-coupe qui aurait peut-être décapité le premier manifestant dont il se serait saisi. Voilà le Sénégal des contradictions où les nervis ont plus de droits que les honnêtes citoyens, ont plus de pouvoirs que les forces régulières de défense et de sécurité. Voilà le Sénégal des contradictions où ce sont les pilleurs qui portent plainte pour diffamation contre les honnêtes citoyens qui les dénoncent. Voilà le Sénégal des contradictions où ce sont des pilleurs qui portent plainte pour s’être fait voler une partie du butin caché chez eux. Seule la lutte libère et elle libèrera bientôt de cette dictature sanguinaire. Après l’on remettra les choses à l’endroit, et la CPI aura de nouveaux clients comme annoncé par Mr Ousmane Sonko
Dakar, 3 avr (APS) – Les quotidiens se sont appesantis sur les sujets politiques, dans leur livraison de ce lundi.
WalfQuotidien est tout admiratif devant ‘’les belles leçons républicaines’’ données par les armées sénégalaises aux leaders politiques.
‘’Si ce n’est pas exceptionnel, il est extraordinaire de voir l’armée nationale faire un tir de barrage contre la classe politique […] Et les Sénégalais doivent être fiers de leur armée. Laquelle vient gentiment inviter les politiques à ne pas la mettre dans leur sauce. Une attitude républicaine qui sert également de leçon aux autres institutions’’, commente WalfQuotidien.
Pastef-Les patriotes, le parti politique de l’opposant Ousmane Sonko, a invoqué des informations reçues de hauts chefs des armées pour justifier le report de manifestations qu’il prévoyait de tenir ce lundi, ce que la direction chargée de l’information militaire a démenti.
EnQuête s’indigne de cette déclaration du parti d’opposition. ‘’Déconcertante, effarante, stupéfiante, la facilité avec laquelle une certaine opposition s’autorise certaines intrusions en terre armée’’, s’émeut le journal.
L’Observateur s’est entretenu avec l’avocat Robert Bourgi. ‘’Arrêtez de faire peur. S’il y a des troubles, ce serait une atteinte grave au fonctionnement de l’Etat et des institutions […] Personne, je dis bien personne, n’a intérêt à ce que le désordre s’installe et que les violences surgissent. Personne n’y gagnerait’’, a averti M. Bourgi en commentant les récentes violences politiques survenues au Sénégal.
En raison de ces violences, EnQuête décrit le Sénégal comme ‘’un pays en otage’’. ‘’La bipolarisation de l’espace politique n’épargne aucun secteur […] On assiste à l’altération du pluralisme qui caractérisait l’espace politique sénégalais’’, constate le même journal.
‘’On aime les empoignades, les insultes et les faits divers. C’est ce que veulent les Sénégalais’’, affirme un journaliste invité par ce quotidien à analyser cette ‘’bipolarisation’’ de la politique sénégalaise.
Le Témoin Quotidien invoque la devise du pays pour inviter le président de la République à ‘’profit[er] de cette fête de la jeunesse et de l’armée pour libérer ces centaines de personnes qui croupissent dans nos prisons pour délit d’opposition’’.
‘’Le secteur privé craint un risque de persistance des tensions politiques’’, lit-on sur la une de Vox Populi.
Selon le même journal, l’architecte Pierre Goudiaby, président du Club des investisseurs sénégalais, souhaite que le ministre du Tourisme renonce à faire appel du verdict du procès en diffamation qu’il a intenté à Ousmane Sonko.
M. Goudiaby a invoqué les violences survenues en marge de ce procès.
Le club d’investisseurs privés que dirige l’architecte appelle les leaders politiques à faire preuve de ‘’dépassement’’, rapporte L’As.
Le dépassement est d’autant plus nécessaire que ‘’nous avons besoin de sérénité pour aborder avec lucidité nos nombreuses préoccupations’’, souligne L’info. ‘’Le dialogue entre acteurs [politiques] doit être une banalité’’, ajoute-t-il.
‘’L’opposition disperse ses forces’’
A l’occasion de son adresse à la nation de ce soir, ‘’va-t-il trancher la question du troisième mandat ?’’ se demande Bés Bi Le Jour en parlant du président de la République, Macky Sall. Le journal ajoute qu’‘’à la veille du 63e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, Macky Sall est surtout attendu pour apaiser le climat politique très tendu’’.
‘’Le discours à la nation est un moment sacré pour le [président de la République] de remettre du baume dans le cœur des citoyens’’, affirme Kritik’.
‘’Le Sénégal a 63 ans […] Ce n’est pas énorme dans la vie d’une nation, mais que de chemins parcourus. Ce pays est né grand, mais les hommes politiques font tout pour en faire un nain. Il restera un lion et un baobab majestueux’’, commente Le Quotidien.
Sud Quotidien s’est intéressé aux statistiques du défilé militaire auquel vont participer 431 véhicules, 22 aéronefs et 66 chevaux.
Le journal Source A s’est intéressé à l’avenir politique d’Idrissa Seck, l’un des alliés politiques de Macky Sall et président du Conseil économique, social et environnemental. ‘’Si la candidature d’Idy (le surnom de M. Seck) à la présidentielle de 2024 est une évidence, il n’est pas certain que cela se fasse contre Macky Sall’’, analyse Source A.
Tribune a dénombré au moins 20 déclarations de candidature à l’élection présidentielle. ‘’L’opposition disperse ses forces’’, constate-t-il, soulignant la ‘’nécessité’’ pour ses nombreux candidats de ‘’se regrouper’’ pour lever les ‘’obstacles’’ à leur accession au pouvoir, lesquels, selon le journal, figurent dans le Code électoral.
Le Soleil publie une interview de l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, qui affirme que les relations des deux pays ‘’sont bâties sur la complicité’’.
‘’Notre relation est forgée, au fil des siècles, par les flux humains, et les liens de sang qui en ont découlé remontent loin dans l’histoire’’, note le journal en citant M. Naciri.