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17 août 2025
LE VILLAGE DE NGOR PLACE EN ETAT DE SIEGE PAR LA GENDARMERIE
Litige foncier à propos d’un parking de 6000 m². De violents affrontements entre pandores et populations auraient fait au moins un mort durant la journée d’hier.
Hier, le village traditionnel lébou de Ngor était placé en état de siège par la gendarmerie. Personne ne pouvait y entrer ni en sortir. Conséquence : Ngor a connu encore une nouvelle journée d’affrontements violents entre gendarmes et populations. D’ailleurs, ces dernières accusent les hommes en bleu d’avoir tiré des balles réelles en leur direction. Dans le cadre du litige foncier qui les opposent à la maréchaussée à propos d’un terrain servant de parking actuellement, les Ngorois ont rejeté la proposition de partage du président Macky Sall selon la clef de répartition suivante : 4000 m2 à la gendarmerie et 2000 m2 pour le village. A la suite des affrontements d’hier violemment réprimés, la colère couve chez les Lébous de Ngor à Djender en passant par Yoff. En milieu de nuit, on apprenait d’ailleurs que les affrontements avaient fait au moins un mort et même « deux » selon le président du mouvement « Ngor debout », Mamadou Ndiaye.
Le litige foncier opposant la gendarmerie nationale et le village de Ngor a entraîné hier une nouvelle flambée de violence. Toute la journée durant, la gendarmerie a mis le village en état de siège. Personne ne pouvait entrer dans Ngor ou en sortir ce mardi. Un confinement qui a provoqué un mécontentement généralisé et une vive colère chez les populations. « Des gendarmes ont exigé que je fasse le grand tour pour sortir de la zone alors que mets à peine 10 minutes pour être sur la grande route. Depuis quand est-ce que les gendarmes se comportent de la sorte ? C’est du terrorisme, c’est du banditisme de la gendarmerie à l’endroit des populations. Nous ne nous laisserons pas faire ! Les Ngorois préfèrent mourir que d’être humiliés, nous n’allons pas abdiquer » nous confie un Ngorois très en colère. Poursuivant, il estime que « la gendarmerie se croirait en zone d’apartheid pour exercer un blocus sur le village de Ngor privant les populations de leur droit constitutionnel d’aller et de venir. Est-elle au-dessus des lois et règlements de ce pays pour venir occuper nos terres et vouloir y entreprendre des travaux sans aucune autorisation de notre part ? ».
Conséquence du blocus d’hier, des affrontements violents ont opposé les populations et les gendarmes. Les échauffourées se sont même déplacées jusqu’au niveau de la plage très fréquentée de Ngor. Aux jets de pierres des jeunes, les gendarmes répliquaient par des grenades lacrymogènes. Notre source soutient que les gendarmes ont tiré des balles réelles sur les populations.
Soulèye Mbengue, adjoint au maire, joint au téléphone par PressAfrik informe que des balles réelles ont été tirées sur des manifestants. Il renseigne qu’une fille a été touchée par balle. Elle a été enveloppée d’un drap blanc par les sapeurs-pompiers avant d’être évacuée à l’hôtel Ngor Diarama. Un autre habitant joint par PressAfrik révèle d’ailleurs que les notables du village de Ngor ont voulu organiser une conférence de presse ce mardi mais l’accès leur était interdit. « Les riverains ne pouvant vaquer à leurs occupations ont jugé nécessaire de sortir pour manifester leur mécontentement en faisant face aux forces de l’ordre » informe un habitant joint par PressAfrik. Qui ajoute que « la situation est très tendue en ce moment. Toutes les populations sont sorties pour plusieurs raisons. Les enfants ne peuvent pas aller à l’école. Les travailleurs ont été empêchés de se rendre au boulot. Pas d’entrée, pas de sortie. Pire encore, les forces de l’ordre entrent dans les maisons, elles défoncent les portes et attaquent les habitants ».
Des grenades lacrymogènes auraient été balancées dans des maisons. Rappelons que c’est un litige foncier qui oppose les gendarmes à la population de Ngor à propos d’un espace de 6000 m2 sur lequel les pandores veulent construire une brigade de gendarmerie alors que les autochtones souhaitent y voir implanté un lycée. Durant le mois de Ramadan, déjà, de violents affrontements avaient opposé les deux parties lorsque les gendarmes avaient débarqué du ciment, du fer et du sable pour entamer la construction. Ce contre quoi s’étaient opposés les jeunes du village sortis en masse. Il s’en était suivi de violents affrontements qui avaient fait tâche d’huile au niveau des villages voisins de Ouakam et de Yoff.
Selon certaines informations, le président de la République aurait tranché pour demander à ce que la gendarmerie prenne les 4000m² et que les 2000m² soient mis à la disposition des populations. Ce que ces dernières ont catégoriquement refusé. Elles veulent parler directement au président de la République. En tout cas, la montée de la tension à Ngor pousserait les dignitaires lébous à sonner la grande mobilisation de toute la communauté de Ngor, Ouakam jusqu’à Djender.
UN PARE-FEU POUR MACKY SALL ?
Débat sur l'inéligibilité ou non de Sonko pour la présidentielle de 2024, Un verdict prononcé hier qui alimente la polémique sur l’éligibilité ou non du candidat Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024.
Les supputations et commentaires vont bon train après l’énoncé du verdict de la Cour d’appel de Dakar qui corse la sentence dans l’affaire de “diffamation et injures publiques” opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, au président de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. D’une peine de deux mois assortis du sursis et 200 millions de dommages et intérêts en première instance, la sanction s’est corsée en seconde instance, menaçant sérieusement la participation du chef de file de l’opposition à l’élection présidentielle du 25 février 2024. En effet, le président Mamadou Cissé Fall de la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar a condamné Ousmane Sonko à 6 mois de prison avec sursis tout en maintenant intact le montant des intérêts pécuniaires alloués au plaignant en première instance.
Un verdict prononcé hier qui alimente la polémique sur l’éligibilité ou non du candidat Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024. Si, du côté des partisans du ministre du Tourisme, on jubile déjà sur l’inéligibilité supposée de Ousmane Sonko qui aurait perdu ses droits civiques avec cette lourde condamnation, chez les conseils de Ousmane Sonko, on se concerne pour le moment en interne pour déterminer la suite à donner à cette affaire. La condamnation n’étant pas définitive, Ousmane Sonko et ses conseils disposent de six (6) jours à compter de la date de notification du verdict pour se pourvoir en cassation.
Les arguments qui militent pour l’inéligibilité de Sonko
Pour les conseils de Mame Mbaye Niang, la décision rendue ce lundi parla Cour d’appel de Dakar rend le candidat Ousmane Sonko inéligible si elle est maintenue au terme des voies de recours possibles. La conséquence d’une condamnation définitive du leader de Pastef, c’est de l’exclure définitivement de la course à la présidentielle. Un argument qu’ils brandissent en se basant sur les dispositions des articles L29 et L30 du Code électoral. Si l’article L29 dans son tiret 3 parle des personnes condamnées à plus de trois (3) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6)mois avec sursis, pour des délits autres que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L28, l’article L29 stipule, pour sa part, que “ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq (5) ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive les condamnés soit pour un délit visé à l’article L29, troisième tiret, à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à trois(3)mois ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois (3) mois ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois(3) mois et inférieure ou égale à six (6) mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 000 francs”.
La composition illégale de la Cour, motif de cassation ?
Au niveau des partisans de Ousmane Sonko, les avocats privilégient pour le moment la concertation en interne entre eux puis avec leur client pour définir la stratégie à adopter. Cependant, ils restent convaincus que Ousmane Sonko - qui n’est pas sous le coup d’une peine afflictive et la Cour n’ayant pas prononcé une peine complémentaire privative de droits civiques — sera bel et bien de la course à la présidentielle de 2024 en ce sens que la décision n’est pas définitive. Surtout que, selon eux, le jugement serait constellé d’irrégularités avec notamment la composition « illégale » de la Cour du fait de la présence de la juge Elisabeth Guèye Mbengue précédemment substitut du procureur Amady Diouf au parquet de Dakar qui a instruit le dossier. Se fondant sur l’argument selon lequel “on ne peut pas être juge et partie dans un procès”, Biram Souleye Diop a dénoncé la composition irrégulière de la Cour d’appel ayant jugé en seconde instance cette affaire. Un motif irréfutable de cassation, selon le président du groupe parlementaire de Yewwi à l’Assemblée nationale, quand on sait qu’en matière pénale, le parquet est un et indivisible. “La juge Elizabeth Gueye Mbengue était substitut d’Amady Diouf, alors procureur de la République Près le Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar. Donc, quand Amady Diouf instruisait le dossier en Instance, il s’est fait assister par Mme Elisabeth. Aujourd’hui, le principe qui a fait qu’Amady Diouf ne peut pas siéger dans ce dossier en appel fait qu’Elisabeth ne le peut pas”, a argumenté Biram Souleye Diop.
Un verdict pare-feu aux scandales Covid-19 et Mansour Faye
Comme son mentor l’ancien président Abdoulaye Wade qui signalait à gauche pour tourner à droite, Macky Sall, l’actuel locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor est un as de la politique, un génie en son domaine. Et les actes qu’il pose au quotidien tendent même à faire croire que l’élève a dépassé le maître. En effet, avec cet os sur l’éligibilité ou non du candidat Ousmane Sonko qui enflamme les réseaux sociaux et alimente les choux gras de la presse, Macky Sall, qui a réussi à diviser l’opposition dont les leaders s’entredéchirent, continue de dérouler son agenda en étouffant dans l’œuf des scandales comme ceux des fonds détournés ou dilapidés lors de la pandémie de Covid-19 et sur lesquels la justice — toujours prompte à monter au créneau pour mettre au pas les opposants ou autres citoyens lambda mal-pensants comme les journalistes et les activistes — tarde à se prononcer clairement. Pour ne pas dire qu’elle a appuyé sur le frein. Une mise sous le coude qui concerne également le scandale présumé de détournement de 98 milliards de FCFA dont Bougane Gueye Dany, le leader de Guem Sa Bopp, accuse Mansour Faye, ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, par ailleurs beau-frère du chef de l’Etat, concernant un programme de désenclavement. Des fonds qui auraient été placés, selon le patron de D-Média, dans une société privée dénommée ASCG-UK Limited sans l’aval du ministre des Finances qui n’aurait pas vu la couleur de cet argent.
Aujourd’hui, plus personne ne parle de ces scandales qui plombent la bonne gouvernance du régime de Macky Sall. Lequel a trouvé un pare-feu pour occulter ces questions de dilapidation de nos deniers en même temps que d’autres sujets d’intérêt national.
UN VIRAGE DECISIF POUR LES LIONCEAUX
Place au premier ¼ De finale Can u17 qui oppose le Sénégal à l'Afrique du sud ce mercredi à Alger (16h) au stade Nelson-Mandela de Baraki (Algérie)
L’équipe nationale des moins de 17 ans affronte, ce mercredi, au stade Nelson-Mandela de Baraki (Algérie) son homologue de l’Afrique Sud pour le compte des quarts de finale de la CAN U17. Après le carton plein réalisé en phase de poule, les Lionceaux feront figure de favoris dans ce match décisif dont le principal enjeu sera une place qualificative à la prochaine Coupe du monde de la catégorie. Les cadets sénégalais veulent également soulever leur premier trophée et marcher sur les pas de leurs ainés qui ont remporté la CAN sénior, le CHAN en Algérie et la CAN U20.
Après les phases de groupes, place au premier quart de finale de la CAN U17 qui oppose ce mercredi 10 mai au stade Nelson-Mandela de Baraki, le Sénégal à l’Afrique du Sud. Les Lionceaux amorcent un virage décisif de la compétition. Les cadets sénégalais partent favoris après avoir plané sur le groupe et fait une forte impression dans la compétition continentale. Ce après leur trois victoires contre le Congo (1-0), l’Algérie, pays hôte (0-3) et la Somalie (0-3). Avec en prime neuf points sur neuf possibles, sept buts marqués et zéro encaissé. Avec ce bilan, digne d'un futur champion, les coéquipiers d’Amara Diouf, meilleur buteur des Lions, ont réussi à effacer les doutes qui ont été notés après le bilan mitigé lors de la phase de préparation. Ils ont aujourd’hui besoin de tous leurs atouts offensifs comme défensifs pour passer le cap sud-africain. Une équipe qui est loin d’être le favori de ce duel après une phase de groupe compliquée. Avec un maigre bilan d'une victoire et deux défaites, Les cadets « Bafana bafana » d’Afrique du Sud n’ont validé leur ticket pour les quarts de finale qu’en faveur de leur classement des deux meilleurs troisièmes en compagnie du Congo, sorti 3e du groupe A.
Une place en demi-finale donnerait aux protégés du coach Serigne Saliou Dia accès à la Coupe du monde U17 qui aura lieu du 10 novembre au 2 décembre prochain dans un pays qui n’a pas encore été choisi par la FIFA. Mais ce match leur permet également de se rapprocher un peu plus d’un premier sacre continental lors de la finale qui se jouer le 19 mai prochain au stade Nelson Mandela de Baraki (Alger).
Comme l’ont réussi leurs ainés de la sélection A couronnés en janvier 2022 à la CAN au Cameroun, puis de la sélection locale qui a remporté le CHAN en Algérie et enfin la sélection U20 qui a soulevé avec brio le trophée africain en Egypte et décroché en même temps la qualification à la Coupe du monde 2023.
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SERIGNE SALIOU DIA SELECTIONNEUR DE L'EQUIPE DU SENEGAL : « Poursuivre sur la même voie pour aller jusqu'au bout »
"Chaque match est une finale pour nous. Nous devons poursuivre sur la même voie pour aller jusqu'au bout. Nous n'allons rien changer sur le plan tactique. Nous allons tout faire pour battre l'Afrique du Sud, rejoindre le dernier carré, et se qualifier pour le Mondial… Nous devons éviter de tomber dans la facilité et avoir une ambition démesurée, en abordant ce match avec sérieux et réalisme. Concernant le stade Nelson Mandela, nous avons déjà nos repères. Je pense qu'on a une chance de gagner et on travaillera dur pour sortir vainqueurs"
DUNCAN CROWIE, SELECTIONNEUR DE L’AFRIQUE DU SUD : « Mes joueurs sont prêts à relever le défi »
"On sait que le match sera difficile face au Sénégal qui n'est plus à présenter, il a démontré qu'il restait l'une des équipes les plus fortes dans cette compétition. Nous devons oublier le premier tour et se concentrer sur ce rendez-vous important. Mes joueurs sont prêts à relever le défi, même si le match s'annonce difficile…''Je m'attends à ce que mes joueurs élèvent leur niveau de jeu et surtout faire preuve d'une grande force mentale pour ce match face au Sénégal. Je pense que nous méritons de passer en quarts de finale, à nous maintenant de viser plus haut et se qualifier pour le Mondial".
NŒUD DU PROBLEME DANS LE SECTEUR DE L’EDUCATION
Des syndicats d’enseignants reviennent à la charge, pour dénoncer le retard dans la matérialisation des accords signés avec le gouvernement et exiger «l’apurement du passif des accords»
Des syndicats d’enseignants reviennent à la charge, pour dénoncer le retard dans la matérialisation des accords signés avec le gouvernement et exiger «l’apurement du passif des accords». Ce qui constitue toujours le nœud du problème dans le secteur de l’éducation.
Au Sénégal, le retard dans la matérialisation des accords signés avec le gouvernement pose toujours problème dans plusieurs secteurs. A un ou deux mois de la fin de l’année scolaire, le secteur de l’éducation va connaître des perturbations des cours dans les prochains jours. Le non-respect des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants reste toujours un motif de perturbations des cours.
Le SAEMSS et le CUSEMS ont, en effet, décrété un nouveau plan d’actions pour dénoncer «un quasi immobilisme relativement à la mise en œuvre des accords, signés le 30 avril 2018 et le 26 février 2022». Ils exigent «l’apurement du passif des accords». Dernièrement, également, d’autres syndicats d’enseignants avaient décrété des grèves pour dénoncer l’immobilisme du gouvernement en ce qui concerne la matérialisation des accords portant sur la carrière des enseignants et l’appeler à diligenter la mise en œuvre du protocole d’accord du 26 février. En effet, l’année dernière, après près de trois mois de perturbations des cours, à cause des grèves pour le respect des accords signés et plusieurs semaines d’âpres négociations, les syndicats d’enseignants et le gouvernement du Sénégal étaient parvenus à un accord pour l’apaisement de l’espace scolaire, le 26 février 2022. Ce qui avait permis de lever les différents mots d’ordre de grève dans le secteur de l’éducation nationale.
Dans le cadre de l’amélioration du niveau de rémunération des agents du secteur de l’éducation et de la formation, le gouvernement a pris plusieurs mesures. On peut citer, entre autres, la «revalorisation de la prime scolaire au profit des instituteurs, instituteurs adjoints et contractuelle à 210% (de 25.000 à 80.000 F CFA), le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60%, l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement à 100%». Ces mesures ont pris effet à partir du mois de mai 2022.
«L’accord du samedi 26 février 2022 a permis d’engranger des avancées historiques aux enseignants de tous les ordres d’enseignement et collèges électoraux (instituteurs, professeurs, inspecteurs) en matière de rémunération. Il a été aussi inclusif et a intégré les différentes fonctions et positions dans le système éducatif, tout en gommant durablement le profond malaise qui impacte négativement le rendement du secteur», avaient déclaré les syndicalistes.
PARKINGS PAYANTS A DAKAR, UN BUSINESS QUI BOUFFE LES ESPACES AU CENTRE-VILLE
Au centre-ville de Dakar, ces points de stationnement sont improvisés presque partout : aux devantures des banques, maisons privées, écoles, restaurants, des centres commerciaux etc 250 000FCFA PAR VEHICULE ET PAR AN
Dans la capitale sénégalaise, les parkings payants ne cessent de proliférer. Au centre-ville de Dakar, ces points de stationnement sont improvisés presque partout : aux devantures des banques, maisons privées, écoles, restaurants, des centres commerciaux etc. Ils constituent aujourd’hui un véritable business pour certains, et sur plusieurs voies, rues et ruelles, ils ont fini par faire disparaitre les trottoirs, rendant ainsi le déplacement des piétons difficile. Reportage sur une pratique devenue l’attraction d’affairistes et/ou de businessmen qui gagnent leur pain au service des automobilistes mais sur le dos des riverains.
Le centre-ville de Dakar centralise l’essentiel des activités de services administratifs et d’affaires. Dans ce quartier de la capitale se regroupent les grands hôpitaux, un grand nombre de banques, des commerces, une bonne partie de l’administration, des restaurants etc. Du coup, il enregistre quotidiennement un flux important d’automobilistes et il n’est pas chose aisée pour ces derniers de trouver une espace où se garer. La conséquence directe est qu’ils recourent aux points de stationnements payants, pour pouvoir garer leurs voitures le temps de s’occuper de leurs activités du jour. Cette situation a entrainé la création tous azimuts de parkings qui ont fini par envahir les trottoirs et rendre difficile le déplacement des piétons.
Lundi 08 mai 2023, nous sommes en plein centre-ville, à la célèbre « Place de l’indépendance ». A une dizaine de mètres, un agent oriente un automobiliste venu garer son véhicule. Ses deux autres collègues guettent d’autres clients. « Vous voulez garer ? », « Il y a de la place ici, Monsieur ! ». Telles sont les phrases les plus usitées par les gérants de ce parking. Des traits faits à l’aide de peinture jaune délimitent les places. Entre ces lignes de délimitation, il est parfois marqué un numéro d’immatriculation qui montre que la place est réservée. Pour M. Gaye qui vient de stationner sa voiture, les parkings font l’affaire des automobilistes. « Certains se plaignent des petites sommes d’argents qu’ils payent pour garer. Mais s’il n’existait pas ces parkings, ce serait beaucoup plus difficile pour nous », lance-t-il. Avant d’ajouter : « il y a trop de voitures à Dakar et pas suffisamment d’espace.» Oumar Niang qui s’apprête à quitter le parking a, lui, du mal à sortir son véhicule. Il est bloqué par une Range Rover de couleur blanche. « C’est presque toujours comme ça. On paye mais ils ne font pas l’effort de mettre de l’ordre », s’offusque le trentenaire.
Les prix varient entre 500 et 1000 FCFA, selon cet agent qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat. « Le propriétaire du véhicule paye entre 500 et 1000 FCFA selon le type de véhicule et la durée qu’il fait dans le parking. Il y a par contre des automobilistes très généreux qui donnent parfois plus que ce qu’on leur demande. Il arrive que quelqu’un nous donne 5000 F alors qu’il devrait payer 1000 F par exemple », confie t-il, en guettant une voiture 4X4 qui se dirige vers le parking. A quelques encablures de là, à 500 mètres à peu près, nous sommes tombés sur un autre parking, situé à la façade d’un centre commercial. La situation est presque similaire. Ici, les véhicules versent entre 300 et 1000 FCFA. Des jeunes s’activent à accueillir leurs clients automobilistes. « C’est notre gagne-pain, c’est avec ce travail que nous soutenons nos familles », déclare Alioune, laveur. Le désordre qui règne sur les lieux est notoire. Un décor qui semble déranger le vieux Mamadou Ly, riverain. « La prolifération de ces parkings constitue un danger. Cette occupation anarchique a fait disparaitre les trottoirs dans plusieurs voies. Cela expose les piétons aux accidents », déplore le vieux retraité. Pour celui-ci, les autorités doivent veiller à la bonne organisation de ces espaces de stationnement. Lui emboitant le pas, Ndèye Codou, fustige l’érection des trottoirs en parkings. Pour la gérante d’une agence multiservices, ces parkings risquent de devenir plus encombrants que les vendeurs à la sauvette qui font souvent l’objet de rafles.
250 000FCFA PAR VEHICULE ET PAR AN
Quid de la concession de ces espaces transformés en parkings ? Là, les langues ont du mal à se délier. Nous avons ainsi tenté à maintes reprises de contacter le chef de division des services fiscaux de la mairie de Plateau, pour un entretien sur la manière dont la mairie octroie ces espaces de stationnement, en vain. Cependant, dans un entretien qu’il accordait au journal L’AS en 2021, le Cdsf de la mairie Seydou Camara annonçait que, selon une délibération votée en 2019, les parkings sont loués à hauteur de 250 000 F CFA par véhicule. Il expliquait ainsi que des contribuables acquièrent parfois 20 à 30 parkings et versent leurs redevances à la commune. Pour la gestion, ces contribuables emploient de jeunes laveurs.
En vérité, trouver un espace où se garer est devenu le cauchemar des automobilistes à Dakar, surtout au centre-ville. Ce problème est en particulier dû au fait que l’aménagement urbain n’avait pas prévu des endroits pour des parkings. Les anciens maires Pape Diop et Khalifa Ababacar Sall avaient annoncé chacun durant son magistère, le projet de l’aménagement d’un parking souterrain à la Place de l’indépendance. Mais des contraintes géophysiques auraient rendu sa réalisation impossible. Depuis lors, les parkings «sauvages» sont devenus l’attraction d’affairistes et/ou de businessmen qui gagnent le pain au service des automobilistes mais au grand dam des riverains.
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YEWWI SE BRAQUE
La coalition Yewwi Askan wi n’est pas décidée à laisser prospérer la stratégie du pouvoir en place à corrompre l’éligibilité du leader de Pastef-Les Patriotes Ousmane Sonko.
La coalition Yewwi Askan wi n’est pas décidée à laisser prospérer la stratégie du pouvoir en place à corrompre l’éligibilité du leader de Pastef-Les Patriotes Ousmane Sonko. Au lendemain de la condamnation en appel de ce dernier à 06 mois de prison avec sursis par la chambre correctionnelle de la Cour d’appel, la coalition de l’opposition a fait face à la presse pour dénoncer ce verdict qualifié d’inique avant d’annoncer une « marche nationale et internationale » le 19 mai prochain.
L a coalition Yewwi Askan Wi a tenu hier, mardi, une rencontre avec la presse, au siège du Prp (Parti républicain pour le progrès), pour se prononcer sur l’actualité nationale, principalement le verdict du procès en appel ayant opposé Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang et ayant abouti à une condamnation du leader de Pastef à 6 mois de prison avec sursis. Face aux médias, Déthié Fall du Prp, membre de la conférence des leaders de Yewwi, s’est outré de la sentence de la Cour d’appel avant de déclaré sas ambages que « Celui qui pense que Macky Sall fait tout ce qu’il est en train de faire pour te tracer le chemin, tu te trompes. Seule sa personne l’importe. Et tout ce qu’il est en train de tramer, c’est pour avoir un troisième mandat ». Pour autant, a dit le leader du Prp aux membres de Yewwi qu’ «il faut qu’on reste aujourd’hui plus que jamais soudé, plus que jamais solidaire. Parce que la solidarité se montre dans les épreuves. Et c’est ça, Yewwi Askan Wi ». Face aux agissements de Macky Sall, notamment la condamnation en appel d’Ousmane Sonko à 6 mois de prison avec sursis, Déthié Fall a appelé toute la population sénégalaise à rester déterminée et mobilisée. Dans la foulée, le candidat déclaré à la présidentielle de 2024 a tenu à dire à PastefLes Patriotes et ses militants que « ce combat, Yewwi Askan Wi va le mener».
Dans la même logique, Déthié Fall a fait savoir que le combat contre le pouvoir en place vaut d’être mené jusqu’au bout. « Depuis 12 ans bientôt, le président Macky Sall nous montre tous les jours que ce n’est que sa seule volonté qui compte. On a atteint les limites ». Le leader du parti Prp qui a rappelé les décisions de justice rendues en première et en deuxième instance à l’encontre de leur camarade Ousmane Sonko, a invité « à monter à Macky Sall qu’ils ont le même courage que lui». Pour finir, Déthié Fall a fait part de la tenue d’une marche nationale et internationale le19 mai contre la campagne de « liquidation » d’Ousmane Sonko». «Pour la marche nationale, le lieu et l’heure vous seront communiqués », a informé le leader du Prp en invitant les fédérations au niveau de la diaspora à organiser des marches le même jour.
A la suite de Déthié Fall, Khalifa Sall de Taxawu Senegaal a tenu à prévenir pour ce qui est de la condamnation d’Ousmane Sonko dont l’éligibilité pour la présidentielle de 2024 se joue que la coalition Yewwi Askan wi n’acceptera pas une troisième victime de Macky Sall. « Ce qui s’est passé hier, à savoir la condamnation lourde prononcée contre Ousmane Sonko, est révoltant. Yewwi Askan Wi assume que Sonko fait partie des siens. Depuis 2021, il est avec nous dans tous les combats. Et on sait que personne ne peut douter de son engagement dans ce combat. Ce qui est important est qu’on n’acceptera pas une troisième victime de Macky Sall. On en a connu deux. On continuera de se battre pour que 2024 qu’il ait une participation inclusive de tous les candidats », a fait remarquer l’ancien maire de Dakar.
L’ANACIM ANNONCE UNE INSTALLATION PRECOCE DE LA PLUIE
L’hivernage 2023 sera très précoce, d’après Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie, au sein de l’aviation civile et de la météorologie.
L’hivernage 2023 sera très précoce, d’après Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie, au sein de l’aviation civile et de la météorologie. Cependant, le directeur de l’exploitation de la météorologie a également annonce que le Sénégal connaitra une année excédentaire dans la façade Ouest et dans la façade normale, au Sud-est et au centre-sud du Sénégal. Dr Ndiaye S’exprimait hier, mardi 9 mai 2023, en marge d’un atelier de restitution de la prévision saisonnière des précipitations de 2023.
D’après les prévisions du directeur de l’exploitation météorologique, « Cette année, on s’attend pour la pluie, à une installation assez précoce. Cela veut dire beaucoup plus tôt que d’habitude. Au niveau du cumul, on s’attend à des précipitations assez importantes surtout la partie Nord et la façade Ouest du Sénégal et normales sur tout ce qui est de la partie Sud-est et la partie Sud. »
Déjà pour le mois de mai, on s’attend à des pluies vers la semaine vers le sud, notamment Kolda etc., la saison va s’installer. Peut être l’installation de la saison est assez progressive. Ça commence par le Sud. Donc à la mi-mai, on s’attend d’abord que le Sud commence à avoir des pluies et ça va venir au centre vers le mois de juin-juillet pour revenir au Nord. Mais au Nordest, on s’attend à des pluies assez tardives. Peut-être au mois de juin, on peut avoir déjà des précipitations un peu plus tôt. Ça dépend des zones », a expliqué Dr Ousmane Ndiaye, précisant que « cet exercice qu’on est en train de faire donne un peu les tendances. Et après maintenant, on va raffiner au fur et à mesure. Mais pour le moment ce qu’on veut c’est qu’aux décideurs, aux gens qui planifient et aux gens qui doivent prendre les grandes décisions, on leur donne une idée au moins comment la saison sera. Comme ça au moins, ils se préparent en prenant en compte l’information climatique. »
Dr Ndiaye a souligné que cette précocité des pluies est due à des indicateurs, comme l’avancée de la mousson. « On a des indicateurs. Pour aller vite, c’est-à-dire l’avancée de la mousson. Parce que c’est la mousson qui amène un peu l’humidité qui va donner des précipitations. Et, nous on a des indications qui nous disent un peu comment est la mousson. Donc, il y a deux indicateurs. Il y a la mousson en tant que telle, ily a chaleur et un peu la dynamique. Et en regardant le comportement de la mer : la mer au niveau du Golf de Guinée et la mer auprès des côtes sénégalo-mauritaniennes : le comportement de la température de la mer est un bon indicateur pour nous pour dire ce sera précoce ou pas ». Cependant, Dr Ndiaye, a aussi indiqué que la saison des pluies sera excédentaire, mais plutôt dans la façade Ouest et normale, au Sud-est et au centre-sud du Sénégal. « Cette année sera une année excédentaire dans la façade, certainement une année peut être pour des endroits pas comme l’année passée, mais ce sera excédentaire dans la façade Ouest et dans la façade normale, au Sud-est et au centre-sud du Sénégal », relève-t-il.
Il faut noter que cet atelier de restitution de la prévision saisonnière des précipitations de 2023 est financé par le projet « Accelerating Impacts of CGIAR Climate Research for Africa » (AICCRA) et s’est déroulé hier, mardi 9 mai 2023, à Dakar, en présence d’une cinquantaine d’acteurs provenant des structures techniques, des ONG, de la société civile, des organisations paysannes. L’objectif était de permettre à ces derniers d’avoir des informations nécessaires afin de mieux prendre des décisions pour sauver des biens mais surtout des vies.
«LA TACHE EST ARDUE ET IMMENSE ET LES DEFIS COMPLEXES»
Installé hier, mardi 9 mai, dans ses fonctions du président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Abdoulaye Diallo mesure d’ores et déjà la mission qui lui est assignée
Le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Abdoulaye Daouda Diallo, a été installé dans ses fonctions hier, mardi 9 mai. Il mesure déjà la charge qui lui est assignée et se dit prêt à tout faire pour relever le défi.
Installé hier, mardi 9 mai, dans ses fonctions du président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Abdoulaye Diallo mesure d’ores et déjà la mission qui lui est assignée. « La tâche est ardue et immense et les défis complexes », a-t-il affirmé. Il note ainsi que « la question environnementale est appelée à occuper une place cardinale dans le dialogue avec les pouvoirs publics et les populations, eu égard aux problèmes environnementaux aigus, notamment les changements climatiques, la dégradation des terres, la perte de la biodiversité, la déforestation ». Abdoulaye Daouda Diallo affirme dans ce sens : « nous avons là des chantiers d’une brûlante actualité qu’il nous appartiendra d’adresser afin d’éclairer les choix politiques du Président de la République et inscrire notre pays dans le voie d’un développement durable conforme aux meilleurs standards écologiques internationaux ».
Les chantiers du Cese ne se limitent pas uniquement au volet environnemental. « Nous devons également mettre à profit les intersessions pour développer des partenariats avec les institutions de recherche, les universités et autres organisations engagées à accompagner le développement de notre pays », a dit Abdoulaye Daouda Diallo.
Mieux ajoute-t-il, « le rayonnement international du Cese devra aussi être une préoccupation commune et passera par la qualité de nos contributions scientifiques au niveau des Institutions sœurs comme l’Union des Conseils économiques sociaux d’Afrique, l’Union des Conseils économiques sociaux et Institutions similaires francophones, l’Association des Conseillers économiques sociaux et institutions similaires d’Afrique et l’Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires ».
Pour arriver à l’atteinte des objectifs fixés, Abdoulaye Daouda Diallo invite ses collègues au travail. « Le Cese ne pourra jouer la partition lui incombant sans une bonne animation institutionnelle qui passe par la tenue régulière des 7 sessions pour un traitement approprié de toutes les interpellations légitimes ».
Abdoulaye Daouda Diallo reste toutefois convaincu que la structure qu’il dirige a les aptitudes nécessaires pour relever les défis. « Ce conseil est composé de femmes et d’hommes dont l’expertise dans leurs domaines respectifs est avérée. Chaque Conseiller ici présent est une identité remarquable dans sa catégorie socio professionnelle ou dans son domaine d’activité. Vous constituez des compétences organiques dévouées à la cause nationale et fortement imbues des valeurs républicaines», a-t-il jugé.
Par ailleurs, le président du Cese dit être prêt à accompagner l’atteinte de la mission. « Je ne ménagerai aucun effort pour mettre les distingués conseillers que vous êtes ainsi que le personnel administratif dans des conditions de travail idoines qui vous permettront de servir dignement avec plus de motivation et surtout de faire des résultats tangibles ».
«LA DIASPORA A UNE DOUBLE NATURE»
Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégie (Ips), releve une double face de la diaspora en parlant de diaspora historique et de diaspora moderne
La Journée nationale de commémoration des résistances aux traites, leur abolition et du souvenir aux victimes de l’esclavage a été célébrée le jeudi 27 avril dernier par l’Institut panafricain de stratégie (Ips). Un panel a réuni en présentiel et en mode zoom, d’éminents experts dont Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Ips, qui a relevé une double face de la diaspora en parlant de diaspora historique et de diaspora moderne. La rencontre a été présidée par Aliou Sow, ministre de la Culture.
Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégie (Ips), a relevé la double identité de la diaspora. Il s’exprimait le jeudi 27 avril dernier, à l’occasion de la Journée nationale de commémoration des résistances aux traites, leur abolition et du souvenir aux victimes de l’esclavage. «Cette diaspora, elle a une double nature. Il y a la diaspora historique, ceux qu’on a arrachés à l’Afrique par la violence, par la force, et qu’on a amenés, qu’on a appelés les esclaves», a tenu à dire d’emblée Dr Gadio, avant d’en rajouter une couche en parlant de l’autre figure de la diaspora, «la diaspora moderne, les Africains qui ont migré récemment», et sans laquelle «il n’y a pas d’avenir pour l’Afrique». C’est ainsi que cette question a été abordée par l’ancien patron de la diplomatie sénégalaise lors de la Journée nationale de commémoration des résistances aux traites, leur abolition et du souvenir aux victimes de l’esclavage, célébrée jeudi dernier par l’Ips. «J’ai toujours accepté ce que Marcus Garvey a dit, qu’il n’y a qu’un seul type d’Africain : Ce sont les Africains tout court, divisés en Africains sur le continent et Africains en dehors du continent», tient-il à préciser. Si l’esclavagisme est la cause de la diaspora historique, Dr Gadio de soutenir que les individus, par qui cette forme de diaspora s’est faite, «ne sont pas des esclaves, ils ne sont pas nés esclaves, ils ne connaissent pas l’esclavage. Ils ont été forcés, brutalisés». Pour l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise sous Wade, les conséquences sont douloureuses pour le continent, comme le rappelle la traite des Noirs. «Je disais que l’Océan atlantique est le plus grand cimetière de l’humanité, des millions d’Africains ont été jetés par-dessus bord. Tout ça a été une sorte de massacre, d’extermination», a dénoncé Dr Gadio, avant de louer la capacité de résilience du continent africain, qui s’est réinventé après cet épisode douloureux de son passé. «Mais Dieu a fait que nous sommes un Peuple résilient. Parce que Dieu aime l’Afrique. Dieu aime les Africains.
Aujourd’hui, quand on pensait que nous allions péricliter comme continent, perdre notre population, disparaître, maintenant nous sommes 1 milliard 300 millions d’Africains. On prévoit qu’on sera bientôt 2 milliards. Donc cela prouve notre relation spéciale avec Dieu», fait-il remarquer. Soulignant que «c’est la jeunesse qui est porteuse des espoirs africains. Et c’est cette jeunesse africaine qui doit être respectée, honorée, valorisée, ici et maintenant. On n’a pas à dire aux jeunes vous êtes l’avenir de l’Afrique, non, ils sont d’abord le présent de l’Afrique avant d’être son avenir». Selon Dr Gadio, «ces jeunes, on doit leur donner toutes les chances de se réaliser et de bâtir un continent qui a 1/3 (un tiers) des ressources naturelles du monde et qui a près d’1 milliard de jeunes». «Il ne nous manque qu’une vision d’ensemble pour faire de l’Afrique une puissance mondiale, à côté de la Chine, de l’Inde et des autres pays qui aspirent à la puissance», poursuit-il.
Célébrant le concept du Mémorial de Gorée, Dr Gadio insiste sur le fait que le Sénégal, à travers son Président, son gouvernement, son ministre de la Culture, a pris un engagement ferme de réaliser ce projet. «Il n’est pas que symbolique, il bâtit l’avenir pour nous», se félicite-t-il au cours de ce panel qui s’est tenu en mode zoom, avec l’intervention d’éminents intellectuels. «Voilà pourquoi cette journée est importante, et on espère que quand on va réaliser le monument du mémorial, qu’on pourra l’inaugurer, et en convoquant une troisième conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora, qui a déjà été convoquée sous le Président Wade et ensuite au Brésil, sous le Président Lula. Il faut que cette conférence revienne en Afrique et soit organisée par le Sénégal, encore une fois», renchérit-il.
Aliou Sow, ministre de la Culture, se réjouit de «la qualité des échanges et surtout des interventions» en soulevant un état de fait. «Il y a deux problématiques que nous avons soulevées par rapport au débat sur les questions de diaspora. Je pense que de plus en plus, les politiques ne lisent pas. On ne lit pas, on est dans des approches très simplistes. Je suis persuadé que n’eût été l’étendue de votre allocution, cette question de la diaspora, on n’allait pas y penser. Parce que certains ont une approche très réductrice du concept quand on aborde ces questions sur le plan politique», indique le ministre de la Culture, non sans soutenir «que cette diaspora historique a joué un rôle prépondérant dans ce que sont aujourd’hui devenus les Etats-Unis d’Amérique».