SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 juin 2025
Par Abdoulaye S. SOW
TOI AUSSI, MONSIEUR HADJIBOU...
Ceux qui ont occupé les plus hautes responsabilités étatiques dans notre pays se sont systématiquement comportés de manière honorable après leurs fonctions, de manière à laisser immaculée leur image républicaine dans le récit national.
Le Sénégal a engendré de grands hommes politiques à la hauteur de notre réputation démocratique dans le monde, des hommes et des femmes contributeurs par leur posture à la trame historique héritée des anciens et que ceux aujourd’hui aux affaires entretiennent en l’écrivant avec responsabilité. Ceux qui ont occupé les plus hautes responsabilités étatiques dans notre pays se sont systématiquement comportés de manière honorable après leurs fonctions, de manière à laisser immaculée leur image républicaine dans le récit national, qu’ils aient fait le choix de continuer leurs activités politiques ou qu’ils aient préféré le retrait de la scène publique. En raison de leur vécu comme Chef du Gouvernement et de l’attendue sublimation des valeurs intrinsèques de l’individu à l’épreuve du pouvoir, tous nos anciens Premiers ministres, ont ceci de commun qu’ils ont posé des limites à leur discours et apporté un cadre référentiel sérieux à leurs interventions, s’abstenant de toute outrance au bon sens et à la vérité, malgré la solitude des fins de fonction, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, prenant soin d’être à la hauteur des charges qu’ils ont assumées et éviter ainsi de prendre part au sketch médiatique à peu de frais. Tous ont conscience du poids de leur parole et de ses probables implications, malgré la tentation du « micro ouvert », même au plus fort de leurs postures d’opposant, pour certains d’entre eux. Ces hommes d’Etat évitent tous de se faire poursuivre par la clameur publique par la faute d’une sortie de route imputable à une parole non maîtrisée. Tous, sauf un.
Personne n’aurait trouvé à redire si un ancien Premier ministre du Sénégal (juin 2007 – avril 2009) n’était pas l’auteur d’une affabulation grotesque qui a fait bondir de stupéfaction le pays tout entier, suscitant les interrogations les plus farfelues, avant que la réalité de la fourberie ne retombe aussi froide que cruelle, vide de sens, sans effets ni objets. Hadjibou Soumaré a adressé récemment au Président de la République une « lettre-ouverte » -en réalité un avis publié dans la presse- dans laquelle il lui demande de se prononcer sur un don de 7 milliards FCfa qu’il aurait fait à Mme Marine Le Pen, en marge de l’audience qu’il a bien voulu accorder à cette dernière lors de sa récente visite au Sénégal ! Vous lisez bien, nous sommes en mars 2023 ; nous ne sommes point dans une télénovela de « Netflix », une création d’un tik-tokeur en mal de vues ou une comédie récompensée lors du dernier Fespaco de Ouagadougou (tiens, tiens). Il parle bien du Président Macky Sall, Président de la République du Sénégal et que nous travaillons à faire rempiler le 25 février 2024 ; oui, vous ne vous trompez pas, l’heureuse bénéficiaire de ce don tombé du ciel, toujours dans ses rêves, serait Mme Marine Le Pen, chef du principal parti français d’extrême-droite, plusieurs fois candidate à la présidence de son pays.
L’impossibilité pour Hadjibou Soumaré de se faire élire ne serait-ce que comme chef de quartier de Randoulène, à Thiès, à fortiori de réunir assez de parrainages pour prétendre à un début de candidature à la magistrature suprême, ne saurait tout expliquer. Ce sieur n’est pas seulement un ancien Premier ministre, ne l’oublions pas ; il a aussi été désigné par son pays pour diriger la Commission de l’Uemoa (2011 – 2017), à Ouagadougou. Malgré ses études universitaires en économie, son brevet de l’Enam, sa carrière d’inspecteur du Trésor au ministère des Finances, son poste de ministre du Budget, avant celui de Chef du gouvernement, ses consultations à l’international, malgré son âge et ses 37 ans de carrière (1980 – 2017), Hadjibou Soumaré veut ouvrir un ultime chapitre dans sa vie publique en usant de la méthode du desperado qui, n’ayant plus rien à perdre, entend mettre le feu à la brousse qui l’entoure, altérant ce qu’il a représenté pour s’autoriser une telle funeste entreprise ; oubliant surtout que son champ ne survivrait pas à un tel incendie. Ses ambitions, jusqu’ici refusées par le parrainage citoyen, devraient trouver des voies d’expression plus raisonnables que l’affabulation. Il est à la peine, c’est vrai, mais cela ne l’excuse pas.
Le gouvernement a apporté hier un cinglant démenti aux allégations de M. Soumaré. Cette saillie inconvenante qui n’honore point son auteur, aurait été comprise si elle émanait de la nouvelle congrégation politique qui fait feu de tout bois actuellement dans les réseaux sociaux, celle du mensonge et de l’affabulation, celle de la désacralisation de nos institutions et du pillage de nos mémoires collectives par de fausses réécritures de notre Histoire. Mais elle émane d’un homme qui, en tant que Premier ministre, a assuré la permanence de l’exécutif lors des voyages à l’étranger du Président de la République d’alors ; un homme dont la signature avait puissance d’acte de pouvoir, qui assistait au conseil national de sécurité, qui prenait des actes engageant l’Etat en entier, bref d’un homme censé être responsable, mais qui au finish, se révèle être un pleutre ambitieux manipulable par le premier ragot. Il ne fait que révéler, sur le tard, sa nature profonde de fourbe, comme peuvent en attester beaucoup d’anciens responsables du Pds qui le voyaient souffler le froid le jour, et le chaud la nuit ; haut fonctionnaire désintéressé le jour, homme politique raté la, nuit. On comprend que le contexte soit à la surenchère, alors que la présidentielle de février 2024 occupe les esprits, et que les éclopés électoraux comme Hadjibou Soumaré perçoivent cette échéance comme celle de toutes les amères vérités pour eux. Mais, un enseignement est à tirer de cette mascarade. On sait que les enjeux de sécurité dans notre pays ont changé de nature. Aujourd’hui, le web 2.0 et les réseaux sociaux ont ouvert un nouveau monde et forgé de nouvelles citoyennetés numériques mais avec des de réelles menaces sur la cohésion nationale et notre commun vouloir de vie en commun. L’un des aspects de la prévention du terrorisme se trouve justement dans les opportunités offertes aux groupes clandestins pour déployer des campagnes de calomnies. On est en arrivé aujourd’hui à voir des individus porter des injures à nos guides religieux avec l’encouragement du sentiment d’impunité qui accompagne l’anonymat sur internet ! Par la désinformation, les fake-news altèrent la qualité du débat politique et exacerbent de vraies fausses tensions. Or, la bonne information du citoyen est le préalable à sa participation judicieuse à la vie de la Cité. Heureusement, le sort de tout mensonge est de ne pas résister au temps, implacable par la vérité qu’elle apporte. La nouveauté est que les officines de désinformation peuvent maintenant atteindre et faire dire des mensonges à des personnalités. A moins que ces dernières ne travaillent pour elles.
LA TRAQUE DES JOURNALISTES LIBRES, PAR LE REGIME LIBERTICIDE DE MACKY
Macky Sall continue inlassablement son funeste et diabolique projet consistant à utiliser l’appareil d’état pour diffuser la terreur, assujettir les sénégalais, faire taire les voix discordantes et imposer définitivement la pensée unique au Sénégal.
Après avoir organisé le pillage et le vol des deniers publics par une bande de mafieux placés au sommet de l’état, bradé l’économie sénégalaise au plus offrant, saccagé totalement la démocratie sénégalaise, perverti les institutions de la République, réduit la justice sénégalaise à sa plus simple expression avec la soumission de certains hauts magistrats devenus de simples pantins qui se comportent comme des valets, et dont l’indignité est proportionnelle à leur petitesse, Macky Sall continue inlassablement son funeste et diabolique projet consistant à utiliser l’appareil d’état pour diffuser la terreur, assujettir les sénégalais, faire taire les voix discordantes et imposer définitivement la pensée unique au Sénégal.
Après l’enlèvement spectaculaire du journaliste d’investigation Pape ALE NIANG, la confiscation de son passeport, doublée d’une l’interdiction de sortie du territoire national alors que son état de santé est préoccupant et nécessite une prise en charge immédiate (soins à l’étranger) ; la coupure du signal de WALF par le CNRA, un vulgaire torchon (organe moribond) à la solde de Macky SALL ; la privation de liberté du journaliste de WALF FADJIRI, Pape N’DIAYE constitue un énième coup de canif et un ignoble attentat contre la presse et la liberté d’informer. Une dérive de TROP inacceptable, intolérable et injustifiable.
Cette privation de liberté fondée sur des motifs totalement fallacieux de « diffusion de fausses nouvelles et outrage à magistrat » s’inscrit dans un contexte inédit d’arrestations arbitraires de citoyens ou d’activistes, et de traque des journalistes libres et indépendants ((journalistes molestés, saisies de matériel, gardes à vue, etc…). Un magistrat pourri est un magistrat soumis qui ne mérite ni respect, ni considération. Lorsque des magistrats agissent comme des malfrats, nettoyer les écuries d’AUGIAS devient un impératif car la Justice sénégalaise est dans un état de putréfaction avancée. Lorsque les actes d’un magistrat ne sont pas en conformité avec son serment, il faut le vilipender publiquement (la notion d’outrage est une fiction). Etre magistrat n’octroie aucune impunité, surtout quand on passe à violer la loi pour faire plaisir au Prince SALL.
Au Sénégal, pour un journaliste, désormais le critère fondamental n’est plus l’objectivité, la capacité à recouper les informations, à relater les faits ou la liberté de les commenter, mais l’aptitude à diffuser des informations tendant à faire la promotion du régime de Macky (d’où l’existence d’une presse corrompue appelée la presse du palais, dont les titres, le contenu et la ligne éditoriale sont définis depuis le palais avec des journalistes « affamés » qui ont vendu leur âme au diable pour quelques billets de banque).
Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’arrestation du journaliste de WALF, Pape N’DIAYE et exigeons sa libération immédiate et inconditionnelle. Nous demandons aux journalistes sénégalais d’apporter un soutien total et sincère à leur confrère et parallèlement de rédiger un mémorandum destiné à Reporters sans frontières, à l’Union Africaine et à certains organismes internationaux de défense des droits de l’homme pour alerter sur les menaces dont ils font souvent l’objet, la situation extrêmement grave et les conditions dangereuses dans lesquelles les journalistes sont appelés à exercer leur métier au Sénégal. Aucune action, d’où qu’elle vienne ne doit faire fléchir leur détermination à dénoncer les crimes économiques, et les turpitudes du régime déviant et criminel de Macky Sall qui n’hésite pas à assassiner des sénégalais. Il est temps pour tous les sénégalais de l’intérieur et de la diaspora ainsi que l’ensemble des forces vives de la nation d’œuvrer sans relâche pour créer les conditions du départ de Macky SALL, qui est devenu un facteur de désordre et d’instabilité pour le Sénégal.
La puissance de la détermination d’un peuple est invincible. Peu importe le niveau d’armement des forces publiques ; lorsqu’une majorité de citoyens prend soudainement d’assaut lesrues, le régime s’effondre. Au Mali, l’opposition a réussi à dégager Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), après de semaines de mobilisation pour réclamer son départ.
Il faut initier et organiser des manifestations d’envergure dans toutes les localités du Sénégal, pour exiger la démission forcée de Macky SALL qui n’a plus aucune légitimité pour diriger le SENEGAL.
Macky SALL a franchi le RUBICON et a dépassé toutes les limites en matière de violation des libertés individuelles et collectives. Parce que ses actes irrationnels défient le bon sens, son départ est une œuvre de salubrité publique.
ÉMEUTES DE MARS 2021, LES FAMILLES DES 14 MORTS SAISISSENT LA CEDEAO
Les familles des 14 morts lors des événements de mars 2021 continuent de réclamer justice. Et à défaut de voir une enquête ouverte au Sénégal, elles ont décidé de saisir la Cedeao.
Les familles des 14 morts lors des événements de mars 2021 continuent de réclamer justice. Et à défaut de voir une enquête ouverte au Sénégal, elles ont décidé de saisir la Cedeao. Parmi les victimes, les douze étaient tombées sous les balles des forces de sécurité, selon Amnesty International.
«L’UMS CONDAMNE ENERGIQUEMENT LES ATTAQUES PERSONNELLES DIRIGEES CONTRE LES MAGISTRATS…»
Ousmane Chimére Diouf, Président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) a choisi « Le Témoin » quotidien pour sa première interview exclusive
Propos recueillis par : Pape Ndiaye |
Publication 07/03/2023
Contrairement à son prédécesseur, beaucoup plus médiatique, en tout cas plus porté sur les médias, Ousmane Chimère Diouf, l’actuel président de l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums), fuit volontiers les feux de la rampe ainsi que les projecteurs des télévisions. Et rares sont nos compatriotes qui peuvent mettre un visage sur son nom tellement l’homme cultive la discrétion. Calme, posé, jamais un mot plus haut que l’autre, ce magistrat dont la compétence est unanimement reconnue par ses pairs n’est pas un adepte des coups d’éclat. Il a choisi « Le Témoin » quotidien pour sa première interview exclusive. L’occasion pour lui de s’exprimer sur les questions judiciaires en cours, sa mission à la tête de l’UMS, ses rapports avec le ministre de la Justice, la perception de celle-ci par l’opinion et notamment les nombreuses critiques dont elle fait l’objet, les attaques personnelles contre certains de ses collègues, la récente sortie d’universitaires sur la justice etc.
Le Témoin : Monsieur le président, depuis votre élection à la tête de l’Ums, vous vous contentez de sortir des communiqués pour faire de condamnation de principe et n’avez pas voulu jusqu’ici accorder des interviews à la presse. Pourquoi ce long silence ?
Ousmane Chimère Diouf : Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez pour parler des problèmes d’actualité. Disons qu’on a estimé que la Justice ne devait pas occuper de façon permanente l’espace médiatique du fait de l’obligation de réserve. Mais force est de reconnaître que c’est parfois à son détriment du fait de l’avènement des réseaux sociaux et d’un excès de communication négative à son endroit. Il est temps pour la Justice de s’adapter à ce nouvel environnement tout en évitant de rentrer dans une quelconque polémique. Nous sommes incontestablement dans un monde de communication, ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’abus.
Il y a quelques mois, le président de la République a formé un nouveau gouvernement dit « de combat social ». Et la semaine passée, en présidant la réunion du Conseil supérieur de la Magistrature, il a chamboulé les Cours et Tribunaux à travers ce que certains observateurs qualifient de remaniement judicaire visant à neutraliser un adversaire politique. Que répondez-vous…
Ecoutez ! Les magistrats n’ont pas pour mission de neutraliser des adversaires politiques mais de juger. Ceux qui le feront (Ndlr, neutraliseront des adversaires politiques du pouvoir) sortiront du cadre de leur serment. Ceux qui ont été nommés à ces postes lors du dernier Conseil supérieur de la magistrature ont le grade nécessaire et plusieurs années d’expérience, et il est prématuré d’évaluer un travail non encore accompli, on ne peut pas faire de commentaires sur la base de simples suspicions.
Précédemment, Président de chambre à la Cour d’Appel de Dakar, Ousmane Chimère Diouf est nommé voire muté à Saint-Louis comme Président de la Cour d’appel. N’est-ce pas là une façon de vous éloigner de la base en votre qualité de Président de l’Ums ?
(Rires) Je ne pense pas, la base est partout ! Et je parle sous le contrôle de mes collègues. Je viens d’entamer ma neuvième année comme président de Chambre à la Cour d’Appel de Dakar et après trente ans de service, il est normal de vivre une autre expérience.
« Le Témoin » comme tous les syndicats, rédactions et organisations de presse condamne l’arrestation de notre confrère Pape Ndiaye de Walfadjri pour délit d’outrage à magistrat. Là, n’êtes-vous pas encombrés par une détention arbitraire de trop après celle de Pape Alé Niang ?
Vous me permettrez de ne parler d’aucune procédure en cours conformément à la ligne de conduite observée depuis le début de mon mandat. Je pense que vous m’avez bien compris !
D’accord, je vous comprends ! Mais dans des Etats de droit comme la France où la liberté d’expression devient le fondement de toute démocratie, les délits d’offense au chef de l’Etat et d’outrage à magistrats sont abrogés du droit pénal moderne puisqu’ils étaient considérés comme des lois potentiellement « liberticide ». Alors, pourquoi n’en est-il pas de même au Sénégal ?
La France après plusieurs années d’application, a opté pour la suppression de ces qualifications. Le Sénégal, en tant qu’Etat souverain, n’a pas suivi. Par conséquent, ces faits sont toujours répréhensibles chez nous. La liberté de la presse est le fondement de toute démocratie, j’en conviens, mais c’est une liberté encadrée et la limite c’est le respect des droits d’autrui. Pour étayer mes propos, je vais convoquer les dispositions de l’article 10 de la Constitution selon lesquelles « Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ». Les magistrats ne peuvent pas restreindre la liberté d’expression mais sont obligés quand ils sont saisis de veiller au respect de la loi. Il appartient donc à chaque organe de presse de prendre toutes les garanties nécessaires avant de publier une information dans le but d’éviter toute poursuite.
On entend souvent les associations et autres organisations de défense des droits humains rappeler les magistrats à l’ordre pour le respect des droits de la défense, de la liberté d’expression, des acquis démocratiques etc… C’est comme si les magistrats ont, quelque part, failli à leur mission. Qu’en dites-vous ?
Chacun joue son rôle. Les droits de la défense sont le socle de tout procès. La recherche d’infractions n’a absolument rien à voir avec la liberté d’expression ou autres droits reconnus par la Constitution aux citoyens. Notre rôle n’est pas d’interdire l’exercice de droits mais de veiller au respect de la loi.
Monsieur le président, nous sommes, en cette année 2023 à la croisée des chemins judiciaires sur lesquels se trouvent l’affaire « Sweet-Beauté », le dossier des parrainages en vue de la présidentielle de 2024, la question du 3e mandat et autres. Peut-on s’attendre à ce que, en ces échéances cruciales, la justice joue son rôle d’arbitre et de dernier rempart ?
La Justice doit nécessairement jouer son rôle. Je vais quand même rappeler que les tensions pré-électorales ne datent pas d’aujourd’hui et que le débat consistant à accuser la justice d’être de connivence avec les pouvoirs en place à l’époque ne l’avait pas empêché de prononcer les résultats issus des urnes qui ont abouti à deux alternances dans notre pays. Doit-on rappeler que, de par la loi, seule la magistrature est appelée à prononcer des résultats d’élections ? Je tiens également à préciser qu’en dehors du travail de supervision effectué par les délégués de la cour d’appel, nous n’avons aucun rôle actif à jouer au niveau des bureaux de vote qui sont présidés par d’autres fonctionnaires en présence des représentants de chaque candidat et de la Cena, et que chaque membre a le droit de se faire délivrer une copie du procès verbal de proclamation des résultats. Ledit procès verbal est affiché dans chaque bureau de vote, et en commission de recensement présidée par un magistrat accompagné de deux de ses collègues. Mieux, tous les représentants de candidats sont également présents au même titre que celui de la Cena et chacun est censé détenir une copie du procès verbal de proclamation des résultats issus des bureaux de vote. C’est dire qu’on ne peut en aucun moment modifier les résultats et on n’a même pas cette vocation. Tout le monde doit respecter les règles et accepter les résultats des urnes. Je vais également rappeler que le Conseil constitutionnel qui ne fait pas partie de l’ordonnancement judiciaire, donc ne dépendant pas du ministère de la Justice, est la seule juridiction compétente pour se prononcer sur le contentieux de l’élection présidentielle. La haute juridiction a une autonomie de fonctionnement. A propos de ces affaires dont vous faites exemple, comme je l’ai dit tantôt, je ne ferai aucun commentaire sur une procédure en cours. Il ne faut pas insister sur cette question…
Monsieur le président, il y a trois ans, le bureau sortant de l’Ums avait remis un rapport contenant plusieurs recommandations au ministre de la Justice. Il s’agissait entre autres de l’épineuse question relative à l’Indépendance de la magistrature ; du principe d’inamovibilité des juges ; de la fin de la mainmise de l’Exécutif sur la carrière des magistrats ; de la suppression de la dépendance du parquet vis-à-vis du ministère de la justice qui rend possibles les immixtions dans des affaires judiciaires etc. Où en êtes-vous avec toutes ces recommandations d’alors ?
Effectivement, ce rapport existe et les discussions à l’interne se poursuivent sur certains points et nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation au moment opportun. Je vous précise cependant que la contradiction vient de la Constitution elle-même qui pose le principe de l’indépendance du judiciaire vis-à-vis de l’exécutif en faisant en même temps du Chef de l’exécutif, le Président du Conseil supérieur de la Magistrature. Les magistrats ne sont pas à l’origine des lois, ne les votent pas et ne les publient pas. Dans son fonctionnement actuel, le Conseil ne compte que deux membres de l’exécutif à savoir le président de la République et le Garde des Sceaux. Vous conviendrez avec moi que les magistrats y sont largement majoritaires, et quand il (Ndrl : Conseil) statue en matière disciplinaire, le président de la République et le ministre de la Justice ne siègent pas. Donc, on peut pleinement jouer notre rôle dans la gestion de nos carrières en attendant l’évolution de la situation. Chaque magistrat détient sa propre indépendance et aucune excuse valable n’est recevable en la matière. Nous savons pourquoi nous avons prêté serment, donc à nous d’assumer. Même la subordination hiérarchique du parquet a une limite légale puisqu’à l’audience, il retrouve sa liberté de parole et peut aller à l’encontre d’un ordre reçu, la plume étant serve, la parole libre. Pour le juge aucune dépendance vis-à-vis d’une autorité n’est prévue par un texte. Dans l’exercice de nos fonctions, nous ne sommes soumis qu’à l’autorité de la loi. Justice rime avec pression, il faut faire face ! En dehors de la forme d’ingérence traditionnellement dénoncée, il y a la pression sociale symbolisée par le phénomène des interventions. Je me pose d’ailleurs la question de savoir à qui est-ce que je dois aller réclamer mon indépendance ? Qui la détient à part ma personne ? En clair, les magistrats ne sont pas des porteurs de pancartes !
Face à ces recommandations, l’Exécutif ne craint-il pas de voir surgir devant lui un « gouvernement des juges » ?
C’est un vieux débat ! D’ailleurs du 19 au 25 février dernier, en compagnie de deux collègues, on était à Bamako pour les besoins des travaux du congrès du groupe africain de l’Union internationale des magistrats, et, après discussion avec les collègues des autres pays, on a eu l’impression que nous vivions dans les mêmes pays, c’est pour dire que les problèmes entre les politiques et la justice sont universels. Nous sommes conscients que nous détenons beaucoup de pouvoirs, mais cela ne peut justifier un contrôle de l’exécutif sur le fonctionnement du judiciaire puisque ces deux pouvoirs tiennent leurs attributions de la Constitution.
Que répondez-vous à ceux qui disent que le président de l’Ums, Ousmane Chimère Diouf, adopte une attitude jugée trop conciliante vis-à-vis du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, Garde des Sceaux…
Je dois être agressif pour me faire comprendre ? Pourquoi je le ferais ? Non ! Ceux qui soutiennent cela sont-ils témoins de mes discussions avec le Garde des Sceaux ? Dans la vie, il faut savoir raison garder et apprendre à se respecter mutuellement. J’avais la même attitude avec son prédécesseur. Si un problème mérite d’être posé, il le sera.
Le bracelet électronique n’encourage-t-il pas la délinquance voire la criminalité en col blanc ?
Je ne pense pas. C’est une autre forme d’exécution de la peine qui a l’avantage de favoriser la réinsertion sociale du condamné et le désengorgement des lieux de détention. Chacun a droit à une seconde chance. L’essentiel c’est que ce soit accessible à tous les ayants droit.
Avez-vous un bilan à mi-parcours à dresser dans le domaine social et professionnel notamment en ce qui concerne le recrutement du personnel, les problèmes d’habitat, les allocations, les conditions de travail dans les juridictions, les budgets jugés insuffisants pour l’organisation permanente des chambres criminelles, la formation des magistrats, les longues détentions dans les prisons etc…
Pour le bilan, vous me permettrez de réserver la réponse à mes mandants. Les chambres criminelles, contrairement aux Cours d’assises, fonctionnent de façon permanente aussi bien au niveau des tribunaux de grande instance que des cours d’appel. Les longues détentions s’expliquent par le déficit de personnel, 516 magistrats pour 17 millions d’habitants, c’est largement insuffisant pour espérer les résultats escomptés et si on y ajoute les nombreux départs à la retraite les années à venir, ce déficit s’aggravera.
Avez-vous un commentaire ou une réplique à faire sur les nombreuses attaques dirigées contre la justice ?
Bien entendu car c’est une bonne question ! Je précise d’emblée que toute critique objective visant aussi bien le fonctionnement de la justice que le contenu des décisions rendues est la bienvenue. La notion de critique est intégrée dans l’organisation judiciaire elle-même puisque toutes les décisions rendues par les tribunaux peuvent être critiquées devant les juridictions d’appel jusqu’à la cassation. Cependant, l’Ums, par ma voix, condamne énergiquement les attaques personnelles dirigées contre les magistrats et l’institution. Nous n’avons pas la prétention de monopoliser la vérité mais la légèreté avec laquelle ces attaques sont faites parfois est à déplorer. Récemment, des collègues ont été injustement accusés l’un d’être pressenti pour juger une affaire comme si c’était interdit, l’autre d’avoir une sœur qui travaillerait dans une fondation appartement à la Première dame. Autant d’affirmations sans aucun fondement puisque le premier ne préside aucune chambre criminelle au niveau du tribunal de grande instance de Dakar et est même actuellement affecté, et l’autre n’a aucun lien de parenté avec la personne présentée comme étant sa sœur. Rien que pour cela, ils ont été jetés à la vindicte populaire. D’autres, qui ont eu le malheur d’avoir été promus lors de la dernière réunion du Conseil supérieur, ont subi le même sort, et avant eux des procureurs de la République dans l’exercice de leur fonction, le Doyen des juges et d’autres juges d’instruction. Il en est de même de la sortie d’un ministre de la République traitant les magistrats de la Cour des comptes de politiciens, eux qui ont, en leur qualité de professionnels de l’audit, fait un travail remarquable salué par tous.
Président, c’est comme si vous vouliez dire qu’aucun magistrat voire juge n’est épargné de ces attaques…
Oui et c’est regrettable. Même en dehors de la magistrature, d’autres corps et institutions sont attaqués, critiqués… D’ailleurs, pour cela, je vais profiter de l’occasion pour m’adresser aux familles des collègues concernés en leur demandant de ne prêter aucune attention à ces nombreux dérapages dont sont victimes leur conjoint, père, mère, frère, sœur, grand-père ou grand-mère, pour la simple et bonne raison que tout ce qui se dit sur eux ne correspond pas à la réalité et les auteurs de ces actes ne sont pour la plupart animés que par une intention de nuire. Les trois ministères qui assurent au citoyen sa quiétude sont les plus critiqués à savoir la Justice, l’Intérieur et les Forces armées puisque la gendarmerie dépend de ce dernier département. Quoi de plus normal tant que la limite n’est pas franchie. Le plus déplorable est la réaction de professionnels du droit ayant ou pas accès aux dossiers qui anticipent sur des décisions judiciaires en faisant des commentaires publics sur des procédures en cours. Je tiens à rappeler que le seul débat judiciaire valable se tient au prétoire, devant des professionnels dans le respect du principe du contradictoire et des droits de la défense. Aucune décision de justice ne peut être fondée sur la clameur publique, des articles de presse, des débats organisés au niveau des médias, et de façon générale sur la vox populi mais sur des éléments de preuve rapportés et discutés devant la juridiction de jugement et sur les pièces produites par les parties. Et j’ajouterai qu’il est formellement interdit au juge de faire appel à ses connaissances personnelles d’une affaire pour trancher un litige. Comment peut-on qualifier la malheureuse sortie de trois universitaires qui ont cru devoir s’attaquer ouvertement à la magistrature, ce qui n’honore ni leur institution ni leur rang. La doctrine étant source de droit comme la jurisprudence, on s’attendait à un travail scientifique basé sur des questions de droit déterminées et non sur des élucubrations. Pour toute contribution scientifique, ces éminents juristes n’ont rien trouvé d’autre que de demander au juge de s’inspirer de la jurisprudence française simplement et je le rappelle pour des procédures en cours. A la faculté, les étudiants sont initiés au commentaire d’arrêt pas à l’anticipation de décisions de justice. Nos éminents professeurs de l’époque Lamine Sidime, Babacar Kante, Dominique Sarr, Serigne Diop, Elisabeth Michelet, Monique Caveriviere, Jean Pierre Tosi, Joseph Issa Sayegh, … ainsi que les brillants assistants de l’époque ne nous ont pas appris cela. Ramener toute l’activité judiciaire à quelques procédures à connotation politique pour manquer de respect à toute une institution qualifiée de bananiere est à dénoncer. Tout citoyen quel que soitson rang est cependant libre d’émettre son avis.
AFFAIRE NDIAGA DIOUF, BATH DIAS SOUS PRESSION
Barthélémy Dias devrait bientôt être fixé au sujet de son pourvoi en cassation dans le cadre du procès de la mort de Ndiaga Diouf. Les Échos rapporte, en effet, que «l’affaire est dans le circuit et sera programmée une fois que le dossier sera en état».
Barthélémy Dias devrait bientôt être fixé au sujet de son pourvoi en cassation dans le cadre du procès de la mort de Ndiaga Diouf. Les Échos rapporte, en effet, que «l’affaire est dans le circuit et sera programmée une fois que le dossier sera en état».
Le journal parie qu’«il va y avoir des frissons dans le camp du maire de Dakar». Et pour cause. Si la Cour suprême confirme le jugement en première instance, maintenu en appel, Barthélémy Dias «risque de voir son fauteuil (d’édile de la capitale) vaciller ; une délégation spéciale (pouvant) être (installée) pour la gestion de la mairie».
Le maire de Dakar a été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme pour coup mortel. Ce premier jugement a été confirmé par la Cour d’appel. Barthélémy Dias espère que la Cour suprême le réhabilitera.
LA QUALIFICATION DES LIONCEAUX EN FINALE DE LA CAN U20 A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Les quotidiens parus ce mardi 7 mars reviennent sur la qualification des Lionceaux en finale de la Coupe d'Afrique des nations des moins de 20 ans et commentent d'autres sujets politiques
Dakar, 7 mars (APS) - Les quotidiens parvenus à l'APS reviennent de bon cœur sur la qualification des Lionceaux en finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) des moins de 20 ans, tout en gardant un intérêt certain pour la dernière ''polémique'' politique déclenchée par l'ancien Premier ministre Hadjibou Soumaré.
''4e finale d'affilée !'' pour les Lionceaux, qui ont battu la Tunisie, 4-0, en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) des moins de 20 ans, rapporte le quotidien spécialisé Stades.
''Auteur d'une nouvelle démonstration de force face à la Tunisie (3-0), le Sénégal a validé avec brio son ticket pour la finale de la 23e édition de la CAN U20 qui se déroule actuellement en Egypte, écrit Stades.
''Une attaque de feu, une défense de fer'', caractéristiques qui ne seront très utiles à l'équipe sénégalaise pour la finale devant l'opposer à l'équipe nationale gambienne. ‘‘Un chaud derby'' en perspective.
Mais rien de tout cela ne semble entamer la détermination du sélectionneur des Lions. ''Notre objectif, le trophée'', assène le technicien sénégalais cité à sa une par Record, l'autre quotidien spécialisé dans l'actualité sportive.
''Les Lionceaux [sont] sur les traces des aînés'', relève Le Soleil, faisant référence à l'équipe nationale sénior, vainqueur de sa première Coupe d’Afrique des nations (CAN) de son histoire en février 2022.
Exactement douze mois plus tard, en février dernier, la sélection locale remporte à son tour son premier trophée en Championnat d'Afrique des nations (CHAN), une compétition réservée aux seuls joueurs évoluant sur le continent.
Pour le reste, les quotidiens continuent de s'intéresser au ''gros pavé'' lancé dans la mare politique par l'ancien Premier ministre Hadjibou Soumaré, après ses "insinuations" dans lettre ouverte adressée au chef de l'Etat, Macky Sall, et dans laquelle il demande à ce dernier s'il "a offert 7,9 milliards à Marine Le Pen''.
''Un come-back tonitruant ! '', estime le quotidien Enquête à sa une, pour un homme réputé ''très discret, à la limite trop timide''. La vérité c'est que l'ancien Premier ministre ''sait aussi attirer les lumières, faire le spectacle dans un espace public sénégalais friand de ragots et de scandales''.
Sauf que le gouvernement, par la voix de son porte-parole Abdou Karim Fofana, ''rejette, condamne'' la sortie de M. Soumaré et menace d'y donner suite, selon Vox Populi. Il va même jusqu'à parler d'''insinuations lâches, fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu'un qui a occupé de hautes fonctions étatiques''.
''Le gouvernement menace Cheikh Hadjibou Soumaré'', note Tribune à sa une, pendant que le journal Le Quotidien affiche, sur le même sujet : ''L'Etat dément et menace''.
Walfquotidien estime dans cette affaire, le gouvernement est tombé ''dans le piège d'Hadjibou Soumaré''. ''Lequel était au fond du trou, politiquement parlant". Or, analyse le journal, ''avec plus de finesse, les hommes de Macky Sall auraient démonté les propos de M. Soumaré sans même mettre de gants''.
Walfquotidien souligne qu'au regard de la réglementation européenne sur les personnes politiquement exposées, ''on ne voit pas comment Mme Le Pen peut rentrer en France, avec 12 millions d'euros en nature''.
Il s'y ajoute ''qu'en répondant à sa première question, l'homme, l'opinion aussi, est en droit de s'attendre à des explications sur les autres interrogations soulevées'', selon Walfquotidien.
L'actualité politique ne se limite toutefois pas à ce seul sujet. Le quotidien Le Mandat, par exemple, revient sur les relations entre le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et le président Macky Sall, en lien avec les dernières déclarations de l'ancienne Premier ministre Aminata Touré.
Selon Mme Touré, le PDS serait en discussion avec le président de la République, ce qui fait que ce parti ne peut pas ''s'attaquer au président Macky Sall puisqu'il est en collaboration secrète avec ce dernier [...]'', indique Le Mandat.
Sud Quotidien également parle d'un ''jeu trouble du PDS'', le journal se demandant si la formation politique de l'ancien président Abdoulaye Wade veut ''faire échouer l'initiative de création de la plateforme de l'opposition initiée par la coalition Yewwi Askan Wi''.
Les responsables de l'opposition, approchés à ce sujet par une délégation du ''groupe, de contact'' de Yewwi Askan Wi, "[... ont opposé leur refus de s'allier avec" l'ancienne Première ministre, ''dans le cadre de cette plateforme''.
DES RETRAITES DENONCENT DES DETOURNEMENTS ET DES SCANDALES AU SEIN DE L’IPRES
Une association réunissant des retraités de Keur Massar a franchi le pas en dénonçant les malversations, détournements et autres actes scandales qui se passent au sein de l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal IPRES).
Après avoir travaillé jusqu’à l’âge de 60 ans et fait valoir leurs droits à une pension de retraite, des retraités disent toujours souffrir des malversations et autres détournements dans les institutions de prévoyance sociale qui font qu’ils sont confrontés à d’énormes difficultés. Ils ont écrit un mémorandum au chef de l’Etat pour qu’il trouve une solution à cette situation.
Une association réunissant des retraités de Keur Massar a franchi le pas en dénonçant les malversations, détournements et autres actes scandales qui se passent au sein de l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal IPRES). Dans un mémorandum, ces retraités dénoncent le détournement de 572 millions de francs CFA pour la seule année 2018. Ils s’interrogent sur ceux commis les années d’avant et d’après. ‘’Les retraités de L’IPRES, épris de justice et de paix, se joignent à moi pour vous soumettre nos vives préoccupations et notre angoisse quant à la gestion scandaleuse de cette institution, l’IPRES, qui est le seul bien des retraités et des futurs retraités et qui est à sauvegarder. Malheureusement, les nombreuses difficultés rencontrées par les retraités, particulièrement l’accès aux services hospitaliers à Dakar et dans les régions, les lenteurs administratives au niveau des Centres Médico-sociaux et l’obtention des prises en charge, les retraits des pensions au niveau des institutions financières, les détournements dénoncés dans le rapport de la Cour des Comptes de 2014 et les touts derniers scandales de détournements des fonds relatifs aux tickets restaurant témoignent de la mauvaise gestion de l’IPRES.
En effet, 572 millions ont été détournés à l’IPRES pour la seule année 2018 suite aux investigations de l’audit interne’’, lit-on dans le document adressé par des retraités de Keur Massar au président de la République, Macky Sall. Ils estiment que le Gouvernement du Sénégal a le devoir de protéger les biens communs des citoyens particulièrement des retraités vulnérables qui n’ont que leurs pensions, souvent dérisoires, et qui continuent pour la plupart de subvenir aux besoins des membres de leurs familles. Ce, sans oublier leurs problèmes de santé précaire. C’est pour ces raisons, disent-ils, qu’ils ont décidé d’interpeller le président de la République sur des faits importants à leurs yeux. « Le détournement de 572 millions ne concerne que l’année 2018. Qu’en est-il des autres années 2017, 2016, 2015 et bien avant ? Il est clair que des milliards ont été volés au niveau de l’IPRES et ceci au détriment de la santé et des familles des retraités.
Le rapport de la Cour des Comptes de 2014 épingle l’IPRES. Ce rapport a été établi pendant la période 2008-2012, et précise les noms des présidents de Conseil d’administration PCA qui étaient en activité en (2008) et de (2009-2012) et celui du Directeur Général en exercice. Le rapport de la Cour des Comptes a ainsi découvert des manquements et des détournements graves parmi lesquels : Le paiement de jetons de présence aux administrateurs et au PCA Président du Conseil d’Administration alors que les statuts de l’IPRES l’interdisent en leur article 24 alinéa 5 qui stipule que les fonctions d’administrateur, de Président et de membres du bureau sont gratuites’’, écrivent les retraités de Keur Massar. Sur ce dernier point, ces travailleurs ayant servi le pays pendant plusieurs années expliquent que le Conseil d’administration ne devrait pas avoir de jetons de présence comme le stipule le règlement.
Selon eux, la Cour des Comptes a ainsi exigé le remboursement de ces jetons de présence dans son rapport. Comble d’ironie, relèvent-ils, le montant de ces jetons de présence a été augmenté pour les administrateurs et pour le PCA, suite à la réunion du Conseil tenue le 10 août 2010, et avec effet financier rétroactif le 1er janvier 2010. Des choses incroyables, d’après eux.
Entre autres actes déplorés encore par ces retraités de Keur Massar, les rendez-vous médicaux très espacés de 3 à 5 mois donnés aux retraités dont la plupart décèdent malheureusement avant la date d’échéance. La gestion unilatérale et catastrophique du Fonds social par le PCA, un fonds de 68 millions qui est passé à 1,4 milliard en quelques années et augmentation dénoncée par la Cour des Comptes ou encore l’accaparement de la Présidence du Conseil d’Administration par Racine Sy et Mody Guiro. Un accaparement qui pose problème. ‘’Les deux messieurs se relaient entre la Caisse de Sécurité Sociale et l’IPRES. Quand l’un est PCA à l’IPRES, l’autre est PCA à la CSS. Quand leurs mandats prennent fin, ils échangent leurs portefeuilles. Celui qui était à l’IPRES devient PCA à la CSS et celui qui était à la CSS retourne comme PCA à l’IPRES et ainsi de suite. Cette situation existe depuis que Racine Sy a quitté l’IPRES en 2008, remplacé par Mody Guiro de 2009 à 2012. En ce moment, Racine Sy était retourné à la CSS comme PCA où on lui a imposé d’acheter des actions de Sénégal Airlines à hauteur de 800 millions.
Après 4 ans, Mody Guiro quitte l’IPRES pour retourner à la CSS et remplace Racine Sy qui le remplace lui-même à l’IPRES depuis 2013. Et depuis 2013, Racine Sy est PCA à l’IPRES et vient de boucler 8 ans en 2020 c’est-à-dire 2 ans renouvelables 4 fois. Quelle gourmandise !’’, attaquent les vieux retraités de l’Ipres résidant à Keur Massar. Qui relèvent que c’est comme si ces deux hommes étaient les seuls capables de diriger ces deux institutions de prévoyance sociale. Ils comptent faire face à un retour annoncé de Mody Guiro comme pca de l’Ipres. Un autre fait considéré comme scandaleux par eux reste la création et la sponsorisation de plusieurs associations des retraités de l’IPRES par des individus connus de tous à l’effet de ‘’diviser pour mieux régner’’. ‘’Tous ces manquements et détournements n’auraient pas eu lieu ou seraient évités au maximum si le ministère de tutelle technique (ministère chargé du Travail) et le ministère de tutelle financière (ministère chargé des Finances) avaient véritablement joué leur rôle de contrôle et de suivi de la gestion de l’IPRES que leur confèrent les dispositions des Statuts (articles) particulièrement les articles 43, 44, 45, 46 et 47 des Statuts de l’IPRES.
En effet de façon résumée : L’article 43 des Statuts de l’IPRES confère au ministère du Travail et au ministère des Finances les statuts de tutelle technique et financière en conformité avec les dispositions de la loi 75-50 du 03 Avril 1975. Les deux ministères sont représentés aux instances de Collège des Représentants, au Conseil d’administration et assistent aux réunions du Bureau à l’IPRES’’, rappellent les retraités de l’IPRES demeurant à Keur Massar.
DEMARRAGE DES ELECTIONS DE SYNDICATS D'ENSEIGNANTS
Qui vont être les représentants des enseignants à la table des négociations avec le gouvernement, pendant les cinq prochaines années ? Réponse dans quelques jours ou semaines. Pour le moment, l’heure est au vote.
Qui vont être les représentants des enseignants à la table des négociations avec le gouvernement, pendant les cinq prochaines années ? Réponse dans quelques jours ou semaines. Pour le moment, l’heure est au vote.
Après celles de 2017, les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’Education et de la Formation ont démarré hier, lundi 6 mars 2023 et se poursuivent jusqu’au 13 mars prochain. Pour cette deuxième édition, il y a une innovation afin de faciliter le vote. En effet, l’élection se fera en mode électronique et les enseignants utiliseront leurs matricules pour voter sur la plateforme mise en place pour l’occasion. Une trentaine de syndicats de différents ordres d’enseignements, dont certains sont partis en coalition, sont en lice. Ceux qui auront atteint la barre des 10% des suffrages valablement exprimés seront reconnus comme syndicats représentatifs. Ils sont 109.998 enseignants et inspecteurs de l’Education à prendre part au scrutin, répartis en trois collèges : le Préscolaire-Elémentaire avec 68.064 électeurs, le plus grand nombre, le Moyen-Secondaire avec 41.221 inscrits et les Corps de contrôle avec 713 inscrits. L’objectif poursuivi à travers ce processus est donc d’aboutir à une rationalisation du dialogue dans le secteur de l’Education et de la Formation. Il s’agit ainsi, pour l’Etat, de disposer d’interlocuteurs suffisamment représentatifs.
Depuis 2017, les sept syndicats les plus représentatifs, regroupés autour du G7, étaient le SAEMS, le CUSEMS, le SIENS, le SELS, le SELS/A, l’UDEN et le SNELAS/FC. Ils ont déroulé plusieurs plans d’actions pour exiger la matérialisation des accords signés avec le gouvernement. C’est ainsi que, le 26 février 2022, le G7 a conclu avec le gouvernement un protocole d’accord qui a permis la revalorisation des salaires des enseignants. «L’accord du samedi 26 février 2022 a permis d’engranger des avancées historiques aux enseignants de tous les ordres d’enseignement et collèges électoraux (instituteurs, professeurs, inspecteurs) en matière de rémunération. Il a été aussi inclusif et a intégré les différentes fonctions et positions dans le système éducatif, tout en gommant durablement le profond malaise qui impacte négativement le rendement du secteur», avait déclaré le secrétaire général du SELS, Hamidou Diédhiou, lors d’une conférence de presse.
Après près de trois mois de perturbations dans le secteur de l’Education, l’accord avait ainsi permis de lever le mot d’ordre de grève. D’autres syndicats d’enseignants, membres du G20, se sont également fait entendre ; même s’ils n’ont pas été à la table des négociations avec le gouvernement.
LES POPULATIONS DE JAXAAY TOUJOURS DANS LES EAUX DE PLUIES
Les populations de la commune de Jaxaay, site de recasement des impactés des inondations de 2005 dans la grande banlieue de Dakar (Pikine et Guédiawaye), située dans le département de Keur Massar, sont très en colère.
La nouvelle cité de Jaxaay est guettée par le syndrome des communes de Wakhinane, de Gounass et Djeddah Thiaroye Kao. Les habitants qui y sont installées, en provenance de Pikine et Guédiawaye crient leur désarroi, face aux inondations qu’elles vivent depuis deux ans. Ils ont tenu un point de presse, avant-hier dimanche, pour alerter et appeler au secours.
Les populations de la commune de Jaxaay, site de recasement des impactés des inondations de 2005 dans la grande banlieue de Dakar (Pikine et Guédiawaye), située dans le département de Keur Massar, sont très en colère. A l’origine de cette situation, la présence d’eau de pluies des deux derniers hivernages et le manque d’infrastructures pour l’évacuation de ces eaux de pluies et le drainage des eaux usées domestiques.
Selon, elles, c’est la même situation qui a été à l’origine de leur déplacement de Pikine vers ce nouveau site qu’elles sont en train de vitre. Le décor dans les quartiers de la commune rappelle, à bien des égards, celui qu’elles avaient connu dans les communes de Pikine Wakhinane et Thiaroye.
En effet, les ruelles entre les carrés de maisons sont inaccessibles aux véhicules, à cause des canaux de drainage de fortune creusés sur les voies, tandis que dans les maisons, les eaux des toilettes remontent pour inonder les pièces, de même qu’au niveau de la mosquée. La plupart des murs de clôture des habitations sont troués, pour créer un passage pour les eaux vers les rues et ruelles. Une situation qui dure depuis deux années et que les habitants n’en peuvent plus de subir, c’est pourquoi elles sont sorties, arborant des brassages rouges pour appeler l’Etat à leur secours.
«On a quitté des communes de Wakhinane Nimzatt, Djeddah Thiaroye Kao, Gounass et autres sites, dans la banlieue, pour être recasés ici, à Jaxaay. Ce qui a été à l’origine de notre déplacement, on est en train de vivre pire. Car, en ce temps-là, nous n’avions pas les problèmes que nous sommes en train de vivre présentement. Pas de canalisation ni de bassin de rétention, aucune rue en pavé», a expliqué Ibrahima Kébé, délégué de quartier Unité 11 A, membre du Collectif pour la protection du cadre de vie. Ces habitants craignent qu’au bout du compte, un Plan Jaxaay ne soit déployé pour les sortir de cette situation. Une situation aggravée par les travaux de construction de routes, initiés par le PROMOVILLES, le Programme de modernisation des villes, et qui n’ont prévu de voies d’évacuation des eaux. «Les travaux de PROMOVILLES sont la source principale de ce problème. Ce tronçon de 3 km, qui est parti du rond-point jusqu’à Jaxaay 2, n’est pas canalisé. Le réseau de rue étant en train d’être disloqué, nous avons subi les conséquences. La nappe phréatique a atteint un certain niveau, affectant les fosses sceptiques. Ce qui expose à des dangers sanitaires énormes», a expliqué Dame Sène, coordonnateur du Collectif pour la protection du cadre de vie de Jaxaay.
Ce collectif qui se dit hors de tout bord politique, lance un appel à l’Etat et en particulier au chef de l’Etat, Macky Sall, pour qu’il leur vienne en aide et les épargner du spectre d’un Jaxaay bis. Pour rappel, ces logements du Plan Jaxaay ont été construits suite aux graves inondations enregistrées à Dakar et sa banlieue en août 2005, sous le régime de l’ancien président Abdoulaye Wade, pour sortir les populations des communes d’arrondissement d’alors du département de Pikine des eaux des inondations. Plusieurs milliers de logements avaient été fait et donnés aux populations, pour mettre fin à leur calvaire.
LE JEU TROUBLE DU PDS
L’ancien parti libéral ne cesse de se faire remarquer à travers des positions controversées consistant notamment à se désolidariser systématiquement de toutes les initiatives de l’opposition contre le régime de Macky Sall
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) veut-il faire échouer l’initiative de création de la plateforme de l’opposition initiée par la coalition Yewwi Askan wi. En effet, approchée par une délégation du « groupe de contact » de la coalition Yaw, les responsables du parti libéral qui s’était déjà illustrés par le passé par des positions unilatérales ont opposé leur refus de s’allier avec l’ancien Premier ministre, Aminata Touré dans le cadre de cette plateforme.
Derrière qui, du Parti démocratique sénégalais (Pds) ou de l’ancien Premier ministre Aminata Touré, les responsables de la coalition Yewwi vont-ils se ranger dans le cadre de leur démarche pour la mise en place de la plateforme de l’opposition ouverte à toutes les forces vives pour la défense de la République ? En effet, approchée par une délégation du « groupe de contact » de la coalition Yewwi Askan Wi, conduite par le président de ladite coalition, Habib Sy, le jeudi 4 mars dernier, la direction du Parti démocratique sénégalais (Pds) tout en donnant son accord de principe pour faire partie de cette plateforme, a opposé son véto à l’adhésion de l’ex-Pm Aminata Touré qu’il accuse d’être l’un des « principaux responsables du recul de l’Etat de droit, de la démocratie... ». Il faut dire que cette position du Pds qui s’était déjà illustré par son abstention lors de la délibération du bureau de l’Assemblée nationale sur la déchéance du mandat de député de l’ancien Premier ministre suscite une controverse. Et pour cause, depuis 2016, l’ancien parti libéral au pouvoir ne cesse de se faire remarquer à travers des positions très controversées consistant notamment à se désolidariser systématiquement de toutes les initiatives de l’opposition contre le régime. Il en est ainsi à l’Assemblée nationale où les députés du groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » de la coalition Wallu Sénégal ne cessent de surprendre par leur démarche singulière.
En effet, alors qu’ils étaient engagés dans le cadre de leur inter-coalition avec leurs camarades de Yewwi Askan Wi aux dernières élections législatives, à unir leurs forces pour imposer un nouvel rapport de force au régime en place à l’Assemblée nationale grâce à leurs 80 sièges, des députés du Pds ne sont jamais acquittés de leur engagement. Il en a été ainsi lors du vote de la motion de censure déposée par leurs collègues du groupe Yewwi Askan Wi. Prétextant qu’ils n’ont pas été associés à la préparation de ce texte, Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » et ses camarades n’ont pas voté pour. A cela, il faut également ajouter le vote du projet de Loi de finance initiale 2023 communément appelé budget 2023. En effet, si leurs camarades de Yewwi Askan Wi ont voté contre le budget des institutions pour se conformer à leur appel à la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales, considérée comme institution budgétivore lors de la campagne, des députés du Pds ont voté tous les budgets des ministères. Cette démarche s’inscrit en porte à faux avec la position de leur groupe parlementaire de voter contre le budget 2023 qui avait exigé la déclaration préalable de politique générale du Premier ministre avant l’examen du projet de budget 2023.
Outre cette démarche singulière des députés du groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » à l’égard de leurs collègues de Yewwi Askan wi, on peut également citer plusieurs autres revirements de la direction du Pds à l’égard des initiatives de l’opposition dont le volte-face à la veille du lancement de la coalition Yewwi Askan wi « libérez le peuple » 2 septembre 2021 dernier. En effet, alors qu’il avait été annoncé parmi les initiateurs de cette coalition de l’opposition avec le Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Senegaal de l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall et le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) en perspective des élections locales et des législatives 2022, le Pds s’est finalement retracté. En 2019, le Pds dont le candidat, Karim Wade, a été écarté par le Conseil constitutionnel de la liste de la présidentielle a refusé de soutenir officiellement les 4 autres candidats en compétition avec l’actuel chef de l’Etat. Deux ans auparavant, en 2017, le Pds avait également claqué à quelques jours des élections législatives du 30 juillet 2017, la porte du Front pour la défense du Sénégal/ Mànko Wattu Sénégal lancé en septembre 2016 par la quasi-totalité des partis politiques de l’opposition pour former sa propre sa propre coalition.