SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
12 août 2025
LE GROUPE YAW VEUT METTRE EN PLACE UNE HAUTE COUR DE JUSTICE
Les députés de YAW ont promis de mener cette initiative même si d’autres de cette nature n’ont abouti à rien, selon eux, à cause de leurs collègues de Benno Bokk Yaakaar
Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) a promis, vendredi, à Dakar, de s’atteler, dès la prochaine session de l’Assemblée nationale, à la création d’une haute cour de justice chargée de juger les fonctionnaires présumés avoir détourné des fonds destinés à l’éradication de pandémie de Covid-19 en 2020.
Les députés de YAW ont promis de mener cette initiative même si d’autres de cette nature n’ont abouti à rien, selon eux, à cause de leurs collègues de Benno Bokk Yaakaar.
‘’Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi avait demandé, à la suite du rapport de la Cour des comptes sur [les fonds destinés à la lutte contre] la pandémie de Covid-19, que l’Assemblée nationale se mette aux normes. Autrement dit, qu’elle mette en place une haute cour de justice’’, a rappelé Ababacar Mbaye lors d’une conférence de presse.
‘’Le bureau de l’Assemblée nationale a validé cette demande et notre groupe parlementaire va procéder, dès la prochaine session, à la mise en place d’une haute cour de justice’’, a-t-il promis lors d’une conférence de presse.
Des enquêtes sont en cours pour élucider les soupçons de détournement de fonds publics destinés à éradiquer la pandémie de Covid-19 en 2020, a déclaré le chef du parquet de Dakar, Ibrahima Bakhoum, lors d’une conférence de presse en mars dernier.
Des partenaires financiers de l’Etat du Sénégal, dont des pays européens, ont également réclamé aux pouvoirs publics sénégalais de poursuivre en justice les auteurs présumés du détournement de ces fonds.
Selon Ababacar Mbaye, les députés de YAW ont fait plusieurs propositions de loi, qui n’ont abouti à rien.
‘’Il y a eu une demande de commission d’enquête déposée par l’honorable député Cheikh Abdou Mbacké, qui portait sur les 200 milliards de francs CFA issus de l’exécution des missions de la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite) […] Il est important qu’on sache aujourd’hui si ce montant a été recouvré et où il est’’, a déclaré M. Mbaye.
Il rappelle que son collègue Mamadou Lamine Diallo a aussi déposé une demande de commission d’enquête parlementaire sur la pêche en se basant sur un livre du journaliste Cheikh Yérim Seck.
Ce dernier ‘’a fait état d’un scandale, d’une démarche de contournement des licences de pêche. Ceux qui ont lu le livre notent que les bateaux n’ont plus besoin de licences de pêche [pour] piller nos eaux […] Ils ont accès à des espèces interdites par les licences de pêche’’, a soutenu Ababacar Mbaye.
‘’Malheureusement, s’est-il désolé, l’Assemblée nationale n’aura pas la possibilité de connaître la vérité sur ces licences de pêche et ces bateaux battant pavillon sénégalais, parce que la majorité mécanique de Benno Bokk Yaakaar considère, par vote, qu’on ne peut pas aller loin à ce sujet.’’
Le député élu de YAW soutient que ‘’toutes les propositions de loi de l’opposition ont été rejetées’’, de même que ‘’toutes ses demandes de création de commissions d’enquête parlementaires’’.
‘’On peut considérer donc que c’est vraiment notre mission de contrôle de l’action gouvernementale qui est bloquée. L’Assemblée nationale devra se contenter de questions orales ou écrites’’ à cause d’un tel blocage, a-t-il poursuivi.
PAR Racine Assane Demba
ADIEU MAME LESS
EXCLUSIF SENEPLUS - C'était un verbe élégant, une générosité dans le partage du savoir, une intelligence supérieure. Il était une mémoire lumineuse traversée par un grand regret au soir de sa vie : celui de n'avoir pu rédiger ses mémoires
Les êtres qui nous sont proches, auxquels nous portons une admiration sans bornes, sont habituellement des parents et des amis d'abord. Ensuite seulement, en les pratiquant dans les cercles familiaux ou amicaux, nous leur découvrons suffisamment de qualités pour les placer sur un piédestal.
Avec Mame Less, ce fut l'inverse. Je l'ai aimé avant de le connaître. Le charme de l'intellectuel sur le gamin que j'étais a opéré bien avant la complicité au sein de la parentèle.
J'étais jeune, le monde était fou, l'agitation régnait, la télé se contentait le plus souvent de divertir. Et un jour, assis dans le salon familial, un œil négligemment posé sur l'écran, il y est apparu. Puits de sciences dans un océan d'incertitudes, voix de la raison dans le bruit ambiant d'une société dont les fractures étaient de plus en plus visibles.
Je buvais ses paroles. Je dévorais ses textes. Ses analyses dont je ne percevais pas encore toute la profondeur et les subtilités suffisaient à me donner l'agréable impression d’être moins condamné à la bêtise.
Plus tard, au moment de choisir le métier de journaliste, il fit partie de mes influences décisives. Personne ne m'avait encore dit que nous avions le même sang. Celui du patriarche des îles dont sont issus sa mère et mon père. Celui pour lequel il évoquait notre cousinage ; évocation que je laissais volontairement aller en sens unique. Car, en plus de la différence d'âge, le qualificatif cousin m'apparaissait réducteur pour désigner un homme que j'admirais tant. Je l'appelais "doyen", à la fois par respect et pour affectueusement le taquiner. Il s'en offusquait. Nous en riions ensemble.
Mame Less, c'était un verbe élégant, une générosité dans le partage du savoir, une intelligence supérieure dont l'humilité échouait à réduire le scintillement. La première fois que je lui ai parlé, il m'avait invité ou plutôt convoqué chez lui par l’intermédiaire d’un autre membre de la famille. Il m'avait grondé sans se départir de sa bienveillance, me reprochant de ne pas chercher à raffermir les liens familiaux. Je promis de passer le voir et de l'appeler souvent. Je m'y suis tenu, autant que j'ai pu, jusqu'à ce que la maladie l'empêche de répondre à mes appels et messages annonçant une visite.
Quand un coup de fil pour prendre des nouvelles durait finalement une heure ou plus, il s'en autoproclamait responsable. "Je parle trop boy comme tous les vieux", disait-il dans un rire affectueux sans se soucier de mes protestations. Moi qui ne me lassais jamais de son érudition, de son regard pénétrant mais plein d'humour sur les mutations de la société, de ses références culturelles, de ses souvenirs de la RTS, de BBC, des chroniques dans Walf et Le Matin sous pseudonyme, du Synpics, du Cesti etc.
Il était une mémoire vivante et lumineuse traversée par un grand regret au soir de sa vie : celui de n'avoir pu rédiger ses mémoires du fait d'une vue déclinante. Il avait accepté ma proposition de l'enregistrer et de retranscrire nos conversations mais la mort a eu le dernier mot. Comme pour sa promesse de m'accompagner à la découverte de mes racines insulaires qui lui tenait à cœur et que désormais je devrais concrétiser seul.
Je l'ai connu tard, il est parti tôt. Je l'ai aimé de loin, et de près comme tous ceux qui l'ont côtoyé. Car il était impossible de ne pas lui rendre l'amour et la bienveillance dont il enveloppait les autres.
Nous perdons un grand esprit témoin de son temps, un formateur de consciences éclairées qui restera une inspiration pour de nombreuses générations.
Mame Less Camara fut bon.
LE PROTOCOLE DU MAGHREB EN MARCHE !
Organisation des Can : Maroc2025 et Algerie2027, Couper la poire en deux ! C’est le schéma que la Confédération africaine de football (CAF) pourrait être appelé à adopter pour sortir du bourbier
Couper la poire en deux ! C’est le schéma que la Confédération africaine de football (CAF) pourrait être appelé à adopter pour sortir du bourbier dans lequel, l’Algérie et le Maroc l’ont installé depuis quelques mois suite à la non participation de ce dernier au championnat d’Afrique des nations (CHAN), organisé chez son voisin pour une raison géopolitique qui dépasse largement le football. Pour satisfaire les deux grandes nations du football africain, l'organisation de la CAN 2025 devrait aller au Maroc et celle de 2027 à l’Algérie. C’est ce que des sources dignes de foi établies au Caire ont confié à Sud Quotidien.
Maroc2025 ! Algérie2027 ! Le protocole du Maghreb est en marche. Selon des sources dignes de foi et généralement bien informées, c’est le schéma que la Confédération africaine de football (CAF) devrait envisager pour sortir enfin de l’impasse dans laquelle, la non participation du Royaume chérifien au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) du 13 janvier au 4 février 2023, remporté par le Sénégal, avait installé l’instance continentale.
Après le retrait de la CAN2025 à la Guinée par la CAF, l’Algérie qui n’a eu à organiser qu’une seule phase finale en 1990, sera la première nation à manifester son intérêt. Par la suite le Maroc, la Zambie et le duo Nigeria-Bénin vont déposer eux aussi, leur candidature au Caire où se trouve le siège de la CAF. Suivront les inspections confiées au cabinet Roland Berger notamment, en Algérie (fin mars), au Nigeria et Bénin (le 3 avril dernier). La Zambie et le Maroc vont fermer la marche. Ce qui a retardé la délibération dont la date initialement prévue le 10 février et reportée au 16 mars à Kigali en marge du congrès de la Fifa. Des délais supplémentaires qui témoignent de la complicité voire, du dilemme dans le choix de la CAF.
Le Président Motsepe étant sud-africain, les relations entre l’Algérie et son pays pourraient peser sur la balance. On se souvient encore de la polémique soulevée par le petit fils de Madiba invité par le comité d’organisation local lors de l’inauguration du stade Nelson Mandela d’Alger. D'un autre coté, l’influence de Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, au niveau de CAF et surtout, ses relations avec le président de la Fifa, Gianni Infantino, ne sont plus à démontrer.
D’UNE PIERRE DEUX COUPS!
L’une des sorties récentes de Véron Mosengo-Omba, constitue un bon indicateur pour l’Algérie et le Maroc. Ce, en raison de la solidité de leur dossier. «Il y aura dans chaque pays candidats des missions d’inspection. La CAN sera confiée à une nation dont les différentes infrastructures doivent correspondre aux exigences du cahier des charges pour une compétition réunissant vingt-quatre équipes. Il faut notamment six stades et nous ne pouvons pas, à deux ans de la CAN 2025, la confier à un pays qui devrait en construire deux ou trois. Les délais ne seraient pas tenables », avait déclaré le boss de l’administration de la CAF, Véron Mosengo-Omba.
En effet, le pays d’Abdelmadjid Tebboune, président de la République d’Algérie a entretenu depuis quelques mois une intense politique de construction et de rénovation de stades. On peut citer les enceintes de Baraki et Douéra dans la banlieue d’Alger ; le chaudron de Blida, les stades d’Oran, d’Annaba et de Constantine. Sans occulter celui de Tizi-Ouzou. En quelques mois, l’Algérie semble avoir rattrapé le retard vis-à-vis de son frère «ennemi» juré marocain qui, lui, est disposé à organiser la CAN, même avec 32 équipes.
Selon certaines indiscrétions, l’organisation d’une CAN n’est autre pour le Royaume chérifien qu’un tremplin pour atteindre son but ultime : accueillir une phase finale de coupe du monde de football. Après cinq tentatives infructueuses (1994, 1998, 2006,2010et2026), le Maroc a obtenu le soutien total de la CAF pour décrocher l’organisation du Mondial 2030. L’opération de charme a d’ailleurs été déclenchée dans ce sens au mois de février dernier.
Plus de 150 journalistes avaient été invités tout frais payés par la Fédération royale marocaine de football lors de la coupe du monde des clubs (1er au 11 février) à Tanger et à Rabat. Mais, au-delà des infrastructures adéquates dont disposent les deux pays, ils s’illustrent par l’organisation des autres compétitions de la CAF. L’Algérie a réussi son come back avec le CHAN. Elle enchaine avec la CAN U-17 dont le coup d'envoi sera donné ce samedi. Le Maroc va rependre le flambeau avec l'organisation de la CANU-23, qualificative aux jeux olympiques Paris2024. Voilà autant d’arguments sur lesquels, la CAF devrait se fonder pour attribuer les CAN 2025 au Maroc et 2027 à l’Algérie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’Algérie candidate pour 2025, a aussi candidaté en 2027. Alors que le Maroc reste sur une seule CAN, comme si il avait déjà l’assurance de sa victoire. Même si ça risque de faire grincer les dents surtout au niveau de l’Afrique au sud du Sahara, notamment de l’Ouest. Pour rappel, les CAN Côte d’Ivoire 2023 et Guinée 2025 avaient été vivement contestées.
LE FOOTBALL POUR RETABLIR DES RELATIONS TENDUES
En 60 ans d’indépendance, les frontières entre l’Algérie et le Maroc sont restées 40 ans fermées ou presque. Une rivalité exacerbée par la lancinante question du Sahara occidental. Pendant des années Rabat et Alger se regardaient en chiens de faïence. Une crise politico-diplomatique qui s’est invitée lors du CHAN 2023 avec la non participation du Maroc pourtant double tenant du titre en raison de l’interdiction de la compagnie Royal Air Maroc d’atterrir en Algérie. Les autorités algériennes étaient plutôt disposées à faire voler un avion de Tunis pour Casablanca ou Rabat sans passager pour ramener à Constantine la sélection locale marocaine. Ce que la Fédération marocaine ne voulait pas entendre soutenant que toutes ses sélections ne peuvent être transportées que par la RAM. La suite est connue. Mais, le rétablissement des relations entre Rabat et Tel Aviv, le 10 décembre 2020, dans le cadre d’une série d’accords poussés par l’administration Trump a été très mal perçu par Alger. Pis, les autorités algériennes se sont davantage braquées quand le Roi Mohammed VI a autorisé l’implantation de bases militaires israéliennes au Maroc, faisant d’Israël une sorte de «police d'assurance» pour le Royaume. Face à cet état de fait, il n’y a peut être que le sport, particulièrement le football, pour sauver la face.
Espérons que la CAF et la FIFA vont réussir là où la diplomatie et la politique ont échoué. Ce sera au bénéfice du football africain. La France et l’Allemagne ont connu des guerres. Aujourd’hui, elles sont la locomotive de l’Europe. L’axe Rabat-Alger pourrait faire du bien à l’Afrique. Pourquoi pas?
UN PROMETTEUR DERBY GUEDIAWAYE– AS PIKINE AU STADE ABDOULAYE WADE
Après la Coupe du Sénégal riche en surprise, place sera faite ce week-end à la 19ème journée du championnat de Ligue 1. Le duel entre l’AS Pikine et le Guédiawaye FC sera l’affiche phare de la 19e journée du championnat de Ligue 1.
Après la Coupe du Sénégal riche en surprise, place sera faite ce week-end à la 19ème journée du championnat de Ligue 1. Elle sera marquée par le grand derby de la banlieue qui oppose ce samedi Guédiawaye FC à l’As Pikine. Programmé depuis la phase aller et remis ultérieurement, il va finalement se tenir au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. La Ligue pro qui entend faire de cet évènement une véritable réussite, a invité les deux camps à bannir la violence. Cette rencontre devrait enregistrer la présence du Premier ministre et ministre par intérim du ministère des Sports Amadou Ba qui a reçu hier, vendredi, les dirigeants des deux clubs.
Le duel entre l’AS Pikine et le Guédiawaye FC sera l’affiche phare de la 19e journée du championnat de Ligue 1. Après une première programmation suspendue lors de la phase-aller, le derby se tiendra ce samedi au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. La Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) qui l’a délocalisé dans le stade olympique veut faire de ce derby une véritable fête du football.
Pour la réussite de cet évènement Amsatou Fall, le directeur exécutif de la Ligue pro a invité mercredi dernier les camps des deux clubs à bannir toute forme de violence. Au plan des enjeux, le derby n’en manquera pas.
Lors de la phase, ce sont les Crabes de Guédiawaye qui avaient réussi à prendre le dessus sur l’AS Pikine (2-1). Classé 3e avec 31 points, les Crabes reste aujourd’hui dans une bonne dynamique. Un succès sera important puisqu’il lui permettra de joindre en tête du classement Diambars (1er 34 points).
Les Pikinois (6e, 25 points) qui sortent d’une victoire à l’extérieur contre la Linguère veulent enchainer un deuxième succès. Mais aussi prendre leur revanche sur leurs adversaires du jour. Outre cette affiche, toutes les autres rencontres de cette 19e journée sont prévues le lendemain dimanche. Leader au classement, le Diambars FC (1er ; 34 points), cherchera à conforter son fauteuil lors de son déplacement à Iba Mar Diop où il fera face Jaraaf. Une équipe «Vert Blanc» aura comme objectif de relancer la machine après une série de contre-performances qui ont précipité le départ de l’entraineur Youssoupha Dabo.
Après avoir arraché la place de dauphins, Génération Foot (2e, 32 points) voudra frapper un grand coup lors de son déplacement chez les Huiliers de la Sonacos (9ème, 24 pts) à Diourbel. Une victoire sera précieuse puisqu’il pourrait lui permettre de s’installer aux commandes.
Stagné à la 4e place suite à une série de trois défaites successives, le Casa Sports (26 points) accueille au stade Aline Sitoe Diatta, la Linguère (13ème,14 pts). L’équipe saint-louisienne qui a sans doute lancer la bataille pour le maintien aura besoin de points pour quitter la zone de relégation dans laquelle, elle est confinée depuis quelques journée (13e, 14 points).
Au bas du tableau, la Linguère talonne à quatre points l’As Douanes, première équipe relégable (12e ; 18 points). Les Gabelous, qui accueillent au stade des Parcelles assainies, le CNEPS Excellence de Thiès (lanterne rouge avec14 points), vont devoir batailler pour décrocher les trois points qui leur permettront de s’éloigner de zone de relégation.
Au stade Ngalandou Diouf, Teungueth FC (5ème, 25 pts) accueille Dakar Sacré Cœur (7ème, 25 points). Les deux équipes qui comptent le même nombre de points, ne lâcheront rien et voudront engranger un succès pour s’approcher du peloton de tête.
Dans le ventre-mou du classement, le Stade de Mbour (11e, 20 points), voudra rester sur la lancée de sa qualification en 8ème de finale de la Coupe du Sénégal et enchaîner par un succès à domicile face à l’Us Gorée. Une équipe insulaire qui se positionne actuellement au milieu du tableau (7e, 18 points).
LE SENEGAL TOUJOURS A LA TRAINE
La population sénégalaise a augmenté de manière exponentielle ces dernières années. La demande en soins suit aussi cette tendance.
La population sénégalaise a augmenté de manière exponentielle ces dernières années. La demande en soins suit aussi cette tendance. Malgré les efforts consentis par le gouvernement sénégalais pour mettre en place des établissements sanitaires ainsi que le renforcement en personnel qualifié, le gap reste toujours important surtout dans le cadre des spécialistes dans certains domaines de la médecine. Le comportement de certains médecins et prestataires de santé influent sur la qualité des soins.
Le gouvernement a consenti d’énormes efforts dans le domaine de la santé pour mettre à niveau le plateau sanitaire mais aussi pour renforcer les infrastructures existantes ainsi que le personnel soignant. Ainsi dans cette dynamique, le ministère de la Santé et de l’action sociale sous le régime du ministre Eva Marie Coll Seck a démarré la réorganisation à la base en renforçant les postes de santé avec l’appui des collectivités territoriales de personnel de santé en mettant en niveau les cases de santé ainsi qu’en sécurisant certaines cliniques traditionnelles dont les maternités. Ce travail à la base a aussi abouti à la mise en place de la couverture maladie universelle pour permettre à une grande partie de la population d’accéder à des soins à moindre coût par un système de cotisation. Pour l’ancienne ministre de la Santé, environ 80% de la population ne disposait pas d'une couverture du risque maladie. «La CMU est un nouvel instrument de solidarité nationale devant permettre à chaque Sénégalais d'accéder à un minimum de soins et cette solidarité doit avoir comme fondement les valeurs socioculturelles sénégalaises» avait-elle avancé dans la presse sénégalaise.
Cet instrument a permis de sauver plusieurs vies surtout des enfants de 0 à 5ans, mais aussi de booster l’audience dans les structures périphériques. Si l’on en vient au renforcement des établissements sanitaires, à ce jour, le Sénégal a réussi à faire le maillage des structures de santé sur toute l’étendue du territoire national. Dans les coins les plus reculés du Sénégal, des postes de santé existent avec un personnel de santé qualifié dont une sage-femme et un infirmier-chef de poste.
Cette politique de maillage s’est beaucoup intensifiée avec l’ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr avec les constructions d’établissements de santé, de centres de dialyses, de réhabilitation de certaines infrastructures sanitaires. Aujourd’hui, avec la nouvelle carte sanitaire 2019-2023, le Gouvernement ambitionne d’améliorer l’équité́ territoriale en matière de santé, de densifier l’offre de soins pour soutenir l’atteinte de la couverture sanitaire universelle et de relever les plateaux techniques y compris par l’utilisation de la Télésanté́. C’est dans ce cadre que trois hôpitaux ont vu le jour dont celui de Kédougou, Fatick, Sédhiou entre autres.
Dans le cadre du recrutement de personnel de santé, en plus de ceux faits par la fonction publique, le ministère de la Santé recrute chaque année des personnels de santé. Les plus en vue demeurent les infirmiers et sage femmes qui sont affectés hors de Dakar pour renforcer le personnel existant. Le ministère contracte aussi avec les médecins. Dans la politique d’augmenter les spécialistes, le gouvernement a augmenté la bourse de spécialisation passant du simple au double pour encourager les médecins à se former. Une politique de l’Etat qui a porté ses fruits puisque toutes les régions sont dotées de spécialistes dans plusieurs domaines de la santé comme la gynécologie, la pédiatrie, l’imagerie entre autres avec un plateau technique de pointe.
LE COVID, UNE OPPORTUNITE NON SAISIE
Dans le sillage de la pandémie de la Covid-19, le Président de la République avait demandé au MSAS de lui fournir un plan d’investissement pour un système de santé résilient. Les besoins en constructions, en équipements et en ressources humaines ont été́ fournis à̀ partir des normes et des gaps de la carte sanitaire. Aujourd’hui, avec les manquements dans le domaine du plateau sanitaire, les pannes répétées dans l’équipement, la population se demande où sont passés ses gros investissements à coût de milliards dont se glorifiait le ministère de la Santé et de l’action sociale. Le projet de création d’établissements publics de santé de niveau 4 tarde toujours à voir le jour alors des actions ont été posées pour faire évoluer certains hôpitaux de niveau 3 comme Principal, Dalal Diam en Eps 4. La réforme des finances publiques a confirmé́ l’obligation de produire un DPPD, un projet annuel de performance par programme, un rapport annuel de performance du secteur. La crédibilité́ de tous ces documents dépend essentiellement d’une carte sanitaire régulièrement mise en jour.
L’EQUITE TOUJOURS DECRIEE
La capitale sénégalaise consacre à elle seule plus de 85% des spécialistes toute catégorie confondue en médecine. Dans les hôpitaux de niveaux de trois, ils sont plusieurs dans un même service au moment où les établissements de santé de niveau I peinent à avoir du renfort surtout dans les régions ou certaines en sont à la limite dépourvues. Cette situation conduit à la problématique des populations régionales quant à la qualité des soins et augmente les références dans la capitale.
PRISE EN CHARGE TRES SOUVENT DECRIEE PAR LES PATIENTS
Dans le domaine de la santé, bon nombre de patients se plaignent du traitement dans le secteur public. En plus de l’accueil et de l’orientation qui sont souvent décriés, des malades ne sont pas correctement pris en charge et dés fois sont référés dans le privé pour non disponibilité d’intrants ou de panne de matériels d’urgence. Des négligences sont aussi notées dans certains services dont la maternité avec un mauvais traitement de certains prestataires dans les salles d’accouchement et de travail. Le professionnalisme des spécialistes est souvent limité au manque d’outils ou à un problème de maintenance qui fragilise la prise en charge correcte des patients.
VIDEO
BÉNIN : LA MARMITE DU PRÉSIDENT
Pris dans la dureté de la gouvernance de Patrice Talon, des Béninois devraient consentir à des sacrifices et chacun devrait patienter puisque la marmite mijotait patiemment. Des années après, on fait le point avec le journaliste Marcel Zoumenou
Élu pour la première fois en 2016, passant des affaires ou pouvoir alors qu’il n’était jusque-là que bailleur des aspirants au pouvoir, les Béninois ont été pris de court par le système Patrice Talon : des impôts par ci et par là, des changement parfois brusques et sans mesure d'accompagnement... Très clairement, les Béninois sont invités à se serrer la ceinture.
Pris dans la dureté, voire la violence de cette gouvernance, malgré des changements, des Béninois devraient subir violences et endosser la pression sociale. Mais. Chacun devrait patienter puisque la marmite mijotait patiemment. Des années après, on fait le point avec le journaliste Marcel Zoumenou dans la deuxième partue de cette entrevue.
Alors que les citoyens subissaient la brutalité de sa méthode de gestion et se plaignaient, le président avait laissé entendre au détour d’une audience, dans un propos imagé que la marmite est au feu. Lorsque le repas sera cuit, tout le monde sera servi. Le repas est au feu le meilleur est devant.
En d’autres termes, des mesures et des réformes qui font mal, qui appauvrissent les plus pauvres, seront d’un intérêt pour tous demain. Et donc de patience. Quelque huit ans, après où en sommes-nous ? Le repas, est-il prêt ou mijote-t-il encore au feu ? Est-ce que les Béninois à côté des infrastructures, le projet de relance du tourisme avec les différentes infastructures, les Béninois vivent mieux ? Nous avons posé la question au journaliste Marcel Zoumenou, observateur de la vie politique béninoise et directeur de publication du journal La Nouvelle Tribune, à Cotonou.
Pour notre invité, c’est sans aucun doute le changement est réel sur le plan des infrastructures sauf que l’humain est laissé en rade. La priorité étant donnée aux choses.
L’humain n’est pas au centre de l’action de Patrice Talon. Et pour répondre à la métaphore de la marmite qui est au feu Marcel estime que cette dernière ne contiendrait vraisemblablement pas de repas mais une tisane amer qu’on à faire boire de force aux Béninois. Dit autrement, les citoyens continuent de subir la dureté du régime.
L’AGENDA POLITICO-JUDICIAIRE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE SAMEDI
La presse quotidienne de ce samedi 29 avril 2023 fait le point de l'annonce de la date du procès pour viol intenté contre l’opposant Ousmane Sonko.
Dakar, 29 avr (APS) – L’annonce de la date du procès pour viol intenté contre l’opposant Ousmane Sonko fait partie des sujets les plus en vue dans la livraison du week-end des quotidiens parvenus samedi à l’APS.
Bès Bi le Jour évoque les prochains rendez-vous judiciaires du leader du parti Pastef, Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. « Face à Mame Mbaye Niang, le 8 mai, contre Adji Sarr le 16 mai… », affiche ce journal.
Le premier concerne le procès en appel de Sonko, poursuivi pour diffamation par le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang. Il estr prévu environ une semaine avant l’audience devant juger l’affaire de viol visant l’opposant sénégalais.
Pour ce second rendez-vous judiciaire, le maire de Ziguinchor va être enfin confronté à « la masseuse la plus célèbre du Sénégal », devant la chambre criminelle, le 16 mai prochain, indique le quotidien L’As.
Cette dernière accuse l’opposant de viols répétés. La décision de la justice d’auditionner M. Sonko dans cette affaire avait provoqué des émeutes de grande ampleur au Sénégal en février 2021.
Le quotidien Enquête note surtout que le leader de Pastef « n’aura pas le temps de souffler avec son procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang, que la chambre criminelle l’attend pour le procès contre l’ex-masseuse de Sweet Beauté […] ».
« Course…d’obstacles pour Sonko en mai », souligne Vox Populi, quotidien selon lequel Ousmane Sonko se trouve « entre le marteau Mame Mbaye Niang et l’enclume Adji Sarr […] ». « Un mai indigeste pour Sonko », affiche L’Observateur. « Ousmane Sonko va vivre un mois crucial pour la suite de sa carrière politique », relève Bès Bi Le Jour.
« Il doit se battre et s’entourer de bons avocats pour se tirer d’affaire », écrit Walfquotidien, signalant que « trois fronts [ont été] ouverts contre lui. Il s’agit de son procès contre Adji Sarr, l’autre en appel l’opposant à Mame Mbaye Niang et la plainte de Frédéric Napel à son encontre’’.
Ce policier a porté plainte contre Ousmane Sonko, le 6 février dernier, pour notamment mise en danger de la vie d’autrui, appel au meurtre, fausses accusations et diffamation.
Un autre sujet politique tient en haleine les quotidiens. Il est en lien avec la suite réservée à l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat, le 3 avril dernier, à la veille de la commémoration de la fête de l’indépendance.
« Le +oui+ au président prend forme », note Le Soleil à sa une. Il renseigne que du côté de « Taxawu Sénégal » par exemple, plateforme constituée d’une vingtaine de partis et mouvements politiques, « une réponse positive à cet appel est en train de prendre forme ».
Selon le quotidien Enquête, le Parti démocratique sénégalais (PDS), au pouvoir de 2000 à 2012, est aussi « favorable » au dialogue politique et devrait donc y participer, alors que Pastef dit attendre « le signal d’un dialogue franc ».
Il n’empêche. « Face à la forte tension politique alimentée par deux logiques de confrontation jusqu’au-boutistes, le Sénégal se retrouve engagé dans un cycle de manifestations politiques violentes qui risque à terme de mener à la déflagration », analyse Sud quotidien.
« D’où la nécessité d’un dialogue politique sincère, normé et conditionné qui puisse substituer le temps de l’apaisement et de la définition des règles du jeu à celui de la compétition. Histoire de régler définitivement les points de distorsion du processus électoral […] », ajoute le même journal.
SHELTER FOR LIFE EVALUE SON PARCOURS ET DRESSE SA NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE !
Un bilan élogieux de plus de vingt milliards de CFA pour plus de 14.000 tonnes de cajou est relevé par l’interprofessionnel de cette filière.
Plusieurs acteurs de la filière anacarde de la région de Sédhiou et des responsables du niveau stratégique ont pris part hier, vendredi 28 avril, à une journée d’évaluation et de prospection en vue d’améliorer leurs revenus. Un bilan élogieux de plus de vingt milliards de CFA pour plus de 14.000 tonnes de cajou est relevé par l’interprofessionnel de cette filière. Toutefois, l’absence de mécanisme de transformation locale annihile les efforts d’amélioration du taux de la croissance tous azimuts en termes de création d’emplois et de diversification des dérivés.
Cette rencontre d’évaluation du projet Shelter for Life a mobilisé l’ensemble des acteurs de la filière anacarde de la région de Sédhiou et permis de passer en revue l’essentiel de leurs préoccupations en vue de l’amélioration de la chaine de valeur. Boubacar Konta, le président national de l’interprofessionnel de la filière anacarde explique que « l’année seulement, Shelter For life a pu faire plus de 14.000 tonnes d’anacarde avec plus de 20 milliards de recettes. Cela est en train d’impacter les acteurs de la filière anacarde, que ce soit les producteurs, transformateurs et les commerçants » dit-il. Et de préciser que « c’est donc agir conformément à la vision du chef de l’Etat Macky Sall en mettant le secteur de l’anacarde au niveau de la création de l’emploi des jeunes et des femmes. Sédhiou dispose toujours de la bonne qualité des noix de cajou et garde son leadership de première région productrice d’anacarde au Sénégal».
L’ABSENCE DE TRANSFORMATION ETEINT LES VELLEITES DE CROISSANCE REELLE.
L’absence de transformation entraine un manque à gagner énorme sur la production locale de l’anacarde, a fait observer Boubacar Konta le président de l’interprofessionnel. « C’est vraiment important de voir comment aller vers la transformation. Des sociétés coopératives industrielles vont transformer localement les produits et répondre essentiellement à deux questions à savoir l’emploi des jeunes et des femmes et la souveraineté alimentaire. Car avec le cajou, on peut transformer plus de 24 produits dérivés. Et Shelter nous a montré la voie à suivre », relève Boubacar Konta.
Au sujet de l’approche formelle, de marketing et de valorisation de la filière anacarde, le responsable du département accès au marché Sénégal, Gambie et Guinée Bissau explique la démarche : « on a organisé un B to B c’est-à-dire un business to business en présence de l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur de la filière anacarde pour échanger, signer des lettres d’intention et aboutir à des contrats de vente gagnant- gagnant. Comme vous le savez, Sédhiou c’est la région qui produit plus d’anacarde. Il faut donc que la région profite bien de cette situation car la production, c’est ici » dixit Omar Cissé. Ces acteurs demandent par ailleurs à l’Etat du Sénégal de les intégrer dans l’enveloppe annoncée des cent milliards de CFA destinés cette année au monde rural. Enfin et à cette même occasion, il est annoncé l’organisation très prochaine d’une journée de cajou du Sénégal à Ziguinchor suivie de la conférence annuelle internationale de l’alliance cajou africaine (ACA) de concert avec Shelter for life à Dakar.
VIDEO
CHÔMAGE, EMPLOIS : LA SOLUTION DE SIMPLON
Accroître l'employabilité des jeunes, faire de l'inclusion numérique en faveur des détenus, réfugiés et enfant, repêcher les respectés du système éducatif, c'est le chantier que mène l’entreprise Simplon spécialisé dans les métiers du numérique
Dans cette entrevue accordée à AfricaGlobe, le directeur général de cette entreprise explique les enjeux du numérique Aujourd’hui, le numérique est incontestablement l’un des ingrédients qui peut ouvrir les portes de l’emploi aux jeunes diplômés et autres demandeurs d’emploi .
Être sorti d’une école de formation ou d’une faculté nantie d’un diplôme n’est pas forcément gage d’emploi. Encore faut-il être doté d’autres compétences et aptitudes, car bien d’autres paramètres entrent en ligne de compte pour séduire des recruteurs.
L’une des compétences qui peut faire flancher un recruteur, c’est le background ans le domaine numérique. Parce que l’illectronisme est un des freins à l’employabilité au 21è siècle. A contrario, des compétences en numérique ouvrent une myriade de portes de l’emploi. C’est au regard de ce fait que Simplon Africa veut combattre l’illectronisme (l’incapacité à se servir des technologie de l’information et de la communication) partout y compris chez des personnes presque exclues de la société .
Au-delà des jeunes diplômés et demandeurs d’emploi, des professionnels très aguerris dans leur domaine, ont besoin des ressources numériques pour plus de performance et d’efficacité. Certaines entreprises l’ont si bien compris qu’elle ont élaboré des formation à cette fin. Simplon Africa en est la parfaite illustration.
Installée au Sénégal depuis 2017, cette entreprise de l’économique sociale et solidaire créée en France, s’est spécialisée dans la formation aux métiers du numérique. Au-delà des demandeurs d’emploi et des professionnels, l’entreprise offre gratuitement grâce à ses partenaires des formation aux handicapés, aux détenus, réfugiés, aux prisonniers et aussi aux enfants.
LE DEFI DU DIALOGUE
Le jusqu’au-boutisme érigé en règle de conduite par le pouvoir et l'opposition peut-il permettre de dégeler la situation de forte tension politique que vit actuellement le Sénégal ?
Face à la forte tension politique alimentée par deux irrédentismes incompressibles voire deux logiques de confrontation jusqu’au-boutistes, le Sénégal se retrouve engagé dans un cycle de manifestations politiques violentes qui risque à terme de mener à la déflagration, sinon à l’implosion tout court. D’où la nécessité d’un dialogue politique sincère, normé et conditionné qui puisse substituer le temps de l’apaisement et de la définition des règles du jeu à celui de la compétition. Histoire de régler définitivement les points de distorsion du processus électoral : éligibilité, articles L 29 à 31 du Code électoral, parrainage citoyen…
A l’entame de son année préélectorale, le Sénégal n’est pas seulement sous l’emprise d’une crise qui sape les bases de son économie, sous l’effet conjugué des retombées de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne. Un danger plus menaçant guette le pays, avec la forte tension qui environne le champ politique aux prises à un mortal kombat entre le pouvoir en place et son opposition. Conséquence : les libertés individuelles et collectives mises sous l’éteignoir, les arrestations se multiplient au sein des forces de l’opposition, principalement de Pastef-Les Patriotes qui porte la candidature d’Ousmane Sonko. Dans cet irrédentisme du régime en place, via l’instrumentalisation de l’appareil répressif d’Etat, les professionnels des médias ne sont pas épargnés : certains d’entre eux sont interpellés et mis au gnouf pour des incriminations aussi abusives que fallacieuses. Pis, l’espace public est transformé en arène d’invectives et de grossièretés jusqu’au-boutistes et alarmantes. Et tout ça dans un contexte général de suspicion sur le processus électoral, de polémique autour de toute troisième candidature à la magistrature suprême, d’incrimination d’une justice aux ordres, de manifestations meurtrières sur fond de procès tendancieux contre Ousmane Sonko.
C’est d’ailleurs dans ce contexte de confrontation très tendu que le président Macky Sall a lancé, le jour de la Korité 2023, un appel au dialogue envers toutes les forces vives de la Nation, opposition comme organisations socio-professionnelles, société civile comme mouvements citoyens. Une main tendue que la coalition majoritaire Benno Bokk Yaakaar, comme l’ensemble de ses alliés et soutiens, a appréciée dans le bon sens en invitant l’opposition principalement à y souscrire pour permettre un dégel de la forte tension politique et surtout pour faciliter les conditions d’un consensus autour des règles du jeu politique et l’organisation d’une présidentielle apaisée.
L’OPPOSITION EN MODE DENI
Cet appel au dialogue du Président Macky Sall n’a pas reçu l’onction de l’opposition. Ils ont été nombreux, les responsables politiques du camp anti-Macky à récuser la main tendue du chef de l’Etat, pour diverses raisons. A l’instar d’Aminata Touré, l’ex-Première ministre devenue opposante, selon qui l’appel au dialogue de Macky Sall est une stratégie pour diviser l’opposition. « Cet appel au dialogue du Président Macky Sall est en réalité une tentative de division de l’opposition et de la société civile regroupées au sein de la Plateforme des Forces vivesF24. Restons unis, mobilisés et vigilants», avait déclaré Aminata Touré, Présidente du Mouvement Mimi2024 et candidate déclarée à la présidentielle. Dans la même mouvance, le député de Yewwi Askan Wi, Guy Marius Sagna, dira : «Macky fait semblant d'oublier que le 07 mars 2023, nous avons déposé sur la table de l'Assemblée nationale une proposition de loi pour la modification des articles L29, L30 et L57 du code électoral. Macky et son groupe parlementaire Bby refusent de discuter de cela à l'Assemblée nationale. Comment quelqu'un qui empêche un dialogue prévu par la Constitution dans l'Assemblée nationale peut-il inviter au dialogue ?».
Et d'enfoncer le clou dans la foulée : « En réalité, celui qui est le plus contre le dialogue dans ce pays est celui qui crie le plus au dialogue, car l'étouffant à l'Assemblée nationale : Macky». La posture de refus est également partagée chez beaucoup d’autres responsables anti-Macky qui voient dans cet appel une combine pour réduire l’opposition à sa plus simple expression, voire «une insulte à l'égard de l'opposition». Le président du Mouvement "Agir", Thierno Bocoum, dira pour sa part face à l'appel de Macky Sall que «La seule oreille attentive que nous prêterons au président de la République, c’est lorsqu’il déclarera qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024. Il pourra ainsi conduire un processus de dialogue pour une élection présidentielle apaisée, inclusive, libre et transparente». Une position qui épouse celle de l’opposition regroupée au sein de la plateforme Mouvement des forces vives du Sénégal F24. Réagissant à l’appel au dialogue national du président de la République, le Mouvement des forces vives du Sénégal a assorti sa participation de conditions. Il exige, entre autres conditions, la déclaration de non-candidature du chef de l’Etat à la Présidentielle de 2024, des élections inclusives et la libération des détenus politiques. Le F24 entend de fat participer au dialogue, «si et seulement si le chef de l’Etat respecte ces conditions posées sur la table».
L’URGENCE DU DIALOGUE
Le jusqu’au-boutisme érigé en règle de conduite par les deux camps peut-il cependant permettre de dégeler la situation de forte tension politique que vit actuellement le Sénégal ? Il reste envident en effet que malgré ses failles, le dialogue esquissé par le Chef de l’Etat et son camp reste une solution de sortie de crise. Et cela, même si d’expérience récente, l’opposition peut exhiber moult preuves d’instrumentalisation des divers moments de dialogue politique pour imposer des lois taxées de «scélérates». A l’instar du fameux parrainage citoyen qui a empêché en 2019 certains acteurs politiques de se présenter à l’élection présidentielle. Allez demander à Bougane Guèye Dany de Gueum sa Bopp ou autre Malick Gakou du Grand parti !
Seulement, à moins de 10 mois du scrutin de février 2024, il urge de trouver les consensus nécessaires autour du processus électoral. Histoire de garantir une présidentielle apaisée. Comme le recommande fortement l’expert électoral Ndiaga Sylla, qui vote pour le dialogue appelé par le Président Macky Sall. Tout en recommandant aux acteurs politiques de prendre part à ces échanges. « Il ne faut pas confondre le temps de la compétition et le temps de la définition des règles du jeu ». le dialogue serait donc chose à laquelle il faut souscrire dans le cadre d’une temporalité bien ordonnée, en rapport avec les impératifs du protocole additionnel de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance. Un protocole qui enjoint « les Etats parties à ne pas modifier substantiellement la loi électorale à six mois sauf si cela découle d’un large consensus des acteurs ».
A défaut de ce dialogue qui fait l’actualité depuis la prise de position du Président Macky Sall lors de son discours à la Nation du 03 avril dernier, réitéré lors de la fête de la Korité, le Sénégal pourrait sombrer dans une crise politique qui saperait les fondements mêmes de la démocratie. La logique de la confrontation ouverte que se partagent les deux camps a déjà montré à quel point elle était délétère pour un pays comme le Sénégal. Comme en témoignent les manifestations violentes suivies de morts d’hommes de mars 2021 à aujourd’hui, avec des conséquences dantesques sur les activités économiques.
D’ailleurs, le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine ne s’y est pas trompé en avertissant que « Si le dialogue n’a pas lieu ou échoue, il faut s’attendre à la déflagration». Pour autant, il n’en estime pas moins que la sincérité et la bonne foi restent les conditions indispensables au succès du dialogue et à ce niveau, le président de la République, Macky Sall, aurait les solutions pour créer la confiance. Aussi dira-t-il que « Le dialogue est la voie du salut, de la paix, de la réconciliation et de l’unité retrouvée du peuple. Créer un contexte de confiance dans le malaise politique ambiant est nécessaire pour mettre à l’aise tous les acteurs: libération de tous les détenus politiques, régler l’éligibilité ». Et ce d’autant plus, conclut-il, qu’à défaut de dialogue ou d’échec des concertations, on peut s’attendre à des « affrontements qui ne manqueront pas d’aggraver la vulnérabilité par rapport aux menaces qui sont à nos frontières. On a tous intérêt d’éviter les scénarii du chaos et de l’incertitude ». Les acteurs politiques arriveront-ils à sauvegarder la paix civile face à la boulimie de pouvoir et aux ambitions présidentielles incompressibles ? Pour l’intérêt exclusif de la Nation. C’est là toute la question que l’avenir aura à élucider.