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12 août 2025
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BÉNIN : LA MARMITE DU PRÉSIDENT
Pris dans la dureté de la gouvernance de Patrice Talon, des Béninois devraient consentir à des sacrifices et chacun devrait patienter puisque la marmite mijotait patiemment. Des années après, on fait le point avec le journaliste Marcel Zoumenou
Élu pour la première fois en 2016, passant des affaires ou pouvoir alors qu’il n’était jusque-là que bailleur des aspirants au pouvoir, les Béninois ont été pris de court par le système Patrice Talon : des impôts par ci et par là, des changement parfois brusques et sans mesure d'accompagnement... Très clairement, les Béninois sont invités à se serrer la ceinture.
Pris dans la dureté, voire la violence de cette gouvernance, malgré des changements, des Béninois devraient subir violences et endosser la pression sociale. Mais. Chacun devrait patienter puisque la marmite mijotait patiemment. Des années après, on fait le point avec le journaliste Marcel Zoumenou dans la deuxième partue de cette entrevue.
Alors que les citoyens subissaient la brutalité de sa méthode de gestion et se plaignaient, le président avait laissé entendre au détour d’une audience, dans un propos imagé que la marmite est au feu. Lorsque le repas sera cuit, tout le monde sera servi. Le repas est au feu le meilleur est devant.
En d’autres termes, des mesures et des réformes qui font mal, qui appauvrissent les plus pauvres, seront d’un intérêt pour tous demain. Et donc de patience. Quelque huit ans, après où en sommes-nous ? Le repas, est-il prêt ou mijote-t-il encore au feu ? Est-ce que les Béninois à côté des infrastructures, le projet de relance du tourisme avec les différentes infastructures, les Béninois vivent mieux ? Nous avons posé la question au journaliste Marcel Zoumenou, observateur de la vie politique béninoise et directeur de publication du journal La Nouvelle Tribune, à Cotonou.
Pour notre invité, c’est sans aucun doute le changement est réel sur le plan des infrastructures sauf que l’humain est laissé en rade. La priorité étant donnée aux choses.
L’humain n’est pas au centre de l’action de Patrice Talon. Et pour répondre à la métaphore de la marmite qui est au feu Marcel estime que cette dernière ne contiendrait vraisemblablement pas de repas mais une tisane amer qu’on à faire boire de force aux Béninois. Dit autrement, les citoyens continuent de subir la dureté du régime.
L’AGENDA POLITICO-JUDICIAIRE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE SAMEDI
La presse quotidienne de ce samedi 29 avril 2023 fait le point de l'annonce de la date du procès pour viol intenté contre l’opposant Ousmane Sonko.
Dakar, 29 avr (APS) – L’annonce de la date du procès pour viol intenté contre l’opposant Ousmane Sonko fait partie des sujets les plus en vue dans la livraison du week-end des quotidiens parvenus samedi à l’APS.
Bès Bi le Jour évoque les prochains rendez-vous judiciaires du leader du parti Pastef, Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. « Face à Mame Mbaye Niang, le 8 mai, contre Adji Sarr le 16 mai… », affiche ce journal.
Le premier concerne le procès en appel de Sonko, poursuivi pour diffamation par le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang. Il estr prévu environ une semaine avant l’audience devant juger l’affaire de viol visant l’opposant sénégalais.
Pour ce second rendez-vous judiciaire, le maire de Ziguinchor va être enfin confronté à « la masseuse la plus célèbre du Sénégal », devant la chambre criminelle, le 16 mai prochain, indique le quotidien L’As.
Cette dernière accuse l’opposant de viols répétés. La décision de la justice d’auditionner M. Sonko dans cette affaire avait provoqué des émeutes de grande ampleur au Sénégal en février 2021.
Le quotidien Enquête note surtout que le leader de Pastef « n’aura pas le temps de souffler avec son procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang, que la chambre criminelle l’attend pour le procès contre l’ex-masseuse de Sweet Beauté […] ».
« Course…d’obstacles pour Sonko en mai », souligne Vox Populi, quotidien selon lequel Ousmane Sonko se trouve « entre le marteau Mame Mbaye Niang et l’enclume Adji Sarr […] ». « Un mai indigeste pour Sonko », affiche L’Observateur. « Ousmane Sonko va vivre un mois crucial pour la suite de sa carrière politique », relève Bès Bi Le Jour.
« Il doit se battre et s’entourer de bons avocats pour se tirer d’affaire », écrit Walfquotidien, signalant que « trois fronts [ont été] ouverts contre lui. Il s’agit de son procès contre Adji Sarr, l’autre en appel l’opposant à Mame Mbaye Niang et la plainte de Frédéric Napel à son encontre’’.
Ce policier a porté plainte contre Ousmane Sonko, le 6 février dernier, pour notamment mise en danger de la vie d’autrui, appel au meurtre, fausses accusations et diffamation.
Un autre sujet politique tient en haleine les quotidiens. Il est en lien avec la suite réservée à l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat, le 3 avril dernier, à la veille de la commémoration de la fête de l’indépendance.
« Le +oui+ au président prend forme », note Le Soleil à sa une. Il renseigne que du côté de « Taxawu Sénégal » par exemple, plateforme constituée d’une vingtaine de partis et mouvements politiques, « une réponse positive à cet appel est en train de prendre forme ».
Selon le quotidien Enquête, le Parti démocratique sénégalais (PDS), au pouvoir de 2000 à 2012, est aussi « favorable » au dialogue politique et devrait donc y participer, alors que Pastef dit attendre « le signal d’un dialogue franc ».
Il n’empêche. « Face à la forte tension politique alimentée par deux logiques de confrontation jusqu’au-boutistes, le Sénégal se retrouve engagé dans un cycle de manifestations politiques violentes qui risque à terme de mener à la déflagration », analyse Sud quotidien.
« D’où la nécessité d’un dialogue politique sincère, normé et conditionné qui puisse substituer le temps de l’apaisement et de la définition des règles du jeu à celui de la compétition. Histoire de régler définitivement les points de distorsion du processus électoral […] », ajoute le même journal.
SHELTER FOR LIFE EVALUE SON PARCOURS ET DRESSE SA NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE !
Un bilan élogieux de plus de vingt milliards de CFA pour plus de 14.000 tonnes de cajou est relevé par l’interprofessionnel de cette filière.
Plusieurs acteurs de la filière anacarde de la région de Sédhiou et des responsables du niveau stratégique ont pris part hier, vendredi 28 avril, à une journée d’évaluation et de prospection en vue d’améliorer leurs revenus. Un bilan élogieux de plus de vingt milliards de CFA pour plus de 14.000 tonnes de cajou est relevé par l’interprofessionnel de cette filière. Toutefois, l’absence de mécanisme de transformation locale annihile les efforts d’amélioration du taux de la croissance tous azimuts en termes de création d’emplois et de diversification des dérivés.
Cette rencontre d’évaluation du projet Shelter for Life a mobilisé l’ensemble des acteurs de la filière anacarde de la région de Sédhiou et permis de passer en revue l’essentiel de leurs préoccupations en vue de l’amélioration de la chaine de valeur. Boubacar Konta, le président national de l’interprofessionnel de la filière anacarde explique que « l’année seulement, Shelter For life a pu faire plus de 14.000 tonnes d’anacarde avec plus de 20 milliards de recettes. Cela est en train d’impacter les acteurs de la filière anacarde, que ce soit les producteurs, transformateurs et les commerçants » dit-il. Et de préciser que « c’est donc agir conformément à la vision du chef de l’Etat Macky Sall en mettant le secteur de l’anacarde au niveau de la création de l’emploi des jeunes et des femmes. Sédhiou dispose toujours de la bonne qualité des noix de cajou et garde son leadership de première région productrice d’anacarde au Sénégal».
L’ABSENCE DE TRANSFORMATION ETEINT LES VELLEITES DE CROISSANCE REELLE.
L’absence de transformation entraine un manque à gagner énorme sur la production locale de l’anacarde, a fait observer Boubacar Konta le président de l’interprofessionnel. « C’est vraiment important de voir comment aller vers la transformation. Des sociétés coopératives industrielles vont transformer localement les produits et répondre essentiellement à deux questions à savoir l’emploi des jeunes et des femmes et la souveraineté alimentaire. Car avec le cajou, on peut transformer plus de 24 produits dérivés. Et Shelter nous a montré la voie à suivre », relève Boubacar Konta.
Au sujet de l’approche formelle, de marketing et de valorisation de la filière anacarde, le responsable du département accès au marché Sénégal, Gambie et Guinée Bissau explique la démarche : « on a organisé un B to B c’est-à-dire un business to business en présence de l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur de la filière anacarde pour échanger, signer des lettres d’intention et aboutir à des contrats de vente gagnant- gagnant. Comme vous le savez, Sédhiou c’est la région qui produit plus d’anacarde. Il faut donc que la région profite bien de cette situation car la production, c’est ici » dixit Omar Cissé. Ces acteurs demandent par ailleurs à l’Etat du Sénégal de les intégrer dans l’enveloppe annoncée des cent milliards de CFA destinés cette année au monde rural. Enfin et à cette même occasion, il est annoncé l’organisation très prochaine d’une journée de cajou du Sénégal à Ziguinchor suivie de la conférence annuelle internationale de l’alliance cajou africaine (ACA) de concert avec Shelter for life à Dakar.
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CHÔMAGE, EMPLOIS : LA SOLUTION DE SIMPLON
Accroître l'employabilité des jeunes, faire de l'inclusion numérique en faveur des détenus, réfugiés et enfant, repêcher les respectés du système éducatif, c'est le chantier que mène l’entreprise Simplon spécialisé dans les métiers du numérique
Dans cette entrevue accordée à AfricaGlobe, le directeur général de cette entreprise explique les enjeux du numérique Aujourd’hui, le numérique est incontestablement l’un des ingrédients qui peut ouvrir les portes de l’emploi aux jeunes diplômés et autres demandeurs d’emploi .
Être sorti d’une école de formation ou d’une faculté nantie d’un diplôme n’est pas forcément gage d’emploi. Encore faut-il être doté d’autres compétences et aptitudes, car bien d’autres paramètres entrent en ligne de compte pour séduire des recruteurs.
L’une des compétences qui peut faire flancher un recruteur, c’est le background ans le domaine numérique. Parce que l’illectronisme est un des freins à l’employabilité au 21è siècle. A contrario, des compétences en numérique ouvrent une myriade de portes de l’emploi. C’est au regard de ce fait que Simplon Africa veut combattre l’illectronisme (l’incapacité à se servir des technologie de l’information et de la communication) partout y compris chez des personnes presque exclues de la société .
Au-delà des jeunes diplômés et demandeurs d’emploi, des professionnels très aguerris dans leur domaine, ont besoin des ressources numériques pour plus de performance et d’efficacité. Certaines entreprises l’ont si bien compris qu’elle ont élaboré des formation à cette fin. Simplon Africa en est la parfaite illustration.
Installée au Sénégal depuis 2017, cette entreprise de l’économique sociale et solidaire créée en France, s’est spécialisée dans la formation aux métiers du numérique. Au-delà des demandeurs d’emploi et des professionnels, l’entreprise offre gratuitement grâce à ses partenaires des formation aux handicapés, aux détenus, réfugiés, aux prisonniers et aussi aux enfants.
LE DEFI DU DIALOGUE
Le jusqu’au-boutisme érigé en règle de conduite par le pouvoir et l'opposition peut-il permettre de dégeler la situation de forte tension politique que vit actuellement le Sénégal ?
Face à la forte tension politique alimentée par deux irrédentismes incompressibles voire deux logiques de confrontation jusqu’au-boutistes, le Sénégal se retrouve engagé dans un cycle de manifestations politiques violentes qui risque à terme de mener à la déflagration, sinon à l’implosion tout court. D’où la nécessité d’un dialogue politique sincère, normé et conditionné qui puisse substituer le temps de l’apaisement et de la définition des règles du jeu à celui de la compétition. Histoire de régler définitivement les points de distorsion du processus électoral : éligibilité, articles L 29 à 31 du Code électoral, parrainage citoyen…
A l’entame de son année préélectorale, le Sénégal n’est pas seulement sous l’emprise d’une crise qui sape les bases de son économie, sous l’effet conjugué des retombées de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne. Un danger plus menaçant guette le pays, avec la forte tension qui environne le champ politique aux prises à un mortal kombat entre le pouvoir en place et son opposition. Conséquence : les libertés individuelles et collectives mises sous l’éteignoir, les arrestations se multiplient au sein des forces de l’opposition, principalement de Pastef-Les Patriotes qui porte la candidature d’Ousmane Sonko. Dans cet irrédentisme du régime en place, via l’instrumentalisation de l’appareil répressif d’Etat, les professionnels des médias ne sont pas épargnés : certains d’entre eux sont interpellés et mis au gnouf pour des incriminations aussi abusives que fallacieuses. Pis, l’espace public est transformé en arène d’invectives et de grossièretés jusqu’au-boutistes et alarmantes. Et tout ça dans un contexte général de suspicion sur le processus électoral, de polémique autour de toute troisième candidature à la magistrature suprême, d’incrimination d’une justice aux ordres, de manifestations meurtrières sur fond de procès tendancieux contre Ousmane Sonko.
C’est d’ailleurs dans ce contexte de confrontation très tendu que le président Macky Sall a lancé, le jour de la Korité 2023, un appel au dialogue envers toutes les forces vives de la Nation, opposition comme organisations socio-professionnelles, société civile comme mouvements citoyens. Une main tendue que la coalition majoritaire Benno Bokk Yaakaar, comme l’ensemble de ses alliés et soutiens, a appréciée dans le bon sens en invitant l’opposition principalement à y souscrire pour permettre un dégel de la forte tension politique et surtout pour faciliter les conditions d’un consensus autour des règles du jeu politique et l’organisation d’une présidentielle apaisée.
L’OPPOSITION EN MODE DENI
Cet appel au dialogue du Président Macky Sall n’a pas reçu l’onction de l’opposition. Ils ont été nombreux, les responsables politiques du camp anti-Macky à récuser la main tendue du chef de l’Etat, pour diverses raisons. A l’instar d’Aminata Touré, l’ex-Première ministre devenue opposante, selon qui l’appel au dialogue de Macky Sall est une stratégie pour diviser l’opposition. « Cet appel au dialogue du Président Macky Sall est en réalité une tentative de division de l’opposition et de la société civile regroupées au sein de la Plateforme des Forces vivesF24. Restons unis, mobilisés et vigilants», avait déclaré Aminata Touré, Présidente du Mouvement Mimi2024 et candidate déclarée à la présidentielle. Dans la même mouvance, le député de Yewwi Askan Wi, Guy Marius Sagna, dira : «Macky fait semblant d'oublier que le 07 mars 2023, nous avons déposé sur la table de l'Assemblée nationale une proposition de loi pour la modification des articles L29, L30 et L57 du code électoral. Macky et son groupe parlementaire Bby refusent de discuter de cela à l'Assemblée nationale. Comment quelqu'un qui empêche un dialogue prévu par la Constitution dans l'Assemblée nationale peut-il inviter au dialogue ?».
Et d'enfoncer le clou dans la foulée : « En réalité, celui qui est le plus contre le dialogue dans ce pays est celui qui crie le plus au dialogue, car l'étouffant à l'Assemblée nationale : Macky». La posture de refus est également partagée chez beaucoup d’autres responsables anti-Macky qui voient dans cet appel une combine pour réduire l’opposition à sa plus simple expression, voire «une insulte à l'égard de l'opposition». Le président du Mouvement "Agir", Thierno Bocoum, dira pour sa part face à l'appel de Macky Sall que «La seule oreille attentive que nous prêterons au président de la République, c’est lorsqu’il déclarera qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024. Il pourra ainsi conduire un processus de dialogue pour une élection présidentielle apaisée, inclusive, libre et transparente». Une position qui épouse celle de l’opposition regroupée au sein de la plateforme Mouvement des forces vives du Sénégal F24. Réagissant à l’appel au dialogue national du président de la République, le Mouvement des forces vives du Sénégal a assorti sa participation de conditions. Il exige, entre autres conditions, la déclaration de non-candidature du chef de l’Etat à la Présidentielle de 2024, des élections inclusives et la libération des détenus politiques. Le F24 entend de fat participer au dialogue, «si et seulement si le chef de l’Etat respecte ces conditions posées sur la table».
L’URGENCE DU DIALOGUE
Le jusqu’au-boutisme érigé en règle de conduite par les deux camps peut-il cependant permettre de dégeler la situation de forte tension politique que vit actuellement le Sénégal ? Il reste envident en effet que malgré ses failles, le dialogue esquissé par le Chef de l’Etat et son camp reste une solution de sortie de crise. Et cela, même si d’expérience récente, l’opposition peut exhiber moult preuves d’instrumentalisation des divers moments de dialogue politique pour imposer des lois taxées de «scélérates». A l’instar du fameux parrainage citoyen qui a empêché en 2019 certains acteurs politiques de se présenter à l’élection présidentielle. Allez demander à Bougane Guèye Dany de Gueum sa Bopp ou autre Malick Gakou du Grand parti !
Seulement, à moins de 10 mois du scrutin de février 2024, il urge de trouver les consensus nécessaires autour du processus électoral. Histoire de garantir une présidentielle apaisée. Comme le recommande fortement l’expert électoral Ndiaga Sylla, qui vote pour le dialogue appelé par le Président Macky Sall. Tout en recommandant aux acteurs politiques de prendre part à ces échanges. « Il ne faut pas confondre le temps de la compétition et le temps de la définition des règles du jeu ». le dialogue serait donc chose à laquelle il faut souscrire dans le cadre d’une temporalité bien ordonnée, en rapport avec les impératifs du protocole additionnel de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance. Un protocole qui enjoint « les Etats parties à ne pas modifier substantiellement la loi électorale à six mois sauf si cela découle d’un large consensus des acteurs ».
A défaut de ce dialogue qui fait l’actualité depuis la prise de position du Président Macky Sall lors de son discours à la Nation du 03 avril dernier, réitéré lors de la fête de la Korité, le Sénégal pourrait sombrer dans une crise politique qui saperait les fondements mêmes de la démocratie. La logique de la confrontation ouverte que se partagent les deux camps a déjà montré à quel point elle était délétère pour un pays comme le Sénégal. Comme en témoignent les manifestations violentes suivies de morts d’hommes de mars 2021 à aujourd’hui, avec des conséquences dantesques sur les activités économiques.
D’ailleurs, le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine ne s’y est pas trompé en avertissant que « Si le dialogue n’a pas lieu ou échoue, il faut s’attendre à la déflagration». Pour autant, il n’en estime pas moins que la sincérité et la bonne foi restent les conditions indispensables au succès du dialogue et à ce niveau, le président de la République, Macky Sall, aurait les solutions pour créer la confiance. Aussi dira-t-il que « Le dialogue est la voie du salut, de la paix, de la réconciliation et de l’unité retrouvée du peuple. Créer un contexte de confiance dans le malaise politique ambiant est nécessaire pour mettre à l’aise tous les acteurs: libération de tous les détenus politiques, régler l’éligibilité ». Et ce d’autant plus, conclut-il, qu’à défaut de dialogue ou d’échec des concertations, on peut s’attendre à des « affrontements qui ne manqueront pas d’aggraver la vulnérabilité par rapport aux menaces qui sont à nos frontières. On a tous intérêt d’éviter les scénarii du chaos et de l’incertitude ». Les acteurs politiques arriveront-ils à sauvegarder la paix civile face à la boulimie de pouvoir et aux ambitions présidentielles incompressibles ? Pour l’intérêt exclusif de la Nation. C’est là toute la question que l’avenir aura à élucider.
LA MAJORITE INVALIDE TOUT SAUF LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Conformément au règlement intérieur en son article 60, le bureau de l’Assemblée nationale a statué hier, vendredi, sur la recevabilité des propositions de lois déposées par les groupes parlementaires de l’opposition.
Conformément au règlement intérieur en son article 60, le bureau de l’Assemblée nationale a statué hier, vendredi, sur la recevabilité des propositions de lois déposées par les groupes parlementaires de l’opposition. En effet, ayant parmi ses prérogatives le contrôle de l’action gouvernementale, des parlementaires de l’opposition ont déposé sur la table du président Amadou Mame Diop, plusieurs propositions de loi et résolutions. Mais, contre toute attente, ils ont vu toutes leurs propositions rejetées par le groupe de la majorité Benno Bokk Yaakaar.
«Aujourd’hui, on a constaté un fait inédit qui est, qu’on avait carrément un commentaire politique des propositions de lois. Et les propositions de lois étaient rejetées en fonction de l’objectif qu’ils avaient », a constaté l’honorable député Abba Mbaye ».
Selon lui, « La première proposition de loi qu’on a traitée, c’était celle qui a été faite par l’honorable député Aminata Touré, qui portait sur la limitation de l’exercice des fonctions et des responsabilités dans les institutions de la République, en rapport avec l’existence de liens familiaux avec le président de la République ».
Toutefois, «Le débat qu’il y a eu, est que d’abord, ils nous ont dit que le texte était irrecevable parce que ce n’est pas conforme à la Constitution, avant de nous dire que le texte ne sera pas recevable parce que Mimi Touré n’est plus député à l’assemblée », rapporte le député. Aussi, ajoute-t-il «Il y a la proposition de loi sur la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Vous savez, c’est un débat qu’on a posé depuis plusieurs années et que l’association And Samm Jikko yi qui avait fait le travail de plaidoyer nécessaire, avait rencontré l’ensemble des groupes parlementaires pour qu’on puisse améliorer la loi de 66 et d’avoir une loi, qui en tout cas qualifie ce qu’on appelle d’actes contre nature ».
Mais, dit-il « Cette loi là aussi, a été déclarée irrecevable, après vote par les membres de Benno Bokk Yaakaar. Parce qu’ils considèrent que cette loi n’apporte rien au débat public et que faire preuve de sagesse, ce n’est pas d’envoyer les gens en prison ou de criminaliser. Aujourd’hui, ils considèrent que le sort de cette loi, là, est la même, et que si on doit voter cette loi là, elle n’aura aucun impact. Au contraire, ce n’est ni courageux ni pertinent au vue de la situation sociale du pays, de voter une loi, portant criminalisation de l’homosexualité. » Après ces propositions de loi, le bureau s’est également penché sur les demandes de création de commissions d’enquêtes déposées par des parlementaires de l’opposition.
Pour M. Mbaye, « Il est important quand il y a des débats public quand il y a des scandales ou autres, qui interpellent les Sénégalais, que l’Assemblée puisse s’en saisir pour pouvoir dire la vérité aux Sénégalais. Et il y en avait plusieurs sur la table.» Sur ce, le parlementaire indique « La première qu’on avait, c’était le fameux contrat de 45 milliards pour l’acquisition en armes du ministère de l’Environnement qui a été signé par M. Abdoulaye Daouda Diallo et M. Abdou Karim Sall. Mais, malheureusement, on nous a demandé de passer automatiquement au vote et l’Assemblée considère qu’il n’y a pas nécessité de faire une commission d’enquête sur ce contrat en armement.»
De même, ajoutera-t-il « Il y avait la proposition de résolution pour une commission d’enquête déposée par l’honorable député Mamadou Lamine Diallo et qui portait sur le Building administratif. Mais on est passé au vote et la majorité de BBY considère qu’il n’y a pas d’enquête, qu’il n’y a pas de vérité dans ce dossier concernant le Building administratif». « Il y avait une demande de commission d’enquête déposée par l’honorable député Cheikh Abdou Mbacké, qui portait sur les 200 milliards issus de l’exécution des missions de la CREI. Selon le listing qui était le fruit des informations qu’on avait reçu, il était important de savoir est-ce que ces montants ont été recouvrés et ou sont allés ses montants. Mais par vote, la majorité de BBY considère aussi qu’il n’y a pas de motif de faire une commission d’enquête sur les montants recouvrés par la CREI », regrette-t-il.
S’agissant de la création de la Haute Cour de Justice, le membre de mouvement Taxawu souligne que « Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi avait demandé à la suite du rapport de la Cour des Comptes sur le Covid-19 que l’assemblée se mette aux normes. C’est-à-dire, la mise en place de la haute Cour de justice. Le bureau de l’assemblée a validé cette demande et l’insistance de notre groupe parlementaire a payé, dès la prochaine session, cette proposition du groupe parlementaire, la Haute Cour de justice, sera mise en place. »