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22 juin 2025
Par Assane Guèye
ON NE PEUT ÊTRE FRAGILE CHEZ SOI ET ÊTRE RESPECTÉ AILLEURS
Le Président tunisien est l’illustration de la médiocrité chronique chez beaucoup de nos dirigeants en mal de charisme et d’intuition. Le discours qu’il a véhiculé sur l’afflux migratoire est agressif.
Le Président tunisien est l’illustration de la médiocrité chronique chez beaucoup de nos dirigeants en mal de charisme et d’intuition. Le discours qu’il a véhiculé sur l’afflux migratoire est agressif. Il tire tout le monde vers le bas, son auteur en premier. De Kaïs Saïed, il n’était attendu une quelconque conscience humaniste. C’est trop lui demander. Tout de même, il subsistait une lueur d’espoir de voir en lui un visionnaire. Être universitaire donne un a priori favorable. Ni vision ni clairvoyance. Il prît rendez-vous avec le populisme qui flatte les plus bas instincts. Son horizon empêche de voir loin et d’intégrer que le pouvoir sur soi qui est plus précieux que le pouvoir sur les autres. Le cœur dicte la pensée.
Porté au pouvoir en 2019, le candidat hors système est vite devenu un tyran local hors sol. Il n’a pas de projet pour son pays. À la place, il fait des projections funestes à l’encontre des allogènes. Arrogance au bec, dépourvu de style, il a pris plaisir à tirer sur la foule d’étrangers ayant trop de concentration de mélanine sur la peau. Il ne se contente plus de concentrer dans ses mains tous les pouvoirs. En matière d’ignorance, il est difficile de faire mieux. La race n’existe pas. Il n’y a qu’une seule espèce humaine. Quand on oublie les bonnes pratiques, la fraternité est reléguée au profit de la frilosité. À la suite de Ben Ali et de sa caverne d’Ali Baba, tout l’argent des Tunisiens avait été dérobé, 320 millions de dollars déposés en Suisse par le clan déchu par la révolution du Jasmin, la nouvelle ère promise et inaugurée par Kaïs Saïed après le passage d’autres énergumènes n’est en réalité qu’une grande farce et une misère faites d’appels aux pogroms à peine voilés. L’hystérie ne date pas d’aujourd’hui. Le père fondateur Habib Bourguiba a été victime d’un coup d’Etat médical en 1987. Les symptômes et le misérabilisme s’entrechoquent et abîment la Tunisie. Les États ont les hommes politiques qu’ils méritent.
Les Tunisiens n’ont pas tous des cœurs de pierre
Les mots et le visage du Président actuel de 65 ans ne dégagent aucune chaleur. Il est un apprenti-dictateur. Il a éclaboussé Tunis, la ville blanche, de ses propos xénophobes. Des manifestants autochtones qu’il faut saluer se sont inscrits en faux contre ses propos en disant que la Tunisie est une terre africaine. Au-delà de la crise politique, économique et sociale, le pays subit sa géographie et la géopolitique d’un monde déséquilibré. L’Eldorado supposé de Lampedusa n’est qu’à une centaine de km de ses côtes.
Alors que la plupart des pays mènent une politique de la porte fermée, les candidats au voyage ont fait de la Méditerranée un point de transit où les passeurs se promènent comme des poissons dans l’eau. Ils étaient 32.000 l’année dernière à avoir franchi l’Italie. La plupart sont du reste des Tunisiens. Kaïs Saïed a parlé au nom de son pays. La parole du Président a partout une valeur juridique. Il le sait car il est un juriste de renom. Mais il n’est pas la Tunisie. Il faut donc bien se garder de tomber dans le piège de l’amalgame. Les Tunisiens n’ont pas tous des cœurs de pierre. Le repli identitaire et l’élévation des frontières se diffusent partout. Les murs et barbelés électriques sont partout de retour. Les Africains sont assignés à résidence. Ils n’ont la paix nulle part. Les jeunes d’Afrique sont jetés en pâture. La terre est leur enfer. Les océans, leur cimetière. Les kleptocraties et le cancer de la corruption dans leur pays respectif leur brisent les omoplates.
Frantz Fanon et Kaïs
Ceux qui tirent sur les Tunisiens et leur Président pour se donner bonne conscience créent eux-mêmes les conditions de l’exode de leur propre jeunesse. Frantz Fanon qui parlait des Damnés de la terre en 1961, dans son tout dernier livre, y aurait ajouté les damnés de la mer du 21ème siècle. Les aventures des jeunes générations africaines alimentent les événements les plus tragiques de l’humanité. On a appris d’ailleurs que aventure et événement sont de la même famille. L’anticolonialisme sans concession de Fanon avait la vigueur de sa prémonition quand il parlait de la perte de la « sensation du sol natal sous la plante des pieds ». La Tunisie perd pied.
L’atmosphère est irrespirable. Les étrangers venus du sud du Sahara se calfeutrent chez eux attendant les ponts aériens. Quelque 1000 Sénégalais résident dans ce qu’on peut considérer comme étant la plus grande prison au monde à l’heure actuelle. Grand pays de par sa culture et son histoire, la Tunisie n’est plus une terre de promesse. Elle est forteresse, une consanguinité. Tout s’explique. Un grand acteur de cinéma l’a dit : « Ceux qui aiment le pouvoir finissent le plus souvent en dictateurs car le pouvoir exige des comportements inhumains afin de le faire perdurer ». C’est peut-être le portrait de Kaïs qu’il était en train de brosser.
FESPACO 2023, LE SENEGAL SACRIFIE A SA TRADITION
Le Sénégal a apporté un soutien financier et matériel à l’organisation de la 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui prend fin samedi
Ouagadougou (Burkina Faso), 3 mars (APS) – Le Sénégal a apporté un soutien financier et matériel à l’organisation de la 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui prend fin samedi, a déclaré, vendredi, l’ambassadeur du Sénégal au Burkina Faso, Mbaba Coura Ndiaye.
‘’Bien que le Sénégal ne soit pas invité d’honneur cette année, son Excellence Monsieur Macky Sall, président de la République, a tenu à contribuer financièrement à la tenue de ce festival’, a indiqué le diplomate dans un entretien accordé à l’APS, à l’ambassade du Sénégal à Ouagadougou, sise au quartier de Ouaga 2000.
Tout en se gardant de dévoiler le montant de cette participation financière, le diplomate a souligné qu’il s’est agi d’accompagner un ‘’pays frère, le Burkina Faso’’. ‘’Je ne peux pas vous dire un chiffre. [D’habitude], c’est le pays invité d’honneur seulement qui participe. Cette année, c’est le Mali, l'invité d'honneur’’, a-t-il déclaré.
Mais, en dépit du fait que le Sénégal n’est pas l’invité d’honneur de la présente édition, dit-il, le chef de l'Etat, Macky Sall, a demandé au ministre de la Culture de participer financièrement et de prendre part à Ouagadougou aux activités du FESPACO, notamment à la cérémonie de clôture’’, a ajouté l’ambassadeur Mbaba Coura Ndiaye. Aliou Sow est arrivé jeudi dans la capitale burkinabè. Le diplomate souligne que le Sénégal a tenu depuis plusieurs éditions à participer financièrement à l’organisation du Fespaco.
Il était d’ailleurs l’invité d’honneur du Fespaco 2021. Le chef de l’Etat, Macky Sall, avait assisté à la clôture de cette édition au Palais des sports, au côté de son homologue Rock Marc Christian Kaboré.
A l’ouverture de cette édition 2023, la capitale burkinabè, Ouagadougou, a rendu hommage au cinéaste sénégalais Sembene Ousmane, dont le centenaire de la naissance est célébré cette année. L’ambassadeur du Sénégal a participé à la cérémonie d’installation du buste en bronze à l'effigie de Sembène Ousmane, dimanche, après une procession de la Place des cinéastes au siège du Fespaco.
Mbaba Coura Ndiaye avait salué la générosité de Sembène Ousmane. Ce dernier a participé à toutes les éditions du Fespaco depuis la naissance de la semaine du cinéma africain en 1969. Mais, il n’a jamais voulu participer à la compétition, préférant laisser la place à d’autres cinéastes.
‘’Depuis mon arrivée à Ouagadougou, j’ai vu l’une des plus belles avenues qui porte le nom de Ousmane Sembène. Le Burkina Faso et le Fespaco lui ont toujours rendu hommage’’, s’est-il réjoui. Il a par ailleurs magnifié l’amitié qui lie le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal et toute l’Afrique.
DAAKA 2023, MACKY ATTENDU A MEDINA GOUNASS CE SAMEDI
Après Sédhiou où il effectuait une tournée économique, le Président de la République, Macky Sall, se rendra à Tambacounda. Il est attendu samedi à Médina Gounass où il devra assister au lancement de l’édition 2023 du Daaka.
Après Sédhiou où il effectuait une tournée économique, le Président de la République, Macky Sall, se rendra à Tambacounda. Il est attendu samedi à Médina Gounass où il devra assister au lancement de l’édition 2023 du Daaka.
Macky Sall atterrira à l’aéroport de Tamba d’où il partira pour Médina Gounass. Le chef de l’Etat reviendra passer la nuit dans la capitale du Sénégal oriental avant de rentrer à Dakar dimanche.
LE JOURNALISTE PAPE NDIAYE PLACÉ EN GARDE À VUE
Convoqué par le chef de la Sûreté urbaine (Su) de la Police centrale de Dakar, pour affaire le concernant, le journaliste Pape Ndiaye a finalement été placé en position de garde à vue. Il est poursuivi pour les faits de "diffusion de fausses nouvelles..."
Convoqué par le chef de la Sûreté urbaine (Su) de la Police centrale de Dakar, pour affaire le concernant, le journaliste Pape Ndiaye a finalement été placé en position de garde à vue. Il est poursuivi pour les faits de « diffusion de fausses nouvelles et outrage à magistrat », selon un de ses avocats.
Accompagné de son conseil, Me Moussa Sarr, le chroniqueur judiciaire à Walfadjri est arrivé sur les lieux peu avant 10 h.
Pour rappel, sa convocation fait suite à un soit-transmis du procureur relatif après sa dernière sortie sur le plateau de Walfadjri, soutenant que « 19 substituts du procureur se seraient opposés au renvoi de l’affaire Sonko-Adji Sarr devant la Chambre criminelle ».
CDC, MAME BOYE DIAO INSTALLE DANS SES FONCTIONS
El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao a pris fonction à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) où il a remplacé Cheikh Ahmet Tidiane Ba.
El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao a pris fonction à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) où il a remplacé Cheikh Ahmet Tidiane Ba.
La cérémonie de passation de service s’est déroulée, jeudi, en présence des agents et de plusieurs invités, selon la CDC.
Entré à l’ENA en 1998 où il a décroché le titre d’inspecteur des Impôts, M. Diao a occupé successivement les fonctions de chef du centre des services fiscaux (CSF) de Dakar plateau de 2000 à 2005. Il a été également Directeur des services régionaux et chef de l’UFP au CSF de Dakar-Plateau 1.
Promu chef du CSF de Fatick de 2007 à 2011, puis celui des Parcelles Assainies de 2011 à 2014, M. Diao a été nommé à la tête de la nouvelle Direction des services fiscaux régionaux en 2014.
En août 2017, il est promu Directeur des services fiscaux à la Direction générale des impôts et domaines, poste qu’il a occupé jusqu’à sa nomination à la Direction des domaines en 2019.
El Hadji Mamadou Diao a été nommé Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), le jeudi 9 février en Conseil des ministres, en remplacement de Cheikh Ahmed Tidiane Ba.
par Nioxor Tine
DES PONTS SALVATEURS ET UN MUR D’INCOMPRÉHENSION
C’est bien d’inviter le MFDC à enterrer la hache de guerre ! Encore faudrait-il que les nervis infiltrés au sein des forces de défense et de sécurité s’abstiennent de faire des contrôles au faciès
Quand les heures deviendront rudes...,tel un pont enjambant l'eau trouble, je m'allongerai .../Bridge over troubled water (Simon & Garfunkel)
Contrairement aux apparences, notre pays n’est pas en train d’emprunter la dernière ligne droite devant mener à la présidentielle de février 2024. Il semble plutôt s’acheminer subrepticement vers des zones d’ombres, liées certes, en partie, à l’absence de clarté sur les perspectives politiques à court et moyen terme, mais aussi et surtout en référence au sens originel et géologique du terme qui renvoie au grand séisme sociopolitique, qui nous guette.
De fait, plusieurs entreprises de diversion sont mises en œuvre pour gêner la perception des variations du champ politique et des secousses annonciatrices d’une déflagration en gestation.
Des ponts enjambant l’eau trouble
Il en est ainsi de ces Conseils ministériels décentralisés, grandes messes politiques qui ne sont rien d’autre que des manifestations d’une pré-campagne électorale. On ne peut que se féliciter du fait que le président Macky Sall ait baptisé le pont de Marsassoum du nom de Famara Ibrahima Sagna, de la même façon qu’il avait donné, il y a quelques semaines, le nom du célèbre écrivain Cheikh Hamidou Kane à l’Université virtuelle du Sénégal.
Il s’agit d’actes forts contribuant à honorer des personnalités remarquables de notre pays, qui au sein de la mouvance socialiste d’alors, se sont toujours distingués par leur esprit de tolérance et d’ouverture, qui a pu leur faire jouer des rôles de médiations sociale et politique rappelant la démarche d’un Kéba Mbaye, figure de proue de la démocratie électorale dans notre pays.
À l’instar d’Amadou Moctar Mbow, dont le travail colossal n’a malheureusement pas encore bénéficié de la reconnaissance qu’il mérite, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily de vieux bolcheviks ayant troqué le couteau (entre les dents) contre le rameau d’olivier, sont devenus des champions de la paix civile.
Avec Alioune Tine et les autres organisations de la société civile, qui tiennent haut le flambeau de la défense de la démocratie et de l’État de droit, toutes ces personnalités ont, à un moment ou à un autre, constitué, eux aussi, des ponts au-dessus des eaux troubles de la gouvernance wadiste.
Les solutions institutionnelles jetées aux orties
Après la survenue de la deuxième alternance de 2012, les ruptures attendues ne se sont pas produites. Pire, il y a eu les reniements retentissants sur l’application des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la C.N.R.I ainsi que la mise en scène, avec la complicité de la "magistrature bananière", pour faire capoter la promesse de réduction de deux ans du septennat. Ensuite, toujours avec l’aide de juges véreux, on a assisté à l’éviction de plus d’une vingtaine de concurrents politiques au moyen de mécanismes divers (tripatouillage de la constitution, manipulation de la loi électorale, parrainage, instrumentalisation des procédures judiciaires ...).
Tant et si bien, qu’au lendemain du hold-up électoral de février 2019, source de réchauffement du climat politique, il a encore une fois fallu faire appel à de vénérables sages à savoir feu le général Mamadou Niang (Que Dieu l’agrée dans son paradis) et surtout, l’ancien président du Conseil Économique et sociale qui vient d’être justement honoré par la République.
Tout cela ne doit pas nous faire oublier que le dialogue national, dont il avait la charge s’est terminé en queue de poisson, faute d’appui de la part des pouvoirs publics et parce qu’il est maintenant avéré que le régime apériste ne montre aucune prédisposition pour des approches inclusives et de de dialogue politique.
Depuis lors, le peuple sénégalais a assisté à un durcissement de la gouvernance du président Sall, qui frise l’autocratie avec une judiciarisation outrancière de la vie politique se traduisant par une multiplication d’arrestations arbitraires et l’organisation délibérée de l’inéligibilité des ténors politiques de l’Opposition.
Un mur d’incompréhension
La tension politique qui règne actuellement dans notre pays, résulte précisément de l’érection par le président de la Coalition Benno Bokk Yakaar d’un mur d’incompréhension sur les gestes équivoques, qu’il pose ou ne pose pas.
Il refuse de stopper net les cris d’orfraie de certains de ses partisans, parmi les plus susceptibles d’être compromis dans des scandales politico-judiciaires, appelant à sa candidature pour un troisième mandat malhonnêtement dénommé deuxième quinquennat. Il faut dire que le flou qu’il entretient sur sa possible candidature en 2024 et son refus d’enclencher au niveau de son parti et de sa coalition la dynamique salutaire devant conduire au choix d’un dauphin ne sont pas pour apaiser le climat sociopolitique.
Mais les politiciens de la majorité doivent se convaincre que le contexte politique a radicalement changé. En 2019, le président pouvait compter sur une solide méga-coalition soudée par la perspective de prolonger les délices du pouvoir durant un second mandat de cinq ans et d’un atout de taille, à savoir la mythique prime au sortant.
Actuellement, chacun des opérateurs de la coalition présidentielle a fini de concocter son propre "business plan", tout en essayant de profiter du nectar du pouvoir jusqu’à la dernière goutte.
Certains évoquent à mots couverts leurs ambitions présidentielles remontant à des lustres. D’autres font semblant de se remémorer que dans un passé plus ou moins lointain, ils faisaient partie d’une famille politique dénommée gauche et qu’ils avaient pris une disponibilité de 12 ans pour se positionner, comme le dirait un ami espagnol, à l’extrême centre, au nom des progrès partagés avec leurs amis néo-libéraux.
Certes, le régime de Macky Sall a construit plusieurs ponts et développé le réseau routier, dans la continuité du projet sectoriel des transports (PST2), entré en vigueur en 2000.
Mais loin de mener une politique apaisée qui préserve la Nation contre les périls internes et externes qui la menacent, il adopte plutôt une démarche clivante, qui menace la stabilité et la cohésion nationales.
C’est bien d’inviter le MFDC à enterrer la hache de guerre ! Encore faudrait-il que les nervis infiltrés au sein des forces de défense et de sécurité s’abstiennent de faire des contrôles au faciès, en demandant aux jeunes manifestants de l’opposition leur origine ethnique.
De même, le peuple sénégalais préfèrerait qu’on soutienne et qu’on s’approprie les initiatives et démarches positives de nos aînés, qu’il s’agisse des Assises nationales, du dialogue national, de la bataille culturelle plutôt que d’en faire des parrains faire-valoir de politiques, qui ne sauraient les engager.
La guerre russo-ukrainienne entre dans une phase critique avec les déclarations guerrières de la Russie et le raffermissement du soutien militaire de l’Occident à l’Ukraine, que symbolise l’envoi de chars lourds. Le mot n’est pas encore lâché, mais au vu des développements récents, il est permis de penser que nous nous dirigeons tout droit vers un conflit militaire de dimension mondiale avec l’Europe comme théâtre des opérations, et en soubassement, des enjeux économiques mondiaux.
Nous voyons,sous nos yeux, l’organisation du commerce international centrée sur la devise américaine, la logistique de production et de transport des biens commerciaux, le réseau bancaire mondial de messagerie (Swift) duquel des pays comme la Russie et l’Iran ont été exclus, se fragmenter en plusieurs autres circuits pour la commercialisation des produits énergétiques comme le pétrole et le gaz essentiels à l’industrie occidentale, européenne en particulier.
Les BRICS et d’autres pays comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Algérie, d’autres pays d’Asie du Sud-Est, semblent opter pour d’autres monnaies de paiement comme le rouble et autres devises nationales, ainsi que d’autres logistiques d’approvisionnement et de transport (routes chinoises de la soie).
La déconnexion de la Russie du réseau bancaire SWIFT a accéléré la création d’un réseau de messagerie bancaire parallèle, lequel, relié à la « roublisation » des transactions de pétrole et du gaz russe et l’acceptation d’autres monnaies nationales de pays importateurs, entraîne un dérèglement progressif de l’organisation du commerce international, en place depuis la fin de la guerre froide.
L’embargo sur le pétrole russe, l’exclusion de la Russie du réseau Swift et la mise de d’une batterie de sanctions sont le phénomène déclencheur de cette désorganisation qui exclut du commerce mondial l’essentiel des ressources (énergie, engrais) jusque-là indispensables à l’industrie européenne et à l’agriculture mondiale.
Cette crise localisée entre la Russie et l’Ukraine a fini par créer une fragmentation du système économique mondial, déjà perceptible avec la montée en puissance des BRICS, de la Chine et de l’Inde en particulier, marquant le début d’une nouvelle opposition entre blocs économiques concurrents, s 30 années après la disparition de l’Union soviétique.
A la veille d’un conflit mondial aux camps nettement identifiés, les protagonistes comptent leurs amis. L’Afrique, qui a jusque là affiché une neutralité, est interpellée par les anciennes puissances tutélaires pour un soutien clair à l’Ukraine.
Conscients que la tiédeur du continent africain dans cette affaire résulte de sa marginalisation systémique des flux du commerce mondial, les USA et l’Europe, la France en particulier, sont en pleine révision de leur modèle de coopération qui a fait faillite si l’on se fie aux résultats économiques engrangés et à la révolte de la jeunesse africaine.
Après l’Asie, le tour est venu pour l’Afrique de prendre son envol économique, a-t-on entendu ces dix dernières années en se basant sur des taux de croissance économique des Etats du continent supérieurs aux taux de croissance stagnants des économies occidentales, et sur le ralentissement de la croissance chinoise.
De quelle Afrique s’agit-il d’abord ? L’Afrique est un seul et même pays lorsqu’on l’évoque dans la macroéconomie mondiale. Dans une approche plus micro économique, les partenariats et accords bilatéraux sont signés avec des Etats distinctement identifiés. Or, les pays à l’origine du partage de Berlin et de la balkanisation savent bien qu’unir des Etats que tout sépare n’est pas chose aisée.
Le développement économique du continent ne peut s’adosser à une approche émiettée de sa réalité qui a jusque-là prévalu dans le but d’optimiser la prédation de ses ressources minières
La création d’espaces communautaires en Afrique de l’Ouest, comme la CEDEAO (1975) et l’UEMOA (1994) avec le tarif extérieur commun et les unions douanières n’a pu casser cette inertie économique qui ne fait participer l’économie du continent qu’à hauteur de 2 % pour la production mondiale et 3% pour le trafic commercial.
La raison des ratios insignifiants est connue ! L’énorme plus-value tirée de la transformation industrielle externalisée de nos ressources minières prive l’Afrique de la valorisation adéquate de ses exportations.
Du commerce international, nos pays ne recueillent que lesflux financiers marginaux tirés des ventes de matières brutes dont les cours sont de surcroît déterminés au gré des options de spéculation des traders de Londres et Chicago.
De la nécessité d’une industrie pour créer de la valeur ajoutée à nos produits !
Ousmane SONKO du PASTEF a récemment parlé du manque à gagner pour le Sénégal à exporter nos réserves de fer sises dans la Falémé sans transformation, en signalant que la disponibilité du gaz permettrait de produire de l’acier ou de l’aluminium à des prix compétitifs et encaisser la plus-value.
Bien entendu, cette question présuppose la disponibilité des ressources financières, le know how et le partenariat avec les firmes internationales sur des bases plus équitables que les partenariats public privé (PPP) financièrement mortifères.
La même observation peut être faite sur l’or dont le Sénégal a produit près 16 tonnes en 2021 essentiellement exportées sans transformation vers la Suisse et l’Australie pour une valeur de FCFA 390.7 milliards.
La part à réserver aux artisans nationaux reste à définir, selon les responsables de l’Association des bijoutiers du Sénégal.
Les flux commerciaux réalisés dans le cadre des organisations communautaires sus évoquées existent, certes, mais pour des quantités peu significatives au regard des statistiques officielles (les mouvements du secteur informel restent à être pris en compte pour l’exhaustivité des données)
Pour que l’Afrique constitue un ensemble économique homogène, il est indispensable que la transformation des matières premières se fasse dans le périmètre régional et dans les pays les mieux à même d’assurer la transformation compétitive de ses produits industriels.
Les yeux sont actuellement rivés sur la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) qui serait la solution à l’émergence économique du continent.
Cette nouvelle institution serait-elle un nouveau leurre ?
Une zone de libre échange conçue pour réorienter en interne les flux commerciaux du continent ne doit-elle pas être précédée, ou alors accompagnée, d’une industrialisation ?
Des ouvrages d’experts sur les échanges communautaires commencent à sortir. Le statisticien sénégalais Souleymane Diallo, dans son livre « Radioscopie des exportations sénégalaises en vue de la ZLECAF », met en relief la structure du commerce extérieur des pays membres, ainsi que les opportunités et les risques encourus par le Sénégal dans ce nouvel espace dont les règles vont se substituer à celles en vigueur au niveau de la CEDEAO, où « le Sénégal réalise plus de 40% de ses exportations de biens depuis 2007 ».
Dans cet ouvrage, on apprend avec étonnement que les exportations du Sénégal vers la Côte d’Ivoire ne représenteraient que 1 % des importations de ce pays, alors que leurs économies sont les plus fortes de l’UEMOA dont ils partagent la monnaie (FCFA) et le même environnement juridique harmonisé.
Dans la même veine, les exportations du Sénégal vers le Burkina Faso, ne représenteraient que 2% des importations de ce pays. Globalement les échanges entre pays de l’UEMOA ne dépassent pas 15 %.
À titre de comparaison, 60 % des échanges européens s’effectuent sur le continent même, tandis que ce taux s’établit à 40 % pour l’Amérique du Nord.
Cette distorsion de la structure des échanges signifierait que les besoins en biens de consommation et d’équipements des pays partageant ces espaces ne peuvent être satisfaits qu’à l’extérieur de ces derniers.
Dès lors, à quoi cela servirait d’avoir une monnaie commune si les échanges commerciaux sont si peu significatifs ? S’agit-il d’une vacuité d’offre industrielle, d’un taux de change monétaire défavorable aux pays exportateurs, d’un défaut de compétitivité ? Il doit y avoir un peu de tout cela.
Pour conclure, la crise géopolitique en cours a produit une fragmentation géoéconomique ou, comme certains l’appellent, une « démondialisation » avec comme principales manifestations la dédollarisation partielle du commerce des produits énergétiques et céréaliers, le contournement du réseau mondial de messagerie bancaire SWIFT, avec la Chine et la Russie à la manœuvre, et la substitution progressive des logistiques d’approvisionnement de transport et de livraison par les routes chinoises de la soie.
Le déficit de produits alimentaires, dont l’Afrique est importatrice nette, a induit une exigeante priorité, celle de la souveraineté alimentaire.
Dans une précédente contribution, nous évoquions les contraintes de l’agriculture sénégalaise, à savoir la question de la propriété foncière, la qualité des ressources en eau soumises à haute pression par les usagers, la dégradation de sols non régénérés, les coûts élevés des aménagements hydro agricoles et de leur réhabilitation, l’aversion des banques commerciales au risque agricole, et la faible dimension ainsi que la faible compétitivité des exploitations agricoles (1/2 hectare en moyenne), souvent de type familial, peu susceptibles de générer de la rentabilité et des économies d’échelle.
C’est avec une base d’exportation diversifiée, constituée de produits agricoles et industriels transformés qu’une politique monétaire à la hauteur de celles pratiquées par les pays d’Asie sur des monnaies en parfaite communion avec l’économie réelle, prendra tout son sens.
La création d’une zone monétaire couvrant la CEDEAO dans son ensemble serait à notre avis immédiatement improductive, si l’on tire les enseignements du fonctionnement actuel de la zone Euro, en proie à la disparité des structures économiques des pays du Sud comme la Grèce, l’Espagne et l’Italie, par rapport à celles du Nord et de l’Ouest
Aussi, la création de sous zones monétaires à l’échelle de pays compatibles en termes de structures économiques et de sensibilité aux chocs exogènes, devrait être étudiée, l’ensemble étant relié par une structure faîtière en charge de la gestion des réserves de changes essentielles pour le commerce extérieur.
Il faudrait, dans cette perspective, créer ou renforcer les pôles d’intelligence économique au niveau supra national (Agenda 2063), avec comme mission d’étudier en profondeur la question de la complémentarité des économies nationales et proposer des stratégies économiques, monétaires, industrielles et commerciales permettant d’y parvenir.
Enfin, en termes de positionnement géostratégique, le continent devrait privilégier le critère d’efficacité dans le choix des partenaires devant l’accompagner vers le développement industriel
L’industrie est, en effet, le secteur le plus lucratif dans le commerce international lorsqu’il est allié aux technologies de pointe pour la production de biens à haute valeur ajoutée.
Faute de capitaux propres et de know how, les investissements directs étrangers doivent y être encouragés mais sur des bases équitables favorisant le transfert de technologies
Le partenaire naturel de l’Afrique aurait dû être l’Occident au regard des liens souvent douloureux ayant prévalu mais des erreurs stratégiques ont été commises, incitant l’Afrique à multiplier ses partenaires économiques sur la base de ses stricts intérêts.
L’Asie a été préférée par l’Europe à l’Afrique en termes de délocalisation industrielle, alors que la proximité des matières premières stratégiques aurait dû représenter un critère déterminant.
Les gouvernants de l’Afrique n’ont pas cru bon de miser sur le capital humain, le savoir faire technologique, qui ont fait de l’Asie la destination prisée des investissement internationaux
Avec l’accroissement de ses coûts de production intérieurs, la Chine délocalise progressivement son industrie
L’Éthiopie est l’une des destinations privilégiée des investisseurs chinois parce que l’énergie y est moins chère et les salaires moyens faisant à peine 1/10eme des salaires d’un ouvrier chinois. Ces mouvements de délocalisation devraient être organisés à l’échelle des organisations africaines, de façon à bénéficier de plus-values tant financières que technologiques.
passage sous scanner du yérim nouveau, par Latyr Diouf
TONTON CHEIKH YÉRIM, TÉMOIN INTIME OU CONSEILLER OCCULTE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Dire que Macky Sall est entré au palais par effraction, (p.23), c’est nier ou méconnaitre ses efforts et ceux de ses partisans (2)
Une introduction, vingt-deux chapitres, une conclusion. Telle est la composition du livre de Cheikh Yérim Seck, que j’avais absorbé comme une pizza tiède une semaine de grande déprime. En attendant le tome 2, la cérémonie publique de versement des recettes aux nécessiteux et les séries télévisées annoncées autour de l’œuvre, je vous propose de les déguster sous les titres suivants, en cinq actes :
Cette part regroupe les chapitres 2 L’entrée au palais par effraction, 3 Marième Faye Sall, atout ou boulet ?4 Macky Sall et la pratique du pouvoir et 22 Trois gros travaux que Macky Sall doit mener pour l’avenir du pays. Ayant tacitement pris le train de Macky Sall après son discours de novembre 2008, où il rendait tous ses mandats électifs acquis sous la bannière du PDS, et adhéré formellement à l’Alliance Pour la République en janvier 2009, avant de rejoindre la Convergence des Cadres Républicains en mai 2010, je m’étonne du traitement tendancieux de cet épisode. Dire que Macky Sall est entré au palais par effraction, par miracle (p.23), c’est nier ou méconnaitre ses efforts et ceux de ses partisans. C’est même paradoxal de relever ensuite qu’il a fait trois fois le tour du pays pour implanter son parti (p.31-32) et que la Convention d’investiture de Diamalaye avait rassemblé 100 000 personnes (p.34). Le libellé de ce chapitre 2 contredit ce qu’il narre : le mérite de Macky Sall et celui de ses militants dans la conquête du pouvoir, trois ans et trois mois seulement après la création de l’APR. Je me méfie, en outre, de cette phrase qu’on entend plusieurs fois par jour : C’est Dieu qui donne le pouvoir à qui il veut. Ses implications dans une République sont inquiétantes, quand on sait à quoi elle renvoie historiquement. Elle implique, par exemple, un retour logique à un ordre ancien où la roture ne pouvait être aussi audacieuse. Dans une nation comme la nôtre, on devrait éviter d’en abuser et œuvrer à promouvoir l’idéal d’une souveraineté apaisée émanant du peuple.
Marième Faye Sall, dépeinte en Lady MacBeth tropicale (p.40), népotique (p.47), aurait le chic de muer des « critiques acerbes à souteneurs hardis de Macky Sall » (p.50). Pour corroborer ces lourdes charges, Yérim risquera une généalogie des liens très forts entre le président et sa belle-famille (p.42). Je n’étais pas à Diourbel en l’an de grâce « 1992 » (p.41), quand se formait le couple présidentiel, mais en 2010-2011, quand on s’enorgueillissait, à qui mieux mieux, de notre proximité très sympathique avec le futur président de la République, à grand renfort de photos, de vidéos et d’anecdotes, un ancien du PDS m’avait dit (devant témoins) : « Tu perds ton temps, Macky méprise les intellos ; si tu veux devenir ministre, rapproche-toi plutôt de sa femme et dis-lui que tu es prêt à mourir pour son mari ! ». J’avais mis cela sur le compte de l’adversité politique et de la menace que l’opposant Macky représentait pour ses anciens camarades. J’avais eu, ensuite, quelques occasions furtives de parler avec la Première dame, en marge de leurs séjours parisiens, sans jamais vraiment trouver un moyen de lui faire part de mon intention de me sacrifier pour la défense de son auguste chéri.
Sans vouloir disputer à « Tonton Cheikh Yérim » son privilège de témoin intime de notre aventure politique et de la vie domestique du boss, il est possible qu’il soit resté sur le Macky ministre habile, qui pouvait dire à Wade, sans frémir du menton, que même Napoléon Bonaparte ne lui arrive pas à la cheville (p.28), le Macky fumant une cigarette (p.45), le Macky imitant les Américains, « Misteur présideunt, gayim is oweur, oweur, oweur… » (p.63). Ce Macky, « très taquin dans l’intimité » (p.62), nous l’avions fait danser au rythme du riti sérère, bien avant ses pas de salsa plus modérés au son d’un « combine beuré » remixé de Youssou Ndour. Alors tonton, c’est qui, qui vise le plus loin ?!
Le chef de l’État, reconnaitra toutefois Yérim, est « loin des rois fainéants nègres ; il prend son job au sérieux » (p.53). « Réputé regardant sur l’argent, voire avare » (p.55), ses premières années au pouvoir furent, réellement, sobres et vertueuses. Comme si c’était trop beau pour durer, l’auteur, visiblement pressé d’anticiper sur d’autres chapitres à charge, embraya sur une analogie avec Le Prince de Machiavel. Voici un concentré du tableau : « Cynisme et humour face à la transhumance, force brutale et ruse, « diay dolé » et « ndiouthie ndiaathie », nomination de politiciens incompétents dotés à maxima de bases politiques et à minima d’une langue de vipère, très forte politisation de l’administration (p.59-61) ».
Cette lecture pleine d’amalgames est, à mon avis, imposée dans l’opinion par la violente course à la soupe étatique entre fonctionnaires et militants promus. Les premiers, jaloux de leurs privilèges, méprisent, au mieux, les seconds, souvent de manière indifférenciée. Au pire, démotivés et amers, ils peuvent se livrer à des procédés dilatoires antipatriotiques dans l’exercice de leur fonction, sabordant ainsi leurs missions au service de l’intérêt général et leur obligation de réserve. Le cas d’école Sonko, détaillé dans un autre chapitre du livre, sera relu plus tard. Les seconds, dans leurs habits de nouveaux nommés s’emploient souvent, après une passation sans garantie de la continuité de l’Etat, à tout mettre en œuvre pour durer dans la fonction et en jouir pleinement. Le procédé le plus fréquent consiste à vouloir prouver, par tous les moyens, sa compétence et sa loyauté, tout en veillant à déployer une connivence mondaine hors norme (réseautage, fêtes religieuses, baptêmes, mariages, funérailles, restaurants, sans oublier les vœux de bonheur à tire larigot sur les tous les réseaux réseaux sociaux). Après cette phase d’intégration, place aux échanges plus discrets de bons procédés : comme larrons en foire, fonctionnaires et politiques rivalisent de largesses : recrutements sauvages de proches, marchés, voitures, carburant, argent, voyages en première…, souvent par une mue agile de lignes budgétaires. Ces enjeux de pouvoir, même à des niveaux modestes, expliquent pour beaucoup, l’hystérie qui s’est emparée de notre pays. La veulerie en vogue voudrait qu’on impute tous ces travers à Macky Sall qui, nécessairement loin de cette tambouille épicière, s’efforce de gouverner son pays au mieux de ses métabolismes (je lui emprunte ce terme) pour préserver les équilibres nationaux. Le don d’ubiquité qu’on lui prête est d’abord une vaste escroquerie de certains de ses partisans. Cela peut concerner l’officiel représentant du Sénégal dans une réunion mondiale qui, quels que soient le format et le thème de la rencontre, se débrouillera pour faire dire au président Macky ce qu’il n’a jamais dit. Le plus important sera de placer distinctement cette expression : « conformément à la vision éclairée du président de la République, son Excellence Macky Sall ». Cela descend, ensuite, à tous les niveaux : « Macky m’a dit », « c’est une commande du président », « le président vous félicite », « le président n’est pas content », « je vous le dis, le président sait tout, il va sévir ! », « li président mo len ko diokh ». Tout est fait et dit au nom du président. Pas étonnant que l’opposition radicalisée trouve en lui un bouc émissaire tout désigné.
Sans doute, pour tempérer l’image exagérée de l’ogre malfaisant qu’il a ravie à l’opposition, l’auteur enchainera vite avec un portrait moral plus doux du président : « Vrai froid mais faux méchant, orgueilleux mais pas cruel, homme sensible et humaniste, derrière le niangal (mine sévère) » (p.62)
Après ces séquences drôles et émouvantes aux allures des « Dans la peau de… » de Karl Zéro, Cheikh Yérim Seck, en Conseiller ou Expert, revient avec des recommandations. Il propose trois sentiers essentiels pour l’avenir du pays. Il s’agit de l’exploitation optimale du pétrole et du gaz, de la transformation numérique et digitale et de la répartition équitable des ressources issues des énergies fossiles (p.237). Peu enclin aux incantations, j’ai trouvé cette partie aussi fastidieuse que les rapports institutionnels. Vouloir répondre à l’injonction implicite aux solutions pousse au pragmatisme artificiel. Je disais souvent à nos réunions de « Cadres qui ne cadrent rien » (d’après Farba Ngom en 2010), que les mesures efficaces sont souvent en filigrane dans les constats bien énoncés. Car, oui, il y a encore beaucoup de pseudo-intellectuels qui exigent un chapelet fléché de solutions concrètes. Yérim a pensé à vous. Mais, au risque de ne pas rendre justice à son ingénierie, je ferai abstraction des explications, qui soutiennent les trois gros impératifs.
A propos de l’exploitation optimale du pétrole et du gaz, « il faut une nouvelle articulation de la carte universitaire et de la formation professionnelle et technique avec cette réalité économique (p.238). Il poursuivra : « En vue de doper le taux d’emploi et résorber le chômage de masse, le secteur privé national doit capitaliser sur cette importante manne financière ». A la page 240, pour finir avec le pétrole et le gaz, « l’exploitation du pétrole doit reposer sur un système de péréquation intégrant la prise en compte des générations futures, des groupes vulnérables et la lutte contre la corruption […] notre pays souverain doit veiller à ce qu’aucune multinationale ne puisse se soustraire aux obligations environnementales, ni à la fiscalité locale ou nationale ». Je suis d’accord. Tape-m'en cinq !
Le deuxième gros sentier pour notre avenir, d’après Cheikh Yérim Seck, c’est la transformation numérique et digitale. Pourquoi ? Eh bien, parce que « le numérique et le digital ont profondément bouleversé nos modes de consommation et de production » (p.241). La plus récente référence théorique, parmi celles convoquées pour étayer cette lapalissade, a plus de vingt ans ! Deuxième occasion de toper avec Yérim : « nos données sensibles ne doivent plus être stockés dans des data-center étrangers ». Sur la même page 245, et pour une révélation, ç’en est une, « le supercalculateur, acquis à 15 millions d’euros auprès d’Atos, installé en février 2020 à la Cité du Savoir de Diamniadio, le 3ème en Afrique […] a pris de l’eau de pluie dans le local où il a été abandonné… ». Det waay seugn bi ! Saa, Saa, Saa, criait-on en pays sérère, pour éloigner les mauvais présages.
Pour la dernière recommandation relative à la répartition équitable des ressources issues des énergies fossiles, je me payerai le luxe de l’analyser du bas vers le haut. Cheikh Yérim Seck, dans le dernier paragraphe de cette partie, utilise une comparaison forte pour préparer notre entrée dans l’ère pétrolière et gazière (p.248). En substance, il nous invite à veiller à être plus Qatar que Gabon, et surtout pas Nigéria, où l’arrogance des élites politiques aurait produit Boko Haram. La partie, qui précède cette puissante mise en garde, me plait beaucoup aussi, car elle liste des thèmes qui me sont chers : « relever des défis civilisationnels, s’interroger sur les valeurs et le format de société que nous souhaitons bâtir […] réflexion sur la démocratie politique, économique et sociale, sur les nouveaux paradigmes de gouvernance des politiques publiques, sur le poids de l’argent dans nos sociétés, sur la lutte contre la corruption et les trafics en tout genre… ». Le reste du chapitre, enfin, traite d’équité territoriale, d’inclusion sociale, de prise en charge des groupes vulnérables, des domaines sur lesquels il serait prétentieux de donner des leçons à Macky Sall.
Un étudiant gabonais :« Nous exhortons nos frères et sœurs à bien réfléchir avant de venir étudier au Sénégal… »
Jusqu’à présent, le Sénégal était une destination académique pour de nombreux étudiants du continent. En particulier en provenance d’Afrique centrale. La qualité de notre système d’enseignement supérieur et de formation professionnelle, qu’il soit public ou privé, n’est pas en cause et reste toujours attractive pour des milliers d’étudiants en quête de savoir et de qualifications. Malheureusement, le coût de la vie et, surtout, la cherté du loyer font fuir de nombreux étudiants camerounais, gabonais, centrafricains, burkinabés, nigériens, congolais etc. vers d’autres pays du continent où il est possible de se loger et d’étudier à moindre coût. Ce même si la qualité de l’enseignement n’est pas toujours au rendez-vous dans ces nouvelles destinations académiques. « Le Témoin » s’est invité dans le calvaire de ces braves hôtes qui vivent et étudient parmi nous…
Jusqu’à une époque récente, le Sénégal était une destination académique de choix pour de nombreux étudiants d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. Et notamment les Gabonais, les Ivoiriens, les Centrafricains, les Maliens, les Guinéens, les Camerounais, les Burkinabés, les Nigériens, les Togolais, les Tchadiens etc. attirés par la qualité de nos systèmes d’enseignement supérieur et de formation professionnelle. Mais aussi la possibilité de vivre et d’étudier dans une grande ville possédant toutes les commodités des métropoles européennes mais avec un environnement africain. C’est-à-dire sans le racisme des Toubabs !
Malheureusement, ces dernières années, la hausse du coût de la vie à Dakar, en particulier l’augmentation exagérée et incontrôlable des prix des denrées alimentaires et du coût du loyer a fait fuir de nombreux étudiants étrangers. Et dissuadé des centaines d’autres à venir s’inscrire dans nos écoles et nos universités. Mais la tendance constatée par « Le Témoin », c’est que de plus en plus des étudiants africains interrompent leurs études à Dakar pour soit rentrer chez eux soit migrer vers d’autres pays africains. Beaucoup d’étudiants étrangers que connaissait votre serviteur ne sont plus revenus de vacances. L’un d’entre eux explique pourquoi : « Parce que la vie est trop chère à Dakar, surtout le loyer. Actuellement, je suis au Maroc où on peut allier études et travail alors qu’au Sénégal, c’est quasiment impossible de trouver du travail, ni même un stage rémunéré » se justifie cet étudiant burkinabé qui a migré vers le Maroc. « Pourtant, le Sénégal dispose des meilleures écoles de formation et universités en Afrique, et le pays est sûr en matière de sécurité, mais la vie y est trop, trop chère… » ajoute notre interlocuteur avec amertume et regret puisqu’il se plaisait bien dans notre capitale.
En dehors du Maroc, nous renseigne-t-il, certains étudiants étrangers choisissent la Côte d’Ivoire où l’argent circule bien que la vie soit plus ou moins chère par rapport à Dakar. La décision portant baisse du coût du loyer effective depuis ce mercredi va-t-elle permettre d’inverser la tendance ? Il est évidemment trop tôt de répondre à cette question. Il faudra sans doute attendre le mois d’octobre prochain, date de rentrée des classes, pour savoir si elle a eu les effets escomptés sur ces étudiants africains déjà établis au Sénégal ou susceptibles de s’inscrire dans nos établissements d’enseignement supérieur. Le gouvernement a décidé une baisse de 5% pour les loyers de plus de 500 000 cfa, 10 % pour les loyers allant de 300 000 cfa à 500 000 cfa et 20 % pour les loyers inférieurs ou égaux à 300 000 cfa. Dès lors, toute la question est de savoir comment ces mesures vont-elles prendre en compte les chambres dites « célibataires » ou « étudiants » dont le prix du loyer est passé de 25.000 cfa à 75.000 cfa /mois en quelques années ? De même, le studio qui se louait il n’y a guère entre 60.000 et 75.000 cfa ne peut s’obtenir aujourd’hui à moins de 125.000 cfa voire 150.000 cfa/mois. Et encore fallait-il donner l’équivalent de trois mois de loyer avant de prendre possession des clefs… A prendre ou à laisser ! Une chose est sûre : pour bon nombre d’étudiants étrangers et sénégalais, cette mesure n’est que du saupoudrage politique et risque encore de tomber à l’eau comme la loi de février 2014 portant baisse des prix du loyer qu’avait initiée et décrétée l’ancien président Me Abdoulaye Wade. Toujours est-il qu’on voit comment le gouvernement pourra-t-il faire appliquer toutes ces mesures de baisse des prix du loyer et aussi de ceux des denrées alimentaires. Or, c’est la condition pour, en particulier, à encourager les étudiants étrangers à continuer de venir au Sénégal !
Des étudiantes Congolaises injustement expulsées
Interrogée sur le coût du loyer à Dakar, la jeune Ebare Priscillia, étudiante en licence 2 de journalisme et communication, à l’école Ensup Afrique se désole des dures conditions de vie au pays de la Téranga. « Mes sœurs et moi avons été expulsées par notre bailleur, une certaine Mme Guèye au quartier Sicap-Foire. C’était un appartement de 5 chambres loué à 300.000 cfa/mois pour un contrat de loyer d’une durée d’un an renouvelable. Hélas, au bout de six mois, la propriétaire de l’immeuble a voulu porter le prix de l’appartement à 500.000 cfa/mois. Et comme nous ne pouvions pas accepter cette augmentation exagérée, elle nous a fait expulser ! » explique cette étudiante gabonaise. Avant d’ajouter, la mort dans l’âme : « Depuis notre expulsion de Sicap-Foire, nous ne sommes plus stables, faute de logement ! Presque chaque jour, mes sœurs et moi désertons les cours à tour de rôle à la recherche d’un appartement à notre portée c’est-à-dire à un prix abordable » souligne-t-elle. Même complainte chez l’étudiante congolaise, Mlle Spencet Paka, qui se plaint non seulement du comportement de certains bailleurs mais aussi de la malhonnêteté des agents immobiliers et des courtiers véreux. « Ces intermédiaires font payer des commissions équivalant à un mois de loyer c’est-à-dire 300.000 cfa ou 500.000 cfa pour un appartement. C’est inconcevable ! Si je savais que j’allais être confrontée à cette situation à Dakar, je n’allais jamais venir étudier au Sénégal. Jamais ! Parce que la plupart des étudiants étrangers n’ont pas de bourse d’Etat. Ce sont des parents qui se débrouillent pour nous emmener poursuivre nos études supérieures ici à Dakar. Pour survivre, nous vivons en colocation c’est-à-dire à deux, trois ou quatre dans une chambre. Et chaque colocataire doit payer sa part de loyer, ou disons sa quotepart aussi bien pour le logement que pour les factures d’eau et d’électricité. Malheureusement certains bailleurs et courtiers refusent l’option « collocation ». Une situation qui nous plonge dans un autre calvaire » se lamente Mlle Spencet Paka, étudiante non boursière. Et de jurer qu’« après l’obtention de ma licence, je compte changer de pays pour poursuivre mes études en master ailleurs où la vie est moins chère qu’à Dakar. »
Un rêve de lycéen vire au cauchemar !
Pour Elvis Nelson, un autre étudiant gabonais en Qualité Hygiène et Assurance, venir étudier au Sénégal a été toujours en rêve d’enfance « parce que j’ai été ébloui par ce pays dès la classe de seconde avec de grands hommes et savants de référence comme Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor et Me Abdoulaye Wade. Mieux, le système éducatif sénégalais est bon, ce qui justifie que les étudiants gabonais diplômés de Dakar sont systématiquement embauchés ou recrutés au Gabon. Mais la vie est trop chère dans votre pays. Il est impossible pour un étudiant de vivre avec 100.000 cfa par mois. Ce qui fait que nous, étudiants étrangers, sommes toujours confrontés à d’innombrables difficultés. En tout cas, je ne cesse d’exhorter nos frères et sœurs qui sont encore au pays de bien réfléchir avant de venir ici au Sénégal. Moi, pour boucler mes fins du mois, j’exerce une activité de coiffeur après les cours. Aujourd’hui mon rêve d’enfance vire au cauchemar à Dakar ! » regrette cet étudiant gabonais, et coiffeur à ses heures creuses.
Une chose est sûre : il n’est donc pas surprenant de constater que la destination Sénégal devient de plus en plus un repoussoir pour les étudiants étrangers. Et comme le disait le célèbre rappeur panafricaniste sénégalais Didier Awadi : « Pour comprendre ma douleur tu dois la vivre ». Votre quotidien préféré « Le Témoin », à travers ce reportage, a compris la douleur sociale des étudiants étrangers vivant à Dakar. Et pourtant, ils ne sont pas les seuls puisque les étudiants sénégalais en provenance de l’intérieur du pays vivent le même martyre dans la capitale au point que certains d’entre eux ont dû abandonner les études, faute de logement ou de moyens de subsistance. Ce même si la bourse est généralisée au niveau des universités et autres établissements du privé. Mais, face à la cherté de la vie dans ce pays, et si l’on ne bénéficie pas des œuvres sociales des universités comme le Coud, le Crous etc., difficile de vivre avec une pauvre bourse d’étudiant.
Comme quoi la nouvelle et énième loi sur la baisse du loyer vient à son heure si elle peutservir à réduire le coût de la vie non seulement pour nos compatriotes mais aussi, et surtout, pour ces pauvres hôtes étudiants étrangers ayant choisi de s’inscrire dans nos établissements !
Texte Collectif
LA DECLARATION DE 100 SENEGALAIS POUR DES VOIES DE SALUT
Les signataires de cette déclaration appellent toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à œuvrer pour un Sénégal de paix, de stabilité et de renforcement de la démocratie
Les Sénégalais retiennent leur souffle. Les sombres perspectives redoutées d’une crise politique profonde ont amené des voix à s’élever partout à travers le pays et la diaspora pour arrêter cette spirale dangereuse. Des Sénégalais notamment des universitaires, des opérateurs économiques, des ingénieurs, des imams, des maitres coraniques…membres actifs de la société, citoyens et citoyennes de sensibilités différentes ont jugé nécessaire et urgent de publier une « Déclaration des 100 : quelles voies de salut pour le Sénégal ».
Les signataires de cette déclaration appellent toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à œuvrer pour un Sénégal de paix, de stabilité et de renforcement de la démocratie. Ces 100 Sénégalais réaffirment leur attachement à la paix, à la stabilité du pays sur 6 axes : (01) la transparence et la bonne gouvernance dans les affaires publiques, (02) le respect de la Constitution, notamment en ce qui concerne le nombre de mandats consécutifs, (03) la satisfaction de la demande sociale, (04) la préservation de nos valeurs religieuses et traditionnelles pour une société enracinée mais ouverte au monde, (05) l’ancrage de notre système éducatif dans nos valeurs de base en l’adaptant à nos besoins de développement et aux réalités du monde moderne, (06) le choix de solutions de développement endogènes tirées des enseignements de nos grandes figures religieuses et historiques, en faisant confiance au génie sénégalais, tout en restant ouvert à toute coopération juste et équitable.
« Chères concitoyennes, chers concitoyens, amis et habitants du Sénégal, Le pays qui nous est tous cher traverse des moments d’incertitudes augurant de sombres lendemains. La tension est latente. La moindre étincelle peut embraser notre cher pays. La situation n’est pas insurmontable, mais exige la mobilisation de tous et de chacun pour éviter à ce pays les sombres perspectives qui pointent à un horizon qui se rapproche. Des voix audibles dans les secteurs respectifs de leurs porteurs appellent solennellement les différents acteurs à un apaisement de la situation, à une désescalade de la violence physique et verbale qui menace et risque de faire éclater notre république. Ces voix soucieuses de la stabilité et de la bonne marche de notre jeune nation, sont celles d’universitaires, d’opérateurs économiques, d’ingénieurs, d’imams et de maîtres coraniques…, membres actifs de la société, citoyens et citoyennes de sensibilités différentes. Ces esprits engagés dans la préservation de l’unité nationale et la préservation des valeurs que nous avons en partage, ont en commun de s’être abreuvés à l’immense source que sont les Enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba et ceux de nos grands sages et maîtres spirituels » soulignent les rédacteurs de la Déclaration. Poursuivant, ils visitent l’histoire politique du Sénégal pour étayer leurs propos. « Dans sa lettre ouverte intitulée Le Langage de la Vérité* adressée à Galandou Diouf, ancien député du Sénégal, le Grand Mufti Serigne Mbacké Bousso, un des premiers disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, nous a laissé en héritage ces conseils enrobés d’injonctions coraniques. Parlant de la relation entre les dirigeants et les citoyens, dans un style inédit, il interpellait les dirigeants puis les populations en empruntant la voix du Seigneur : “Sois donc reconnaissant envers Moi, Galandou Diouf, en développant Mon pays, en t’occupant de Mes serviteurs, en ramenant les exilés chez eux, en libérant les prisonniers, en soutenant les faibles et en aidant les professionnels dans leur profession afin qu’ils ne soient pas exposés au marasme.” «Sois reconnaissant envers Moi, Galandou Diouf, en te considérant comme étant un parmi eux et en ne te voyant pas meilleur qu’eux, mais comme quelqu’un que J’ai choisi parmi eux afin d’observer comment tu te comporteras. J’élève quiconque se montre humble et Je rabaisse quiconque se montre orgueilleux. » “Quant à vous, qui l’avez élu, soyez reconnaissants, en l’aidant à développer ce pays béni. Évitez de lui demander des choses n’ayant pas un caractère d’intérêt général, mais uniquement des choses qui relèvent de l’intérêt public.”
Œuvrer pour la paix et six axes de perspectives
Les signataires de cette déclarationappellent toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à œuvrer pour un Sénégal de paix, de stabilité et de renforcement de la démocratie. Pour réussir cette grande aspiration, nous réaffirmons notre attachement :
• A une Justice indépendante et équitable,
• à la transparence etla bonne gouvernance dans les affaires publiques,
• au respect de la Constitution, notamment en ce qui concerne le nombre de mandats consécutifs,
• à la satisfaction de la demande sociale,
• à la préservation de nos valeurs religieuses et traditionnelles pour une société enracinée mais ouverte au monde,
• à l’ancrage de notre système éducatif dans nos valeurs de base en l’adaptant à nos besoins de développement et aux réalités du monde moderne et au choix de solutions de développement endogènes tirées des enseignements de nos grandes figures religieuses et historiques, en faisant confiance au génie sénégalais, tout en restant ouvert à toute coopération juste et équitable.
« Ces aspirations ne peuvent être satisfaites que si la paix et la stabilité du pays sont préservées. C’est tout le sens des propos tenus en février 2023 par le Khalife Cheikh Mountakha Bachir Mbacké à Porokhane : « Le développement du pays passe nécessairement par la paix. Cette paix incombe d’abord aux autorités car c’est à elles qu’Allah a confié la direction du pays. Cependant la paix passe obligatoirement par le respect des principes de droiture et de vérité, njub ak dëgg. »
La paix est également de la responsabilité de tous et de chacun. Pour aider chaque Sénégalais à atteindre cet idéal, Cheikhoul Khadim nous a laissé en héritage cette formule clé : « A Toi qui aspires au salut, à la paix, que le bien gouverne ton intention, ta parole et tes actions en tout lieu et en toute circonstance » notent les rédacteurs de cette Déclaration. « Sénégalaises, Sénégalais, chers compatriotes, nous devons bâtir pour le Sénégal une œuvre à l’échelle de l’Histoire.
Pour atteindre ce noble objectif, nous tendons nos mains en demandant au Seigneur Tout Puissant de bénir et protéger notre cher pays, le Sénégal, afin qu’il devienne le grand carrefour des idées, des innovations et des grandes valeurs de la nation humaine.
Salaamun qawulann min Rabbin Rahiim. Paix à vous ! Salaam ! est le mot de bienvenue qu’un Maître Miséricordieux adresse à Ses hôtes. [36-58] » conclut la Déclaration des 100.
Liste des signataires
Khadim Moustapha Abdourahmane LO (Docteur, Imam)
Khadim NDIAYE (Imam, Parcelles Assainies)
Mame Diarra Mountakha MBACKE (Directrice d’École)
Albatoule Fatoumatou (Zahra) LO (Enseignante)
Dr Khadim Bamba DIAGNE (Professeur d’université)
Cheikhouna (Abdoul Woudoud) MBACKE (Enseignant)
Khaly DIAKHATE (Maître coranique, Imam)
Cheikh Sidy Mokhtar KA (Guide religieux, Conférencier)
Dr Same BOUSSO (Enseignant, Chercheur)
Ababacar MBOUP (Entrepreneur social)
Dr Cheikh GUEYE (Docteur, Géographe)
Serigne Mourtala FALL (Directeur d’école, Mboro)
Sokhna Ndeye Fatou DIOP (Directrice centre d’études islamiques Al Khadim)
Sidy Alboury NDIAYE (Certified Public Accountant, USA)
Bousso FAYE (Chef d’entreprise, USA)
Abdoul Ahad Habibou MBACKE (Chef religieux, Touba)
Rokhaya DIAKHOUMPA (Femme au foyer)
Mané THIAM MBACKE (Expert-comptable, Experte en Diagnostic Stratégique)
Mouhamadou Bamba DRAME (Docteur, Chercheur, Maroc)
Serigne Mor MBAYE (Maitre Coranique, Imam)
Serigne Mbacke SYLLA (Enseignant coranique et animateur religieux SudFM)
Sakomady KEITA (Homme de Culture)
Mohammadou Lamine LO (Ingénieur des télécoms, France)
Mareme KANDJI (Enseignante)
Babacar KHOUMA (Enseignant, Écrivain)
Mame Diarra THIAM (Élève Ingénieure)
Cheikh Fatma MBACKE ( imam - ingénieur informaticien)
Mouhamed Moustapha MBACKE (Journaliste expert en communication)
Khadim GUEYE (Ingénieur)
Hamidoune MBACKE (Financier)
Assane GUEYE (PHD, Professeur d’université)
Cheikh Ahmadou Bamba BOUSSO (Chercheur, écrivain)
Assane TOURE (Informaticien, Canada)
Emile SOCK (Ingénieur, France)
Ousmane FAYE (Docteur en Économie)
Souhaibou SY (Maitre coranique)
Fallou SECK (Commerçant)
Cherif SARR (Ingénieur Informaticien, USA)
Dr Alioune DIONE (Chercheur en Politiques publiques et Développement)
Sokhna Maguette Gueye SYLLA (Formateur)
Amsatou MBACKE (Chercheur)
Cheikh Kalidou NDAW (Juriste, Ingénieur pédagogique)
Cheikh Moustapha MBACKE (Économiste)
Dr Cheikhouna Khadîm MBACKE (Professeur d’université)
Serigne MBACKE Saam (Chef d’entreprise)
Moustapha MBACKE (Ingénieur, France)
Moustapha FALL (Fonctionnaire)
Bassirou FALL (Agent d’affaire, USA)
Mohamadane MBACKE (Agriculteur)
Moustapha Lo DIOP (Oustaz concierge UCAB)
Marième NDIR (Écrivaine, France)
Serigne Saliou KHOULE (Commerçant)
Serigne SAMB (Juriste, Formateur en Italie)
Kabe SYLL (Commerçant)
Serigne Modou Mamoune NDIAYE (Juriste,Écrivain,France)
Maimouna THIAM (Sociologue, USA)
Mame Thierno MBACKE (Expert-Comptable)
Saliou WADE (Enseignant)
Mouhameth Galaye NDIAYE (Professeur, imam en Belgique)
Elhadji Mamadou NGUER (Professeur d’université)
Mouhamadou Lamine SARR (Supply Chain Manager,France)
Moustapha NDOYE (Ingenieur)
Abdoulaye DEME (Agent de sécurité)
Serigne Mbacke KANE (Chef de Projet territorial, Marseille)
Saer SYLLA (Professeur)
Cheikh NIANG (Économiste-Statisticien-économètre)
Mamadou Corsène SARR (Cadre administratif, Écrivain)
Serigne Khalil MBACKE (Chercheur et Guide Religieux)
Mor Talla CISSE (Inspecteur de l’Éducation, Chercheur et Professeur à l’UCAD)
Sokhna Faty SAMB (Ingénieur en génie chimique)
Bamba MBAYE (Professeur, Écrivain)
Assane DIENG (Retraité)
Mamadou LO (Inspecteur de l’Éducation à la retraite)
Ahmet SARR (Économiste)
Serigne Mbacké Madina MBACKE (Agriculteur)
Elhadji Fallou BOUSSO Assane (Directeur d’école)
El Hadji Malick SECK (Cadre de banque)
Serigne Abdoul Khadre SENE (Doctor Dentiste)
Soda SAMB (Ménagère Diplômée, Master)
Khadidiatou NIANG (Commerçante)
Elhadji Ansou BOP (Junior Business Developper)
Thiendou NDIAYE (Cadre commercial à la retraite)
Serigne Mor TOURE (Docteur)
Soda DIOP (Enseignante)
Cheikh Sidy Makhtar MBACKE (Professeur)
Fatim Samba NDIAYE (Professeur)
Serigne Bassirou DIOP (Imam, DG Al-Azhar Kaolack)
Cherif DIATTARA (Architecte)
Amdy Moustapha MBACKE (Chercheur en traductologie, France)
Alassane KITANE (Professeur de Lycée en Philosophie)
Ahmadou Moukhtar SYLLA (Docteur en Droit)
Mouhamadou Mourtada MBACKE (Professeur)
Serigne Moustapha Bassirou KA (Expert-comptable Diplômé Commissaire aux comptes)
Fatma DIOP (Conseillère pédagogique arabe)
Balla MBENGUE (Professeur)
Abibou DIATTARA (Imam et maître coranique)
Mame Mor Hamdy MBACKE (Enseignant-Chercheur)
Mor FAYE (Professeur d’université)
Cheikh DIONE (Ingénieur, USA)
Serigne Ahmadou DRAME (Chercheur en Sociologie, France)
Anta SALL (Professeur, Lycée de Louga)
Saliou MBACKE (Président d’ONG)
Alioune Badara NDIAYE (Spécialiste en Droit et Finance islamique)
Mouhamadou Habib GAYE (Prédicateur et animateur islamique (Radio))
Mody DIAGNE (Secrétaire d’Ambassade à la retraite)
Pape Saer GUEYE (Ambassadeur, ancien Conseiller spécial Pdt Wade)
Abdou Khadre MBOUP (Docteur)
Sokhna Bintou LO (Enseignante)
Mamadou DIOP (Retraité, France)
Mame Diarra BOUSSO Niang-Gueye (Ingénieure Commerciale)
Mame Marieme DIOP (Expert-Comptable, France)
Serigne Mbacke KA (Employé de Banque à la retraite)
Bayemama NDONGO (Ingénieur)
Aminata NDIAYE (Architecte-Urbaniste en Informatique)