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22 juin 2025
UN SOLDAT MORT ET SEPT AUTRES BLESSÉS DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE A SARAYA
C’est aux environs de 9H15mn, ce jeudi, qu’un accident impliquant un véhicule de l’armée sénégalaise s’est produit à Noumoufoukha, localité située dans la commune de Madina Baffé dans l’arrondissement de Bembou, département de Saraya.
C’est aux environs de 9H15mn, ce jeudi, qu’un accident impliquant un véhicule de l’armée sénégalaise s’est produit à Noumoufoukha, localité située dans la commune de Madina Baffé dans l’arrondissement de Bembou, département de Saraya.
Selon Seneweb, qui a donné l’information, c’est le deuxième véhicule du convoi militaire en partance pour Guémédji pour une relève qui a dérapé à hauteur du virage de Noumoufoukha et a heurté de plein fouet un panneau de signalisation avant de faire plusieurs tonneaux et se renverser.
Le bilan est lourd. Il fait état d’un mort et de sept blessés dont trois qui sont dans un état grave et qui ont été transférés d’urgence à Kédougou. Quatre autres blessés ont subi des traumatismes crânio-encéphaliques qui nécessitent les services d’un scanner.
Ces militaires du quatrième bataillon d’infanterie du camp Fodé Ba de Kédougou se rendaient à Guemadji pour une relève qui était en position dans cette zone.
Après l’accident et grâce au concours de la société IAM GOLD qui intervient dans la zone, les victimes ont été évacuées d’urgence au centre de santé de Saraya et les trois blessés graves à l’hôpital régional Amath Dansokho de Kédougou pour les premiers soins.
Informés, les éléments de la brigade de gendarmerie de Saraya se sont déployés sur les lieux pour les constats d’usage. Une enquête a, également, été ouverte.
PRESIDENTIELLE 2024, ALIOUNE TINE INSISTE SUR LA QUESTION DE L’ELIGIBILITE DES CANDIDATS
Le président fondateur du think tank Afrikajom center, Alioune Tine, a appelé tous les acteurs politiques sénégalais à dialoguer sur la question de l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle prévue en février 2024.
Le président fondateur du think tank Afrikajom center, Alioune Tine, a appelé tous les acteurs politiques sénégalais à dialoguer sur la question de l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle prévue en février 2024.
« La crise se focalise sur l’éligibilité. Sur cette question, il faut qu’on discute, qu’on s’assoie et qu’on essaie de régler la question de l’éligibilité. C’’est en réalité la cause profonde de la crise que nous sommes en train de vivre actuellement’’, a-t-il-déclaré.
Il intervenait lors d’un diner-débat organisé, à Dakar, par la fondation Konrad Adenauer sur le thème : ‘’Etat de droit et processus électoral : perspectives et défis au Sénégal’’
‘’L’horizon de l’élection présidentielle de 2024 est assombri par la question de l’éligibilité des candidats et cette incertitude crée une tension, une violence politique dans un contexte de vulnérabilité globale de la sous-région’’ a-t-il- signalé.
Alioune Tine a demandé aux acteurs politiques de s’inspirer de ‘’la longue tradition d’intelligence et de résilience politique sénégalaise qui date de la crise de 1968’’.
‘’Les acteurs politiques doivent trouver une solution consensuelle par le dialogue démocratique susceptible de renforcer la démocratie sénégalaise très respectée dans la sous-région’’, a lancé le militant sénégalais des droits de l’homme.
La plupart des intervenants ont également invité les acteurs politiques à pacifier le climat politique, à construire un esprit de confiance afin de privilégier le dialogue pour conserver le havre de paix qui caractérise le Sénégal.
Ci-dessous l'intégralité de son intervention :
« Les démocraties représentatives, nées au XIXe siècle avec la Déclaration d’indépendance américaine et la Déclaration française des Droits de l’Homme de 1789, sont toutes en crise, actuellement, et partout dans le monde : en Europe, aux Etats-Unis et au Brésil, avec la montée du populisme et de l’extrême droite, mais aussi en Afrique de l’ouest avec le retour brutal des coups d’Etat militaires.
Lors d’une conférence d’exception à l’université de Grenoble en 2017, Pierre Rosanvallon lançait : « on est dans un nouvel âge de la démocratie et un nouvel âge des problèmes et des tempêtes ».
La crise est consubstantielle à la démocratie, elle est constitutive de son identité et de sa définition. Les crises, les impasses, violences politiques et électorales sont structurellement liées à la pratique démocratique qui a besoin d’être repensée, redéfinie, rectifiée, ou tout simplement « réinventée », dans ses modalités d’application, de fonctionnement et de rénovation.
En Afrique, les démocraties représentatives, nées après la chute du mur de Berlin en novembre 1989, et les conférences nationales, ont permis une respiration démocratique, à travers l’éclosion du multipartisme, d’institutions démocratiques, de juridictions constitutionnelles, d’institutions de contrôle et de régulation des élections et l’émergence d’une société civile dynamique et capacitaire.
Le pluralisme politique et l’éligibilité, sans obstacles dirimants des acteurs politiques aux différents scrutins ont permis la réalisation de plusieurs alternances et de Parlements avec une représentation plurielle des différentes sensibilités politiques et socio-professionnelles.
Le Sénégal a connu des crises politiques cycliques, depuis son indépendance et particulièrement la crise marquante de 1968, mais a toujours fait preuve de résilience, et a toujours su utiliser les ressorts endogènes les plus profonds de sa culture du dialogue pour rebondir, « rero amul niak waxtaan mo am » (le malentendu n’existe pas, seule manque la conversation), « so xamul fo Jëm dagey delu fo joge » (si tu ne sais plus où tu vas, tu retournes d’où tu viens).
La modernisation du système électoral sénégalais a été possible après la crise profonde qu’a connue la démocratie sénégalaise en 1988, où après l’élection présidentielle le candidat de l’opposition, Abdoulaye Wade, s’était retrouvé en prison avec d’autres opposants, (Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Boubacar Sall…) avant même la proclamation officielle des résultats. Même en prison à Rebeuss, le lien entre Wade et Abdou Diouf n’a jamais été coupé et le dialogue a continué dans un contexte qu’on peut considérer comme exceptionnel, du fait du leadership et du patriotisme des deux acteurs qui considéraient qu’il y avait quelque chose qui transcendait leurs intérêts spécifiques : la paix et la stabilité politique du Sénégal.
Mais c’est grâce au dialogue politique, facilité à l’époque par Monsieur Famara Ibrahima Sagna, qui a su gérer avec intelligence et tact un dialogue politique inclusif, transparent et sincère, qui a permis l’adoption du premier Code électoral consensuel en 1992, avec l’aide du NDI. On se rappelle que le président Diouf avait promis de ne pas toucher une seule virgule et le Président de l’Assemblée nationale Daouda Sow avait également validé le projet de loi pour les députés du Parti Socialiste (PS) qui était majoritaire.
En dépit de ces progrès réels, nous avons connu une crise avec l’élection présidentielle de 1993 marquée par la démission du Président du Conseil constitutionnel, Kéba Mbaye, et l’assassinat du vice-président Me Babacar Seye. C’est la fameuse présidentielle où on a usé et abusé des ordonnances. A la Commission Nationale de recensement des votes, où siégeait la mouvance présidentielle et l’opposition, les controverses et les disputes avaient bloqué toute possibilité de proclamer les résultats provisoires, c’est ainsi que tous les résultats bruts ont été envoyés au Conseil constitutionnel. Le président du conseil constitutionnel de l’époque, Kéba Mbaye constate le dysfonctionnement, renvoie les PV à la cour d’appel et démissionne, mais pire, on assiste également à l’assassinat du vice-président du conseil constitutionnel, Me Babacar Seye. Toutes choses de nature à entrainer l’effondrement de l’institution et peut être même du pays comme ça s’est passé ailleurs. Ce qui n’a pas empêcher le Sénégal de rebondir après une période de confusion et un dialogue qui a permis de sortir la tête de l’eau.
En 1996, le Sénégal a connu les pires élections de son histoire avec l’annulation du scrutin de Dakar qui a été repris une semaine après.
Le président Abdou Diouf a par la suite tiré les bonnes leçons de ce scrutin avec la création de l’Observatoire National des Elections (ONEL) et la nomination de deux (02) personnalités neutres, le Général Mamadou Niang à l’ONEL, et au ministère de l’intérieur, le Général Lamine CISSE. Des actes qui garantissent l’impartialité et l’indépendance des mécanismes de régulation du processus électoral qui ont contribué à renforcer la confiance entre les acteurs politiques, auprès des électeurs, des citoyens et des observateurs internationaux.
La création d’un fichier électronique sécurisé, en 1998, donnant la possibilité à chaque citoyen inscrit de bien vérifier qu’il se trouve sur la liste électorale et à l’opposition d’y avoir accès ont permis de renforcer la transparence du processus et de crédibiliser les élections.
Ces mécanismes de transparence ont permis la marche progressive et pacifique du Sénégal vers la première Assemblée nationale plurielle, en 1998, et la première alternance démocratique en 2000 avec l’élection du président Maitre Abdoulaye Wade.
En 2007, il y a eu une nouvelle crise de la démocratie sénégalaise, suite à la contestation de l’élection présidentielle marquée par la victoire au premier tour du Président sortant, Maitre Abdoulaye Wade, et de la contestation de l’opposition qui a fini par boycotter les élections législatives, ce qui conduisit à son absence à l’Assemblée nationale. Ici aussi, c’est parce que Abdoulaye Wade avait refusé la proposition de faire une évaluation de l’élection présidentielle que l’opposition avait décidé de répondre par le boycott des législatives.
Pour avoir une visibilité institutionnelle et survivre politiquement, l’opposition va inventer les Assises nationales. Sortie de l’imaginaire créatif des sénégalais, elles ont permis de remobiliser les acteurs de l’opposition pour gagner certaines grandes villes aux locales de 2009.
En 2011, va naitre l’une des plus grandes crises politiques avec la volonté du président Maitre Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat contesté par le Mouvement du 23 Juin (M23). Cette décision très contestée à l’époque avait coûté la vie à une dizaine de personnes.
En 2016, le président Macky Sall décide d’organiser un référendum le 30 mars, sans prendre en compte toutes les recommandations issues des assises nationales. Ce fut le référendum le plus serré de l’histoire du Sénégal indépendant, marqué par une campagne assez tendue et même par certaines violences.
Avec le président Macky Sall, nous assistons à des crises électorales cristallisées sur la question de l’éligibilité qui se manifeste pour les candidats aux législatives comme à la présidentielle comme une véritable épreuve olympique.
Depuis 2019, avec l’adoption de la loi sur le parrainage dans des conditions de tensions et de violences et en dépit des dialogues politiques qui ont permis par exemple de suspendre par exemple le parrainage lors des élections locales.
Au sortir de ce référendum, une nouvelle interprétation de l’article 27 de la Constitution, qui limite le nombre de mandats présidentiels consécutifs à deux, crée de nouvelles controverses et polarisent de nouveau l’espace politique sénégalais.
En 2018, le gouvernement introduit deux réformes : le parrainage intégral à tous les types d’élections et la modification des articles L.30 et L.31 (devenus L.29 et L.30), ainsi que l’article L.57 qui ajoute le mot « électeur », des modifications qui change et dérèglent complètement le régime de l’éligibilité.
Ces différentes modifications ainsi que les décisions judicaires qui les ont suivies ou précédées, ont contribué à annuler la candidature de Khalifa Sall et Karim Wade de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
Avant même le début des opérations électorales relatives à la prochaine élection, plusieurs questions ont été posées par l’actualité sur le sujet et ont sollicité le regard des observateurs avertis.
La nouvelle bifurcation de notre démocratie électorale et qui crée une crise structurelle qui est à l’origine et à la source des controverses, des tensions et des violences politiques est fortement marquée aujourd’hui par la question de l’éligibilité que l’on a rencontrée avec les élections législatives de juillet 2022. L’horizon de la présidentielle de 2024 est assombri par la question de l’éligibilité des candidats, incertitude qui crée tensions et violences politiques dans un contexte de vulnérabilité globale de la sous-région. Sur la question de l’éligibilité, deux questions cristallisent l’opinion en ce moment et semblent contenir les sources des tensions, des violences et particulièrement de l’impasse politique actuelle : le troisième mandat controversé et la possibilité d’éliminer un candidat par la justice pénale ou constitutionnelle.
Il nous faut absolument repenser ensemble en toute sérénité, sans passion sur la question de l’éligibilité des candidats à la présidentielle et de trouver une solution démocratique consensuelle par un dialogue démocratique et sincère susceptible de renforcer la démocratie sénégalaise, la stabilité politique et la paix civile.
Depuis la crise de 1968, le Sénégal a su faire preuve d’intelligence politique et de résilience pour surmonter les épreuves liées à la pratique démocratique et a su grâce au leadership politique et au patriotisme des acteurs divers à renforcer la démocratie et la stabilité. Cette fois aussi, on n’a pas d’autres choix que de nous asseoir et de dialoguer.
En toute humilité, je voudrais faire les recommandations suivantes :
Au président de la République du Sénégal, Macky Sall : d’user de son autorité et de son leadership pour prendre toute initiative politique et juridique de nature à créer un consensus et faciliter le dialogue politique pour ouvrir la voie à un processus électoral présidentiel libre, transparent et apaisé ;
Aux acteurs politiques, notamment à l’opposition et au pouvoir : de manifester de la facon la plus transparente et la plus claire leur volonté de privilégier à tout prix le dialogue fécond et sincère pour éviter la violence et sortir de la crise politique actuelle ;
Aux institutions de régulation politique et électorale : d’agir dans le sens de l’impartialité et de l’égalité entre tous les acteurs concernés par le processus électoral ;
A la société civile : de faire preuve de vigilance, de professionnalisme et d’impartialité ;
Aux acteurs sociaux de premier plan : de s’impliquer davantage dans la régulation et la consolidation de la paix ;
Aux citoyens : de s’inscrire massivement sur les listes électorales ; »
LE SENEGAL VIENT A BOUT DU BENIN ET SE QUALIFIE EN DEMI-FINALE
L'équipe nationale du Sénégal s'est qualifiée, jeudi, en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) U20 en Égypte (19 février au 11 mars), en s'imposant par 1 but à 0 devant le Bénin.
L'équipe nationale du Sénégal s'est qualifiée, jeudi, en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) U20 en Égypte (19 février au 11 mars), en s'imposant par 1 but à 0 devant le Bénin.
Bien que moins brillants dans ce quart de finale contre le Bénin, les Lionceaux ont tout de même assuré l'essentiel en se qualifiant pour les demi-finales.
Le Sénégal, favori au coup de sifflet de ce match, s'est finalement heurté à une belle opposition béninoise. Les Guépards, bien entrés dans leur match, ont gêné le jeu des Lionceaux. Les joueurs de Malick Daf ont eu dû mal à dérouler le football qu'on leur connaissait depuis le début de ce tournoi.
A part l'occasion nette de but de Samba Diallo à la 40e mn, la première mi-temps a assez stérile. De retour de la pause, les deux équipes ont repris sur le même rythme.
Le Sénégal parvient, néanmoins, à ouvrir le score à la 51e mn, grâce à Samba Diallo, sur un coup franc tiré par Lamine Camara, le nouveau sociétaire de Metz (Ligue 1 française).
Sur un cafouillage entre le défenseur béninois et son gardien, Samba Diallo a raté de peu le doublé. La frappe de l'attaquant du Dinamo de Kiev (Ukraine) a rebondi sur la barre transversale, avant d'être récupérée par le gardien adverse.
Le second quart de finale du jour est prévu à 17h GMT entre l'Ouganda et Nigeria.
«LES CONDITIONS D’INCARCERATION SONT TRES DIFFICILES ET…JE SUIS MALADE»
L’ex-directeur général du Coud, Sitor Ndour, a comparu hier devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour viol sur sa femme de ménage, A. Thiam, une mineure de 16 ans
L’ex-directeur général du Coud, Sitor Ndour, a comparu hier devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour viol sur sa femme de ménage, A. Thiam, une mineure de 16 ans. Face au juge, l’accusé a déploré les mauvaises conditions de son incarcération et invoqué sa maladie afin de se tirer d’affaire. Malgré ses allégations, sa demande de liberté provisoire a été rejetée par le juge qui a renvoyé l’affaire au 15 mars prochain.
Sitor Ndour était aux bancs des accusés hier devant la chambre criminelle de Dakar. L’ancien directeur général du Coud est poursuivi pour viol sur sa femme de ménage, A Thiam, âgée de 16 ans. La mine radieuse, l’accusé est apparu dans un boubou traditionnel de couleur beige pour expliquer d’emblée les conditions de sa détention préventive. En prison, dit-il, les conditions sont très difficiles. «Je croyais qu’aujourd'hui, j'allais voir le bout du tunnel. Je suis souffrant, raison pour laquelle je sollicite votre compréhension pour un renvoi à la prochaine session de la chambre», a indiqué Sitor Ndour. Pour sa part, la partie civile a demandé le renvoi du dossier, le temps qu’elle constitue un avocat.
Conseil de la défense, Me El Hadj Diouf qui décrit son client comme un homme de valeur et d’honneur estime que ce dernier a souffert de cette histoire. «Il est incapable de faire cette bassesse. On l'a arrêté sur la base d'une accusation d'une fillette manipulée. Pis, rien ne démontre le viol. Tout ce que la fille a dit est faux. On n’a rien trouvé dans le dossier. On va démontrer le complot», affirme le tonitruant avocat qui estime que son client est pris en otage alors qu’il a des droits. «Il a une épouse, des enfants et des militants. Il mérite d'être mis en liberté provisoire, car il n'a rien à se reprocher», a-t-il clamé. Son confrère, Me François Senghor, abonde dans le même sens et souligne que Sitor Ndour présente les qualités de représentation en justice. «Si vous le mettez en liberté, il comparaîtra. Il a intérêt à être réhabilité. Il s'agit d'un viol sans certificat médical», a lancé Me Senghor à l’endroit du juge. Me Baboucar Cissé indique que c’est par amitié qu’il a défendu l’accusé qui fut son camarade de promotion à l'université. «C'est un homme courtois. La délégation judiciaire devait entraîner un non lieu, parce que les procès-verbaux plaident en faveur de M. Ndour. Vous avez mis un homme innocent en prison. Nous avons versé dans le dossier un certificat d'élection de domicile. Il ne va jamais se soustraire à l'action de la justice. Mieux, l'accusé a présenté un certain nombre de garanties», affirme la robe noire qui sollicite une énième fois la liberté provisoire.
De l’avis du ministère public, l’accusé ne présente aucune garantie de représentation en justice. «Il nie des faits qui sont suffisamment graves. Le fait qu'il nie nécessite une comparution devant cette barre», souligne le délégué du parquet. Finalement, le président de la chambre criminelle a rejeté la demande pour risque de troubles à l'ordre public avant de confirmer le renvoi du dossier au 15 mars prochain.
Pour rappel, Sitor Ndour est accusé d’avoir violé sa femme de ménage âgée de 16 ans à l’époque des faits. La victime présumée n’était en poste chez le responsable de l’Apr que depuis trois jours. Le mis en cause a rejeté les accusations, affirmant être victime de chantage et de tentative d’extorsion de fonds dans cette affaire. Il a lui-même porté plainte contre son accusatrice pour diffamation.
LES REFORMES PHARES POUR UN PROCESSUS ELECTORAL APAISE
Les différents contentieux notés lors des dernières législatives, la tension ambiante ainsi que les incertitudes liées au respect du droit à la candidature font peur à l’ensemble des acteurs du processus électoral.
Le collectif des organisations de la société civile a organisé le 28 février dernier un atelier de réflexion et d’échanges sur le processus électoral. Au cours de cette rencontre, le coordonnateur du pôle des Non-alignés lors du dialogue politique, Déthié Faye, est intervenu sur le thème : «Quelles réformes clés pour le processus électoral au lendemain des élections législatives ?» Dans sa présentation, il a proposé quelques réformes phares à opérer fondamentalement pour avoir un processus électoral apaisé.
Les différents contentieux notés lors des dernières législatives, la tension ambiante ainsi que les incertitudes liées au respect du droit à la candidature font peur à l’ensemble des acteurs du processus électoral. C’est pourquoi, le collectif des organisations de la société civile a organisé mardi dernier un atelier pour mettre sur la table certaines urgences à régler pour la tenue d’une élection présidentielle libre, transparente et apaisée. A cette occasion, le coordonnateur du pôle des non-alignés lors du dialogue politique, Déthié Faye, a soumis à l’appréciation des participants des propositions qui pourraient aider à avoir une loi électorale consensuelle.
A l’en croire, les menaces qui pèsent sur la présidentielle du 25 février 2024 imposent à tous les acteurs du processus électoral, au premier rang desquels le président de la République de prendre toutes les mesures utiles pour créer les conditions d’un scrutin inclusif, transparent équitable et apaisé. Parmi les griefs soulevés, on peut citer les structures de gestion ou de contrôle des élections. A en croire le coordonnateur du pôle des nonalignés au dialogue politique, la structure de gestion des élections fait l’objet d’une perception négative auprès de beaucoup d’acteurs politiques en raison de sa dépendance du ministère de l’Intérieur.
D’après toujours Déthié Faye, il est nécessaire de lui donner une autonomie lui permettant de fonctionner sans influence. Pour preuve, il a fait état de l’absence de réactivité de la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) dans certains cas alors que la loi électorale lui permet par exemple en cas de non-respect des dispositions législatives et réglementaires par une autorité administrative, après une mise en demeure, de prendre des décisions immédiatement exécutoires d’injonction, de rectification, de dessaisissement, de substitution d’action. «Il faut se demander pourquoi la Cena n’exerce pas ses prérogatives. Le manquement est-il dû à l’absence de texte législatif ou réglementaire définissant les conditions dans lesquelles la Cena exerce ses prérogatives», s’interroge-t-il.
INTERDICTION DU DROIT DE VOTE
Un autre fait qui mérite réflexion, c’est l’interdiction du droit de vote par les articles L.29 et L.30 du code électoral qui touche un nombre important de citoyens. Pour certains délits, la privation du droit de vote est sans limite de durée, a souligné Déthié Faye. Il soutient dans la foulée que l’amnistie évoquée dans la presse qui est une mesure ponctuelle ne résout pas définitivement la nonconformité de notre loi électorale aux standards internationaux. C’est pourquoi, il trouve qu’il est urgent de modifier les articles en question pour que l’interdiction du droit de vote ne soit plus permanente, conformément aux consensus de la commission politique du dialogue national et aux recommandations de la mission d’évaluation du processus électoral.
CONTROLE DU FICHIER ELECTORAL
Par ailleurs, sur le contrôle du fichier électoral par les partis politiques, il a recommandé aux autorités de prendre le décret prévu par l’article L.49 pour définir les modalités pratiques du droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier électoral par les partis politiques afin de permettre aux acteurs politiques de s’assurer à tout moment de la fiabilité du fichier électoral.
MESURES POUR L’INSCRIPTION DES PRIMO VOTANTS
En outre, Déthié Faye préconise pour l’inscription des primo votants d’appliquer l’automaticité de l’inscription sur les listes électorales de tout citoyen, détenteur de la carte d’identité biométrique Cedeao, qui atteint 18 ans. Il n’a pas manqué d’appeler à revoir les délais prévus pour les contentieux suite à la publication des listes électorales et à créer un logiciel permettant de numériser les cartes non retirées et d’orienter facilement les titulaires sur le lieu de retrait. A ce jour, beaucoup de Sénégalais ne parviennent pas à localiser leurs cartes d’identité biométriques, ajoute-t-il. Monsieur Faye pense également qu’il faudrait créer un outil performant pour permettre la vérification facile de son lieu de vote pour résoudre les multiples difficultés causées par la modification de la carte électorale.
CE QU’IL FAUT CHANGER DANS LES PARRAINAGES
Concernant les parrainages qui sont souvent source de problèmes, Déthie Faye estime que si on considère les citoyens qui n’ont pas reçu leurs cartes d’identité et ceux qui s’abstiennent à chaque élection, la détermination du nombre de parrains devrait se faire par rapport aux suffrages valables au dernier scrutin et non par rapport au fichier électoral. Il pense aussi qu’il faut créer un logiciel consensuel de vérification des parrainages et mettre un terme à la limitation des citoyens à la signature d’un seul parrainage pour respecter l’anonymat du vote. Le coordonnateur du pôle des non-alignés au dialogue politique recommande de créer une commission nationale de vérification du parrainage qui délivre un quitus faisant partie des dossiers à déposer au Conseil Constitutionnel avec possibilité d’attaquer la décision de la commission de vérification devant la justice. Et de tenir compte de l’expérience de l’élection présidentielle de 2019 et des dernières législatives en mentionnant dans le code électoral que l’ordre de dépôt des candidatures est déterminé par tirage au sort. Pour boucler la boucle, il a préconisé d’adopter le bulletin unique pour l’élection présidentielle de 2024.
LE «COLLECTIF DES VICTIMES DE DAOUDA DIALLO» SAISIT L’OFNAC
Babacar Mbaye Ngaraf et Cie ne lâchent toujours pas le receveur, chef du bureau des Domaines de Guédiawaye, Daouda Diallo, qu’ils accusent de vouloir coûte que coûte chercher à les déposséder de leurs terrains situés à la cité Ndiobéne
Les membres du «Collectif des Victimes de Daouda Diallo» ont saisi l’Office National de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pour demander à Serigne Bassirou Guèye et ses collaborateurs de faire la lumière sur les agissements de ce dernier qu’ils accusent de vouloir chercher à les déposséder de leurs terrains situés à la cité Ndiobéne, dans le département de Guédiawaye. Babacar Mbaye Ngaraf et Cie comptent aller jusqu’au bout pour «freiner» le receveur, chef du bureau des Domaines de Guédiawaye, Daouda Diallo.
Babacar Mbaye Ngaraf et Cie ne lâchent toujours pas le receveur, chef du bureau des Domaines de Guédiawaye, Daouda Diallo, qu’ils accusent de vouloir coûte que coûte chercher à les déposséder de leurs terrains situés à la cité Ndiobéne, dans le département de Guédiawaye. Après avoir créé le « Collectif des Victimes de Daouda Diallo», ils ont saisi l’Office National de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) en fin février pour obtenir justice. «Le gars veut nous voler nos terrains. On a saisi sa hiérarchie. On a fait un recours administratif, mais il semble que les agents du service des domaines font de la solidarité de corps. Etant donné que toutes ces procédures n’ont rien donné, on a saisi l’Ofnac», explique le coordinateur dudit collectif, Babacar Mbaye Ngaraf. Dans la lettre adressée à Serigne Bassirou Guèye et ses collaborateurs, les membres du collectif expliquent : «Sentant un parfum de corruption et de concussion dans la gestion foncière de notre département depuis l’avènement du receveur Daouda Diallo au bureau des Domaines de Guédiewaye, nous avons jugé nécessaire de saisir votre noble institution pour une enquête sur les transactions foncières à Guédiawaye notamment sur les lotissements dits «Extension UMS», «Wakhinane», «Sen foot», «Sahm Notaire», «Ndiobéne»… Fondant un grand espoir sur votre compétence et votre sens élevé de la responsabilité pour traquer des fonctionnaires véreux de l’administration domaniale qui s’éloignent de leurs missions de service public pour se constituer en gang spécialisé en spoliation foncière, nous vous prions d’agréer notre entier dévouement».
Mais Babacar Mbaye Ngaraf et Cie craignent que le dossier ne soit classé sans suite, accusant Daouda Diallo de faire main basse sur leurs terrains pour les vendre dans le but de financer les activités de sa formation politique. «Il prend des terrains qui appartiennent à d’honnêtes citoyens pour les donner à d’autres personnes. C’est pourquoi, on a saisi l’Ofnac pour qu’elle ouvre une enquête. Maintenant, nous craignons que notre plainte soit rangée sans suite parce qu’il a dit qu’on ne peut rien contre lui, parce qu’il est un proche de Serigne Bassirou Guèye».
PAR Palmira Telésforo Cruz
LA MALÉDICTION DU CONSEIL DE L’ENTENTE
Thomas vit dans chaque jeune du continent qui lève le poing pour se rebeller contre l’ordre de soumission et du silence, et qui ose conquérir son avenir au prix de sa vie
Au revoir, adieu, étoile de mes nuits
- dit un soldat, au pied d’une fenêtre
Je m’en vais, mais ne pleure pas mon ange,
Demain, je reviendrai demain.
L’au revoir d’un soldat. Domaine public.
Les tensions au sein de sa propre élite ont mis fin à Idriss, le maréchal des idiots. Le serpent s’est mordu la queue et est mort empoisonné par lui-même. Le vieil usurpateur est parti sans fermer la porte, sans dire au revoir, et sa petite vermine s’apprête à prendre sa place avec une dague dans une main et une mitrailleuse dans l’autre. Il est temps de parler, d’agiter l’eau, de faire couler les ruisseaux, d’écouter le vent glisser entre les épis du millet.
Le roi des idiots, ousmane, a pactisé avec blaise, lui a demandé la vie de Thomas en échange d’un sort qui lui confère des pouvoirs obscurs et imbattables. C’est ça, le prétexte. En réalité, les deux prévoient de livrer le pays à la France et à ses guérilleros et terroristes proxy, pour continuer à se remplir le gros ventre ; l’un avec des impôts réels et l’autre avec des aides au développement. Du travail, rien du tout. Ils sont frustrés et leur ambition réclame de l’espace. Ils ont peur de perdre du pouvoir, de l’influence et de l’argent, d’être forcés de travailler pour manger.
Aujourd’hui, nous avons décidé de nous habiller dignement et de prendre la rue, la place, la destination. Car ici, il semble que rien ne bouge, ni la poussière qui couvre les rues, ni les flaques visqueuses, ni les fissures dans les murs, ni la chaleur qui fend les peaux. Le temps devient fou enfermé dans sa redondance et nous emprisonne avec lui pour se venger de sa tiédeur insignifiante.
Il ne s’agit pas de demander beaucoup ou peu. Nous voulons vivre plus et mieux, exiger tout ce que nous n’avons pas eu en trente ans mais qui a été promis depuis les indépendances, chaque année, chaque mois, chaque jour une promesse. Rien n’arrive, rien ne change, ni les écoles, ni les emplois, ni l’eau potable, ni un hôpital, ni l’électricité. Les promesses, celles qui se transforment, s’investissent de modernité, restent éthérées mais deviennent trending topic.
Pendant ce temps, les seuls qui ont une voiture, de l’essence, de l’électricité, la santé, de l’argent, des bijoux, de la délicieuse nourriture, ce sont les militaires de l’élite du défunt qui se perpétuent en son fils lequel découpe et livre le pays aux enchères.
Pendant ce temps, les seuls qui ont la voiture, de l’essence, de l’électricité, la santé, de l’argent, des bijoux, des repas délicieux, ce sont le dictateur dans son luxueux exil et les membres de la royauté traditionnelle qui se perpétue dans les superstitions et l’ignorance.
Nous refusons les 30 années semblables aux autres.
C’est pour ça qu’on doit sortir.
Crier ce qu’il faut crier.
Nous ne voulons rien qui ne soit pas à nous ou qui ne soit pas possible : cesser d’être l’arrière-cour du G7. Et que les émergents ne cherchent pas à se succéder dans la spoliation. Et nos mains soient libres pour construire l’avenir par nous-mêmes.
Alors nous sommes sortis en groupe. Avec les mains et la voix haute. Deux à deux, dix à dix, cent à cent, mille en mille, hommes et femmes, garçons et filles, jeunes et vieux, fatigués de regarder, prêts à œuvrer pour un avenir plus dégagé et plus juste, avec un projet en mémoire, croyant qu’un autre monde est possible. Nous nous regardions les uns les autres pour nous rendre compte que nous sommes sans chemise, sans chaussures, aussi tristes que tristes que peuvent l’être ceux qui n’ont plus rien à perdre, sauf la vie.
Il y a une certaine douceur dans le délire. La lumière du soleil déverse une chaleur suave sur le corps. Dehors, il y a des voix, des cris, des pleurs doux, des gens qui expliquent qu’ils ne doivent pas bouger. Une torpeur douce et gélatineuse envahit le corps qui répand son sang chaud sur la terre et qui s’écoule lentement, mouille les plis de la peau et suit son chemin en un fil mince, interminable qui confond la langue, assombrit la lumière, empêche l'écoute, ternit les pensées... Certains ont couru et sont revenus en arrière quand ils ont réalisé que nous ne les suivions pas. Certains ont hurlé de douleur. D’autres sont plongés dans un silence atroce. Tous ont la peur implantée là où ils avaient récemment déposé l’espoir.
Un doigt indique la cible principale, puis glisse pour indiquer le reste. Un corps tombe avec le bruit amorphe de corps fracassant quand ils tombent. Puis un autre, et encore en comptant douze, treize corps détruits. Celui qui les regarde tomber a été payé pour porter sur ses épaules la passion de celui qui les hait, les craint et en a reçu l’ordre. Ici et partout la terre accueille les morts, les berce, les materne, les abrite, devient un vase d’argile pour les hommes intègres. Mais il existe une terre maudite par la trahison qui ramènera les morts qui portent les balles dans le dos. Ils reviendront pour affronter du regard les lâches.
Ce soir et tous les soirs, mahamat. Ce jour et chaque jour, je reviendrai te chercher. Pour te regarder dans les yeux et te demander si tu veux boire mon sang. Depuis la fosse ouverte dans les sables basaltiques du désert. Du fond de la rivière. De la tombe obscure de la prison.
Un drapeau couvre le corps maigre. L’enfant qui n’est pas minuscule, cependant, semble tout petit, couvert de ce chiffon dans lequel commencent à se former des caillots jaunes, rouges, bleutés, selon la couleur qui les saisit. Les gens l’entourent et un photographe prend une foule de pieds qui l’entourent, pieds nus, mains ensanglantées tenant des douilles et des bandages sur des corps sans vie.
Un drapeau couvre la petite urne de l’homme énorme qui devient juste un emballage fait à contrecœur pour le jeter dans un misérable trou, signe de la hâte qu’ont un roi grandiloquent, un vieux dictateur exilé et un empire décadent, pour enterrer la petite boîte en bois débordante de cette liberté qui les met en colère parce qu’elle s’enroule avec force dans leurs corps obèses, regrettables et corrompus. Les indignes ont peur de l’au-delà. Les tueurs pensent pouvoir enterrer leurs crimes.
Chaque nuit, le petit tyran continue de dévorer des adolescents, leur mord les viscères et mâche leurs os pour conjurer leurs. Et ne parvient qu’à se rétrécir toujours un peu plus, en agitant sa cloche, pervers au point de se transformer en tueur à gages.
Pour laver le sang de ses vêtements royaux, ousmane a construit une statue, et créera un parc, construira une tour, un mausolée, une salle de cinéma et une bibliothèque multimédia ; pour éviter d’être dépouillé des pièces d’or qu’il garde dans son caleçon, blaise restera caché sous son lit ; chirac et mitterrand continueront à pourrir comme ils le faisaient de leur vivant.
Les meurtriers de la liberté rencontreront les yeux de leurs victimes chaque aube et chaque nuit parce que le destin continue sa marche sur un sentier ouvert. Thomas vit dans chaque jeune du continent qui lève le poing pour se rebeller contre l’ordre de soumission et du silence, et qui ose conquérir son avenir au prix de sa vie. Aujourd’hui, maintenant, le monde, l’histoire, n’attendent pas : les hommes, les femmes, eux savent qu’ils doivent dompter la peur "jusqu’à ce que la dignité devienne coutume".
C’est vrai, on ne tue pas les idées ; les idées ne meurent pas. (TS)
Ne pleure pas mon ange, je reviendrai demain...
(NB : Les noms des personnes commencent volontairement en minuscule)
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LES BONS RESSENTIMENTS, UN ESSAI SUR LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET L'AFRIQUE
Les écrivains africains sont-ils culturellement aliénés ? Y-a-t-il un malaise entre les auteurs et l’ancienne puissance coloniale française ? L'écrivain Elgas analyse ces questions dans son dernier livre
Les écrivains africains sont-ils culturellement aliénés ? Y-a-t-il un malaise entre les auteurs et l’ancienne puissance coloniale française ? L'écrivain Elgas analyse ces questions dans son dernier livre : "Les bons ressentiments - Essai sur le malaise post-colonial".
Par Moussa TAYE
LA THESE DU SECOND QUINQUENNAT, UNE SI FAUSSE TROUVAILLE
Certains partisans du pouvoir commencent à défendre la possibilité juridique d’un second quinquennat pour le président Sall. S’il s’agit de pauvres quidam vulgus, on peut comprendre et tolérer leur ignorance
Certains partisans du pouvoir commencent à défendre la possibilité juridique d’un second quinquennat pour le président Sall. S’il s’agit de pauvres quidam vulgus, on peut comprendre et tolérer leur ignorance. Par contre, s’il s’agit de ceux supposés connaitre la matière, cela s’appelle hypocrisie, opportunisme ou malhonnêteté. Malheureusement, des spécialistes troquent leurs toges contre le manteau d’hommes et de femmes politiques véreux. Dans la foire du droit, ils vendent et achètent des idées aussi saugrenues que contraires sous l’autel des intérêts immédiats. Le président Sall a épuisé ses cartouches. La loi est très claire.
Je me réfère seulement aux thèses des experts Ismaela Madior Fall, Ngouda Mboup, Mounirou Sy. Ils ont expliqué clairement que Macky Sall en est à son dernier mandat en distinguant formellement « la durée » et « le nombre » de mandats. Ismaela Madior Fall : « Je me rends compte que les gens ne lisent pas les textes. Si les gens continuent à dire qu’il est possible que le président fasse un troisième mandat, je me dis qu’on n’a pas lu les textes, notamment l’article 27 qui dit très clairement que « nul ne peut avoir plus de deux mandats consécutifs ».
La constitution ne laisse à aucune interprétation : nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs » Ngouda Mboup : « L’article 27 est clair. Il ne parle pas de principe, ni d’exception. Il stipule : ‘’Nul ne peut exercer plus deux mandats consécutifs » Mounirou Sy : « Dans le projet de décret, il ne s’agissait pas de se demander si c’est le mandat de 5 ou 7 ans qui est renouvelable. Ce qui était admis, c’est que le mandat présidentiel est renouvelable une fois. Le Président Macky Sall n’a pas jugé nécessaire de soumettre cette question au Conseil Constitutionnel parce qu’elle est devenue une évidence depuis 2008. Ce qui est intangible, c’est l’interdiction de plus de deux mandats consécutifs. »
Le problème est donc réglé. C’est une affaire de droit. Certains Sénégalais estiment aussi que des considérations morales, éthiques et même philosophiques empêchent le président Sall de déposer sa candidature en évoquant la sacralité de la parole. Ils ont raison. La parole est quelquefois plus valeureuse même que la loi et surtout lorsqu’elle émane justement du gardien des lois (le gardien de la Constitution, la Loi fondamentale). Les paroles d’un chef d’Etat ne sont pas celles d’un simple citoyen. Elles ne sont point banales. On accorde beaucoup de crédit aux propos d’un chef d’Etat. Toutes les religions révélées et les traditions insistent sur l’importance de la parole. L’Islam nous impose d’avoir une parole de vérité. Dans la sourate Al Baqara, il est clairement mentionné au verset 8 :« Parmi les gens, il y a ceux qui disent : "Nous croyons en Allah et au Jour dernier ! " tandis qu'en fait, ils n'y croient pas. ».
Le verset 10 donne la sanction : « Il y a dans leurs cœurs une maladie (de doute et d'hypocrisie), et Allah laisse croître leur maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti. » La charte du Mandé en son article 19 consacre le respect de la parole prononcée sans contraintes.
Dans notre tradition marquée par l’oralité, on n’avait pas besoin d’écrire. Seule la parole donnée comptait. La parole est l’acte fondateur de la confiance. Elle construit ou détruit. Même dans la mafia italienne, il est admis que « entre gens d’honneur, parole vaut contrat » tandis que chez les turcs, « qui n’est pas homme de parole, n’est pas homme. ».
C’est justement par respect à sa parole que Lat Dior tomba sur le champ de l’honneur. Et justement, notre cher président affirmait clairement : « Tout au long de mon mandat qui s’achève, je me suis efforcé de traduire en actes l’essentiel des promesses contenues dans le Yoonu Yokutté et déclinées par la suite dans le Plan Sénégal émergent. Et cela, je l’ai fait en mon âme et conscience. Et me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat. » in Le Sénégal au cœur, p. 165. Ce sont là ses paroles, les paroles du chef…
Les actes posés depuis un certain temps et les manœuvres en cours laissent penser que Macky Sall prépare une troisième candidature. Sous ce rapport précis, les sorties sporadiques de quelques zélés confirment les velléités de représentation de l’actuel locataire du palais. Sa tournée qui devrait être une tournée d’adieu est en réalité une pré-campagne déguisée.
Le président Sall doit partir en 2024. Faut-il le convaincre à partir ou le contraindre à partir ? Ses partisans devraient plutôt le convaincre à partir tranquillement pour éviter au pays une instabilité politique et sociale. En définitive, la question (troisième candidature) qui fâche est devenue une question qui lasse. Mais, quelle que soient les manœuvres, les nauséeuses combines et la répression, le peuple souverain fera face. Vox populi, vox dei… La thèse du second quinquennat est une hérésie. Cette si fausse trouvaille doit être oubliée. Et vite. »
par Elgas
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FRANÇAFRIQUE, IL FAUT SORTIR DU RESSENTIMENT
Alors que la France fait aujourd'hui l'objet d'un violent rejet sur le continent, il est important de comprendre comment la surenchère identitaire a avalisé une nécrose des idées au profit des forces les plus régressives et populistes
C'est l'histoire d'une douloureuse captivité. Les intellectuels, artistes et écrivains africains francophones ont tous à un stade de leur carrière été accusés d'être à la solde de la France. Dociles. Aliénés. Qu'il s'agisse de Léopold Sédar Senghor, académicien, poète et premier président du Sénégal postindépendance, Yambo Ouologuem, Prix Renaudot 1968, ou encore Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021, tous ont dû subir ce procès en disqualification.
Parce que reconnus, primés, lus en France. Ils sont des exemples parmi tant d'autres d'une querelle ancienne et fratricide, d'un long malaise intellectuel et identitaire. Tout avait pourtant bien commencé. La rupture tant prônée avec la France est au départ porteuse d'espoir, énergie libératrice qui a lancé la dynamique des indépendances. Dans les années 1970, il y a là un élan postcolonial théorisé entre autres par Edward Saïd penseur palestino-américain, qui critique le dévoiement des Lumières françaises dans l'entreprise coloniale, sans jamais renier l'opportunité que la philosophie des Lumières représente, et ce qu'elles fondent de droits humains universels. Toutefois, interprétée hâtivement, surtout en France, la pensée décoloniale est dans une logique de rupture. Le courant de pensée originel est au fil du temps dévoyé au profit d'une logique qui s'acharne plus à traquer les ennemis qu'à rechercher des alternatives.
Cette dérive a condamné tout un continent à se renfermer dans une traque des « aliénés » qui ne pouvait déboucher que sur un ressentiment chronique contre la France. La logique des tenants de cette décolonisation nouvelle mouture est celle d'une impuissance qui mue en vanité, plaquant le schéma du bouc émissaire pour dissimuler sa faillite intellectuelle. Alors que la France fait aujourd'hui l'objet d'un violent rejet sur le continent, il est important de comprendre comment la surenchère identitaire a avalisé une nécrose des idées au profit des forces les plus régressives et populistes. Vrai du Burkina comme du Mali, ce front antifrançais cache pourtant des liens plus insondables et inavouables avec l'ex-colonisateur : la France demeure au cœur de tout, et bien souvent, elle finance le récit contre elle-même. Pointons ainsi la nature profonde de la blessure : l'état de captivité des penseurs décoloniaux dans des situations inconfortables. Et pour cause, une majorité des intellectuels africains francophones est elle-même captive du mentorat, voire du mécénat de son ex-tuteur colonial.