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12 août 2025
Par Mamadou Bamba Tall
QUE L’AFRIQUE SE DÉCONNECTE DE L’OCCIDENT, ET LA LUMIÈRE JAILLIRA !
L’Afrique, la démocratie, le développement, à travers ces concepts mis en relation s’est construit un réseau de discours ambigus et tellement accusateurs
Depuis que l’Afrique a glissé sous les bottes de l’Europe, le monde a beaucoup évolué et bien plus vite qu’il n’est supposé l’être si l’on se réfère à la cadence générale de l’Histoire. En effet, l’arrivée de l’internet a occasionné toute une révolution, et l’espèce humaine en a profité pour faire des pas de géants dans presque tous les domaines du Savoir. Il en résulte comme conséquences notoires des fossés qui se sont rétrécis entre les sociétés, mais aussi au sein des communautés et entre les individus, et ce grâce au développement des technologies qui de nos jours ont rendu l’accès à la connaissance et à l’information beaucoup plus simple pour presque tout le monde.
Aux premières heures de l’existence humaine, la connaissance servait de monnaie d’échange; elle était jalousement gardée comme l’or qui déterminait la masse monétaire mondiale. Ce qui veut dire qu’elle était conservée, et cachée de toutes sortes de manières. Pour preuve, combien de peuples et de civilisations ont disparu aujourd’hui emportant avec elles leurs précieux savoirs ; des connaissances qui nous font défaut malgré le fait que nous sommes les fils de la Modernité, les Héritiers de tout ce que l’humanité a pu produire jusqu’ici en termes de savoirs. Nous sommes censés être à tout point de vue plus fort, plus intelligents que les gens du passé. Et pourtant ce n’est pas tout à fait le cas. Les Pyramides d’Égypte, pour ne prendre que cet exemple, demeurent encore pour nous, et à ce jour, un grand mystère.
Certes, nos connaissances sont devenues plus pointues que jamais, mais a contrario, nous nous sommes aussi beaucoup appauvris à cause d’une constante tentative du monde à s’uniformiser dans tous les sens. En effet, il existe de moins en moins de diversité dans la pensée humaine, et dans les cultures sociétales. Ce qui demeure un problème fondamental.
Le monde actuel s’est enrichi de l’ensemble des apports civilisationnels du passé, mais en même temps il s’est aussi beaucoup appauvri. Le savoir universel que nous avons reçu des générations antérieures a toujours été drainé vers une sorte d’entonnoir au lieu d’être un fût troué, de toute part, où jaillissent de tous les trous des puits de lumière, des sources à arroser et à nourrir toute vie alentour en tenant compte des besoins et des spécificités.
En prédateur insatiable, l’Occident a appauvri l’Afrique par son égocentrisme. En effet, les Occidentaux accroupis sur leurs préjugés et leurs certitudes ont longtemps dominé et dirigé le monde. Pour eux, tout ce qui provenait jadis des peuples qu’ils considéraient comme inférieurs n’était pas bon, pas digne de considération encore moins d’attention. Ils sont rentrés de plain-pied en Afrique, guidés par cette façon de raisonner et de voir le monde, en piétinant et saccageant des savoirs millénaires…
Nous connaissons tous la suite de l’histoire…
L’Afrique d’aujourd’hui comparée à celle d’hier n’est plus que l’ombre d’elle-même. Et l’appauvrissement continue sous plusieurs formes. Avant, il n’était que vertical et unidirectionnel, maintenant il est latéral et multiforme. Cela veut simplement dire que ce ne sont plus les Occidentaux, seuls, qui effectuent le travail d’appauvrissement de l’Afrique, mais ils ont trouvé en l’Africain lui-même un allié de taille…
L’homme blanc a tellement joué dans la tête de l’homme noir qu’il en est arrivé à réaliser l’incroyable prouesse de lui faire croire que tout ce qu’il possède n’a pas de valeur. Amenant, ainsi de facto, les africains à négliger, et parfois même à abandonner, de leur propre chef, la plupart de leurs trésors culturels pour de la pacotille à l’Occidentale : convaincus de faire en contrepartie une bonne affaire en singeant l’Occident. Ce n’est pas donc étonnant de constater aujourd’hui qu’en Afrique, les films les plus consommés viennent de l’Occident. Les habits et le mode de vie à l’Européenne dominent le continent jusqu’à la gestion de nos habitats. L’Afrique ressemble de plus en plus à une Europe-bis. Son aspiration au développement est calquée sans nuance sur le modèle occidental.
Pour se sauver, et sauver le monde, l’Africain doit se déconnecter de l’Occident. Il doit arrêter de faire de ses anciens maîtres sa référence et son point de mire. C’est la seule façon de sauver le peu d’africanité et d’humanisme qui lui reste… L’Afrique doit se mettre en pause, se remettre en cause et reconsidérer toutes les mauvaises salades que l’Occident lui a filées et qui empoisonnent son existence, aliènent sa condition, et bouffent sa liberté de pensée et d’action.
En vérité, les Occidentaux ont vendu toutes sortes de sottises à l’Afrique, et à prix d’or. Cette assertion tranchée et catégorique de notre part, nous l’adossons à des faits de société qui prouvent à suffisance que les Africains sont, du point de vue identitaire, constamment à la remorque de l’Occident depuis qu’on a greffé dans leur cerveau l’idée qu’ils étaient indépendants avec la capacité de s’autogérer. Nous allons donc nous appuyer sur des faits probants pour étayer nos propos. Pour ce faire, la démocratie, l’éducation, et la perception de l’amour constitueront les points d’ancrage sur lesquels va s’articuler la suite de notre réflexion en vue de mettre à nu le mimétisme affligeant de l’Afrique vis-à-vis de l’Occident, et l’influence corrosive que ce dernier a sur le monde noir.
Commençons alors par la démocratie. Quel beau concept qui sonne liberté, égalité, et justice! Une belle musique pour les oreilles, mais un vrai désastre dans le ventre d’une Afrique constipée à force d’absorber les bévues de l’Occident. En effet, la démocratie a été transplantée en Afrique sans tenir compte des réalités du sol, et encore moins des besoins de la population comme si le peuple noir sortait du néant. Au demeurant, l’avènement de la démocratie en Afrique a fait table rase des organisations sociétales locales, non seulement représentatives mais aussi gages de stabilité à travers les âges. Ce sont nos chercheurs et penseurs qui devraient réfléchir à trouver des noms et des explications adéquates à certaines de nos réalités propres vis-à-vis de l’Occident; des noms imposants et conquérants capables de rivaliser avec cette forme de gouvernance qu’on nomme la «démocratie ».
Démocratie! Démocratie! Dites-moi, depuis qu’elle a été parachutée en grande pompe en Afrique, quel est le pays de la Faune noire qui respire à merveille et en harmonie avec son univers et ses réalités propres? Quel est ce pays d’Afrique qui pourrait clamer haut et fort que grâce à la démocratie, il est devenu plus sain, plus vivant, plus riche, plus humain?
Au contraire, sous l’ère de la démocratie, l’Afrique n’a jamais été aussi instable dans son histoire. Le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, tous ces pays et bien d’autres sont en proie à des violences dont la racine du Mal est liée à la démocratie. En revanche, le Sénégal semble faire figure d’exception. Est-ce que cela s’explique par l’équilibre démocratique? Loin de là. On retrouve dans la société sénégalaise des mécanismes qui contribuent à renforcer sa stabilité. Et plus, on voudra imposer aux communautés les exigences de la démocratie, plus le pays risque de glisser vers la confusion et le chaos.
L’Occident tympanise l’Afrique avec des leçons de démocratie oubliant ce qui se passe sur son propre sol. Une armée de journalistes et de chercheurs est sur internet, d’autres sont sur des plateaux de télévision pour parler, disent-ils, de la démocratie en Afrique. Ils parlent avec une certitude et une condescendance qui frisent le mépris. Ils crient au scandale quand un président de la République en Afrique reporte les élections ; ils s’époumonent, déchirent leur chemise pour dénoncer avec vigueur les Africains qui ne font pas leur affaire, mais gardent le silence sur les entorses à la démocratie quand cela se produit en Europe et dans ses environs immédiats.
La démocratie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple! Mais de quel peuple parle-t-on? Chose certaine, le peuple en Occident n’est pas le peuple en Afrique. La nuit n’est pas le jour, et inversement. Entre l’Occident et l’Afrique, nous sommes en présence de deux mondes fondamentalement différents. Le principe d’égalité qu’on voudrait vendre aux Africains est une fumisterie qui ne dit pas son nom! Si le diable veut me faire croire que mon guide religieux, « fût-il le fils de dieu», est en tout égal à moi, il se fourvoie! En tout état de cause, les principes venus d’ailleurs qu’on cherche à nous vendre montrent souvent très vite leurs limites, l’Afrique étant un milieu entièrement à part. Le Temps de l’Afrique n’est pas le Temps l’Occident. En Afrique, généralement, les présidents arrivent au pouvoir avec un entourage affamé. Et lorsqu’ils sont repus, sereins et prêts à travailler, c’est à ce moment-là que l’Occident sonne la cloche et mobilise les troupes pour une alternance. Ils ont compris que c’est plus facile de négocier avec un homme affamé qu’un homme repu.
Finalement, les critiques avilissantes des institutions africaines, la mauvaise foi des analystes, l’hypocrisie et la malhonnêteté qui accompagnent le tintamarre des détracteurs de l’Afrique, tout ça obéit à une logique bien huilée : rabaisser pour mieux exploiter. D’ailleurs, il faudrait se demander pourquoi diable l’Occident veut vaille que vaille faire croire à l’Afrique que la démocratie est l’unique robe qu’il lui faut pour aller au Bal du développement. Cette insistance suspecte de l’Occident à vouloir dicter à l’Afrique ses choix politiques devrait soulever moult questions auprès des Africains qui dorment éveillés…
L’Afrique, la démocratie, le développement, à travers ces concepts mis en relation s’est construit un réseau de discours ambigus et tellement accusateurs que nous avons l’impression que pour les donneurs de leçons que la finalité pour l’Afrique devrait être, à leurs yeux, la démocratie plutôt que le développement. Au-delà de la perfidie sciemment orchestrée par les soldats de la pensée occidentale, il demeure évident que l’Occident n’a aucun intérêt à ce que l’Afrique se développe. Le pêcheur qui a un poisson dodu au bout de sa ligne a d’autres rêves et préoccupations que de laisser sa proie s’échapper par humanisme ou par on ne sait quel autre motif de bienveillance : il est temps que se réveillent pour de bon les Africains ! La farce autour des bienfaits de la démocratie en Afrique n’a que trop duré! Que les intellectuels suiveurs et répétiteurs arrêtent de nous parler de démocratie à l’africaine comme si on pouvait parler de piété à l’Occidentale. Tout ce qui sonne faux m’agace : ou bien on est en démocratie ou bien on ne l’est pas! L’Afrique doit choisir d’être elle-même ou de se greffer des cornes pour ressembler à cette vipère que nous connaissons tous.
En définitive, si la démocratie sied bien à l’Occident au vu de sa taille et de son histoire, force est de constater qu’en Afrique, c’est un corset qui étouffe. En clair, la démocratie n’est pas adaptée à l’Afrique, elle doit être déterrée comme une plante sauvage venue d’ailleurs qu’il faut extirper pour avoir un champ plus en adéquation avec les pouls du milieu et les besoins de la population. J’ose espérer que je serais entendu et que je serais compris sans que je sente la nécessité d’aller plus loin dans mon raisonnement. J’ouvre des pistes, c’est à l’Afrique de s’y engouffrer pour mieux respirer… (À suivre…)
Par Mamadou Bamba Tall
Ancien étudiant de l’Ugb, Sanar
Ancien boursier de la Fondation Ford (université Laval),
Les désagréments notés dans la délivrance des visas d’entrée en Europe notamment en France s’expliquent par un rush considérable, depuis la fin de la restriction due à la Covid-19.
Les désagréments notés dans la délivrance des visas d’entrée en Europe notamment en France s’expliquent par un rush considérable, depuis la fin de la restriction due à la Covid-19. L’avis est de l’ambassadeur de la France au Sénégal, Philippe Lalliot. Il a pris part hier, mardi 25 avril 2023, à la conférence de presse de la Chef de la Délégation de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, qui marque le début des activités de la quinzaine de l’Ue à Dakar et dans les régions.
L ’ambassadeur de la France au Sénégal, Philipe Lalliot, était parmi les diplomates européens qui ont assisté hier, mardi 25 avril 2023, à la conférence de presse de la Chef de la Délégation de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, pour marquer le début de la quinzaine de l’Ue au Sénégal. A cette occasion, il est revenu sur plusieurs questions dont les difficultés rencontrées par les Sénégalais qui cherchent un visa d’entrée en Europe, surtout en France.
Expliquant le problème, Philipe Lalliot affirme : «la cause de cet engorgement des services consulaires, on l’a connait bien. Elle est simplement liée à l’augmentation exponentielle des demandes de visas déposées dans nos services. Pendant plus de deux ans, à cause de la pandémie de la Covid-19, les frontières ont été fermées et les demandes de déplacements internationaux ont été arrêtées». Il continue, en disant ceci : «au sortir de la pandémie, on a eu une demande très forte de déplacements, qui s’adresse à beaucoup de pays, plus particulièrement aux pays où sont installés des diasporas sénégalaises importantes, parce que des gens ont envie de retrouver leurs familles, ou de voyager simplement». Face à cette sollicitation exponentielle, affirme-t-il, «nous avons une capacité de demandes de visas qui n’est peut pas être développée à l’infini»
L’ambassadeur de la France au Sénégal déplore aussi le business derrière la procédure de dépôt des visas. «Chaque semaine, l’Ambassade de France met en ligne des centaines de créneaux pour le dépôt de demandes de visas qui sont littéralement pris d’assaut, avec souvent des pratiques malsaines. Il y a aussi des phénomènes que nous jugeons anormaux ou frauduleux. Un certain nombre d’officines font commerce des créneaux que nous mettons en ligne, pour le dépôt de demande de visas», regrette Philippe Lalliot.
La position du diplomate sur la question est que «ces créneaux ne sont pas à vendre, pour alimenter le fonds de commerce d’entreprises qui raflent ces créneaux et rendent impossible l’accès aux services consulaires». Pour remédier à la pratique, il annonce que des solutions sont en train d’être trouvées. «Nous travaillons avec les autorités sénégalaises pour desserrer l’étau et surmonter cette difficulté». Cette «course effrénée aux créneaux» s’accompagne de pratiques frauduleuses dans la constitution du dossier de demandes de visas, constate Philipe Lalliot.
La difficulté d’obtention du visa s’explique aussi, selon lui, par «un niveau d’activités très élevé et des pics qui font monter la demande». «Nous allons devoir traiter un nombre très important de visas étudiants. C’est classique ! Chaque année, au moment de la rentrée universitaire, il y a cette demande supplémentaire qui vient s’ajouter aux requêtes habituelles». Cela se vérifie aussi, relève-t-il, parle fait que l’Ambassade de la France va devoir traiter cette année près de 11.000 demandes de visas d’étudiants, pour un délai d’un mois et demi.
LA MAJORITE DE BENNO EN DANGER
La majorité parlementaire serait-elle en passe de perdre, du moins provisoirement, sa supériorité toute relative à l’Assemblée nationale ?
Le divorce consommé entre le Président Macky Sall et le patron de Rewmi Idrissa Seck risque de mettre sérieusement en danger la majorité toute relative de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar à l’Assemblée nationale. Pour cause, la députée Mariétou Dieng, membre de Rewmi, a décidé de quitter le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar. Conséquence : de 83 députés, celui-ci est aujourd’hui à 82 députés. Une situation qui rappelle ironiquement l’épisode Mimi Touré.
La majorité parlementaire serait-elle en passe de perdre, du moins provisoirement, sa supériorité toute relative à l’Assemblée nationale ? En tout cas, l’on n’est pas loin de le penser au vu des derniers développements du divorce entre le Président Macky Sall, patron de la majorité, et le patron de Rewmi Idrissa Seck. En effet, la parlementaire Mariétou Dieng, membre de Rewmi, a décidé de quitter le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, dans la foulée de la rupture entre son mentor, par ailleurs ex-président du Cese, et le chef de l’Etat. Dans une lettre adressée au Président du groupe parlementaire BBY, Oumar Youm, la député rewmiste présente de fait sa démission de la majorité. Et de relever dans sa lettre : « Idrissa Seck, Président du parti Rewmi, mon leader politique vient de déclarer sa candidature à la prochaine élection présidentielle de février 2024 avec comme conséquence immédiate la sortie du parti Rewmi de la coalition BBY. Il est alors logique sur décision de mon parti et de moi-même de me retirer du groupe parlementaire de BBY de cette 14ème législature. Je deviens ainsi une députée non inscrite ».
Dans la foulée, la député Mariétou Dieng dira : « Je rappelle à tous qu’en tant que fidèle militante, responsable à Keur Massar, 5ème Vice-Présidente du parti Rewmi, je soutiendrai toutes les décisions de mon parti. Pour les travaux à l’Assemblée Nationale comme ce fut le cas jusqu’à maintenant, mon action sera guidée par une seule boussole: l’intérêt vital du peuple Sénégalais »
Cette sortie de la parlementaire de Rewmi du groupe Benno BokkYaakaar a pour conséquence immédiate de secouer durement la majorité toute relative de la coalition présidentielle. Pour cause, le Groupe parlementaire BBY qui comptait 83 députés et détenait la majorité absolue parmi les 165 parlementaires de la 14ème législature perd provisoirement le député de plus qui lui assurait cette mainmise sur l’hémicycle.
Le choix du parti Rewmi, dirigé par Idrissa Seck, était donc essentiel dans la balance pourle contrôle de la majorité du pouvoir à l’Assemblée nationale. Avec le départ de Mariétou Dieng qui a décidé de démissionner du Groupe parlementaire BBY, la majorité présidentielle se retrouve fragilisée, ce qui pourrait avoir des conséquences à moyen terme, sauf correction, sur la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ses réformes. A moins de faire revivre à l’Assemblée nationale le syndrome Mimi Touré ! Pour rappel, un fait similaire avait suscité des débats houleux à l’Assemblée nationale quand Aminata Touré, tête de file nationale de la mouvance présidentielle aux dernières législatives, avait démissionné du groupe Benno Bokk Yaakaar et s’était proclamée députée non-inscrite.
De fil en aiguille, l’ancienne Première ministre avait été évincée de l’hémicycle, sur fond de restriction de la Loi constitutionnelle et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, avant d’être remplacée par la militante de l’Alliance pour la République (Apr) Aïda Sougou en janvier dernier. Ce qui avait permis à la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakaar d’imposer sa loi au Groupe parlementaire Yewwi Askan Wi avec ses 53 députés, comme au Groupe parlementaire Wallu Sénégal fort de 27 députés mais généralement acquis aux positions du pouvoir en place.
LA DIASPORA PESE 1,600 MILLIARD DANS L’ECONOMIE SENEGALAISE EN 2021
La contribution de la diaspora à l’économie nationale est en nette croissance. En 2021, elle représentait 10,5% du produit intérieur brute.
Les transferts de fonds des migrants sénégalais sont en constance hausse et ce, malgré la pire crise sanitaire jamais connue jusqu’ici (2020-2022). Pour s’en convaincre, “les migrants sénégalais ont transféré 1.600 milliards de francs CFA à leurs proches en 2021, soit une hausse de 5%. Ce qui représentait 10,5 % du produit intérieur brut du Sénégal de la même année», a dit le secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), Habib Ndao. Sur initiative de l’Oqsf et du Fonds d’équipement des Nations unies (Uncde) ledit atelier, tenu hier mardi 25 avril, à Dakar et portant problématique migration et transfert de capitaux vise à emmener les migrants sénégalais à mieux valoriser les transferts monétaires qu’ils effectuent au profit de leurs proches.
La recherche des meilleures solutions numériques sûres permettraient aux migrants de faire des investissements productifs.
Selon le Secrétaire exécutif, il s’agit de favoriser «l’épargne et d’orienter les montants transférés vers des secteurs pouvant générer des emplois», a-t-il dit.
A l’en croire, «la pandémie de Covid-19 a éveillé les mentalités, et sous ce rapport, les migrants doivent penser à investir les montants transférés dans des secteurs productifs», estime-t-il.
Pour y arriver, «il faut pousser les Sénégalais vivant à l’étranger d’utiliser les circuits formels du secteur formel », a souligné Habib Ndao.
Les outils de transfert d’argent doivent être accessibles et d’un usage facile en même temps, selon le secrétaire exécutif de l’Oqsf. M. Ndao de souligner qu’un transfert d’argent devait parvenir au bénéficiaire après plusieurs jours. «Aujourd’hui, il s’effectue de manière instantanée’’, a rappelé M. Ndao, soulignant que les opérateurs de transfert d’argent ont gagné aussi la confiance des usagers. Amil Aneja, de l’Uncdf, de soutenir que ces transactions monétaires sont des leviers importants qu’il est possible d’utiliser pour réduire la pauvreté des ménages qui en bénéficient. Il ajoute : «ces transferts sont très souvent la seule source de revenus des familles, qui les reçoivent et finissent par les dépenser pour la nourriture, la santé et le logement».
Ledit atelier donne l’occasion aux débatteurs de discuter des incohérences qui peuvent exister entre les régulateurs [transfert d’argent] et les ministères de tutelle. Il soutient qu’il est utile de mettre en place un système cohérent, qui permet de tirer le plus grand profit des transferts effectués par les migrants.